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  • Présidentielle en Ukraine : l’humoriste Zelensky ne fait pas rire les Russes - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/04/18/presidentielle-en-ukraine-l-humoriste-zelensky-ne-fait-pas-rire-les-russe

    « Le rapport à Zelensky est ambivalent, poursuit Stanovaya. On ne comprend pas ce qu’il a dans le ventre, son degré d’autonomie, dans quelle mesure il peut s’entendre avec les élites ukrainiennes, quels sont ses projets pour le Donbass, s’il est totalement dépendant de la conjoncture intérieure. » Le politologue Alexeï Makarkine considère pour sa part que Moscou peut espérer que « Zelensky sera un président faible », alors que Porochenko n’est plus que l’homme de la confrontation et du non-compromis.

    Tout dépendra donc de la ligne qu’adoptera, s’il est élu, Zelensky. « S’il s’engage à perpétuer la ligne dure de son prédécesseur, en réclamant la Crimée, le Donbass, des compensations, alors la réponse sera dure aussi. Par exemple l’accélération de la distribution de passeports russes aux habitants des régions séparatistes du Donbass », explique Stanovaya. Mais même s’il montre patte blanche et apparaît ouvert à la négociation avec la Russie, jamais il ne pourra mener une politique favorable aux intérêts du Kremlin.

    Et jamais, tout au long de l’article, on n’évoque les relations du candidat avec les occidentaux, son autonomie des occidentaux, sa liberté d’action face aux occidentaux... ... ... évidemment.

  • Laminée, la #gauche_israélienne en pleine introspection - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/04/17/laminee-la-gauche-israelienne-en-pleine-introspection_1721890

    Les partis historiques de la gauche sioniste ont obtenu leur plus mauvais score lors des dernières #élections législatives, remportées une nouvelle fois par Benyamin Nétanyahou. L’heure est à une douloureuse remise en question.

    À l’inverse, Ben Simon reconsidère toute l’histoire. « Des poètes ou activistes vraiment de gauche, qui voulaient la fin de l’occupation, il y en a eu. Des politiques ? Non. En 1967, après la guerre de Six Jours, ce sont les travaillistes qui envoient les premiers tractopelles en Cisjordanie et dans le Golan. Rabin n’a jamais cédé un pouce de territoire. Cette gauche de gouvernement, qui cherche la paix et pas juste un "processus", je crois qu’elle n’est jamais vraiment née. »

  • Les migrants coincés dans le bourbier maltais

    Depuis que l’Italie a fermé ses ports aux bateaux des ONG, Malte a vu le nombre d’exilés exploser. L’absence de cadre européen contraint l’île à utiliser la manière forte pour obliger l’UE à respecter ses engagements d’accueil.

    https://www.liberation.fr/planete/2019/04/14/les-migrants-coinces-dans-le-bourbier-maltais_1721348
    #Malte #asile #migrations #réfugiés #routes_migratoires #Méditerranée #déplacement_des_routes_migratoires #fermeture_des_ports

  • Une trottinette partagée a une durée de vie de 28 jours
    https://www.liberation.fr/planete/2019/03/07/une-trottinette-partagee-a-une-duree-de-vie-de-28-jours_1713419

    Aux Etats-Unis, l’usage des véhicules partagés est bien en-dessous du seuil de rentabilité pour leurs opérateurs.

    Selon la newsletter Oversharing qui a analysé les données publiques à Louisville dans le Kentucky, la durée de vie d’une trottinette électrique partagée est de 28 jours. Par ailleurs, sa vitesse moyenne est inférieure à 9 km/h pour des distances parcourues de moins de 3 kilomètres par trajet. En moyenne, une trottinette roule 227 kilomètres avant d’être mise hors (...)

    #trottinette #écologie #marketing

  • Lire sur papier, lire sur écran : en quoi est-ce différent ?
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/lire-sur-papier-lire-sur-ecran-en-quoi-est-ce-different-811656.html

    IDEE. Selon le support de lecture, le niveau de compréhension et la mémorisation des textes varient, montrent des études récentes. Par Frédéric Bernard, Université de Strasbourg
    Les écrans de téléphones mobiles, de tablettes et d’ordinateurs envahissent notre quotidien, et voilà dictionnaires, fiches de cours ou même classiques de la littérature à portée de clic. Faut-il inciter les élèves à profiter à 100% de ces facilités d’accès inédites au savoir, et renvoyer le papier au passé ? Rien n’est moins sûr si l’on se penche sur les derniers résultats de la recherche.

    Depuis le début de ce siècle, plusieurs dizaines d’études ont été menées pour évaluer les effets du support de lecture sur les performances de compréhension de textes qui pouvaient être soit documentaires - manuels scolaires, ouvrages universitaires - soit narratifs - fictions, romans...

    Les résultats de ces études ont été repris dans deux méta-analyses publiées en 2018 ; celle de Kong, Seo et Zhai, portant sur 17 études, publiée dans le journal Computers & Education, et celle de Delgado et de ses collègues, portant sur 54 études effectuées auprès d’un total d’environ 170 000 lecteurs, et publiée dans Educational Research Review. Il en ressort que la compréhension de textes est significativement meilleure lorsque la lecture s’effectue sur papier que sur écran.

    (reprise d’un article de The Conversation : https://theconversation.com/lire-sur-papier-lire-sur-ecran-en-quoi-est-ce-different-112493 )

    • Les méta-analyses citées :

      Comparison of reading performance on screen and on paper: A meta-analysis - ScienceDirect
      (article payant)
      https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0360131518301052

      Highlights
      • Reading on paper is better than reading on screen in terms of reading comprehension.
      • Reading on paper is not significantly different from reading on screen in terms of reading speed.
      • The magnitude of the difference in reading comprehension between media types followed a diminishing trajectory.

      Abstract
      This meta-analysis looked at 17 studies which focused on the comparison of reading on screen and reading on paper in terms of reading comprehension and reading speed. The robust variance estimation (RVE)- based meta-analysis models were employed, followed by four different RVE meta-regression models to examine the potential effects of some of the covariates (moderators) on the mean differences in comprehension and reading speed between reading on screen and reading on paper. The RVE meta-analysis showed that reading on paper was better than reading on screen in terms of reading comprehension, and there were no significant differences between reading on paper and reading on screen in terms of reading speed. None of the moderators were significant at the 0.05 level. In the meanwhile, albeit not significant, examination of the p-values for the difference tests prior to 2013 and after 2013 respectively (not shown here) indicated that the magnitude of the difference in reading comprehension between paper and screen followed a diminishing trajectory. It was suggested that future meta-analyses include latest studies, and other potential moderators such as fonts, spacing, age and gender.

      et

      Don’t throw away your printed books: A meta-analysis on the effects of reading media on reading comprehension - ScienceDirect
      (article payant)
      https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1747938X18300101

      Highlights
      • Paper-based reading yields better comprehension outcomes than digital-based reading.
      • Reading time frame and text genre moderate the medium effect on comprehension.
      • The advantage of paper-based comprehension has increased over the years since 2000.

      Abstract
      With the increasing dominance of digital reading over paper reading, gaining understanding of the effects of the medium on reading comprehension has become critical. However, results from research comparing learning outcomes across printed and digital media are mixed, making conclusions difficult to reach. In the current meta-analysis, we examined research in recent years (2000–2017), comparing the reading of comparable texts on paper and on digital devices. We included studies with between-participants (n = 38) and within-participants designs (n = 16) involving 171,055 participants. Both designs yielded the same advantage of paper over digital reading (Hedge’s g = −0.21; dc = −0.21). Analyses revealed three significant moderators: (1) time frame: the paper-based reading advantage increased in time-constrained reading compared to self-paced reading; (2) text genre: the paper-based reading advantage was consistent across studies using informational texts, or a mix of informational and narrative texts, but not on those using only narrative texts; (3) publication year: the advantage of paper-based reading increased over the years. Theoretical and educational implications are discussed.

  • En cinquante ans, l’extraction de ressources a plus que triplé dans le monde
    https://www.liberation.fr/planete/2019/03/21/en-cinquante-ans-l-extraction-de-ressources-a-plus-que-triple-dans-le-mon

    Aujourd’hui, l’économie mondiale extrait 92 milliards de tonnes de #ressources_naturelles par an pour fonctionner, alors que ce chiffre n’était « que » de 27 milliards de tonnes en 1970. Nous utilisons ainsi 3,4 fois plus de matières qu’il y a cinquante ans à l’échelle du globe.

    Dans un rapport, le Groupe international d’experts sur les ressources (un groupe de scientifiques organisés sous l’égide de l’ONU Environnement pour travailler sur l’utilisation des ressources naturelles dans le monde) expose ces chiffres et met en garde.

    [...] Au total en 2017, le monde prélevait près de 44 milliards de tonnes de minéraux non métalliques (de sable, de gravier, d’argile), 24 milliards de tonnes de biomasse (notamment par l’agriculture), 15 milliards de tonnes de combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel, pourtant principale cause du changement climatique) et 9 milliards de tonnes de métaux pour satisfaire aux besoins de la production. Une répartition qui, selon les auteurs du rapport, témoigne de la place des #infrastructures dans le monde et de leur croissance dans les pays émergents.

  • Etats-Unis : « C’est l’ensemble du système des admissions à l’université qui est truqué » - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/03/15/etats-unis-c-est-l-ensemble-du-systeme-des-admissions-a-l-universite-qui-

    Inédit, ce scandale jette une lumière crue sur le processus d’admission ultra-compétitif dans les grandes universités du pays, avec des parents, même issus de la classe moyenne, prêts à des investissements financiers massifs, dans un pays où les inégalités ne cessent de se creuser. Il matérialise l’injustice de l’éducation supérieure d’élite et privée aux Etats-Unis, qui représente pour la classe moyenne un sacrifice financier considérable : 44 millions de jeunes Américains doivent rembourser de colossaux prêts étudiants, contractés pour régler des frais de scolarité toujours en augmentation (ils varient de 35 000 à 60 000 dollars par an pour les meilleures universités). La dette étudiante frise aujourd’hui les 1 500 milliards de dollars.

