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  • Et la jambe gauche du macronisme ? | Libé | 31.01.24

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/vincent-martigny-avec-macron-et-attal-on-vit-dans-un-film-de-claude-saute

    Les électeurs macronistes qui se situent à gauche, et qui continuent de se revendiquer comme tels, n’entendent pas du tout les mêmes choses : pour eux, Macron reste un homme d’Etat tempéré au ton plus ou moins social. Il se préoccupe des classes populaires, de la France qui souffre comme des classes moyennes. Il y a dans le discours d’Attal une tentative d’unir la France des perdants de la mondialisation et celle des classes moyennes. Le macronisme envoie des signaux à cette France qui gronde et dont il craint qu’elle ne bascule à l’extrême droite en 2027.

    Vincent Martigny - en interview.

    J’ai mal lu, ou il dit que Macron « craint » que sa jambe gauche ne bascule (elle aussi) à l’extrême droite ? Ça sera la faute à la gauche (macronique) si le FN gagne (enfin) en 2027 ??? « car c’est notre projeeeeet » ?

    • Ce qui l’intéresse [la Macronie], ce sont les classes moyennes, dont le basculement pourrait élire Marine Le Pen.
      [...]
      L’historien Nicolas Rousselier dit que le macronisme ne prétend pas à une vérité générale. Chaque dossier a sa vérité et tant pis si ces vérités se contredisent. Là encore, on peut y voir un héritage giscardien : tout libéral qu’il est, Macron cherche à parler à « la France des deux Français sur trois ». Cette France qui travaille mais est fragilisée par l’inflation, qui craint le déclassement, cette France de « l’angle mort » a-t-il dit un jour. Cet électorat, il le sait, est la clé de l’élection de 2027. S’il cède aux sirènes de l’extrême droite, c’est tout le pays qui basculera.

      ah ben dis donc, la France « des 2 français sur 3 », cette France de « l’angle mort »... Ça fait un sacré angle mort, 2/3.

    • J’en ai un peu marre de ce discours comme quoi ce sont des gueux qui sont fachos.

      Alors que ceux qui aiment ces valeurs, qui œuvrent dans ce sens et déroulent le tapis rouge, ce sont des bourgeois.

      Vu le bourrage de crâne permanent organisé par les médias et les politiques aux mains des bourgeois, je trouve en fait que les gueux sans cesse attaqués et stigmatisés résistent étonnamment bien à la propagande.

      Mieux que les classes moyennes, toujours engluées dans leur suivisme admiratif des valeurs bourgeoises, en fait.

    • Bah les gueux, traditionnellement, c’est plutôt des abstentionnistes, il me semble, non ? Ce faisant, en effet, ils résistent bien à la propagande. Mais je crois pas que Martigny parle des gueux ; il ne les considère même pas, de mémoire.

  • Présidentielle au Venezuela : le pouvoir met hors-jeu sa principale opposante, María Corina Machado – Libération
    https://www.liberation.fr/international/amerique/presidentielle-au-venezuela-le-pouvoir-met-hors-jeu-sa-principale-opposan

    on remarquera que l’ex- président intérimaire Juan Guaidó est totalement passé à la trappe

    L’Union européenne et les Etats-Unis ont protesté après la confirmation des sanctions contre María Corina Machado, qui lui interdisent de participer à la prochaine présidentielle fin 2024.

    Triomphatrice en octobre de l’élection primaire de l’opposition vénézuélienne, avec plus de 90 % des suffrages, María Corina Machado, 56 ans, ne pourra pas se présenter au scrutin prévu au second semestre 2024 : la Cour suprême, inféodée au gouvernement socialiste, l’a déclarée vendredi « disqualifiée pour quinze ans ». L’arrêt confirme une précédente décision motivée par de supposées irrégularités administratives et une accusation de « trahison » : la figure de proue des opposants de droite avait en effet approuvé les sanctions économiques prises par les Etats-Unis contre le régime chaviste.

    La combative dirigeante ultralibérale a réagi lundi à Caracas, devant ses partisans et une forêt de micros : « Nicolás Maduro ne va pas choisir le candidat du peuple, parce que le peuple a déjà choisi son candidat, point final », a-t-elle lancé, avant de promettre : « Nous allons gagner. »

    Répétition du scénario de 2018
    La date de la présidentielle n’est pas encore fixée, mais si la situation n’évolue pas, Nicolás Maduro, très probable candidat à un troisième mandat, n’aura pas face à lui sa principale adversaire, celle qui a le plus de chances de rallier une grande partie de l’opposition. C’est désormais le scénario du précédent scrutin qui se dessine : en 2018, la Cour suprême avait interdit à la MUD, coalition d’opposition, de présenter un candidat unique à la présidence. En protestation, les principaux partis qui formaient l’alliance avaient boycotté le vote. Et Maduro avait été réélu dans un fauteuil avec 65 % des suffrages, mais une participation inférieure à 50 %.

    La décision annoncée vendredi n’est pas une surprise : Maduro et ses proches avaient clairement indiqué que la première sanction d’inéligibilité, prononcée en 2015 et aggravée en 2023, serait maintenue. Le président du Parlement, Jorge Rodríguez, virtuel numéro 2 du régime, avait affirmé après la primaire de l’opposition : « Il est hors de question que cette femme soit candidate à quelque élection que ce soit. »

    Rodríguez était le chef de la délégation qui avait négocié en octobre avec l’opposition, sur l’île caraïbe de la Barbade, les modalités d’une élection pluraliste. L’accord de principe avait été salué par les Etats-Unis par un assouplissement pour six mois de certaines sanctions prises contre le Venezuela dans les domaines du pétrole, du gaz et de l’or. Washington semblait même prêt à d’autres gestes d’apaisement en cas de levée des mesures d’inéligibilité contre María Corina Machado et d’autres opposants, comme l’ancien candidat battu par Chavez puis Maduro, Henrique Capriles.

    « Cinq complots » pour assassiner Maduro
    Pouvoir et opposition sont au moins d’accord sur un point : le processus de la Barbade est quasiment terminé. María Corina Machado le considère caduc depuis vendredi. Et Nicolás Maduro l’avait déclaré « blessé à mort » jeudi, quelques jours après avoir annoncé la découverte de « cinq conspirations » pour l’assassiner, dénonçant au passage le rôle des Etats-Unis dans ces projets. Le chef de la délégation de l’opposition dans le dialogue de la Barbade, l’avocat Gerardo Blyde, a cependant affirmé que les contacts n’étaient pas rompus.

    L’Union européenne a demandé lundi la poursuite du dialogue et l’application de l’accord d’octobre. Par la voix de son porte-parole pour les affaires étrangères, Peter Stano, l’UE s’est dite « préoccupée ». « Les décisions prises pour empêcher des membres de l’opposition d’exercer leurs droits politiques ne peuvent que saper la démocratie et l’Etat de droit », a précisé un communiqué, qui appelle les parties à revenir à la table de négociation.

    De son côté le département d’Etat américain a demandé une annulation de la mise hors course de la candidate libérale et menacé de rétablir des sanctions contre le Venezuela, ce qui porterait un coup d’arrêt à une politique de détente notamment motivée par l’accès au pétrole de l’Orénoque. Les Etats-Unis « sont en train de revoir leur politique de sanctions […] sur la base […] du récent ciblage politique des candidats de l’opposition démocratique et de la société civile », a déclaré un porte-parole, qui a ajouté que María Corina Machado « n’a pas reçu notification des allégations portées contre elle et n’a pas eu la possibilité d’y répondre ».

    Gerardo Blyde, le chef de la délégation de l’opposition, a lui aussi dénoncé des « violations de la procédure régulière et du droit à la défense » lors de l’examen du recours par la Cour suprême. Il en appelle à une intervention de la Norvège, qui a joué le rôle de médiateur dans la négociation.

    • Le Monde, dans sa partie accessible, ne mentionne que les irrégularités administratives pas l’accusation de trahison pour soutien aux sanctions états-uniennes, ni la décision du 30/06/2023 de disqualifier MCM (la décision du TSJ n’en est que la confirmation)

      Au Venezuela, l’incertitude après l’éviction de la candidate d’opposition Maria Corina Machado
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/29/au-venezuela-l-incertitude-apres-l-eviction-de-la-candidate-d-opposition-mar

      Adoubée candidate de l’opposition à l’occasion des primaires du 22 octobre 2023, Mme Machado, 56 ans, était, depuis, donnée gagnante par tous les instituts de sondage indépendants. Mais le TSJ a confirmé vendredi qu’elle était inéligible et interdite de fonction publique pour quinze ans, notamment pour des irrégularités administratives.

