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  • Quatremer remet en place la CIJ | Libé | 24.03.24

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/la-qualification-de-genocide-a-gaza-une-accusation-de-trop-20240324_KIQO7

    j’en suis resté bibi. Et Libé accepte de publier ça...

    par Jean Quatremer
    publié le 24 mars 2024 à 20h31

    Le Hamas, à défaut de remporter la guerre sur le terrain, est en passe de l’emporter sur le plan idéologique en imposant son récit sur un prétendu génocide qui serait en cours à Gaza. C’est vrai dans le « Sud global », c’est vrai au sein d’une partie de la gauche occidentale et française. Ainsi, vendredi, à Riom (Puy-de-Dôme), Jean-Luc Mélenchon, le patron de LFI, a dénoncé, encore une fois, la « politique méthodique et organisée de génocide » qui serait en cours. L’horreur de ce qui s’y passe est indiscutable. La nécessité que cela cesse au plus vite évidente. Mais la qualification de génocide, est, elle, hautement contestable. Il ne s’agit pas de nier la gravité de la situation mais l’utilisation de ce terme, qui a un sens juridique précis, vise à délégitimer Israël, dont l’existence est en grande partie fondée sur la Shoah – qui a causé la mort d’environ 6 millions de Juifs d’Europe entre 1939 et 1945 – en l’accusant d’une barbarie équivalente à celle des nazis. Le piège dans lequel tombe une partie des opinions publiques et des Etats qui font leur ce récit est terrifiant, car le Hamas ne veut pas seulement en terminer avec un régime politique, mais veut l’anéantissement d’un pays et de sa population.

    Le Hamas il est un peu à la ramasse, s’il veut anéantir Israël.

  • Guerre Hamas-Israël : le ramadan, date butoir pour une offensive contre Rafah
    Publié le 19/02/2024
    https://www.lepoint.fr/monde/guerre-hamas-israel-le-ramadan-date-butoir-pour-une-offensive-contre-rafah-1

    Une déclaration en forme d’ultimatum. Malgré des pressions internationales, Israël a annoncé une offensive contre Rafah si les otages israéliens détenus à Gaza n’étaient pas libérés d’ici au début du ramadan. Alors que les espoirs de trêve s’éloignent, une partie de la communauté internationale s’inquiète des retombées qu’une opération militaire aurait pour la population civile vivant dans des conditions souvent précaires à Rafah, située à la frontière de l’Égypte.

    « Si, d’ici au ramadan, les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région de Rafah », a déclaré dimanche à Jérusalem le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benyamin Netanyahou. « Le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages, et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan », a ajouté l’ex-chef de l’armée. Le ramadan, le mois saint des musulmans, doit commencer autour du 10 mars. (...)

    #Rafah

  • L’#écriture_inclusive par-delà le #point_médian

    La #langue_inclusive est l’objet de vives polémiques, mais aussi de travaux scientifiques qui montrent que son usage s’avère efficace pour réduire certains #stéréotypes induits par l’usage systématique du #masculin_neutre.

    Où sont les femmes dans une langue où le #genre_masculin peut désigner à la fois le #masculin et le #neutre_générique_universel ? En effet, si vous lisez ici : « Les chercheurs s’intéressent aux discriminations de genre », comprenez-vous « chercheurs » en tant que « les hommes qui contribuent à la recherche » ou comme « les personnes qui contribuent à la recherche » ? Impossible de trancher.

    Sharon Peperkamp, chercheuse au sein du Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique1 explique : « Il existe une #asymétrie_linguistique en #français où le genre masculin est ambigu et peut être interprété de deux manières, soit comme générique – incluant des personnes de tous genres, soit comme spécifique, incluant uniquement des hommes. Or, on sait depuis longtemps que ce phénomène peut induire un #biais_masculin qui peut avoir a des conséquences sur les #représentations. » Partant de ce postulat que les usages langagiers participent aux #représentations_sociales, les psycholinguistes ont voulu vérifier dans quelle mesure une modification contrôlée de ces usages, notamment par le recours à des tournures dites « inclusives », pouvait affecter certains #stéréotypes_de_genre.

    L’#inclusivité, la #langue_française connaît déjà !

    Un large mouvement a été engagé il y a déjà plusieurs décennies pour reféminiser les usages de langue et la rendre plus égalitaire, à travers l’usage de ce qu’on qualifie aujourd’hui d’ « écriture inclusive ». Mais cette dernière fait #polémique. Des #controverses qui se sont invitées jusqu’au Sénat : le mercredi 25 octobre 2023, la Commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport a adopté la proposition de loi visant à interdire l’usage de l’écriture inclusive (https://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl21-404.html). Les parlementaires ont en effet estimé « que l’impossibilité de transcrire à l’oral les textes recourant à ce type de graphie gêne la lecture comme la prononciation, et par conséquent les apprentissages ». Jugeant, en outre, que « l’écriture inclusive constitue, plus généralement, une #menace pour la langue française ». Cependant, si tous les regards sont tournés vers l’#écrit et plus précisément vers le point médian, cet aspect-là ne constitue qu’une infirme partie des nombreuses #stratégies_linguistiques proposées pour rendre la langue moins sexiste, tant à l’oral qu’à l’écrit.

    Dans son guide (https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/guide_egacom_sans_stereotypes-2022-versionpublique-min-2.p) « Pour une communication publique sans stéréotype de sexe », publié en 2022, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) définit ainsi le #langage_égalitaire (ou non sexiste, ou inclusif) comme « l’ensemble des attentions discursives, c’est-à-dire lexicales, syntaxiques et graphiques qui permettent d’assurer une #égalité de représentation des individus ». Il signale que « cet ensemble est trop souvent réduit à l’expression “écriture inclusive”, qui s’est imposée dans le débat public mais qui ne devrait concerner que les éléments relevant de l’écriture (notamment les abréviations) ». Nous adopterons donc ici l’expression « langage inclusif » ou « langue inclusive » pour désigner les usages oraux et écrits qui permettent d’exploiter les ressources linguistiques à notre disposition pour noter les différents genres.

    « Ce n’est pas la langue française qui est sexiste, ce sont ses locuteurs et locutrices. Qui ne sont pas responsables de ce qu’on leur a mis dans la tête, mais de ce qu’elles et ils en font », affirme Éliane Viennot, professeure émérite de littérature. Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est que l’on reféminise la langue. On ne la féminise pas, on la reféminise parce qu’elle a été masculinisée. En fait, il s’agit de la faire fonctionner comme elle sait faire. Tous les noms féminins de métiers, de fonctions sont là depuis toujours – sauf évidemment s’ils correspondent à des activités nouvelles. »

    Et de poursuivre : « Les #accords_égalitaires sont là. Depuis le latin, nous savons faire des #accords_de_proximité ou des #accords_de_majorité. Nous savons utiliser d’autres termes pour parler de l’humanité que le mot “homme”. Nous savons faire des #doublets – il y en a plein les textes anciens, notamment les textes réglementaires. C’est une question de #justesse, ce n’est pas une question de #féminisme. Nos ancêtres n’étaient pas plus féministes que nous ; simplement, ils utilisaient leur langue comme elle s’est faite, comme elle est conçue pour le faire ».

    Le langage inclusif en pratique

    De fait, le français met à notre disposition différentes #stratégies permettant une meilleure représentation des femmes et des minorités de genre dans ses usages. Il est possible de distinguer deux types de stratégies.

    D’une part, les stratégies dites « neutralisantes ». « Il s’agit, non pas d’utiliser du neutre tel qu’il est présent dans la langue aujourd’hui – puisque ce neutre est pensé comme masculin, mais de retrouver du #neutre, de retrouver du commun », expose Eliane Viennot. Cela passe notamment par le recours à des #termes_épicènes, c’est-à-dire des termes qui ne varient pas en fonction du genre comme « scientifique », « architecte », « artiste »… ou encore le pronom « #iel » qui est employé pour définir une personne quel que soit son genre (« les architectes ont reçu des appels à projet auxquels #iels peuvent répondre »).

    Cela passe aussi par l’usage de #mots_génériques tels que « personnes » ou « individus ». Également par des formules englobantes avec des #singuliers_collectifs : « l’équipe » (plutôt que « les salariés »), « l’orchestre » (plutôt que « les musiciens »), « la population étudiante » (plutôt que « les étudiants »), « bonjour tout le monde » (plutôt que « bonjour à tous »). Ou encore par des tournures en apostrophe (« Vous qui lisez cet article » au lieu de « Chers lecteurs ») et autres reformulations, avec, par exemple, le recours à des formulations passives : « L’accès à la bibliothèque est libre » plutôt que « Les utilisateurs ont librement accès à la bibliothèque »).

    D’autre part, les stratégies dites « féminisantes », qui reposent notamment sur la #féminisation des noms de métiers, de fonctions et de qualités : « professeur » = « professeure » ; « Madame le directeur » = « Madame la directrice » ; « L’écrivain Virginie Despentes » = « L’écrivaine Virginie Despentes ». Autre exemple, la #double_flexion, également appelée « #doublet », qui consiste à décliner à la fois au féminin et au masculin les mots : « les lecteurs de cet article » = « les lecteurs et les lectrices de cet article » ; « les auditeurs peuvent nous écrire à cette adresse » = « les auditeurs et les auditrices peuvent nous écrire à écrire à cette adresse ».

    Ces #stratégies_féminisantes englobent aussi les points médians (préférés aux barres obliques et aux parenthèses), qui sont des abréviations de la double flexion : « les lecteur·ices de cet article » ; « Les auditeur·ices », etc. À l’oral, à l’instar des abréviations comme « Dr » ou « Mme » que tout le monde lit « docteur » et « madame », ces termes se prononcent simplement « les lecteurs et les lectrices » ou les « auditeurs et les auditrices » (plus rarement « les lecteurices » ; « les auditeurices »).