    • Campagne permanente des pharmas sur ce thème, qui oublie systématiquement qu’une des causes principales de ce marché frauduleux (et criminel) réside dans les prix inabordables des vrais produits.
      #brevets

  • Les #femmes dangereusement oubliées dans la conception des objets du quotidien - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/02/28/les-femmes-dangereusement-oubliees-dans-la-conception-des-objets-du-quoti


    Et ne parlons pas des #médicaments, eux aussi pratiquement exclusivement conçus et testé par et pour des hommes !

    Ces lacunes vont bien au-delà de l’inconfort. Exemple parlant : le matériel de chantier est lui aussi conçu autour du corps de l’homme. Les vêtements professionnels – harnais, lunettes de protection, masques anti-poussière, etc. – ne sont pas adaptés à la morphologie des femmes. Ces dernières ne profitent donc pas des mêmes conditions de sécurité. Taille des briques, des outils à mains ou des sacs de ciment sont eux aussi identiques, ne facilitant par la tâche des femmes devant les utiliser. Caroline Criado-Perez rapporte aussi un cas tragique où ce matériel inadapté a été fatal à une policière britannique. En 1997, elle a été poignardée et assassinée alors qu’elle pénétrait dans un appartement à l’aide d’un bélier hydraulique. Gênée par son gilet pare-balles, elle l’avait enlevé pour utiliser le bélier. Autre cas : une policière a dû en 1999 subir une réduction mammaire à cause des effets du port de son gilet. Malgré les plaintes déposées depuis vingt ans, les choses ont peu évolué. Beaucoup se plaignent du manque de place pour les seins, qui en plus de l’inconfort, fait remonter le gilet, laissant les femmes sans protection au niveau du ventre.

  • Contre ses citoyens, le Vietnam tisse sa Toile
    https://www.liberation.fr/planete/2019/02/25/contre-ses-citoyens-le-vietnam-tisse-sa-toile_1711569

    Depuis deux ans, la répression de Hanoi contre les voix dissidentes sur Internet s’est accentuée. Une tendance qui risque de se confirmer en 2019 avec l’entrée en vigueur d’une loi qui verrouille l’activité sur les réseaux sociaux, prisés par la population. Les uns sont convoqués et questionnés. Les autres sont arrêtés. Les derniers sont condamnés. Quand ils ne sont pas portés disparus. Ils sont blogueur, ouvrier, militant, journaliste, étudiant, vétéran de guerre, chauffeur, parfois même simple (...)

    #Facebook #activisme #surveillance #web

  • France to deliver 6 boats to the Libyan Coast Guard in June

    France’s Defense Minister, Florence Parly, announced on Saturday that her country will provide the Libyan Coast Guard with six equipped boats, which will arrive in June.

    The announcement came during Parly’s meeting with Prime Minister of the Tripoli-based Government of National Accord (GNA), Fayez Al-Sarraj, in the margins of the Munich Security Conference.

    The French minister also approved a program for training and equipping the Libyan Coast Guard, which Parly praised its successes in the face of the problems of illegal immigration.

    At the end of the meeting, Al-Sarraj invited the French minister to Libya in the context of consolidating relations between the two countries.

    http://www.addresslibya.com/en/archives/41690
    #Libye #externalisation #France #gardes-côtes_libyens #asile #migrations #frontières #contrôles_frontaliers #bateaux

    • La France fournit six bateaux à la garde-côtes libyenne

      PARIS, 21 février (Reuters) - La France va fournir au
      printemps prochain six embarcations rapides à la garde-côtes
      libyenne, engagée, avec la coopération de l’Union européenne,
      dans le contrôle controversé des flux de migrants tentant de
      traverser la Méditerranée.
      La ministre des Armées, Florence Parly, l’a annoncé au
      Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj le week-end dernier en
      marge de la Conférence sur la sécurité, à Munich, a-t-on appris
      auprès du ministère des Armées.
      « Il s’agit de six Zodiac Sillinger qui leur seront livrés
      par lots de deux au cours du printemps », a-t-on précisé à
      Reuters.
      La garde-côtes libyenne est sous le contrôle du gouvernement
      d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté
      internationale, que dirige Fayez el-Sarraj depuis mars 2016.
      Les ONG qui viennent en aide aux migrants dénoncent depuis
      des années la politique de « sous-traitance du contrôle de
      l’émigration » décidée par l’Union européenne en coopération avec
      Tripoli pour contenir l’afflux de migrants sur son sol.
      Dans un rapport publié en janvier dernier, Human Rights
      Watch (HRW) estime que le soutien, en équipements notamment,
      apporté par l’UE - et l’Italie en particulier - aux garde-côtes
      libyens contribue à la détention arbitraire et abusive de
      centaines de migrants et demandeurs d’asile interceptés en mer.
      Les Européens, souligne l’ONG, sont complices d’un
      « cauchemar sans fin », qui s’est accentué avec la fermeture des
      ports italiens et maltais aux ONG. Elle relève notamment la
      hausse des opérations de la garde-côtes libyenne dans les eaux
      internationales.

      (Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)

      https://www.boursorama.com/bourse/actualites/la-france-fournit-six-bateaux-a-la-garde-cotes-libyenne-87b5275928144323

    • Paris livre des bateaux à Tripoli pour contrer les migrants

      Les organisations humanitaires dénoncent la vulnérabilité croissante des migrants en Libye due à la montée en puissance des garde-côtes du pays.

      Dans un geste inédit, la France a annoncé « la cession » à la Libye de six bateaux « pour la marine libyenne », lors du point de presse hebdomadaire du ministère des armées, jeudi 21 février, sans autre précision.

      Le cabinet de la ministre Florence Parly a indiqué au Monde avoir communiqué cette décision à Faïez Sarraj, chef du gouvernement d’« accord national » – soutenu par la communauté internationale mais dont l’autorité se limite à la Tripolitaine (Ouest) – à l’occasion d’une entrevue, samedi 16 février, en marge de la conférence sur la sécurité de Munich.

      Selon Paris, ces hors-bord sont destinés à renforcer la flotte des gardes-côtes libyens, notamment en matière de lutte contre l’émigration clandestine et le terrorisme.

      Une telle initiative française sans précédent – l’Italie était jusque-là le seul Etat européen à équiper les gardes-côtes de Tripoli – ne devrait pas manquer de nourrir la controverse en raison des violences que subissent les migrants interceptés en mer avant d’être placés en détention dans la zone littorale par les forces libyennes.

      « Conditions de détentions abjectes pour les migrants »
      « Il s’agit d’un pas supplémentaire dans la coopération européenne avec la Libye pour renforcer le contrôle de sa frontière au prix de conditions de détentions abjectes pour les migrants », dénonce Michael Neuman, directeur d’études chez MSF-CRASH (Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires).
      Les six bateaux en passe d’être cédés à Tripoli sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites « Rafale », longues de douze mètres. L’entreprise Sillinger qui les construit doit d’abord les livrer à la marine française à Toulon en trois lots de deux entre mai et novembre. « Il s’agit de bateaux qui ont été commandés à Sillinger par la France et qui seront livrés à la marine française à Toulon, et que la France cédera ensuite à son homologue »,dit-on chez Sellinger.
      Ce chantier, spécialisé dans les semi-rigides à usage militaire, équipe notamment des forces spéciales. Les bateaux livrés à Tripoli ne seront toutefois dotés d’aucun accessoire particulier, outre un GPS et un radar. Ils ne seront notamment pas équipés de supports permettant aux Libyens d’y placer des armes lourdes type mortier ou canon. Ces embarcations pneumatiques sont vouées à faciliter le transfert et le débarquement des migrants interceptés en mer.

      Enrayer le flux de migrants et réfugiés
      La Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres, selon Flottes de combat, qui les attribue à la marine nationale. Avec son geste, la France apporte ainsi sa – modeste – pierre à une coopération jusque-là dominée par l’Italie, laquelle était engagée après de Tripoli en vertu d’un accord bilatéral remontant à 2008 sous le régime de Mouammar Kadhafi. La révolution de 2011, durant laquelle des bâtiments ont été endommagés, avait perturbé l’exécution de cet accord.
      Quatre patrouilleurs italiens ont finalement été livrés à Tripoli en février 2017 – neufs ou réparés – et le Parlement de Rome a ensuite débloqué, en août 2018, un train supplémentaire de douze patrouilleurs, dont l’un de 27 mètres a été mis à disposition deux mois plus tard.

      L’aide européenne, italienne en particulier, dont la formation du personnel des gardes-côtes libyens est un autre volet, a permis d’améliorer l’efficacité des interceptions de migrants en mer. Ajoutée à la fermeture des ports de débarquement en Italie ou à Malte, et aux entraves imposées aux activités des navires de sauvetage d’ONG, cette montée en puissance des gardes-côtes libyens a contribué à enrayer le flux de migrants et de réfugiés arrivant en Italie à partir de la Libye. Ces derniers n’ont été que de 23 370 en 2018, soit un effondrement de 80,5 % par rapport à 2017 et de 87,2 % par rapport à 2016.
      Violation systématique des droits humains
      Mais ces résultats statistiques comportent une face cachée dénoncée avec vigueur par les organisations humanitaires : la vulnérabilité croissante des migrants et réfugiés piégés dans le système de centres de détention libyens. « Les centres sont en état de surpopulation avec une moyenne de 1,5 m² par personne », déplore Julien Raickman, chef de mission Médecins sans frontières (MSF) en Libye. Selon un officiel libyen cité dans un rapport de Human Rights Watch (HRW) paru en janvier, le nombre de migrants et réfugiés détenus après avoir été « interceptés » s’était élevé à 8 672 à la mi-2018.