    • Le TSJ confirme aussi l’invalidation de la candidature d’Enrique Capriles, ancien gouverneur de l’État de Miranda (qui comprend, entre autres, la partie Est de Caracas), moins extrémiste que MCM. Celle-ci fait clairement figure de la candidate soutenue par les États-Unis.

      D’autres (petits) candidats doivent attendre une décision ultérieure, leurs recours en nullité ayant été acceptés le TSJ doit statuer prochainement sur leurs cas. En attendant, ils sont toujours dans la course…

      TSJ ratifica inhabilitación de María Corina Machado y Henrique Capriles
      https://elestimulo.com/politica/2024-01-26/tsj-anula-inhabilitacion-de-leocenis-garcia-y-richard-mardo-mas-anuncios

      El TSJ señalo que Capriles queda inhabilitado por 15 años para ejercer funciones públicas «por irregularidades administrativas entre 2011, 2012 y primer trimestre de 2013, en el desempeño de sus funciones como gobernador de Miranda» y por presuntamente actuar de manera negligente al no presentar el Proyecto de Ley de Presupuesto para el ejercicio fiscal de 2013″.

      Votoscopio (@Desdelabaranda) – X
      https://twitter.com/Desdelabaranda/status/1751055371400053045

      Leocenis García, Richard Mardo y Pablo Pérez recibieron respuesta positiva del Tribunal Supremo de Justicia a sus recursos, decisión que les habilita temporalmente para postularse a cargos de elección popular.

      et
      https://twitter.com/Desdelabaranda/status/1751055401502515464

      En decisiones que fueron publicadas la noche de este viernes [27/01], el TSJ también habilitó políticamente a Daniel Ceballos y Rosa de Scarano. Por otra parte la habilitación de Enzo Scarano fue remitida a la sala constitucional.

  • La Conf’ appelle à bloquer les taxeurs

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/en-direct-mouvement-des-agriculteurs-le-convoi-du-lot-et-garonne-a-repris

    La Confédération paysanne a appelé mardi soir « à bloquer les centrales d’achat » de la grande distribution et à « cibler les prédateurs du revenu paysan », après le discours de politique générale de Gabriel Attal, qui n’a offert selon elle « aucune perspective de long terme » au monde paysan. « Il n’y a encore aucun engagement de la part du gouvernement pour ouvrir un chantier sur l’interdiction d’achat en dessous du prix de revient de nos produits agricoles » [...]

    En conséquence, elle « appelle à orienter les mobilisations en bloquant les lieux où s’exerce cette pression sur nos prix : centrales d’achats (plateforme logistique de la grande distribution), marchés de gros, industries agroalimentaires et autres prédateurs de la valeur ». Interdire « l’achat de nos produits agricoles en dessous du prix de revient », « c’est la réponse première attendue pour répondre à la colère paysanne », a indiqué la Confédération paysanne, qui entend porter cette réclamation mercredi matin, lors d’un « entretien » avec le Premier ministre.

  • Médias : oui, les ados s’informent aussi – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/education/medias-oui-les-ados-sinforment-aussi-20240125_HJX5XG2JJZAVZJMA7TYBGYPCXY
    https://www.liberation.fr/resizer/OJhtZq0rjwwQV_KPLLjesTXgdus=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1553x1282:1563x1292)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/K6HXFSP6G5AGBKAVGPSDJLQBFE.jpg

    La nouvelle génération n’a rien de décérébrée. Elle a simplement des habitudes différentes.

    (Elodie Lascar/Libération)
    par Cécile Bourgneuf
    publié le 25 janvier 2024 à 23h56

    Pas de panique, les enfants et les ados ne débranchent pas leurs cerveaux devant les écrans. Leur intelligence n’est pas menacée. Mieux encore, ils sont tout à fait capables de s’informer le nez collé à leurs portables. « Les jeunes ne sont pas des crétins digitaux », tranche Anne Cordier, professeure en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine, en référence au livre best-seller du neuroscientifique Pierre Desmurget, pour qui les écrans abrutissent les jeunes. Un discours alarmiste qui inquiète jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Le 16 janvier, Emmanuel Macron a déclaré vouloir réguler l’accès des mineurs aux écrans, en envisageant même « des interdictions » et « des restrictions ».

    En réalité, « les jeunes s’informent sur les écrans, beaucoup plus qu’on ne le dit, sur des sujets bien plus variés qu’on ne le croit et beaucoup plus sur l’actualité, au sens général du terme, qu’on ne veut l’entendre », rassure Anne Cordier. Se focaliser sur leur temps d’écran n’a aucun sens si on ne s’intéresse pas à ce que les jeunes en font, estime la chercheuse qui en connaît un rayon sur le sujet. Cela fait des années qu’elle étudie leurs usages numériques, en les interrogeant de leur enfance à l’âge adulte. D’abord, « il faut cesser de plaquer nos représentations d’adultes sur ce que sont leurs pratiques d’information, qui sont riches, quotidiennes et beaucoup plus larges que celles qu’on entend ». Les jeunes répondent souvent qu’ils ne s’informent pas, simplement parce qu’ils se sentent jugés sur ce qui les intéresse. Comme si seule l’actualité nationale et internationale était digne d’intérêt. Or, chercher à savoir comment nourrir sa tortue ou faire des constructions Lego sont des sujets très sérieux quand on a neuf ans, rappelle Anne Cordier. « Il y a souvent une bascule à partir de la quatrième avec la projection vers le lycée et l’âge adulte. Là, on s’informe sur l’actualité parce qu’il le faut. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas par plaisir mais ils ont cette mauvaise conscience de ne pas s’informer assez », rapporte Anne Cordier. Au lycée, nouvelle étape, « on s’informe surtout pour prendre position, pour pouvoir échanger avec les autres ».

    Sans surprise, les jeunes s’informent d’abord sur leurs portables. 70 % des 15-34 ans utilisent quotidiennement les réseaux sociaux pour s’informer – Instagram, TikTok et Snapchat (au collège) en tête de gondole – selon Médiamétrie. « Ils s’informent sur des supports différents de leurs aînés, via les réseaux sociaux, avec un sens de la hiérarchisation des informations. Mais ils utilisent aussi des médias traditionnels liés aux pratiques générationnelles de leurs parents », éclaire Serge Barbet, directeur du centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clemi).

    Le repas du soir devant le JT du 20 heures reste effectivement un rituel très partagé dans de nombreuses familles, notamment dans les milieux populaires. « Les jeunes trouvent ce moment important parce que c’est un moment de partage, de sociabilisation familiale », précise Anne Cordier. C’est ce que décrit Rémi, en terminale dans un lycée à Libourne (Gironde). Avec ses parents, il dîne chaque soir devant BFM ou l’émission Touche pas à mon poste. « Je ne valide pas ce qu’ils regardent mais ce moment me plaît parce qu’on a des discussions animées et j’aime bien débattre avec eux », explique-t-il.

    Rémi a aussi ses petites habitudes pour s’informer sur les réseaux sociaux, loin du regard de ses parents. Dès son réveil, il ouvre Instagram et Twitter « pour voir ce qu’il s’y passe, parce que j’aime être au courant du monde qui m’entoure et c’est mieux de connaître les sujets pour en parler avec les autres ». « Les jeunes partagent ces moments avec leurs pairs pour discuter des cinq actus d’Hugo décrypte [une référence chez les ados, encore plus depuis son interview du président en septembre dernier ndlr], de la vidéo du jour de Docteur Nozman, d’une grosse info relayée dans les médias… », décrypte Anne Cordier. Louise, 16 ans, dit se tenir « au courant de ce qui se passe » sur les réseaux sociaux « parce que je vois direct quand un film ou un morceau prend de l’ampleur, vu que ça remonte dans mon fil d’actu », explique-t-elle. Et quand elle a une recherche précise à faire, elle regarde notamment sur le canal TikTok : « Ça me met plein de comptes associés à ma recherche, avec des vidéos par exemple. C’est comme ça que j’ai mieux compris ce qu’est le mouvement LGBT. »

    Contrairement à un autre préjugé, les jeunes ne sont pas plus soumis aux fake news que les autres. « Ce sont les plus de 50 ans qui sont plus poreux aux fausses informations », rappelle Serge Barbet. Les jeunes ont plutôt tendance à douter, parfois trop même. « On a pris l’habitude de leur présenter l’info comme quelque chose de dangereux, comme s’il fallait se méfier de tout, regrette Anne Cordier. Il faut au contraire leur donner envie de s’informer et d’entrer en résonance avec leurs expériences informationnelles quotidiennes, qui sont joyeuses et partagées. »

    #Anne_Cordier #Grandir_informés

  • Loi Darmanin : Macron promulgue depuis chez Modi | AFP /Libé

    https://www.liberation.fr/societe/immigration/la-loi-immigration-promulguee-apres-les-censures-du-conseil-constitutionn

    Rien n’empêche désormais le Parlement de voter à nouveau en bonne et due forme ces mesures controversées et « à ce moment-là, nous dirons ce que nous en pensons sur le fond », a fait remarquer Laurent Fabius.

