• A Lisieux, une femme agressée par son ex-petit ami dénonce «  un manque d’empathie  » au commissariat
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/08/17/a-lisieux-une-femme-agressee-par-son-ex-petit-ami-denonce-un-manque-d-empath

    Deux semaines après son agression, les hématomes à la tête et à la main sont résorbés, mais l’indignation reste intacte. Dans un bistrot de Lisieux (Calvados), Marion – le prénom a été changé –, qui travaille dans un magasin de vins et de spiritueux, pose d’emblée : « En soi, mon histoire est d’un banal affligeant. » Les faits, un ex-petit ami alcoolisé qui s’introduit chez elle par effraction, en pleine nuit, « saccage » son appartement, la frappe et la menace, apparaissent comme un énième épisode dans la litanie des violences faites aux femmes. Mais l’accueil reçu au commissariat, lorsqu’elle est venue pour porter plainte, suscite encore sa colère. La jeune femme de 24 ans a décidé de déposer plainte vendredi 17 août auprès du procureur de la République contre trois policiers.

    Marion s’était rendue en courant, samedi 4 août au petit matin, au commissariat de Lisieux « pour y trouver refuge », mais n’a « rien trouvé, sauf du mépris ». Dans la nuit du vendredi au samedi, alors qu’elle était revenue quelques heures plus tôt d’une soirée, elle dormait dans son appartement, au premier étage d’un immeuble, lorsqu’elle a été réveillée « vers 5-6 heures » par l’explosion d’une vitre et l’intrusion de son ex-copain, 27 ans, fou de rage. Monté par des grilles du rez-de-chaussée, il fouille les pièces, renverse les meubles et la menace avec un couteau trouvé dans la cuisine. « J’ai essayé de le sortir. Je l’ai menacé d’appeler la police », se souvient Marion. Sans succès. Après une bagarre, elle parvient à s’échapper et court au commissariat.
    « Vous êtes hystérique »

    « Trois agents, deux hommes et une femme, étaient à l’accueil. Je leur explique ce qui vient de se passer, que je voudrais porter plainte, raconte-t-elle. Ils m’ont répondu : “Vous êtes hystérique, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse pour vous, Mademoiselle ?” J’étais stressée, avec une bosse au front d’un coup que j’avais reçu, et eux m’ont dit : “Ecoutez, vous sentez l’alcool, on ne peut pas prendre votre plainte.” »

    Les agents n’appellent pas l’officier de police judiciaire d’astreinte. Ils lui proposent, assure-t-elle, de la raccompagner à son domicile. Elle trouve cela « absurde », car potentiellement dangereux, et refuse. « Et là ils m’ont laissée en plan sur une chaise de l’accueil. » Son « ex », arrivé quelques minutes plus tard, est jugé beaucoup plus calme par les policiers, qui le laissent repartir après avoir pris son identité. Ils appellent toutefois les secours, au vu de la blessure au front. « Les pompiers sont arrivés et c’est là que j’ai reçu écoute et soutien », dit Marion, qui a finalement porté plainte contre son agresseur lundi 6 août, avant de se voir prescrire huit jours d’incapacité totale de travail (ITT).

    La jeune femme déplore « un manque d’empathie total et de professionnalisme » des trois policiers. Sa mère, elle, s’étonne de ce qu’elle a entendu, le 4 août, en milieu de matinée, au commissariat. « J’ai demandé à un policier, en faisant mine d’être sérieuse : “En gros, elle vous a fait chier ?” Et il m’a répondu : “Oui, voilà, c’est ça, Madame !” » Marion ne tient pas à mettre tous les policiers « dans le même panier », mais espère que son histoire permettra d’améliorer les conditions d’accueil des victimes dans les commissariats. Le 6 août, la comédienne Eva Darlan, dans la région cet été, a publié un post sur son compte Facebook, pour dénoncer cette « petite histoire ordinaire ».

    La police nie tout dysfonctionnement et avance un récit sensiblement différent. L’état de la jeune femme « n’était pas compatible avec le dépôt d’une plainte, elle était dans un état de choc complet, n’arrivait pas à faire un récit cohérent de son agression », affirme Julien Miniconi, directeur adjoint de la sécurité publique du Calvados. Il souligne que les policiers l’ont gardée « quarante-cinq minutes », jusqu’à la venue des pompiers, et assure que les agents « ne lui ont pas proposé de la raccompagner chez elle, mais au contraire l’ont empêchée de partir à plusieurs reprises ». « Il n’y aura pas de procédure diligentée à l’encontre de ces fonctionnaires qui n’ont pas failli à leur mission », affirmait-il jeudi 16 août.

    Interpellé le 8 août, l’ex-petit ami a été placé en détention. Sous le coup d’une peine de prison aménageable de trois mois, pour des délits routiers en état de récidive, il devrait rester en prison jusqu’à son procès, prévu le 16 octobre. En France, selon l’Insee, moins de 20 % des femmes victimes de violences se rendent au commissariat ou à la gendarmerie.