      Or ces centres de détention sont le théâtre de violation systématique des droits humains. Dans un rapport diffusé en décembre 2018, la mission des Nations unies pour la Libye (Manul) fait état de « torture et autres mauvais traitements, travail forcé, viols et violences sexuelles commis en toute impunité » par les gardes de ces établissements liés au gouvernement de Tripoli. Le document de l’ONU demande aux Européens d’assortir leur coopération avec la Libye en matière migratoire de « garanties de respect du droit humanitaire », soit une critique voilée de la tournure prise par cette même coopération.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/22/paris-livre-des-bateaux-a-tripoli-pour-contrer-les-migrants_5426590_3210.htm

    • Migrants : Paris cède six bateaux de garde-côtes à Tripoli

      Dans un geste inédit, la France a annoncé « la cession » à la Libye de six bateaux « pour la marine libyenne », lors du point presse hebdomadaire du ministère des armées, jeudi 21 février, sans autre précision. Le cabinet de la ministre, Florence Parly, a indiqué au Monde avoir communiqué cette décision à Faïez Sarraj, chef du gouvernement d’« union nationale » – soutenu par la communauté internationale mais dont l’autorité se limite à la Tripolitaine (ouest) – à l’occasion d’une entrevue, samedi 16 février, en marge de la conférence de Munich sur la sécurité.

      « Conditions de détentions abjectes pour les migrants »

      « Il s’agit d’un pas supplémentaire dans la coopération européenne avec la Libye pour renforcer le contrôle de sa frontière au prix de conditions de détentions abjectes pour les migrants », dénonce Michael Neuman, directeur d’études chez MSF-CRASH (Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires).

      Les six bateaux en passe d’être cédés à Tripoli sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites « Rafale », longues de douze mètres. L’entreprise Sillinger qui les construit doit d’abord les livrer à la marine française à Toulon en trois lots de deux entre mai et novembre. « Il s’agit de bateaux qui ont été commandés à Sillinger par la France et qui seront livrés à la marine française à Toulon, et que la France cédera ensuite à son homologue », dit-on chez Sellinger.

      Ce chantier, spécialisé dans les semi-rigides à usage militaire, équipe notamment des forces spéciales. Les bateaux livrés à Tripoli ne seront toutefois dotés d’aucun accessoire particulier, outre un GPS et un radar. Ils ne seront notamment pas équipés de supports permettant aux Libyens d’y placer des armes lourdes type mortier ou canon. Ces embarcations pneumatiques sont vouées à faciliter le transfert et le débarquement des migrants interceptés en mer.

      Enrayer le flux de migrants et réfugiés

      La Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres, selon Flottes de combat, qui les attribue à la marine nationale. Avec son geste, la France apporte ainsi sa – modeste – pierre à une coopération jusque-là dominée par l’Italie, laquelle était engagée après de Tripoli en vertu d’un accord bilatéral remontant à 2008 sous le régime de Mouammar Kadhafi. La révolution de 2011, durant laquelle des bâtiments ont été endommagés, avait perturbé l’exécution de cet accord.

      Quatre patrouilleurs italiens ont finalement été livrés à Tripoli en février 2017 – neufs ou réparés – et le Parlement de Rome a ensuite débloqué, en août 2018, un train supplémentaire de douze patrouilleurs, dont l’un de 27 mètres a été mis à disposition deux mois plus tard.

      L’aide européenne, italienne en particulier, dont la formation du personnel des gardes-côtes libyens est un autre volet, a permis d’améliorer l’efficacité des interceptions de migrants en mer. Ajoutée à la fermeture des ports de débarquement en Italie ou à Malte, et aux entraves imposées aux activités des navires de sauvetage d’ONG, cette montée en puissance des gardes-côtes libyens a contribué à enrayer le flux de migrants et de réfugiés arrivant en Italie à partir de la Libye. Ces derniers n’ont été que de 23 370 en 2018, soit un effondrement de 80,5 % par rapport à 2017 et de 87,2 % par rapport à 2016.

      Violation systématique des droits humains

      Mais ces résultats statistiques comportent une face cachée dénoncée avec vigueur par les organisations humanitaires : la vulnérabilité croissante des migrants et réfugiés piégés dans le système de centres de détention libyens. « Les centres sont en état de surpopulation avec une moyenne de 1,5 m² par personne », déplore Julien Raickman, chef de mission Médecins sans frontières (MSF) en Libye. Selon un officiel libyen cité dans un rapport de Human Rights Watch (HRW) paru en janvier, le nombre de migrants et réfugiés détenus après avoir été « interceptés » s’était élevé à 8 672 à la mi-2018.

      Or ces centres de détention sont le théâtre de violation systématique des droits humains. Dans un rapport diffusé en décembre 2018, la mission des Nations unies pour la Libye (Manul) fait état de « torture et autres mauvais traitements, travail forcé, viols et violences sexuelles commis en toute impunité » par les gardes de ces établissements liés au gouvernement de Tripoli. Le document de l’ONU demande aux Européens d’assortir leur coopération avec la Libye en matière migratoire de « garanties de respect du droit humanitaire », soit une critique voilée de la tournure prise par cette même coopération.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/22/paris-livre-des-bateaux-a-tripoli-pour-contrer-les-migrants_5426590_3210.htm

    • La France fournit six bateaux à la garde-côtes libyenne

      La France va fournir au printemps prochain six embarcations rapides à la garde-côtes libyenne, engagée, avec la coopération de l’Union européenne, dans le contrôle controversé des flux de migrants tentant de traverser la Méditerranée.

      La ministre des Armées, Florence Parly, l’a annoncé au Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj le week-end dernier en marge de la Conférence sur la sécurité, à Munich, a-t-on appris auprès du ministère des Armées.

      “Il s’agit de six #Zodiac_Sillinger qui leur seront livrés par lots de deux au cours du printemps”, a-t-on précisé à Reuters.

      La garde-côtes libyenne est sous le contrôle du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, que dirige Fayez el-Sarraj depuis mars 2016.

      Les ONG qui viennent en aide aux migrants dénoncent depuis des années la politique de “sous-traitance du contrôle de l’émigration” décidée par l’Union européenne en coopération avec Tripoli pour contenir l’afflux de migrants sur son sol.

      Dans un rapport publié en janvier dernier, Human Rights Watch (HRW) estime que le soutien, en équipements notamment, apporté par l’UE - et l’Italie en particulier - aux garde-côtes libyens contribue à la détention arbitraire et abusive de centaines de migrants et demandeurs d’asile interceptés en mer.

      Les Européens, souligne l’ONG, sont complices d’un “cauchemar sans fin”, qui s’est accentué avec la fermeture des ports italiens et maltais aux ONG. Elle relève notamment la hausse des opérations de la garde-côtes libyenne dans les eaux internationales.

      https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1QA1PG-OFRTP

    • La France offre des hors-bord aux Libyens pour bloquer les migrants

      Paris va livrer six bateaux à la marine libyenne, a confirmé, jeudi 21 janvier, le ministère des armées français. « Une scandaleuse nouvelle », selon Médecins sans frontières, alors que les garde-côtes de Tripoli jettent systématiquement leurs rescapés dans des centres de détention indignes.

      La France s’apprête à livrer des bateaux à la marine de Tripoli. Confirmée jeudi 21 février par le ministère des armées, l’information va faire bondir toutes les ONG qui se battent pour sauver des vies au large de la Libye. Ou plutôt, qui se battaient.

      Car ces derniers mois, les navires humanitaires se sont tous retrouvés, les uns après les autres, interdits ou empêchés de naviguer en Méditerranée centrale, à l’exception du Sea Eye (de retour depuis jeudi sur zone), pendant que les garde-côtes libyens, eux, voyaient leur capacité d’intervention exploser, eux qui ramènent leurs « rescapés » dans les centres de détention inhumains du régime.

      Leur « efficacité » s’est tant développée que le nombre d’arrivées dans les ports italiens a chuté de 80 % en 2018, et que la majorité des passagers tentant aujourd’hui la traversée sont interceptés par leurs « soins ».

      Depuis le début de l’année 2019, seuls 227 migrant(e)s ont ainsi posé le pied en Italie, d’après les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui souligne que les routes se sont déplacées (vers l’Espagne en particulier).

      Or, le combat s’annonce de plus en plus inégal. À ses frais, Paris vient en effet de commander six « embarcations rapides à coque semi-rigide », des hors-bord, auprès de l’entreprise Sillinger – un fabricant « français », précise le ministère des armées, d’un coup de clairon.

      Ces produits « devraient être livrés par lots de deux au printemps et à l’été prochains », selon le cabinet de la ministre interrogé par Mediapart, puis expédiés à Tripoli « au profit de la marine libyenne ». Le coût ? Encore mystérieux.

      Jusqu’ici, dans le soutien aux garde-côtes libyens (sur lesquels l’Union européenne s’appuie pour tenter de « verrouiller » la Méditerranée centrale), seule l’Italie s’était engagée jusqu’au point de fournir directement des embarcations.

      La France franchit donc le pas, alors que les ONG et le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies n’ont cessé de documenter, non seulement les agressions commises par les garde-côtes à l’encontre des migrants durant leurs opérations de « secours » en mer (voir la vidéo du New York Times ci-dessous), mais surtout l’ampleur des violences commises dans les centres de détention officiels du régime où les rescapés sont systématiquement jetés à leur débarquement, parfois torturés, sinon revendus par des gardiens corrompus aux réseaux de trafiquants.

      Vidéo du « New York Times » reprise par « Courrier international », sur la base d’images récupérées par un collectif de chercheurs (Forensic Architecture), montrant le « sauvetage » catastrophique opéré par des garde-côtes libyens en novembre 2017, avec des noyades à la clef, alors que les humanitaires du « Sea Watch » sont empêchés en partie d’intervenir. © New York Times
      Inédite, cette annonce a déjà fait réagir Médecins du monde, qui parle d’une « honte », de même que Médecins sans frontières (MSF), l’association qui affrétait l’Aquarius jusqu’au retrait de son pavillon (au côté de SOS Méditerranée), choquée par cette « scandaleuse nouvelle ».