    Le président du Sénat, Gérard Larcher, a d’ailleurs exhorté le gouvernement à « redéposer un texte conforme à l’accord » entre LR et la majorité. Mais Gérald Darmanin a pris les devants, assurant que l’exécutif « ne représentera pas de projet de loi » sur le sujet.

    De son côté, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a demandé le retrait de la loi, jugeant que « le texte validé par le Conseil constitutionnel correspond au texte rejeté par l’Assemblée » et n’a donc « aucune légitimité ».

    Le texte final conserve la structure initialement souhaitée par le gouvernement, avec un large volet de simplification des procédures pour expulser les étrangers délinquants.

    Le texte, dont 35 articles ont été totalement ou partiellement retoqués, a été publié au Journal officiel ce samedi, les premières instructions d’application ayant déjà été présentées aux préfets. Emmanuel Macron a promulgué la loi depuis New Delhi.

  • Ramy Abdu| رامي عبده sur X :
    https://twitter.com/RamAbdu/status/1749971465422745729

    Horrifying :
    @EuroMedHR documented the execution of Palestinian citizen Ramzi Abu Sahlool, 51, in the Mawasi area two days ago.
    @itvnews photographer captured the incident after citizens were displaced from the area declared earlier safe by the Israeli army. Carrying a white flag, the citizen tried to evacuate his family but was executed by the Israeli army.

    https://video.twimg.com/amplify_video/1749970939465408512/vid/avc1/470x270/4J4cH5eiC345aGP8.mp4?tag=14

  • Taxe sur l’électricité : le pouvoir choisit de plomber tous les Français – Libération
    https://www.liberation.fr/politique/taxe-sur-lelectricite-le-pouvoir-choisit-de-plomber-tous-les-francais-202
    https://www.liberation.fr/resizer/T5m7tn0QM_FuyYaft7nOUYF8lz4=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2033x2192:2043x2202)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/X7NVWVJROZHHNHOH6GKJHQFUUY.jpg

    Comme l’a reconnu le directeur des Echos, Dominique Seux, « on ne comprend pas vraiment très bien pourquoi les prix ont autant augmenté ces cinq dernières années », d’autant que sur les marchés les tarifs ont été pratiquement divisés par trois en un an. Un flou et pour tout dire un loup qui rend cette hausse encore plus difficile à digérer.

    • Et un article dit « d’opinion » où on tente de t’expliquer (laborieusement) :
      a) que c’est pas trop la faute à l’Europe mais plutôt à cause des taxes que les factures s’envolent (tout en te remettant une couche de l’incontournable tandem Macron-Le Pen tous deux diplômés es enfumage).

      b) que l’Europe c’est même vachement mieux que si la France était isolée parce que

      Une autre partie de l’augmentation repose sur les coûts inhérents aux réseaux de transport qu’il a fallu à plusieurs reprises réévaluer pour tenir compte des nécessaires investissements dans la maintenance, mais aussi la modernisation de ces infrastructures essentielles.

      #pipotron

      c) qu’il existe un « paradoxe » EDF dans le sens où, même si on oblige l’opérateur historique à brader son électricité aux « concurrents » (libres et non-faussés), le dit opérateur se fait des « cojones » en or massif avec ses exportations et que faudrait pas trop la ramener non plus

      Cependant, il ne faut pas occulter qu’EDF est à la fois un leader de la fourniture d’électricité, mais aussi un très important exportateur. Et s’il perd de l’argent sur les 100 TWh concédés au tarif Arenh, il en gagne sur le reste de sa production, à plus forte raison quand les prix de marché s’envolent ! Par ailleurs, son coût de revient reste très compétitif, du fait notamment de sa rente de nucléaire et hydraulique.
      Au bilan, malgré le paradoxe de l’Arenh, cette situation lui permet de générer des gains importants qui bénéficient à l’État actionnaire... et, d’une manière ou d’une autre, au contribuable. Les mesures de type « bouclier énergétique », par exemple, n’étaient-elles pas indirectement prélevés sur les bénéfices d’EDF ?

      d) que si on veut du renouvelable (qui par définition est « intermittent », « décentralisé » et « difficile à piloter », ben il va falloir repasser à la caisse mais c’est pour « sauver la planète » (surtout la leur, celle du capital fatal et incontournable, faudra vous le dire combien de fois, bordaaayl ?)

      L’évolution des tarifs à l’avenir reflétera donc en partie nos choix politiques concernant l’environnement.

      e) et qu’on aurait dû mieux lire (gros benêts que nous sommes) les petites lignes en bas du contrat et donc

      garder à l’esprit que l’ouverture à la concurrence répondait à d’autres objectifs que la seule baisse des prix.

      Ça s’appelle Julien Pillot et c’est Enseignant-Chercheur en Economie

      https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/electricite-pourquoi-les-tarifs-augmentent-et-devraient-encore-augmenter-9

      En tout cas, on a vu ce que donnait l’efficience des marchés quand, fin 2022, il nous fallait comptabiliser chaque électron passant dans nos câbles en sachant bien que le nucléaire c’était pas vraiment « l’avenir de l’Homme » et que c’était pas sûr d’avoir assez de GNL dans les cuves pour passer l’hiver. N’empêche qu’on était tout de même encouragé à se gausser des Allemands contraints de rallumer leurs vieilles chaudières à charbon.

      Tout ça pour dire qu’on a quand même affaire à une belle bande de #connards

  • Royaume-Uni : la Chambre des lords désapprouve le projet de loi qui organise le transfert des migrants vers le Rwanda

    La chambre haute du Parlement britannique a voté une #motion demandant au gouvernement de repousser la ratification d’un traité signé avec Kigali, sur lequel doit s’adosser la future loi.

    Un nouvel écueil pour le projet de loi controversé de Rishi Sunak sur l’immigration. Les lords britanniques ont exprimé, lundi 22 janvier au soir, leur désapprobation à l’égard du texte porté par le premier ministre britannique, qui vise à expulser les migrants au Rwanda – défini comme un pays tiers sûr – et empêche leur renvoi vers leurs pays d’origine.

    Une majorité de représentants siégeant à la chambre haute du Parlement ont demandé au gouvernement de repousser la ratification du traité signé avec Kigali, tant qu’il n’a pas été effectivement démontré que le Rwanda est un pays d’accueil sûr pour les migrants qui y seront expulsés. C’est sur la base de ce traité que le projet de loi du gouvernement conservateur, socle de la politique de lutte du gouvernement contre l’immigration clandestine, a été élaboré.

    Ainsi, 214 lords ont suivi la recommandation d’un comité transpartisan, qui a estimé, dans un rapport publié la semaine dernière, que les garanties fournies par le traité étaient « incomplètes », tandis que 171 d’entre eux se sont opposés à la motion.

    Le texte signé en décembre 2023 avec le Rwanda est, en effet, censé répondre aux préoccupations de la Cour suprême britannique, qui avait jugé le projet illégal dans sa précédente version par crainte que les demandeurs d’asile soient ensuite transférés vers d’autres pays où ils seraient en danger.
    Un texte critiqué par les associations humanitaires

    Il s’agit de l’une des dernières cartes du gouvernement conservateur pour sauver ce projet emblématique, maintes fois mis en échec depuis son annonce, en 2022, par l’ancien premier ministre Boris Johnson.

    La Chambre des communes, où siègent les députés élus, l’a adopté la semaine dernière à une confortable majorité, après un examen chahuté par la droite du Parti conservateur, encline à durcir le texte, et la démission de plusieurs de ses cadres. Dans la foulée, M. Sunak a enjoint aux lords d’adopter eux aussi au plus vite le projet, vivement critiqué par les associations humanitaires, qu’il espère mettre en application avant les élections législatives prévues à la fin de l’année.
    Le texte doit être débattu à la chambre haute du Parlement britannique la semaine prochaine. Contrairement aux membres élus de la Chambre des communes, les lords n’ont pas le pouvoir de bloquer la ratification d’un traité. Mais le vote de cette motion, à laquelle le gouvernement devra apporter une réponse, laisse présager de nouvelles difficultés pour ce projet de loi.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/23/royaume-uni-la-chambre-des-lords-desapprouve-le-projet-de-loi-qui-organise-l

    #UK #Angleterre #asile #migrations #réfugiés #externalisation #offshore_asylum_processing

    –-

    ajouté à cette métaliste sur la mise en place de l’#externalisation des #procédures_d'asile au #Rwanda par l’#Angleterre
    https://seenthis.net/messages/966443

    • Au Royaume-Uni, les Lords repoussent le projet d’expulsion de migrants vers le Rwanda

      La chambre haute britannique a adopté lundi 22 janvier une motion demandant de repousser la ratification d’un traité avec Kigali tant qu’il n’a pas été démontré que le Rwanda est un pays sûr pour les migrants qui y seront expulsés.

