. . . . . . .
La décomposition de l’Etat sous l’action d’Emmanuel Macron
Ces divers scandales, qu’il s’agisse du comportement de M. Benalla ou de celui de Mme Belloubet, renvoient en réalité à une situation de décomposition de l’Etat. Cette situation découle directement de la pratique et de la politique du Président de la République, M. Emmanuel Macron. C’est lui qui, par son action ou par son inaction donne l’exemple du non-respect de la forme comme du fond de la loi. On en a un récent exemple dans le coup de fil passé par Emmanuel Macron à Gérard Larcher le mardi soir 11 septembre à la veille de la reprise des auditions par la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla. Le président de la République a exprimé son souhait que les esprits se calment. Mais il s’est aussi montré critique vis-à-vis de la tournure des travaux de la commission d’enquête[10]. Or, ce n’est pas au Président de la République de juger ou d’intervenir dans les travaux d’une commission d’enquête parlementaire. C’est une violation nette et incontestable du principe de séparation des pouvoirs.
Ce non-respect de la Constitution s’accompagne, il faut le souligner, d’un respect sourcilleux des règles issues de l’Union européenne. Tout se passe comme si Emmanuel Macron ne se sentait pas tenu par les règles de la République parce qu’il aligne son comportement sur d’autres règles, dites ou non dites, qui proviennent de la Commission européenne. A cela s’ajoute, mais c’est péché mineur par comparaison, le fait que la gestion de ces scandales par l’équipe présidentiel a été déplorable. Mais, cette gestion elle-même déplorable, les contradictions dans lesquelles la « communication » de l’Elysée s’est empêtrée, renvoie elle aussi à ce mépris que montre Emmanuel Macron pour les règles les plus élémentaires de la République. La déclaration qu’il fit à la fin de juillet devant les députés de son parti, rompant ainsi avec la tradition qui veut que le Président de la République ne soit pas un « chef de parti », en est un exemple.
Les pitreries des uns et des autres ne font rire personne. La pratique politique d’Emmanuel Macron, quant à elle, inquiète de plus en plus de français à juste titre. Oui, la démocratie est aujourd’hui mise à mal en France. Mais, ce n’est pas en raison de la convocation devant la commission d’enquête de M. Benalla comme ce dernier le prétend. La démocratie est mise à mal par l’action et par le comportement du Président de la République, et par les effets que cela induit sur ses amis politiques. Nous en sommes donc la en France en ce mois de septembre de 2018.