Djihadistes en Syrie : une faible prsence largement exploite

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  • Djihadistes en Syrie : une faible présence largement exploitée - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/djihadistes-en-syrie-une-faible-presence-dument-exploitee_1146676.html

    Peter Harling, spécialiste de la Syrie à l’International Crisis Group va plus loin : « Une majeure partie des discours djihadistes est motivée par les financements. Des séculiers et des islamistes très modérés rejoignent des groupes salafistes parce que ces derniers ont l’argent et les armes », soutient-il. En effet, la plus grande partie de l’argent envoyé aux combattants l’est par des donateurs privés des pays du Golfe à destination des groupes les plus sensibles aux enseignements salafistes.

    #Syrie
    #jihadistes

    • C’est cette « analyse » que je lis désormais régulièrement (c’est au moins la quatrième fois que je la vois passer) et que je ne comprends vraiment pas : ils combattent sous des drapeaux jihadistes, ils se rasent comme des jihadistes, ils se synchronisent avec d’autres groupes jihadistes, ils tiennent des discours sectaires lourds de conséquences, ils sont financés et armés au motif même qu’ils se déclarent jihadistes, absolument toutes leurs actions conviennent à leurs financiers qui les prennent pour les jihadistes (ils n’attaquent pas Israël, ils détestent le Hezbollah, ils détestent l’Iran, mais ils ne détestent la dictature en Arabie séoudite…), quand ils rencontrent des journalistes étrangers ils se déclarent jihadistes mais mais mais… ce ne sont pas des jihadistes.

      Ce qui revient, je le répète, à juger les gens sur ce qu’on prétend qu’ils ont réellement dans la tête plutôt qu’en fonction de leurs actions. Ce genre d’article revient à affirmer que les syriens des villes et des campagnes soumis à la guerre civile sont eux-mêmes très capables de faire la différence entre un jihadiste-par-intérêt et un jihadiste-par-conviction. Procédé stalinien à mon avis.

      D’habitude, pour un Américain pragmatique, si ça ressemble à un canard, si ça fait coin-coin comme un canard, c’est certainement un canard.

    • j’avoue que leur raisonnement est troublant... un des points de leur argumentation est quand même que tous ces groupes sont extrêmement divers (je parle des groupes islamistes syriens, pas des étrangers), ont des trajectoires idéologiques variées : il ne faut sans doute pas négliger cette variété et les conflits entre eux en en faisant une masse structurée et hiérarchisée prenant ses ordres d’un chef unique. Dans son livre sur l’Ouma en fragments, au sujet des courants salafistes tripolitains et du nord Liban Bernard Rougier montre lui aussi une très grande diversité.

    • Les arguments de Thomas Pierret deviennent tellement tirés par les cheveux que je m’attends à ce qu’il explique que des gens adoptent le drapeau noir pour la seule raison que c’est moins salissant. Cet article n’est pas loin du compte.

      Vu que je suis très méfiant quant à l’existence d’un grand complot jihadiste mondial contrôlé depuis une cave hi-tech en Afghanistan, la question de la « masse structurée et hiérarchisée prenant ses ordres d’un chef unique » ne me semble pas la plus pertinente.

      Ces articles se multiplient soudain depuis qu’il a été impossible de nier l’omniprésence de symboles salafistes sur le terrain. Depuis, Pierret est partout pour expliquer :
      – en fait il y a très très peu de jihadistes,
      – d’accord on croit en voir beaucoup beaucoup, mais c’est parce que vous confondez le drapeau noir omniprésent avec un symbole pacifiste ou un truc qui fait viril (c’est assez bien expliqué dans cet article),
      – d’accord en fait les journalistes passent leur temps à tomber sur des gens qui se déclarent ouvertement jihadistes et pas du tout pacifistes, mais en fait c’est juste parce que les jihadistes (ultra-minoritaires) sont des grandes gueules (alors on les remarque),
      – et en fait, tous ces jihadistes sont très nombreux, mais ils ne sont pas réellement jihadistes dans leur tête, c’est juste pour obtenir des armes (ce qui fait une belle jambe aux gens qui sont du mauvais côté du RPG),
      – de toute façon, la vraie armée libre n’aime pas le jihadistes, elle les tolère un peu pendant les combats, mais après elle les boude (ce qui, à nouveau, fait une belle jambe à ceux qui sont du mauvais côté de la Kalashnikov),
      – et de toute façon, s’il y a autant de jihadistes armés jusqu’aux dents et de mofits parfaitement sectaires, c’est la faute aux occidentaux qui ne soutiennent pas les révolutionnaires laïcs (telle que la bridade « Al Farouk »),
      – et puis même, les jihadistes ne sont dangereux que lorsque 3 conditions que je tire de mon chapeau sont remplies (la condition « petit c » stipulant : « la capitale du pays doit s’appeler Bagdad », ce qui est évidemment une condition que ne remplit par la Syrie).

      Que les jihadistes soient un assemblage hétéroclite de paysans en pantoufles recrutés sous la bannière jihadiste, de lobotomisés ultra-sectaires envoyés depuis le Liban (comparés ici aux volontaires de la guerre d’Espagne) et de mercenaires sur-armés et sur-entraînés de l’Afghanistan à l’Irak et la Libye, et non une grande Armée sous les ordres d’un caliphe unique, ça ne change rien au problème : que devient un pays dont la « lutte pour la démocratie et contre la tyrannie » se fait avec de telles troupes ? Est-ce le système pourri qui va être détruit, ou la société elle-même ?

      Élément de réponse :
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/08/20/97001-20120820FILWWW00242-irak-409-morts-au-cours-du-ramadan.php

      Les violences en Irak ont fait au moins 409 morts et 975 blessés au cours du mois de jeûne musulman du ramadan, selon un décompte effectué par l’Agence France-Presse sur la base de sources sécuritaires et médicales.