    On y trouve également des modalités d’#accords_grammaticaux qui permettent de bannir la règle selon laquelle « #le_masculin_l’emporte_sur_le_féminin ». Les accords de proximité, ou #accords_de_voisinage, qui consistent en l’accord de l’adjectif, du déterminant et/ou du participe passé en genre avec le nom qui se situe au plus proche et qu’il qualifie. Par exemple : « Les auditeurs et les auditrices sont priées d’écrire à cette adresse » ; « Les policiers et les policières sont prêtes à intervenir ». Et les accords de majorité, qui consistent à accorder l’adjectif, le déterminant et/ou le participe passé avec le terme qui exprime le plus grand nombre, par exemple : « Les éditrices et l’écrivain se sont mises d’accord sur le titre du livre ».

    Si le recours à ces différentes stratégies constitue un marqueur social et culturel pour le ou la locutrice, il est loin de ne relever que de la simple posture et produit des effets concrets qui font l’objet de nombreux travaux de recherche.

    Pour le cerveau, le masculin n’est pas neutre

    Des psycholinguistes se sont ainsi penchés sur les différences entre usage du masculin générique, des formules neutralisantes et des formulations féminisantes comme l’usage d’un pronom ou d’un article féminin et la double flexion pour dire les noms de métiers et de fonctions.

    C’est notamment le cas de Sharon Peperkamp2 : « Nous avons fait lire à nos sujets un court texte portant sur un rassemblement professionnel et leur avons demandé d’estimer le pourcentage d’hommes et de femmes présents à ce rassemblement. Lorsqu’il s’agissait d’une profession non stéréotypée – c’est-à-dire exercée de manière égale par des hommes et des femmes – et lorsque nous avions recours au masculin dit “générique”, les sujets sous-estimaient la proportion de femmes dans le rassemblement. En revanche, lorsque nous utilisions une double flexion, les sujets estimaient un ratio correspondant au ratio effectif dans la société. »

    La chercheuse poursuit : « Lorsqu’il s’agissait d’une profession stéréotypiquement masculine, et que la double flexion était utilisée, la proportion de femmes par rapport à la réalité était en revanche surestimée. » Pour cette psycholinguiste, ces résultats confirment que « il est faux de dire que le langage inclusif ne sert à rien. Il permet au contraire de donner un vrai boost à la visibilité des femmes et permet d’attirer davantage d’entre elles dans des filières supposées masculines. » Elle rappelle, en outre, que des études ont montré que les femmes sont davantage susceptibles de postuler à des #annonces_d’emploi dans lesquelles l’écriture inclusive est utilisée.

    De son côté, Heather Burnett, chercheuse CNRS au Laboratoire de linguistique formelle3, a travaillé sur les différences de représentation engendrées par l’usage d’un article au masculin dit « générique » et d’un article au féminin sur les noms de métier épicènes4 : « L’usage du masculin générique, supposé neutre, engendre un biais masculin. Alors, le masculin est interprété comme référant aux hommes. » Par exemple, « le journaliste » est compris comme un homme exerçant la profession de journaliste.

    C’est aussi ce qu’ont mis en évidence, dans une étude parue en septembre 20235, les psycholinguistes Elsa Spinelli, Jean-Pierre Chevrot et Léo Varnet6. Ce dernier expose : « Nous avons utilisé un protocole expérimental permettant de détecter des différences fines concernant le temps de réponse du cerveau pour traiter le genre des mots. Lorsqu’un nom épicène non stéréotypé est utilisé avec un article également épicène (par exemple “l’otage”ou “l’adulte”), les participants ont largement tendance à l’interpréter comme masculin. Autrement dit, notre cerveau n’interprète pas le masculin comme neutre ». Suivant le même protocole, l’équipe s’est ensuite penchée sur l’usage du point médian. Pour Léo Varnet, les conclusions sont très claires : « L’usage du point médian permet de supprimer le biais de représentation vers le masculin. »

    On constate par ailleurs que l’écriture inclusive peut parfois rallonger le temps de #lecture. Ce qui est normal pour Heather Burnett : « Les mots les plus courts et les plus fréquents sont simplement lus plus rapidement ». De son côté, Léo Varlet souligne que si le point médian ralentit un peu la lecture au début d’un article, les sujets s’adaptent et retrouvent rapidement leur rythme de lecture habituel.

    Ces travaux, les tout premiers s’appuyant sur des expériences contrôlées de psycholinguistique et menés avec des sujets francophones, n’épuisent certainement pas le débat scientifique sur les effets cognitifs du langage inclusif. Mais ils indiquent clairement que le recours à certaines tournures inclusives – en particulier dans des stratégies dites « féminisantes » (re)mobilisant des ressources présentes depuis longtemps dans la langue française –, a bien l’effet pour lequel il est préconisé : réduire les stéréotypes de genre et augmenter la visibilité des femmes.♦

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/lecriture-inclusive-par-dela-le-point-median

    • Le CNRS ne doit pas être une plateforme militante !
      (mis ici pour archivage...)

      TRIBUNE. Un collectif de 70 personnalités du monde académique appelle la direction du CNRS de corriger les « dérives militantes » de son équipe chargée de la communication.

      Chercheurs et enseignants-chercheurs, nous sommes très attachés au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à la haute qualité des recherches qui y sont globalement menées en sciences humaines comme en sciences dures. Nous regrettons, du reste, le dénigrement trop fréquent dont cette institution fait l’objet de la part de personnes qui ne la connaissent pas.

      C’est la raison pour laquelle nous nous inquiétons que sa réputation soit ternie par le comportement militant de certains de ses représentants et sa communication. L’article publié dans le Journal du CNRS sous le titre « L’écriture inclusive par-delà le point médian » en est le dernier témoignage. Écrit par une journaliste qui a recueilli l’avis d’enseignants-chercheurs et de chercheurs favorables à l’usage de l’écriture et de la « langue » dites « inclusives », il y est donc entièrement favorable alors que cette forme est fortement controversée, y compris par des linguistes du CNRS.
      Hors cadre scientifique

      Certes, que trouver à redire à ce qu’un journaliste exprime un point de vue ? Rien, à condition du moins que celui-ci soit présenté comme tel et non comme un fait objectif. Mais dans le cas présent, cet article se trouve publié sur l’une des vitrines du CNRS, lui conférant un statut particulier : celui d’un fait scientifique avéré et estampillé par l’institution.

      D’ordinaire, Le Journal du CNRS fait part de découvertes scientifiques solidement étayées, que ce soit en sciences dures ou en sciences humaines. Mais c’est loin d’être le cas ici : l’écriture dite inclusive est un phénomène créé de toutes pièces par des militants, souvent liés au monde universitaire. Y a-t-il un sens à recueillir le point de vue exclusif des tenants de cette innovation militante pour présenter sur un site scientifique une conclusion qui lui est favorable ? La circularité de la démarche fait sortir du cadre scientifique qu’on est en droit d’attendre sur une vitrine de l’institution.

      Enfin, outre qu’il est partisan, l’article est malhonnête dans son propos comme dans ses illustrations. Ainsi, à aucun moment ne sont mentionnés les arguments émanant de chercheurs reconnus contre les prémisses qui ont conduit à l’élaboration de ce langage. L’article présente comme seuls opposants des politiciens et des syndicats de droite.
      Des débats politiques, pas scientifiques

      La communication du CNRS n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Faut-il rappeler les déclarations de certaines des plus hautes instances affirmant en 2021 que l’islamo-gauchisme n’existe pas (seraient-elles aujourd’hui aussi péremptoires ?) ou cautionnant l’usage du concept d’« islamophobie » ? Vu l’absence de tout consensus scientifique sur ces deux sujets, ils relèvent d’un débat politique que l’administration du CNRS n’a pas vocation à trancher.

      Le CNRS est un haut lieu de la recherche publique : son journal et son site ne peuvent devenir l’instrument d’une faction militante, sous peine de se discréditer et, avec lui, les chercheurs qui ont à cœur de remplir leur mission scientifique. En conséquence, nous demandons à sa direction de prendre toutes les mesures nécessaires pour corriger ces dérives en exerçant un droit de regard sans complaisance sur le fonctionnement de sa communication. Il y va de la réputation de l’institution.

      *Cette tribune, signée par un collectif de 70 personnalités du monde académique, est portée par : Michel Botbol (professeur de psychiatrie, université de Bretagne occidentale) ; Bernard Devauchelle (professeur de chirurgie, université de Picardie Jules Verne) ; Dany-Robert Dufour (professeur de philosophie, université Paris-8) ; Nathalie Heinich (sociologue, DRCE CNRS, Paris) ; Catherine Kintzler (professeur de philosophie, université de Lille) ; Israël Nisand (professeur de médecine, université de Strasbourg) ; Pascal Perrineau (politologue, professeur des universités à Sciences Po) ; Denis Peschanski (historien, directeur de recherche au CNRS, Paris) ; François Rastier (directeur de recherche en linguistique, CNRS, Paris) ; Philippe Raynaud (professeur de science politique, université Panthéon-Assas) ; Pierre Schapira (professeur de mathématiques, Sorbonne université) ; Didier Sicard (professeur de médecine, université Paris-Cité) ; Perrine Simon-Nahum (directrice de recherche en philosophie, CNRS) ; Jean Szlamowicz (professeur en linguistique, université de Dijon) et Pierre-André Taguieff (philosophe et politiste, directeur de recherche au CNRS).

