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  • Le pouvoir monégasque ébranlé par une affaire de déstabilisation - Le Point
    https://www.lepoint.fr/justice/le-pouvoir-monegasque-ebranle-par-une-affaire-de-destabilisation-30-10-2022-

    C’est une affaire qui pourrait faire vaciller la Principauté. Comme l’indique Le Journal du dimanche, deux hommes ont été mis en examen cette semaine pour leur rôle supposé dans une opération de déstabilisation qui vise la garde rapprochée du prince Albert II de Monaco. Selon l’hebdomadaire, les deux prévenus sont suspectés de « recel d’atteintes à un système de traitement automatisé de données » concernant quatre proches du cercle fermé du souverain monégasque. Ces actes auraient débuté en mars 2021.

    Les quatre personnes ciblées sont Laurent Anselmi, chef de cabinet du prince, Thierry Lacoste, avocat et ami d’enfance d’Albert II, Didier Linotte, président du Tribunal suprême de Monaco, la cour constitutionnelle locale, et Claude Palmero, expert-comptable et administrateur de biens du souverain. Leur réputation a été mise à mal par la publication de vidéos et d’articles à charge, sur YouTube et les réseaux sociaux. Selon les allégations des suspects, ils auraient cherché à tirer profit des projets immobiliers en cours ou à venir à Monaco, où les prix se négocient jusqu’à 100 000 euros du mètre carré.

    Après avoir été interpellés mardi 25 octobre, les deux suspects ont été placés en garde à vue et auditionnés par les enquêteurs de la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) de la police judiciaire parisienne, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris. L’information judiciaire porte aussi sur des faits d’« accès et maintien dans un tel système », d’« extraction frauduleuse de données issues d’un tel système » et d’« interception de correspondances électroniques », révèle Le Journal du dimanche.
    « Des seconds couteaux » d’un système sophistiqué

    Les enquêteurs du dossier ont indiqué à l’hebdomadaire que les boîtes mails des quatre personnes ciblées ont été piratées et des milliers de courriels détournés. Mais la diffusion de leurs informations personnelles sur le Web a fait l’objet d’un système sophistiqué.

    Les sites Internet utilisés pour cette campagne de dénigrement renvoient vers les États-Unis, l’Islande et Chypre. Les deux suspects ont gonflé l’audience de leurs sites en ayant recours à des petites mains en Inde. « Tout cela requiert d’importants moyens financiers », indiquent les autorités judiciaires qui évoquent plusieurs millions d’euros. « Ces deux premiers suspects ne sont probablement que des seconds couteaux dans cette opération bien orchestrée », anticipent-elles également.

  • Arno Klarsfeld : « L’Ukraine ne doit plus glorifier les nationalistes qui ont collaboré » Le Point - Arno Klarsfeld

    Si les Ukrainiens veulent faire partie de la famille de l’Union européenne, ils doivent cesser de glorifier les nationalistes ukrainiens présentés comme des héros, et qui ont collaboré avec les nazis et les ont assistés dans l’extermination de dizaines de milliers de familles juives en Ukraine. Une des premières mesures de la municipalité de Kiev après la révolution de 2014 a été de débaptiser la longue avenue qui mène au site de Babi Yar, et qui portait le nom d’avenue de Moscou, pour l’appeler avenue Bandera, dont les fidèles ont assisté les nazis dans l’extermination de plus de 30 000 juifs, hommes, femmes et enfants dans le ravin de Babi Yar, les 29 et 30 septembre 1941, lorsque les troupes allemandes accompagnées des Einsatzgruppen sont entrées à Kiev.


    Le tribunal administratif du district de Kiev avait ordonné à la municipalité d’annuler le changement de nom de deux rues principales au profit de Stepan Bandera et Roman Shukhevych, qui lui aussi était un massacreur de Juifs, et dont un stade porte le nom dans la grande ville de Ternopil. Mais le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, a fait appel de la décision et la cour d’appel lui a donné raison.

    Collaborateurs ukrainiens
    À Lviv, il y a encore deux ans, des centaines d’hommes ont défilé en uniforme SS de collaborateurs ukrainiens lors d’un événement approuvé par la ville. Ces dernières années, au moins trois municipalités ukrainiennes ont dévoilé des statues pour l’adjoint de Bandera, Yaroslav Stetsko, qui, pendant la Shoah, approuvait « l’extermination des Juifs ». La devise des nationalistes ukrainiens collaborateurs de nazis de Bandera affichée dans les rues de Kiev en 1941 était : « Tes ennemis sont la Russie, la Pologne et les Youpins. »

    Voici ce qu’écrivait Irina Khorochounova, dans son journal, à la date du 2 octobre sur ces massacres qui se déroulaient en plein jour par les nazis et leurs supplétifs ukrainiens : « Tout le monde dit qu’on tue les Juifs. Non, on ne les tue pas, on les a déjà tous tués. Tous sans distinction, les vieux comme les jeunes, les femmes et les enfants. Ceux qui ont été ramenés chez eux lundi ont également été exécutés les jours suivants… J’écris parce qu’il est indispensable que le monde sache qu’un crime horrible est en train d’être commis et qu’il faudra le venger… On continue d’assassiner en masse des enfants innocents et sans défense, des femmes et des vieillards dont beaucoup sont enterrés encore vivants. »

    Monstres
    Il est tout à fait inapproprié que les grandes artères qui mènent au site des massacres et qu’empruntent les dirigeants européens venus apporter leur soutien à l’Ukraine portent le nom de tels monstres. Il est tout à fait immoral que de tels hommes soient glorifiés. Il est tout à fait anormal que personne n’en parle dans les instances européennes alors que l’Ukraine a demandé son adhésion et que le processus (long, peut-être) a été approuvé.

    Laisser sans s’y opposer l’Ukraine continuer à glorifier ces nationalistes ukrainiens qui ont collaboré avec les nazis contre les Soviétiques et massacré de manière si horrible tant de familles juives signifierait en fin de compte que Hitler avait raison de voir les Russes comme les véritables ennemis de l’Occident, et que son attaque préventive était justifiée. Quant aux Juifs, ils seraient des victimes collatérales des soubresauts de l’Histoire. L’Europe et l’Union européenne se sont bâties sur la victoire sur le nazisme. Elle doit s’en souvenir.
    Source : https://www.lepoint.fr/debats/arno-klarsfeld-l-ukraine-ne-doit-plus-encenser-les-nationalistes-qui-ont-col

    #Serge_Klarsfeld à propos du #nazisme en#Ukraine et de la #Shoa #nazis #extermination #Babi_Yar #Einsatzgruppen #Kiev #ue #union_européenne

    • Les médias » occidentaux » continuent de dénazifier l’Ukraine en prétendant que les formations nazies de ce pays, qu’ils ont longtemps décriées, sont désormais une collection inoffensive de célébrités.

      On peut suivre ces changements en lisant cette série d’articles du New York Times :

      15 mars 2019 :

      Sur son gilet pare-balles figurait un symbole couramment utilisé par le bataillon Azov, une organisation paramilitaire néo-nazie ukrainienne.

      11 février 2020 :

      Les défenseurs du Bataillon Azov ukrainien, que le F.B.I. appelle « une unité paramilitaire » notoirement connue pour son « association avec l’idéologie néonazie« , nous accusent de faire partie d’une campagne du Kremlin visant à « diaboliser » le groupe.

      17 mars 2022 :

      La semaine dernière, Facebook a déclaré qu’il faisait une exception à ses politiques de lutte contre l’extrémisme pour autoriser les éloges de l’unité militaire d’extrême droite ukrainienne du bataillon Azov, « strictement dans le contexte de la défense de l’Ukraine, ou dans leur rôle en tant que partie de la Garde nationale ukrainienne. »

      29 avril 2022 :

      Ces scènes proviennent de vidéos partagées en ligne ces derniers jours par le régiment Azov, une unité de l’armée ukrainienne, qui affirme qu’elles ont été prises dans les bunkers en forme de labyrinthe situés sous la tentaculaire aciérie Azovstal à Mariupol, en Ukraine.

      Comme je l’ai écrit précédemment :

      Ce qui était autrefois « une organisation paramilitaire néo-nazie ukrainienne« , dont le FBI a dit qu’elle était connue pour son « association avec l’idéologie néo-nazie« , a d’abord été qualifiée d’ »extrême droite » avant de devenir une « unité de l’armée ukrainienne » normale.

      Aujourd’hui, le New York Times a rajouté un niveau à cette évolution en transformant un communiqué de presse du gouvernement ukrainien en un récit larmoyant sur les retrouvailles des libérés du bataillon Azov libérés avec leurs familles :

      Les commandants libérés de l’opération Azov ont retrouvé avec émotion les membres de leur famille en Turquie . . . .

  • Fausses accusations contre Raquel Garrido et Alexis Corbière : Jean-Christophe Lagarde placé en garde à vue
    https://www.francetvinfo.fr/politique/udi/fausses-accusations-contre-r-garrido-et-a-corbiere-jean-christophe-laga

    Le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) Jean-Christophe Lagarde a été placé en garde à vue mercredi 7 septembre matin dans le cadre de l’enquête sur les fausses accusations visant Raquel Garrido et Alexis Corbière, a appris franceinfo mercredi 7 septembre auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Parisien. Les enquêteurs cherchent donc à savoir si l’ex-député a volontairement donné de fausses informations sur les deux élus La France insoumise au journaliste Aziz Zemouri, comme celui-ci l’en accuse.

  • Macron appelle au retrait des Russes de la centrale de Zaporijia - Le Point
    https://www.lepoint.fr/monde/zelensky-redoute-une-catastrophe-nucleaire-autour-de-la-centrale-de-zaporiji

    La centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d’Europe, avait été prise début mars par les troupes russes, au début de leur invasion de l’Ukraine lancée le 24 février. Depuis fin juillet, plusieurs frappes, dont les deux parties s’accusent mutuellement, ont visé le site, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant la semaine dernière une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

    Le chantage est donc le suivant : la Russie rend la centrale, sinon les ukrainiens la détruisent. Fastoche.

  • Pauvre Dany ! On organise une collecte ?

    L’acteur Dany Boon arnaqué de plus de 6 millions d’euros en Irlande - Le Point
    https://www.lepoint.fr/societe/l-acteur-dany-boon-arnaque-de-plus-de-six-millions-d-euros-en-irlande-25-07-

    Concrètement, l’acteur de Bienvenue chez les Ch’tis se serait rapproché du faux lord irlandais en 2021, lorsqu’il était à la recherche d’une société pour s’occuper de la maintenance et de divers services sur son yacht, Umaren.

  • Guerre en Ukraine : « L’armée russe est dans un état lamentable », un général de l’armée américaine affirme que « les lance-roquettes Himars changent la donne » - lindependant.fr
    https://www.lindependant.fr/2022/07/25/guerre-en-ukraine-larmee-russe-est-dans-un-etat-lamentable-un-general-d

    Le général à la retraite de l’armée américaine Mark Hertling a déclaré samedi que les systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité (Himars) fournis à l’Ukraine pour l’aider à lutter contre l’invasion de la Russie « changent la donne », affirmant que l’armée russe est désormais « dans un état lamentable ».

    L’aviation militaire russe, fragilisée par les sanctions
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/07/25/l-aviation-militaire-russe-fragilisee-par-les-sanctions_6136054_3210.html

    L’usine de fabrication des systèmes antiaériens Buk a stoppé sa production après l’arrêt des livraisons de composants fabriqués en Allemagne.

    Guerre en Ukraine : dans la région de Kherson, la contre-offensive a déjà commencé
    https://www.rfi.fr/fr/europe/20220725-guerre-en-ukraine-dans-la-r%C3%A9gion-de-kherson-la-contre-offensive-a-

    La guerre en Ukraine est entrée dans son sixième mois dimanche 24 juillet. Si la situation sur le front du Donbass semble s’être quelque peu rééquilibrée au bénéfice de l’Ukraine, on observe ces derniers jours des mouvements plus importants dans le sud du pays, en particulier dans la région de Kherson, qui devrait être le théâtre de la prochaine grande bataille de la guerre, avec cette fois une contre-offensive de l’Ukraine à prévoir pour le mois d’août.

    Pour le sixième mois consécutif, on t’informe que la Russie est proche de l’effondrement.

    • Can US-supplied HIMARS be a game changer for Ukraine?

      pour une analyse un peu moins issue du prospectus du fournisseur ; on remarquera le point d’interrogation…

      https://www.france24.com/en/europe/20220714-can-us-supplied-himars-be-a-game-changer-for-ukraine


      A launch truck fires the High Mobility Artillery Rocket System (HIMARS) during training at the Yakima Training Center, Washington on May 23, 2011
      © Tony Overman, AP

      An ace up a sleeve or a gimmick
      The incapacity of Russian air defences to detect and intercept HIMARS fire, as well as the shortage of Russian intelligence, surveillance and reconnaissance (ISR) platforms, namely drones, has been notable in the Ukraine conflict.

      The Russian S400 air defence system was advertised as an anti-missile system as well, but it hasn’t been able to detect or stop the HIMARS,” said Ledwidge [a former British military intelligence officer and current lecturer at Portsmouth University].

      The Russians are working on a solution, however. Iran is preparing to send drones to Russia, according to US officials, and Russian President Vladimir Putin is set to visit Iran next week in a bid to boost bilateral relations.

      If Russia gains back its situational awareness due to a sudden influx of drones, it will be able to destroy the limited number of systems sent by the US and its allies to Ukraine.

      The shortage of HIMARS systems will mean that Ukrainians will have to choose wisely where to deploy them as there is not enough to go around,” explained Trinquand [Général Dominique Trinquant, a former head of the French military mission to the UN].

      The HIMARS’ effectiveness in the coming battle for the Donbas will be determined by the choices made by the Ukrainians in its use, and their ability to prevent the Russians from finding it. At this point, the HIMARS is a massive threat to the Russian advance in the East, but only time will tell if it will stay that way.

    • Caesar : 12 + 6
      Himars : 12 + 4
      délais d’acheminement non précisés et plutôt flous…

      Six nouveaux canons Caesar français « en route » vers l’Ukraine - Le Point (19/07/2022)
      https://www.lepoint.fr/monde/six-nouveaux-canons-caesar-francais-en-route-vers-l-ukraine-19-07-2022-24837

      Les six canons Caesar supplémentaires, fleuron de l’artillerie française promis par Emmanuel Macron mi-juin, sont « en route » vers l’Ukraine. Douze canons Caesar ont d’ores et déjà été livrés, a ajouté la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, mardi 19 juillet, devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, à Paris.

      US to send more HIMARS precision rocket systems to Ukraine in latest package (20/07/2022)
      https://www.defensenews.com/pentagon/2022/07/20/us-to-send-more-himars-precision-rocket-systems-to-ukraine-in-latest-pa

      The US will send four more high-mobility artillery rocket systems to Ukraine as part of the next military aid package to strengthen Kyiv in what’s become a grinding long-range fires duel, Pentagon officials said Wednesday.
      The new M142 High Mobility Artillery Rocket Systems, or HIMARS, will bring the total number committed to Ukraine to 16. The light, wheeled multiple rocket launcher allows Ukraine to strike at ranges of 85 kilometers, or 53 miles, and with more precision than previously sent artillery.

  • Allocation adulte handicapé : le nouveau calcul « favorise les familles aisées » - Le Point
    https://www.lepoint.fr/politique/allocation-adulte-handicape-le-nouveau-calcul-favorise-les-familles-aisees-2

    Au fond, la grande question que pose cette mesure est : la famille est-elle toujours la base de notre modèle social ? Si on change de modèle pour un modèle sur lequel ce n’est plus la famille mais l’individu qui constitue le socle de la solidarité, cela pose de très nombreuses questions, notamment sur les successions. Cela mérite un vrai débat.

  • « Et voilà à quoi sert une opposition. A s’opposer et à voter l’amendement #Garrido qui exempte les mineurs de #PassSanitaire. La majorité #Macron, abasourdie par ce 1er revers majeur qui en appelle d’autres, est en réunion de crise.
    Et bing ! »

    LCP :

    Contre l’avis du gouvernement, les députés exemptent tous les mineurs du cadre juridique du passe sanitaire aux frontières et pour les déplacements extra-hexagonaux, par 196 voix contre 183. Des vivats retentissent sur les bancs de l’opposition.
    #DirectAN #Covid19
    https://video.twimg.com/amplify_video/1546948660138844160/vid/1280x720/u7eQU-Q8nqdrCyr5.mp4?tag=14

    Un peu plus tard : l’article 2 du projet de loi a été rejeté par une majorité de députés, dans la nuit de mardi à mercredi. Ce rejet est un camouflet pour le gouvernement.

    https://www.lepoint.fr/politique/covid-l-assemblee-rejette-un-article-cle-du-projet-de-loi-sanitaire-13-07-20

    L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale fait tomber le premier texte du gouvernement. Dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 juillet, l’Assemblée nationale a rejeté un article clé d’un projet de loi sur l’épidémie de Covid-19, prévoyant la possibilité de rétablir le pass sanitaire pour les voyages « extra-hexagonaux ». Cet article 2 du projet de loi de « veille et de sécurité sanitaire » a été rejeté par 219 voix contre 195.

    Il prévoit la possibilité de rétablir le pass sanitaire pour les voyages depuis ou vers l’étranger. Un peu plus tôt, les députés avaient supprimé cette exigence potentielle pour les enfants voyageant. Le projet de loi entérine l’expiration au 1er août du cadre « exorbitant du droit commun » de l’état d’urgence sanitaire et du régime de gestion de la crise mis en place fin mai 2021.

    • le 6 mars 2020 au sortir de la pièce Par le bout du nez (sic) : « Le président a précisé que, malgré le coronavirus, la vie continuait et qu’il ne fallait pas (sauf pour les populations fragiles) modifier les habitudes de sortie, en suivant les règles d’hygiène » (lesquelles ?). Tout est dit, Macron est en marche et à l’avant-garde (la GBD date d’octobre suivant).

      Le 6 mars 2020, la sortie du président de la République crée la polémique. Est-il prudent, alors que les données s’accumulent pour confirmer la pandémie du siècle, d’entretenir l’insouciance ? Au-delà des Alpes, l’Italie a déjà fermé ses écoles et ses universités. Emmanuel Macron, lui, s’obstine : « Pas question de confiner. La vie continue. Il ne faut pas que l’activité économique s’arrête », lâche-t-il ce soir-là, devant témoins.