      « La France fournit des moyens logistiques (…) destinés à refouler les réfugiés en violation du droit international », a dénoncé MSF jeudi soir, en référence aux conventions internationales qui imposent à tout marin amené à secourir une embarcation en détresse de conduire ses rescapés dans le « port sûr » le plus proche. Or, en Libye, rien n’est sûr, à part les traitements inhumains et la détention « arbitraire ».

      C’est la mission des Nations unies pour la Libye (Manul) qui le dit, dans un rapport publié en décembre après la visite d’une dizaine de centres de détention officiels : « Les migrants y subissent de fréquentes tortures et autres mauvais traitements », du « travail forcé », « des viols et autres formes de violences sexuelles perpétrés par des gardiens dépendant du ministère de l’intérieur en toute impunité. »

      Dans ses conclusions, la mission de l’ONU formulait donc cette recommandation, noir sur blanc, à l’adresse de l’Union européenne et de ses États membres (dont la France) : « Assurez-vous qu’aucun soutien ou aucune coopération avec les garde-côtes libyens ne contribue à ramener des migrants et des réfugiés rescapés en mer sur le territoire libyen. » On lit bien.

      Et on note que les auteurs parlent à la fois de « migrants » (sous-entendu « économiques ») et de « réfugiés », puisqu’une partie des hommes, des femmes et des enfants se lançant depuis les plages libyennes sont en effet éligibles au statut de réfugiés en Europe, en particulier parmi les Soudanais, les Érythréens, etc. Mais encore faut-il qu’ils puissent poser le pied, ou un dossier.

      Si le ministère des armées français a confirmé jeudi l’information, c’est qu’elle fuitait déjà dans les médias tripolitains depuis quelques jours, à la suite d’une rencontre entre Florence Parly et Fayez el-Sarraj, le premier ministre libyen à la tête du « gouvernement d’union nationale » qui tient la partie ouest du pays (en plein chaos), le 17 février dernier, en marge d’une conférence sur la sécurité réunissant le gotha mondial de la défense à Munich.

      Au passage, d’après certains médias libyens, la France aurait approuvé un programme bilatéral de formation et d’équipement des garde-côtes, mais le cabinet de Florence Parly n’en parle pas à ce stade, ni pour démentir, ni pour confirmer.

      D’après Le Monde, les six bateaux seront uniquement équipés d’un GPS et d’un radar, « pas de supports permettant d’y placer des armes lourdes type mortier ou canon »­ – rappelons que la Libye reste visée par un embargo sur les armes (même si l’Italien Matteo Salvini réclame sa levée à cor et à cri).

      À vrai dire, le ministère des armées ne précise jamais, dans ses réponses écrites aux journalistes, si les hors-bord iront effectivement aux « garde-côtes » (le mot ayant peut-être l’inconvénient d’incarner trop l’opération et d’évoquer des images de violences), se contentant de confirmer des livraisons à la « marine libyenne » – en compétition sur l’eau avec certains services du ministère de l’intérieur chargés des transferts dans les centres de détention et de leur gestion.

      Le ministère des armées français n’écrit pas non plus, d’ailleurs, que les bateaux serviront directement aux opérations de sauvetage en mer, préférant parler de « lutte contre l’immigration clandestine ».

      En la matière, la stratégie des Européens est limpide depuis déjà des années, à défaut d’être toujours explicite : aider la Libye à « fermer » la Méditerranée en musclant ses garde-côtes. Ainsi, à coups de millions d’euros, l’Union européenne finance la « formation » de ces derniers, non seulement aux droits de l’homme (comme Bruxelles le répète à l’envi), mais aussi à l’abordage de canots par exemple, pour « limiter les pertes humaines ».

      En prime, elle supporte le « renforcement des capacités opérationnelles » des garde-côtes, via l’équipement et l’entretien de navires (gilets, canots pneumatiques, appareils de communication, etc.), ou bien de bâtiments au sol (salles de contrôle terrestres, etc.).
      Enfin, elle a soutenu la création d’une « zone de recherche et de secours » (zone SAR dans le jargon) propre à la Libye, déclarée en toute discrétion cet été, et qui a permis à Tripoli d’élargir sa zone d’intervention en mer et de prendre, en quelque sorte, le contrôle d’opérations de sauvetage dont la coordination revenait jusqu’alors à l’Italie, facilitant ainsi l’éviction des navires d’ONG (lire notre enquête ici).

      Seule l’Italie, donc, avait poussé plus loin, livrant dès 2017 des navires à Tripoli. Et cet été encore, après « l’affaire de l’Aquarius », Matteo Salvini (le ministre de l’intérieur d’extrême droite) a promis que Rome allait ajouter douze patrouilleurs au tableau, soit une véritable flottille – livrée en partie depuis.

      Avec des hors-bord, la France semble rester une catégorie en dessous. Mais un humanitaire interrogé par Mediapart, qui connaît bien le terrain libyen, souligne que ces embarcations « semblent répondre à l’incapacité des garde-côtes libyens à aborder les petits bateaux [de migrants] en détresse ». Et d’ajouter : « Ils vont finalement piquer les techniques de l’Aquarius ou du Sea Watch. »

      Au ministère des armées, à Paris, on tient à rappeler que la France est aussi engagée, avec l’UE, dans les opérations Sophia (de lutte contre les trafics) et Frontex (contrôle des frontières extérieures), dont les navires militaires mobilisés en Méditerranée contribuent à sauver des vies. Et qui ont le droit, celles-ci, à un débarquement sur le sol de l’UE.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/220219/la-france-offre-des-hors-bord-aux-libyens-pour-bloquer-les-migrants

    • Libya to get six boats donated by France

      Libya will receive six boats donated by France later this year to enhance maritime security and combat illegal migration in the North African country.

      This is according to the French Ministry of Defence as reported by France’s Le Monde newspaper and comes after a meeting between French armed forces minister Florence Parly and Libyan Prime Minister Fayez Al-Sarraj.

      The 12 metre long semi-rigid boats are being acquired from France’s Sillinger and will be delivered in the second quarter of 2019.

      They will be used mainly to combat illegal migration from Libya.


      https://www.defenceweb.co.za/security/maritime-security/libya-to-get-six-boats-donated-by-france

    • Contre la fourniture de bateaux à la Libye : une #pétition

      Le gouvernement français a franchi un pas en s’engageant à fournir à la marine libyenne des bateaux destinés à pourchasser les exilé-e-s tentant la traversée de la Méditerranée vers l’Europe. Habitat et citoyenneté, La Roya citoyenne et la Ligue des Droits de l’Homme Nice et PACA lancent une pétition.

      L’implication de l’Italie pour que les autorités et parfois les milices libyennes empêchent les exilé-e-s d’atteindre l’Europe ne date pas de Salvini. La politique française qui suit la même orientation ne date pas de Macron. À commencer par le versant de cette politique qui consiste à faire pression sur l’Italie en bloquant la frontière franco-italienne et en augmentant les expulsions Dublin.

      Mais un pas est franchi quand à la suite du gouvernement italien le gouvernement français fournit à la Libye des bateaux qui serviront à pourchasser les exilé-e-s en mer pour les ramener vers les camps Libyens. Une chose est d’avoir habillé, chaussé, entraîné au tir l’assassin, une autre est de lui donner son arme.

      C’est la politique européenne, assumée par le gouvernement français qui y joue un rôle moteur : les exilé-e-s ne doivent quitter les camps libyens que pour être renvoyé-e-s dans leur pays d’origine par les soin de l’Organisation Internationale des Migrations, sous le nom de « retour volontaire », et pour une minorité qui aura la chance d’être choisie comme caution humanitaire, la réinstallation dans un pays occidental. Dans ce cadre, l’asile n’est plus un droit mais une charité à la discrétion des États - voire un argument de communication pour faire accepter un monde sans droits.

      Et qu’importe si les politiques migratoires européennes, l’argent qu’elles injectent et les jeux de pouvoir troubles auxquelles elles s’entremêlent entretiennent l’instabilité en Libye et poussent les exilé-e-s à continuer leur route vers l’Europe, alors qu’au temps de sa stabilité, la Libye, pays riche de son pétrole et peu peuplé, accueillait entre un million et demi et deux millions de travailleur-se-s immigré-e-s, dont une minorité songeait à continuer sa route vers l’Europe.

      Face à ce pas franchi, ces bateaux qui doivent être fournis pour retourner les exilé-e-s vers les camps, les traitements inhumains et dégradants, les viols, la torture, le travail forcé, une pétition a été initiée. N’hésitez pas à signer et à relayer :

      https://www.change.org/p/m-le-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-la-barbarie-permis-de-tuer-pas-en-

      https://blogs.mediapart.fr/philippe-wannesson/blog/040319/contre-la-fourniture-de-bateaux-la-libye-une-petition

    • La France offre des bateaux aux garde-côtes libyens malgré les abus

      L’aide française pourrait mener à de graves violations des droits humains.

      Personnes enchainées, battues, brûlées, écrasées, pendues la tête en bas, menacées, détenues dans des conditions abominables : les images diffusées récemment par la chaîne britannique Channel 4, montrant apparemment les actes de torture et les conditions inhumaines infligées aux migrants en Libye, sont insoutenables.

      Ce n’est pas que de l’horreur que l’on ressent face à ces images, mais aussi de la colère, car elles mettent en évidence une attitude cynique et insensible de la part de la France sur la question de la migration.

      Quelques jours avant la diffusion de ces images, la ministre de la Défense Florence Parly a annoncé que la France allait fournir six bateaux aux garde-côtes libyens. Les garde-côtes utiliseront ces embarcations pour renforcer leurs capacités d’interception des migrants tentant désespérément la traversée de Méditerranée et, s’ils les prennent, les placeront en détention arbitraire, illimitée et abusive.