      Autres signataires :

      Joubine Aghili, maître de conférences en mathématiques, université de Strasbourg

      Michel Albouy, professeur de sciences de gestion, université de Grenoble

      Martine Benoît, professeur d’histoire des idées, université de Lille

      Sami Biasoni, docteur en philosophie

      Thierry Blin, maître de conférences (HDR) en sociologie, université de Montpellier-3

      Claude Cazalé Bérard, professeur de littérature italienne, université Paris-Nanterre

      Guylain Chevrier, formateur et chargé d’enseignement à l’université

      Jean-Louis Chiss, professeur en sciences du langage, université Sorbonne nouvelle

      Chantal Delsol, philosophe, membre de l’Académie des sciences morales et politiques

      Gilles Denis, maître de conférences HDR HC en histoire des sciences du vivant, université de Lille

      Albert Doja, professeur d’anthropologie, université de Lille

      Jean Dhombres, EHESS, histoire des sciences

      Laurent Fedi, MCF hors classe, faculté de philosophie de Strasbourg

      Jean Ferrette, docteur en sociologie

      Michel Fichant, professeur de philosophie, faculté des lettres, Sorbonne université

      Renée Fregosi, philosophe et politologue, professeur de l’enseignement supérieur

      Luc Fraisse, professeur de littérature française à l’université de Strasbourg, membre de l’Institut universitaire de France

      Marc Fryd, linguistique anglaise, maître de conférences HDR, université de Poitiers

      Jean Giot, linguiste, professeur de l’université, université de Namur, Belgique

      Geneviève Gobillot, professeur d’arabe et d’islamologie, université de Lyon-3

      Christian Godin, professeur de philosophie, université d’Auvergne

      Yana Grinshpun, maître de conférences en linguistique française, université Sorbonne nouvelle, Paris

      Claude Habib, professeur de littérature, université Sorbonne nouvelle, Paris

      Hubert Heckmann, maître de conférences en littérature et langue françaises

      Emmanuelle Hénin, professeur de littérature comparée à Sorbonne université

      Patrick Henriet, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, Paris

      Mustapha Krazem, professeur des universités en sciences du langage, université de Lorraine-Metz

      Philippe de Lara, maître de conférences en philosophie et sciences politiques, université Paris-2

      Marie Leca-Tsiomis, professeur de philosophie, université Paris-Nanterre

      Dominique Legallois, professeur de linguistique française Sorbonne nouvelle

      Michel Messu, professeur des universités en sociologie

      Martin Motte, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, Paris

      Robert Naeije, professeur de médecine, université libre de Bruxelles

      Franck Neveu, professeur des universités de linguistique française, Sorbonne université

      Françoise Nore, linguiste

      Laetitia Petit, maître de conférences, Aix-Marseille université

      Brigitte Poitrenaud-Lamesi, professeur d’italien, université de Caen

      Denis Poizat, professeur en sciences de l’éducation, université Lyon-2

      Florent Poupart, professeur de psychologie clinique et psychopathologie, université Toulouse-2

      André Quaderi, professeur de psychologie, université Côte d’Azur

      Gérard Rabinovitch, chercheur CNRS en sociologie, Paris

      François Richard, professeur de psychopathologie, université Paris-Cité

      Jacques Robert, professeur de médecine, université de Bordeaux

      François Roudaut, professeur de langue et littérature françaises (UMR IRCL, Montpellier)

      Claudio Rubiliani, maître de conférences en biologie, université Aix-Marseille et CNRS UA Paris-6.

      Xavier-Laurent Salvador, maître de conférences en langue et littérature médiévales, président du LAÏC

      Jean-Paul Sermain, professeur de littérature française, université de la Sorbonne nouvelle

      Daniel Sibony, philosophe, mathématicien, professeur des universités

      Éric Suire, professeur d’histoire moderne, Université Bordeaux-Montaigne

      Pierre-Henri Tavoillot, maître de conférences en philosophie, Sorbonne université

      Michel Tibayrenc, professeur de génétique, directeur de recherche IRD, Paris

      Vincent Tournier, maître de conférences à l’IEP de Grenoble, chercheur à Pacte-CNRS

      Dominique Triaire, professeur des universités de littérature française

      François Vazeille, directeur de recherche au Cern, physicien des particules

      Nicolas Weill-Parot, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, Paris

      Yves Charles Zarka, professeur à l’université Paris-Cité, et ex-directeur de recherche au CNRS

      https://www.lepoint.fr/debats/le-cnrs-ne-doit-pas-etre-une-plateforme-militante-19-02-2024-2552835_2.php

    • La réponse du CAALAP (à la tribune publiée par les « 70 personnalités du monde académique »)

      La fausse neutralité des polémiques conservatrices contre la liberté académique

      Depuis quelques jours, la question de l’écriture inclusive fait à nouveau l’objet d’une levée de boucliers d’enseignant·es et de chercheur·euses qui s’accommodent agréablement des inégalités entre hommes et femmes, sous couvert de neutralité. Contre la police de la science, défendons la liberté académique !

      Depuis quelques jours, la question de l’écriture inclusive fait à nouveau l’objet d’une levée de boucliers d’enseignant.e.s et de chercheur.euse.s qui s’accommodent agréablement des inégalités entre hommes et femmes, sous couvert de neutralité. Ce ne sont rien moins que la section 17 du CNU (Conseil National des Universités), dédiée au suivi des carrières en philosophie, et le CNRS, qui font l’objet de l’opprobre et de la suspicion, sommés de s’amender pour sauver leurs réputations respectives.

      Dans une récente motion, la première propose de mettre en visibilité les violences sexuelles et sexistes, et de reconnaître l’engagement des chercheur.euse.s qui luttent contre ces violences :

      « Au moment de l’examen de l’évolution de la carrière, la section 17 du CNU s’engage à prendre en considération les responsabilités liées à l’instruction et aux suivis des violences sexistes et sexuelles, nous invitons les candidat·e·s aux promotions, congés et primes à l’indiquer expressément dans leur dossier. »

      Sur son blog, la philosophe Catherine Kintzler s’inquiète de la « prise en compte [des politiques d’égalité de genre] de manière aussi insistante dans le processus de recrutement ». Or la motion du CNU traite de « l’évolution de la carrière ». Car les recrutements ne sont pas du ressort du CNU : Catherine Kintzler l’aurait-elle oublié ?

      A cette inquiétude s’ajoute encore la crainte qu’une reconnaissance de ces éléments ne crée un biais fâcheux dans le monde de la recherche, favorisant certains terrains plutôt que d’autres, certain.e.s collègues plutôt que d’autres, alors que les carrières ne devraient tenir compte ni de de l’utilité sociale des travaux académiques, ni de l’implication du scientifique dans la cité. Mme Kintzler ne semble pas craindre pour autant que la non-reconnaissance et l’absence de prise en compte de ces éléments ne favorisent leur neutralisation, créant un biais en faveur des recherches qui occultent et invisibilisent ces violences.

      Se situant dans la ligne de celles et ceux qui présupposent que les chercheur.euse.s, quand ils et elles produisent des contenus, se situent sub specie aeternitatis, adoptant un point de vue de Sirius, elle réitère le fantasme d’une universalité émergeant « de nulle part », comme si cette dernière n’était pas le fruit de la discussion démocratique, du dissensus et de la mise en œuvre de formes de rationalité qui fabriquent de l’universel. Elle s’appuie également sur le mythe de la neutralité du scientifique, dont l’intégrité serait mise en péril par son existence en tant que citoyen.ne, ses activités associatives, son idéologie.

      Ainsi, vouloir inclure la part de l’humanité discriminée en raison de son appartenance de genre, poser cette question de l’égalité à même l’usage du langage, c’est faire preuve d’« idéologie ». Consacrer du temps à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, y compris dans son travail de recherche, y compris au sein de sa propre institution, c’est faire preuve d’« idéologie ». A l’inverse, invisibiliser ces violences, ce serait cela, la neutralité. Tenir les contenus académiques à l’abri du monde réel, se défendre d’aborder des enjeux politiques ou sociaux, c’est-à-dire s’en tenir au statu quo politique, s’accommoder des inégalités et cautionner des dispositifs d’oppression et de domination, bref, être un militant conservateur, être un militant réactionnaire, c’est cela, la neutralité. Comme si l’idéologie n’était pas le vecteur de toute pensée quelle qu’elle soit, et comme si la pensée se fabriquait hors des cadres théoriques et des contextes sociaux qui permettent son émergence.

      Dans le même temps, une tribune, réunissant les 70 signatures de chercheur.euse.s conservateur.rice.s, et parmi elles, de militant.e.s d’une laïcité identitaire, écrit son indignation face à la publication sur le Journal du CNRS, d’un article journalistique évoquant la sensibilité de nombreux.euse.s chercheur.euse.s à l’usage de l’écriture inclusive. Les auteur.rice.s de la tribune déplorent que seuls les arguments favorables à ce mode d’écriture soient présentés dans l’article, sans qu’y figurent les arguments de fond critiques de l’écriture inclusive – tout en admettant que le papier en question est un article journalistique et non pas académique ou scientifique.

      Mais tout à coup, on saute du coq à l’âne, et les auteur.rice.s de cette tribune ne résistent pas à passer de l’écriture inclusive à l’autre cheval de bataille que constitue pour eux l’ « islamo-gauchisme », appellation incontrôlable, créée en 2002 par Pierre-André Taguieff (signataire de cette tribune) pour stigmatiser les défenseurs des Palestiniens, puis revendiquée comme insulte par les militants d’extrême-droite et reprise en chœur par les dignitaires de la mouvance réactionnaire actuelle. Militant pour la reconnaissance d’une réalité du « phénomène islamogauchiste » – et niant symétriquement toute réalité au phénomène rationnellement étayé de l’islamophobie – ce groupuscule de chercheur.euse.s affirme sans ambiguïté son positionnement politique identitaire et réactionnaire. A rebours des méthodes les plus fondamentales des sciences sociales, il s’appuie sur le déni de la parole des premier.ère.s concerné.e.s par les discriminations, qui sont, elles et eux, véritablement « hors cadre scientifique », tenu.e.s en lisière, hors champ du monde académique, alors même que l’une des missions officielles des enseignant.e.s-chercheur.euse.s est de contribuer au dialogue entre sciences et société.