      It’s a “No”. Les Lords britanniques ont exprimé lundi 22 janvier au soir leur désapprobation à l’égard du projet controversé du Premier ministre Rishi Sunak visant à expulser les migrants au Rwanda, s’opposant à la ratification du traité signé avec Kigali sur lequel doit s’adosser sa future loi. Une majorité de représentants siégeant à la chambre haute du Parlement ont demandé au gouvernement de repousser la ratification de ce traité tant qu’il n’a pas été effectivement démontré que le Rwanda est un pays d’accueil sûr pour les migrants qui y seront expulsés.

      214 Lords ont ainsi suivi la recommandation d’un comité transpartisan, qui a estimé dans un rapport publié la semaine dernière que les garanties fournies par le traité étaient « incomplètes », tandis que 171 d’entre eux se sont opposés à la motion.
      Projet maintes fois mis en échec

      Le texte signé en décembre avec Kigali est censé répondre aux préoccupations de la Cour suprême britannique, qui avait jugé le projet illégal dans sa précédente version par crainte que les demandeurs d’asile soient ensuite transférés vers d’autres pays où ils seraient en danger. Il s’agit de l’une des dernières cartes du gouvernement conservateur pour sauver ce projet emblématique, maintes fois mis en échec depuis son annonce en 2022 par l’ancien Premier ministre Boris Johnson.

      La Chambre des Communes, où siègent les députés élus, l’a adopté la semaine dernière à une confortable majorité, après un examen chahuté par la droite du parti conservateur encline à durcir le texte et la démission de plusieurs de ses cadres. Dans la foulée, Rishi Sunak a enjoint aux Lords d’adopter eux aussi au plus vite ce projet, vivement critiqué par les associations humanitaires, qu’il espère mettre en application avant les élections législatives prévues à la fin de l’année 2024.

      Contrairement aux membres élus de la Chambre des Communes, les Lords n’ont pas le pouvoir de bloquer la ratification d’un traité. Mais le vote de cette motion, à laquelle le gouvernement devra apporter une réponse, laisse présager de nouvelles difficultés pour ce projet de loi controversé. Le texte, qui définit le Rwanda comme un pays-tiers sûr et empêche le renvoi des migrants vers leurs pays d’origine, doit être débattu à la chambre haute du Parlement britannique la semaine prochaine.

      https://www.liberation.fr/international/europe/au-royaume-uni-les-lords-repoussent-le-projet-dexpulsion-de-migrants-vers

    • Au « pessimisme de la raison » de toute conception théologique de la vie s’oppose donc ici un optimisme de la raison, qui sait la raison même capable de construire le commun. Au côté de celui-ci se donne naturellement un certain pessimisme de la volonté : c’est-à-dire la conscience que ce que la raison réclame pour que le pouvoir devienne commun n’a aucun rapport de nécessité avec l’effectivité. L’aléatoire du réel peut être vaincu seulement par l’intelligence créative. Le commun est nécessaire, mais est-il possible ?

      https://www.cairn.info/revue-multitudes-2003-3-page-177.htm

  • La France vit un tournant de son histoire (rien que ça) | Tribune / Libé | 22.01.24

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/loi-immigration-les-francais-ne-sont-pas-fachos-20240122_SNPBBTH7RJHJ5DBC

    Louis Maurin, Directeur de l’Observatoire des inégalités

    La France vit un tournant de son histoire. La loi sur l’immigration votée par le Parlement consacre l’emprise du Rassemblement national (RN) dans notre vie politique. Les parlementaires votent presque tous les deux ans une loi sur le sujet, mais jamais ils n’étaient allés aussi loin. La décision du Conseil constitutionnel ne changera rien, le mal est fait.
    [...]
    L’extrême droite a réussi à imposer au sein d’une large partie des élites l’idée que « les Français » rejettent les étrangers, mais aussi que ce serait la raison de son succès dans les [b]urnes. Pour certains élus, en particulier chez Les Républicains (LR), la solution pour se rapprocher du peuple serait de s’aligner sur le discours du RN, en faisant jouer aux étrangers le rôle de bouc émissaire. Cette thèse, alimentée par les sondeurs, a contaminé un univers politique très large, y compris à gauche, et de médias éloignés de l’extrême droite mais qui y croient sincèrement. Nombre de militants et militantes pensent aussi que « les Français veulent moins d’immigrés ».

    De plus en plus fachos ? C’est mal connaître notre société et les valeurs profondes des Français.
    [...]
    quand on s’intéresse aux études qui mesurent l’opinion en profondeur (1). De moins en moins estiment que les immigrés sont trop nombreux. Et encore, ces enquêtes mélangent la part des « tout à fait d’accord » et « plutôt d’accord », deux positions très différentes si on y réfléchit un instant. Ainsi, la part de Français tout à fait d’accord avec l’affirmation « il y a trop d’immigrés est France » est passée, selon Kantar-Sofres, de 28 % en 2014 à 20 % en 2023.

    (1) « Rapport 2022 sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie », de la CNCD, mars 2023, Documentation française.

    • Le drame pour notre démocratie s’est joué au sein d’un petit groupe d’hommes et de femmes au Parlement en quelques jours, avec très peu de débats. Les 349 députés qui ont voté cette loi ont maintenant du temps pour méditer la portée de leur acte. Celui-ci résonnera dans notre histoire comme une atteinte majeure aux valeurs de la République française. Vis-à-vis d’eux-mêmes, de leurs proches et du pays tout entier, ils devront en porter le poids. Qu’ils y réfléchissent maintenant.

  • En Israël, la colère gronde sous l’unité nationale | Libé | 21.01.24

    (...) la contestation enfle dans le pays. Alors que l’opposition se prépare, de plus en plus d’Israéliens réclament des élections, avec l’espoir de déloger Benyamin Nétanyahou.

    https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/en-israel-la-gronde-couve-sous-lunite-nationale-20240121_IYVE4HZLXBGRRIKE

    C’était un rare moment de télévision, impensable il y a encore quelques semaines. Jeudi soir, dans l’émission d’enquête de grande écoute Uvda, sur la chaîne la plus populaire du pays, un membre du cabinet de guerre israélien a ouvertement critiqué la politique de Benyamin Nétanyahou.

    « Ce qu’il se passe à Gaza aujourd’hui, c’est que les buts de guerre n’ont pas été accomplis », a dit l’ancien général Gadi Eisenkot, membre du parti centriste de Benny Gantz, Unité nationale. « Ceux qui parlent d’une défaite totale [du Hamas] ne disent pas la vérité », a ajouté l’ancien général, court et corpulent, assis au milieu d’une bibliothèque, habillé tout de noir. « Est-ce que les décideurs sont honnêtes avec le public ? » demande la journaliste. « Non », répond simplement Eisenkot.

    Ses commentaires lui ont valu quelques critiques, mais Gadi Eisenkot est intouchable : en décembre, il a perdu son fils et son neveu à Gaza. Ancien chef d’Etat-major, et membre du cabinet de guerre, il est plus que quiconque à même de comprendre la réalité et les implications des actions militaires israéliennes. Et quand il laisse flotter que des élections sont nécessaires « dans les mois qui viennent », c’est un message clair : l’opposition n’attendra pas la fin d’une guerre qui sera longue, comme l’a encore promis Benyamin Nétanyahou jeudi soir, pour forcer le pays à aller aux urnes.

    Le Premier ministre semble cerné. Les familles d’otages ont amené, pour la première fois, la contestation devant sa villa balnéaire de Césarée, dans le nord d’Israël, vendredi. Samedi, des milliers d’Israéliens se sont rassemblés à Tel-Aviv pour exiger son départ. Les critiques fusent sur le nouveau budget du gouvernement et son manque d’allocations aux déplacés et au social. Cette contestation enfle, de semaine en semaine, rappelant désormais les mois d’avant le 7 octobre.

    « Reconstruire l’espace démocratique »

    Sur l’autoroute Ayalon, le grand boulevard qui contourne Tel-Aviv par l’est, de nouveaux panneaux publicitaires crient « Nous avons besoin d’élections » en blanc sur fond bleu. Tous les jours, près d’un million de véhicules passent devant ce message. La campagne, très coûteuse, est anonyme. Derrière, il y aurait « des vétérans des manifestations contre la réforme judiciaire et quelques personnes de la tech » souffle un membre du QG de la Lutte, l’organisation fédératrice des différentes associations de contestation de ces derniers mois. Toutes sont en train de prendre le pouls, comprendre quel serait le bon moment pour quitter les eaux calmes de l’unité nationale et se lancer dans la tempête électorale.

