Kofi Annan’s Unaccountable Legacy | The New Yorker

/kofi-annans-unaccountable-legacy

  • Kofi Annan’s Unaccountable Legacy | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/news/daily-comment/kofi-annans-unaccountable-legacy

    But, in reality, one of the four cables Annan listed consisted of an alarmingly specific report of preparations for the genocide, sent by his force commander in Kigali, the Canadian General Romeo Dallaire, in January of 1994. Dallaire had heard from a trusted informant on the payroll of Rwanda’s ruling party, who described plans to “provoke a civil war,” and to kill Belgian peacekeepers in order to scuttle the U.N. mission. The informant himself said he was involved in drawing up lists of Tutsis in Kigali, and Dallaire wrote, “He suspects it is for their extermination. Example he gave was that in twenty minutes his personnel could kill up to a thousand Tutsis.” Dallaire asked for permission to act on this information by raiding and seizing illegal arms caches. Annan’s office replied at once, in a cable under his name, and signed by his deputy, telling Dallaire not to act but, rather, to follow diplomatic protocol and share his information with Rwanda’s President—the head of the party that Dallaire wanted to act against. Three months later, in April of 1994, everything that Dallaire described in his warning took place, and in the course of a hundred days around a million Tutsis were massacred.

    Avec une réaction publique d’Alex Robin sur FB que je réprcute ici :

    Gourevitch est connu pour être un intime de Albright ( étant de la famille de Rubin) et de Kagame, ce qui fait qu’il répercute la version de ce dernier. Mais la validité du fax de Dallaire dont il fait état dans cet article a été mise en doute au TPIR parce qu’il s’est avéré que l’informateur travaillait pour le FPR. Et ce que ne dit pas Gourevitch est que le FPR trafiquait aussi beaucoup d’armes de son côté, du coup une intervention de désarmement ne pouvait pas se faire seulement contre un camp, et c’est probablement ce qui faisait hésiter Annan car la MNIUAR était déjà accusée d’être pro-FPR sur place, notamment du fait qu’elle avait fermé les yeux en arrivant, sur un massacre d’élus hutu perpétré par le FPR en novembre 93, ce que Dallaire reconnaîtra plus tard au TPIR ( comme cela est précisé dans l’ouvrage d’André Guichaoua : "Rwanda de la guerre au génocide"). Le fax dont fait état Gourevitch n’a pas été retenu comme un élément de preuve de préparation du génocide, car venant d’un homme pas fiable, et surtout parce que dans la réalité l’assassinat de l’ex président Habyarimana a été déterminant dans la situation qui favorisera le déclenchement du génocide ( même si ce n’est pas le seul élément). Et cet attentat il apparaît de plus en plus clairement qu’il a été commandité par ...Kagamé...Pour recouper ce qui s’est dit au TPIR sur le fax de Dallaire dont parle Gourevitch, on peut lire ce qu’en dit le chef des enquêteurs de la MINUAR sous les ordres de Dallaire à l’époque : Amadou Dème, in "Rwanda 1994 et l’échec des Nationes Unies" ( Le nègre éditeur) : "En janvier 94 un certain “Jean Pierre” de fait Abukar Turatsinze, qui était en relation avec Twagiramungu (opposant hutu à Habyarimana), nous contacta, comme quoi il faisait de la formation militaire de haut niveau pour Ngirumpatse le secrétaire général du MRND et qu’il avait des infos importantes à nous confier, en échange d’une aide pour lui et sa famille pour une installation à l’étranger. Pris en charge par Luc Marchal, Frank Clays et moi même, à la demande de Dallaire qui prenait ça très au sérieux, nous l’avons auditionné. Il disait que le parti MRND était prêt à fournir les milices pour tuer des milliers de Tutsis chaque 20’, qu’une de leur cible était les Belges etc. Et pour prouver sa bonne fois, qu’il pouvait nous révéler les caches d’armes du parti...Dallaire était chaud pour intervenir contre ces caches, mais le DOMP (Direction des Opérations de Maintien de la Paix) à l’ONU lui ont demander de ne pas faire un scandale et d’en référer avec le RSSG (Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU : Mr Booh Booh, le « chef » politique Dallaire étant le chef militaire) aux autorités, à savoir le président, interlocuteur des accords...
    pendant ce temps avec Frank et JP nous allâmes vérifier une des caches dont il nous parlait. C’était au siège du MRND, où nous pûmes entrer sans difficulté. Dans une petite pièce on a vu trois caisses d’AK 47, sans les munitions, et une caisse de grenades...j’étais déçu. En plus on apprit que JP n’était pas un membre de la GP, mais un chauffeur du MRND, licencié, et qu’il faisait des petits trafics...Il nous montrera ensuite des lieux qui étaient sensés être des planques, mais en nous disant qu’on ne pouvait y aller...Puis Frank me fit remarquer que Karake du FPR et lui se connaissaient très bien...
    On a attiré mon attention ensuite sur le fait que tout cela avait été organisé avec Charles Ntazinda, le voisin de Jean Pierre, conseiller du ministère des Affaires étrangères ( qui était proche du FPR...) " p. 105. Par ailleurs Dallaire lui-même n’excluait pas que les infos de "Jean Pierre" puisse relever de la manip, comme il le rappelle dans son livre, ( "J’ai serré la main du diable") : "J’avais besoin que New York prenne conscience d’une chose : bien que désirant faire diligence, je n’étais aveuglé au point de ne pas entrevoir la possibilité d’un piège bien orchestré qui ferait passer les forces de la MINUAR à l’offensive et compromettrait notre rôle de gardien d’une paix bien fragile ;" ( p. 199.)

    #rwanda #génocide #massacre #onu #kofi_annan