Critique sociale pour le grand public

https://www.frustrationlarevue.fr

  • Black bloc contre blackrock Rue affre 2 - 19 Décembre 2019 - tgb
    https://rueaffre2.com

    Toute l’histoire du #macronisme et de son monde, pourrait pourri, tenir dans cet odieux personnage ordinaire. Laurent Pietraszewski. https://www.frustrationlarevue.fr/laurent-pietraszewski-ex-drh-dauchan-est-reste-fidele-a-son-ancie

    Non, rien de personnel, juste l’incarnation parfaite de la start up nation, le maître étalon du valet de pisse #corporate, trimbalant la banalité de son inhumanité au service du pognon.

    Une véritable métonymie. La partie pour le tout. Le petit contremaître s’élevant sur les faibles pour mieux nourrir la barbarie policée de l’entre soi collabo et du 1%.

    Vendu, acheté, du conflit d’intérêt plein les fouilles, du vote de loi accommodante sur commande et du remerciement à 71 872 € la gamelle.

    C’est donc un de ces DRH radical, exalté, amicalement nommé « le #nettoyeur » par ses anciens collègues de la cfdt (c’est dire) qui l’ont côtoyé dans le Nord-Pas-de-Calais, de ce genre de psychopathe lambda qui fit se défenestrer par dizaine les « inutiles » les « riens » ces épuisés de l’âme et du corps de chez France Telecom, de cet #intégriste du financier qui aime à s’engraisser opportunément sur les #licenciements à dividendes, à jouer de la variable d’ajustement humain, et qui toujours zélé, fusille pour l’exemple un de ces délégués syndical tout juste bon à la fraternité, quel ringard, pour une erreur de caisse de 80 centimes et un croissant offert.

    Toute la normalité « moderne » du salopard, du cadre sup de « l’entreprise France », de la supérette discount, sous larbin du larbin chef, PDG de que dalle mais liquidateur de tout, au profit du profit et qui au jour de l’hypothétique procès du Nuremberg entrepreneurial dira innocemment qu’il n’a fait qu’obéir aux ordres.

    A l’ordre. Au nouvel ordre mondial. Ce #chaos. Ce désordre ordonné.

    Ainsi vont les ministres de chez #Auchan, de chez #Danone, les premiers ministres de chez #Areva, les secrétaires d’état de chez #Véolia, tout à spéculer sur la fin des mondes et les morts de faim, ainsi vont les candidats à la mairie de Paris de chez Unibail-Rodamco… https://fr.wikipedia.org/wiki/Unibail-Rodamco-Westfield Le voici tout ce petit monde playmobil de la réforme régressive, du progrès en arrière, de l’intérêt perso à se gaver sur l’usure des autres, dans ce monde sans pitié qu’ils arborent en médaille, tout à dépecer le bien général, à imposer leur sous-culture dans la suffisance de soi et la culpabilisation de l’autre.

    Oui un de ces petits #kapo grossièrement notable et structurellement dégénéré https://twitter.com/OuestFrance/status/1207617189236412417
    qui offre « du matériel humain bon marché », https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/190917/lordon-vivre-et-penser-comme-des-drh
    à tâter du biceps d’esclave sur cv. Le type même du sale type, vrp de cette bourgeoisie vip, dans son obscurantisme normal, s’adonnant au mépris sans complexe ; https://www.huffingtonpost.fr/entry/darmanin-conseille-a-macron-de-sentourer-de-gens-qui-mangent-avec-les

    ce mépris si longtemps refoulé, qui enfin peut exprimer dans sa légitime #vulgarité, sa #novlangue en son vide et sa réduction des coûts : sociaux, écologiques, vitaux.

    Ces marchands de mort.
    Rien à espérer, rien à voter, rien à négocier, rien à discuter, rien à attendre du manageur à démanager à coups de marteau. Dans le remplacement du pire, trouvera t’on toujours pire, du pire commun, du pire motivé, du pire formaté, du pire fusible et jetable, pour un futur du pire, de pire en pire, au service de l’empire et du monstre tout économisé.

    Encore trop à perdre avant qu’ils aient tout. Jusqu’à payer le prix dérisoire des chemises déchirées et de l’adjuration publique à s’en excuser.

    Mais viendra, et il rôde, le plus rien à perdre du tout qui ne se contentera pas de régler le pressing mais y foutra le feu avec le beau linge dedans et ses calcifs douteux.
    Non pas de « win win », comme ils disent, entre deux #benchmarking de la gestion des troupes d’#open_space sur tableaux excel. On ne sera jamais deux à faire de bonnes affaires. Le caporal chef #Lallement en son ample casquette à pointe, à amplement raison : nous ne sommes pas du même camp.

    La barricade n’ayant que deux côtés ; black bloc contre blackrock https://www.cafedelabourse.com/blackrock-monstre-finance-geant-gestion-actifs
    Alors viendra vraiment l’esprit de #noël et ses guirlandes clignotantes de pantins effroyables accrochés aux branches des sapins.
    La peur est très bonne conseillère.

    tgb

    #Laurent_Pietraszewski

  • « En réalité, nos dirigeants ne veulent pas nous faire travailler plus longtemps (l’allongement de l’âge du départ augmente juste le nb de chômeurs senior). Ils veulent simplement faire des économies sur nos retraites, en réduisant le temps durant lequel elles nous seront payées. »

    Ou encore :

    https://www.frustrationlarevue.fr/5-minutes-et-4-faits-pour-convaincre-de-linjustice-et-de-labsurdi

    Pourquoi c’est plus intéressant pour les alliés de Macron ? Parce que c’est un système capitalistique, qui génère du profit pour de grosses entreprises qui gère cette manne. Les principaux leaders de ce marché ne s’y trompent pas : « Le gouvernement a mis de la lumière au bout du tunnel » a dit Olivier Mariée, directeur des ventes et de la distribution d’AXA France, aux Echos début octobre. Il faut dire qu’une mesure adoptée l’année dernière et passée relativement inaperçue a boosté l’offre de retraites par capitalisation : la loi PACTE, plus connue par les privatisations qu’elle contenait que par cette disposition, a simplifié la législation des fonds de capitalisation.

    Un an avant sa réforme des retraites, le gouvernement a donc permis le développement du secteur… et a fait immédiatement le lien entre les deux : en mai 2018, Delevoye, le concepteur de la réforme, expliquait réfléchir à obliger certains citoyens à basculer vers la capitalisation : « la question se pose pour les plus gros salaires qui excéderaient un certain plafond (au-dessus de 120 000 € de revenus, 160 000 € ou plus) qui doit encore être arbitré ». Les riches et les personnes aisés pourraient donc cesser, avec la bénédiction du gouvernement, d’être solidaires du régime qui deviendrait une caisse de cotisations des revenus bas et moyens.

    Sauver notre régime de retraite, vraiment ?

  • “Millennials” contre “boomers” : les “conflits de générations” ne parlent qu’aux bourgeois et aux journalistes - FRUSTRATION
    https://www.frustrationlarevue.fr/millennials-contre-boomers-les-conflits-de-generations-ne-parlent

    Génération, n.f : terme médiatique visant à faire croire que le principal différend de notre époque se situerait entre les personnes nées durant les Trente Glorieuses et les autres. Mot qui laisse croire que nous construisons nos appartenances sociales selon que nous soyons nés avant ou après l’an 2000, que nous ayons regardé Hélène et les garçons ou non, que nous disions encore « Antenne 2 » pour France 2, plutôt que par notre niveau de revenu ou notre statut professionnel.

    Avec cette symbiose quasi-spontanée entre journalisme et désirs gouvernementaux, l’analyse en termes de conflit de générations revient dans la presse dès qu’une réforme des retraites pointe le bout de son nez. Une bonne façon d’aborder la question de la retraite de « nos vieux » sans se laisser polluer par trop de sentimentalisme.

    Les “baby boomers” sont-ils responsables de tous nos maux ou bien s’agit-il plutôt des puissants de toute génération ?

    Selon le journal de référence de la bourgeoisie Le Monde, « OK, boomer » serait en ce moment « le cri de ralliement d’une génération ». L’expression devenue tellement à la mode – où ça, on ne sait pas, mais des marques de sweat-shirts chers l’aurait déjà repris, c’est dire – tire son origine de la bouche d’une jeune députée néo-zélandaise qui, après avoir tenu un discours écologiste hué par un vieux député, l’aurait audacieusement rabroué : « Ok, boomer », lui aurait-elle répondu, en référence à son appartenance à la génération du « baby boom », ce pic de naissance enregistré à partir des années 1960 dans les Etats capitalistes. Une façon politiquement correcte, finalement, de dire “Ta gueule vieux con”.

  • Être jeune sous Macron donne envie de mourir - FRUSTRATION
    https://www.frustrationlarevue.fr/etre-jeune-sous-macron-donne-envie-de-mourir

    Il y a deux #jeunesses dans ce pays : la jeunesse dorée et « dynamique » que célèbrent les journalistes et les politiciens, cette jeunesse qui crée des start up avec l’argent de papa, qui « brise les codes » des milieux branchés, qui pousse dehors les cinquantenaires dans les grandes entreprises, qui parle le bullshit english à merveille et prend l’avion plusieurs fois par an pour New York, Berlin ou Bangkok, tout en partageant de grandes leçons d’écologie sur Twitter. Et il y a l’autre jeunesse : les enfants de la classe laborieuse, à qui l’on fait des leçons de « mérite » et « d’effort » depuis l’école primaire mais à qui l’on fermera les portes des prépas d’été privés qui font réussir les concours des grandes écoles publiques, et celle des écoles de commerce, pour un simple motif de fric. Cette jeunesse à qui l’on conseillera dès la seconde se « se professionnaliser » tout en fermant les lycées pro et les IUT. La jeunesse de la classe laborieuse ira donc se casser les dents sur les bancs de l’université, où des cours leur seront dispensés dans des amphis bondés par des chargés de cours blasés et précarisés, censés leur dire que plus tard ça ira mieux et que s’ils bossent bien, peut-être, eux aussi pourront briller dans le miroir que la société bourgeoise leur tend pour mieux les expulser.