    « Cela ne sert à rien tant que Benny Gantz est encore au gouvernement », explique Ronen Koehler, le regard doux et intelligent. Cet ancien capitaine sous-marinier reconverti dans la tech fait partie du leadership de Frères d’armes. De toute la Lutte, cette association de réservistes est de loin la plus institutionnalisée. Depuis les bureaux vitrés, un espace de coworking reconverti à Herzliya, la Silicon Valley israélienne, l’œil se perd dans l’horizon méditerranéen. L’étendue des activités de l’association est impressionnante : son mode opératoire volontaire et souple, ses poches profondes, l’expertise variée de ses 400 bénévoles et leurs carnets d’adresses bien fournis en a fait l’acteur incontournable de la mobilisation civile qui a suivi la déclaration de guerre le 7 octobre.

    Aujourd’hui, dans ces bureaux, des couturières hipster cousent des pochettes en textile sur mesure pour les soldats d’unités d’élite, d’anciens officiers forment des équipes d’urgence pour les villages proches des frontières, des psychologues aident les déplacés des frontières sud et nord. Mais on parle aussi du jour d’après. « Ce que nous voulons, c’est reconstruire l’espace démocratique en encourageant nos membres à rejoindre la vie civique, de comprendre que c’est important de travailler dans le service public, même si on y gagne moins d’argent, explique Ronen Koehler. Il faut que nos valeurs laïques, libérales, reviennent sur le devant de la scène. Que nous nous battions pour le cœur des Israéliens. » C’est un projet ambitieux, en miroir presque parfait de ce qu’a fait l’extrême droite colonisatrice israélienne ces quinze dernières années. Aujourd’hui, cette dernière, bien qu’elle ne représente « que 5 % de la population » insiste Ronen Koehler, détermine la teneur du débat politique. Et cela est aussi vrai en temps de guerre.

    Rhétorique guerrière

    Nétanyahou et ses partenaires sont en campagne depuis au moins la mi-décembre, et l’opposition a pris une longueur de retard, et qui continue de s’allonger. Certes, la colère est grande contre le Premier ministre et les sondages le donnent perdant à tous les coups. Mais au-delà de sa rhétorique guerrière et de ses sorties messianiques, il est le seul à proposer un projet simple et cohérent pour ce jour d’après : il n’y aura pas de retour au monde d’avant le 7 octobre. Et donc, pas de concessions faites aux Palestiniens, qui meurent encore et encore à Gaza.

    C’est ce qu’il a déclaré avec emphase pendant une conférence de presse jeudi soir : « Israël gardera le contrôle sécuritaire de tout le territoire à l’ouest du Jourdain. » Ce qui a rendu furieux Joe Biden, qui voudrait au moins construire une paix durable sur les ruines de Gaza, détruite avec les dollars américains. Benyamin Nétanyahou lui aurait cependant assuré au téléphone vendredi que ses propos ne fermaient pas la porte à un Etat palestinien. Le chef du Likoud a toujours excellé à ce numéro d’équilibriste entre la pression américaine et celle de son public israélien.

    Si des élections devaient se tenir aujourd’hui, c’est sans doute Benny Gantz qui deviendrait Premier ministre, à la tête d’un gouvernement de centre droit guerrier, sans projet politique clair. L’opposition israélienne semble encore croire que se débarrasser de Nétanyahou changera tout, que c’est la clé d’un nouveau départ. Mais cela revient à ne pas voir la soif de réponses constructives à leurs problèmes communs des sociétés israélienne et palestinienne, traumatisées. Ce manque d’un projet politique ambitieux ne leur permettra pas de couper l’herbe sous les pieds de l’extrême droite.

  • Hamas-Israël : « On va aller au bout de l’horreur et tout le monde sera perdant », Peter Harling

    [...]

    Mais comment en sortir ?

    Il n’y a aujourd’hui que quatre options possibles. Un, la solution à deux Etats. Deux, la solution à un Etat dans lequel tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs dans un système juridique unifié. Trois, ce qu’on appelle aujourd’hui un système d’apartheid, donc plus exactement un système juridique qui discrimine explicitement une partie de la société. Et enfin, des solutions à caractère génocidaire, donc la destruction de l’autre, qui n’est pas une destruction intégrale. Aux Etats-Unis par exemple, il reste des populations autochtones, comme en Australie, en Afrique du Sud, en Argentine et ailleurs, mais la #dynamique_génocidaire constitue une forme de solution au sens où on détruit le tissu social, les institutions, les traditions, l’identité d’une partie de la population au point de pouvoir la soumettre indéfiniment. Ce qui est effrayant, c’est que moins on soutient la première et la deuxième options, plus on accepte, implicitement, la troisième et la quatrième. Ce virage est en train de se produire sous nos yeux.

    La retenue du monde extérieur n’est-elle pas liée aussi au fait qu’il n’y a pas d’interlocuteur valable ?

    Je pense qu’il y a un certain nombre de conflits où des interventions extérieures sont nécessaires, ne serait-ce que pour faciliter des solutions ou pour éviter le pire, pour ériger des garde-fous. Les interlocuteurs, ça se construit d’un côté comme de l’autre. Ce conflit a pu pourrir pendant des décennies, à mesure qu’on abandonnait tout effort pour faire aboutir des négociations constructives qui sont extraordinairement difficiles mais incontournables. La société israélienne est très composite, très complexe, très dynamique. Le gouvernement qui est en partie représentatif est aussi dénoncé par une partie importante de sa société, mais il est constitué de figures qui représentent certaines évolutions de fond au sein de la société israélienne qui sont très difficiles à ignorer. Encore une fois, c’est une responsabilité qu’on doit assumer et on doit travailler dur pour progressivement reconstruire le type de partenaire dont on a besoin pour, à terme, trouver une solution.

    Vous semblez faire porter toute la responsabilité sur les pays occidentaux ?

    D’abord, c’est le monde dont je fais partie et il est plus naturel pour moi de porter un jugement sur mes propres représentants au pouvoir. C’est effectivement un monde qui prétend incarner une certaine règle du jeu à l’échelle internationale mais qui aujourd’hui atteint un seuil où il abandonne toute prétention à soutenir quelque chose comme le droit de la guerre, à savoir le droit international humanitaire. On a aussi des raisons d’être un peu désabusé, par le gouvernement israélien, mais aussi les acteurs palestiniens. Le Hamas est un mouvement qui a beaucoup progressé sur le plan tactique et militaire. Mais sur le plan politique, il est complètement enkysté. Il n’a rien à offrir d’autre que ce qu’il répète depuis des années : les sacrifices. Il n’offre aucun avenir, aucune solution, aucune base de négociation. Mais il y a toutes sortes de mesures qu’on peut utiliser pour poser des limites. Ça peut être par exemple de diminuer les livraisons d’armes à Israël dans le cas des Etats-Unis, sans nécessairement y mettre fin.

    Comment comprendre l’effacement des pays arabes aujourd’hui ?

    Je pense qu’il y a une indifférence profonde à la cause palestinienne au sein de nombreux régimes arabes. Le vrai problème, c’est cette notion d’une cause palestinienne qui n’existe que dans le martyr et la souffrance. C’est ce qui fait d’ailleurs que le Hamas, d’une manière empirique, remporte une forme de victoire aujourd’hui en remettant cette souffrance sur le devant de la scène, et une souffrance encore plus intense que tout ce qu’on a pu voir par le passé. Mais on a aussi la certitude, malheureusement, que ce conflit retombera dans l’oubli. Le paradoxe, c’est que ce qui porte le plus la cause palestinienne, entre deux conflits, c’est la société civile israélienne qui, sans relâche, dénonce les abus commis par les forces d’occupation en Cisjordanie par exemple.

    Quelle est la solution pour arrêter le massacre à Gaza ?

    Aujourd’hui, tout fonctionne sur la base des règles du jeu définies par Israël, y compris l’entrée de l’#aide_humanitaire. Ça donne lieu à des formes de propagande comme celle qu’on a vue de la part de la #France, sur le largage de quelques tonnes d’aide avec des drapeaux français, diffusé dans un clip vidéo par le Président lui-même. C’est choquant du point de vue des besoins sur le terrain. L’argument israélien au niveau de l’aide humanitaire, c’est cette sensation de citadelle assiégée qui est liée au 7 octobre, l’idée que par l’aide humanitaire pourraient rentrer des vagues de nouveaux terroristes du Hamas qui se cacheraient.

    Quel peut être le moment de prise de conscience qu’on ne peut plus continuer ?

