• Wikileaks et la liberté d’expression : Michael MOORE et Oliver STONE s’engagent

    http://blogs.mediapart.fr/edition/ecran-de-veille/article/240812/wikileaks-et-la-liberte-dexpression-michael-moore-et-oli

    24 Août 2012 Par Marc Tertre

    Les deux cinéatres ont fait connaitre leur opinion dans un article publié sur le site web du New York time

    Vous trouverez ci dessous la traduction de cet article par mes soins

    WikiLeaks and Free Speech By MICHAEL MOORE and OLIVER STONE

    Wikileaks et liberté d’expression

    Nous avons passé notre carrière en tant que cinéastes souvent confrontés au fait que les médias aux États-Unis omettent souvent d’informer les Américains sur les actions plus contestables de notre propre gouvernement. Par conséquent, nous avons été profondément reconnaissants pour le travail de devoilement de WikiLeaks, et saluons la décision de l’Équateur d’accorder l’asile diplomatique à son fondateur, Julian Assange, qui vit maintenant à l’ambassade équatorienne à Londres.

    L’Equateur a agi en conformité avec les principes fondateurs du droit international et des droits de l’homme. En effet, rien ne pouvait plus démontrer le bien-fondé de l’action de l’Equateur que la menace du gouvernement britannique de violer un principe sacro-saint des relations diplomatiques et d’envahir l’ambassade affin d’arrêter M. Assange.

    Depuis la création de WikiLeaks, il a révélé le « Assassiner Collateral", des images qui montrent le meurtre apparemment aveugle de civils à Bagdad par un hélicoptère Apache des États-Unis ; des détails sur le vrai visage de la guerre en Irak et en Afghanistan… […] (traduction nulle ici)

    On pouvait s’y attendre, la réponse de ceux qui préfèrent que les Américains restent dans l’obscurité a été féroce. Les deux principaux candidats à la prochaine présidentielle, démocrates comme républicains, ont ainsi traité M. Assange de « terroriste high-tech." Et la sénatrice Dianne Feinstein, la Démocrate de Californie qui dirige le « Senate Select Committee on Intelligence » la commission sénatoriale sur les services de renseignement, a demandé qu’il soit poursuivi en vertu de la Loi sur l’espionnage. La plupart des Américains, les Britanniques et les Suédois ne savent pas que la Suède n’a formellement accusé M. Assange d’aucun crime. Au contraire, il a émis un mandat d’arrêt contre lui pour l’interroger sur des allégations d’agression sexuelle en 2010.

    Toutes les allégations doivent être examinées minutieusement avant que M. Assange ne se déplace dans un pays qui pouvait le mettre hors de portée de la justice suédoise. Mais ce sont les gouvernements britannique et suédois qui se dressent sur la voie d’une enquête, et non M. Assange.

    Les autorités suédoises ont voyagé à l’étranger pour mener des interrogatoires en cas de besoin, et le fondateur de WikiLeaks a fait clairement savoir sa volonté d’être interrogé à Londres. En outre, le gouvernement équatorien a fait une offre directe à la Suède pour permettre à M. Assange d’avoir une entrevue dans le cadre de l’enquéte dans l’ambassade de l’Equateur. Dans les deux cas, la Suède a refusé.

    M. Assange s’est également engagé à se rendre en Suède immédiatement en échange d’une promesse du gouvernement suédois qu’il ne l’extrade pas aux Etats-Unis. Les autorités suédoises n’ont manifesté aucun intérêt dans l’exploration de cette proposition, et le ministre des Affaires étrangères Carl Bildt a récemment déclaré à un conseiller juridique de M. Assange et WikiLeaks que la Suède ne pourrait pas prendre un tel engagement. Le gouvernement britannique aurait également ce droit d’empêcher l’extradition de M. Assange vers les États-Unis en provenance de Suède, et a également refusé de mettre en gage qu’il utiliserait ce pouvoir. Toutes les tentatives de l’Equateur afin de faciliter cet arrangement avec les deux gouvernements ont été rejetées.

    Dans l’ensemble, les actions des gouvernements britannique et suédois donnent à penser que leur véritable programme est d’obtenir le départ de M. Assange vers la Suède. En raison des différences entre la réglementation anglaise et suédoise et d’autres considérations annexes, il aurait probablement pu être plus facilement extradé à partir de là aux États-Unis pour faire face à des accusations d’ores et déjà préparées par le gouvernement américain. M. Assange a toutes les raisons de craindre une telle décision. Le ministère de la Justice des USA a récemment confirmé qu’elle continuait à enquêter sur WikiLeaks, et divulgué que "l’enquête américaine sur la conduite criminelle possible par M. Assange est en cours depuis plus d’un an". WikiLeaks a lui-même publié des e-mails de Stratfor, une société privée de renseignement, qui stipulent qu’un grand jury a déjà préparé l’acte d’accusation secret de M. Assange. De nombreux exemple montrent que la Suède cède systématiquement aux pressions des Etats-Unis. En 2001, le gouvernement suédois a ainsi livré deux demandeurs d’asiles Egyptiens à la CIA, qui les recherchait. Celle-ci les a ensuite livré au régime de Moubarak, qui les à soumis a des actes de torture et de barbarie *

    Si M. Assange est extradé vers les États-Unis, les conséquences se feront sentir pendant des années à travers le monde. M. Assange n’est pas un citoyen américain, et aucun de ses actions n’ont eu lieu sur le sol américain. Si les Etats-Unis peuvent poursuivre un journaliste, dans ces circonstances, les gouvernements de la Russie ou de la Chine pourraient, dans la même logique, exiger que les journalistes étrangers partout sur la terre puissent être extradés pour avoir violé leurs lois. La possibilité d’acceptation d’un tel précédent devrait concerner tout le monde que l’on soit admirateurs de WikiLeaks ou pas.

    Nous exhortons le peuple de Grande-Bretagne et la Suède à exiger que leurs gouvernements réponde à certaines questions fondamentales : Pourquoi les autorités suédoises refusent d’interroger M. Assange à Londres ? Et pourquoi ne peut ni promesse du gouvernement que M. Assange ne sera pas extradé vers les États-Unis ? Les citoyens de la Grande-Bretagne et la Suède ont une occasion rare de prendre position pour la liberté d’expression au nom de l’ensemble du globe.

    Michael Moore et Oliver Stone❞