    • une tout autre histoire que celle racontée au public, présentant la catastrophe comme une surprise impossible à prévoir et ayant pris de court le président à la mi-mars 2020.

      Covid, secrets d’État.
      Notes confidentielles, rapports inédits, échanges de mails… « Le Point » raconte les coulisses du pouvoir lors des semaines de 2020 où tout a basculé.

      Ce fut une agréable soirée, riante et heureuse, sous les nuances rouge et or du théâtre Antoine, la scène des Grands Boulevards où Sartre fit jouer Huis clos. Une sortie pour qu’« Emmanuel s’aère », selon les confidences de Brigitte Macron à un proche. Ce vendredi 6 mars 2020, la pièce ne l’éloigne pourtant pas vraiment de son quotidien : Par le bout du nez se déroule… dans son bureau reconstitué de l’Élysée. Le comique François-Xavier Demaison y campe un chef de l’État qui, empêché de prononcer ses discours à cause d’une gêne nasale, se résout à recevoir un psychiatre. Le théâtre Antoine est dirigé par un ami des Macron, Jean-Marc Dumontet, dont le nom a circulé comme ministre de la Culture d’Élisabeth Borne. Il se joint au dîner qui suit la représentation, où Emmanuel Macron donne le cap – droit sur la tempête. « Le président a précisé que, malgré le coronavirus, la vie continuait et qu’il ne fallait pas (sauf pour les populations fragiles) modifier les habitudes de sortie, en suivant les règles d’hygiène », relatera Dumontet, dès le lendemain, sur son compte Twitter.

      Pendant des mois, Le Point a enquêté, s’est plongé dans des centaines de documents exclusifs et de témoignages inédits. Auditions, perquisitions, mails, messages, notes confidentielles… révèlent une tout autre histoire que celle racontée au public, présentant la catastrophe comme une surprise impossible à prévoir et ayant pris de court le président à la mi-mars 2020. Par cette enquête, Le Point ne s’érige pas en juge, ni ne se substitue à la Cour de justice de la République qui, comme l’écrit le haut magistrat François Molins, « n’a pas vocation à juger l’opportunité et l’efficacité de la politique gouvernementale, mais à rechercher des infractions pénales commises par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions ». Il ne s’agit pas non plus de céder à un populisme pénal, un « opportunisme judiciaire », selon les mots de l’avocat pénaliste Hervé Temime, qui consisterait à trouver absolument un coupable pour lui faire porter les maux d’une épidémie que personne n’a réussi à prédire. Cette longue enquête raconte comment l’État agit au cœur de la crise.

      Pas question de confiner. La vie continue. Il ne faut pas que l’activité économique s’arrête.Emmanuel Macron, le 6 mars 2020, dans les coulisses du Théâtre Antoine, à Paris.

      Les tribunaux où pourraient comparaître, un jour, ministres et responsables sanitaires s’échinent à démêler cette chronologie si contradictoire. La France d’Emmanuel Macron a-t-elle failli dans sa gestion de l’épidémie ? Avions-nous, collectivement, la possibilité de limiter la catastrophe sanitaire, qui a causé la mort de plus de 140 000 personnes ? Le 6 mars 2020, la sortie du président de la République crée la polémique. Est-il prudent, alors que les données s’accumulent pour confirmer la pandémie du siècle, d’entretenir l’insouciance ? Au-delà des Alpes, l’Italie a déjà fermé ses écoles et ses universités. Emmanuel Macron, lui, s’obstine : « Pas question de confiner. La vie continue. Il ne faut pas que l’activité économique s’arrête », lâche-t-il ce soir-là, devant témoins. Et c’est peut-être là le début d’une histoire qui s’éloigne de la comédie pour revêtir les atours du drame. Dix jours durant, la France va perdre un temps précieux. Car si deux ans plus tard, le nombre de morts dus à l’épidémie est sensiblement le même dans les pays européens comparables, l’Hexagone va, en mars 2020, connaître une vague extrêmement violente, débordant et désorganisant les services de santé, obligeant les patients hospitalisés pour des maux autres que le Covid-19 à différer leurs soins sine die. Si l’on en croit l’histoire officielle, il faudra attendre la création d’un aréopage de savants destiné à «  éclairer la décision publique  ». Le 12 mars, ce conseil scientifique présente un scénario catastrophe à l’Élysée : selon des projections fournies par l’Institut Pasteur, sans intervenir, la France pourrait faire face à des centaines de milliers de morts. L’avertissement fait mouche. Le soir même, au cours de son adresse à la nation, le président lance un appel à « l’union sacrée », ferme les écoles et décide de maintenir les élections municipales. Trop peu, trop tard ? Cinq jours plus tard, le 17, la France est confinée.

      Tout montre pourtant que, dès janvier, les alertes, de plus en plus fortes, pleuvent sur le sommet de l’État. Début mars, quand toutes les données et études savantes convergent, le sommet de l’État tergiverse et se déchire. Cette période, sur laquelle nul ne s’est jusque-là épanché, certains au cœur du pouvoir l’appellent, en chuchotant, « la semaine de la mort ». Le 5 mars, quand Emmanuel Macron réunit pour la première fois à l’Élysée les scientifiques, certains l’avertissent déjà de la vague qui va submerger immanquablement les hôpitaux. Trois jours plus tard, le 8 mars, les épidémiologistes français rendent une note confidentielle, laquelle annonce, en l’absence de « mesure efficace », jusqu’à 160 000 morts avant l’été. Un secret qui hante la nuit du Théâtre Antoine.

      Acte 1 : l’épidémie chinoise

      Fin 2019, un mal inconnu apparaît en Chine, à Wuhan. Le virus sera bientôt planétaire. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, savait…

      Alors que le nouveau coronavirus fait des ravages en Chine, l’Europe surveille de très loin l’épidémie et se montre particulièrement attentiste. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), malgré des signaux d’alerte inquiétants, se refuse à déclarer l’urgence internationale. Des professeurs réputés émettent des doutes sur l’indépendance de l’institution vis-à-vis de Pékin. La France, elle, est toute tournée vers ce qui doit être la réforme phare du premier quinquennat d’Emmanuel Macron : les retraites.

      La France avait pourtant un coup d’avance. Entre Noël et le réveillon 2019, Agnès Buzyn profite de quelques jours de repos dans sa maison corse. La ministre de la Santé, hématologue, fille d’un survivant de la Shoah – Élie Buzyn, mort au printemps 2022 –, n’est jusque-là qu’un personnage discret de la macronie, studieuse, trop sans doute. Sur sa terrasse, elle navigue sur son smartphone et tombe, racontera-t-elle à la presse et aux parlementaires, sur un « article d’un blog anglo-saxon », illustré d’une radiographie du thorax. Ce document, jamais identifié, aurait décrit des cas de pneumonies inexpliquées en Chine. Pourtant, à cette date, l’épidémie naissante est un secret absolu. Ce n’est que le 30 décembre que l’information fuite sur le Net chinois, grâce au fameux lanceur d’alerte, le docteur Li Wenliang. Le dernier jour de l’année, la nouvelle, reprise par la presse locale et Promed, un système d’alerte international, est finalement admise par la ville de Wuhan. Et connue du monde entier.

      Une telle exclusivité planétaire pour une simple ministre française a suscité bien des questions, et des fantasmes. Au printemps 2020, Le Canard enchaîné écrira que l’Élysée savait dès décembre, sans trop préciser quoi d’ailleurs – une information vigoureusement démentie par le Quai d’Orsay. Interloqués, des parlementaires ont longuement cuisiné la ministre, ils n’ont pas davantage trouvé de réponse. Encore aujourd’hui, les juges de la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) suspectent celle qu’ils ont auditionnée plus d’une quinzaine de fois de cacher une source en Chine. En la convoquant, le 23 juillet 2021, en vue de la mettre en examen pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, les magistrats précisent ainsi retenir cette histoire du 25 décembre comme une indication de ce qu’Agnès Buzyn avait « pressenti la gravité de l’épidémie », et qu’elle a ensuite participé à un « double discours » en s’abstenant, nous y reviendrons, de « tout mettre en œuvre pour obtenir le report d’élections [municipales, NDLR] ».

      Mise en danger de la vie d’autrui

      Une accusation paradoxale contre Agnès Buzyn : être à la fois prophète et coupable de la catastrophe. Rétrospectivement, les experts sont beaucoup plus prudents. « Il ne faut pas être anachronique », avertit l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève. Alertés par des médecins locaux d’hospitalisations mi-décembre, des spécialistes internationaux ont déjà confié avoir été au courant en même temps que Buzyn. Rien d’anormal. Une page Internet a pu disparaître ou être retirée par ses auteurs. D’autant qu’avoir vent d’une poignée de pneumonies en Chine ne dit rien de l’ampleur que prendra la crise. Mais la source ? Le soupçon d’un tuyau chinois ? « Cela ne tient pas debout, balaie Flahault. Si elle avait eu des contacts directs avec des médecins ou des scientifiques chinois, ce qui pouvait s’entendre, elle les aurait alors évoqués naturellement lors de ses auditions, quitte à ne pas en révéler les noms pour la protection de leur anonymat, ce qui aurait pu se comprendre. »

      Début janvier, sur ordre de sa patronne bien informée, le ministère ne reste pas les bras croisés et se met en veille. Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, met sur le coup le Corruss (Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales), qui recense chaque jour les alertes nationales et internationales, et la Réunion de sécurité sanitaire (RSS), qui rassemble tous les mercredis les patrons d’agences sanitaires et d’administrations centrales. Ce n’est que le 8 janvier, en page 6 d’un compte rendu de la RSS, entre dengue, rougeole et salmonellose, que se glissent les derniers rapports des communiqués officiels chinois sur ces « cas de pneumonie d’origine inconnue en Chine », tous liés à un marché de produits frais, où étaient vendus des animaux. Un signal faible noyé dans le brouhaha de la politique. À cette époque, le gouvernement est tout entier sur la réforme des retraites. Plusieurs corps de métiers sont en surchauffe, la fonction publique hospitalière déraille, une grève des tâches administratives est en cours. Le lundi 6 janvier a lieu le premier Conseil des ministres de l’année. Les membres du gouvernement Philippe, dossiers sous le bras, s’élancent depuis Beauvau, où ils ont petit-déjeuné, pour parcourir les 97 mètres qui les séparent de l’Élysée. En tête, en fauteuil roulant, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, qui est tombée quelques jours plus tôt dans les escaliers de Matignon. Agnès Buzyn, tout sourire, discute avec Jean-Michel Blanquer et Jean-Yves Le Drian. Le gouvernement uni fait face à l’adversité. Quelques minutes plus tard, dans le secret du Conseil des ministres, Édouard Philippe annonce une période de « gros temps ». « Notre pays en a vu d’autres », relativise le « PM » avec humour, énumérant coup sur coup les années 20 des siècles passés : 1720 : krach, peste, incendie de Rennes ; 1820 : assassinat de l’héritier du trône, le duc de Berry… Le chef de l’État, selon un témoin de la scène, abonde alors : « Nous continuons vers le grand large. » Nul ne sait encore à quel point.

      Virus non identifié

      Dans les cabinets, les journées de travail s’enchaînent, harassantes. Mardi 7 janvier, l’après-midi est consacré aux rituelles questions à l’Assemblée nationale. Le sujet commence à être tout doucement suivi par la presse. « Un mal inconnu affecte près d’une soixantaine de personnes dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine », écrit Le Parisien à cette date. Les Chinois le confirment : un nouveau type de coronavirus, provisoirement baptisé 2019-nCoV, est responsable de la maladie. À 18 h 08 précisément, sur le banc, Agnès Buzyn envoie à Jérôme Salomon un court SMS, saisi en perquisition : « Des nouvelles de l’épidémie chinoise ? demande-t-elle. – Élément troublant, Wuhan abrite le P4, précise Salomon. – Le P4 n’est a priori pas fonctionnel. – A priori », lâche le DGS, mystérieux.

      Agnès Buzyn connaît un peu le fameux P4, laboratoire de haute sécurité construit avec l’aide de la France : son mari, Yves Lévy, a présidé l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) jusqu’en 2018 et supervisé cette coopération franco-chinoise. Il sera longuement interrogé sur le sujet par la Cour de justice de la République.

      Jeudi 9 janvier. « Le virus peut provoquer des troubles graves chez certains patients mais ne se transmet pas rapidement », écrit Jérôme Salomon à la ministre, répercutant les dernières données communiquées par Pékin. Elles laissent planer le doute sur la transmission interhumaine. Les Chinois mentent : dès la fin décembre, ils en ont la preuve. Ils traitent des clusters familiaux où les contaminations ont eu lieu hors du marché. Certains le suspectent déjà, comme Arnaud Fontanet, épidémiologiste de l’Institut Pasteur : « Le tableau clinique (pneumopathie virale atypique et non grippale) correspondait à celui d’un bêtacoronavirus comme le Sras ou le Mers, qui sont transmissibles de personne à personne. La transmission interhumaine était donc plausible […] », justifie-t-il par écrit. D’emblée, la suspicion est là. Les agences régionales de santé et les sociétés savantes reçoivent leurs premiers bulletins d’information, les appelant à détecter d’éventuels cas de coronavirus sur le territoire. Le samedi 11 janvier, le président de la République et le Premier ministre sont informés du premier mort déclaré en Chine et des mesures de surveillance prises dans les aéroports en France. Selon plusieurs sources concordantes, leur attention est également attirée sur le P4 chinois. Des chercheurs s’interrogent déjà sur le rôle que celui-ci pourrait avoir joué dans l’émergence de ce nouveau coronavirus. 14 janvier : toujours « aucune preuve claire de transmission interhumaine », tweete l’OMS, reprenant servilement les dénégations chinoises. Pourtant, le virus essaime déjà aux quatre coins du monde – en Thaïlande dès le 10 janvier. Dans la nuit du 15 au 16 janvier, un premier cas suspect est identifié à Nancy, finalement infirmé. Le 17 janvier, la France ne sait toujours rien. Ni le niveau de transmission interhumaine, ni l’existence ou non de cas asymptomatiques risquant de rendre très difficile la maîtrise de l’épidémie, ni le taux de mortalité, ni ses facultés de mutation ou de résistance aux éventuels antiviraux. Bref, le pays, comme le reste du monde, est dans le brouillard.

      « Suivi actif »

      Le lundi 20 janvier, le nuage se dissipe. Un troisième mort du Covid-19 est annoncé en Chine, qui est alors obligée de reconnaître la transmission interhumaine. Définitivement, il ne s’agit pas que d’une poignée de personnes contaminées par des animaux sur un marché. Pourtant, l’OMS hésite à déclarer l’urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), la procédure pour mettre le monde en alerte. Agnès Buzyn, elle, est mobilisée, comme le reste du gouvernement, sur le sommet « Choose France », organisé au château de Versailles et qui vise à attirer les investisseurs étrangers en France. Son rôle à elle ? Vanter les atouts de la France à l’industrie pharmaceutique et notamment au nouveau PDG de Sanofi, Paul Hudson. L’entrevue tourne mal, selon des témoins. Le groupe pharmaceutique paraît poser des conditions à la construction d’une nouvelle usine en France. « Du chantage ! » se scandalise Agnès Buzyn auprès de son cabinet et de ses proches. La conversation, houleuse – que n’a pas souhaité confirmer ou infirmer Sanofi –, se poursuivra plusieurs minutes, au point que les échos de l’altercation remonteront à l’Élysée. Un épisode peu au goût du Château, qui rappellera aux ministres l’objet de l’événement : attirer les investisseurs, et pas se fâcher avec eux. Le lendemain, Jérôme Salomon informe sa ministre par mail : la transmission interhumaine va être confirmée par l’OMS. Il souligne aussi que 120 lignes aériennes existent entre la France et la Chine – dont une directe Paris-Wuhan. Au cabinet de la ministre, on comprend soudain que la situation est « compliquée ». Et pour la première fois, Agnès Buzyn de poser à ses conseillers la question fatale : « Combien avons-nous de masques en stock ? » Suit son premier point presse, en fin de journée. Quelques minutes plus tôt, le cas suspect de Nancy est finalement donné négatif. « Le risque d’introduction en France des cas liés à cet épisode est faible », commence Agnès Buzyn. Une phrase qui la suivra longtemps, très longtemps, comme la preuve qu’elle aurait tenté de minimiser la crise. Personne n’a retenu la suite, plus alarmiste : « mais [le risque, NDLR] ne peut être exclu, d’autant plus qu’il existe des lignes aériennes directes entre la France et la ville de Wuhan ». À cette date, seuls 291 cas ont été confirmés par la Chine. Une poignée d’autres ont déjà été identifiés à l’étranger. Pour les béotiens, non initiés aux arcanes de l’épidémiologie, ces chiffres peuvent paraître dérisoires. Même un médecin peut s’y tromper : à Marseille, le professeur Didier Raoult, plus biologiste que mathématicien, moque dans une vidéo publiée le 23 janvier ce qu’il juge comme une surréaction : « Trois Chinois meurent et ça fait une alerte mondiale. »

      Mais ces statistiques ont en réalité de quoi faire trembler les spécialistes attentifs. À l’Imperial College de Londres, l’épidémiologiste Neil Ferguson, la référence mondiale de la modélisation des épidémies, jette dès le 17 janvier un pavé dans la mare avec une note publique qui fait grand bruit : avec déjà 3 cas détectés à l’étranger, il est impossible qu’il n’y ait que quelques dizaines de cas à Wuhan. En prenant en compte le nombre de passagers quotidiens à l’aéroport, la population de l’agglomération et le temps d’incubation, un calcul basique permet d’estimer que pour qu’il y ait 3 cas détectés à l’étranger, il faut qu’il y ait au moins 1 800 cas déjà à Wuhan – et sans doute beaucoup plus : de nombreux cas exportés pourraient être asymptomatiques et ne sont donc probablement pas identifiés, ajoutent les auteurs de la note. Le 22 janvier, Ferguson met à jour l’estimation à 4 000 cas au moins (contre seulement 550 déclarés). Et livre, dans un autre rapport transmis à l’OMS le 22 janvier, la première estimation du taux de reproduction initial du virus, l’indice R0, soit le nombre de personnes infectées par chaque cas index : 2,6. Une transmissibilité très élevée, plus de deux fois supérieure à celle de la grippe saisonnière, qui présage d’une immense vague mondiale, inarrêtable – reste à en connaître la mortalité. Le Royaume-Uni, précurseur, réunit son propre conseil scientifique, le Sage (Scientific Advisory Group for Emergencies), dès cette date. Neil Ferguson en fait partie. Il a aussi ses connexions en France : Simon Cauchemez, le modélisateur d’épidémies de l’Institut Pasteur, est un disciple, et discute quotidiennement avec le petit groupe de spécialistes autour de Ferguson sur des boucles de messages.