    Je crois que pour l’instant, on va aller jusqu’au bout de l’horreur. Ce qui est important de garder à l’esprit, c’est que tout le monde sera perdant. La population de Gaza évidemment, qui ne se remettra pas de ce conflit, qu’elle soit forcée au départ ou non. Israël pourra clamer une victoire superficielle, mais son image est extrêmement dégradée dans différentes parties du monde, y compris par exemple auprès de la jeunesse juive aux Etats-Unis. Je pense qu’Israël est de plus en plus en train de s’enfermer dans une impasse, de s’isoler sur la scène internationale. Et je pense que nos propres gouvernements seront perdants. En ayant abandonné toute référence crédible à un système international un tant soit peu organisé par le droit.

    https://www.liberation.fr/international/hamas-israel-on-va-aller-au-bout-de-lhorreur-et-tout-le-monde-sera-perdan

    #Israël #Gaza #Palestine

    • « Le vrai problème, c’est cette notion d’une cause palestinienne qui n’existe que dans le martyr et la souffrance. C’est ce qui fait d’ailleurs que le Hamas, d’une manière empirique, remporte une forme de victoire aujourd’hui en remettant cette souffrance sur le devant de la scène, et une souffrance encore plus intense que tout ce qu’on a pu voir par le passé. »

      Aaah ces Arabes, toujours ce goût de la souffrance !...

    • Voilà un article qui suscite des réactions de haute volée. Sa première partie pourra elle-aussi servir de hochet pour qui le souhaite.

      Ancien conseiller spécial pour le Moyen-Orient de l’International Crisis Group et du médiateur pour la Syrie Lakhdar Brahimi, fondateur et directeur du centre d’analyses et de recherches Synaps, Peter Harling estime que le 7 octobre et ses suites ont entraîné « un niveau d’engagement émotionnel » comparable à celui provoqué par l’invasion américaine de l’Irak en 2003.

      Trois mois après le 7 octobre, la situation est-elle celle que l’on pouvait prévoir ?

      Pour peu qu’on suive l’évolution de ce conflit, de la société israélienne, celle de la société palestinienne et de leurs leaderships respectifs, on ne pouvait que s’attendre à un désastre d’une telle nature. Et c’est ce qui m’a beaucoup dérangé au début du conflit, de la part des responsables politiques extérieurs qui avaient toutes les raisons, eux aussi, de savoir qu’on était face à une impasse historique dangereuse, et que l’attaque du 7 octobre était un événement particulièrement explosif.

      Vous pensez à qui ?

      A tous ceux qui ont réagi à cette nouvelle étape dans un conflit particulièrement ancien et bien documenté, comme s’il s’agissait seulement d’un attentat terroriste. En projetant sur ce conflit le paradigme de la guerre contre le terrorisme, le réflexe dominant a été une solidarité inconditionnelle immédiate avec Israël agressé. Nos prises de position rappelaient quelque chose comme Charlie Hebdo. Or, le gouvernement israélien est un gouvernement d’une extrême droite qui fait pâlir celles qu’on connaît en Europe. Cette évolution pouvait au moins inviter à la prudence, à la mesure. On peut évidemment exprimer son soutien, sa solidarité, son empathie. Mais on ne peut pas se passer de toute politique, de toute compréhension de l’ensemble des enjeux.

      Mais n’est-ce pas en même temps un conflit qui était marginalisé depuis plusieurs années ?

      Il est révélateur d’une fatigue généralisée par rapport au monde arabe et à la région dans son ensemble. On ne veut plus entendre parler du conflit israélo-palestinien, tout comme on ne veut plus entendre parler de la Syrie, de l’Irak, d’un Liban éternellement au bord de la banqueroute, d’une Libye qui ne sort pas de son propre conflit intérieur, d’une Tunisie qu’on ramène aujourd’hui exclusivement à des questions d’immigration. Une des raisons pour lesquelles on a projeté sur Gaza le prisme de la guerre contre le terrorisme, c’est précisément parce qu’on avait tourné la page sur des approches plus anciennes, comme la recherche d’une paix durable.

      Vous évoquez une nouvelle étape de ce conflit historique ?

      Dans la région, la plupart des gens le vivent comme quelque chose d’entièrement nouveau. Le conflit israélo-palestinien a toujours suscité des réactions très émotionnelles, démonstratives et intenses dans la région et au-delà, mais jamais à ce point. On a aussi le sentiment d’une vraie rupture, un niveau d’engagement émotionnel comparable à l’invasion américaine de l’Irak en 2003 et qui contient de vraies nouveautés. On perçoit le soutien [occidental] plus ou moins marqué à Israël comme l’expression d’un racisme désinhibé à l’encontre des Palestiniens, des Arabes et des musulmans. Avant, les gens s’indignaient du deux poids, deux mesures d’une certaine hypocrisie occidentale. Aujourd’hui, beaucoup dans la région découvrent des gouvernements occidentaux qui semblent accepter des formes de violence extrême qui suggèrent que la vie d’un Palestinien, d’un Arabe, d’un musulman n’a pas la même valeur que la vie d’autres êtres humains ailleurs sur la planète.

      Le soutien inconditionnel à Israël est-il si évident ?

      Je pense que beaucoup de nuances existent, mais qu’elles sont imperceptibles pour des observateurs dans le monde arabe mais aussi pour une bonne partie des observateurs dans nos propres sociétés, étant donné le niveau de violence, de souffrance qu’ils constatent jour après jour sur le terrain. Il y a une différence entre ceux qui suivent de près l’évolution du drame qui se joue à Gaza et ceux qui ont une approche un peu plus distanciée, et par conséquent abstraite, intellectuelle de la situation. Pour les premiers, c’est incompréhensible et insoutenable. Pour les seconds, c’est juste un conflit comme un autre. Le clivage se joue là.

      L’impuissance mondiale à tenter de trouver un moyen de mettre fin à la guerre n’est-elle pas surprenante ?

      Il se joue énormément de choses qui relèvent de la politique intérieure dans les pays européens, de notre rapport à Israël, à l’antisémitisme, pour des raisons historiques qui ne concernent pas les Palestiniens et les observateurs dans la région. Tout ça nous empêche de prendre des mesures, par exemple de dénoncer certains actes de la part d’Israël. Jusqu’à maintenant, la plupart des médias prennent énormément de précautions quand ils décrivent « les violences » qui ont cours à Gaza, beaucoup plus qu’ils n’en prendraient ailleurs. Cela n’a pas grand-chose à voir avec le conflit lui-même, mais je pense qu’on a un rapport naturellement très compliqué avec Israël. Historiquement, l’Europe est un continent qui n’a jamais su tirer au clair ce qu’on appelait la question juive, qui a donné lieu à un génocide d’une proportion effarante. Et le problème, au fond, a été exporté. On a beau jeu aujourd’hui d’accuser les Israéliens et les Arabes de ne pas s’entendre sans avoir jamais vraiment trouvé de solution à l’antisémitisme dans le contexte européen.

      Ce qui expliquerait que jamais en vingt-cinq ans vous n’avez constaté une telle fracture entre le monde arabe et les pays occidentaux ?

      La région a déjà dû avaler un certain nombre de couleuvres depuis vingt-cinq ans. Mais celle-ci est plus difficile encore, avec un effet d’accumulation. L’offensive américaine contre l’Irak en 2003, c’est quand même l’invasion du mauvais pays au prétexte de la guerre contre le terrorisme, sur la base de mensonges prouvés, avec un coût faramineux pour la population irakienne. Et ce n’est pas pour dire que le régime de Saddam Hussein était louable. Je pense qu’un autre tournant a été la guerre en Syrie, avec une débauche de violences allant jusqu’au retour à l’utilisation de l’arme chimique, qui constituait alors un tabou, et ce, sans réaction internationale. La différence avec Gaza, c’est que dans l’ensemble on condamnait explicitement le régime au pouvoir qui exerçait ces violences. Dans le cas de Gaza, on trouve des raisons de soutenir parfois à demi-mot des violences qui sont extrêmes elles aussi, même si elles ne sont pas toujours comparables. Il y a un certain nombre de choses qui le sont, comme le fait de cibler assez systématiquement les services de santé, les ambulances, les professionnels de la santé. On appelle à la retenue mais on ne condamne pas directement, jamais explicitement et spécifiquement.

      Pour revenir au cœur de la confrontation actuelle, le moment est-il à une négation réciproque de l’existence même de l’autre ?

      La négation de l’autre n’est pas particulièrement nouvelle dans ce conflit comme dans les conflits d’une façon générale. On est face à un problème particulièrement difficile à résoudre et qui exigerait des interventions extérieures : des responsables matures, structurés, informés. Or, c’est très précisément ce qui manque. Donc on laisse deux populations effectivement aux prises l’une avec l’autre, avec des moyens spectaculaires pour se faire du mal réciproquement.