      Depuis 2016, l’Union européenne a déversé des millions d’euros pour renforcer les garde-côtes libyens du Gouvernement d’Accord National, l’une des deux autorités concurrentes en Libye. De fait, l’augmentation des interceptions par les garde-côtes libyens, y compris dans les eaux internationales, combinée à l’obstruction des navires de sauvetage des ONG par l’Italie et Malte, a contribué à la surpopulation et à la détérioration des conditions sanitaires dans les centres de détention libyens.

      Si l’Italie a joué un rôle de premier plan dans le soutien matériel et technique à ces garde-côtes, la France s’apprête malheureusement à lui emboîter le pas.

      Cette décision est profondément hypocrite : en novembre 2017, Emmanuel Macron avait en effet fermement condamné les abus contre les migrants en Libye alors révélés par CNN, les qualifiant de « crimes contre l’humanité ». Depuis, les organisations humanitaires et de défense des droits humains n’ont eu de cesse d’alerter la présidence et le gouvernement français quant aux terribles abus commis dans les centres de détention. En janvier, un rapport de Human Rights Watch a montré que les programmes de l’UE destinés à améliorer les conditions dans ces centres n’ont eu que peu, voire aucun impact.

      Les efforts de l’UE pour empêcher les migrants de quitter la Libye vers l’Europe augmente significativement les risques que ces derniers soient exposés à une détention abusive. Fournir un soutien matériel aux garde-côtes libyens en toute connaissance de cause implique la responsabilité de la France dans de graves violations des droits humains.

      La France devrait suspendre la livraison de ses bateaux tant que les autorités libyennes n’auront pas mis fin à la détention arbitraire des migrants et aux exactions qu’ils subissent. Et plutôt que nourrir un cycle infernal d’abus, elle devrait se mobiliser avec d’autres Etats membres de l’UE pour maintenir les opérations de sauvetage en mer et permettre le désembarquement dans des ports sûrs pour les personnes vulnérables qui continueront de fuir les horreurs en Libye.

      https://www.hrw.org/fr/news/2019/03/13/la-france-offre-des-bateaux-aux-garde-cotes-libyens-malgre-les-abus

    • Les ONG en colère après la livraison par la France de six bateaux aux garde-côtes libyens

      Plusieurs ONG s’insurgent contre la livraison par Paris de six bateaux à la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine. Les défenseurs de la cause des migrants dénoncent l’hypocrisie de la France qui, selon eux, sous-traite à la Libye le contrôle des frontières et repousse loin du sol européen les candidats à l’asile.

      Amnesty International France, Human Right Watch (HRW), Médecins sans frontières (MSF)… De nombreuses ONG internationales ont dénoncé la livraison prochaine de six bateaux à la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine.

      « Nous avons écrit à la ministre des Armées et au ministre des Affaires étrangères pour les alerter sur les risques de cette coopération », a précisé Amnesty international, pour qui « la France engage sa responsabilité ». « Comment le gouvernement français a-t-il évalué ou va-t-il évaluer le risque que la livraison des six navires et les formations prévues puissent contribuer à la violation des droits fondamentaux des personnes réfugiées et migrantes interceptées en mer par les autorités libyennes ? », interroge la lettre dont l’AFP a eu connaissance.

      Six bateaux semi-rigides équipés de radar et de GPS

      Human Right Watch a également publié un communiqué pour exprimer son mécontentement. « Plutôt que nourrir un cycle infernal d’abus, [la France] devrait se mobiliser avec d’autres États membres de l’UE (Union européenne) pour maintenir les opérations de sauvetage en mer et permettre le désembarquement dans des ports sûrs ». MSF parle, de son côté, de « scandale » et s’inquiète que Paris puisse donner « les moyens logistique à la Libye de ramener [les migrants] dans cet enfer ».

      La ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé en février la livraison à la Libye de six navires dans le cadre du soutien français « aux efforts de la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine ».

      L’initiative de la France est inédite. Jusqu’à présent, seule l’Italie livrait des équipements aux garde-côtes libyens. Les bateaux livrés à Tripoli sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites « Rafale », longues de douze mètres. Elles seront équipées de radar et de GPS. Elles ne permettront pas aux Libyens d’y placer des armes lourdes (type canons).

      Ces bateaux devraient permettre d’intercepter plus facilement les migrants interceptés en mer.

      « Sous-traiter » le contrôle de l’émigration

      Pour les ONG qui viennent en aide aux migrants, ces livraisons participent moins à la lutte contre les traites d’êtres humains qu’à soutenir une politique de « sous-traitance du contrôle de l’émigration » décidée par l’Union européenne en coopération avec Tripoli. Le but : contenir l’afflux de migrants sur le sol libyen.

      Human Right Watch dénonce ainsi « l’hypocrisie » de Paris. « En novembre 2017, Emmanuel Macron avait en effet fermement condamné les abus contre les migrants en Libye alors révélés par CNN […] Fournir un soutien matériel aux garde-côtes libyens en toute connaissance de cause implique la responsabilité de la France dans de graves violations des droits humains. »

      En août dernier, le Parlement italien avait déjà voté un décret prévoyant de livrer dix zodiaques patrouilleurs et deux navires aux garde-côtes libyens pour lutter contre l’immigration illégale en Méditerranée. Selon Le Monde, la Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres.

      >> À relire sur InfoMigrants : en Libye, dans le centre de Zintan, des migrants sont morts de faim

      La garde-côte libyenne est sous le contrôle du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, que dirige Fayez el-Sarraj depuis mars 2016.

      Un accord a été signé en février 2017 entre l’Italie et la Libye afin de « juguler l’afflux de migrants illégaux ». Accord appuyé par les dirigeants de l’UE lors du sommet de Malte qui s’est tenu le même mois. Depuis, le gouvernement italien – avec l’aval de l’Union européenne (UE) - ont fourni aux garde-côtes libyens des bateaux, des formations et de l’aide pour patrouiller en Méditerranée et intercepter les migrants qui tentent de rejoindre l’Europe.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/15796/les-ong-en-colere-apres-la-livraison-par-la-france-de-six-bateaux-aux-

    • Questions à l’assemblée générale

      M. #Bastien_Lachaud interroge Mme la ministre des armées sur les graves crimes commis contre les migrants en Libye. En effet, depuis de nombreux mois la presse a fait connaître au monde le sort atroce que connaissent en Libye les migrantes, notamment d’Afrique subsaharienne. Des images des sévices de toute sorte qu’ils endurent ont fait le tour du monde. Il n’est pas possible que cette information ait échappé aux autorités françaises, qui disposent d’ailleurs de bien d’autres moyens pour en confirmer la véracité et l’ampleur. Ces crimes manifestes ne sont pas seulement le fait de groupes crapuleux et de trafiquants puisqu’ils sont perpétrés aussi dans des camps de Tripolitaine, région contrôlée par les autorités reconnues par la France. Malgré ces faits, le cabinet de la ministre des armées a annoncé le 22 février 2019 la cession par le Gouvernement de six bateaux français à la marine libyenne. Ce faisant, le Gouvernement se rend complice des traitements inhumains infligés aux migrantes dans la région. Il agit d’ailleurs conformément aux orientations de l’Union européenne qui confie à d’autres pays qu’à ses membres le soin de « gérer » les flux de personnes cherchant à gagner l’Europe tout en fermant les yeux sur les mauvais traitements odieux dont les migrantes sont victimes. Il souhaite donc apprendre de sa part si le Gouvernement a obtenu des garanties que les bateaux fournis par la France ne seront pas le moyen direct ou indirect de violations des droits humains et comment elle compte s’assurer que ces éventuelles garanties ne sont pas que des paroles en l’air.

      http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-17976QE.htm

    • Réfugiés : les dons de la France à la marine libyenne attaqués en #justice

      Huit associations ont attaqué en justice, jeudi 25 avril, la décision française de livrer des bateaux à la marine libyenne. Elles estiment que l’opération « contribuera à des violations caractérisées des droits fondamentaux » des migrants.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/250419/refugies-les-dons-de-la-france-la-marine-libyenne-attaques-en-justice?ongl

    • Des ONG attaquent la France pour empêcher la livraison de six navires aux garde-côtes libyens

      Huit associations, dont Amnesty international et Médecins sans frontières, déposent un recours contre la France, accusée de « faciliter la commission de violations graves des droits humains » en fournissant six navires militaires aux garde-côtes libyens.

      Amnesty international France, Médecins sans frontières, la Cimade, le Gisti et quatre autres associations ont décidé jeudi 25 avril d’attaquer l’État français en justice pour demander la suspension du transfert de plusieurs bateaux français à la marine libyenne. Ils accusent Paris de « complicité » dans des violations de droits de l’homme en rapport avec les violences subies par les migrants en Libye.

      La France s’était engagée fin février, par la voix de sa ministre des Armées Florence Parly, à fournir gratuitement six embarcations rapides aux garde-côtes libyens, chargés du contrôle des flux de migrants en Méditerranée. D’après Libération, deux des six navires français seront offerts à la Libye en juin par l’armée française.

      Des portes-mitraillettes en option

      Il s’agirait des modèles « 1200 Rafale », qui sont des Zodiac fabriqués par l’industriel français Sillinger. Ce sont des navires d’une douzaine de mètres de long capables de transporter 25 passagers. Ils sont aussi dotés de portes-mitraillettes à l’avant et à l’arrière en option, ce que dénonce Amnesty International, qui se demande pourquoi la France n’a pas fourni de simples modèles de sauvetage qui existent aussi dans le catalogue de ce spécialiste des navires légers à usage militaire.

      Les ONG plaignantes considèrent qu’"avec ce transfert de bateaux, la France facilite la commission de violations graves des droits humains".

      « Il y a de nombreux exemples qui montrent que les garde-côtes libyens traitent extrêmement mal les migrants, ne sont absolument pas respectueux des droits humains et d’autre part ils les renvoient vers l’enfer », dans des camps et centres de détention où ils subissent des « violations multiples », estime notamment Cécile Coudriou, la présidente d’Amnesty International France.