      Le sempiternel argument mobilisé par les auteur.rice.s considère que la défense progressiste de l’égalité et la lutte contre les discriminations relèvent du militantisme, alors que la défense conservatrice du statu quo inégalitaire consiste en une neutralité politique qui serait compatible avec la rigueur scientifique. Ainsi, toutes les positions autres que la position politique conservatrice et/ou réactionnaire des auteur.rice.s de la tribune se retrouvent disqualifiées et suspectes d’un mélange des genres entre savoirs et « idéologies », « hors cadre scientifique ».

      Nous, membres de la CAALAP, protestons contre ces tentatives de censure politique au nom de la neutralité, qu’il s’agisse de l’écriture inclusive ou des travaux documentant les discriminations, notamment racistes et islamophobes. Nous condamnons fermement les entraves à la liberté académique, d’autant plus choquantes quand elles émanent de chercheur·es, à la retraite ou non, qui prétendent faire la police de la science par voie de presse.

      https://blogs.mediapart.fr/caalap/blog/210224/la-fausse-neutralite-des-polemiques-conservatrices-contre-la-liberte

  • « Vivre en Israël était son rêve » : Valentin, jeune Français tué par le Hamas
    https://www.lepoint.fr/monde/vivre-en-israel-etait-son-reve-valentin-jeune-francais-tue-par-le-hamas-13-1

    "Non loin de la tombe de Rabin !" #chutzpah

    Valentin intervenait avec son unité de parachutistes au kibboutz de Be’eri, près de la bande de Gaza, pris d’assaut par les terroristes du Hamas. « Quand ils sont arrivés, [leur] hélicoptère s’est fait bombarder dans tous les sens », a raconté sa jeune sœur Chloé sur BFMTV. « Il a réussi à sortir de cet hélicoptère, il a combattu pendant plus de huit heures et il a fini par se faire tirer dessus dans la tête et dans le ventre. Mon frère, c’est un héros. »

    Valentin a été inhumé jeudi matin, avec les honneurs militaires, dans le cimetière militaire du mont Herzl, à Jérusalem, non loin de la tombe d’Yitzhak Rabin. Ses parents et sa sœur, qui étaient sans nouvelles de lui, ont réussi non sans mal à rejoindre Israël. Ils ont appris là-bas, anéantis, la terrible nouvelle. Son service militaire, de vingt-trois mois, devait s’achever dans trois semaines.

  • Joxe au Point : interview de rentrée, pan dans la tronche | Le Point | 03/05.01.24

    https://www.lepoint.fr/politique/pierre-joxe-jean-luc-melenchon-est-un-homme-estimable-03-01-2024-2548943_20.

    Vous avez été ministre de l’Intérieur. Pour revenir au pouvoir, la gauche ne doit-elle pas montrer plus de fermeté dans la régulation de l’immigration ?

    Ayant passé mon enfance en Algérie, je suis moi-même un peu immigré – et tout à fait antiraciste. Ce qui est sûr, c’est que la thèse du « grand remplacement » est une impasse, une imposture scientifiquement démontrée. La France est un pays encore malade de son colonialisme. Hélas, beaucoup de Français sont imbibés de préjugés racistes et suprémacistes.
    [...]
    Reste que les massacres du 7 octobre, d’une sauvagerie inouïe envers les civils, n’ont pas eu lieu dans les colonies. Et ils sont le fait d’un groupe terroriste, le Hamas, qui n’a pas pour objectif la paix, mais la destruction de l’État d’Israël.

    Ces massacres épouvantables de jeunes civils israéliens sont évidemment d’horribles événements… Ils me rappellent fatalement les massacres commis dès 1948 à Deir Yassin [village situé à l’ouest de Jérusalem, où une centaine de Palestiniens sont tués par des groupes paramilitaires juifs, NDLR], par exemple, ou, pire encore, en 1982, à Sabra et Chatila [à l’ouest de Beyrouth, camps, encerclés par l’armée israélienne, où des réfugiés palestiniens sont massacrés par des milices chrétiennes, NDLR [qui ne donne pas de chiffres]]. Hélas, toutes les guerres coloniales produisent et aboutissent à des massacres. Nous l’avons bien appris en Indochine, à Madagascar, en Algérie. En Palestine, il y a près d’un siècle que le Proche-Orient a été colonisé et morcelé par la France et la Grande-Bretagne.

    Il y a aujourd’hui plus de cent résolutions de l’ONU non appliquées en Palestine. Mais, bien heureusement, le secrétaire général de l’ONU, M. Gutteres, élève sa voix pour dénoncer le cimetière d’enfants de Gaza…

  • Afrique du Sud : Poutine n’ira pas au sommet des Brics
    https://www.lepoint.fr/afrique/afrique-du-sud-poutine-n-ira-pas-au-sommet-des-brics-19-07-2023-2528911_3826

    Publié le 19/07/2023

    Une épine en moins dans le pied de la présidence sud-africaine, qui aurait été dans l’obligation d’exécuter le mandat d’arrêt de la CPI qui vise le président russe.

    Guerre Israël-Hamas : l’Afrique du Sud saisit la justice internationale pour « génocide »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/30/guerre-israel-hamas-l-afrique-du-sud-saisit-la-justice-internationale-pour-g

    Publié le 30 décembre 2023

    Pretoria demande aux juges de la Cour internationale de justice d’ordonner à l’Etat hébreu de cesser ses opérations dans la bande de Gaza.

    On ne pourra pas dire que l’Afrique du Sud ne respecte pas ses obligations relatives au droit international :-)

  • Valérie Pécresse retire le prix Simone-Veil à Zineb El Rhazoui
    Par Thomas Graindorge pour Le Point
    Publié le 10/12/2023 à 15h17, mis à jour le 10/12/2023 à 17h02
    https://www.lepoint.fr/politique/valerie-pecresse-retire-le-prix-simone-veil-a-zineb-el-rhazoui-10-12-2023-25

    La nouvelle est tombée en tout début d’après-midi, ce dimanche. Valérie Pécresse a annoncé sur X (ex-Twitter) retirer le prix Simone-Veil à l’écrivaine Zineb El Rhazoui. La présidente de la région Île-de-France, « en accord avec les ayants droit de Simone Veil », a pris la décision de lui reprendre cette récompense accordée en 2019. Comme elle le précise, « ce prix est décerné chaque année par la Région Île-de-France à une femme francilienne particulièrement méritante, qui incarne l’héritage de Simone Veil ».

    Les motivations de cette décision s’expliquent par les « récentes déclarations » de l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo « quant aux tragiques événements survenus en Israël et dans les territoires palestiniens depuis le 7 octobre ». Zineb El Rhazoui avait notamment retweeté un post faisant un parallèle « entre Auschwitz et la riposte israélienne contre les terroristes du Hamas à Gaza ». (...)

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    le tweet reposté :
    Benjamin Rubinstein
    @BenFRubinstein
    8:54 AM · 9 déc. 2023

    https://twitter.com/BenFRubinstein/status/1733394715712586003

    The Zionists have perfected the science of genocide. They improved the Nazi model.

    How?

    The Nazis went too hard too fast. The Zionists learned from that. They realized if they go slow, they will have more staying power.

    That’s why they’ve made it 75 years in power vs 2 decades and some change for the Nazi party.

    The end goal for them is the complete extermination of Palestinians just as the Nazi parties end goal was the complete extermination of Jews.

    But it’s more than that, just like the Nazis wanted to take Europe, the Zionists want to take Jordan, Egypt, Syria and Lebanon, at a minimum.

    They eventually will if no one stops them.

    But the Zionists strayed from their scientific genocide. They’re now going too hard too fast. This is a result of late stage fascism, the state can no longer control it’s genocidal impulses. It’s eyes are red with untamed rage.

    They have given way to their true nature as a state.

    The hole the Zionists dug is too deep, the population has been primed over decades to support the current genocide. The momentum is too strong.

    The world will turn on them just like they did the Nazi’s, and it will all come crashing down just the same.

    The best thing Israel can do to ensure its survival at this point is to hope a 2 state solution slows down their collapse.

    • Il n’y a jamais eu de « tragiques évènements » en Palestine avant le 7 octobre, pour le Point ... Évitons de lire ces racistes d’extrême droite.

      Simone Veil n’a surement pas fini d’être instrumentalisée ... Je ne me souviens pas qu’elle soutenait Israël ?

      Quelqu’un en sait plus sur son opinion sur Israël ?

  • Brésil : la température ressentie atteint les 58,5 °C à Rio, un record
    https://www.lepoint.fr/monde/bresil-la-temperature-ressentie-atteint-les-58-5-c-a-rio-un-record-15-11-202

    De nombreuses régions du pays sont placées en alerte maximale contre la canicule. Elle va se poursuivre encore plusieurs jours. Au moins jusqu’à vendredi.

    Ils n’auraient pas élu un gauchiste irresponsable, tout se passerait mieux. Un homme de droite responsable te dirait que le réchauffement climatique n’existe pas, que les pics de chaleur ont toujours existé (d’ailleurs, on l’a dépassé le pic, on peut retourner à nos occupations habituelles), et qu’il suffit de s’adapter, en commençant par baisser les impôts, afin de permettre à tous de s’adapter.