    • Quand les étudiants de la jeunesse dorée sont parfois payés pour étudier, comme à l’Ecole Normale Supérieure ou Polytechnique, les étudiants de la jeunesse esseulée doivent travailler pour espérer un jour bosser. Le mépris de leurs enseignants n’a alors d’égal que celui des services débordés de l’université ou du CROUS, qui leur coupera les aides et les vivres à la moindre déclaration erronée. « Devenez étudiant-entrepreneur ! »

      Ce passage fait remonter un souvenir pas si ancien sur la promotion de la prostitution à Bruxelles :

      https://www.courrierinternational.com/article/belgique-sur-les-campus-une-campagne-publicitaire-invite-les-

      Ce qui me paraît le plus important à pointer, c’est que la prostitution étudiante s’appuie sur la précarisation grandissante des étudiants. Si l’on veut réellement endiguer cette prostitution, il ne suffit pas d’empêcher que la publicité arrive aux étudiants, il faut faire en sorte qu’elle ne soit pas pertinente et il faut lutter contre la précarité !” (Renaud Maes, sociologue)

      Autre développement ici même :
      https://plus.lesoir.be/116093/article/2017-09-25/comment-un-site-de-rencontre-fait-de-la-prostitution-estudiantine-son-cr

      Reste que ces entreprises sont difficilement attaquables, comme l’explique Renaud Maes, docteur en sociologie, l’unique chercheur à avoir mené une enquête sur la prostitution étudiante en Belgique. « Ces firmes ont généralement des avocats très calés. Elles trouveront toujours des canaux d’action. Elles sont par ailleurs très hypocrites : elles nient généralement qu’il s’agit de prostitution et interdisent par exemple des discussions liées à la tarification sur leur plateforme… Tout en sachant très bien que ces discussions se font hors ligne. Ils ont parfaitement conscience des types de jeunes qu’ils recrutent – à savoir des étudiant(e)s en difficulté financière ou en rupture avec leurs parents – et de l’impact que cela peut avoir. »

      Elle est pas belle la vie (en Néo-Libéralie) ?

    • Immolation d’un étudiant : la stratégie du choc. Et les sinistres connards qui en sont responsables.

      Dans un monde normal on aurait espéré que ce geste aboutisse au moins à une forme de trêve. Que nous cessions d’être collectivement d’immenses connards et connasses et que nous nous regroupions pour réfléchir. Pour prendre le temps. Pour laisser la douleur et la colère jaillir. Pour mettre des mots sur l’indicible. En France au 21ème siècle un étudiant de 22 ans s’est immolé par le feu parce qu’il était pauvre, précaire, et qu’il n’avait plus droit à aucune aide. Dans un monde normal on aurait espéré que ce geste aboutisse au moins à une forme de trêve. Comme à chaque basculement dans l’horreur. Comme à chaque effet de sidération qui saisit une société toute entière. Le mois de Novembre semble hélas propice à ce genre de sidération. Mais là, rien. Juste rien.

      La ministre Frédérique Vidal a fait une rapide visite au CROUS de Lyon, le vendredi du drame, pour « assurer la communauté universitaire de son soutien ». Ella a aussi exprimé son « soutien » à la famille de cet homme de 22 ans qui s’est immolé par le feu. Et elle s’est barrée. Au Groenland je crois. Ou en Antarctique, je ne sais plus. Pour un voyage bien sûr aussi légitime qu’important. Quand on est ministre de la recherche et de l’enseignement supérieur on ne va pas non plus trop modifier son agenda sous prétexte qu’un étudiant de 22 ans s’est immolé par le feu pour dénoncer la précarité dont tous les étudiants sont aujourd’hui victimes. Vous êtes une sinistre et cynique connasse madame la ministre Vidal.

      Sur Twitter, la ministre Frédérique Vidal a, depuis le Groenland ou l’antarctique, dénoncé « avec la plus grande fermeté » les actes de dégradation commis par les manifestants réunis devant le CROUS de Lyon en hommage à leur camarade toujours actuellement entre la vie et la mort. Car l’important quand un étudiant s’immole par le feu en France au 21ème siècle c’est de bien rappeler à ses camarades étudiants que l’important c’est l’ordre public et qu’il ne faut pas dégrader des biens matériels. Foutez-vous le feu si vous voulez, immolez-vous, mais ayez l’amabilité de bien nettoyer après et pensez à être à l’heure en amphi. Il faut noter que le fil Twitter de la ministre Vidal est parfaitement exempt du moindre Tweet sur un étudiant qui s’est immolé par le feu en France au 21ème siècle. Vous êtes une sinistre et cynique connasse madame la ministre Vidal...

      https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/11/choc-universite-immolation.html

  • « Privilèges » : avec ce mot, la bourgeoisie attribue aux autres ce qu’elle est la seule à avoir - FRUSTRATION
    https://www.frustrationlarevue.fr/privileges-avec-ce-mot-la-bourgeoisie-attribue-aux-autres-ce-quel

    Pour Laurent Alexandre, chroniqueur au Monde, à L’Express et au Huffington Post, chirurgien-urologue de son état, ce n’est pas évident : selon lui, un ouvrier de 2019 vit mieux que Louis XIV. Donc on vous aide à y voir plus clair :

    Les privilèges des nobles de l’Ancien Régime venaient s’ajouter à la somme d’avantages déjà monopolisés par eux comme la possession de terres, l’accès à la santé et de sacrés beaux châteaux. En fait, si vous voulez, c’est comme pour les avantages fiscaux des bourgeois de nos jours – flat tax, suppression de l’ISF… – qui viennent s’ajouter à leurs revenus élevés, leurs bonnes écoles et leurs bonnes assurances. A contrario, les « privilèges » des ouvriers d’entreprises publiques comme la SNCF ou la RATP viennent compenser les désavantages de leur profession : une espérance de vie inférieure à celle de la moyenne de la population, du travail en 3×8, la peur de l’accident, le travail de nuit et un management agressif qui conduit nombre d’entre elles et eux au suicide.

    Les avantages d’un noble de l’Ancien régime s’obtenaient par la naissance ou par une grande révérence à l’égard du pouvoir en place ; pour que vous compreniez bien, c’était un peu comme les avantages scolaires, culturels, financiers et fiscaux d’un bourgeois de nos jours qui s’obtiennent par naissance ou par connivence politique et sociale ! A l’opposé, les « privilèges » des ouvriers d’entreprises publiques et de certains secteurs comme l’automobile, la banque ou la sidérurgie ont été obtenus par organisation collective centenaire, âpres luttes provoquant la mort de milliers de camarades, participation active à la Résistance pendant la seconde guerre mondiale, grèves occasionnant des jours sans salaire, affrontements avec la police et les milices patronales.

    Astuce : C’est pour ça que le mot réel pour « privilège » est « conquête sociale », car ça n’est pas tombé tout cuit dans le bec, contrairement aux avantages des nobles de l’Ancien régime (et des bourgeois de nos jours).

  • « Joker », un point de vue bourgeois sur les pauvres
    https://www.frustrationlarevue.fr/joker-un-point-de-vue-bourgeois-sur-les-pauvres

    Ce point de vue sur les pauvres a pour corollaire une vision de la lutte contre la bourgeoisie qui est limitée à la haine des riches guidée par la jalousie et le ressentiment. Pendant tout le film, le Joker rêve de passer à la télévision et de devenir une star de one man show, tandis que sa mère adoptive fantasme que son père est son ancien amant le milliardaire Thomas Wayne. Son déluge de violence vient, outre les sévices subis enfant, de sa frustration sexuelle, de son manque de père, et de son incapacité à avoir suffisamment de talent pour être célèbre. Sa haine se tourne vers les riches, mais la source en est lui-même. Sa violence est déterminée par son affect et non pas par ses revendications. La population qui se met en mouvement n’a pas d’autres horizons que de détruire et de vénérer cette nouvelle idole grotesque, atteinte de graves problèmes psychologiques, et qui n’a ni projet, ni idée, ni talent. Les manifestants ne sont présentés que comme des émeutiers. Le Joker n’a le soutien réel de personne ; ceux qui arborent le même maquillage, et provoquent les mêmes méfaits, le font par mimétisme et non par solidarité.

    Dans de nombreux films, les classes laborieuses sont présentées ainsi, négativement, individualistes, forcément inquiétantes, incapables d’action collective non violente. Ce sont des misérables dans les deux sens du terme : d’une extrême pauvreté et inspirant le mépris. Ce qui est davantage nouveau, c’est que des manifestants croient se reconnaître dans ce type de films, ou en tout cas pensent judicieux de les utiliser comme symbole de leurs révoltes. Par exemple, actuellement, certains d’entre eux au Liban, au Chili et à Hong Kong arborent le maquillage du Joker. Pourtant, l’émancipation qu’il nous propose n’est qu’un conformisme de plus, réduisant la classe laborieuse à ce que les bourgeois voudraient qu’elle soit, une masse infantile qui enterre la raison pour se détruire elle-même, incapable de s’inscrire dans une histoire à construire collectivement.