      Une nouvelle étape dans l’externalisation de la gestion des migrations

      Ce transfert de matériel entre Paris et la Libye, sans contrepartie monétaire, s’inscrit dans une stratégie d’externalisation de la gestion des flux migratoires par l’Union européenne. Il est le fait d’une décision bilatérale, souligne Amnesty. D’ailleurs l’annonce de ce don de six bateaux a été faite en présence du Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj mi-février en marge d’une conférence internationale.

      Au sein du gouvernement français, une source anonyme interrogée par Libération affirme toutefois que l’accord a été « conclu avec la marine, qui lutte contre tous types de trafics, pas avec les garde-côtes ».

      Si les bateaux sont livrés en juin, cette initiative française, sans précédent, marquerait un pas supplémentaire dans la coopération européenne avec la Libye. Jusqu’à présent, seule l’Italie fournissait des équipements aux garde-côtes libyens. En août dernier, le Parlement italien a voté un décret prévoyant de leur donner dix zodiaques patrouilleurs et deux navires pour lutter contre l’immigration illégale en Méditerranée. Selon Le Monde, la Libye disposerait déjà de huit vedettes rapides « grises » de seize mètres.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/16527/des-ong-attaquent-la-france-pour-empecher-la-livraison-de-six-navires-

    • Bateaux bientôt cédés à la Libye : des ONG demandent à la justice d’intervenir

      Le tribunal administratif de Paris doit se prononcer sur un #référé-suspension, à la demande de huit organisations non gouvernementales. Elles s’opposent à la cession, par la France, de six navires destinés à lutter contre l’immigration illégale.

      https://www.liberation.fr/france/2019/05/09/bateaux-bientot-cedes-a-la-libye-des-ong-demandent-a-la-justice-d-interve

    • La demande de suspension de la livraison de bateaux à la Libye rejetée

      Le Tribunal Administratif de Paris a rejeté aujourd’hui la demande de suspension de la livraison de six bateaux commandés par le Ministère des Armées français pour les offrir aux garde-côtes libyens. Il a considéré qu’il s’agit d’un acte directement lié à la conduite des relations extérieures du gouvernement français et sur lequel le juge administratif n’est pas en mesure d’effectuer de contrôle.

      Cette ordonnance du tribunal laisse donc libre cours à une décision du gouvernement français qui vise à renforcer l’interception par les garde-côtes libyens des réfugiés et migrants en mer Méditerranée, et à les renvoyer et maintenir en Libye à n’importe quel prix et en violation du droit international. « En s’enferrant dans cette politique, le gouvernement français se rend complice des violences extrêmes qui continuent d’être infligées aux réfugiés et migrants en Libye et qui sont aujourd’hui bien documentées » dénonce Michaël Neuman, Directeur d’études chez MSF. « Une fois ramenées en Libye, ces personnes sont ensuite plongées dans un système de violences, d’exploitation et de détention ».

      Aux côtés des sept autres organisations engagées dans cette action en justice, nous envisageons de nous pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat.

      https://www.msf.fr/communiques-presse/la-demande-de-suspension-de-la-livraison-de-bateaux-a-la-libye-rejetee

    • Guerre aux migrant·e·s : la justice française entérine la coopération de la France avec le gouvernement libyen

      A l’heure où la Libye est en proie à une nouvelle guerre civile, la France n’a pas hésité à annoncer la livraison de six bateaux pour lutter opportunément contre l’immigration « dite clandestine ». Le tribunal administratif de Paris, saisie par plusieurs associations dont Migreurop [1], n’y trouve rien à redire.

      Une fois de plus [2] , des juges s’abritent derrière le fait que l’acte de cession relève de la conduite des relations internationales de la France pour se déclarer incompétents à opérer un contrôle de légalité [3] .

      En livrant ces bateaux aux garde-côtes libyens, la responsabilité française est d’autant plus importante que la plupart des personnes interceptées en mer Méditerranée ont subi des exactions par lesdits garde-côtes [4]. La France se rend ainsi complice des violations des droits humains commis en Libye à l’encontre des exilé.e.s en donnant à ce pays des moyens logistiques supplémentaires pour lutter contre les migrations. Or, le gouvernement français ne peut ignorer la situation qui prévaut en Libye et les conséquences qu’aurait cette livraison sur la vie et la sécurité des personnes.

      Tout comme les autres États européens, la France endosse ici la politique sécuritaire et répressive menée par l’Union européenne depuis 25 ans, et sous-traite à des pays dits tiers l’exercice des pires violences étatiques à l’encontre des personnes exerçant leur droit à émigrer.

      Pour que cesse cette guerre aux migrant·e·s, nos organisations envisagent de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État.

      http://www.migreurop.org/article2920.html

    • Livraison de bateaux à la Libye : le juge se dérobe. L’#impunité pour les « actes de gouvernement », jusqu’à quand ?

      En février dernier, Florence Parly, ministre des Armées, a annoncé l’achat par la France de six embarcations rapides au profit de la marine libyenne pour faire face au « problème de l’immigration clandestine ». Il s’agit de donner aux garde-côtes les moyens d’intercepter en mer les migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée et de les ramener dans l’enfer de centres de détention où tous les témoignages nous rappellent qu’ils subissent les pires sévices. En fournissant aux autorités libyennes les moyens matériels de garder sous leur emprise celles et ceux qui cherchent protection en Europe, la France se fait donc complice du cycle de violations des droits humains commis dans ce pays.

      Pour s’y opposer, huit associations ont demandé au tribunal administratif puis à la cour administrative d’appel de Paris de suspendre l’exécution de la décision de livrer ces embarcations. Assurant une véritable immunité au gouvernement, ces juridictions se sont déclarées incompétentes pour contrôler une décision qui ne serait « pas détachable de la conduite des relations extérieures de la France » et relèverait par conséquent de la catégorie des « actes de gouvernement », que le juge administratif ne serait pas habilité à contrôler [1].

      Cette déclaration d’incompétence générale fondée sur la théorie des actes de gouvernement est inacceptable à un double titre. D’abord parce qu’elle met les décisions qui en relèvent hors d’atteinte de tout contrôle juridictionnel, même lorsque ces décisions peuvent entraîner ou favoriser, comme c’est le cas ici, la violation de droits fondamentaux et notamment du principe de non refoulement des demandeurs d’asile. Échappent de même à toute censure des décisions de livraison de matériels militaires prises sen méconnaissance flagrante des embargos décrétés tant par l’ONU que par l’Union européenne pour sanctionner la Libye. Ensuite parce la notion d’acte de gouvernement ne fait l’objet d’aucun encadrement légal, de sorte que les juges administratifs peuvent l’utiliser à leur guise pour se dérober à leur mission de contrôle sitôt que le gouvernement pourrait être mis en difficulté par la dénonciation d’une décision particulièrement choquante.

      De fait, ils ne s’en privent pas, notamment en matière de « conduite des relations extérieures de la France », comme l’ont révélé d’autres décisions d’incompétence récemment rendues sur le même fondement : celle, par exemple, rendue le 23 avril 2019 par le Conseil d’État refusant d’ordonner le rapatriement de ressortissantes françaises et de leurs enfants retenus en Syrie ; ou encore celle rendue par le tribunal administratif de Paris, le 9 mai dernier, dans la procédure dirigée contre les autorisations de sortie douanière délivrées par les autorités françaises pour des armes vendues à l’Arabie saoudite et qui, d’après les révélations des médias, sont utilisées contre des civils dans la guerre au Yémen.

      Le Conseil d’État belge n’a pas eu la même complaisance à l’égard du gouvernement : il a annulé le 14 juin dernier des licences d’exportations d’armes wallonnes vers l’Arabie saoudite, faute notamment d’un examen minutieux de la question des droits fondamentaux au royaume wahhabite. Il est temps que le juge administratif français se hisse au même niveau d’exigences et cesse de s’abriter derrière une théorie rétrograde pour refuser de sanctionner des décisions méconnaissant gravement les droits humains au prétexte qu’elles relèveraient de tractations avec des autorités étrangères.

      C’est pourquoi les organisations qui ont engagé le recours contre la livraison de bateaux à la Libye persistent dans leur procédure. A défaut de suspension de cette décision elles maintiennent leur demande d’annulation. Dans ce cadre, elles ont d’ores et déjà saisi la cour administrative d’appel de la question de la constitutionnalité du texte fondant l’incompétence du juge administratif en matière d’actes de gouvernement. Elles ne relâcheront pas leurs efforts pour qu’il soit mis fin à une impunité qui passe par pertes et profits les traitements inhumains, connus de tous, que les migrants subissent en Libye.

      https://www.gisti.org/spip.php?article6234

  • « Lorena », une histoire de violence conjugale
    https://www.liberation.fr/planete/2019/02/15/lorena-une-histoire-de-violence-conjugale_1703854

    Une série-documentaire coproduite par Jordan Peele (« Get Out »), disponible ce vendredi en streaming sur Amazon, aborde la question des violences conjugales aux Etats-Unis à travers le cas de Lorena Bobbitt, femme violée et battue surmédiatisée au début des années 90 après avoir émasculé son mari.

    « Lorena », une histoire de violence conjugale

    C’est une histoire qui débute comme un rêve américain. Nous sommes à la fin des années 80. Lorena, jeune manucure latino, rencontre John, engagé dans la marine, dans un bar de Virginie. Elle a grandi au Venezuela, son anglais n’est pas très assuré. Lui porte un uniforme et se bat pour son pays. Ils tombent sous le charme, se marient un an plus tard. Elle a 20 ans. Son mari, de deux ans son aîné, la décrit comme « douce » et « innocente ». Ils ont des allures de roi et reine de bal de promo. Les violences démarrent peu après la cérémonie. Pendant quatre ans, Lorena Bobbitt dit avoir été victime d’abus physiques (son mari la bat, l’étrangle), sexuels (il la force à avoir des rapports anaux, l’oblige à avorter) et psychologiques (il menace de la faire expulser du territoire).