      Au lendemain de la conférence de presse du 21, un nouveau cas suspect, une patiente chinoise, est à l’isolement à l’hôpital Bichat à Paris– il sera lui aussi infirmé, comme celui de Nancy. Mais prise de remords, Agnès Buzyn se fait un sang d’encre. Elle bombarde de messages son directeur de cabinet et craint soudain d’être tournée en ridicule si l’information d’un premier cas en France percute les propos rassurants de sa conférence de presse. « Nous avons possiblement le premier cas français. En 2003 (Sras), les Chinois ne voyageaient pas… », s’agace-t-elle par écrit, comprenant rapidement que l’épidémie, cette fois-ci, risque de se développer dans des proportions que nul n’a imaginées. À partir de cette date, comme le constateront les sénateurs dans leur rapport d’enquête de décembre 2020, la ministre tente tant bien que mal de mobiliser. Bien que l’épidémie se répande aux quatre coins du monde, l’OMS refuse encore le 22 janvier de déclarer l’USPPI, semble-t-il pour ménager la Chine. « Ils sont mignons… s’emporte Buzyn dans un message à un conseiller. Il faut tout de même montrer qu’on a fait des choses […] sans attendre l’aval de l’OMS. » Même apathie du côté de l’Union européenne. Le CDC européen, agence sanitaire basée à Stockholm, émet depuis le 17 janvier des évaluations extrêmement rassurantes, jugeant le risque d’importation « très faible » en Europe – sans visiblement se rendre compte des flux massifs de passagers avec Wuhan, qu’il croit limités à l’Asie ! Buzyn cherche à joindre Stella Kyriakides, la commissaire européenne à la Santé, pour lui demander de convoquer une réunion des ministres de la Santé à l’échelle européenne. Matignon et le ministère des Affaires étrangères sont mis dans la boucle.

      Acte 2 : quand les masques ne servaient à rien
      Dès le 27 janvier 2020, la ministre de la Santé informe Emmanuel Macron que l’épidémie de Covid pourrait faire plus de 100 000 morts en France.


      30 janvier 2020. Pékin se flatte de construire en dix jours deux hôpitaux de plus de 1 000 lits à Wuhan.© CHINE NOUVELLE/XinHua /SIPA

      La Chine confine des villes et des régions entières. Des hôpitaux de 1 000 lits sont construits en quelques jours, sous les yeux ébahis des Occidentaux. Les médecins hexagonaux les plus réputés se montrent tous « rassuristes ». Santé publique France juge « peu probable » le scénario d’une épidémie à impact majeur sur la société. Mais dans le secret des cabinets ministériels, on s’interroge déjà sur l’état des stocks de masques et sur l’implication possible, dans le déclenchement de la catastrophe sanitaire, du mystérieux P4, un laboratoire de haute sécurité de Wuhan né d’une coopération avec la France…

      La planète va soudain entrer dans une autre dimension. Au matin du 23 janvier, la ville de Wuhan est brusquement confinée. Dans une métropole moderne, rues et avenues sont totalement désertées, 11 millions d’habitants enfermés, des milliers d’usines à l’arrêt, trafic TGV stoppé net, avions cloués au sol, routes barrées. Une mesure inédite, inimaginable, « médiévale », s’effraie-t-on au ministère français de la Santé. Si les Chinois confinent, c’est que la situation doit être bien plus grave qu’ils ne l’admettent, comprennent immédiatement scientifiques et gestionnaires des crises sanitaires. Le sujet explose dans les médias français, mais par un détail absurde : faut-il installer comme les Asiatiques des détecteurs de température dans les aéroports ? Agnès Buzyn, comme d’autres dans l’administration, les juge inutiles. Ce serait de l’affichage, alors que rien ne prouve que les détecteurs aient jamais repéré un cas, d’autant que le virus semble être furtif et être contagieux même en l’absence de fièvre.

      Pas d’inquiétude.Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, à propos des masques, le 24 janvier.

      « Il y a un risque fort d’avoir une injonction politique le jour J, craint le lendemain Olivier Brahic, patron du Centre de crise sanitaire (CCS). La question politique va donc se reposer : quelle mesure de gestion met en œuvre l’État face à ce risque (vol en provenance de toute la Chine) ? » Brahic apporte aussi une réponse à la question posée le lundi par la ministre : les masques. Après vérification, il n’y a aucun stock de masques FFP2, les modèles les plus sûrs nécessaires aux soignants, seulement 33 millions de masques chirurgicaux pédiatriques et 65,9 millions de masques adultes FFP1, plutôt destinés aux patients ! « D’ici fin février, ce stock sera augmenté de 10,3 millions de masques pédiatriques, plus 54,6 millions de masques adultes », explique le patron du CCS. « Pas d’inquiétude », rassure Jérôme Salomon, que ces chiffres, pourtant très bas par rapport aux besoins en cas de pandémie, semblent satisfaire à ce stade. Devenu célèbre, le rapport de Jean-Paul Stahl, mandarin de Grenoble, chiffrait en 2018 à 1 milliard ce besoin pour une telle maladie respiratoire émergente… Dix ans plus tôt, en 2009, c’est précisément ce nombre de masques qui fut acquis par la France pour lutter contre la grippe H1N1.

      En Chine, des images montrent désormais l’armée dans la rue, des murs dressés partout, des portes de résidences et d’appartements condamnées, des distributions de nourriture et de biens de première nécessité. La propagande trompette l’exploit de boucler en dix jours la construction de deux hôpitaux, l’un de 1 000 lits, l’autre de 1 300. Et les mesures de confinement s’étendent bien au-delà de Wuhan. Éberluée, Agnès Buzyn écrit à son conseiller santé, Grégory Emery : « Ils en sont à 20 villes à l’arrêt, 30 millions de personnes. Dans une épidémie où tu mets les gens en quarantaine, tu attends deux fois la période d’incubation après la fin du dernier cas recensé… Ils ne vont pas fermer les villes trente jours ? » Le premier confinement de Wuhan durera soixante-dix-sept jours – Shanghai l’a encore été plus de deux mois en 2022 ! Un conseiller du ministère de la Santé s’inquiète aussitôt : « Je crains que les masques (chirurgicaux ou FFP2) ne soient produits en Chine, au sein de laquelle il y aura des pénuries. Si [souligné et en gras dans le mail, NDLR] on rentre en phase épidémique, la question doit se poser dès à présent sur ces questions de moyens. Il conviendrait de saisir officiellement le SGDSN [Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale, NDLR] sur ce sujet. »

      Le 24 janvier, le virus est aux portes du pays

      Mais, pour ses collègues, l’épidémie de Wuhan est encore très, très loin. Le Conseil des ministres, exceptionnellement tenu un vendredi, le 24 janvier, est entièrement consacré à la réforme des retraites. Emmanuel Macron fait un court laïus sur les violences policières, en marge des manifestations contre la réforme. « Il ne faut pas accepter le relativisme séditieux qui mettrait les deux types de violences au même niveau. Ce n’est pas camp contre camp et violence contre violence », rappelle fermement le président de la République. La Santé n’intervient qu’à la fin du conseil, pour résumer l’un des tout premiers travaux remis par une des grandes agences de recherche françaises, l’Inserm. Leur jeune épidémiologiste star, Vittoria Colizza, y assure que le risque d’importation en France est faible. Agnès Buzyn pestera en audition au Sénat : l’Inserm avait oublié que Charles-de-Gaulle avait des vols directs de Wuhan !

      Car le virus est déjà aux portes du pays. Le soir même, les deux premiers cas sont confirmés à Bichat et à Bordeaux, puis un troisième en début de soirée. Au lieu d’y voir une alerte rouge, le sommet de l’exécutif s’agace d’abord ce cet intrus dans l’agenda, perte de temps et d’énergie au moment de voter la loi phare du quinquennat, sur les retraites. La règle, édictée par le SGDSN dans des circulaires de 2009 et de 2012, voudrait alors que l’exécutif monte en puissance, et active une « cellule interministérielle de crise » (CIC), un centre de commande placé sous l’égide du ministère de l’Intérieur – seul à avoir, avec les préfets, le prestige, l’agilité et le réseau territorial pour mobiliser partout tous les services de l’État. En 2009, face à la grippe H1N1, Nicolas Sarkozy et François Fillon avaient déclenché cette CIC dès avril, quand l’OMS avait lancé l’alerte pandémique, bien avant que le virus n’atteigne le territoire français. Pourtant, en 2020, une telle CIC ne sera pas activée avant le 17 mars. À mots feutrés, les sénateurs, lors de leurs travaux d’enquête de 2020, se sont longuement étonnés de cette mobilisation « tardive ». « C’est un des principaux nœuds du problème », assure encore aujourd’hui l’un des rapporteurs, le radical de gauche Bernard Jomier, médecin lui-même. Sur le sujet, l’audition du Premier ministre Édouard Philippe lui a laissé un goût amer – « l’une des plus difficiles » –, face-à-face tendu noyé dans les « réponses dilatoires ».

      Selon un acteur de premier plan, qu’importe que la CIC ait été gérée par le ministère de la Santé ou par Beauvau, « tout le monde était là ». « À partir du 29 février,précise notre source, ce sont Alexis Kohler [secrétaire général de l’Élysée, NDLR] et Benoît Ribadeau-Dumas [directeur du cabinet du Premier ministre, NDLR] qui pilotent les réunions. » Fin janvier, le fonctionnement est encore celui d’une interministérielle gérée avenue Duquesne, au ministère de la Santé, grand mal-aimé de l’administration française. Un ministère qui n’a pourtant pas la main sur les préfets, incontournables dans les chaînes décisionnaires. En attendant, il pare au plus urgent. L’effroi de Wuhan percute la France. Des pharmacies sont dévalisées par des clients, entre autres de la diaspora chinoise, incitée par les ambassades à envoyer le maximum de masques au pays. Le ministère de la Santé réagit vite : « Il faudrait que les pharmaciens reçoivent des éléments pour informer la population sur l’absence d’utilité des masques chirurgicaux en dehors de la protection de la personne contaminée par un virus respiratoire », plaide un conseiller. Ce sera désormais le mantra du gouvernement français, jusqu’aux sorties de sa porte-parole, Sibeth Ndiaye : les masques ne servent à rien si vous n’êtes pas malade ou cas contact, ils doivent être réservés aux soignants. Deux ans après, la controverse persiste, y compris devant les tribunaux : ces consignes étaient-elles scientifiques ou sont-elles destinées à occulter la grave pénurie constatée par les pouvoirs publics ? Il y avait bien un débat scientifique, peut-être même civilisationnel. Si tout Pékin, Hongkong, Séoul ou Taipei se ruaient déjà en janvier 2020 sur les masques, l’OMS et Washington étaient sur la même ligne que Paris : pas de masques en population générale. L’autre urgence pour Agnès Buzyn est alors de dessiner des prévisions pour la France. Le 25 janvier, à 9 h 41, elle envoie un message à son directeur de cabinet : « Il va falloir préparer trois scénarios de virulence et de mortalité. Car nous devons savoir combien on a de transports et de lits mobilisables, combien de respirateurs. Il nous faut des écrits cet après-midi. La mortalité de 3 % a l’air de se confirmer. C’est beaucoup pour un virus qui a une cinétique de type grippe […]. Enfin, le HFDS [haut fonctionnaire de défense et de sécurité, NDLR] doit se renseigner sur l’implication du P4. Je t’attendrai au ministère. » L’Élysée est également averti de l’évolution de la situation.

      « Impacts significatifs »

      C’est également fin janvier qu’apparaissent pour la première fois les différences de doctrine mises en œuvre par les pays européens. Alors que toute la stratégie française repose sur l’hôpital et le Samu, les Allemands comptent sur la rigueur de leurs citoyens et sur la médecine de ville, chemin opposé à la France jacobine, ainsi que le révèle Jens Spahn, ministre allemand de la Santé, dans un message envoyé au cabinet d’Agnès Buzyn, le 25 janvier : « Nous n’isolons pas les cas contacts, mais nos autorités sanitaires prennent attache avec eux, les informent et leur demandent de rester si possible à la maison et d’aller consulter un docteur dès le premier symptôme », écrit-il. C’est à la même période que les Européens se rendent compte que des dizaines de milliers de ressortissants présents sur le territoire chinois se retrouvent pris au piège. Le 25 janvier, décision est prise de rapatrier les Français de Wuhan, entre 500 et 1 000, selon le consulat. Et, par la même occasion, la France embarquera une pléiade d’autres nationalités, en particulier de l’Union européenne. Des vols doivent être affrétés de toute urgence. Mais pas question de lâcher dans la nature ces rescapés, une fois en France. Il faut les isoler, quatorze jours, le temps de s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs du virus. Un véritable casse-tête légal et logistique commence. Un site d’accueil pour un tel camp de quarantaine, une première en France, doit être trouvé de toute urgence. Il faut aussi gérer l’hypothèse d’un droit de retrait des équipages des compagnies aériennes, qui refuseraient de convoyer les potentiels pestiférés. Enfin, plus que de justifier la privation de liberté, prévue par le Code de la santé publique pour les cas contacts et les infectés en situation de crises sanitaires graves, le souci de l’administration est de ne pas affoler les Français. Le brouillon du communiqué prévoit d’annoncer la « quarantaine » des rapatriés. Dans l’après-midi du 26 janvier, Jérôme Salomon raye le mot tabou et le remplace par une formule absconse : « mesure de surveillance renforcée et de regroupement géographique temporaire ». L’objectif est toujours le même : ne pas faire paniquer la population.

      26 janvier 2020. Une note secrète de Santé publique France évoque trois scénarios possibles de l’évolution de l’épidémie du « nouveau coronavirus » en France. « Les données disponibles conduisent à considérer le scénario 2 comme aujourd’hui plus probable que le scénario 1 », conclut SPF.© §

      À 18 heures, le dimanche 26 janvier, les ministres sont convoqués à Matignon. Agnès Buzyn présente en réunion interministérielle les prévisions des scientifiques français. À sa demande, Santé publique France (SPF), l’agence chargée de la préparation aux crises sanitaires créée en 2016, a rédigé une note confidentielle après consultation de deux des meilleurs épidémiologistes français, Bruno Lina et Simon Cauchemez. Ce document, que nous avons pu consulter, est le premier d’une série restée absolument secrète. Ils révèlent à quel point l’exécutif était précisément renseigné. SPF établit alors trois scénarios. D’abord, un « contrôle rapide de l’épidémie (scénario Sras-like) », scénario « peu probable maisenvisageable », notent les experts, selon « les efforts déployés pour retarder l’installation du virus sur le territoire ». Pour cela, il aurait fallu en faire beaucoup plus et, comme la Chine, mettre en place une stratégie d’élimination, plus tard baptisée « zéro Covid ». La deuxième hypothèse, une « pandémie avec impacts sanitaire et sociétal significatifs », est jugée la « plus probable ». Avec une transmissibilité élevée, la vague serait inarrêtable, mais la mortalité serait plus faible qu’annoncée, du fait d’une « proportion importante de cas asymptomatiques ». Enfin, le troisième scénario, décrit comme « très peu probable », est écarté en invoquant une mystérieuse « stabilité génétique des coronavirus ». Il était pourtant prophétique : « Une pandémie avec impacts sanitaire et sociétal majeurs. » Ni Santé publique France, ni Bruno Lina n’ont souhaité commenter ce document. Simon Cauchemez, dans une réponse écrite à nos questions, nie avoir attribué alors des probabilités aux différents scénarios.

      « Warning +++ »

      28 janvier 2020. Une note de Santé publique France avertit Olivier Brahic, patron du Centre de crise sanitaire, de la pénurie de masques.

      Semaine 4. Lundi 27 janvier. Depuis les premiers jours, l’Institut Pasteur est mobilisé avec l’équipe du virologue Jean-Claude Manuguerra, consulté par le Corruss. Il annonce maintenant que les premiers tests sont disponibles à Paris et à Lyon. Dans la soirée, par message, Agnès Buzyn fait un long point pessimiste au président de la République. Le message est visé dans les perquisitions diligentées par la Cour de justice de la République (CJR). Selon les sources que nous avons interrogées, la ministre y évoque déjà, à cette date, la possibilité que l’épidémie fasse plus de 100 000 morts. Ni l’Élysée ni Agnès Buzyn n’ont souhaité commenter. Avant une éventuelle pandémie, le dossier du jour est encore le rapatriement des Français de Wuhan. Sans vergogne, les autorités chinoises font chanter les Européens. S’ils veulent sortir de là leurs ressortissants, Pékin exige qu’ils envoient des masques et des équipements de protection individuels (EPI). Un comble, quand on sait que la Chine est le premier producteur mondial… Mais ses usines se concentrent à Wuhan, paralysée ! SPF en avertit le cabinet de la ministre de la Santé dès le 28 janvier : « Pour les masques, nous allons être confrontés à une pénurie de matière première. » « Warning +++ », réagit aussitôt par mail Olivier Brahic, le patron du CCS. Agnès Buzyn s’oppose à l’envoi de matériel en Chine. Dans son rôle, Jean-Yves Le Drian veille à l’amitié franco-chinoise. Pékin s’obstine : pas de masques, pas de plan de vol ! Un conseiller de Buzyn trouve une solution : « Nous n’avons pas de stock de masques FFP1, 2 ou 3. Par contre, nous avons un stock de 24 millions de masques chirurgicaux qui sont arrivés à péremption en 2019 (pas de baisse de qualité sur les capacités de protection, mais sur l’élastique). Ces masques sont destinés à être détruits. » Son idée ? « Donner une partie de ces masques à la Chine (100 000 à 1 million en fonction de la place dans l’avion de vendredi). » Le conseiller ajoute : « Mon avis repose sur le fait que ces masques, périmés, ne pourront pas être utilisés en France du fait de la chute du marquage CE. Utiliser en France des masques périmés présenterait un risque d’image fort. » Faute d’avoir pu en commander des nouveaux à temps, des dizaines de milliers de masques périmés seront en réalité bel et bien utilisés dans l’Hexagone… Quant à la Chine, un mince chargement de 200 000 masques atterrira finalement à Wuhan dans le premier avion de rapatriement. Avant que ne décolle de Roissy, le 19 février, un A380 contenant 17 tonnes d’aide matérielle (combinaisons, masques, produits désinfectant, etc).