    • La citation confessionnelle du personnage principal Arthur Fleck, "Je ne suis pas politique", est la clé pour dévoiler le film controversé de Joker, scénariste / réalisateur Todd Phillips, intitulé "Halloween 2019". Cette réponse, lorsqu’on lui demande si sa composition de choix est en relation avec les soulèvements de masse à Gotham perpétrés par des personnes portant des masques de clown en référence directe à Fleck, constitue un argument controversé. Qu’il s’agisse d’un acte irresponsable dangereux et ignorant de la part de Phillips, ou qu’il haussant les épaules face aux critiques de ce film brut et méchant, on ne peut pas répondre simplement.

      Bien sûr, tout est politique, quelles que soient les objections de Fleck et / ou de Phillip. Comme le disait le philosophe marxiste-léniniste Louis Althusser, « une idéologie existe toujours dans un appareil et dans ses pratiques. Cette existence est matérielle. ’Un texte ou un film ne peut exister en dehors de ses influences sociales, que l’auteur en soit conscient ou non. Philips a créé un artefact politique qui doit être analysé en tant que tel.

      Une lecture superficielle de ce film montre qu’il promeut une insurrection de gauche, une attaque contre la catégorie générique des riches. Il existe certaines preuves à l’appui de cela. Les premiers meurtres d’Arthur sont des actes de légitime défense contre des frères repoussants de Wall Street. Gotham est aussi terne et pauvre que dans n’importe quelle représentation post-Nolan, mais dans ce contexte, quelque chose se prépare. Les nouvelles diffusées au début du film font état d’une hostilité générale de la population. Fleck se débrouille à peine dans son appartement délabré, tout en prenant soin de sa mère malade. Sa mère est littéralement persuadée que Thomas Wayne (le père de Bruce) leur écrira un test de sortie de la pauvreté. T sa description de la famille Wayne est rafraîchissante ; Loin des élites nobles et gracieuses décrites dans Batman Begins qui sont victimes d’actes inexplicables de violence indirecte, Thomas Wayne est décrit comme un milliardaire bourgeois sans aucun respect pour les pauvres. Il méprise les émeutes - ceux qui en ont marre de leur situation et qui blâment les capitalistes - et les considère comme des "clowns". Ce film souligne explicitement que les réserves de Wayham sur la richesse de Gotham drainent directement les ressources de ses pauvres, et les maintiennent dans cet état. Et pour cela, sa mort n’est pas inexpliquée, mais même décrite comme juste. Bon débarras.

      Mais prendre ce grain de vérité et le suivre comme si c’était la seule idée du film serait malhonnête. Ce n’est tout simplement pas si simple. Comme son personnage principal, il est un agent du chaos et de la contradiction. Et Phillips se soucie plus du chaos que des idées.

      Nous pouvons constater que les contradictions narratives abondent en examinant simplement le cadre de la maladie mentale de Fleck. Bien que jamais explicitement nommés, les éclats de rire incontrôlables de Fleck suggèrent un diagnostic de trouble de l’expression émotionnelle involontaire. Il prend quatre médicaments différents, suit une thérapie et parle ouvertement de sa dépression. On se moque de lui au travail pour son comportement passif et on le décrit comme le « trope solitaire ». Et le film semble vouloir lier la mauvaise santé mentale au capitalisme, ce qui se reflète certainement dans le monde réel. La ville réduit le programme de thérapie auquel Fleck participe et, par conséquent, il est incapable d’obtenir ses médicaments. « Ils se foutent complètement des gens comme toi, Arthur. Ils se moquent bien des gens comme moi », explique le thérapeute de Fleck dans l’un des nombreux exemples du film épelant ouvertement ses thèmes.

      Jusqu’ici, tout va bien avec une description intéressante de la santé mentale et du capitalisme. Mais le problème vient de la description par le film de la relation entre santé mentale et violence. Avant de cesser de prendre ses médicaments, le seul incident de violence de Fleck était la fusillade dans le métro. Mais après que ses médicaments deviennent inaccessibles, sa transformation en Joker s’accélère et ses actes de violence ne deviennent que meurtriers. Bien sûr, le film montre clairement que la santé mentale n’est qu’un des nombreux facteurs en jeu dans le fait que Fleck devienne le Joker. Mais cette lecture du film est néanmoins là, et ouverte et nuisible dans ce qu’elle dit : que les personnes ayant une mauvaise santé mentale sont intrinsèquement violentes et dangereuses dans leurs actions et leurs comportements. Les personnes ayant reçu un diagnostic de maladie mentale grave sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes de violence que leurs agresseurs, mais il est douteux que Phillips s’en soucie. "Considérer la maladie mentale comme un problème chimico-biologique individuel a d’énormes avantages pour le capitalisme", mais Phillips ne s’intéresse qu’au spectacle du chaos.

      Un autre problème concernant Joker est sa cécité raciale. L’un des éléments est le rôle joué par les deux personnages noirs du film dans l’histoire de Fleck : l’un n’est qu’un intérêt amoureux imaginé (et n’a donc aucune agence, elle n’existe que pour satisfaire les fantasmes de Fleck). L’autre est la thérapeute de Fleck, dont le rôle est d’agir en tant que personne responsable des soins de notre protagoniste (Bechdel, ça vous dit ?). Dans les derniers instants, après la détention de Fleck à l’asile d’Arkham et après la visite du thérapeute, nous sommes accueillis par une photo au ralenti de Fleck marchant dans les couloirs d’Arkham, suivi par une traînée de sang. Il n’est pas besoin de quelqu’un avec un diplôme d’écriture de scénario pour comprendre ce qui se passait dans cette pièce ; la question est, pourquoi ? Comment cet acte de violence fait-il progresser l’histoire de Fleck ? Assassiner l’une des rares personnes qui l’ont réellement écouté ? La réponse évidente est qu’il s’agit simplement de Phillips qui souhaite un coup cool et choquant pour fermer son film et ne pense pas à l’impact de l’histoire ou de sa politique. La réponse la plus gênante est que cela joue dans l’histoire de Fleck en tant que droit des hommes blancs violents. Il se voit donner droit à ces corps de femmes noires, qui ne lui donneront pas ce qu’il veut.

      L’une des influences les plus flagrantes sur Joker (au point de partager les acteurs) est le chauffeur de taxi de Martin Scorsese. histoire de Travis Bickle ; à savoir, la dynamique raciale. (Re) regardez Taxi Driver et remarquez ce sur quoi la caméra se concentre alors que Bickle se lamente sur les "racailles" et les "saletés" dans les rues de New York : les hommes noirs. En fait, dans le scénario original de Paul Schrader, les victimes du bain de sang culminant seraient tous des hommes noirs avant que Scorsese ne le modifie. L’histoire de Bickle ne se limite pas à un droit des hommes violents, c’est aussi à un droit des hommes blancs violents. Mais quand Phillips a vu Taxi Driver, il l’a mal lu et a vu Bickle comme le héros. Il voyait Bickle comme un homme qui s’emparait de ce qu’il méritait, plutôt que d’un homme dangereux endoctriné avec une idéologie raciste, classiste et sexiste.

      Il convient également de mentionner les éléments raciaux omis dans Joker, notamment dans les scènes de tournage dans le métro. Gotham City étant un remplaçant pour la ville de New York (dans presque tous les récits de Batman), il n’est pas exagéré d’imaginer que les tournages dans le métro de 1984 à New York ont u200bu200bété une influence lors de la rédaction du scénario. Alors que le tireur blanc Bernhard Goetz a revendiqué la légitime défense (un peu à la manière dont Fleck agit), ses victimes étaient toutes des adolescents de race noire et les propos racistes qu’il avait tenus dans le passé (« Le seul moyen de nettoyer cette rue est se débarrasser de sp * et n **** ’), ne peuvent être ignorés. Goetz était un vrai Travis Bickle. Et pourtant, les victimes de Fleck étaient toutes de race blanche, effaçant ainsi les éléments racistes dans les fusillades réelles et dans tant d’autres fusillades de « soldats isolés » en Amérique. Il y a aussi le fait que la grande majorité de nos manifestants clowns sont visiblement blancs. Si Gotham City est une allégorie de la ville de New York, ne devrait-il pas être en grande partie noir et hispanique, afin de refléter les lignes de pauvreté raciales à New York ? Nous voyons couramment, à travers le spectre politique, des références aux intérêts de la « classe ouvrière » de la part des élites comme un raccourci pour la « classe ouvrière blanche », ignorant les contradictions internes, mais des intérêts partagés qui transcendent les lignes raciales. Il existe une riche histoire de solidarité multiraciale prolétarienne ; il suffit de regarder la bataille antifasciste de Lewisham en 1977 ou la Rainbow Coalition.

      Un autre aspect remarquable du film est que, bien qu’Arthur Fleck soit présenté comme la figure de proue d’un soulèvement révolutionnaire à Gotham, en tant que public, nous ne connaissons pas les exigences de Fleck. il s’éloigne vocalement de ces soulèvements chaque fois que cela est demandé, mais au final se sent vu et entendu par eux. Les masses ne sont incitées à agir que lors des fusillades dans le métro de Fleck, considérées comme une attaque contre la classe dirigeante de Gotham, ou la bourgeoisie. Les masses portent bientôt des masques de clowns, faisant allusion au « Jokerz », le gang de rue du méchant, les incarnant dans le rôle de méchants, et descendant dans la rue, devenant de plus en plus violentes à mesure que le film avance. Les lectures populaires du film font allusion à des connotations du mouvement Occupy Wall Street (qui portait des masques V For Vendetta), mais le fait que les manifestants de Joker tiennent des pancartes qualifiant explicitement Thomas Wayne de fasciste laisse croire au public manifestations antifascistes récentes. Au-delà des pancartes de slogans, cependant, ces manifestants n’ont pas de revendications claires allant au-delà du mécontentement général. Une lecture très superficielle peut sembler voir de la sympathie dans la représentation ici, mais le comportement de mouton qui consiste à idolâtrer Fleck et à copier son visage, et à la descente rapide dans le hooliganisme et la violence anarchique téméraire indique clairement une attitude réactionnaire de la part de l’auteur. Le film veut que vous soyez fâché contre la famille Wayne d’être responsable de la pauvreté et du désespoir de Gotham - mais vous n’oserez rien faire de significatif à ce sujet.

