La nuit où les forces israéliennes ont pris d’assaut notre Flottille de la Liberté
Swee Chai Ang - 10 août 2018 - Middle East Eye
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(...) Mais ils n’avaient pas compris qu’une fois le moteur arrêté, ce bateau ne pouvait être redémarré que manuellement dans la salle des machines, au niveau de la cabine, à l’étage inférieur. Arne, le machiniste, a refusé de redémarrer le moteur ; les Israéliens ont donc fait descendre Herman et l’ont frappé devant Arne, précisant qu’ils continueraient de frapper Herman si Arne ne voulait pas démarrer le moteur.
Arne, qui a 70 ans, a cédé lorsqu’il a vu le visage de Herman prendre une couleur grisâtre et a alors démarré le moteur manuellement.
(...) Au poste suivant, nous avons été soumis à une fouille au corps et ce n’est qu’en rassemblant mes affaires après avoir été déshabillée que je me suis rendu compte que ma ceinture porte-monnaie n’était plus avec moi.
Des voleurs de bas étage
Je savais que j’avais quelques centaines d’euros et qu’ils essayaient de me les voler. J’ai exigé qu’on me la rende et j’ai refusé de quitter le poste tant qu’ils ne s’exécutaient pas. C’était la première fois que je criais. J’étais contente de l’avoir fait car d’autres personnes s’étaient également vu dérober leur argent. Le journaliste d’Al Jazeera, Abdelkarim Alkahlout, avait perdu toutes ses cartes de crédit et 1 800 dollars, ainsi que sa montre, son téléphone satellite, son téléphone portable et sa carte d’identité.
Il pensait que ses effets personnels étaient conservés avec son passeport, mais lorsqu’il a été libéré pour être expulsé, il a appris avec amertume qu’il ne récupèrerait que son passeport. L’argent et les objets de valeur n’ont jamais été retrouvés. Ils ont tout simplement disparu.
Nous avons été passés de poste en poste dans cette zone militaire fermée, fouillés à nu à plusieurs reprises et dépouillés de nos effets personnels, jusqu’à ce qu’il ne nous reste que les vêtements que nous portions et rien d’autre qu’un bracelet avec un numéro. (...)