      « La Chine a bloqué toutes les exportations… »

      30 janvier 2020. Échange de mails entre Marc Guillaume, le secrétaire général du gouvernement, et l’Union des groupements d’achats publics (Ugap) à propos de la pénurie de masques. Une alerte transmise à plusieurs membres du cabinet d’Édouard Philippe.© §
      Tandis qu’elle importe au forceps des masques, la Chine exporte toujours tranquillement des cas. Les lignes de Wuhan sont coupées, mais pas celles de plusieurs dizaines d’autres aéroports chinois. Or, à cause du Nouvel An lunaire qui vient de commencer, sorte de Noël confucéen et plus grande migration annuelle de la planète, le virus s’éparpille dans l’empire du Milieu. Pourtant, l’OMS, les Européens et les États-Unis rechignent à resserrer les contrôles, limitant leurs efforts de détection aux seuls voyageurs en provenance de Wuhan. Discrètement, les Français prennent l’initiative d’élargir leur définition de cas, passant toute la Chine en zone à risque. Mais ils sont bien les seuls. Jérôme Salomon, en interne, s’emporte : « Sidérant de voir que ni l’OMS, ni l’US CDC, ni l’ECDC [Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, NDLR] ne veulent bouger ! » Le 29 janvier, le Premier ministre réclame dans les douze heures une fiche « sur nos capacités d’isolement et le risque de saturation [de nos hôpitaux, NDLR] ». Selon la note qui parviendra à Édouard Philippe quelques instants plus tard, la réponse du système de santé à l’émergence du Covid repose sur une prise en charge des cas confirmés dans des chambres biosécurisées. En tout, 150 lits répartis dans 36 établissements sont équipés pour accueillir, dans des « conditions de sécurité maximales », des patients Covid, avec la possibilité de « renforcer en tant que de besoin » cette prise en charge par l’« activation d’une seconde ligne d’établissements de santé ». Suffisant ? Certainement pas. Au plus fort de la crise, entre début mars et début avril, ce sont 8 318 patients qui rentreront en réanimation et, sur la même période, 36 254 personnes qui seront temporairement hospitalisées. Quant aux masques, le marché est déjà totalement aspiré par les Chinois. Marc Guillaume, le secrétaire général du gouvernement, reçoit un mail le 30 janvier lui décrivant la gravité de la situation : « Nos fournisseurs nous confirment aujourd’hui que leurs stocks sont soit très faibles, soit épuisés, que la Chine a bloqué toutes les exportations… et que le prix du masque a déjà augmenté de 80 % ! »`

      Nouveau coup de sang de Jérôme SalomonLe premier avion de rapatriés doit décoller de Chine dans moins de vingt-quatre heures. Mais le gouvernement n’a toujours pas, le 28 au soir, identifié la destination ! L’œil rivé sur la montre, le directeur de cabinet du Premier ministre relance, par mail. Celui de Jean-Yves Le Drian manifeste à son tour une « certaine impatience » : « Ce serait bien de l’avoir défini avant le retour de l’avion, en effet », persifle-t-il. À la Santé, on propose un bâtiment du campus de Polytechnique, à Palaiseau, bien desservi et « à l’écart des regards ». Les armées refusent de mettre à disposition la prestigieuse école des bicornes. De toute manière, la région parisienne est exclue. Le cahier des charges, rappelé par Matignon, exige une zone « extra-urbaine ». Nouveau coup de sang de Jérôme Salomon : « Partir sur un village isolé dans un département sans CHU est une folie pure. » Le jour même du décollage, faute de solution, le Premier ministre désigne un centre de vacances de Carry-le-Rouet, dans les Bouches-du-Rhône. Garrigue, calanques, vue sur mer. La quatorzaine passerait presque pour un séjour au Club Med. Mais à la Santé, en l’apprenant, on tombe de haut : à une poignée de kilomètres, à Marseille, le baron local des maladies infectieuses est une grande gueule, réputée ingérable. Un certain Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée. Et il sera forcément chargé des tests sur les rapatriés.

      Signe qu’on entre dans le dur, après le Conseil des ministres et une succession de réunions interministérielles avenue Duquesne et à Matignon, 30 hauts fonctionnaires de défense et de sécurité sont invités à 17 heures le mercredi 29 janvier au SGDSN, gardien de la solidité de l’État. Un conclave top secret missionné pour déminer tous les sujets les plus explosifs, comme en témoigne le compte rendu émis par la DGS : « pas question d’activer la CIC [en gras dans le texte] » ; préparer des « EDL » (éléments de langage) sur les « moyens de protection », donc les masques, pour les agents des ministères ; faire remonter l’état des stocks ; établir des critères pour le « déclenchement de la CIC en cas d’évolution très négative de la situation en France » ; et, enfin, désamorcer LA bombe, avec des « EDL sur le P4 de Wuhan ». Car, depuis quelques jours, la rumeur d’un lien avec les laboratoires de Wuhan a explosé sur le Web chinois. Et, en France, le magazine Challenges a écrit un premier petit article sur le sujet. En début de soirée, le narratif du SGDSN est prêt : le labo fourni par la France est réservé aux pathogènes de classe 4, les plus dangereux, comme Ebola ou la variole ; or les virus type Sras sont classe 3 ; « sur la période considérée, aucune information ou indication d’activité ne permet d’envisager la présence de pathogènes autres que ceux pour lesquels le laboratoire est accrédité ». Un conseiller du ministère de la Santé valide : « Le but est de dire que c’est un labo chinois géré par les Chinois. » Affaire classée, enterrée comme un déchet radioactif. Jamais le SGDSN, responsable de la surveillance de cette coopération, ne commentera le dossier publiquement.Retour aux affaires courantesLe 30 janvier, Édouard Philippe lance au Cese (Conseil économique et social) sa conférence sur le financement du système des retraites. Il y a là les partenaires sociaux, Agnès Buzyn, Olivier Dussopt, Laurent Pietraszewski et des membres de cabinet. En petit comité et entre deux cafés, la ministre de la Santé joue les prophètes de malheur, dégainant les courbes épidémiques de l’Institut Johns-Hopkins, désormais clairement exponentielles. Si l’épidémie suit son cours, la réforme des retraites comme les élections municipales pourraient devoir être ajournées, suggère alors la ministre. Ses collègues et leurs conseillers l’écoutent, incrédules.

      Ceux qui connaissent le landernau expliquent leur inaction simplement : la santé publique n’est pas leur culture. Les spécialistes de l’économie et des finances ne sont pas formés à envisager qu’une crise sanitaire provoque un chamboulement bien plus grave qu’un krach boursier. Pourtant, sous leurs yeux, une semaine après le confinement de Wuhan, le monde change déjà de visage. À Genève, le soir même, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui revient de Pékin, déclare (enfin !) l’Urgence de santé publique de portée internationale (Usppi), la sixième seulement de son histoire, après la grippe porcine, Ebola ou encore Zika. Toujours soucieux de ne pas froisser la Chine, l’OMS recommande cependant aux pays de ne pas restreindre les voyages ou les échanges commerciaux. Mais les États membres n’en font qu’à leur tête. L’Italie interrompt les lignes directes. Air France annonce suspendre ses vols. Trump, sans prévenir, s’apprête lui aussi à couper le lendemain toutes les liaisons directes, à interdire d’entrée à tous les étrangers qui auraient voyagé en Chine dans les quatorze jours, ainsi qu’à imposer une quarantaine obligatoire à l’arrivée ! Face au chaos, Agnès Buzyn alerte en pleine nuit ses camarades du gouvernement : « Il n’y a visiblement aucune coordination européenne… L’OMS est en dessous de tout et ne prend aucune décision. On va être attaqués dans la presse. Il faut caler un point très vite. »

      Le président de la République est également averti de la situation par ses ministres.Le dernier jour de janvier, entre une avalanche d’informations et de réunions, la ministre s’envole pour le sud de la France où elle inspecte le site de Carry-le-Rouet et accueille les rapatriés de Wuhan. Une parenthèse malgré la présence sur place de Didier Raoult, qui inquiète particulièrement les services du ministère de la Santé.

      Acte 3 : la drôle de guerre

      En février 2020, Agnès Buzyn évoque une épidémie qui pourrait faire 200 000 morts, ses collègues la jugent « hystérique ». L’Allemagne, elle, doute de l’OMS et de la Chine.

      La Chine est désormais une « Cocotte-Minute », selon un mail envoyé par Jérôme Salomon, directeur général de la Santé (DGS), à Agnès Buzyn. La ministre ne cesse de revoir ses funestes prévisions à la hausse. Mi-janvier, elle évoque une épidémie aux 100 000 morts. Le président de la République et Édouard Philippe sont mis au courant. Début février, en Conseil des ministres, Agnès Buzyn cite des chiffres encore plus accablants. Au gouvernement, ses homologues sont circonspects : « J’ai cru qu’elle était hystérique », confie une collègue.

      Nous sommes le 1er février 2020. L’épidémie dépasse désormais le Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) en cumul des malades, note Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé (DGS). Pourtant, depuis une semaine, la ministre, Agnès Buzyn, s’éreinte en vain à mobiliser ses homologues européens. Elle a appelé la commissaire à la Santé, Stella Kyriakides. D’abord réticente, celle-ci a finalement publiquement conseillé de réunir un conseil extraordinaire des ministres. Mais la présidence croate, qui doit s’en charger, traîne des pieds. Les Allemands freinent des quatre fers. « Nous craignons de provoquer une réaction un peu paniquée », écrit un conseiller de Jens Spahn, le ministre de la Santé allemand, au cabinet de Buzyn.

      Finalement, Berlin consulte Washington, qui doit appliquer en fin de journée des mesures drastiques… et accède petit à petit aux demandes françaises. Le 3 février, les ministres du G7 s’entretiennent lors d’une réunion téléphonique. Au compte rendu écrit de l’entretien figure cette mention, tout sauf anodine : « Des réserves ont été émises, notamment par le ministre allemand, sur la transparence des autorités chinoises et sur l’action de l’OMS. » Il faudra pourtant attendre le 13 février pour que les ministres de la Santé européens se rassemblent à Bruxelles. Sans prendre aucune commande groupée de masques, ni de politique frontalière commune.

      L’inquiétant cas Wuhan

      Jérôme Salomon a transmis dès le premier jour du mois à Agnès Buzyn les confidences alarmantes des correspondants du ministère en Chine, dont celles de la conseillère aux affaires sociales (CAS) de l’ambassade de Pékin. « Densité des malades très forte dans les hôpitaux, les cas non urgents sont reportés. Incitation des malades hospitalisés et non infectés à quitter l’hôpital, peut-on lire. Contagiosité très forte […]. À noter : beaucoup de soignants ont été infectés avant l’alerte […]. 80 % des fièvres testées sont positives au corona, tout se passe comme si le coronavirus avait pris le lead sur les autres virus de la saison. »

      Des lits à disposition à Wuhan, très peu « sont adaptés à la prise en charge de patients infectés (équipements de protection…) ». Enfin, « l’isolement à domicile pose un problème de surveillance. Depuis hier, du fait de la poursuite de la diffusion de l’épidémie, la décision des autorités chinoises est d’hospitaliser tout patient malade, avec réquisition des 25 hôpitaux de niveau 2 (environ 20 000 lits) sans compter la construction de 2 ou 3 hôpitaux ». Buzyn enchaîne : « Transmets aux épidémiologistes pour modélisation sur notre système de santé. » Le DGS lui fait suivre aussi une étude de la revue Nature qui évoque un taux de mortalité de presque 5 % à Wuhan. Ailleurs en Chine, la mortalité est bien moindre.

      La ministre de la Santé s’interroge : « Je ne comprends pas la différence de mortalité entre les régions… – Les Chinois impliquent directement le manque de moyens et de réactivité à Wuhan et dans la province du Hubei et citent une mortalité beaucoup plus faible ailleurs, où il n’y a ni encombrement ni panique et sans doute de plus gros moyens, lui répond Jérôme Salomon. – J’ai bien lu, mais cela veut dire que les cas hospitalisés qui sont morts nécessitaient des soins intensifs et au minimum de l’oxygène… »

      « Nous ne sommes pas face à un virus extrêmement dangereux »

      Des débats passionnés entre deux sommités médicales. Subrepticement, un fossé difficile à combler s’est creusé entre la tête du ministère de la Santé et l’opinion française. À l’écran, en chœur, les experts hexagonaux qui passent à la télévision minorent, presque tous « rassuristes ». Ignorent-ils les rapports de terrain connus des politiques ? Les descriptions terrifiantes de la presse chinoise et des médias étrangers sur place ? « Nous ne sommes pas face à un virus extrêmement dangereux », plaidait dès la fin janvier Bruno Lina, virologue lyonnais, l’un des spécialistes consultés pour la note confidentielle de Santé publique France (SPF), qui prévoit déjà au même moment une pandémie à impact « significatif ». « Il faut être vigilant mais ne pas non plus être inquiet. On peut résumer cette maladie en disant que c’est une grosse grippe », explique quant à lui le 31 janvier sur la chaîne youtube de l’AP-HP le respecté professeur Éric Caumes, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à la Pitié-Salpêtrière.

      La pandémie de Covid m’a finalement donné raison sur tout. Toutes les décisions doivent être prises avant que la pandémie soit sur le sol national.Roselyne Bachelot

      Beaucoup justifieront ces prises de position par ce qu’ils baptisent le « syndrome Bachelot » : en 2009, pour en avoir trop fait contre la bénigne grippe H1N1 – 700 millions d’argent public avaient été dépensés –, l’ex-ministre de la Santé avait été raillée, puis visée par des enquêtes parlementaires et judiciaires, tombées à l’eau. « Injustice ! » s’écrie encore aujourd’hui Roselyne Bachelot, contactée par Le Point, furieuse qu’on la ramène encore et toujours à ce sujet. Mais elle déteste plus que tout servir d’excuse aux erreurs de 2020, tenue responsable d’une épidémie qu’elle n’a pas gérée. « La pandémie de Covid m’a finalement donné raison sur tout : les masques, les vaccins, la gestion de crise, réplique-t-elle à ses éternels critiques. Dans une pandémie, il faut prendre des décisions en avance de phase, sans savoir ce qu’il va se passer. Toutes les décisions doivent être prises avant que la pandémie soit sur le sol national. Oui, les virus sont facétieux. Mais il n’y a pas de risque à surestimer. Il y a un risque à sous-estimer. C’est très curieux qu’on ne fasse pas les mêmes remarques sur les préparations de défenses militaires. »

      200 000 morts ? « J’ai cru que Buzyn était hystérique… »

      Mercredi 5 février, nouveau Conseil des ministres. Retraites encore et toujours, en long et en large. Le Covid reste un sujet secondaire. On se félicite au sujet des rapatriements. Une collègue d’Agnès Buzyn se souvient que la ministre de la Santé avait noté, dans un de ses points, que la France risquait d’avoir « 200 000 morts » – un calcul à la louche, vertigineux, mais que personne n’avait alors pris au sérieux. « J’ai cru qu’elle était hystérique », en rit aujourd’hui cette membre du gouvernement Philippe, reconnaissant volontiers s’être trompée. Le 6 février, Jérôme Salomon en remet une couche, dans un mail : « La Chine est désormais une “Cocotte-Minute” et les experts prient pour que le couvercle tienne, nous sommes dans une période cruciale selon Tedros [Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, NDLR], “dernière fenêtre de tir avant une pandémie !” »

      Le directeur général de la Santé s’impatiente. Il enchaîne les réunions interministérielles où personne ne bouge. Après consultation, on se rend compte que les doctrines sur les masques « ne sont pas rigoureusement établies », euphémisent encore aujourd’hui les hauts fonctionnaires, qui découvrent alors le problème. Comme la presse s’en fera amplement l’écho dans les mois qui suivront, l’État a abandonné en 2013 l’exigence d’un stock d’État de masques FFP2. L’approvisionnement reposerait depuis sur les « employeurs », terme vague regroupant hôpitaux, Ehpad, etc. Les libéraux devraient prévoir eux-mêmes de provisionner leurs besoins individuels en prévision des crises. Mais ceci étant notifié dans d’obscures circulaires rarement lues, presque tous s’attendaient à ce que l’État y pourvoit en cas de catastrophe.

      En conséquence, il faut « reconstruire la doctrine », admet-on au cabinet de la ministre en ce début de mois de février. Salomon réclame un arbitrage immédiat au sujet des masques afin d’anticiper « la possibilité d’une épidémie sur notre territoire », un « enjeu majeur », précise le DGS. Son plaidoyer forme une note confidentielle du 6 février à destination du cabinet d’Agnès Buzyn, résumée dans les rapports du Sénat. Le Point a pu la retrouver en intégralité : « Les ARS [les agences régionales de santé, NDLR] nous remontent d’ores et déjà des difficultés d’approvisionnement en masques FFP2. Par ailleurs, nous ne disposons pas de stock d’État pour ce type de matériel, s’inquiète-t-il. […] Trois régions, Grand Est, Guadeloupe et Martinique, signalent des stocks de masques FFP2 fortement tendus inférieurs à quinze jours […]. » Les soignants libéraux, eux, sont nus comme des vers : « Dans le secteur ambulatoire, une majorité de professionnels ne disposent pas d’un stock minimum de masques FFP2. »


      6 février 2020. Note du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, sur « la mise en place d’un stock d’État de masques FFP2 ».© §

      Le DGS presse donc de réarmer. Il faut ouvrir de toute urgence des nouvelles lignes de production sur le territoire national et reconstituer un « stock stratégique d’État et la distribution aux structures de santé d’un stock d’amorce ». « Afin d’initier un stock d’État, SPF procède en urgence à une première acquisition d’un million d’unités », annonce Jérôme Salomon. La comparaison avec 2009, où 93 millions de FFP2 avaient été ponctionnés d’un stock de près de 500 millions, l’oblige à reconnaître que la commande d’un million sera « insuffisante en cas d’épidémie sur le territoire ». D’où la proposition supplémentaire du DGS : commander d’ores et déjà 28,5 millions de FFP2 en plus. De quoi distribuer des kits de 20 masques aux médecins, infirmiers et pharmaciens libéraux.