    • Le titre du e-monde est bien merdique effectivement. Leurs trolls de commentaires se moquent d’ailleurs de ces victimes qui veulent de l’empathie. Un des « arguments » avancé par ces trolls est aussi que les condé ont rendu service à la victime en refusant sa plainte car elle avait bu de l’alcool et ceci rendrait toute plainte irrecevable.

    • 500 femmes racontent leur accueil en gendarmerie ou commissariat
      https://legroupef.fr/payetaplainte-500-femmes-racontent-leur-accueil-en-gendarmerie-ou-commissa

      Refus de prendre une plainte et culpabilisation de la victime. Dans neuf cas sur dix, les témoignages de faits plus ou moins récents (70% datent de moins de cinq ans) font état d’une mauvaise prise en charge, « le fait le plus fréquent étant le refus de prendre une plainte ou le découragement de la victime à porter plainte ». Viennent ensuite « la remise en question de l’importance des faits » et « la culpabilisation des victimes », selon l’enquête.

    • #aude_v le titre et le fait que ct le monde m’avaient éloignée de l’importance du truc. C’est infect de titrer « manque d’empathie », on ne demande pas à la police d’être sympathique, on lui demande de faire son boulot et d’enregistrer le dépôt de plainte.

      Pour une histoire de logement insalubre contre un privé richissime (80 immeubles dans Clichy, on va pas défendre les locataires dans ce cas), qui durait depuis des années, mon dépot de plainte a été refusée au commissariat. Ils m’ont dit de me rendre au tribunal d’instance, arrivée là-bas le tribunal d’instance m’a dit d’aller au commissariat … Au final j’ai abandonné, et c’est bien ce qu’ils veulent, qu’on les laisse bosser pour des choses simples.
      Les vols de portable ont une meilleure prise en charge, au moins c’est sans émotion à gérer, ainsi les assurances sont contentes et les papiers bien remplis.

  • Fusillade à Beaune : les deux auteurs présumés interpellés, le mobile raciste retenu
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/08/10/fusillade-a-beaune-les-deux-auteurs-presumes-interpelles-le-mobile-raciste-r

    Deux hommes, soupçonnés d’être à l’origine des tirs qui ont blessé sept jeunes dans la nuit du 29 au 30 juillet à Beaune (Côte-d’Or), ont été interpellés dans les Bouches-du-Rhône et placés en garde à vue vendredi 10 août au soir, a annoncé le parquet de Dijon dans un communiqué.

    Ils sont soupçonnés de « tentative d’assassinat, violences aggravées par (…) notamment la circonstance que les faits ont été commis en raison de l’appartenance à une soi-disant race, religion ou ethnie, réelle ou supposée, injures publiques à caractère racial, menaces de mort à caractère racial », a précisé le parquet. (...)

    #Beaune #crimeraciste

    • Les auteurs présumés de l’attaque raciste de Beaune ont été arrêtés
      11 août 2018 Par Jérôme Hourdeaux
      https://www.mediapart.fr/journal/france/110818/les-auteurs-presumes-de-l-attaque-raciste-de-beaune-ont-ete-arretes

      Douze jours après la fusillade, c’est la première fois que le ministère public reconnaît le caractère raciste de cette attaque, pourtant dénoncé dès les premières heures par les victimes. Ce vendredi se tenait justement sur les lieux du drame, dans le quartier Saint-Jacques de Beaune, un rassemblement en soutien aux victimes organisé par les familles, rejointes par de nombreuses associations, comme la LDH, le CCIF, l’UJFP, SOS Racisme ou encore la Licra.

    • « Les gens ont très peur »
      « Ici tout le monde se connaît, on est comme une famille », explique Abdelhamid El Ghezali, le père de l’une des deux victimes les plus gravement touchées. Le rassemblement permet « à tous les voisins de se parler, pour rétablir la confiance, parce que les gens ont très peur ». Encore hospitalisé à Dijon, le fils de 24 ans de M. El Ghezali « a été touché un peu partout, au dos, à la tête… Il a été opéré du poumon, du foie, des reins », raconte son père.

      Le parquet a indiqué à plusieurs reprises ne privilégier « aucune piste » entre « règlement de compte », « acte de vengeance » ou « action à caractère raciste », dans l’attente des résultats de l’enquête. SOS-Racisme avait de son côté dénoncé une « sous-estimation systématique » par la justice « de la dimension raciste des agressions contre les personnes ».

      « Ce n’est pas parce que des jeunes se font tirer dessus dans un quartier, comme on dit, que ce sont des délinquants », a insisté vendredi 10 août le président de l’association SOS-Racisme, Dominique Sopo, présent vendredi soir à Beaune.

      https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/08/10/beaune-150-personnes-rassemblees-en-soutien-aux-victimes-de-la-fusillade_534