En cette fête du Grand Pardon, l’occupation signifie ne jamais être forcé de s’excuser

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  • En cette fête du Grand Pardon, l’occupation signifie ne jamais être forcé de s’excuser
    Middle East Eye | Gideon Levy | 19 septembre 2018
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinions/en-cette-f-te-du-grand-pardon-l-occupation-signifie-ne-jamais-tre-for

    Dans la tradition juive, Yom Kippour conclut les dix jours de pénitence.

    Le judaïsme considère que, au moment de la rédaction de cet article, Dieu examine qui vivra et qui mourra au cours de l’année à venir à la lumière de leurs actes au cours de l’année écoulé. Les juifs se repentent de leurs péchés qui transgressent leurs obligations envers Dieu et implorent Dieu de leur pardonner.

    Cependant, concernant leurs péchés contre leurs semblables, le chemin du pardon de Dieu est différent. La Mishna [Code de la loi juive dans le Talmud] dit que pour de tels péchés, Dieu ne pardonne pas à Yom Kippour, à moins que l’on ait d’abord cherché et obtenu le pardon de ceux contre qui on a péché.

    Ce sont des jours particulièrement sacrés en Israël, et l’atmosphère parmi les fidèles est imprégnée d’une sorte de crainte alors que le jugement de Dieu approche. Toutefois, presque personne en Israël ne s’arrête un instant pour demander le plus grand des pardons – pardon que leur pays aurait dû demander il y a 70 ans, le lendemain de la Nakba, la catastrophe infligée au peuple palestinien par Israël. Plus encore depuis 51 ans, jour après jour, heure par heure, pendant toute la période d’occupation après 1967.

    Israël n’a pas encore commencé le processus crucial d’ouverture d’un nouveau chapitre ; Israël n’a pas encore tourné la moindre page dans sa quête d’expiation – pas demandé le pardon des occupés envers l’occupant, des conquis envers le conquérant, des emprisonnés envers le geôlier, de la victime envers le voleur – et pourtant, sans cela, rien ne se passera. (...)