      Le cluster des Contamines ou l’illusion d’un virus sous contrôle

      Un exercice grandeur nature donne immédiatement l’occasion de roder les défenses du pays. Le 7 février, un cluster est découvert aux Contamines-Montjoie,station alpine où des touristes anglais – dont un revient de Singapour – ont introduit le virus. Une fabuleuse traque débute. Les écoles sont fermées, les sujets infectés sont hospitalisés et isolés, les cas contacts, identifiés jusque dans les bus et les sorties scolaires. À 14 h 30 ce jour-là, 96 personnes ont déjà été vues par les ARS et en grande partie testées. De nombreux professionnels sont mobilisés et le cluster est apparemment contenu en deux jours. Un véritable exploit ! « Et en même temps, une illusion totale, confie un acteur de l’affaire. Avec les Contamines, on a cru que peut-être on arriverait à contrôler l’épidémie. »

      Mais c’était supposer que tous les cas étaient détectés. Les enquêtes rétrospectives révéleront qu’à la même période, plusieurs autres foyers éclataient, dont l’un autour d’une base militaire dans l’Oise – peut-être lié aux personnels qui ont accompagné les rapatriés de Wuhan. Et déjà, le ministère constate que cette chasse au Covid a épuisé ses ressources : il a fallu entamer le stock stratégique « pour quelques dizaines de personnes contacts », reconnaîtra par mail Jérôme Salomon. Agnès Buzyn écrit dans un document retrouvé au cours de la perquisition : « Ce que nous avons fait pour les rapatriés avait pour but de rassurer et de ralentir l’entrée du virus sur le territoire, mais cela ne peut l’empêcher à terme. Il va falloir que les gens restent chez eux volontairement s’il y a plus de cas. »

      Surtout, ne pas être « anxiogène »

      Le 11 février, l’optimisme du gouvernement français est douché par les bruits de couloir de l’OMS. « Tedros dit désormais être inquiet de la diffusion hors de Chine, de l’existence de clusters et surtout de la possibilité d’une diffusion non repérée ! répercute Jérôme Salomon, très prudent. Il me paraît très important de continuer à investiguer en profondeur tous les foyers en cours […]. J’espère me tromper… » Réaction de Grégory Emery, conseiller crise sanitaire d’Agnès Buzyn : « Il faut commencer à “prémédiquer” médias et professionnels sur le worst cas [pire, NDLR] e scénario pour garder l’avance qu’on a en France dans la gestion de cette crise à venir. On devra construire la mobilisation des pros la semaine prochaine avec cette trajectoire en gardant optimisme et esprit de solidarité (il va en falloir). » Derrière les anglicismes et le jargon, le conseiller trahit le « double discours » dénoncé par la Cour de justice de la République : l’optimisme rassurant de façade, cachant les préparatifs pour ce « scénario du pire ». Une consigne revient dans plusieurs mails depuis le 20 janvier : ne pas être « anxiogène ».

      12 février 2020. Note sur l’anticipation des six stades possibles de l’épidémie.© §

      Parallèlement, le ton se durcit dans les « synthèses DGS », le mail matinal de Salomon. Des documents qui ne fuitent jamais dans la presse, siglés « confidentiel / à ne pas divulguer ». Le 10 février, dans le chapitre « anticipation » du document, Jérôme Salomon explique que la France en est au stade 3 de la crise et cherche à « anticiper et atténuer les effets de la vague épidémique ou pandémique ». Le lendemain, il fait apparaître pour la première fois trois nouveaux stades de l’épidémie. Stade 4 : « Nombreux cas secondaires, et clusters, transmissions soutenues. » Stade 5 : « Transmission très soutenue et multiples chaînes inexpliquées, impact sur l’offre de soins en ambulatoire. » Stade 6 : « Épidémie massive avec impact fort sur le système de santé. » Remaniée, l’échelle se limitera finalement à un « stade 2 » équivalent au précédent stade 3, quand elle sera présentée au public à la fin du mois. Avant de passer enfin au stade 3 le 14 mars. Donnant comme une impression de surplace.

      « Pour le scénario le plus optimiste, le Sras, la fenêtre s’est déjà fermée »

      Au fil du mois, le diagnostic des scientifiques s’assombrit. La ministre a exigé une mise à jour hebdomadaire des scénarios. « Une note de SPF ne qualifiait plus le scénario du pire comme improbable », rapporte un de ses rares destinataires. Mais les oracles hésitent encore. On manque de données pour confirmer la sévérité de l’infection. La mortalité élevée en Chine pourrait s’expliquer par les faiblesses de son système médical. Mi-février, bien avant l’Italie, force est de constater que des formes graves de la maladie surviennent également dans des pays où le système de santé est supposé plus efficace, comme à Hongkong, Singapour ou au Japon. « 72 % des cas sévères sont âgés de 15 à 64 ans », « sur 121 décès : environ 50 % sont âgés de moins de 70 ans », note aussi Jérôme Salomon dans un point à Agnès Buzyn le 13 février.

      « Santé publique France opte finalement plutôt pour un scénario « grippe-like » [type grippe, NDLR] à impact potentiellement significatif, notamment sur les adultes. »Mais quelle grippe ? Celle de Hongkong de 1969 (1 million de morts) ou la grippe espagnole de 1918 (50 millions) ? Début février, à Genève, l’épidémiologiste Antoine Flahault dresse lui aussi en conférence trois scénarios semblables à ceux de SPF. « Pour le scénario le plus optimiste, le Sras [le syndrome respiratoire aigu sévère de 2003, NDLR], la fenêtre s’est déjà fermée », confirme-t-il. Pour lui comme pour Arnaud Fontanet et Jean-Claude Manuguerra, de l’Institut Pasteur, l’inquiétude monte fin janvier, quand la transmission du virus via des patients asymptomatiques est démontrée par des articles scientifiques. Dès cette période, l’épidémiologiste Neil Ferguson annonce quant à lui à Londres que le pire est possible : une pandémie digne de 1918. Mais c’est un habitué des prédictions apocalyptiques qui font pschitt, comme pour ​​l’encéphalopathie spongiforme bovine ou la grippe aviaire dans les années 2000. Et lui-même reconnaît en être encore à consolider ses modélisations, attendant des chiffres détaillés sur les formes graves.

      Acte 4 : la vague que la France n’a pas voulu voir

      Le 13 février 2020, le ministère de la Santé s’inquiète du « tri médical. » En clair : le gouvernement redoute déjà une submersion des hôpitaux.

      Les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Impossible de commander des masques en nombre suffisant. Les industriels français jouent avec la concurrence mondiale, la matière première est fabriquée… à Wuhan. Le 13 février, Agnès Buzyn réclame, dans des échanges secrets, une saisine officielle du Comité consultatif national d’éthique sur les enjeux du « tri médical ». On envisage donc déjà, à cette époque, une submersion des hôpitaux. Alors que l’Italie fait face à une vague extrêmement violente et a décidé de confiner des régions entières, la France refuse toujours de porter un coup à la vie sociale et économique du pays.

      À Pékin, l’ambassade de France rejette désormais ouvertement les demandes chinoises de masques, de blouses et d’autres équipements de protection individuels. À Paris, les commandes, validées le 6 février 2020, ne sont toujours pas prises. Claire Landais, patronne du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), renvoie le ministère à ses responsabilités. Jérôme Salomon explose, dans un long mail du 12 février à « Madame la Secrétaire générale, chère Claire », en surlignant plusieurs passages en gras. Il dénonce sans prendre de gants : « – Les industriels français jouent avec cette concurrence mondiale [en gras dans le mail, NDLR] et ne semblent pas prêts à sacrifier leur intérêt pour privilégier les intérêts français. – La diversité des acteurs publics français ne place pas le MSS en position de force […]. »

      Autrement dit, la France se lance dans la bataille en ordre totalement dispersé. Et le ministère de la Santé et SPF ne sont pas armés pour gérer une telle commande. Même à la Santé, on finit par plaider à ce stade le déclenchement d’une cellule interministérielle de crise classique, sous l’égide de l’Intérieur et du Premier ministre. « Il me paraît indispensable qu’il y ait une stratégie interministérielle en urgence », conclut cet appel à l’aide. La demande tombera encore dans l’oreille d’une sourde. Le 14 février, c’est la catastrophe : « Santé publique France ne pourra recevoir que d’ici fin avril 7 millions de masques FFP2 sur un stock amorce demandé de 28,5 millions », lit-on dans une note interne. En clair : « Il y a donc une phase critique pour laquelle nous ne disposons pas de stock dédié. »


      12 février 2020. Vif courrier de Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, à Claire Landais, secrétaire générale de la Défense et de la Sécurité nationale.©

      Le 13 février, sous la pression internationale, les Chinois admettent soudainement 15 000 cas et 250 morts, passés sous le tapis jusque-là. La vraie vague apparaît à l’horizon. Par mail, le jeune grognard Grégory Emery, conseiller de crise de la ministre de la Santé française, réclame une « organisation un peu militaire ». En marge d’un Conseil des ministres, Agnès Buzyn prophétise une « crise d’ampleur et très longue » et réclame des renforts. « Ça ne va pas être tenable longtemps », ose-t-elle. La ministre liste au DGS les urgences : un état des stocks des respirateurs, bouteilles d’oxygène, saturomètres, et une « doctrine claire sur les masques chirurgicaux et FFP2 ». Enfin, elle ordonne une « saisine officielle du Comité consultatif national d’éthique [CCNE] sur les enjeux éthiques du tri médical en situation de pandémie sur le territoire national ». Une telle demande revient à envisager concrètement la submersion des hôpitaux et pose de graves questions de responsabilité pénale de l’État et des soignants. Elle est aujourd’hui au cœur des débats judiciaires des multiples instructions en cours.

      Vendredi 14 février, Buzyn est sur sa lancée quand elle répond à Ali Baddou lors de la Matinale de France Inter : la municipale de Paris ne l’intéresse toujours pas ; le coronavirus s’est ajouté à la pile déjà très chargée de la Santé ; en somme, un capitaine ne quitte pas son navire au seuil de la tempête. Mais elle est prise de court : une « vidéo à caractère sexuel », lui apprend Baddou, a fait à l’aube le tour du Web, dévoilant l’anatomie du général LREM dans la capitale, Benjamin Griveaux. Brisé, il jette l’éponge. En cette Saint-Valentin maudite, les mauvaises nouvelles sur l’épidémie continuent de pleuvoir, un Chinois, patient à Bichat, agonise – ce sera le premier décès de toute l’Europe –, Xi Jinping purge Wuhan… Le ban et l’arrière-ban de la macronie appellent Agnès Buzyn toute la journée et une bonne partie de la soirée pour la convaincre : elle doit reprendre le drapeau jeté au sol par Griveaux. Jusqu’au président de la République en personne, qui refuse qu’elle se présente en restant en poste – contrairement à d’autres. Dimanche, elle cède. Ses collaborateurs, convaincus de sa compétence à la Santé, sont dépités. « Je ne lui ai pas parlé durant trois mois », peste encore l’un d’eux, qui suspecte qu’on l’ait débranchée sciemment, en faisant d’une pierre deux coups : sortir une ministre en décalage, trop alarmiste, tout en soufflant un « vent frais » sur une campagne parisienne mal engagée. « Il fallait raconter une autre histoire », se désole un haut fonctionnaire.

      Sous le choc

      Le changement de joueur intervient au pire moment. Durant dix jours, le successeur de Buzyn, Olivier Véran, jeune neurologue devenu député macroniste, se met au diapason. L’actualité lui offre un répit, illusoire. Entre le cluster des Contamines-Montjoie et le 25 février, la France ne recense aucun nouveau cas. Mais le 21, l’Italie bascule, détectant des patients par centaines en quelques jours.

      L’Hexagone suit cinq jours plus tard. Le 26, un professeur de 60 ans originaire de l’Oise, décède brusquement à la Pitié-Salpêtrière – le premier mort français. D’autres sont hospitalisés, dont un militaire de la base de Creil. Même ceux qui attendent la vague depuis des semaines sont sous le choc. Des cas dispersés, impossibles à tracer entre eux ou avec Wuhan, sont le signe que le virus est hors de contrôle sur le territoire. Mais, surtout, une telle mort ne peut se produire que de deux à trois semaines après la contamination, faisant remonter le foyer de l’Oise au début du mois. La direction générale de la santé (DGS), dans des documents internes, s’accorde désormais sur un scénario qui, en termes de létalité, sera forcément plus grave que la grippe. « La bascule s’opère entre le 21 et le 22 février, où l’on passe d’un impact modéré de l’épidémie sur la société à un impact fort », raconte une source. Il ne fait plus guère de doute que l’épidémie fera au moins 100 000 morts. Geneviève Chêne, patronne de Santé publique France (SPF), explique quant à elle, en conclusion d’une note confidentielle, qu’en « cas de circulation communautaire » du virus l’épidémie en France pourrait être « importante ».

      Entretemps, le nouveau locataire de l’Avenue Duquesne finit par lancer la saisine du CCNE. Le 24 février, Olivier Véran reformule sa requête officielle, demandant un avis sur « les enjeux éthiques liés à la prise en charge des patients atteints de Covid-19 et aux mesures de santé publique contraignantes ». Employé par Agnès Buzyn le 13 février, le terme de « tri » a disparu. La réponse du CCNE le 13 mars le réintroduit, mettant en garde contre la « nécessité d’un tri des patients » en cas de saturation des hôpitaux. Mais il faudra attendre novembre 2020 pour que la question du tri médical soit à nouveau évoquée. La France va pourtant être au pied du mur dès mars. La situation est très inquiétante à Creil et à Compiègne, où de nombreux soignants, infectés, doivent être mis à l’isolement. Le même chaos s’abat en quelques jours sur le Haut-Rhin. En enquêtant, l’ARS découvre qu’un immense rassemblement évangélique s’est tenu à Mulhouse, du 17 au 21 février, la Porte ouverte chrétienne. Venus de tout le pays et d’États voisins, 2 500 fidèles sont repartis dans la nature avant qu’on identifie les premiers cas. Ces « couillons d’évangéliques », s’emporte encore un responsable sanitaire, auraient rendu la vague française inarrêtable en dispersant les foyers aux quatre coins de la France. Pour limiter la casse, le 29 février, les rassemblements de plus de 5 000 personnes sont interdits dans l’Hexagone. Les musées, les parcs d’attraction restent ouverts. Olivier Véran doit recommander des « gestes barrière » : éviter les contacts physiques, et arrêter les poignées de main, pourtant essentielles aux hommes et aux femmes politiques en pleine bataille municipale. Les points de situation de Jérôme Salomon deviennent quotidiens.

      Les autres ministères régaliens paraissent surpris. Bruno Le Maire exige soudain des notes de l’ambassade à Pékin sur l’impact économique. Au Travail, on craint de voir balayée la baisse du chômage à peine amorcée. Comme l’avait pressenti le SGDSN, les demandes de droit de retrait se multiplient. À commencer par les employés du musée du Louvre, dimanche 1er mars. « Ce n’est pas justifié », il n’y a pas de « danger grave et imminent », s’emporte à l’époque une source à Bercy. Au même moment, à Londres, à l’Imperial College, le 1er mars, Neil Ferguson réunit les plus grandes sommités britanniques pour décortiquer les données sur les hospitalisations et les cas graves. Conclusion : non, la submersion constatée à Wuhan n’est pas propre à la Chine ; elle va se produire en Italie ; et devrait se reproduire ailleurs. Combinée à la propagation fulgurante du Covid-19, l’hécatombe risque de prendre des proportions terrifiantes. Si les premiers jours on ne dénombre qu’une poignée de cas et de morts, avec un doublement de l’épidémie tous les trois ou quatre jours, on peut atteindre le millier de morts quotidien en moins d’un mois – ce sera chose faite le 1er avril ! À Londres et à Paris, les experts turbinent ces nouvelles données dans leurs modèles de simulation nationaux.