      L’attitude du film à l’égard de ces soulèvements est erronée à de nombreux égards, élargissant ainsi sa nature contradictoire. D’une part, c’est une attitude condescendante que de décrire les masses comme de tels opportunistes insensés. Comme le disait sans doute Freire, « les efforts [d’un éducateur révolutionnaire] doivent être imprégnés d’une confiance profonde dans les gens et leur pouvoir créateur ». Il est inexact de décrire les antifascistes comme des auteurs de violences sectaires et sert les intérêts fascistes à le faire. D’autre part, il serait également inexact de qualifier de révolutionnaires ces soulèvements dépeints tels que décrits dans le film. Comme le disait Lénine, les soulèvements spontanés relèvent « davantage de crises de désespoir et de vengeance que de luttes… simplement de la résistance des opprimés ». Cela ne veut pas dire que les émeutes ne peuvent avoir des exigences révolutionnaires ni des implications ; ils peuvent certainement le faire, par exemple s’ils exigent une redistribution de la richesse et une justice de classe, ou la fin du harcèlement raciste de la part de l’État / de la police (comme dans les quartiers défavorisés de l’Angleterre en 1980-1971 ou plus récemment en 2011), etc. dans le film, il décrit les soulèvements comme des explosions de violence irréfléchies, ce qui contribue aux attitudes chauvines que beaucoup ont envers les couches les plus pauvres de la classe ouvrière. Cela est même vrai pour les marxistes, en particulier ceux qui sont ancrés dans des universités sans lien organisationnel avec les masses.

      Faire l’éloge de Joker en tant que grand film de gauche est une lecture médiocre et inexacte au mieux, et dangereuse au pire. Dangereux, non seulement d’accepter que c’est le meilleur que nous puissions avoir (de Warner Bros et de l’écrivain de The Hangover), mais dangereux de voir que les attitudes chauvines à l’égard de la race, du sexe, de la classe et de la santé mentale sont acceptables dans les mouvements de masse. Le Joker n’est pas un bon film, politiquement. Néanmoins, nous ne pouvons compter que sur les grands du cinéma politique pour nous informer, mais aussi sur les mauvais ; c’est dans ces contradictions dangereuses et non intentionnelles que nous pouvons apprendre.

  • « Do you speak bullshit english ? » - Comment l’anglais d’entreprise renforce la classe dominante (Partie I) - FRUSTRATION
    https://www.frustrationlarevue.fr/do-you-speak-bullshit-english-comment-langlais-dentreprise-renfor

    « De toute façon, on a la même target », me dit le DRH. La porte de l’ascenseur de cette tour austère de la Défense se referme sur nous. « Pas vraiment », ai-je envie de lui répondre. Je défends les salariés, il gère une “masse salariale”. Nous n’avons donc pas la même « target », si je comprends bien ce qu’il veut dire par là car, pour moi, « target »(“cible” en français) est un mot anglais utilisé pour désigner la personne avec qui l’on espère finir la soirée. Là où l’anglais des cours de lycée permet d’euphémiser des termes liés aux relations humaines et notamment amoureuses – un crush, une target, un date – celui des entreprises françaises contemporaines accompagne et encourage les évolutions managériales qui ont considérablement affaibli le camp des salariés au cours des trente dernières années, notamment parce qu’il adoucit et masque les rapports de domination.

    Semer le flou, première fonction de l’anglais d’entreprise

    Notre « target » commune, ce serait de comprendre et d’accepter le plan de licenciement qui va toucher la « holding » de la multinationale. Avant, on aurait dit « maison-mère », mais ça impliquerait un lien de maternité avec ses filiales, tandis que le terme « holding » en dit plus long sur la fonction de l’entité juridique centrale : elle détient d’autres entreprises et fait remonter les profits vers son sommet, où une armée de salariés qualifiés se chargent d’administrer l’ensemble pour contrôler la remontée de profit (le « controlling »), à rassembler les informations en provenance des filiales pour faire des bilans d’activité (le « reporting ») et à promouvoir l’image du groupe dans le monde et vis-à-vis de ses clients.
    .../...

    Préserver le français, un combat légal mais ô combien ringardisé

    Quand on évoque la question de l’usage de l’anglais auprès de la direction, le haussement d’épaule est de rigueur et les yeux écarquillés se multiplient. S’étonner de l’usage du bullshit english d’entreprise passe vraiment pour une posture préhistorique. Et pourtant, cet étonnement est justifié, car l’usage de l’anglais dans une entreprise française est en fait… illégal.
    .../...

    https://www.frustrationlarevue.fr/entrepreneurs-is-the-new-france-comment-langlais-dentreprise-renf

    Comment en est-on arrivé là ? Est-ce à partir du moment où des publicités « Do you speak Wall Street English ? » sont apparues dans les transports en commun de tout le pays, vantant aux cadres et salariés angoissés par leur niveau d’anglais de lycée des formations coûteuses mais aux résultats garantis ? Car, c’est connu, le Français moyen est « nul en anglais » et c’est une des nombreuses tares qui le rendent si « en retard à l’international »
    .../...

    « La langue des maîtres » ou l’anglais comme marqueur de classe

    Fascinés par le modèle américain de l’entreprise reine et de la finance sans frein, les patrons français se sont tous mis à parler leur langue, imités par l’ensemble de la classe bourgeoise. Cela lui a donné un supplément d’âme et un atout non négligeable, pas tant vis-à-vis de ses partenaires internationaux que de son propre peuple. L’anglais a ainsi accompagné un puissant récit de légitimation de la classe dominante française, des années 1990 à nos jours, qui lui a permis de repasser du bon côté de l’Histoire : les ouvriers seraient bornés, fermés d’esprit, repliés sur eux-mêmes, tandis que la bourgeoisie serait « ouverte sur le monde », « progressiste », favorable à la mondialisation et à l’intégration européenne.
    .../...

    Histoire du « management » ou comment l’anglais a semé les concepts les plus oppressants du XXIe siècle

    Marqueur de classe au sein de la société et à l’intérieur des entreprises, l’anglais ne se contente pas de semer le flou et de donner du style à des mots. Il est aussi un vecteur de diffusion de nouveaux concepts et a accompagné à lui seul la transformation du travail en France comme ailleurs. Prenons l’exemple du management. Une notion devenue tout à fait banale et intrinsèque à tout collectif de travail (sauf aux rares refusant ce genre de hiérarchie implicite) : « manager les gens ». On parle désormais même de « manager de proximité » qui, comme un commerce de proximité, se met au plus près de vos besoins de salarié… et à la plus précise des exigences patronales. Remplaçant les mots « chefs », « patron » ou encore « contremaître », « manager » fait partie de ces termes qui mentent sur la relation qu’ils désignent. A entendre les cadres de la holding où l’anglais est de mise, le manager serait une sorte d’ange-gardien dont on attend reconnaissance et protection (« Il m’aide à prioriser mes tâches »), et non plus un « chef » vis-à-vis duquel la conflictualité sociale serait possible.
    .../...

    « Entrepreneurs is the new France » ou comment l’utopie macroniste s’appuie sur l’anglais d’entreprise

    « Brave New France », l’utopie capitaliste d’Emmanuel Macron, a son propre langage. Un langage qui gomme les rapports de force, qui agresse sans en avoir l’air, qui ment sur qui domine, qui opprime et qui subit. Cette langue où l’on peut dire le contraire de ce que l’on fait et faire l’inverse de ce que l’on dit. Cette langue, qui n’est pas la langue de Shakespeare mais celle de Niel ou de Bernard Arnault, peut encore être combattue. Prenez le temps d’observer le visage de votre DRH quand vous lui demandez de traduire une expression qu’il emploie – la loi vous y autorise et lui donne tort. Observez le regard de vos collègues quand vous dites « ma hiérarchie » plutôt que « mon top manager ». Le capitalisme étant mondial, sa lutte tout autant, souvenons-nous que dans l’anglais notre classe dominante n’a puisé que ce qui l’arrange. A nous d’y faire notre marché : prenez le mot « strike » par exemple. Ça veut dire à la fois « combattre » et « faire grève ». N’est-ce pas charmant ?

  • « On est face à un Etat néo-libéral au service exclusif des plus riches qui a fait du mensonge son seul mode de communication avec le peuple » - Entretien avec Monique Pinçon-Charlot (Partie I) - FRUSTRATION
    https://www.frustrationlarevue.fr/on-est-face-a-un-etat-neo-liberal-au-service-exclusif-des-plus-ri

    S : Qu’est-ce que vous répondez aux personnes qui disent que vos travaux sont trop “militants”, alors que, finalement, comme tu l’expliques, les deux sont liés ?