    Une histoire de violences conjugales tristement banale qui se serait peut-être terminée par un entrefilet dans un journal local le jour où John aurait mis ses menaces à exécution et aurait tué sa femme. Le couple a pourtant été propulsé, en 1993, à la une des tabloïds du pays et vu son nom tourner en boucle sur les chaînes nationales. La nuit du 23 juin, Lorena Bobbitt, a commis « l’impardonnable » aux yeux du public américain. La jeune femme de 24 ans, après un nouveau viol conjugal, s’empare d’un couteau de cuisine et sectionne le pénis de son mari, alors qu’il est assoupi dans leur appartement de Manassas (Virginie), à quelques kilomètres de Washington DC. Elle s’enfuit avec, à la main, le phallus sectionné qu’elle jette par la fenêtre de sa voiture. L’organe, retrouvé dans une pelouse par la police, sera recousu au cours d’une opération de neuf heures – une prouesse qui vaudra même à John Bobbitt une brève carrière dans l’industrie pornographique.

    Le fait divers est relaté dans une série documentaire en quatre parties diffusée fin janvier au festival de Sundance et désormais disponible sur Amazon Prime Video, le service de streaming du géant du commerce en ligne. A la façon de la série Netflix Making a murderer, Lorena, réalisé par Joshua Rofé et coproduite par Jordan Peele (Get Out), donne la parole aux deux protagonistes et aux témoins de l’époque (policiers, médecins, voisins…), des interviews entrecoupées d’extraits du procès, diffusé en direct sur CNN en 1994.

    Plus qu’un fait divers

    Pourquoi revenir, un quart de siècle après, sur l’histoire du couple Bobbitt ? On se questionne, brièvement, lors du premier épisode, quand le documentaire flirte avec le cocasse, narrant sur la longueur l’ablation du membre viril (ce qui nous donne droit à une vision gore dont on aurait pu se passer) et sa quête (la police ira jusqu’à chercher dans le lave-vaisselle du couple pour le retrouver). Au fur et à mesure du visionnage, on réalise que Lorena raconte bien plus qu’un fait divers sordide. La série dépeint une société américaine dans laquelle la voix d’un homme mutilé a plus de valeur que celle de la femme qu’il a brutalisée pendant des années. Une société phallocentrée et phallocrate, dans laquelle les hommes ont le regard rivé sur leur entrejambe et un droit de vie ou de mort sur leur conjointe. « Elle a fait pire que de le tuer, elle a pris ce qui compte le plus pour un homme » , s’indigne sur un plateau télé l’un des frères du mari. Quand il menace d’assassiner sa belle-sœur pour se venger, le public l’ovationne. Cette-année là, plus de 2 000 femmes ont été tuées par leur partenaire aux Etats-Unis, sans que grand monde ne s’en émeuve.

    Décrite comme manipulatrice et impétueuse par la presse à scandale, Lorena Bobbitt devient aussi, à la manière de Jacqueline Sauvage en France, le symbole de l’épouse qui se rebelle face à son mari violent. La surmédiatisation du procès, au cours duquel la jeune femme fait le récit difficilement soutenable des abus subis, libère aussi la parole de celles, nombreuses, qui ont vécu des expériences similaires. « Quelqu’un a enfin fait ce que j’ai toujours voulu faire », dit une victime dans le documentaire. Face à l’afflux de témoignages, Lorena Bobbitt – innocentée par les jurés mais internée de force en hôpital psychiatrique – réalise qu’elle n’est pas seule. « Plus je parlais avec des victimes, plus je réalisais que les histoires étaient les mêmes que les miennes », explique celle qui dirige aujourd’hui une association caritative en Virginie. Désormais remariée, la quadragénaire n’est pas pour autant débarassée de son ex-mari. L’une des dernières séquences, glaçante, la montre assise devant les dizaines de lettres qu’il lui a envoyées ces dernières années, dans l’espoir de renouer. Reconnu coupable de violences contre deux autres compagnes, John Bobbitt n’a jamais été condamné pour celles dont son épouse l’accusait.

    #domination_masculine #violences #pénectomie #patriarcat #fraternité #pornographie #misogynie

    Le fait que ce violeur, harceleur, tortionnaire de femmes multirécidiviste aient eu une carrière dans le porno est à mon avis significatif. Voire aussi https://seenthis.net/messages/760513

  • (4) Au #Tchad, les #forces_françaises frappent aussi les #rebelles - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/02/04/au-tchad-les-forces-francaises-frappent-aussi-les-rebelles_1707408

    Dans le désert de l’Ennedi, des bombes de l’armée française ont été lâchées dimanche soir pour arrêter une colonne de 40 pick-up. Elles ne visaient pas une organisation jihadiste mais un groupe rebelle tchadien, l’Union des forces de la résistance (UFR), venu de Libye. « Ils sont entrés sur le territoire tchadien dans la nuit de jeudi à vendredi », précise le porte-parole de l’état-major français des armées, le colonel Patrik Steiger. Après que l’aviation nationale a échoué à stopper sa progression, N’Djamena a appelé Paris à la rescousse. Une patrouille de Mirage 2000 partie de la capitale tchadienne a effectué « deux séquences de tirs avant la tombée de la nuit » et « dispersé la colonne », affirme Patrik Steiger. En 2008, les troupes de l’UFR, dirigées par Timan Erdimi, un neveu du président Idriss Déby, étaient entrées à N’Djamena au terme d’un raid fulgurant mené depuis le Soudan voisin. Le régime avait réussi in extremis à repousser l’assaut rebelle.

    Depuis, les combattants de l’UFR « s’étaient installés dans le Sud libyen, profitant de l’absence d’autorité centrale et tissant des alliances changeantes avec les forces locales », explique un connaisseur de la région : « Ces derniers temps, le maréchal Haftar [maître de l’Est libyen, ndlr] a entrepris une opération de nettoyage du Sud libyen, ce qui a obligé l’UFR à chercher une base à l’intérieur du Tchad. »

    Les véhicules des rebelles ont été bombardés alors qu’ils se trouvaient à « 400 kilomètres à l’intérieur du territoire », ajoute Patrik Steiger. Se dirigeaient-ils vers le Darfour, au Soudan, qui a longtemps constitué une de leurs bases arrières ? Ou bien étaient-ils en mouvement vers N’Djamena ? « On progresse toujours, on est prêt à [affronter] tout ce qui va se placer devant nous, on n’a pas peur des frappes aériennes françaises », a indiqué Youssouf Hamid, porte-parole de l’UFR, interrogé au téléphone par l’Agence France-Presse.

    Le mandat de l’opération française « #Barkhane » au Sahel, dont le quartier général est installé à N’Djamena, est limité à la lutte antiterroriste. Pilonner un groupe armé d’opposants au régime d’Idriss Déby rentre difficilement dans ce cadre… « Les moyens de Barkhane ont été utilisés, mais ce n’est pas Barkhane, c’est la France qui a été sollicitée », nuance le porte-parole de l’état-major des armées.

  • Les biens européens des membres de l’organisation criminelle Izmaylovskaya - Похищение России
    http://rubakhin.org/?page_id=1054

    Je colle pour bookmark n’ai pas encore vérifié cette source mais l’enquête datée de 2016 YT à l’air fournie.
    Des avis ? @simplicissimus @reka ?

    Схемы, через которые в Европе проходили деньги, украденные у России, позволили бывшим мафиози захватить предприятия в нескольких странах ЕС, а также купить элитную недвижимость во Франции. Документы, представленные в фильме, находятся в открытом доступе на сайте rubakhin.org

    #lanceur_d'alerte
    #Makhmudov #Bokarev
    #mafia_russe
    #Izmaylovskaya
    #UGMK

    • https://www.liberation.fr/france/2019/01/31/contrat-russe-alexandre-benalla-rattrape-par-la-bande_1706702

      La société de sécurité privée dont il est le seul actionnaire, Mars, intéresserait aussi les enquêteurs. Selon Benalla, manifestement bien informé, elle serait visée par une discrète enquête de la brigade financière. Quelques semaines plus tôt, le 28 juin, la boîte a en effet reçu un étrange virement de 294 000 euros qui a mis en alerte Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy. Or ce versement correspond à la première tranche d’un contrat de sécurité signé avec un oligarque russe proche de Poutine, Iskander #Makhmudov, portant sur la sécurisation de ses biens immobiliers en France et de sa famille à Monaco. Un contrat d’autant plus compromettant qu’il aurait été négocié pour le compte de Benalla alors que ce dernier travaillait encore à l’Elysée. Toujours en charge de la sécurité de LREM, Vincent Crase aurait été sollicité pour permettre aux fonds russes d’arriver sur le compte de sa boîte. Pour les prestations elles-mêmes, Mars a fait appel aux services d’un sous-traitant, la société Velours, qui a touché 172 200 euros sur le premier versement.

    • L’auteur de la vidéo (février 2016) est Constantin Roubakhine (ou Konstatin Rubakhin)

      La Lituanie ouvre ses bras à l’opposition russe - Libération
      (article de mai 2016)
      https://www.liberation.fr/planete/2016/05/24/la-lituanie-ouvre-ses-bras-a-l-opposition-russe_1454897

      Dans les rues de Vilnius, on croise aussi Konstantin Rubakhin, exfiltré vers Vilnius en novembre 2013 grâce à des Lituaniens. Connu pour sa lutte contre l’exploitation du nickel dans la région de Voronej, il a échappé de justesse à la police russe.

      sa notice WP[ru] (je la reproduis ici pour disposer du traducteur…)
      Рубахин, Константин Викторович — Википедия
      https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%A0%D1%83%D0%B1%D0%B0%D1%85%D0%B8%D0%BD,_%D0%9A%D0%BE%D0%BD%D1%81%D

      Константин Викторович Рубахин (род. 9 июля 1975, Губкин) — российский поэт и общественный деятель.