      La boîte de Pandore

      « Début mars se cristallisent trois types d’informations, résume un lieutenant de Véran qui reçoit ces données. Les cas se multiplient partout. Des simulations tombent, venant de très grandes institutions, comme l’école de Londres. Et on voit qu’en Italie quelque chose ne va pas. » Le 4 mars, dans le huis clos d’un Conseil des ministres, Emmanuel Macron est très en colère, selon des participants : « On n’est pas dans une situation dans laquelle on va devoir arrêter le pays. Il faut raison garder, 80 % des personnes infectées ne tombent pas malades. Toutes les décisions doivent être étayées rationnellement par des raisonnements scientifiques. Je ne veux pas tout bloquer. Il y a un principe de proportionnalité. » Le même jour, il écarte sèchement l’idée d’un report des municipales – le sénateur de l’Oise LR Jérôme Bascher a ouvert la boîte de Pandore en posant la question au secrétaire d’État à l’Intérieur, Laurent Nuñez. Le chef de l’État est tellement énervé qu’il envoie promener Marlène Schiappa, qui fait un long exposé sur son bilan à la veille de la Journée de la femme. « C’était sa vie, son œuvre, elle nous a gavés ! » raconte un ministre. Le soir, un dîner politique est organisé discrètement à l’Élysée. La table est dressée dans le jardin d’hiver du palais. Les invités (dont Édouard Philippe, Richard Ferrand, François Bayrou ou encore Patrick Mignola) sont un peu saumâtres quand ils découvrent le menu, frugal et un brin incongru en pleine crise : des huîtres. Macron entame : « Nous traversons quatre crises, une crise sanitaire, une crise économique, une crise financière et une crise migratoire. Comment voyez-vous les choses ? » Tous lui disent qu’il doit parler aux Français de façon solennelle à la télévision pour les rassurer, « sans les affoler ». Ce n’est pas à lui d’annoncer le nombre de contaminés et de morts ; lui doit être dans l’empathie, au milieu des Français, s’afficher dans des Ehpad, un hôpital, etc. Le dîner, fait rare, se finit tôt, vers 22 h 30. Des convives, affamés, en profitent pour aller grignoter un bout. Ce qui les tétanise à l’époque, c’est le risque d’une panique dans la population : ils sont encore traumatisés par les Gilets jaunes. Un ponte de la majorité : « Le virus commencera à se propager de façon immaîtrisée le jour où on cédera à la panique. » [ben oui, dès que tu as peur, ton immunité baisse, surtout sans vitamine D]

      Le 5 mars, toujours aucune inflexion chez les responsables politiques. À 9 h 30, réunion de communication au ministère des Relations avec le Parlement. Sont présents la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, le ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, Olivier Véran et une poignée de parlementaires importants de la majorité et de membres de cabinet ministériel. « On n’est plus dans la stratégie d’arrêter le virus  », commence Véran, qui tape ouvertement sur l’Italie, qui a mis en place des contrôles de température aux aéroports et confiné 11 villes du nord du pays, sans endiguer l’épidémie : « Je ne le dirai pas en “on”, donc je le dis en “off”, l’Italie a pris des mesures disproportionnées ! Elle n’a pas de stratégie de sortie et a arrêté tout échange de transports avec la Chine. » Il refuse que la France suive ses traces : « La France est dans la même situation que l’Allemagne et l’Espagne. » Le message est clair : on n’arrête pas la vie sociale et économique du pays. Avant de partir, le ministre de la Santé livre cependant une confidence : le coronavirus n’est pas seulement une maladie de vieux. « Dans le monde, on observe des morts qui ne sont pas toujours des personnes âgées ni des personnes fragiles. »

      source fascisante
      sorry pour les italiques manquantes mais j’ai du m’y reprendre à plusieurs fois (panne de fibre), perdant la mise en forme, là j’en ai marre

      #santé_publique #pandémie #in_restrospect

  • Manifestations, état d’urgence : que se passe-t-il en Équateur ?
    https://www.courrierinternational.com/article/decryptage-manifestations-etat-d-urgence-que-se-passe-t-il-en

    Ce vendredi 24 juin, le pays est entré dans sa douzième journée de protestations contre le gouvernement de Guillermo Lasso, à l’appel de la Confédération des nationalités indigènes, en raison de la hausse des prix. Face à un mouvement qui a déjà fait six morts et prend chaque jour plus d’ampleur, que peut faire le président ?

    (...)

    Guillermo Lasso est entré en fonctions à l’issue d’une décennie de tentatives ratées qui ont ouvert la voie à deux gouvernements de gauche, dirigés par Rafael Correa puis Lenin Moreno. Ces présidents ont surendetté le pays en voulant amorcer de grands projets sociaux et d’infrastructure qui, souvent, ont fini empêtrés dans la corruption, en raison de surcoûts et de pots-de-vin

    Quand un dirigeant de droite est en difficultés, qu’il tue et qu’il maltraite sa population, il est essentiel de rappeler que si tout va si mal, c’est à cause des prédécesseurs de gauche qui sont dépensiers et corrompus.

  • Etats-Unis : la pénurie de lait pour bébé force Joe Biden à multiplier les mesures d’urgence
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/19/etats-unis-la-penurie-de-lait-pour-bebe-force-joe-biden-a-multiplier-les-mes

    Le président américain a demandé la mise en place d’un pont aérien international et le recours à une loi datant de la guerre froide pour tenter de sortir de la crise.

    Guerre en Ukraine : vers une aide de 40 milliards de la part des États-Unis - Le Point
    https://www.lepoint.fr/monde/guerre-en-ukraine-vers-une-aide-de-40-milliards-de-la-part-des-etats-unis-11

    Au sein de cette grande enveloppe : 6 milliards de dollars qui doivent permettre à l’Ukraine de s’équiper en véhicules blindés, renforcer sa défense antiaérienne à l’heure où les combats font toujours rage dans l’est et le sud du pays. Près de 9 milliards de dollars sont également prévus pour assurer entre autres « la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes », ainsi qu’un large volet humanitaire.

  • Palestine occupée : la journaliste Shireen Abu Akleh assassinée par les troupes d’occupation
    11 May 2022 | Par Al-Jazeera | Traduction : Chronique de Palestine
    https://www.chroniquepalestine.com/palestine-occupee-journaliste-shireen-abu-akleh-assassinee-par-t

    Les forces israéliennes d’occupation ont abattu Shireen Abu Akleh d’un tir à la tête alors qu’elle était en mission à Jénine en Cisjordanie occupée.

    Les forces israéliennes ont abattu la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh en Cisjordanie occupée, selon le ministère palestinien de la Santé.

    Elle a été touchée par un tir à balle réelle mercredi alors qu’elle couvrait des raids israéliens dans la ville de Jénine et a été transportée d’urgence à l’hôpital dans un état critique, selon le ministère et des journalistes d’Al Jazeera.

    Elle a été déclarée morte à l’hôpital, a indiqué le ministère.

    Les circonstances de sa mort ne sont pas encore connues dans le détail, mais des vidéos de l’incident montrent qu’Abu Akleh a reçu une balle dans la tête, a déclaré Nida Ibrahim d’Al Jazeera.

    « Ce que nous savons pour l’instant, c’est que le ministère palestinien de la Santé a annoncé sa mort. Shireen Abu Akleh, couvrait les événements qui se déroulaient à Jénine, en particulier un raid israélien dans la ville, située au nord de la Cisjordanie occupée, lorsqu’elle a été touchée par une balle dans la tête », a déclaré Ibrahim, s’exprimant depuis la ville palestinienne de Ramallah. .

    « Comme vous pouvez l’imaginer, c’est un choc pour les journalistes qui ont travaillé avec elle. »

    S’exprimant à travers les larmes, Ibrahim a déclaré qu’Abu Akleh était une « journaliste très respectée » qui travaille avec Al Jazeera depuis le début de la deuxième Intifada palestinienne en 2000.

    Un autre journaliste palestinien a également été touché d’une balle réelle dans le dos, a indiqué le ministère de la Santé. Ali Samoudi, qui travaille pour le journal al-Quds basé à Jérusalem, serait dans un état stable.

    Le chef du bureau d’Al Jazeera à Ramallah, Walid al-Omary, a déclaré qu’il n’y avait pas eu de tirs de combattants armés palestiniens, contestant une déclaration israélienne faisant référence à cette possibilité. (...)


    #Palestine_assassinée
    #Shireen_Abu_Akleh

    • Cisjordanie : la journaliste Shireen Abu Akleh tuée lors d’affrontements - Le Point
      https://www.lepoint.fr/monde/la-journaliste-shireen-abu-akleh-tuee-par-un-tir-de-l-armee-israelienne-11-0

      « L’armée [israélienne] mène une enquête sur ces événements et envisage la possibilité que les journalistes aient été atteints par des hommes armés palestiniens »

      #sionisme #criminel #vitrine_de_la_jungle
      #impunité #complicité

    • Al Jazeera reporter shot, killed by Israeli forces in West Bank city of Jenin
      May 11, 2022 - Quds News Network
      https://qudsnen.co/al-jazeera-reporter-shot-killed-by-israeli-forces-in-west-bank-city-of-jenin

      (...) Another journalist identified as Ali Asmoadi who works for the Jerusalem-based Al-Quds newspaper was also shot in the back by Israeli live bullet during the same raid and he is in a stable condition.

      Middle East Eye reporter Shatha Hanaysha said she and a group of six journalists, including Abu Akleh, were together when they came under fire by Israeli occupation snipers and that there was no fighting in the area.

      The [Israeli] gunfire didn’t stop. Although Shereen was lying on the ground, the gunfire didn’t even stop. People also couldn’t reach her from the other side,” Hanaysha said.

      “People were trying to reach her, even the private vehicle that took her to the hospital was hardly able to reach her [due to the continuing Israeli gunfire]”

      “One young man jumped off a wall and pulled me out. He then pulled Shereen out. This proved to me that we, journalists, were deliberately targeted,” Hanaysha confirmed.

      “We were a group of journalists. We were wearing a press vest. Until this moment, I’m still in my press vest. Shereen was even wearing a press-marked helmet. She was wearing a helmet.”

      “This means he who fired at her was intending to shoot her in an area of her body that’s uncovered. I consider what happened an assassination of all of us, journalists.”

      “If my colleague Mujahed and I had tried to reach her, we would’ve been directly targeted by gunfire. People were warning us that the [Israeli] snipers were not far away from us. We were opposite to the building where the Israeli snipers were positioned. This man was present there and he told us that the snipers were there. He was seeing them. The Israeli soldiers were opposite to us and were seeing us.”

      “We were standing in an area where the soldiers could identify us as journalists. I told one of my colleagues: “let’s go out of this area.””

      “But he insisted that we remained in the same area so that the soldiers could identify us as journalists.”

      “And then we would advance. We stood in an area opposite to the Israeli soldiers. We stood as a group and then we advanced. The gunfire started after we reached an area where we could not pull back.”

      “This means that if the gunfire was not aimed at our killing, then the snipers would’ve started the gunfire before we reached that area,” Hanaysha said.

      “What we know for now is that the Palestinian Health Ministry has announced her death. Shereen Abu Akleh, was covering the events unfolding in Jenin, specifically an Israeli raid the city, which is north of the occupied West Bank, when she was hit by a bullet to the head,” Al Jazeera’s Nida Ibrahim said, speaking from the Palestinian city of Ramallah.

      “As you can imagine, this is a shock to the journalists who have been working with her.”

      Speaking through tears, Ibrahim said Abu Akleh was a “very well respected journalist” who has been working with Al Jazeera since the beginning of the second Palestinian Intifada in 2000.

      Al Jazeera’s bureau chief in Ramallah, Walid al-Omary, said that there had been no shooting carried out by Palestinians, disputing an Israeli statement that claimed the possibility.

    • EU condemns Israel’s killing of Al Jazeera reporter, calls to “independent investigation”
      May 11, 2022 - Quds News Network
      https://qudsnen.co/eu-condemns-israels-killing-of-al-jazeera-reporter-calls-to-independent-inve

      Occupied Palestine (QNN)- The European Union expressed on Wednesday shock by Israel’s killing of Al Jazeera journalist, Shereen Abu Aqleh, calling for a “swift and independent investigation to bring the perpetrators to justice.”

      “Shocked by the killing of Al Jazeera journalist Shireen Abu Aqla who was reporting on ISF incursions in Jenin. We express our deepest condolences to her family and call for a swift and independent investigation to bring the perpetrators to justice,” the EU Delegation to the Palestinians tweeted today.

      “Imperative to ensure the safety and protection of journalists covering conflicts.”

    • Reporter killed in Israeli raid was U.S. citizen; ambassador urges ’thorough investigation’
      Jack KhouryNir Hasson May. 11, 2022 10:44 AM -Haaretz.com
      https://www.haaretz.com/israel-news/al-jazeera-reporter-killed-in-jenin-was-u-s-citizen-ambassador-urges-invest

      Shereen Abu Akleh, an al Jazeera reporter killed on Wednesday while covering an Israeli military raid in Jenin, was an American citizen, the U.S. Ambassador to Israel Tom Nides said.

      “Very sad to learn of the death of American and Palestinian journalist Shireen Abu Akleh,” Nides tweeted. “I encourage a thorough investigation into the circumstances of her death and the injury of at least one other journalist today in Jenin.”

      The European Union Delegation to the Palestinians called for an independent investigation into the incident in order to “bring the perpetrators to justice.” (...)

    • @LinahAlsaafin
      11:28 AM · 11 mai 2022
      https://twitter.com/LinahAlsaafin/status/1524319721050542080

      Warning: Graphic video
      Clearly depicts continued Israeli firing after Shireen Abu Akleh went down. Screams of “Ambulance”. One man tries to retrieve Shireen, others scream at him to move back from Israeli sniper range.

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1524316985936523270/pu/vid/848x464/oq3auKfXMfuj_I7D.mp4?tag=12

      other journalist in video, Shatha Hanaysha, is paralyzed with fear and can’t reach Shireen bc of the sniper.

      “I couldn’t even extend my arm to pull her because of the shots,” Hanaysha said. “The one that killed her intended to bc he shot at area of body that was not protected.”

    • B’Tselem בצלם بتسيلم
      @btselem
      1:10 PM · 11 mai 2022
      https://twitter.com/btselem/status/1524346246743396355

      This morning, B’Tselem’s field researcher in Jenin documented the exact locations in which the Palestinian gunman depicted in a video distributed by the Israeli army, fired, as well as the exact location in which Journalist Shireen Abu Akleh was killed.
      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1524344718800433152/pu/vid/640x360/wK5-AyUmml-sLQJb.mp4?tag=12

      Location where journalist Shireen Abu Akleh was killed:
      https://www.google.com/maps/place/32%C2%B027'49.9%22N+35%C2%B017'02.3%22E/@32.4638611,35.285184,866m/data=!3m2!1e3!4b1!4m6!3m5!1s0x0:0x6d6a2a88db79175!7e2!8m2!3d32.4638721!4d35.
      Balat Al Shuhada’, Jenin

      Location of armed Palestinian firing in video distributed by Israeli army:
      https://www.google.com/maps/place/32%C2%B027'40.6%22N+35%C2%B017'01.7%22E/@32.4612778,35.2850966,866m/data=!3m2!1e3!4b1!4m6!3m5!1s0x0:0x59595f70b847a1e0!7e2!8m2!3d32.4612725!4d35

      Documentation of Palestinian gunfire distributed by Israeli military cannot be the gunfire that killed Journalist Shireen Abu Akleh

    • Shireen Abu Akleh killing: media deflect responsibility away from Israel
      https://www.thecanary.co/trending/2022/05/11/the-media-absolves-israeli-forces-of-responsibility-for-killing-shireen-ab
      https://www.thecanary.co/wp-content/uploads/2022/05/Palestine-layer.jpg

      Israeli forces have killed an Al Jazeera journalist in the occupied West Bank. They shot Shireen Abu Akleh in the head while she was reporting on a raid they were carrying out. Already, the corporate media has absolved Israeli forces of responsibility for her killing.

    • Mort de Shireen Abu Akleh : les vidéos et la géolocalisation réfutent les allégations israéliennes | Middle East Eye édition française
      https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/palestine-mort-shireen-abu-akleh-videos-geolocalisation-refutent-alle

      L’analyse des vidéos, images et récits des témoins oculaires de la mort de la reporter d’Al Jazeera discrédite les allégations israéliennes selon lesquelles elle aurait été touchée par des tirs palestiniens

    • Is blood of iconic journalist redder than blood of anonymous Palestinians?
      Gideon Levy | May 11, 2022 | Haaretz.com
      https://www.haaretz.com/opinion/.premium-the-killing-of-shireen-abu-akleh-now-you-re-appalled-1.10793446

      Is blood of iconic journalist redder than blood of anonymous Palestinians?

      The relative horror expressed over the killing of Shireen Abu Akleh is justified and necessary. It is also belated and self-righteous. Now you’re appalled? The blood of a famous journalist, no matter how brave and experienced she was – and she was – is no redder than the blood of an anonymous high school student who was traveling home in a taxi full of women in this same Jenin a month ago when she was killed by gunfire from Israeli soldiers.

      That is how Hanan Khadour was killed. Then, too, the military spokesman tried to cast doubt on the shooters’ identity: “The matter is being examined.” A month has passed, and this “examination” has yielded nothing, and never will – but the doubts were planted, and they sprouted in the Israeli fields of denial and suppression, where no one actually cares about the fate of a 19-year-old Palestinian girl, and the country’s dead conscience is silenced again. Is there a single crime committed by the military that the right and the establishment will ever accept responsibility for? Just one?

      Abu Akleh seems to be another story: an internationally known journalist. Just this past Sunday a more local journalist, Basel al-Adra, was attacked by Israeli soldiers in the South Hebron Hills, and no one cared. And a couple days ago, two Israelis who attacked journalists during the Gaza war last May were sentenced to 22 months in prison. What punishment will be meted out to soldiers who killed, if indeed they did, Abu Akleh? And what punishment was given to whoever decided on and carried out the despicable bombing of the Associated Press offices in Gaza during the fighting last year? Has anyone paid for this crime? And what about the 13 journalists who were killed during the Gaza war in 2014? And the medical personnel who were killed during demonstrations at the Gaza border fence, including 21-year-old Razan al-Najjar, who was shot dead by soldiers while wearing her white uniform? No one has been punished. Such things will always be covered by a cloud of blind justification and automatic immunity for the military and worship of its soldiers.

      Even if the smoking Israeli bullet that killed Abu Akleh is found, and even if footage is found that shows the face of the shooter, he will be treated by Israelis as a hero who is above all suspicion. It’s tempting to write that if innocent Palestinians must be killed by Israeli soldiers, better for them to be well-known and holders of U.S. passports, like Abu Akleh. At least then the U.S. State Department will voice a little displeasure – but not too much – about the senseless killing of one of its citizens by the soldiers of one of its allies.

      At the time of writing, it was still unclear who killed Abu Akleh. This is Israel’s propaganda achievement – sowing doubts, which Israelis are quick to grab onto as fact and justification, though the world does not believe them and is usually correct. When the young Palestinian boy Mohammed al-Dura was killed in 2000, Israeli propaganda also tried to blur the identity of his killers; it never proved its claims, and no one bought them. Past experience shows that the soldiers who killed the young woman in a taxi are the same soldiers who might kill a journalist. It’s the same spirit; they are permitted to shoot as they please. Those who weren’t punished for Hanan’s killing continued with Shireen.

      But the crime begins long before the shooting. The crime starts with the raiding of every town, refugee camp, village and bedroom in the West Bank every night, when necessary but mainly when not necessary. The military correspondents will always say that this was done for the sake of “arresting suspects,” without specifying which suspects and what they’re suspected of, and resistance to these incursions will always be seen as “a breach of order” – the order in which the military can do as it pleases and the Palestinians cannot do anything, certainly not show any resistance.

      Abu Akleh died a hero, doing her job. She was a braver journalist than all Israeli journalists put together. She went to Jenin, and many other occupied places, where they have rarely if ever visited, and now they must bow their heads in respect and mourning. They also should have stopped spreading the propaganda spread by the military and government regarding the identity of her killers. Until proven otherwise, beyond any shadow of a doubt, the default conclusion must be: the Israeli military killed Shireen Abu Akleh.