    M : Le mot “militant” est selon moi un très joli mot, j’en suis fière, comme celui de “camarade”. Et quand le journaliste Maurice Szafran, de l’hebdomadaire Challenges, m’a dit en direct sur France 5, « J’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai marre des universitaires ou des scientifiques qui, utilisant le cursus, leur carrière, leur professorat, etc…dissimulent le fait qu’ils sont (et c’est légitime et c’est formidable) qu’ils sont des militants. ». De quelle légitimité ce « journaliste » qui dédie le livre sur Macron qu’il a écrit en collaboration avec Nicolas Domenach, peut-il se prévaloir lorsqu’il dédie ce livre à Claude Perdriel, le propriétaire de Challenges qui le nourrit et qui a consacré couvertures et articles louangeurs à Emmanuel Macron pendant la campagne des présidentielles ? S’il y a bien un militant néo-libéral sur cette terre, c’est lui. Ne parlons pas de Julien Damon, sociologue, éditocrate pour l’hebdomadaire Le Point de François Pinault qui a écrit dans le numéro du 7 février 2019, en se revendiquant sociologue, un petit article au titre : « Pinçon-Charlot, exercice frauduleux de la sociologie » . Il nous accuse de mettre « en péril l’édifice de la sociologie en tant que discipline. Sans rigueur dans les définitions, avec un rejet revendiqué de la neutralité la plus élémentaire, l’ensemble dérive vers ce que la science sociale fait de plus faible… C’est le systématisme pinçon-charlotien qui confine au ridicule. Leurs attaques définitives, matinées de complotisme et d’affirmations présomptueuses ne valent pas grand-chose. Flirtant avec l’air du temps, avec le dégagisme et la condamnation systématique d’un néolibéralisme prétendument omniprésent, la sociologie des Pinçon- Charlot est archaïque. Elle nourrit une défiance grandissante à l’égard de toute la discipline. Si les délits existaient, les auteurs devraient être poursuivis pour exercice illégal de la sociologie ou pour mise en péril d’une profession. » Excusez-moi de vous avoir lu cette savante expertise mais elle permet d’illustrer le militantisme néo-libéral. Ces intellectuels au service des médias des milliardaires sont là pour relayer, chacun à sa manière le discours performatif qui transforme les exploiteurs en « entrepreneurs créateurs des richesses » et les ouvriers en « coûts et variables d’ajustement » dans une inversion des rapports de classe fondé sur des manipulations linguistiques et idéologiques.

  • « Une chômeuse qui cultive son jardin est plus utile à notre salut commun qu’un "chargé de ressources humaines” ou qu’un directeur marketing. Car elle fait venir des abeilles et permet aux insectes de vivre tandis que les seconds ne font que nourrir de gros parasites au prix de notre santé et de notre environnement. »
    https://www.youtube.com/watch?v=aAYgTp-1Gqs


    https://www.frustrationlarevue.fr/mieux-vaut-etre-paye-a-ne-rien-faire-quetre-paye-a-faire-de-la-me

  • Sur les violences policières, entretien avec le sociologue Mathieu Rigouste
    https://www.frustrationlarevue.fr/letat-a-recours-a-des-repertoires-de-violence-qui-montent-en-inte

    L’État ajuste le niveau de violence précisément, rationnellement et techniquement, face à ce qu’il considère comme menaçant pour lui. Quand il est face à des manifestations auto-encadrées par des bureaucraties syndicales qui ont complètement pacifié et rendue inoffensive la prise de la rue, il n’y a pas besoin d’user de la violence. Dès que l’Etat est confronté à des formes de lutte qu’il n’arrive pas à maîtriser ou à soumettre, il a recours à des répertoires de violence qui montent en intensité jusqu’à ce qu’il ait réussi à écraser ou discipliner ce qui gêne les classes dominantes. Source : Frustration

    • J’ai grandi en banlieue parisienne, je ne suis jamais sorti de la précarité mais j’ai une gueule et un nom considérés comme blancs par le système raciste. Dans ces quartiers, si tu traînes dehors, tu subis le #contrôle policier aussi mais ce n’est jamais la même #violence selon que tu sois considéré comme blanc ou non. Si t’as une capuche et que tu traînes avec des Noirs et des Arabes, tu es traité pareil, jusqu’à ce qu’ils découvrent ou reconnaissent ta gueule ou ton nom. Leur regard change et leur comportement aussi. J’ai vu fonctionner la configuration raciste et systémique de la violence d’Etat au quotidien.

      D’un autre côté, je participe à différentes #luttes sociales qui ont toutes en commun de subir des pratiques de contrôle, de surveillance et de répression de plus en plus féroces. Je me suis fait tabasser à l’intérieur du commissariat central de Toulouse en 2013, des flics m’ont mis la tête dans les murs, menotté, puis m’ont laissé étalé par terre dans le couloir des gardes à vue, au vu et au su de tous les fonctionnaires en poste cette nuit-là. On ne saura jamais s’ils m’ont tabassé en tant que militant ou parce qu’ils m’ont attrapé dans un quartier populaire où ils ont l’habitude d’aller chasser. Il y a peut-être eu un mélange de tout cela. Cette histoire n’a pas l’air de déranger l’institution judiciaire, justement parce que, comme mes travaux le montrent, c’est le travail normal de la #police de distribuer la férocité des #classes dominantes. C’est ce que le pouvoir attend d’elle.

      #violences_policières

  • Le rabotage dramatique du droit au chômage, résultat d’une incroyable défaite culturelle - FRUSTRATION
    https://www.frustrationlarevue.fr/le-rabotage-dramatique-du-droit-au-chomage-resultat-dune-incroyab

    L’Assurance-Chômage telle que nous la connaissons a été créée en 1958. Gérée par un organisme paritaire (y siègent syndicats de salariés et représentants du patronat) nommé Unédic, elle indemnise les chômeurs et elle est financée par les cotisations patronales et salariales… Jusqu’à l’automne 2017. La dernière Loi de financement de la sécurité sociale a remplacé les cotisations salariales par la CSG, et elle a mis en place, une exonérations de cotisations patronales sur les salaires autour du SMIC. Si cette mesure a beaucoup fait parler d’elle en raison de l’imposition brutale et injuste de milliers de retraité.e.s (qui avaient pourtant cotisé durant toute leur vie professionnelle), elle a moins fait couler d’encre au sujet de ses conséquences sur notre droit au #chômage

  • Âge de départ à la retraite : défaire les mensonges de nos élites pour nous libérer de leurs fausses évidences - FRUSTRATION
    https://www.frustrationlarevue.fr/age-de-depart-a-la-retraite-defaire-les-mensonges-de-nos-elites-p

    C’est au tour de Xavier Betrand de dénoncer le “tabou” de l’âge de départ à la retraite, un sujet tellement “tabou” que c’est la 4e fois qu’il est évoqué cette année, et qu’il fait la Une à peu près tous les ans, avec toujours un encadrement médiatique complaisant de type “X ose aborder le sujet tabou de l’âge de départ à la retraites” ! Et le problème est toujours abordé de la même manière : parce que la dernière loi allongeant la durée de cotisation a engendré un très gros mouvement social en 2010, chaque politique qui l’aborde se présente comme un brave des braves, celui ou celle qui a le courage d’affronter la colère populaire, car chez nos élites c’est une vraie vertu politique que de ne pas écouter le peuple (l’écouter c’est “faire du populisme”).

    La deuxième étape, c’est de présenter la nécessité de repousser l’âge de départ à la retraite comme un Discours de Vérité. “Il faut dire la Vérité aux Français”, dit Xavier Bertrand comme s’il avait inventé cette formule, déjà utilisée par Buzyn et Darmanin la semaine dernière, mais passons. La Vérité ce serait de dire que notre système de retraite ne PEUT PAS survivre sans que les gens travaillent plus longtemps. Et qu’il se trouve que les gens PEUVENT travailler plus longtemps parce qu’ils VIVENT plus longtemps. C’est mathématique. Tous ceux qui voient les choses autrement seraient dans l’irrationalité et s’aveugleraient, par faiblesse.

    Sauf que ces gens oublient un grand nombres de FAITS et de LEVIERS pouvant contribuer à l’équilibre et à l’amélioration de notre système de retraites. Et à force d’être bercés par le discours dominant en matière de retraites, on oublie trop souvent leur existence alors qu’ils sont vraiment évidents :

    1 – Pour équilibrer le système de retraites, il faut de l’emploi et des salaires, ou comment remplacer le clivage générationnel par le clivage de classe :

    Trop content de nous mettre face à un clivage générationnel – le fameux “bientôt il y aura trop de retraités pour pas assez d’actifs” – nos politiques oublient le clivage social : l’équilibre d’un système de retraites dépend aussi de la façon dont les richesses sont réparties et produites. Ainsi, s’il est vrai qu’il y aura plus de retraités pour moins d’actifs, ces actifs seront aussi plus productifs. C’est ce qui se passe chaque décennie. Et donc s’ils sont payés en conséquence, le volume de cotisations globales devrait augmenter et les retraites de nos anciens financées. Mais ce n’est pas le cas, et Bertrand et consorts, dans leurs discours de Vérité, font au moins un mensonge par omission : puisque les salaires stagnent (au profit du capital, globalement), que les femmes continuent d’être moins payées que les hommes, qu’un chômage de masse perdure (et l’encouragement aux heures supplémentaires ne va pas aider), forcément c’est plus compliqué. Compliqué, pas “en faillite” : contrairement à ce que ces gens disent notre système de retraites n’est PAS en péril imminent.

    2 – Si l’on vit plus longtemps, c’est parce qu’on travaille moins longtemps ou comment sortir de la fausse évidence de l’espérance de vie qui impliquerait de partir plus tard à la retraites :

    Ils oublient aussi de nous dire que l’espérance de vie n’augmente pas tant que ça, qu’elle stagne par moment (c’était le cas en 2015), et que l’une des variables de l’espérance de vie c’est le temps passé au travail : et que quand on dit “parce qu’on vit plus longtemps il faut travailler plus longtemps”, il faut aussi dire que plus on travaille longtemps, moins on vit longtemps ! Et d’ailleurs, les statistiques sur le sujet sont clairs : vous souvenez-vous l’été dernier quand on nous a bassiné avec l’augmentation des arrêts maladies, un scandale national, un jour de vacances en plus etc.? Et bien l’une des explications de ce phénomène résidait dans le nombre plus important de seniors au travail, à cause de la réforme de 2010 (car repousser l’âge de départ est tellement “tabou” que ça a déjà été fait il y a moins de dix ans). Des gens âgés en poste, plus facilement malades, et plus souvent rendus malades par ce maintien forcé dans l’emploi.