    • sa situation, comme l’avait relevé CheckNews, est commentée par plusieurs membres de sa famille : ses oncles Alain Duhamel (éditorialiste de BFM TV) et Patrice Duhamel (ex-directeur général de France TV, auteur d’un livre qui sort bientôt sur les relations entre présidents et Premiers ministres), sa tante Nathalie Saint-Cricq (éditorialiste politique chez France TV et femme de Patrice Duhamel), son cousin Benjamin Duhamel (journaliste à BFM TV, fils de Patrice et Nathalie) et la compagne de son cousin Agathe Lambret (journaliste sur la radio France Info).

      [...]
      Depuis le début de la polémique, le 12 janvier dans l’après-midi, Nathalie Saint-Cricq est intervenue plusieurs fois sur les antennes de #France_TV, évoquant parfois sa nièce. Sans que leur lien de parenté ne soit explicité. [idem sur #France_info]

      La parentèle journalistique plaide la maladresse, sans hésiter à en faire preuve eux-mêmes. C’est de famille ?
      #media #gouvernement #Amélie_Oudéa-Castéra

  • « Règles plus sévères » pour les chômeurs : Macron accusé de « stigmatisation »


    Conférence de presse d’Emmanuel Macron à Paris, le 16 janvier 2024. LAURENCE GEAI / MYOP POUR « LE MONDE »
    (ni De Gaulle, ni Pétain, n’aurait employé ce langage gestuel typique de l’engagement managérial)

    Lors de sa conférence de presse, mardi, le chef de l’Etat a annoncé, pour « le printemps prochain », une réforme du marché du travail.
    Par Bertrand Bissuel, 18 janvier 2024.

    Pour la quatrième fois depuis son arrivée à l’Elysée, en 2017, Emmanuel Macron veut modifier les droits et #devoirs des #chômeurs. Lors de la conférence de presse qu’il a donnée, mardi 16 janvier, le président de la République a annoncé, pour « le printemps prochain », une réforme du #marché_du_travail. Elle s’inscrira dans deux axes : d’un côté, « des règles plus sévères quand des offres d’emploi sont refusées » ; de l’autre, « un meilleur accompagnement » [au fouet ?] des personnes privées d’activité. Les syndicats redoutent que cette initiative se traduise, une fois de plus, par un tour de vis au détriment des femmes et des hommes en quête d’un poste.

    Le plus souvent, les conditions d’indemnisation applicables aux #demandeurs_d’emploi sont fixées dans des « conventions » issues d’accords entre les partenaires sociaux, ceux-ci étant les gestionnaires de l’assurance-chômage. Mais si les organisations de salariés et d’employeurs n’arrivent pas à s’entendre, le gouvernement reprend la main : c’est ce qui s’est produit en 2019, avec une série de #décrets, étalés sur deux ans, ayant pour effet de durcir les règles (allongement de la durée de cotisation pour être éligible à une allocation, etc.). Un gouvernement peut également, de sa propre initiative, remodeler les normes imposées aux chômeurs. Ce fut le cas, avec la loi de septembre 2018 (refonte du barème de #sanctions infligées aux demandeurs d’emploi manquant à leurs obligations) et avec la loi de décembre 2022 (fermeture de l’assurance-chômage pour les salariés en CDD repoussant, à deux reprises, une offre en CDI).

    En faisant part de sa volonté d’engager une nouvelle #réforme, M. Macron a suscité des réactions de diverse nature chez les partenaires sociaux. La perplexité, tout d’abord : « Nous aimerions avoir davantage d’explications car les propos du chef de l’Etat peuvent signifier plusieurs choses », souligne Eric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises. Le but est-il de renforcer les sanctions à l’encontre des chômeurs qui s’affranchissent de leurs devoirs ? S’agit-il de changer les paramètres de l’indemnisation ?

    Si c’est la deuxième option qui tient la corde, elle est susceptible de créer des difficultés car les organisations d’employeurs et de #salariés (à l’exception de la CGT et de la CFE-CGC) ont récemment signé un accord qui révise les critères d’attribution d’une allocation. Ficelé en novembre 2023, ce compromis a débouché sur une « convention » qui n’attend plus que le feu vert du gouvernement pour entrer en vigueur. Mais l’intention affichée, mardi soir, par M. Macron risque de tout remettre en cause, selon Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO : « L’accord que les acteurs sociaux ont conclu à l’automne 2023 vient d’être enterré par le président de la République, puisqu’il a annoncé à peu près tout le contraire de ce qui avait été décidé par les syndicats et le patronat », déplore-t-il.

    « Toujours les mêmes rengaines »

    Le locataire de l’Elysée déclenche aussi des critiques, parmi les représentants des travailleurs, quand il évoque l’idée de « règles plus sévères ». Sa position est teintée d’« idéologie », estime Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT : « Le #chômage n’est pas lié à l’attitude d’une armée de demandeurs d’emploi qui se détourneraient des postes qu’on leur propose. » Pour Jean-François Foucard, secrétaire confédéral de la CFE-CGC, les déclarations de M. Macron montrent qu’« il ne connaît pas le marché du travail ». « On n’est plus au temps du servage », lance, provocateur, le syndicaliste. « Le chef de l’Etat sort toujours les mêmes rengaines, enchaîne Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT. On se demande s’il ne fait pas une fixation. En tout cas, c’est inadmissible. » Eric Courpotin, secrétaire confédéral de la CFTC, est sur la même longueur d’onde : « Le président reste encore dans la #stigmatisation. Pour lui, le demandeur d’emploi est un fainéant qui ne veut pas travailler. »

    Sans surprise, le ton est plus bienveillant du côté du patronat. Le discours de M. Macron « va dans notre sens », confie M. Chevée [il peut utiliser un pronom possessif : pas besoin d’arguer d’un semblant d’intérêt général en disant "dans le bon sens"] « Sur le principe, nous pouvons difficilement contester cette annonce », complète Michel Picon, vice-président de l’Union des entreprises de proximité. Cependant, il juge nécessaire d’« apprécier les raisons » pour lesquelles des chômeurs refusent des postes, en mentionnant les « freins périphériques »_ auxquels ces derniers peuvent être confrontés (logement, garde d’enfants…).

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/18/regles-plus-severes-pour-les-chomeurs-macron-accuse-de-stigmatisation_621156

    #idéologie_du_travail

    • Nouvelles menaces contre les chômeurs : Emmanuel Macron en remet une couche
      https://www.liberation.fr/economie/social/nouvelles-menaces-contre-les-chomeurs-emmanuel-macron-en-remet-une-couche

      .... il ne passe quasiment plus une année sans que les règles de l’#assurance_chômage changent, en général au détriment des travailleurs. Récapitulons rapidement : en 2019, la durée de travail nécessaire pour ouvrir des droits passe de quatre à six mois. Cette mesure, qui contribuera fortement à réduire de 20 % les ouvertures de droits entre juin 2019 et juin 2022, est suspendue au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19, mais revient en avril 2021. Puis, quelques mois plus tard, un nouveau mode de calcul de l’allocation entre en vigueur, qui réduira de 16 % l’indemnisation versée à près d’un nouvel allocataire sur deux. Enfin, en février 2023, la durée d’indemnisation est raccourcie de 25 %, au nom de la conjoncture positive (le taux de chômage apparaît alors en baisse continue et s’approche des 7 %) : elle passe de 24 à 18 mois pour la plupart des inscrits, et de 36 à 27 mois pour les « seniors » de plus de 55 ans. Le tout au nom de la marche macroniste vers le « #plein-emploi »… qui pourtant semble désormais s’éloigner, puisque le chômage est reparti à la hausse sur les deux derniers trimestres.

      Faut-il donc en remettre une couche ? C’est ce que suggère Emmanuel Macron, sans rien dire de ce qu’il a dans la tête. Ni s’agissant des éventuelles mesures qui seraient prises ni s’agissant de la méthode, qui n’est pourtant pas un enjeu secondaire. Car pour l’heure, les règles de l’assurance chômage sont revenues aux mains des acteurs sociaux, qui ont conclu (à l’exception de la CGT et la CFE-CGC) en novembre un accord prévoyant des ajustements – modestes – des dernières réformes, plutôt en faveur des indemnisés. Difficile pour eux de faire davantage, puisque le gouvernement leur avait imposé, dans sa #lettre_de_cadrage, de préserver les mesures qu’il avait précédemment imposées. La convention qui en a résulté a été soumise pour agrément à Matignon, qui était encore occupé par Elisabeth Borne. Cette dernière a souhaité attendre les résultats d’une négociation interprofessionnelle sur l’#emploi_des_seniors qui a débuté fin décembre et doit aboutir d’ici à la fin mars, au sein d’une discussion plus globale autour d’un « nouveau pacte de la vie au travail ». Mais elle a aussi promis de transposer fidèlement le contenu d’un éventuel accord, dès lors qu’il n’alourdit pas la dépense publique.