  • La Russie fait main basse sur 500 avions de ligne occidentaux - Le Point
    https://www.lepoint.fr/monde/la-russie-fait-main-basse-sur-500-avions-de-ligne-occidentaux-16-03-2022-246

    En signant lundi un décret autorisant les compagnies aériennes russes à enregistrer à leur nom des appareils loués à des sociétés étrangères, essentiellement occidentales, le président Vladimir Poutine plombe l’avenir du transport aérien russe, qui aura beaucoup de difficultés à remonter un réseau international après le conflit.

    C’est absolument diabolique ! Le Sénat américain dirait même sans doute qu’il s’agit d’un crime de guerre.

    • Il y a peu de risque qu’ils se baladent hors des frontières car ils permettent surtout de continuer à assurer un trafic intérieur qui, sans ces avions, s’effondrerait complètement.

      Et de ce point de vue, tous les aéronefs russes seront à la même enseigne. Qu’il soient loué par ou propriété d’une compagnie russe, je vois mal un avion russe redécoller tranquillement après atterrissage sur un aéroport occidental.

      Le réglement de ce « petit différend » fera partie des à-côtés plein de charmes des négociations pour un retour à la « normale » après conflit…

  • Je crois que c’est mon plus beau #shameless_autopromo : on vient d’effectuer avec Mosquito la mise en ligne des Très Riches Heures du Duc de Berry, qualifié de « Joconde des manuscrits », 206 feuillets réalisés au cours du XVe siècle, conservé au château de Chantilly :
    https://les-tres-riches-heures.chateaudechantilly.fr

    Initialement nous avions réalisé une table tactile installée dans la bibiothèque du château. Table que j’avais évidemment codée en #HTML5, et motorisée par #SPIP. Comme le résultat a beaucoup plu, on nous a dans un deuxième temps demandé de réaliser une version « Web » responsive. (Ça a été une gageure, à la fois côté technique et ergonomique.)

    Le principe a consisté à présenter le manuscrit sous forme de « livre » dont les pages se tournent de manière fluide, mais le contenu de chaque page devant être une image en « méga-zoom », et dotée de points d’intérêt (hotspots) donnant des explications supplémentaires. Évidemment les scripts de « tourne-pages » ne sont pas conçus pour faire ce genre de chose, et afficher des centaines d’images « méga-zooms » interactives n’est pas non plus totalement anodin, si on veut que l’ensemble reste fluide. Mais au final, ça fonctionne bien…

    Une autre caractéristique, plus technique, était que je voulais pouvoir gérer intégralement les contenus et les images dans SPIP, notamment sans devoir fabriquer « manuellement » les tuiles des images méga-zoom (qui existent en version « une page » et en version « double-page ») sur l’ordinateur. Là les images méga-zooms sont fabriquées automatiquement sur le serveur, depuis #SPIP et les hotspots sont directement définis dans mon interface. Ce qui permet de lier directement la gestion des hotspots et les tuiles méga-zooms, sans risque de travailler sur des versions différentes des images.

    Et de manière désormais habituelle sur mes contenus de ce genre : c’est instantanément multilingue (on change de langue à l’endroit même où l’on se trouve, sans rechargement de contenus).

    C’est donc un travail dont je suis particulièrement content, ce n’était pas gagné d’avance d’arriver à une interface fluide et responsive, une gestion des contenus relativement simple (tout se passe dans une interface SPIP), à partir d’une interface initialement conçue pour un grand écran de taille fixe, entièrement tactile, avec derrière un PC avec un SSD ultra-rapide et une carte graphique de compétition (un des rares avantages de développer sur Mac : au moins je n’ai pas une carte graphique de compétition, ça oblige à optimiser un peu le truc…).

    Et évidemment, c’est gratifiant d’avoir travaillé sur la mise en ligne d’un des plus beaux chef-d’œuvre du monde.

    • Le musée Condé (Château de Chantilly) propose l’exploration numérique gratuite des « très riches heures du duc de Berry » – Club Innovation & Culture CLIC France
      http://www.club-innovation-culture.fr/musee-conde-domaine-chantilly-exploration-numerique-gratuite

      Une campagne de reproduction à très haute définition a en effet été menée en partenariat avec l’Agence photographique de la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais. Les images réalisées par le photographe Michel Urtado permettent de voir, jusqu’au moindre détail, les touches de pinceau des peintres.

      Suite à cette campagne de photographies, la société Mosquito a développé une application de découverte qui a été testée durant l’année 2021 par les visiteurs au sein du Cabinet des livres du château.

      Le dispositif, constitué d’un logiciel éprouvé, d’une interface intuitive (sous la forme d’un feuilletoir numérique) et de la possibilité de visionner les 412 pages et quelque 130 enluminures à l’aide d’un puissant zoom, a remporté l’adhésion enthousiaste du public qui a rarement l’occasion d’appréhender un aussi magnifique manuscrit médiéval.

      En 2022, le feuilletoir devient donc web responsive (accessible sur smartphone, tablette ou pc ) et surtout il est accessible à chacun, en tout lieu connecté.

      L’internaute peut aisément comprendre la structure du livre, le contenu des textes, le sens des images grâce à des textes focus clairs et discrets. Les commentaires peuvent être désactivés pour feuilleter le livre de manière autonome.

      L’application est facile d’appréhension, simple à utiliser, multilingue. Elle continuera à être mise à jour au fil des remarques des internautes et de l’avancée des recherches.

      « De quoi faire rayonner comme jamais les Très Riches Heures et aussi saluer leur découvreur et donateur, Henri d’Orléans, duc d’Aumale ! » se félicite le musée de Condé.

    • Les Très Riches Heures du Duc de Berry | Communication Arts
      https://www.commarts.com/webpicks/les-tres-riches-heures-du-duc-de-berry

      As part of the renovation of the library of the Château de Chantilly, where the manuscript is kept, we took the opportunity to create mediation and presentation tools that equaled the work of art’s mastery. As part of a vast program that included a digital photography campaign, a digital leaflet and interactive installation by experiential interactive design studio Mosquito at the Château, this website by Mosquito and digital design studio 23FORWARD puts a multilingual version of the Très Riches Heures installation on the web.

  • 30 millions d’argent public par an pour les « think tanks » français...

    Qui n’arrêtent pas de pleurer misère alors que leurs « experts » colonisent tous les medias et plateaux télé à longueur d’années...

    Quant à l’IFRAP et l’épouvantable Agnès Molinier Verdier elle vient de récupérer un legs de 10 millions d’euros à la mort d’un milliardaire d’extrême droite.

    Le"débat public apaisé" que prônent nos bien pensants c’est pas pour demain...

    https://www.lepoint.fr/economie/qui-sont-les-beneficiaires-des-millions-de-la-cagnotte-de-matignon-31-10-201

  • Les manifestants ont reculé, mais le pont Ambassador demeure fermé
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1861765/convoi-camionneurs-blocage-pont-malgre-injonction

    Douze heures après le début de l’intervention policière pour rouvrir le pont Ambassador qui relie Windsor à Détroit, des manifestants déterminés refusent toujours de quitter les lieux. La circulation n’a donc pas encore repris sur ce lien transfrontalier crucial pour l’économie canadienne et américaine.

    Des policiers locaux, appuyés par ceux de la Gendarmerie royale du Canada et de la Police provinciale de l’Ontario, sont arrivés samedi matin au rassemblement pour faire respecter l’injonction accordée la veille par la Cour supérieure de la province.

    Ils étaient accompagnés de véhicules de l’escouade tactique et d’autobus pour transporter les protestataires en cas d’arrestation.

    En fin de soirée, la police de Windsor a annoncé sur son compte Twitter une première arrestation en lien avec la manifestation, celle d’un homme de 27 ans. Elle affirme qu’elle interviendra “lorsque nécessaire pour assurer la sécurité du public, maintenir la paix et l’ordre”.

    Les forces de l’ordre sont parvenues à faire reculer les manifestants pour libérer une intersection importante et ont sécurisé leur avancée en installant des murets de ciment sur la chaussée en fin d’après-midi.

    Pendant une partie de l’après-midi, les policiers ont formé un long cordon pour empêcher les manifestants de regagner du terrain. En soirée, toutefois, beaucoup d’agents qui étaient toujours sur place étaient dans leur véhicule, alors que les manifestants affrontaient le froid.

    Des appuis pour les manifestants
    Devant l’ultimatum lancé par la police et le risque d’être arrêtés ou de voir leurs véhicules remorqués, certains manifestants avaient accepté de s’en aller en matinée, mais de nombreux sympathisants ont afflué vers le lieu de la manifestation en cours de journée.


    Parmi eux se trouvaient des curieux et même des familles avec des enfants, une situation que le maire Drew Dilkens a déplorée.

    “C’est décourageant pour moi de voir des parents amener leurs enfants ici comme si c’était une sorte de spectacle auquel ils veulent que leurs enfants participent”, a-t-il déclaré. “C’est une affaire très sérieuse, qui s’est retrouvée devant les tribunaux.”

    “L’objectif est de maintenir la paix, de mettre fin aux manifestations et de faire ça avec un recours minimal à la force”, observe le professeur Christian Leuprecht, du Collège militaire royal du Canada, au sujet du déroulement de la journée.

    “Il est important que cette stratégie réussisse, ajoute-t-il, parce que, sinon, ça va renforcer les manifestants à Ottawa et ailleurs.”

    Le mouvement de protestation a eu des échos jusqu’à Cornwall, dans l’Est ontarien, où des tracteurs ont envahi le port https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1861809/ontario-cornwall-port-manifestants . Selon les autorités, le pont international Seaway, qui relie le Canada aux États-Unis, est demeuré ouvert

    Pierre-Yves Bourduas, ancien sous-commissaire de la GRC, constate que les gens ont le temps de s’organiser, parce que l’intervention policière se déroule très lentement.

    “La différence entre Ottawa et Windsor, affirme-t-il, c’est qu’à Windsor, la plupart des gens sont locaux. Donc ils se connaissent, ils communiquent ensemble. ”

    Il faudra malgré tout que le blocage se termine. “Gérer une foule, c’est une chose, mais il faut aussi faire respecter l’injonction et il doit y avoir des conséquences pour ceux qui ne la respectent pas, conclut-il. Les forces de l’ordre ne peuvent pas rester debout, comme ça, pendant des jours.”

    Persistants malgré l’injonction
    Vendredi, un juge de la Cour supérieure de l’Ontario a accordé une injonction interlocutoire à trois associations canadiennes liées à l’industrie automobile pour mettre fin au blocage qui dure depuis lundi.

    Elles ont obtenu cette injonction de 10 jours en faisant valoir que l’industrie automobile, tant en Ontario qu’au Michigan, dépend entièrement de l’accès au pont Ambassador pour le transit de pièces et de véhicules. Le juge avait donné jusqu’à 19 h vendredi aux manifestants pour quitter les lieux.

    Malgré tout, des manifestants se sont dits déterminés à aller jusqu’au bout. “Je vais rester jusqu’aux arrestations”, a confié un des camionneurs à CBC News.

    Le maire de Windsor, Drew Dilkens, a expliqué que son objectif consiste à faire fuir les manifestants volontairement, “mais s’ils refusent de partir, des mesures devront être prises pour les déloger”, a-t-il dit.


    Mises en garde de Trudeau et de Ford
    La veille, tant à Ottawa qu’à Toronto, le ton était plus ferme. Le premier ministre Justine Trudeau a averti les protestataires que “les conséquences” de leur action vont “s’aggraver”.

    Il a expliqué que les policiers allaient intervenir d’une manière progressive et de plus en plus robuste.

    En Ontario, le premier ministre Doug Ford a décrété l’état d’urgence. La province a adopté des décrets et durcit les amendes. “Ce n’est plus une simple manifestation”, a dit M. Ford.

    “Le pont Ambassador à Windsor, c’est 700 millions de dollars en échanges commerciaux chaque jour”, a-t-il ajouté en se défendant d’avoir tardé à agir.

    Les contrevenants s’exposent à des amendes qui pourront atteindre 100 000 $ et à des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an.

    • Vu depuis le canada : À Paris, des « convois de la liberté » manifestent Léo Mouren - Agence France-Presse et Isabelle Tourné - Agence France-Presse
      https://www.ledevoir.com/monde/europe/673773/a-paris-des-convois-de-la-liberte-manifestent

      Certains sont allés jusqu’aux Champs-Élysées perturber la circulation, d’autres ont défilé dans les manifestations autorisées, mais les participants aux convois anti-passeport sanitaire, partis de toute la France, n’ont pas bloqué Paris comme ils le voulaient.

      Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué samedi soir dans un tweet que 337 personnes avaient été verbalisées et 54 interpellées par les forces de l’ordre à Paris.


      Parmi elles, une figure emblématique du mouvement anti-système des « Gilets jaunes » Jérôme Rodrigues, en tant qu’organisateur d’une manifestation interdite par le préfet de police de Paris, selon une source policière.

      Rassemblement hétéroclite d’opposants au président Emmanuel Macron, au passeport sanitaire et de « Gilets jaunes », ceux qui se font appeler « convois de la liberté » se sont constitués sur le modèle de la mobilisation qui paralyse Ottawa.

      « Quelque chose d’extraordinaire »
      « Depuis trois ans que je manifeste, on n’a jamais vu une solidarité comme cette nuit. On a perdu la liberté, on a perdu l’égalité, heureusement qu’on a encore la fraternité », a affirmé un homme de 70 ans venu de Normandie refusant de s’identifier et manifestant contre le passeport sanitaire mais aussi pour « le pouvoir d’achat ».

      « Je suis là pour défendre nos libertés », dit François, ne donnant que son prénom, 35 ans, venu du Mans (ouest) et travaillant dans un laboratoire de recherche. « Je ne veux pas de ce monde-là pour mes enfants ».

      Voitures, camping-cars et camionnettes sont partis de Nice (sud), Lille ou Vimy (nord), Strasbourg (est), ou encore Châteaubourg (ouest) pour rejoindre la capitale à vitesse réduite sur des routes secondaires.

      « Il y a eu quelque chose d’extraordinaire sur la route […] Des gens nous ont fait des signes, on a même vu un maire avec son écharpe nous faire de grands signes. Une ambiance de folie ! », a témoigné auprès de l’AFP Jean-Pierre Outrequin, 65 ans, venu de Perpignan (sud), finalement arrivé sur les Champs-Élysées.

      Vers 14 h 00 (8 h 00 heure de l’Est), plus d’une centaine de véhicules ont rejoint les Champs-Élysées, des automobilistes, certains désormais à pied, agitant des drapeaux ou scandant « liberté ».

      La situation s’est ensuite tendue : la place de l’Arc de Triomphe puis l’avenue ont été évacuées par les forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogènes.
      « Le droit d’être là »
      « En Europe on a créé la liberté de circulation et on se fait contrôler par les CRS (police anti-émeutes), on n’a pas le droit d’être là, de porter un drapeau », a déclaré à l’AFP Daniel Bravo, manifestant de 61 ans.

      Un convoi de 300 véhicules a été stoppé sur l’autoroute A4, venue de l’Est parisien, et les forces de l’ordre ont verbalisé des véhicules selon la préfecture de police, comme elles l’avaient fait plus tôt dans la journée porte de Saint-Cloud (ouest de Paris).

      Autre convoi qui n’a pas atteint Paris, environ 400 véhicules étaient stationnés à la mi-journée dans la forêt de Fontainebleau (est de Paris), selon une source policière. Un millier d’opposants au passeport vaccinal y ont pique-niqué dans une ambiance bon enfant.

      Les mobilisations autorisées contre les mesures sanitaires ont rassemblé 32 100 manifestants en France, dont près de 7600 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. Des chiffres qui ne comprennent pas l’opération autoproclamée « convois de la liberté », qui était interdite.

      « Le droit de manifester et d’avoir une opinion sont un droit constitutionnellement garanti dans notre République et dans notre démocratie. Le droit de bloquer les autres ou d’empêcher d’aller et venir ne l’est pas », a estimé le premier ministre Jean Castex.

      À deux mois de l’élection présidentielle, le gouvernement français affirme envisager pour fin mars ou début avril la levée du passeport vaccinal et compte supprimer dès le 28 février l’obligation de porter un masque dans les lieux où le passeport sanitaire est exigé.

      Quelque 7500 membres des forces de l’ordre sont mobilisés par la préfecture de police de Paris depuis vendredi jusqu’à lundi, les convois anti-passeport sanitaire ayant prévu de gagner Bruxelles lundi.

      #Solidarité #manifestations #Convoi_de_la_liberté #Peuple #Liberté #Solidarité #manifestation #pass_sanitaire #Freedom_Convoy_2022 #crise #Camions #gilets_jaunes #gj #giletsjaunes #Peuple #Réseaux_sociaux #aveuglement

    • COMMUNIQUÉ OFFICIEL DU CONVOI POUR LA LIBERTÉ BELGIQUE
      https://www.kairospresse.be/communique-officiel-du-convoi-pour-la-liberte-belgique

      . . . . .
      Tous les pays d’Europe sont invités à se rassembler à Bruxelles le 14 février 2022, chacun à bord de son véhicule ou à pieds (camion, voiture, moto, vélo, etc.).
      Quelles sont les revendications ?
      • Fin permanente de toutes les mesures et législations liberticides. Notamment la loi pandémie, le port du masque, le covid safe ticket, le décret « pandémie » wallon, etc.
      • Commissions d’enquêtes indépendantes au sujet de : la crise sanitaire, la gestion financière, l’établissement des mesures, la gestion vaccinale et ses coûts.
      • Reconnaissance du caractère expérimental des injections.
      • Droit inaliénable au secret médical et protection des données personnelles.
      • Transparence sur les effets secondaires des injections.
      • Droit à une réelle démocratie participative.
      • Liberté de déplacement de tous les citoyens.
      • Droit de décider les mesures à prendre pour notre santé.
      • Accès aux soins pour toute la population, sans exception.
      • Respect de la liberté d’expression et de la liberté de toute la presse.
      • Respect de la dignité humaine.
      • Droit d’exercer son métier et de vivre dignement de ses revenus pour tous, sans exception.
      • Garantie du respect des droits de l’enfant et préservation de son épanouissement.
      • Accès à la culture et l’enseignement pour tous, sans conditions.

      Depuis plusieurs années, les collectifs de citoyens, parents/enfants, soignants, pompiers, médico-sociaux, mais aussi les forces de l’ordre ou les militaires sont ignorés, et ce malgré des rassemblements pacifiques nombreux à travers toute l’Europe, parfois plusieurs fois par semaine.