    Facile donc de dégommer les deux “évidences” avancées en permanence par ceux qui nous disent la “Vérité”, il vous suffit de dire que 1 – Non, augmenter l’âge de départ à la retraite n’est pas le SEUL levier dont nous disposons pour équilibrer notre régime : réduire le chômage, augmenter le salaire des femmes, augmenter les salaires de tous, ça va dégager des milliards d’euros de cotisations supplémentaires et donc donner une pêche d’enfer à ce système : la retraite à 60 ans est carrément possible si les femmes sont payées autant que les hommes, donc qu’ils arrêtent avec leur fatalisme feint et 2 – Ce n’est pas parce qu’on vit plus longtemps qu’il faut travailler plus longtemps, déjà parce que parlez pour vous les riches, mais jusqu’à preuve du contraire les ouvriers vivent 6 ans de moins que les cadres, et la dégradation des conditions de travail et des protections tout azimut rend les travailleurs stressés, désynchronisés et donc plus malades, et ensuite parce que c’est précisément parce qu’on a pu travailler moins qu’on arrive à vivre plus longtemps.

    Mais on voit bien qu’une telle vision implique de parler du monde du travail actuel et donc des pratiques managériales qui font notre économie, et nécessite de parler partage des richesses. Autant de choses que les Bertrand, Buzyn et Darmanin, n’ont précisément pas le COURAGE ni surtout l’envie de faire. C’est pourquoi ils traduisent en un discours technique ce qui n’est qu’une équation politique et de classe : “comment maintenir leur système de retraites sans toucher à nos profits et sans remettre en cause notre modèle économique ?”. A nous de sortir des bornes étriqués de leur petit univers bourgeois.

  • Le profil type du « complotiste » ? Un jeune gueux qui ne vote pas pour Macron 7 Février 2019 Frustration _
    https://www.frustrationlarevue.fr/le-profil-type-du-complotiste-un-jeune-gueux-qui-ne-vote-pas-pour

    Voici l’incroyable conclusion qui ressort du dernier sondage pondu par l’inénarrable Rudy Reichstag, directeur de l’officine pro-gouvernementale de l’observatoire du conspirationnisme, créé en 2007, Conspiracy Watch. Un an après un premier sondage déjà extrêmement perfectible et orienté, voilà qu’ils en remettent une couche en précisant cette fois que, o surprise, les gueux ainsi que les jeunes seraient les plus touchés par le conspirationnisme. C’est dire qu’un tel sondage tombe à point nommé, où les tentatives de-crédibilisations d’un mouvement des gilets jaunes composés de tartufes complotistes à la Maxime Nicolle font bondir les bourgeoisies de droite comme de gauche de leur siège doré.

    “Les seniors sont moins concernés. Mais tout ça est corrélé au niveau de diplôme (les diplômés du supérieurs sont moins poreux que ceux qui n’ont pas ou que le Bac), au niveau de vie (plus on fait partie des défavorisés, plus on adhère à ce types de contenus)”, explique ainsi ce cher Rudy Reichstag sur France inter .

    Faire du complotisme une affaire de classe est évidemment une manière de désigner et de dénigrer des imbéciles à remettre dans le droit chemin de la Vérité à coup d’éducation aux médias infantilisant et de fact-checking pour se racheter une crédibilité maintes fois perdues et, par conséquent, à contenir ou retenir toute remise en question de l’ordre économique sociale et politique existant. C’est que le complotisme de l’Elysée, comme le décrit si bien Frédéric Lordon dans son dernier billet , qui consiste à fantasmer sur des gilets jaunes soit disant contrôlés par l’affreuse main russe afin de se déresponsabiliser n’est nullement décrit dans ce sondage, comme celui des anti-complotistes complotistes souvent macronistes. Hélas, l’auto-analyse, ça n’est pas pour tout de suite non plus. Car en effet il ressort également de cette « enquête » une résistance au complotisme chez les Français qui ont voté Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017, mais que l’électorat de Jean Luc Mélenchon, de Marine Le Pen ou de Nicolas Dupont Aignan sont d’avantage sensibles aux théories conspis. Diantre ! 

    Et s’il y a bien un naïf pour se laisser berner par ce genre de sondage, c’est le journaliste qui, par un mimétisme navrant, s’embourbe dans la brèche à recracher bêtement des conclusions à peine exagérées. « Le fléau du complotisme en France : une menace pour notre démocratie », titre le quotidien régional La Dépêche, « Sondage sur le complotisme : 4 enseignements à tirer », s’inquiète le JDD. Pourtant, il leur fallait seulement cinq petites minutes afin de questionner par téléphone Rudy Reichstag sur sa méthodologie douteuse : quels sont les échantillons ? Sont-ils réellement représentatifs ? Quel est le degré de réponses « trolls » ? Pourquoi ces catégories ? Les réponses sont-elles suffisamment nuancées ? Certains journalistes, décidément en roue libre, n’hésitent pas à conclure, comme sur France inter : « Une enquête qui montre une nouvelle fois que les Français sont de plus en plus perméables aux théories complotistes et notamment les jeunes adultes » (3).

    Ils leur suffisaient également pour certains de dix petites minutes supplémentaires afin d’interroger les nombreux raccourcis surprenants qui sont une nouvelle fois effectués ici, c’est-à-dire mettre au même niveau la croyance en la terre plate et le fait que ministère de la Santé soit de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins, qui relève plus d’une défiance générale envers les institutions qui mériterait d’être interrogée plutôt que blâmée.

    Cette confiance aveugle de ces journalistes envers cette enquête sans l’once d’esprit et de recul critique est, elle aussi, très inquiétante. Le sondage ne mérite aucune contre-expertise, ce qu’ils appellent en rédaction ou en école de journalisme le fameux « contre-pied », imposé une fois sur deux en fonction de leur « idéologie » non assumée, lorsque c’est par exemple trop « militant », mais rarement dans ce genre de cas présent. Vivement les analyses incroyablement fines de spécialistes et de chercheurs/euses en tout genre, de Marie Peltier en passant par Tristan Mendes France, qui étaient étonnement bien silencieux lorsque des journalistes accusaient des gilets jaunes d’avoir foutu le feu à des voitures devant le siège du quotidien Le Parisien.

    En parallèle de ce qui semble bien être un véritable naufrage journalistique ridiculement cocasse, le journaliste Vincent Glad explique la raison pour laquelle selon lui les journalistes ont tardé à parler des violences policières lors des manifestations des gilets jaunes : « Au début, je ne voulais pas y croire, je me disais que ce n’était pas possible. Le gouvernement ne pouvait pas sciemment demander à sa police de tirer à coup de lanceur de balle de défense sur la tête des manifestants. J’ai l’impression que j’ai été victime de l’habitus journalistique qui fait qu’on se méfie toujours de toute théorie du complot, qu’on est toujours trop mesuré, trop lent avant de s’indigner. Je me disais « ce n’est pas possible, l’État ne peut pas faire ça, ça ne peut être que des bavures isolées ». Tout est dit.

    #libération #enfumage #complotisme #Vérité #journaliste #journalisme #fake_news #croyance #vaccins #oligarchie #rudy_reichstag #vincent_glad

  • Les équations bidons du petit Macron 25 janvier 2019 - Frustration
    https://www.frustrationlarevue.fr/les-equations-bidons-du-petit-macron

    Sous prétexte de “Grand Débat”, nos télés diffusent en continu la Grande Propagande : un président qui parle des heures à des maires – avec respect – et à des citoyens – avec condescendance – pour dérouler une série de fausses alternatives, d’équations issues de l’imagination rabougrie de sa tête de banquier énarque. Toutes ces équations sont fausses, destinées à réduire le champ des possibles politiques qui s’offrent à nous

    “POUR FINANCER CECI, IL FAUT RÉDUIRE CELA” :
    Dans l’absolu c’est vrai, sauf que Macron exclut systématiquement de l’équation tout l’argent que lui et ses prédécesseurs ont donné aux riches, aux patrons et aux actionnaires. Comme dans le questionnaire bidon du grand débat, il nous demande de choisir entre tailler dans l’éducation, la santé ou la solidarité. Avoir plus de droits ou plus d’impôts. C’est oublier que nos richesses ont été captées par une minorité. Chaque année, nos impôts financent 20 milliards qui vont aux entreprises, sous forme d’exonérations d’impôts (jusqu’en 2019) et d’exonérations de cotisations sociales compensées par l’Etat (à partir de 2019). Désormais, nos services publics vont devoir fonctionner sans les milliards de l’ISF. Et la flat tax, et l’évasion fiscale ? Des dizaines de milliards peuvent être réinvestis dans notre modèle social et nos services publics sans que notre solidarité soit réduite pour autant.