  • Des soignants racontent comment ils se sont forgé une conviction sur l’#euthanasie : « C’est moi qui vais m’en rappeler tous les jours de ma vie »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/11/14/euthanasie-face-au-geste-letal-paroles-de-medecins_6199974_3224.html

    Alors que le gouvernement peaufine son projet d’évolution de la loi, des praticiens racontent comment leur pratique auprès des malades, leurs dilemmes et des histoires intimes leur ont permis de se forger une opinion. Certains estiment que leur rôle est d’accompagner leurs patients jusqu’à répondre à leur demande de mourir, d’autres s’y opposent.

    https://archive.ph/HGgdk

    Fin de vie : « Mesure-t-on le risque d’ouvrir le chantier vertigineux de la légitimité de la demande d’accéder à la mort ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/12/fin-de-vie-mesure-t-on-le-risque-d-ouvrir-le-chantier-vertigineux-de-la-legi

    Si chaque individu est « libre » de mettre fin à sa vie, ce geste n’est cependant ni un droit ni une liberté au sens juridique du terme, aucun instrument juridique ne le garantissant. Au contraire, notre droit oblige à secourir la personne qui tente de mettre fin à sa vie. Quelles que soient les motivations profondes d’un geste suicidaire, le niveau de clairvoyance de son auteur et l’autonomie de sa volonté, le code pénal sanctionne pour non-assistance à personne en danger celui qui n’aurait pas tenté de sauver une personne confrontée à un péril imminent.
    La loi autorise même, dans des cadres strictement définis, à hospitaliser sans son consentement une personne pour le soigner d’une dépression lui ôtant toute envie de vivre et la prive de discernement. Dans la même veine, les acteurs du soin engagent leur responsabilité pénale lorsqu’ils manquent à leurs obligations de surveillance et que le patient hospitalisé dont ils ont la charge met fin à ses jours.

    Fixer des critères légaux

    Ce corpus de règles témoigne de deux valeurs essentielles qui fondent notre contrat social et irriguent tout le droit : le caractère primordial de la vie et le #devoir_de_solidarité. De ces valeurs croisées et absolues – car aucun jugement subjectif sur le type de vie que la société souhaite soutenir ne commande leurs mises en œuvre – découlent des droits subjectifs en faveur des personnes vulnérables, des politiques de prise en charge du handicap et de prévention du #suicide. Ces dernières sont capitales dans un pays comme la France, où le taux de suicide par habitant est un des plus élevés d’Europe.
    Si la loi devait dorénavant garantir à l’individu la liberté de se suicider et à autrui le devoir de l’y assister au nom du respect de sa volonté, comment ces droits et obligations se concilieront-ils ? A l’évidence, les partisans de la réforme ne souhaitent pas l’abandon des politiques en faveur des plus fragiles.

    Pour autant, la seule façon de maintenir une cohérence d’ensemble sera de fixer des critères légaux qui encadreront strictement ce droit. Se posera ipso facto une question plus difficile encore : celle de savoir qui, aux yeux de la loi, est légitime à obtenir une #aide_à_mourir. La personne en fin de vie que rien ne soulage ? La jeune fille anorexique qui refuse obstinément de manger et dont la vie ne tient plus qu’à un fil ? La personne qui n’est pas en fin de vie mais dont les souffrances morales et la perspective de la maladie lui ont définitivement ôté toute envie de vivre ? Le détenu condamné à des années de prison qui, en conscience, ne souhaite plus continuer ? Le vieillard sénile qui avait demandé à recevoir une aide au suicide s’il devenait dément ?

    https://archive.ph/0SL5x

    Aide active à mourir : « Il n’est pas nécessaire d’attendre une situation d’échec thérapeutique pour se poser la question de la fin de vie d’un patient »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/09/aide-active-a-mourir-il-n-est-pas-necessaire-d-attendre-une-situation-d-eche

    Les spécialistes des questions éthiques dans le domaine médical Bernard Baertschi, Jean-Charles Duclos-Vallée et Antoine Glauzy, invitent, dans une tribune au « Monde », à repenser les conditions de l’acte censé conduire le patient vers la #mort en considérant le médecin comme un accompagnateur fournissant une « aide ».

    https://archive.ph/oHPAm

    • En Belgique l’euthanasie est autorisée. J’etais assez enthousiaste sur l’idée mais il y a ce cas concret qui me fait exploser le cerveau.

      Une Belge de 50 ans a obtenu le droit de mourir. Il y a deux ans, ne supportant plus de vivre à cause d’un viol, elle a déposé une demande d’euthanasie.

      https://www.lepoint.fr/monde/belgique-l-euthanasie-accordee-a-une-femme-apres-un-viol-06-03-2023-2511005_

      Les femmes font plus de tentatives de suicide mais se ratent plus que les hommes qui ont accès à des méthodes plus efficace (arme à feu en particulier) et les femmes ont plus le soucis de la personne qui découvrira leur dépouille. Avec une methode telle que celle ci je pense que le sexe ratio va basculé sans avoir besoin d’IVG selectifs. Entre les viols subit dès l’enfance, l’inceste massif, les violences par conjoint, et la grande pauvreté passé 50 ans qui va aller en s’agravant cf- https://seenthis.net/messages/1026656

      Ca peut être un beau cadeau d’anniversaire pour les femmes à leurs 18 ans, un permis de ne plus subir leur ressenti de femme. En y repensant c’est pas si triste, l’extinction des femmes est le meilleur moyen de nous débarrassé de l’hommerie. Je vais me refaire Soleil vert en attendant que la Macronny ne m’en serve à la soupe populaire.

    • l’aide à mourir est une liberté et un droit qui peut sombrer dans l’eugénisme et une technicisation accrue de la médecine, comme le souligne la tribune ci-dessus qui évoque un « chantier vertigineux »

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Aide_médicale_à_mourir_au_Canada

      D’après le journaliste Leyland Cecco, écrivant dans le journal The Guardian, des Canadiens malades et vivant dans la pauvreté se seraient sentis contraints à recourir à l’aide médicale à mourir depuis l’élargissement des critères d’accès de la loi14.

      « [TRADUCTION] En février, une Ontarienne de 51 ans connue sous le nom de Sophia a obtenu l’aide médicale à mourir après que sa maladie chronique soit devenue intolérable et que sa maigre allocation d’invalidité lui laissait peu de moyens de subsistance, selon CTV News.

      "Le gouvernement me considère comme une poubelle inutile, une plaignante, inutile et une emmerdeuse", a-t-elle déclaré dans une vidéo obtenue par le réseau. Pendant deux ans, elle et des amis ont plaidé sans succès pour de meilleures conditions de vie, a-t-elle dit. »

      exemples internationaux depuis le cas canadien
      Experts troubled by Canada’s euthanasia laws
      https://www.latimes.com/world-nation/story/2022-08-11/disturbing-experts-troubled-by-canadas-euthanasia-laws

      le règne de l’économie fera(it) que seules les personnes bien munies, entourées ou susceptibles de nouer des relations thérapeutiques où la relation asymétrique avec le pouvoir médical reste contrôlable disposeraient d’un droit à mourir qui ne soit pas une forme d’élimination, élimination partiellement autogérée ("je coûte trop cher, tout ça ne sert à rien", etc.).

      #épineux

  • « La souveraineté numérique est morte... Vive la résilience ! »
    https://www.lepoint.fr/debats/la-souverainete-numerique-est-morte-vive-la-resilience-06-02-2023-2507586_2.

    TRIBUNE. Face à la militarisation croissante de l’Internet, il est urgent d’investir dans la résilience de nos infrastructures numériques.

    Par Tariq Krim*
    Publié le 06/02/2023 à 14h00

    L’Europe, qui a joué un rôle énorme dans le développement d’Internet, est toutefois menacée par la militarisation croissante du réseau. (Photo d’illustration) © YANN SCHREIBER / AFP

    Temps de lecture : 7 min

    Nous avions dix ans pour construire la souveraineté numérique de la France et la préparer au monde de demain, celui de la fragmentation et de la militarisation de l’Internet. Un monde où la déglobalisation compliquera l’accès aux composants technologiques nécessaires pour faire fonctionner le pays. Un monde où accepter la protection des États-Unis dans le domaine numérique nous obligerait, faute de véritable infrastructure indépendante, à ne faire que de mauvais choix économiques et politiques à l’image du deal « Données personnelles contre Gaz » initié l’année dernière par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Il nous reste dix ans pour mettre en place la résilience numérique de l’Europe, colonne vertébrale de nos échanges commerciaux ainsi que de notre vie citoyenne et culturelle.

    La souveraineté numérique est un combat légitime, mais déjà dépassé par la situation géopolitique actuelle. Après la création d’un réseau mondial, puis son accaparation par quelques acteurs, nous entrons dans le troisième acte de l’histoire de l’Internet, marqué par un risque de fragmentation et d’instabilité. L’Internet ouvert, qui aura été pendant trente ans une source extraordinaire de croissance économique, laisse place à un réseau balkanisé et militarisé auquel nous ne sommes pas préparés. Nous avions pourtant une décennie pour faire de l’Europe et de la France le phare de l’Internet où il fait bon vivre. Mais au lieu de soutenir cette « troisième voie numérique », nous n’avons fait que louer, au sens propre et figuré, les technologies issues de la Silicon Valley.

    Linux, MP3, MySQL… des inventions européennes

    Le logiciel aurait dû être notre première ligne de défense. Il y a cinquante ans, François Gernelle inventait le micro-ordinateur et dans les décennies qui suivirent, les grands groupes français et européens allaient dominer le monde des télécoms, des réseaux, du mobile et de l’électronique grand public. L’arrivée de l’Internet basée sur des réseaux et des logiciels ouverts a fait naître un nouvel environnement technologique. La Silicon Valley est la seule région du monde qui accepta de prendre le risque de commercialiser une nouvelle génération de produits basés sur ces technologies. En Europe, les dirigeants des grands groupes aidés des politiques allaient tout faire pour les saborder et tenter d’imposer des alternatives propriétaires. Le destin numérique de l’Europe est alors scellé.

    C’est l’Europe qui invente le Web, mais ce sont les États-Unis qui commercialiseront Netscape, le premier navigateur Web. Il ouvre la voie à la plus grande création de valeur de l’histoire de l’humanité. Linux, le moteur du Cloud, a été créé en Finlande, mais ce sont Google, Amazon et Facebook, Microsoft et les plateformes chinoises qui en profiteront vraiment. Face aux informaticiens et développeurs de la Silicon Valley, nous n’avions chez nous, aux manettes, que des politiques, des juristes ou des communicants. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas su faire émerger la filière logicielle que nous méritions. La plupart des politiques continuent d’ignorer que Linux, MySQL, Python, IRC, le Mpeg et le MP3, ainsi que bien d’autres briques fondamentales du Web moderne, ont été inventées en Europe, voire en France. C’est une des raisons pour lesquelles les investissements européens ont longtemps ignoré les créateurs de technologie Web et préféré financer de grands groupes qui n’ont jamais rien délivré. Une doctrine qui est toujours d’actualité.

