?webscene=770a969c54dc41febd5e36f87688e2

  • Les #globes de #Mercator – du XVIe au XXIe siècle

    Suite à la découverte, à l’UNIL, d’une authentique paire de globes terrestre et céleste du XVIe siècle, une version virtuelle en ligne permet à tous d’explorer ces chefs-d’œuvre.

    Une découverte incroyable

    Imaginez une carte du monde que vous pouvez parcourir d’un simple mouvement du doigt sans jamais en atteindre le bord ; une carte qui ne déforme pas ses continents, qui n’altère pas les distances. D’un coup de loupe, vous découvrez une multitude d’informations. Cette carte ajouterait les données les plus récentes accessibles à la technologie moderne aux connaissances des anciens.

    Evidemment, une telle carte est impossible à réaliser en deux dimensions à cause des déformations introduites lors de l’ « aplatissement » de la planète sur le papier.

    Cette « carte » idéale, Gerardus Mercator essaya de la réaliser au XVIe siècle sous la forme de deux globes, l’un terrestre et l’autre céleste. De tels objets existaient déjà, mais étaient auparavant des exemplaires uniques et donc fort coûteux. Grâce aux dernières innovations de l’imprimerie, il parvint à les produire en grand nombre et les diffuser à travers toute l’Europe. Maîtrisant l’ensemble des opérations de conception et fabrication, il fit de son affaire familiale un succès commercial certain.

    On ignore combien de globes furent fabriqués au cours des quelque 40 ans que dura leur production, mais les exemplaires ayant survécu jusqu’à nos jours ne sont que quelques dizaines. C’est dès lors avec stupéfaction et une certaine incrédulité initiale, qu’une paire de globes estampillés Gerardus Mercator Rupelmundanus fut découverte en 2004 dans les locaux du Cubotron, le bâtiment de physique de l’UNIL.

    Sous la conduite passionnée autant que rigoureuse de Micheline Cosinschi (professeure FGSE) et Géraldine Falbriard (Unicom), ces antiquités furent soumises à une batterie d’analyses de pointe afin d’une part de vérifier leur authenticité et d’autre part d’en savoir plus sur leur structure et mode de construction. C’est ainsi que le bois de leurs socles fut analysé par les techniques du carbone-14 et de la dendrochronogie, qui prouvèrent que leur âge était compatible avec leur date de construction supposée. Pour dater les globes eux-mêmes, des fibres furent prélevées dans leur épaisseur et soumises à diverses analyses de radiocarbone, dont les résultats vinrent confirmer les précédents. La colle, les pigments, tout concorde : ce sont d’authentiques originaux du XVIe siècle.

    Il est à noter que les globes de l’UNIL sont les premiers à avoir été authentifiés de manière aussi complète et rigoureuse et ils font maintenant figure d’« étalon » dans le domaine.

    Après un méticuleux travail de restauration et de conservation, ces chefs-d’œuvre peuvent maintenant quitter les laboratoires d’analyse et les sous-sols sécurisés pour s’exposer à la vue du public. Ils firent d’ailleurs une première apparition fort remarquée de mai à juillet à l’Espace Arlaud (Lausanne).

    #Virtualisation
    Toutefois, une exposition a ses limites. Impossible en effet de toucher les globes, de les faire tourner, de s’en approcher, ce qui en rend certaines parties difficilement visibles ou mal éclairées. Afin de permettre à tout un chacun de visualiser l’œuvre de Mercator sous ses moindres coutures, il fallait en faire une version virtuelle, visible sur Internet. Nous voulions également que le modèle informatique puisse être aisément comparable aux cartes modernes, que l’on puisse en représenter différentes parties avec le minimum de déformation. Pour toutes ces raisons, il fut décidé de modéliser les globes dans le Système d’Information Géographique (#SIG) #ArcGIS.


    http://wp.unil.ch/cinn/2018/08/les-globes-de-mercator-du-xvie-au-xxie-siecle
    #cartographie #cartographie_historique #histoire #visualisation #modélisation
    cc @fil @reka