    “ON NE VIVAIT PAS MIEUX AVEC L’ISF, IL N’Y AVAIT PAS MOINS DE SDF”,
    répète Macron en boucle, trop fier de sa punchline. Eh si champion ! (on se permet d’être familier, lui nous appelle “les enfants”) le nombre de pauvres augmente dans ce pays à mesure que la fiscalité des riches s’est allégée. Depuis la crise de 2008, causée par la stupidité et l’irresponsabilité des financiers, une partie de la population s’appauvrit. Et dans le même temps, les gouvernements successifs et surtout le sien ont réduit la fiscalité des riches et des entreprises et la font peser sur les ménages sous forme d’augmentation d’impôts (la CSG pour les retraités…) et de coupes dans la sécurité sociale et les services publiques. On vivrait mieux avec un gros ISF : on pourrait sortir les urgences du chaos, on pourrait bâtir des centres d’accueils, les communes arrêteraient d’être saignées, on ne baisserait pas les APL et on ne gèlerait pas le RSA pour permettre aux riches de prospérer. Si la part de rémunération des actionnaires n’avait pas augmenté dans toute l’économie, au détriment des salaires, ces derniers ne stagneraient pas. Comme il le dit lui-même, “on ne peut pas financer ceci sans réduire cela”, on ne peut pas donner aux riches sans prendre aux pauvres.

    “JE N’AI PAS FAIT DE CADEAUX”
    “Ben si”, a répondu l’Assemblée citoyenne devant lequel Macron a déclaré cette ineptie. Et elle a raison ! Distribuer de l’argent aux riches et aux entreprises plutôt qu’aux ménages moyens et populaires, c’est un cadeau, dans la mesure où ça ne s’explique pas autrement que par l’affection et la profonde solidarité qu’entretient le président, son gouvernement et sa majorité envers ceux à qui ce transfert bénéficie. Cet amour, qui est idéologique et social, “a ses raisons que la raison ignore”, comme dit le proverbe. Car Macron et ses sbires sont bien incapables d’expliquer clairement quels effets vertueux et rationnels une telle dépense budgétaire (20 milliards de transformation du CICE en baisse de cotisations + 7 milliards d’ISF, sans compter la flat tax) va produire. Ils nous demandent d’attendre de voir. Sauf que les effets sont déjà là : les riches ne sont plus incités à investir dans l’économie réelle (car c’était un des objectifs de l’ISF, empêcher l’argent de dormir ou de s’en aller, car quand un riche investissait dans une PME, il avait une réduction de son ISF) et ne sont plus incités à être solidaires : les dons aux associations se sont effondrés en 2018, à cause de la suppression de l’ISF : l’ISF était une carotte pour les forcer à donner. Ils ne sont plus incités fiscalement à le faire et voilà le résultat, bébé Macron, il y aura de plus en plus de SDF car les associations ne vont plus avoir les moyens de les aider.

    Toutes les équations du petit Manu sont fausses, en plus de se contredire les unes par rapport aux autres : Oui, la suppression de l’ISF et moins d’efforts demandés aux riches, aux actionnaires et aux patrons, aggravent la pauvreté. Car oui, ce n’est pas open bar, et donner d’un coté pousse à réduire de l’autre, et c’est ce que Macron en offrant des cadeaux. De vrais cadeaux, pour ceux qu’il aime, ceux pour qui il bosse, car oui, son passage à Rothschild a laissé des traces profondes chez ce monsieur, et rien à voir avec des “relents” antisémites, comme il l’a laissé entendre pendant son one man show miteux d’hier, mais parce que cette banque d’affaire est un formidable créateur de réseaux entre riches et politiciens.

    #débat #grand_débat réunion #post_it #foutage_de_gueule #guerre_aux_pauvres #propagande #enfumage

  • Nicolas Framont : « Ce ne sont pas les Gilets jaunes qui ont rallumé la mèche de la lutte des classes, mais Macron »
    https://lemediapresse.fr/social/nicolas-framont-ce-ne-sont-pas-les-gilets-jaunes-qui-ont-rallume-la-me
    https://i0.wp.com/lemediapresse.fr/wp-content/uploads/2019/01/photo_2018-12-10_11-16-04.jpg?resize=1280%2C640&ssl=1

    On voit bien que l’engagement politique d’un gilet jaune qui part bloquer le rond-point près de chez lui n’a absolument rien à voir avec les motifs d’un Raphaël Glucksmann, qui souhaite unir la « gauche pro-européenne ». Les Gilets jaunes qui ont démarré le mouvement ont fait un calcul simple et bassement matériel sur l’augmentation de leur dépenses de transport. Et ont conclu que cette fiscalité allait leur rendre la vie impossible. Puis ils se sont réunis, ils se sont battu, ont construit des revendications liées au partage des richesses et au fonctionnement de la démocratie. Pourtant, la plupart des gilets jaunes refusent de se qualifier politiquement. Le parcours d’un Raphaël Glucskmann n’a évidemment rien à voir avec ça. Lui ne cesse de se qualifier politiquement mais n’évoque jamais sa condition matérielle. Pourtant, qui est le plus politique ?

  • Qui a tué cet homme ? Sarkozy, Hollande et Macron - FRUSTRATION
    https://www.frustrationlarevue.fr/qui-a-tue-cet-homme-sarkozy-hollande-et-macron

    On nous en a informé dans les rubriques “faits divers”, c’est pourtant d’un meurtre qu’il s’agit : un ouvrier de 68 ans, auto-entrepreneur, est tombé d’un toit et mort de ses suites de ces blessures à Versailles. Ce lieu emblématique du mal que les puissants font au travail – le fameux palais de Louis XIV a provoqué la mort de milliers d’ouvriers durant sa construction – n’est pas le seul indice qui nous doit pousser à voir des responsabilités hauts placés derrière cette mort injuste. Qui a tué cet homme ? Plusieurs décideurs politiques peuvent être directement reliés à cet accident mortel :

    Nicolas Sarkozy, président de la République, et son ministre du travail Eric Woerth sont les artisans de la dernière grande réforme des retraites, qui repousse de deux ans l’âge de départ, avec ce message, si cher aux gens de droite “le travail c’est la santé”. C’est à cause de cette augmentation de la durée de cotisation que des gens sont contraints de travailler plus longtemps s’ils ont mal ou peu cotisé au cours de leur vie, et se retrouver, à 68 ans, sur un toit. Et c’est aussi cette réforme qui explique en partie la baisse de l’espérance de vie que nous avons connu en 2016 : en travaillant plus longtemps, notre santé se dégrade plus vite.

    On peut ajouter à la responsabilité de Sarkozy et ses sbires la création du statut d’auto-entrepreneur : il a permis à nombre d’entreprises, notamment dans le BTP, de sous-traiter à leurs propres salariés des responsabilités qui leur incombaient jusqu’alors, de tout ce qui est lié au rôle d’un employeur, dont l’obligation de veiller à la santé et la sécurité des salariés…

    François Hollande, président de la République, et sa ministre du travail Myriam El Khomri ont aussi pris leur lot de décisions qui ont conduit à ce que la mortalité au travail soit celle-ci : dans la loi de réforme du code du travail de 2016, ils ont totalement diminué le rôle de la médecine du travail. Moins de visites médicales, moins de contrôles, moins de professionnels qualifiés : la médecine du travail, conquête sociale essentielle, a été vidée de sa substance. De quand date le dernier contrôle médicale de cet ouvrier de 68 ans ? Certainement pas récent, vu les changements pris en 2016.

    Emmanuel Macron, président de la République, et sa ministre du travail Muriel Pénicaud ont parachevé la démolition des gardes-fous et des protections qui auraient été susceptibles d’empêcher qu’un ouvrier de 68 ans se retrouve seul sur un toit, et y trouve la mort. Dans leur réforme prise par ordonnances en septembre 2017, ils ont supprimé le compte pénibilité, qui permettait de prendre en compte la dureté et la dangerosité d’un travail pour partir en retraite anticipée : cet ouvrier y était certainement éligible, mais ce dispositif, mis en place sous Hollande pour compenser les effets les plus dramatiques de la réforme de Sarkozy, a été tué dans l’oeuf sur demande du MEDEF. N’était-ce pas Macron qui avait dit devant les patrons français « Je n’aime pas le mot de pénibilité, car il induit que le travail est une douleur » ?

    Et ils ne se sont pas arrêtés là : en refusant toute remise en cause du statut d’auto-entrepreneur, malgré ses dérives patentes (les coursiers à vélo, qui n’ont aucune protection maladie, en sont l’un des exemples les plus parlant), en supprimant les Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), Macron et Pénicaud ont réalisé le rêve du patronat : faire en sorte que la santé au travail devienne la seule responsabilité du travailleur, “auto-entrepreneur” ou salarié sans droit, et qu’un accident du travail devienne un fait divers tragique et non un fait de société qui mérite débat et sanctions.

    A lire les comptes-rendus laconiques et froid sur la mort injuste de cet ouvrier à Versailles, on se dirait presque qu’ils ont réussi. Mais ils n’en sont pas moins coupables, et si leurs décisions sont discutées dans le cadre doré et tout plein de velours de l’Assemblée et des cabinets ministériels, leurs résultats sont bien là, sur le bitume glacé de Versailles, dans le sang déjà froid d’un homme qui travaillait pour manger, vivait dans le monde qu’ils ont fait pour lui, est mort à cause de ce qu’ils ont décidé.