    La politique de financement des start-up européennes continue directement ou indirectement à renforcer nos dépendances à la stack technique des Gafam. Un « loyer » exorbitant qu’il est difficile d’ignorer dans notre balance commerciale. Le débat que je tente d’initier depuis dix ans entre le financement d’une infrastructure d’émancipation, c’est-à-dire un ensemble de briques souveraines dans lesquelles nous pourrions puiser, et celui d’une « start-up nation » addicte aux grandes plateformes, prend une nouvelle importance avec la suite ininterrompue de crises qui nous frappent. La crise du Covid, de l’énergie, l’inflation et la remontée des taux ont montré l’extrême fragilité des start-up européennes à la conjoncture internationale. Selon le fonds d’investissement Atomico, c’est déjà plus de 400 milliards de dollars de valorisation qui auraient disparu en fumée en 2022.

    L’Europe est plus que jamais vulnérable

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie et le risque d’embrasement du cyberespace européen met à nu notre sous-investissement chronique sur la sécurisation de nos infrastructures essentielles, notamment les câbles sous-marins. Si la France dispose de sa propre réponse militaire en cas de conflit conventionnel, sur le numérique elle pourrait, comme l’a fait l’Ukraine, être obligée de demander la protection des Gafam. L’argent déployé en urgence pour protéger nos hôpitaux et nos services attaqués quotidiennement ne suffira pas pour couvrir les immenses besoins en la matière. L’autre sujet dont on parle peu, c’est celui de la balkanisation du réseau, le fameux Splinternet. Invité par les organisateurs de la conférence DLD, qui réunit chaque année avant Davos les principaux acteurs du numérique, j’ai décidé dans ma présentation d’aborder la question des conséquences d’une telle fragmentation sur nos économies déjà fragiles.

    Ma théorie est que si la Chine, la Russie et d’autres autocraties décident de construire leur propre réseau incompatible avec le nôtre, alors l’Europe n’aura pas d’autre choix que de se jeter dans les bras des États-Unis et de leur céder le contrôle opérationnel du principal moteur de notre croissance : un réseau Internet libre et ouvert. Le risque est à la fois économique et culturel. En laissant les algorithmes des réseaux sociaux diluer nos spécificités culturelles, nous courons également le risque de perdre le contrôle de nos propres narratifs.

    Quel avenir pour les démocraties européennes dans des plateformes où la désinformation et la polarisation sont toujours, cinq ans après l’affaire Cambridge Analytica, un problème technique insoluble ? Quelle capacité de résister face à une forme de colonisation idéologique par les nouveaux modèles d’intelligence artificielle instanciée aux États-Unis ? Il suffit déjà de voir comment les gigantesques bases d’apprentissage des nouveaux services d’intelligence artificielle de type ChatGPT produisent à travers leurs réponses les modes de pensée et les éléments de langage anglo-saxons.

    Quel plan B ?

    Une chose est certaine. L’Internet que nous avons toujours connu n’existe plus. Si la Chine s’est isolée de l’Internet occidental il y a 26 ans, ce sont aujourd’hui 35 pays qui ont bloqué partiellement ou complètement l’accès au réseau. Pour les dix prochaines années, la première des choses est de s’assurer de la continuité des services numériques essentiels dans le cas où l’Internet mondial viendrait à se dégrader. Alors que la situation numérique de l’Ukraine les oblige à se connecter dans certaines régions à Starlink, le réseau satellitaire privé d’Elon Musk, nous avons cédé notre propre solution de connectivité satellitaire aux Indiens. En cas de crise majeure de la connectivité, quel est notre plan B ?

    Les crises des démocraties européennes, renforcées par la polarisation des débats sur les réseaux sociaux, les conséquences du changement climatique sur la mondialisation et désormais une potentielle crise de l’Internet semblent jouer en notre défaveur. L’Europe pourrait être l’une des grandes perdantes de cette nouvelle reconfiguration du monde. Sauf si nous nous préparons.

    Car ce défi est aussi une opportunité pour l’Europe si nous décidons de changer de cap et de prendre notre destin en main. Une grande partie des logiciels de la nouvelle évolution du réseau sont créés en Europe : le Edge computing, IA à faible besoin de calculs, conception de puces ouvertes et une nouvelle offre de logiciels libres capable de nous émanciper des Gafam. Il y a aussi des projets à long terme comme l’informatique quantique, mais la bataille du réseau se joue maintenant. Les munitions techniques sont à notre disposition. Saurons-nous les utiliser ?

    Face au principe de réalité, la véritable bataille est idéologique. Les dirigeants européens et français n’ont ni vision ni volonté politique. La peur de l’inconnu les paralyse. Pendant que les États-Unis ouvraient l’Internet au monde en 1993, la priorité de l’Europe était le diesel propre. Trente ans plus tard, à la veille d’un risque de fermeture du réseau des réseaux, est-ce que les développeurs des technologies de résilience auront enfin l’oreille des politiques et le soutien financier qu’ils réclament ?

    Où est-ce que les milliards d’euros des plans d’investissements européens et français continueront d’être déversés dans un futur qui n’existe plus ? Déplacer l’Europe du siège passager au siège conducteur, se traduit par la volonté de construire un monde numérique plus apaisé, moins consommateur en ressources énergétiques et plus respectueux de notre attention. C’est aussi une opportunité pour changer la direction « idéologique » du réseau. Car nous ne sommes pas les seuls « spectateurs » du combat dantesque que se livrent la Chine et les États-Unis pour la domination du réseau.

    L’Inde, le Brésil, le Nigeria, l’Indonésie, la Malaisie et un ensemble de pays non alignés représentant près de deux milliards d’internautes seront attentifs à ce que nous saurons mettre en œuvre.

    * Pionnier du Web français, entrepreneur en série (Netvibes et Jolicloud, notamment) et ancien vice-président du Conseil national du numérique, Tariq Krim a lancé Polite.one, une plateforme qui veut permettre aux utilisateurs de reprendre le contrôle de leur vie numérique.

    #Tarik_Krim #Souveraineté_numérique

  • L’Arabie saoudite se « dotera » de l’arme nucléaire si jamais l’Iran le fait en premier
    https://www.lefigaro.fr/international/l-arabie-saoudite-se-dotera-de-l-arme-nucleaire-si-jamais-l-iran-le-fait-en

    Netanyahou "pourrait Accepter" Que L’Arabie Saoudite Enrichisse De L’uranium Pour Parvenir À Une Normalisation - I24NEWS
    https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/diplomatie-defense/1695271229-netanyahou-pourrait-accepter-que-l-arabie-saoudite-enrichisse-de-

    L’Arabie saoudite et Israël se rapprochent d’un accord de normalisation
    https://www.lepoint.fr/monde/l-arabie-saoudite-et-israel-se-rapprochent-d-un-accord-de-normalisation-21-0

  • Guerre mondiale : « 8 milliards de personnes sont otages de 20 dirigeants nationaux »

    Sundeep Waslekar

    https://www.lepoint.fr/monde/guerre-mondiale-8-milliards-de-personnes-sont-otages-de-20-dirigeants-nation

    À l’heure du retour de la guerre des tranchées en Ukraine, le rêve d’un monde sans conflit majeur s’éloigne. D’autant plus que le pacifisme, même sans naïveté, ne déplace pas les foules. Et quand Greta Thunberg fait descendre des millions de jeunes et moins jeunes dans les rues pour sauver la planète, personne ne se mobilise pour dissiper le risque, pourtant plus imminent, d’une guerre nucléaire mondiale.

    Les experts, de leur côté, tirent plus que jamais la sonnette d’alarme en réglant l’horloge de l’apocalypse, indicateur établi durant la Guerre froide, sur 1 minute 30 avant minuit. Jamais l’aiguille n’avait été aussi proche de la fin du monde, même aux heures les plus tendues de la guerre de Corée.

    #paywall

  • Archéologie : l’énigme d’un manuscrit vieux de 4 000 ans enfin résolue
    https://www.lepoint.fr/culture/archeologie-l-enigme-d-un-manuscrit-vieux-de-4-000-ans-enfin-resolue-27-08-2

    #NDE #EMI

    Marina Escolano-Poveda a retrouvé le chapitre manquant d’un texte métaphysique égyptien du Moyen Empire. Une étonnante découverte.

    « To be or not to be, that is the question… » La fameuse tirade de Hamlet a son pendant égyptien ! Elle figure dans un papyrus daté entre 1 900 et 2 000 ans avant notre ère. Ce texte conservé au musée égyptien de Berlin depuis 1842 est bien connu des égyptologues. Intitulé « La Dispute du Désespéré avec son bâ [son âme, NDLR] », il voit son héros s’interroger s’il doit mieux vivre ou mourir. « Certains ont cru voir dans ce texte les réflexions d’un homme suicidaire ; d’autres, le dialogue entre un défunt et un esprit, à l’occasion du jugement dernier », explique l’égyptologue Marina Escolano-Poveda. Le document étant privé de son chapitre introductif permettant de contextualiser le reste du texte, les spécialistes d’histoire antique se déchiraient jusque-là.

    Marina Escolano-Poveda est en passe de trancher définitivement la question. La chercheuse espagnole de 37 ans, aujourd’hui enseignante à l’université de Liverpool (Royaume-Uni), a, de fait, retrouvé dans les réserves d’un petit musée de Majorque (Espagne) les lignes introductives de ce récit digne de Shakespeare. Les passages manquants permettent aujourd’hui de mieux comprendre qui est le protagoniste de ce conte philosophique vieux de près de 4 000 ans. « Il s’agit d’un homme mourant qui décrit de manière imagée la manière dont il voit sa dernière heure arriver », émet l’historienne native d’Alicante.

