• Au cours des huit derniers mois, les volontaires associatifs ont ainsi été victimes de 666 incidents de surveillance policière, contrôles d’identité répétés, arrestations et fouilles, ainsi que de violences physiques et verbales. Ils ont aussi été empêchés par la force de fournir une aide humanitaire aux exilés vivant dans le dénuement à la frontière franco-britannique.

      Du 1er novembre 2017 au 1er juillet 2018, l’Auberge des Migrants et ses associations partenaires ont collecté des données dans le cadre du projet Human Rights Observers, leur permettant d’établir que :

      il y a eu 37 incidents de violence physique où des policiers ont poussé des volontaires au sol, arraché des téléphones portables et les ont écartés par la force des lieux de distribution en brandissant des cartouches de gaz et des armes à feu ;
      les bénévoles ont été victimes de 104 incidents de violences verbales, dont des menaces de détention, de poursuites et de contraventions (plusieurs ayant été concrétisées) ;
      à certaines occasions, les autorités ont construit des barrières physiques pour empêcher que l’aide humanitaire ne parvienne aux réfugiés ;
      enfin, la police mène une opération de surveillance constante, suivant les véhicules associatifs, filmant les volontaires et effectuant des contrôles d’identité répétés ainsi que des palpations de sécurité et fouilles – pratique parfois discriminante car ciblant spécifiquement les femmes.

      La plupart des incidents rapportés impliquent les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS), déployées à Calais pour le maintien de l’ordre.

      La systématicité et la persistance du harcèlement des volontaires ainsi révélé interrogent fortement sur le dévoiement de l’utilisation par forces de l’ordre des moyens de coercition mis à leur disposition dans le cadre de leurs missions et sur un possible laisser-aller quant à ces débordements. De tels manquements sont particulièrement choquants des institutions qui devraient maintenir la loi et l’ordre public.

      Les pratiques illégales récurrentes des forces de l’ordre envers les volontaires associatifs engagés à Calais ne peuvent qu’inquiéter quant à ce qu’elles laissent imaginer dans le comportement des policiers vis-à-vis des exilés, lesquels vivent dans une clandestinité et donc une exclusion qui les écartent largement de l’accès aux voies légales permettant de dénoncer de tels abus.

      C’est conscients de leur chance de pouvoir s’exprimer publiquement et de témoigner des dérives qu’ils constatent et dont ils sont victimes dans leur travail quotidien de soutien aux exilés que les volontaires des associations ont souhaité faire connaître ces problématiques.

    • http://www.balibari.com/films/la-ville-monde-the-world-city

      Depuis plusieurs mois, l’afflux de migrants s’est considérablement accru dans le nord de la France. Effarés par les conditions d’insalubrité du camp sauvage du Basroch qui s’était développé au coeur de sa commune, le maire de #Grande-Synthe, soutenu par Médecins Sans Frontières et contre l’avis de l’État, a ouvert au lieu-dit La Linière, un camp « humanitaire et provisoire » pour 2 500 réfugiés.

    • @vanderling j’ai vu ce film l’autre nuit sur france2 (Mais non FR3 !), je le conseille vivement. On voit se débattre ceux qui tentent d’aider, les campeurs, leurs conditions de vie, de jeunes architectes, une géniale prof, le maire de La Linière, et en face l’Etat qui se fout d’eux. Ça se termine sur l’incendie du campement et l’espoir de reconstruire mieux, autrement, ensemble.

    • oui @touti j’ai regardé ce documentaire sur FR3 après celui-ci
      https://seenthis.net/messages/713693
      au début je regardais « The World City » d’un oeil distrait, déjà il était tard et il est assez long. Mais pas trop long, les témoignages, le travail des associations, la commune de Grande-Synthe, le reportage dans un camp en Grèce mon redonné de l’optimisme.
      Dommage, une fois de plus, qu’un tel documentaire soit diffusé dans la nuit. Il se termine sur la prof qui ramasse les affaires laissé par les enfants après l’incendie.
      Je me demande si je vais pas partir en « vacances » dans le Nord-Pas-de-Calais.