      La schlague de Macron et « l’écoute » d’Attal

      Or, pendant qu’Emmanuel Macron promet de nouveau la schlague, son nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, fait défiler les syndicats à Matignon. Et sa ligne de conduite consiste avant tout, pour l’heure, à les écouter. L’objet de ces rencontres ? « Dire à un nouveau Premier ministre tout ce qu’on avait dit à son prédécesseur, pour qu’il sache bien que certes le Premier ministre a changé, mais que nous n’avons pas changé », résume Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT. Mardi, la numéro 1 de son syndicat, Marylise Léon, a ainsi voulu pointer l’importance du « pacte de la vie au travail » évoqué plus haut, du « pouvoir d’achat » et de « l’index égalité femmes-hommes », a-t-elle expliqué à l’AFP. Reçue mercredi soir, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a déroulé pendant une heure trente la liste des sujets qui comptent pour son syndicat : augmentation du smic, échelle mobile des salaires, conditionnalité des aides publiques aux entreprises, médecins étrangers en demande de régularisation, répression syndicale, loi immigration… En face, très peu de réponses, mais un Premier ministre qui « a souhaité montrer qu’il était à l’écoute, disponible, ouvert, direct », constatait-elle à la sortie. Bref, un « contact agréable », même si elle « jugera sur pièces ».

      Il faudra aussi compter avec la nouvelle ministre du Travail, la conservatrice Catherine Vautrin, issue de l’UMP période Chirac-Sarkozy, qui a également hérité de la Santé et des Solidarités. L’ampleur du portefeuille laisse les syndicats dubitatifs, à l’image de Cyril Chabanier, le président de la CFTC, qui estime que « si ça reste comme ça, on pourrait se poser des questions sur l’efficacité » [elle va être vite répondue la question]. Pour l’heure, Catherine Vautrin, qui s’apprête à recevoir l’ensemble des organisations syndicales et patronales dans le courant de la semaine prochaine, s’est gardée de toute sortie remarquable. [le compte sur X de cette dame, qui est aussi ministre de la santé, a pour icono une pub pour le champagne, ou sévit la surexploitation de saisonniers agricoles souvent sans papiers]_

      « Recul des droits pour les salariés »

      Dans ce contexte, les déclarations d’Emmanuel Macron posent question. Que faut-il comprendre quand, évoquant mardi soir une future loi de simplification, il assure vouloir relever « tous les seuils de déclenchement des obligations » s’imposant aux entreprises ? Et quand, à Davos, il dit vouloir « favoriser tout ce qu’on peut transférer au niveau de l’#entreprise dans les négociations », suggérant d’aller plus loin dans le bouleversement de la #hiérarchie_des_normes qui était au cœur de la loi Travail de 2016 ? A défaut de précisions, Sophie Binet « comprend [ces propos] comme un recul des droits pour les salariés ».

      Or, si les syndicats demandent unanimement une révision des ordonnances de 2017, qui ont réformé le dialogue social dans les entreprises, c’est parce qu’elles compliquent bien davantage la vie des représentants du personnel que celle des employeurs. Pour François Hommeril, le président de la CFE-CGC, ce devrait être un chantier prioritaire de Gabriel Attal : « Est-il décidé à reconstruire un peu de ce qu’Emmanuel Macron a détruit dans l’équilibre de la sphère sociale ? » s’interroge le syndicaliste, qui juge que « la fusion des instances est une catastrophe totale. Or ça, personne ne le conteste, mais pour Emmanuel Macron, c’est le Saint-Graal, il ne faut pas y toucher. » Sans attendre que son secrétaire général, Frédéric Souillot, ait été reçu vendredi à Matignon, la commission exécutive de FO a quant à elle « condamné » ce jeudi « les annonces faites par le président de la République », en annonçant « un grand meeting national dans les prochaines semaines ». Un an exactement après le début de la crise des retraites, le fil fragile du « dialogue social » tant vanté par l’exécutif se tend de nouveau.

      .... pendant que l’on annonce que faute de hausse des salaires, les agents de la fonction publique seront payés au mérite.

      #travail #salaire #État

  • David Le Breton : « Avec les smartphones, la conversation est ébranlée pour la première fois dans l’histoire de l’humanité »

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/david-le-breton-avec-les-smartphones-la-conversation-est-ebranlee-pour-la

    https://www.liberation.fr/resizer/lo4_Tp-uVN_gVvuwB7fbv-_vmuE=/377x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(1728x2032:1738x2042)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/WYNQA5HT4NG4ZEBPEGZMCRSHUY.jpg

    Le professeur de sociologie à l’université de Strasbourg décrit la « rupture anthropologique » que le smartphone a créée dans nos vies.

    Comment qualifier la place qu’a prise le smartphone dans nos vies ?
    Il s’agit d’une colonisation totale de la vie quotidienne. Le smartphone a créé une rupture anthropologique dans le rapport à l’autre et à l’espace. Il suffit de regarder le trottoir de n’importe quelle ville du monde pour voir que les individus avancent tirés par leurs smartphones, se cognant les uns contre les autres. Prosternés devant leur écran, les visages disparaissent. Les enfants se retrouvent négligés par des parents happés par leur portable. Nous dormons même avec. Nombre de nos conversations sont interrompues par des interlocuteurs qui ont gardé leur téléphone en main et le consultent sans arrêt, ou le tirent de leur poche à la moindre notification.

    Cela revient à mettre sur pause l’existence de ceux qui nous entourent pour poursuivre une conversation avec des absents. Dans ce monde de la communication, la conversation devient un élément du passé. J’appelle conversation le fait d’être attentif à l’autre, disponible à sa parole, à son visage, dans une réciprocité, là où la communication implique distance et flottement. La conversation est ébranlée pour la première fois dans l’histoire de l’humanité.

    • Une place était à prendre indéniablement. Dans le cas contraire ce ne se serait pas produit. Fuire le regard de l’Autre était déjà là. Pas seulement chez les personnes souffrant de pathologies. Chacun parle de son côté sans écouter l’Autre depuis toujours et pas seulement lorsque les personnes sont bourrées. C’était moins visible c’est tout.

  • En Allemagne, plusieurs centaines de milliers de personnes manifestent contre l’#extrême droite – Libération
    https://www.liberation.fr/international/europe/en-allemagne-plusieurs-centaines-de-milliers-de-personnes-manifestent-con

    Ce sont des manifestations conséquentes qui ont eu lieu de l’autre côté du Rhin ce samedi. Selon la chaîne de télé Tagesschau, quelque 250 000 personnes ont manifesté dans la journée à travers l’Allemagne contre le parti d’extrême droite AfD, dont des membres ont récemment discuté de l’expulsion massive de personnes étrangères ou d’origine étrangère lors d’un rassemblement d’extrémistes. Et pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, ils seraient même plus de 300 000 citoyens à avoir marché.

  • Tribune : Nous refusons que Sylvain Tesson parraine le Printemps des poètes, par un collectif dont Baptiste Beaulieu, Chloé Delaume, Jean D’Amérique…
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/nous-refusons-que-sylvain-tesson-parraine-le-printemps-des-poetes-par-un-

    Plus de 1200 poétesses, poètes, éditrices et éditeurs, libraires, actrices et acteurs de la scène culturelle française refusent la nomination de Sylvain Tesson, qu’ils considèrent comme une « icône réactionnaire », comme parrain du Printemps des poètes 2024.

  • Le ministère de l’Intérieur envisage la dissolution de trois associations qui soutiennent la Palestine
    https://www.streetpress.com/sujet/1705598072-ministere-interieur-envisage-dissolution-rois-associations-p

    Selon des documents rédigés par les services de renseignements, le ministère de l’Intérieur envisage la dissolution de trois associations pro-palestiniennes : le Comité Action Palestine, Samidoun Paris Banlieue et Capjpo EuroPalestine.

    Ce cauchemar.

  • Macron, un manager qui flotte dans les habits de l’homme d’Etat, par Christian Salmon – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/emmanuel-macron-vieux-style-par-christian-salmon-20240118_JFFXWUPWTRDYZD3

    Ce président élu pour sa jeunesse, et parce qu’il offrait l’espoir d’un renouvellement de la vie politique, est paré en ce début de second mandat de tous les défauts de la vieille politique. « Vieille France » a titré justement Libé. Celui que l’on vit mimer De Gaulle attablé face aux journalistes dans un remake de la vieille conférence de presse, s’est trompé de République, il parlait comme un président du Conseil de la IIIe République. Marseillaise, uniforme à l’école, natalité, civisme, drapeau français. Que la France reste la France ! Ordre, éducation, mérite. Un lexique rapiécé.