    L’égyptologue ajoute que « contrairement à ce que l’on pensait jusque-là, le héros ne meurt pas à la fin puisqu’il est bien spécifié dans l’introduction que c’est lui-même qui est l’auteur de ce texte. Cela suppose donc qu’il ait survécu. Si l’on devait qualifier l’épisode, on dirait aujourd’hui que le narrateur a vécu une expérience de mort imminente. Tous les éléments ce que l’on appelle une near death experience (NDE) en anglais y sont : la description d’un tunnel au bout duquel une lumière brille, le dédoublement de la personnalité de celui qui traverse ce type d’épreuve. Le fait qu’il se voit à l’agonie depuis l’extérieur de son corps... », décrit la scientifique.

    Near death experience

    « C’est à la faveur d’un congrès, organisé en 2010 à Majorque, que je suis tombée pour la première fois sur ce document en forme de puzzle [le papyrus est constitué de l’assemblage de 72 morceaux, NDLR]. Personne ne savait de quoi il s’agissait. Il faut dire que, au vu de son mauvais état, aucun chercheur n’avait vraiment pris la peine de se pencher dessus. Mais il m’intriguait », raconte l’égyptologue. Alors doctorante aux États-Unis, à l’université Johns-Hopkins de Baltimore (Maryland), la jeune femme récupère une copie de ce qu’elle pressent comme un texte important. Elle va passer plusieurs années à l’étudier sous toutes les coutures. « On m’avait dit que ce document était écrit en caractères démotiques. En y regardant de plus près, je me suis rendu compte qu’il comportait en réalité des hiéroglyphes d’une facture typique de la XIIe dynastie, ce qui en fait un texte du début du Moyen Empire », dit-elle.

    L’égyptologue espagnole y relève, par ailleurs, des caractères rares transcrits tantôt à l’encre noire, tantôt à l’encre rouge. Notamment un mystérieux hiéroglyphe en forme de barque allongée. C’est à la faveur d’un nouvel examen du document en avril 2015 qu’elle relève des analogies entre le texte majorquin et le célèbre papyrus berlinois sur la base de cette graphie spécifique. « Je me souviens parfaitement du moment où j’ai eu cette révélation. Il devait être 3 heures du matin. J’écoutais la chanson "Salir du groupe Extremoduro. J’ai alors pris conscience du fait que le papyrus que j’avais sous les yeux était du même auteur que celui de La Dispute… », sourit-elle.

    La chercheuse écrit immédiatement à son directeur de thèse, James Allen, professeur à la Brown University (Rhode Island). Son e-mail nocturne n’est constitué que d’une question : « Pensez-vous, au vu des éléments que je vous soumets ici, que les deux textes de Berlin et de Majorque soient du même scribe ? » La réponse du chercheur américain ne se fait pas attendre. Elle est affirmative. Un autre ponte en égyptologie, Richard Parkinson, professeur à l’université d’Oxford au Royaume-Uni, valide également la découverte.

    L’enquête n’est pas finie

    Marina Escolano-Poveda publie son premier article sur sa trouvaille en 2017 dans la prestigieuse revue allemande Zeitschrift für Äegyptische Sprache und Altertumskunde. Elle reviendra plusieurs fois à Majorque et fera d’autres découvertes. « Les morceaux de papyrus conservés sur place comportent des extraits d’autres livres », souffle-t-elle. Parmi eux ? Le Conte du pasteur, qui narre la rencontre d’un éleveur de bétail et d’une déesse. « Un récit que nous avions tendance à envisager sous la forme d’un conte moral, car une divinité semble tenter de séduire un humain pour le mettre dans sa couche. Mon hypothèse est tout autre : la déesse me semble surtout intéressée par le bétail du paysan », corrige l’égyptologue.

    Figurent aussi dans le papyrus de Majorque des extraits d’un ouvrage liturgique célèbre : Le Livre des morts, qui recense les bénédictions que doit prononcer chaque défunt au moment de traverser le royaume des morts. Il y a quelques mois, Bernard Mathieu publiait quelques-unes des conclusions de la chercheuse dans l’un de ses derniers ouvrages (La Littérature de l’Égypte ancienne, vol. III, aux éditions des Belles Lettres, 2023). Marina Escolano-Poveda rêve désormais d’organiser une exposition à Berlin où seraient réunies, à nouveau, les parties séparées du récit qu’elle étudie depuis si longtemps.

    « J’aimerais que cet événement permette de restaurer le papyrus de Majorque. À cette occasion, nous pourrions l’étudier et peut-être en retracer l’histoire », dit-elle. Une histoire qui commence en 1837 à Londres dans une salle des ventes où sont dispersés des documents antiques. « J’ai retrouvé la trace de cette vente aux enchères chez Sotheby’s. L’un des lots, en bon état, a atterri en Allemagne. L’autre, moins bien conservé, a dû être acheté par un Français, car le papier qui sert de support aux fragments que j’ai examinés ressemble à celui qu’utilisaient alors le Louvre et la Bibliothèque nationale », poursuit-elle. Marina Escolano-Poveda veut désormais établir les conditions dans lesquelles ce deuxième lot a atterri, en partie, à Majorque en 1913. « Je dis “en partie”, car je sais que d’autres fragments sont aujourd’hui à New York », affirme-t-elle. L’enquête est loin d’être terminée.

  • La peste noire, Patrick Boucheron
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-peste-noire

    #Patrick_Boucheron propose une grande enquête interdisciplinaire autour de la pandémie de peste au milieu du XIVe siècle.

    « Nous sommes confrontés à un #événement de #longue_durée, et il serait bien naïf de prétendre confiner notre conception de la peste noire à une chronique des années 1347 à 1352 en Europe occidentale » (...) « Les progrès conjoints de l’archéologie funéraire et de l’anthropologie, poursuit l’historien, mais aussi de la microbiologie et des sciences de l’environnement, ont révolutionné l’approche de cette pandémie ».

    j’écoute tardivement cette série de 2020-2021, extraordinaire d’érudition (et pas trouvée ici, à ma grande surprise ; pour ma part, lambin, elle était dans une pile « à écouter » depuis longtemps)

    « L’hypothèse, indique Patrick Boucheron, ne consiste pas seulement à réévaluer le rôle des réseaux vénitiens de Tana dans la propagation de la peste, il est de renverser le catastrophisme apocalyptique de la vision du siège de Caffa pour comprendre que l’épidémie n’est pas fille de la guerre mais de la paix, et qu’elle peut remonter les circuits des échanges et des alliances. »

    [...]

    « C’est donc bien à l’histoire décloisonnée d’un monde interconnecté qu’elle nous convie, nous dit Patrick Boucheron, un monde dont le cœur battant n’est pas en Europe, où se situent seulement les terminaux périphériques des réseaux marchands, mais plus à l’est, en ce centre de gravité de l’Eurasie alors dominée par la Horde d’or. »

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/09/17721348-2539-43c8-9e8f-f3983ba097ed/860_loiseau-cartepestexivesiecle.webp

    Carte de Julien Loiseau, intitulée, « Les routes de la peste noire », dans « l’Atlas Global » de Gilles Fumey, Christian Grataloup et Patrick Boucheron, en 2014. - Julien Loiseau / Les arènes

    #peste #Marseille #histoire #histoire_des_sensibilités #imagination #historiographie #mort #mort_de_masse #déni #travail_des_femmes #médecine #épidémie #histoire_environnementale #santé_globale #démographie #catastrophe_démographique #littérature #théâtre #peinture #archives #théorie #pensée #narration #rats et #marmottes_alpines #paléogénomique #Horde_d'or #Inde #Mandchourie #l'impossible_sépulture démentie par l’#archéologie_funéraire ... #exotisme_épidémiologique

    • cette série là, tu n’hésiteras pas, @arno, à ne pas la faire écouter aux enfants, sauf dispositions spéciales. c’est une version lettrée, avec une forte dimension historiographique, de Periclès « qui n’est pas un collègue » (Loraux) à la critique du matriciel Ariès (histoire des sensibilités), le tout truffé de références effectivement pluridisciplinaires. non sans légèreté. dans le premier épisode, par exemple, il reprend la lecture de Freud pour mettre en cause les gargarismes contemporains sur le « travail du deuil ». ailleurs il a la coquetterie de citer l’avènement de Trump comme un évènement sans doute lui aussi de longue durée quant au devenir de la véridicité.

      (qu’il ait fait le macronard illustre la force du légitimisme centriste ?)

      Ça tombait bien, trop bien : ça tombait mal. Face au curieux hasard qui plaçait l’épidémie de Covid-19 sur sa route au moment où il devait entamer, au Collège de France, son cours sur la peste noire, l’historien Patrick Boucheron a failli renoncer. Rien de plus trompeur, explique-t-il en effet, que la fausse évidence de la « concordance des temps », rien de plus hasardeux que la recherche d’écho et de similitudes qui rendraient le passé moins lointain, le présent moins opaque. Puisque les rapports existent néanmoins, puisque ça a à voir malgré tout, que peut dire l’historien du coronavirus, et de quoi l’histoire de la peste est-elle faite ? Que nous apprend la #science, et que transporte l’#imaginaire ? C’est à un regard neuf et à une histoire globale que Patrick Boucheron nous invite.

      https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/patrick-boucheron-la-peste-c-est-un-mal-qu-on-ne-peut-pas-dire-31-01-2021-24
      #paywall

    • il est possible d’éviter la rebutante intro de Radio F/ Collège de France en utilisant la version de fr Q disponible parmi les podcasts L’été du Collège de France dont la mise en onde est digne de l’objet et de son traitement je pige pas pourquoi il faut donner sur RF une version dégradée

  • Notre préfet de l’Hérault continue de peaufiner sa carrière politique à l’extrême-droite :
    https://www.revolutionpermanente.fr/Racisme-Robert-Menard-s-oppose-au-mariage-d-un-Algerien-et-l-ex

    Ce jeudi, la préfecture de l’Hérault a annoncé par un communiqué sur Twitter que Mustapha B. a été expulsé du territoire français, quelques jours après avoir été empêché de célébrer son mariage avec sa compagne française. Un acte on ne peut plus raciste, dont s’est félicité Robert Ménard, le Maire de Bézier.