  • En chaque grand bourgeois qui flippe sommeille un petit fasciste assoiffé de répression - FRUSTRATION
    https://www.frustrationlarevue.fr/en-chaque-grand-bourgeois-qui-flippe-sommeille-un-petit-fasciste-

    “On ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin à ces violences. C’est insupportable. Écoutez, franchement. Quand on voit des types qui tabassent à coups de pieds un malheureux policier qui est par terre, mais enfin ! Voilà, qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois voilà, ça suffit ! A un moment, ces nervis, ces salopards d’extrême droite ou d’extrême gauche ou des quartiers qui viennent taper du policier, ça suffit ! (…) on a, je crois, la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ses saloperies, faut dire les choses comme elles sont“

    • On nous en a informé dans les rubriques “faits divers”, c’est pourtant d’un meurtre qu’il s’agit : un ouvrier de 68 ans, auto-entrepreneur, est tombé d’un toit et mort de ses suites de ces blessures à Versailles. Ce lieu emblématique du mal que les puissants font au travail – le fameux palais de Louis XIV a provoqué la mort de milliers d’ouvriers durant sa construction – n’est pas le seul indice qui nous doit pousser à voir des responsabilités hauts placés derrière cette mort injuste. Qui a tué cet homme ? Plusieurs décideurs politiques peuvent être directement reliés à cet accident mortel :

      Nicolas Sarkozy, président de la République, et son ministre du travail Eric Woerth sont les artisans de la dernière grande réforme des retraites, qui repousse de deux ans l’âge de départ, avec ce message, si cher aux gens de droite “le travail c’est la santé”. C’est à cause de cette augmentation de la durée de cotisation que des gens sont contraints de travailler plus longtemps s’ils ont mal ou peu cotisé au cours de leur vie, et se retrouver, à 68 ans, sur un toit. Et c’est aussi cette réforme qui explique en partie la baisse de l’espérance de vie que nous avons connu en 2016 : en travaillant plus longtemps, notre santé se dégrade plus vite.

      On peut ajouter à la responsabilité de Sarkozy et ses sbires la création du statut d’auto-entrepreneur : il a permis à nombre d’entreprises, notamment dans le BTP, de sous-traiter à leurs propres salariés des responsabilités qui leur incombaient jusqu’alors, de tout ce qui est lié au rôle d’un employeur, dont l’obligation de veiller à la santé et la sécurité des salariés…

      François Hollande, président de la République, et sa ministre du travail Myriam El Khomri ont aussi pris leur lot de décisions qui ont conduit à ce que la mortalité au travail soit celle-ci : dans la loi de réforme du code du travail de 2016, ils ont totalement diminué le rôle de la médecine du travail. Moins de visites médicales, moins de contrôles, moins de professionnels qualifiés : la médecine du travail, conquête sociale essentielle, a été vidée de sa substance. De quand date le dernier contrôle médicale de cet ouvrier de 68 ans ? Certainement pas récent, vu les changements pris en 2016.

      Emmanuel Macron, président de la République, et sa ministre du travail Muriel Pénicaud ont parachevé la démolition des gardes-fous et des protections qui auraient été susceptibles d’empêcher qu’un ouvrier de 68 ans se retrouve seul sur un toit, et y trouve la mort. Dans leur réforme prise par ordonnances en septembre 2017, ils ont supprimé le compte pénibilité, qui permettait de prendre en compte la dureté et la dangerosité d’un travail pour partir en retraite anticipée : cet ouvrier y était certainement éligible, mais ce dispositif, mis en place sous Hollande pour compenser les effets les plus dramatiques de la réforme de Sarkozy, a été tué dans l’oeuf sur demande du MEDEF. N’était-ce pas Macron qui avait dit devant les patrons français « Je n’aime pas le mot de pénibilité, car il induit que le travail est une douleur » ?

      Et ils ne se sont pas arrêtés là : en refusant toute remise en cause du statut d’auto-entrepreneur, malgré ses dérives patentes (les coursiers à vélo, qui n’ont aucune protection maladie, en sont l’un des exemples les plus parlant), en supprimant les Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), Macron et Pénicaud ont réalisé le rêve du patronat : faire en sorte que la santé au travail devienne la seule responsabilité du travailleur, “auto-entrepreneur” ou salarié sans droit, et qu’un accident du travail devienne un fait divers tragique et non un fait de société qui mérite débat et sanctions.

      A lire les comptes-rendus laconiques et froid sur la mort injuste de cet ouvrier à Versailles, on se dirait presque qu’ils ont réussi. Mais ils n’en sont pas moins coupables, et si leurs décisions sont discutées dans le cadre doré et tout plein de velours de l’Assemblée et des cabinets ministériels, leurs résultats sont bien là, sur le bitume glacé de Versailles, dans le sang déjà froid d’un homme qui travaillait pour manger, vivait dans le monde qu’ils ont fait pour lui, est mort à cause de ce qu’ils ont décidé.

  • Pourquoi vous ne savez presque rien du clitoris ou de l’endométriose ? - FRUSTRATION - Corps médical vs corps des femmes

    https://www.frustrationlarevue.fr/pourquoi-vous-ne-savez-presque-rien-du-clitoris-ou-de-lendometrio

    Quel est ce corps caverneux, mesurant entre 11 et 15 centimètres au repos, uniquement dédié au plaisir, composé de plus de 8 000 terminaisons nerveuses, de la forme d’un papillon ou d’un poulpe, capable de produire plusieurs orgasmes consécutifs ? Le clitoris. Ce grand machin, enserrant le vagin et l’urètre, qui a souvent été limité, dans les manuels scolaires et les cours d’anatomie, à sa partie externe, petite, et ne rendant pas du tout compte de sa taille ni de sa fonction dans le plaisir des femmes.

    Vous ne le saviez pas ? Ne vous inquiétez pas, plus de 90 % des jeunes filles ne le savent pas non plus, une fille sur quatre de 16 ans ignore qu’elle a un clitoris.

    L’homme, quel étalon !

    Le clitoris est une illustration de ce que l’on ne connaît le corps des femmes qu’en comparaison à celui des hommes : c’est à l’aune du corps de ceux-ci qu’a été déterminée la norme anatomique. En conséquence, les différences physiques des femmes ont largement été analysées comme étant des défaillances. Des dysfonctionnements. Des monstruosités à cacher, des tabous à taire. Cela semble évident lorsque l’on évoque les règles ou le clitoris, autour desquels subsiste le halo de la honte pour celle qui les évoque. Ces différences ont induit des normes culturelles à l’effet considérable : beaucoup de cultures dans le monde ont cherché à dissimuler les particularités physiques des femmes et s’en sont servies comme prétextes pour les exclure et les dominer.

    • Puisqu’elles ont d’un statut d’infériorisées dans l’ensemble du corps social, les femmes ont fait l’objet d’expérimentations scientifiques que les hommes ont subies dans une moindre mesure : elles n’ont pas seulement été ignorées par la médecine, elles ont aussi été maltraitées. En témoigne par exemple le nombre de lobotomies – exploratoires plus souvent que curatives. Le 30 août 2017, une étude de la revue Nature démontre que 84 % des lobotomies pratiquées en France, en Belgique et en Suisse entre 1935 et 1985 l’ont été sur des femmes. Avec des conséquences considérables sur leur personnalité et leur santé.

      La méconnaissance du corps des femmes n’est pas due au hasard ou à la flemme. Quand il a été utile pour la médecine, qui avait besoin de cobaye, de se pencher sur des corps féminins, cela a été possible. Cette maltraitance résulte bien entendu de la position dominante des hommes dans la société – et dans les professions médicales – qui avaient et ont toujours un pouvoir immense sur le corps des femmes, disposant de leur sexualité, de leurs organes reproductifs et de leur liberté.

      J’avais trouvé une étude sur la pratique des électrochocs au Canada (les chiffres sont introuvables en France) et en particulier utilisé comme mesure punitive par le personnel psychiatrique à l’encontre des femmes et qui est utilisé aussi pour effacer les souvenir des traumatismes vecus par les femmes et les renvoyés à leurs foyer.
      c’est ici : https://seenthis.net/messages/143771

      Intéressant de voire que la médecine ne fait des expériences sur les femmes que lorsque ces expériences sont profitables aux hommes (par exemple en obstétrique et génétique pour leur garantir des fils et en psychiatrie-psychologie pour leur facilité la domination sur les femmes).
      Par rapport à la contraception, qui a été expérimenté sur des femmes, le fait que la pilule ait été commercialisé pour les femmes malgré le fait qu’elle donnait le cancer et faisait baisser la libido, alors que ce sont ces mêmes raisons qui justifient l’absence de commercialisation de la pilule masculine.
      La plus grande espérance de vie des femmes (très récentes liée aux mesures d’hygiène pratiqué depuis la fin du XIX lors des accouchements) par rapport à l’espérance de vie des hommes est toujours montré comme un scandale.

      Dans le livre « Cobayes humains - Le grand secret des essais pharmaceutiques », Sonia Shah parle longuement des testes sur les femmes enceintes séropositives afin d’évité la contamination du fœtus. Dans ce cas là les testes pratiqués sur les femmes l’étaient au bénéfice des enfants qu’elles portent et non pour elles-mêmes.

      –----

      Gynécologie – À quand une andrologie ?

      Que l’on imagine ces sévices subis par des hommes, convoqués une fois par an, pour qu’ils prennent une contraception qui leur convienne (et donc mangent des hormones quotidiennes et prennent une part de la responsabilité de l’enfantement), se voient rappeler qu’ils ne doivent pas fumer, qu’ils ont pris du poids, puis qu’on leur inflige un doigt permettant de vérifier le tonus de leur prostate, sans les prévenir bien sûr. Qu’on les laisse nus, barboter devant des spécialistes qui commenteraient leurs parties. Qu’on leur découpe, parfois à vif, le périnée, sans le leur demander. Impossible à imaginer, n’est-ce pas ? On se dit tout de suite qu’il s’agirait d’une société barbare. Il est temps que l’on ait le même niveau d’exigence pour l’intégrité physique des femmes que pour celle des hommes.

      Et encore, parmi les femmes, certaines souffrent plus que d’autres.

      #mégèrisme #andrologie #racisme #classisme #médecine #violence_médicale #violence_gynecologique