      La qualité de vie des citoyens européens diminue fortement de par la situation financière de l’union européenne et les dettes publiques et bancaires appauvrissent les peuples depuis de nombreuses années.

      Quelle que soit la voie choisie pour dénoncer ceci, toute tentative est systématiquement décrédibilisée et balayée d’un revers de main.
      . . . . . .

    • « Camions de la liberté », « Gilets Jaunes »… A Paris, l’inquiétante « coïncidence » d’un retour des violences à quelques jours de la candidature Macron Richard Werly - letemps.ch
      https://www.letemps.ch/monde/camions-liberte-gilets-jaunes-paris-linquietante-coincidence-dun-retour-viol

      Depuis plusieurs semaines, les manifestations n’avaient pas dégénéré en affrontements violents à Paris. A quelques jours de l’annonce de la candidature d’Emmanuel Macron, le retour des incidents ne présage rien de bon

      C’est sans doute une coïncidence. Une déflagration spontanée pour faire écho aux « camions de la liberté » du lointain Canada. Et pourtant : comment ne pas trouver étonnant que les rues de Paris s’embrasent à nouveau ce samedi, après des semaines de calme relatif et de manifestations pacifiques, alors que l’annonce officielle de la candidature d’Emmanuel Macron à sa propre succession est sans doute une question de jours ?

      Des citadelles assiégées
      Difficile de ne pas faire ce lien en remontant les Champs-Elysées, où le spectacle d’affrontements violents entre la police et des groupes de manifestants, en plein défilé touristique quasi-printanier, a fait remonter à la surface les images terribles de novembre-décembre 2018 https://www.lepoint.fr/societe/en-images-gilets-jaunes-l-escalade-de-la-violence-01-12-2018-2275792_23.php . Ce samedi, la place de l’Etoile et l’Arc de Triomphe ceinturés par la police antiémeute ressemblaient à des citadelles assiégées. Idem pour le palais présidentiel de l’Elysée devant lequel il n’était plus possible de circuler, barricadé derrière une haie de véhicules policiers…

      C’est sans doute une coïncidence, mais elle pourrait bien avoir un impact sérieux sur la campagne si ces images redeviennent ordinaires et si la nuit donnait lieu, ce week-end, au spectacle de voitures incendiées à l’image de ce qui se passa la fameuse nuit du 1er décembre 2018. Le spectacle de véhicules saccagés et renversés sur l’avenue Kléber et sur les Champs Elysées avait alors été diffusé dans le monde entier ; le spectacle d’une France en plein chaos, même si ces violences étaient en réalité circonscrites à ce périmètre parisien.

      La mécanique de ces journées-là est en tout cas encore en place : même spectacle de groupes de policiers à moto traquant les émeutiers, même foule de jeunes armés de téléphones portables, sortant parfois de leurs sacs à dos des masques à gaz pour se protéger des lacrymogènes, et n’hésitant pas à se saisir de matériel de construction abandonné sur le bitume pour provoquer les policiers.

      S’il s’agit d’un épisode sans lendemain, pas trop de problèmes sauf une image touristique française https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-gilets-jaunes-auraient-fait-stagner-le-tourisme-a-paris_2095. de nouveau dégradée en cette fin d’hiver ensoleillée. Si la violence se réinstalle dans certaines rues emblématiques de Paris en revanche, qui peut prédire l’impact sur les urnes, au fur et à mesure de la retransmission en continu des images d’échauffourées et d’émeutes…

      Changer la donne
      Un candidat, en tout cas, avait anticipé cette bouffée de violence qui survient au moment où le gouvernement va un peu plus relâcher la bride sanitaire le 16 février. Dans sa déclaration de candidature du 30 novembre 2021, mimant l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle, Eric Zemmour avait ponctué son discours d’images prouvant selon lui le basculement de la France dans l’insécurité. L’utilisation de certaines prises de vues sans permission lui vaut d’ailleurs d’être poursuivi en justice.

      Autre coïncidence : Eric Zemmour est le seul candidat ayant bénéficié du ralliement de quelques figures des « Gilets Jaunes » dont la bretonne Jacline Mouraud. A l’évidence en tout cas, cette bouffée de violence parisienne rend encore plus compliquée la première grande prestation publique de la candidate de droite Valérie Pécresse, attendue dimanche au Zénith de Paris pour son premier grand meeting de campagne. Déjà accusée de trop emprunter le discours anxiogène et sécuritaire de l’ex-polémiste, déjà rejoint par certains cadres du parti Les Républicains (LR), la présidente de la région Ile de France se retrouve le dos au mur : la sécurité s’est invitée ce samedi comme son thème dominant et obligé.

      C’est sans doute une coïncidence, mais l’aggravation du climat social et sécuritaire en France à deux mois du premier tour de la présidentielle peut, tous les observateurs le savent, changer la donne électorale. La colère diffuse dans le pays qui entoure la personnalité d’Emmanuel Macron est évidemment un terreau fertile. Même s’il demeure le mieux placé des candidats dans les sondages, avec prés de 25% des intentions de vote au premier tour. Nettement en tête, environ 60% des personnes interrogées jugent néanmoins le président français « autoritaire » et « arrogant », un avis renforcé par ses propos sur les non-vaccinés. Ils étaient près de 80% à répondre ainsi en 2018, en pleine crise des « Gilets Jaunes ».

      Les faits sont là, en 2022 : dans un pays toujours incandescent, les braises de la violence peuvent toujours rallumer un incendie politique.
      #emmanuel_macron #violences #france #gouvernement_macron #gilets_jaunes #politique #travail #réformes_antisociales décidées par l’ #union_européenne #police

  • affordance.info : Le convoi de la liberté : nouveau variant insurrectionnel ?
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2022/02/convoi-de-la-liberte.html

    Les mouvements sociaux (a fortiori s’ils sont ou se prétendent insurrectionnels) sont toujours imprévisibles. Imprévisibles au moins dans leur ampleur et dans le succès qu’ils rencontreront dans l’opinion. On peut, à rebours et en se retournant, gloser à l’infini sur les signes qui auraient potentiellement permis de prévoir le succès et l’ampleur du mouvement des Gilets Jaunes mais la réalité c’est que l’ampleur et le succès des mouvements sociaux demeurent fondamentalement imprévisibles.

    Depuis maintenant quelques semaines est en train de se structurer, en France, l’équivalent transposé du mouvement des routiers canadiens autour du « convoi de la liberté », avec un point d’orgue annoncé pour ce week-end autour de Paris.

    Ce mouvement peut-il, en France, avoir le même succès et le même impact que celui des Gilets Jaunes ? Voici quelques réflexions en deux temps. D’abord sur les points de convergence entre le mouvement des Gilets Jaunes et celui du convoi de la liberté en France. Puis sur leurs différences.

    Source : https://twitter.com/i/events/1491440614751227907

    • Parmi les revendications, évidemment, le retrait des « Pass », mais aussi de nombreuses protestations contre la hausse des prix, pour la démocratie… Un communiqué du groupe « France Convoy » indique que « l’urgence est démocratique, sociale, écologique, l’accès aux soins pour tous et non sécuritaire ». Aucun syndicat, aucun parti, mais un cri de colère protéiforme venu de nombreux anonymes.

      Comme lors des Gilets Jaunes, il ne sert donc à rien de critiquer à priori « l’impureté » de cette mobilisation, mais plutôt de veiller à ce que le mouvement aille vers l’anticapitalisme et la défense des libertés. Qui peut nier l’urgence de luttes puissantes, surtout dans cette période de campagne électorale putride ? Qui peut tolérer l’apathie générale malgré la gravité de la situation ?

      Et comme dans tout mouvement, il y a différentes sensibilités, plus ou moins radicales : blocage total ou partiel ? Pacifisme ou autodéfense face à la police ? Rien n’est encore tranché.

      Quel que soit l’ampleur réelle de ces convois, une chose est sure : les formes traditionnelles de protestation ne font absolument pas peur au régime néolibéral et autoritaire. Par contre, lorsque les blocages se généralisent, que les lieux de pouvoir sont ciblés, que l’économie est menacée, les puissants tendent l’oreille. C’est ce que projette le « convoi de la Liberté ».

      Nantes Révoltée

      https://www.nantes-revoltee.com/%f0%9f%9a%9b-convoi-de-la-liberte-le-mouvement-qui-veut-emmerder-ma

    • Comme lors des Gilets Jaunes, il ne sert donc à rien de critiquer à priori « l’impureté » de cette mobilisation, mais plutôt de veiller à ce que le mouvement aille vers l’anticapitalisme et la défense des libertés. Qui peut nier l’urgence de luttes puissantes, surtout dans cette période de campagne électorale putride ? Qui peut tolérer l’apathie générale malgré la gravité de la situation ?

      Cette vieille propension de l’extrême gauche avant-gardiste à sauter sur tout ce qui bouge pour tenter de se l’approprier, c’en est presque comique ! Alors qu’il est assez évident que ce mouvement est une qanonerie, voilà qu’on va le repeindre en mouvement anti-capitaliste. Par curiosité, je me demande ce qu’aurait dit « Nantes révoltée » de la marche sur Rome ou des émeutes parisiennes de 1934.

      Je note aussi le « il ne sert donc à rien de critiquer ». Alors vous m’excuserez mais tout le monde n’a pas des œillères et ne fantasme pas sur le peuple en action, on critiquera tant qu’on le pourra tous ces mouvements proto-fascistes qui naissent devant nous.

    • Ils sont plutôt arrières gardistes avec leur « tout ce qui bouge est rouge » (pour citer un autre exemple, ils n’ont rien capté de l’"anticapitalisme" des S.A, utilisés puis liquidés par le régime nazi). Les trois principaux sites « radicaux », Nantes révoltée, Cerveaux non disponibles, Lundi matin sont dans une course à l’audimat, surpublient sans lire (ex Lundi Matin avec Zagdanski, publié après la critique du Manifeste conpsi. un débat entre covidonégationnistes), rédigent par copié-collés chelous (Nantes Révoltée, reprenant un expert désinformateur ayant son rond de serviette sur je ne sais quelle chaine d’infos en continu), quant à Cerveaux non disponibles ils ont choisi un nom dont ils font une profession de foi.
      Si un avant-gardisme existait il ne renierait pas la formule de Lénine « seule la vérité est révolutionnaire » et commencerait par une prise en compte de la matérialité de l’épidémie et des moyens d’y parer, plutôt que de gagater sur le contrôle biopolitique (refus de penser).

      voir, par exemple : Quelles communautés sanitaires ? Séminaire (Valérie Gérard)

      Si la pensée politique tournée vers l’émancipation s’est appuyée, ces dernières décennies, aussi bien sur une critique du biopouvoir, ou de la biopolitique (à partir de Foucault, d’Arendt ou d’Agamben), que sur une critique de la science ou plus généralement de la rationalité occidentale, la crise sanitaire a montré les limites de cette tradition, ses mésusages, et la nécessité de la problématiser.

      https://laparoleerrantedemain.org/index.php/2022/01/24/quelles-communautes-sanitaires-seminaire

    • Ne méprisez pas l’expression d’une colère citoyenne et populaire qui doit être écoutée !

      Cette colère et cette défiance remontent certainement à l’année 2008. N’oublions pas qu’en 2005 le peuple français avait refusé par référendum le projet de traité constitutionnel européen, et que le traité de Lisbonne en 2008 a été une trahison de la démocratie au mépris de cette décision souveraine !

      Le groupe France Convoy se définit comme pacifiste et il n’entrera pas dans la capitale.

      Mais rassurez vous tout ça n’ira pas très loin !

    • affordanceinfo le retour

      Ce qui renforce les discours complotistes :

      Tectonique des contestations sociales : les admins du groupe FB #convoidelaliberte (+ de 344k membres, cad + que les + gros groupes #giletsjaunes à l’époque) se font kickban depuis hier soir. Du coup la migration vers leurs comptes et groupes #telegram est massive.

      comme à chaque grand mouvement social, ces « blocages » arbitraires (aucune justification n’est fournie) par Facebook (aka #Meta) posent d’énormes questions de transparence et renforcent tous les discours complotistes sur les liens de la plateformes avec le ou « les » pouvoirs.

      https://twitter.com/Affordanceinfo2/status/1491757433030643712?cxt=HHwWgMC47ene5LMpAAAA

    • « Une colère citoyenne » ? Tu crois vraiment à ce que tu écris ou t’es dans une transe lfiste continue ?

      Il a été très clairement démontré qu’absolument tout ce concept est parti de qanon, de l’alt(far) right, et ensuite en France des mêmes genre de groupe louisfouchiste, complotiste, extrême droite, etc… Et t’oses appeler ça « une colère citoyenne » ?

      Tu devrais répondre à la question un peu plus haut en essayant d’être sincère : aurais-tu dis pareil en vivant lors des émeutes de 34 à Paris ou la marche sur Rome ? « oui mais c’est une révolte citoyenne, faut essayer de le comprendre et faut faire en sorte que ce mouvement aille vers nos idées » ?

      Quand un mouvement est dès le départ organisé (pas du tout « récupéré », non, organisé totalement) par les groupes complo facho, ya strictement rien à tenter de s’intégrer dedans, c’est à critiquer, pas à collaborer.

    • Il a été très clairement démontré qu’absolument tout ce concept est parti de qanon, de l’alt(far) right

      Alors qu’il est assez évident que ce mouvement est une qanonerie...

      Ce convoi s’est peut-être inspiré d’une certaine façon de celui d’Ottawa mais de là à dire qu’ils sont tous qanonnistes, louisfouchistes, complotistes, c’est encore une forme de #diabolisation qu’on a connu également au début du mouvement des Gilets jaune en 2018.

      Et t’oses appeler ça « une colère citoyenne » ?

      Parfaitement ! Je ne vois que La Souffrance d’un Peuple !

    • Non mais marielle arrête d’utiliser la technique de l’homme de paille en critiquant des mots jamais écrits, ça ne trompe que toi même… Personne n’a jamais écrit « ils sont tous qanonistes ». Mais : ça a été organisé par la mouvance complo-facho-fouchiste, etc, très clairement. Tous les gros groupes FB principaux qui organisent donc ceux qui mettent en branle les gens, qui font de la logistique, qui mettent en contact etc, sont tenus par des complotistes ou liés à l’extrême droite. Si tu sais pas faire la différence entre « qui suit », et « qui organise » (ou que tu fais exprès de confondre), comment tu veux dialoguer ?

      Ce mouvement est donc organisé par des sales gens aussi bien au Canada qu’ici. Donc oui oui très clairement il faut diaboliser cette organisation, et c’est juste de l’opportunisme malsain que de croire que les trois pélos de gauche vont magiquement transformer ça en un truc émancipateur.

      Le fait que des groupes complo-facho arrivent à galvaniser l’attention et le ressentiment de milliers de gens très différents, c’est… comme qui dirait pas nouveau hein. C’est même un peu le principe même de comment ils sont arrivés au pouvoir, et à l’hégémonie culturelle à divers moments de l’histoire.

      Que la gauche qui arrive pas à mobiliser à ce niveau arrive ensuite à la traine en disant « on va tenter de s’insérer là dedans et récupérer ça pour le faire tourner à notre sauce » c’est… naïf ? (pour rester, très, gentil)

    • Pour être allée trois fois manifester contre le pass sanitaire à Annecy avec le CNRR et quelques membres du POI (parti ouvrier indépendant), j’ai pu constaté par moi même l’ hétérogénéité de ce mouvement, où on y trouve les amis de Zemmour, qui eux sont irrécupérables ainsi que les Patriotes, les adeptes de médecine douce avec qui on peut discuter, les soignants et pompiers suspendus, les gilets jaunes, les anars et les gars du NPA qui refusent la societé de surveillance généralisée.

      Je ne suis pas complètement naive ! je fais bien la différence entre les êtres faibles, « ceux qui ne sont rien », qui ne font que subir le rapport de pouvoir des dominants, (qui ont tout accepté depuis deux ans, les attestations, la règle des 1- 10 - 100km, le couvre feu...), ces âmes perdues qui me plongent dans un immense désarroi et les autres fachos.

      Comment on a pu en arriver là ? A votre avis ?

      Il n’empêche qu’il faut refuser cette société de la maltraitance et la politique des libéraux qui nous gouvernent depuis quelques années déjà et qui massacrent tous nos acquis sociaux de manière très autoritaire et avec beaucoup de mépris pour la détresse humaine !

      Et

      Félicitations à Emmanuel Macron : la France n’est plus une démocratie « complète » depuis 2020 et est classée comme une démocratie « défaillante » pour la 2e année consécutive.

      Beau bilan pour celui qui prétend être le champion de la démocratie libérale.

      Attac France

      https://www.lepoint.fr/societe/en-2021-la-france-est-restee-une-democratie-defaillante-10-02-2022-2464209_2

      « Les résultats reflètent l’impact négatif de la pandémie sur la démocratie et la liberté dans le monde pour la deuxième année consécutive, avec l’extension considérable du pouvoir de l’État et l’érosion des libertés individuelles », selon l’étude.

      https://seenthis.net/messages/948639

    • @biggrizzly les gilets jaunes comme ce convoi de la « liberté » ne sont pas des mouvements massifs. Ils font beaucoup de bruit et pour ce qui est des gilets jaunes particulièrement, ils ont eu le mérite de faire autre chose que des manifs plan-plan, ce qui fait qu’à 500 000 (chiffre large) ils ont été plus efficaces pour se faire entendre que 3 000 000 de personnes qui défilent contre une réforme des retraites. Ce qui doit faire réfléchir les « progressistes », ce sont les moyens d’action à mettre en œuvre pour faire plier la bourgeoisie, cela suppose notamment de revoir le fonctionnement de certains outils, comme les syndicats.

    • Face au néolibéralisme autoritaire, la casse sociale et un pouvoir d’achat en berne, des milliers de personnes expriment leur colère ! Nous devons y répondre par une rupture démocratique, sociale, écologique, non par la répression.
      #ConvoidelaLiberte
      #UnionPopulaire

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1492432202583445506/pu/vid/320x320/yWdFZAIXMvyzXtTE.mp4?tag=12

      https://twitter.com/TrouveAurelie/status/1492434847352201219?cxt=HHwWhoC97cPlmLYpAAAA