    • Darmanin dans ses œuvres : il faudrait faire une loi qui viole explicitement la Convention européenne sur les droits humains :
      https://www.lepoint.fr/politique/robert-menard-s-oppose-au-mariage-d-un-algerien-sous-oqtf-et-d-une-francaise

      L’article 12 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et du citoyen précise également que rien n’empêche deux sans-papiers de se marier.

      « Il est impossible d’interdire à une personne de se marier sous prétexte de sa religion, de sa couleur de peau ou de sa situation aux yeux de l’administration du pays dans lequel elle vit », précise également ce même article.

      Robert Ménard a alerté Gérald Darmanin et Emmanuel Macron de la situation. Il a réclamé qu’une solution soit trouvée avant le jour J… Le ministre de l’Intérieur lui aurait répondu qu’il faudrait « mettre une mesure concernant ce type de mariages dans la prochaine loi sur l’immigration. » En attendant, le gouvernement souligne que « le mariage n’empêche pas l’expulsion ».

  • Lydia Guirous nommée préfète à l’égalité des chances : Macron promeut la droite dure | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150723/lydia-guirous-nommee-prefete-l-egalite-des-chances-macron-promeut-la-droit

    L’ancienne porte-parole de LR vient d’être nommée préfète déléguée en Gironde, chargée de la cohésion sociale, de la lutte contre les discriminations et de l’intégration des étrangers. Deux semaines après les révoltes urbaines, Emmanuel Macron a choisi une figure de la droite la plus dure , qui dépeint les quartiers populaires comme des « zones de non-droit » où l’on vivrait « comme au Maghreb ».

    Son portrait, en 2015, avec cette anecdote de sa tatie
    https://www.france24.com/fr/20150612-lydia-guirous-etoile-montante-republicains-avocate-acharnee-laici

    Mais la vie en communauté peut être aussi interprétée comme un communautarisme, que #Lydia_Guirous juge être la « gangrène de la République et de notre vivre ensemble ». La jeune femme met en garde contre ce phénomène, puisque Roubaix, ville déshéritée où elle a été élevée, en serait un exemple. Et la réaction de sa tante qui, venue d’Algérie passer quelques jours à Roubaix, s’est crue dans le quartier algérois de Bab el Oued, la preuve criante.

    Un vaste mouvement préfectoral acté en Conseil des ministres
    https://www.lefigaro.fr/politique/un-vaste-mouvement-prefectoral-acte-en-conseil-des-ministres-20230713
    au mois de juillet, ça passe crème !

  • Fille de prêtre, elle gagne son combat contre l’Église
    https://www.lepoint.fr/societe/fille-de-pretre-elle-gagne-son-combat-contre-l-eglise-10-07-2023-2527879_23.

    Tout pour Isabelle, la fille du prêtre, ou la moitié pour l’Église ? Début juillet, le diocèse de Perpignan a finalement préféré jeter l’éponge et renoncé « purement et simplement au legs dont le diocèse était bénéficiaire », soit la moitié d’un patrimoine évalué à 450 000 euros. Mais pour l’avocat Jean Codognès, l’Église a bel et bien cherché à « spolier » sa cliente, Isabelle Ballesteros, une professeure de collège de 42 ans, avant de faire machine arrière par peur du scandale.

    « Après avoir volé à cette enfant sa jeunesse et l’affection d’un père, on a voulu broyer la volonté de cet homme au motif qu’il appartient à l’Église », s’indigne l’avocat. « Et on s’est assis sur sa volonté de réparer sur le plan humain et juridique les souffrances endurées par sa fille pour des motifs mercantiles : récupérer l’argent du défunt. »
    « Tous les évêques de Perpignan étaient au courant »

    Le prêtre, bien connu dans la région de Perpignan, s’appelait Lucien Camps. Jusqu’à son décès, en novembre 2021, à l’âge de 87 ans, il était, pour ses paroissiens, le père Camps, un prêtre bienveillant, sympathique, dévoué, qui célébrait messes, mariages et baptêmes. Mais pour sa fille Isabelle, née en 1981, il s’appelait « papa ». Et pour ses deux petites-filles, les filles d’Isabelle, « papy Lucien ».

    Une vie parallèle, et soigneusement cachée, que le prêtre a menée jusqu’à sa mort. « Tous les évêques de Perpignan étaient au courant, depuis ma naissance, jusqu’au dernier », assure Isabelle Ballesteros, qui nous reçoit chez elle, dans un quartier pavillonnaire d’une commune proche de Perpignan. Lors des obsèques de son père, organisées par le diocèse et célébrées dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan, sa fille n’a pas été invitée à prendre la parole. Mais l’évêque a évoqué publiquement la fille et les petites-filles du défunt.
    Avant la naissance de sa fille, le prêtre est éloigné par l’évêque

    Lucien Camps, jeune et brillant ingénieur, a été ordonné prêtre en 1964, à l’âge de 30 ans. « Mes parents se sont connus quand ma mère était cheftaine de guides et mon père aumônier », raconte Isabelle. Une relation amoureuse se noue quelques années plus tard entre le prêtre, quadragénaire, et la jeune femme, de 16 ans sa cadette. « Mon père a longtemps courtisé ma mère, qui ne voulait pas de cette relation. »

    Isabelle naît de leur amour en février 1981. Avant même sa naissance, l’évêque est, dit-elle, informé de la situation. « Il a voulu envoyer mon père en Afrique, mais il a refusé. » Il sera éloigné, pendant deux ans, à Toulouse. « C’était une punition. On déplaçait le problème avec l’espoir que la mère et l’enfant ne ressurgissent pas, et que le prêtre continue à vivre sa vie de prêtre. »
    « On allait au cinéma ou au restaurant dans un autre département »

    Officiellement née « de père inconnu », selon l’état civil, la petite Isabelle ne cesse de réclamer son père. À l’aube de ses 6 ans, il entre enfin dans sa vie. La maman, aide-soignante, vit de son côté avec sa fille, et subvient seule à leurs besoins. Lucien leur rend régulièrement visite. « Il venait le mardi, revenait le samedi, passait la nuit chez nous, puis partait célébrer la messe le dimanche matin. Et on se retrouvait parfois le dimanche après-midi pour une promenade en famille. » Jamais sur les plages voisines ou dans le centre de Perpignan.

    « La première fois que je suis allée au cinéma avec mon père, c’était à Narbonne, à 80 kilomètres de Perpignan. Et quand nous allions ensemble au restaurant, c’était dans un autre département. » Le prêtre part tous les ans en vacances avec sa famille, en Bretagne, en Normandie, à Paris, au Portugal… « Là, on n’avait pas besoin de se cacher. »

    Mais quand il croise une connaissance dans la rue avec sa fille, il la présente comme sa « filleule ». Interdiction pour Isabelle de passer chez son père, « car il vivait dans un immeuble où étaient logés d’autres prêtres ». Quand on lui demande la profession de son père, la petite fille répond qu’il est informaticien. « Car il était responsable de l’informatique pour le diocèse. »
    Présent au mariage de sa fille

    À Noël, aux anniversaires de sa fille, à sa communion, à ses fiançailles, le père Camps sera toujours présent. À son mariage, en 2006, il est là, un peu en retrait : il n’amène pas sa fille à l’autel, il ne célèbre pas le mariage, comme elle le lui a demandé, il n’est pas à la table d’honneur au côté de sa mère. Mais il est présent, et embrasse sa fille unique sur les photos de la cérémonie.

    Sans apaiser toutes les souffrances de sa fille. « J’ai su dès l’âge de 7 ans que j’étais la fille d’un prêtre. J’étais en colère, je souffrais d’être privée de mon père au quotidien, de devoir cacher qui il était. » Et d’être amputée d’une partie de ses racines. « Du côté de ma maman, mon arbre généalogique était complet, mais du côté de papa, il s’arrêtait à papa ». Elle ne rencontrera jamais sa grand-mère paternelle, décédée à l’âge de 103 ans. Et celle-ci a probablement ignoré son existence.

    4 000 « enfants du silence » en France

    Le prêtre n’a jamais reconnu officiellement sa fille. Mais il en a fait, en 2011, sa légataire universelle. Le jour même du décès de son père, Isabelle découvre, dans l’étude de notaire, qu’elle hérite de ses biens… et qu’il a rédigé un second testament, six mois avant son décès, léguant la moitié de ses biens au diocèse. Pour Isabelle, c’est comme si on lui volait son père une seconde fois : « Le choc émotionnel m’a déchiré de l’intérieur. » « Le diocèse a abusé de la faiblesse de Lucien Camps », estime son avocat, Jean Codognès.

    Le nouveau testament a été rédigé dans un Ehpad du diocèse, où le prêtre avait été admis peu de temps auparavant. Un expert psychiatre a diagnostiqué un état de « démence » ne « permettant pas à M. Camps l’élaboration d’un testament ». L’avocat du diocèse estime au contraire « fort peu probable » que les deux notaires présents aient « accepté de recevoir le testament » du prêtre s’ils l’avaient « jugé atteint d’insanité d’esprit ».

    Mais le nouvel évêque, entré en fonction en juin, a préféré renoncer. Isabelle héritera bien, seule, de son père. « Vivre caché est quelque chose de terrible et de très douloureux pour les enfants de prêtres, estime-t-elle. Le mariage des prêtres ne réglerait pas tous les problèmes de l’Église, mais rendrait ces enfants heureux. » L’association Les Enfants du silence, qui réunit des enfants de religieux, estime leur nombre à 4 000 en France.