      Биография
      Сын предпринимателя Виктора Емельяновича Рубахина, на рубеже 1990—2000-х гг. топ-менеджера Лебединского ГОКа, затем члена Совета директоров компании «Рудгормаш».

      Окончил факультет журналистики Воронежского университета (1997) и аспирантуру Санкт-Петербургского университета (кафедра социальной философии).

      С 2001 г. жил и работал в Москве как сотрудник аналитической редакции телеканала ОРТ, аналитического отдела Министерства транспорта Российской Федерации, политтехнолог, советник руководителей Росавиации и авиакомпании «Атлант-Союз». Был помощником народного депутата РФ Ильи Пономарёва.

      Общественная деятельность
      С 2012 г. лидер общественного движения «В защиту Хопра», выступавшего против сооружения Уральской горно-металлургической компанией никеледобывающего производства в Воронежской области.

      В 2014 г. бежал из России в Литву, затем перебрался в Латвию. Выступает с общественными расследованиями российской коррупции.

      sa page FB
      https://www.facebook.com/konstantin.rubakhin

    • La #mafia_d'Izmaïlovo est une #bratva, dite aussi #Izmaïlovskaya
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Izmaïlovskaya

      notice évidemment beaucoup plus détaillée en russe
      https://ru.wikipedia.org/wiki/Измайловская_организованная_преступная_группировка

      On y découvre ainsi un certain Alexandre Litvinenko, le transfuge assassiné au Polonium 210 en novembre 2006 dont les fonctions au FSB l’ont mis en relation et amené à collaborer avec la bratva d’Izmaïlovo sur laquelle il détenait certainement des informations précises…
      (traduction automatique très médiocre…)

      Александр Литвиненко – подполковник ФСБ, который в 1990-е служил в Центральном аппарате на Лубянке в подразделении по борьбе с организованной преступностью. Эмигрировал в Англию, где был убит в 2006 году. По данным Литвиненко, в середине 1990-х ФСБ оказала большую помощь кадрами, техникой и оружием ЧОПу «Стелс», который работал при измайловской ОПГ. Поддержка «Стелсу» была оказана по решению самого Коржакова, начальника охраны Ельцина, под предлогом того, что ЧОП будет использоваться для оперативных целей ФСБ, для борьбы с преступностью. Поддержка измайловской ОПГ со стороны ФСБ заключалась не только в том, что шеф контрразведки ФСБ сливал им информацию, «чтобы эффективнее осуществлять вымогательство». По данным Литвиненко, в ЧОПе «Стелс», собрали бывших бойцов спецназа, специалистов по наружному наблюдению, личной охране. Они образовали мощное боевое подразделение, численность которого доходила до 600 человек. Ни одна из бандитских группировок в России ничего подобного не имела. История с ЧОПом «Стелс», раскрытая Литвиненко показательна. По сути она говорит о том, что подольско-измайловская ОПГ– порождение спецслужб и людей из окружения Ельцина-Коржакова.

    • @simplicissimus #merci pour tes recherches.
      Les journalistes préfèrent nous abreuver de la perquisition de Médiapart alors que l’organisation criminelle Izmaïlovskaya s’est installée confortablement en France.
      Attends Manu, j’ai une question, c’est les gilets jaunes ou les complets noirs qui sont en accointance avec la mafia russe ?

      #macron_t'es_fini

    • Oui, dans mes recherches, j’ai vu d’ailleurs avec étonnement que RFI (pas RT, ni Sputnik, hein) titrait ainsi son article sur les révélations de Mediapart : les relations entre l’ex-conseiller de Macron et Makhmoudov
      le reste y figure aussi, plus bas.
      (bon, c’est la version en russe de RFI,…)
      Mediapart опубликовал новое расследование о связях экс-советника Макрона с Махмудовым - ФРАНЦИЯ - RFI
      http://ru.rfi.fr/frantsiya/20190202-mediapart-opublikoval-novoe-rassledovanie-o-svyazyakh-eks-sovetnika-

      Александр Беналла и Эмманюэль Макрон в апреле 2018 года

      REUTERS/Gonzalo Fuentes

      Mediapart опубликовал новое расследование о связях экс-советника Макрона с Махмудовым - ФРАНЦИЯ - RFI

      Издание Mediapart публикует расследование, подтверждающее связи Александра Беналлы, бывшего сотрудника Елисейского дворца, приближенного к президенту Макрону, и Искандера Махмудова, российского олигарха, которого Mediapart называет близким к Владимиру Путину.

      Mediapart публикует запись переговоров 27-летнего Александра Беналлы, бывшего сотрудника Елисейского дворца, и Венсана Краза, бывшего начальника службы безопасности партии «Вперед, Республика!».

      Речь идет о разговоре, произошедшем 26 июля 2018 года. Оба его участника, Александр Беналла и Венсан Краз, находились в это время под следствием по делу об избиении участников первомайской демонстрации в Париже и не имели права встречаться.

  • Venezuela : la cohésion de l’UE se fracasse sur le cas Caracas - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/02/03/venezuela-la-cohesion-de-l-ue-se-fracasse-sur-le-cas-caracas_1707220

    La décision prise par une #minorité des 28 pays membres de l’#UE marque une rupture. Jusqu’à présent, toutes les prises de position sur la crise vénézuélienne relevaient du #consensus. Il s’agissait de #sanctions économiques contre un régime accusé de ne pas respecter le jeu démocratique en muselant l’opposition, ou de gel des avoirs bancaires de personnalités soupçonnées de corruption ou de malversations. Désormais, l’#Europe, sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres enjeux de politique étrangère, est désunie. D’un côté, la #bande_des_six qu’on peut comparer au #groupe_de_Lima, qui réunit les pays d’Amérique latine proches de la #diplomatie des #Etats-Unis.

    De l’autre, des Etats qui privilégient le principe de #non-ingérence, [...]

  • Il manque 80 millions de femmes en Chine et en Inde, estime Human Rights Watch
    https://www.liberation.fr/planete/2019/01/19/il-manque-80-millions-de-femmes-en-chine-et-en-inde-estime-human-rights-w

    #viol #misogynie #hommerie

    A eux seuls, les deux pays les plus peuplés du monde comptent ainsi un trop-plein d’hommes, avec pour corollaire une « pénurie de femmes mariées », explique Heather Barr. Derrière ces termes un peu barbares se cache une amère réalité, celle des atroces méthodes auxquelles recourent certains hommes pour parvenir à conclure un mariage (forcé) et assurer leur descendance. Dans les Etats en conflit du Kachin et du Shan, au nord de la Birmanie, par exemple, des trafiquants attirent parfois les jeunes femmes en leur faisant miroiter une vie fantasmée en Chine, où elles seront finalement rachetées entre 3 000 et 13 000 dollars (selon l’âge et l’apparence) par des familles en quête d’une épouse pour leur fils.

    « Une fois achetées, ces femmes et filles sont généralement enfermées dans une pièce et violées de manière répétée, afin de les mettre enceinte rapidement pour qu’elles puissent donner un bébé à la famille. Après avoir accouché, certaines sont autorisées à repartir, mais contraintes de laisser leurs enfants derrière elles », dénonce Heather Barr, qui s’appuie sur les investigations d’Human Rights Watch. Si l’avortement sélectif est en principe interdit en Inde et en Chine, il est difficilement détectable et encore fréquemment pratiqué, empêchant la résorption du déséquilibre hommes-femmes. Ces deux pays, « et d’autres touchés, doivent agir de toute urgence pour atténuer les effets du déclin du nombre de femmes, et examiner attentivement les conséquences de cette pénurie, y compris en relation avec la traite et les violences à l’égard des femmes », écrit-elle.

  • Au #Ghana, avec les #damnés du « Sodome et Ghomorre » électronique - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/01/09/au-ghana-avec-les-damnes-du-sodome-et-ghomorre-electronique_1701925
    #numerique #pollution #dechets #hardware

    Ils brûlent les #câbles et les #déchets pour en récupérer du cuivre et d’autres métaux. Une combustion qui pollue les sols. Selon un rapport publié en 2013 par l’ONG américaine Blacksmith Institute, Agbogbloshie est désormais le lieu le plus pollué au monde… devant Tchernobyl. #Cadmium, #plomb, #mercure et #arsenic sont durablement présents dans les sols d’#Agbogbloshie, parfois à des niveaux 100 fois supérieurs aux seuils autorisés.

    Bœufs et moutons faméliques
    A proximité des lieux de combustion, la chaleur est insoutenable. La fumée âcre charrie des émanations toxiques. Les travailleurs tentent de s’en prémunir en mettant un linge devant leur nez. Mince rempart. « Je sens la fumée entrer dans mes poumons et j’ai régulièrement mal à la gorge », souffle Thomas, 18 ans, qui travaille dans la décharge depuis plus de cinq ans. Faute de protection, la plupart des « #salvagers » souffrent de brûlures, lésions oculaires, problèmes respiratoires chroniques. Certains développent également rapidement des cancers. « Je souffre de chaleur la nuit, j’ai du mal à respirer et je tousse souvent », dit Devit de sa voix rauque. A 36 ans, il fait figure de doyen à Agbogbloshie, après y avoir passé plus d’une dizaine d’années. Les visages, les mains, les vêtements des forçats sont couverts d’une épaisse poussière. Les traits sont tirés. La plupart des « salvagers » ont commencé à travailler dans le camp à l’âge de 10 ans. Ils errent dans le camp avec une ficelle au bout de laquelle pend un aimant pour récupérer quelques grammes de métal pour un gain de quelques centimes. « C’est vraiment l’enfer, résume Ibrahim, 26 ans. Mais il est difficile de trouver du travail à #Accra. Même si cela est mauvais pour la santé, je n’ai pas le choix. » Alors il continue de tenter de survivre dans un environnement hypertoxique.