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  • « Le tragique ne nous a jamais quittés ». Sur la #guerre en #Ukraine
    https://laviedesidees.fr/Le-tragique-ne-nous-a-jamais-quittes-Sur-la-guerre-en-Ukraine.html

    L’invasion de l’Ukraine semble réveiller des images du passé : des armées en conquêtes, des villes assiégées, des destructions massives. Les références à la Deuxième Guerre mondiale sont nombreuses, mais elles ne doivent pas dissimuler qu’il s’agit là d’un conflit, complexe et tragique, du temps présent.

    #International #Russie
    https://laviedesidees.fr/IMG/zip/kourkov_les_abeilles_grises_webp.zip

  • Que peuvent les #sanctions économiques ?
    https://laviedesidees.fr/Nicholas-Mulder-The-Economic-Weapon.html

    À propos de : Nicholas Mulder, The Economic Weapon. The Rise of Sanctions as a Tool of Modern War, New Haven,Yale University Press, 2022.. Les sanctions dirigées contre la #Russie de Vladimir Poutine sont d’une ampleur inédite. Mais que peut-on en attendre ? Dans un livre tout juste paru, l’historien Nicholas Mulder explore les origines et les ambiguïtés d’un instrument conçu, dans les années 1920, pour repousser le spectre d’une nouvelle #guerre.

    #Économie #Ukraine
    https://laviedesidees.fr/IMG/doc/cr_mulder_v2.doc

  • Faut-il redouter l’extrême droite allemande ? - La Vie des idées
    https://laviedesidees.fr/Rechte-Bedrohungsallianzen.html

    Les auteurs parcourent tout ce que l’on peut subsumer sous le terme « Rechte », qui signifie l’extrême droite, c’est-à-dire toutes les tendances qui se basent sur cette idéologie de l’inégalité, avec un sentiment de supériorité nationaliste ou völkisch (ce terme ancien, très utilisé sous la République de Weimar, insistant sur l’homogénéité et la « pureté » du peuple allemand, a donné naissance aux théories raciales du Parti nazi), ainsi qu’une référence au social-darwinisme, interprété comme le fait de faire valoir le droit du plus fort, ce qui n’était évidemment pas la théorie de Darwin. Le second élément est l’acceptation de la violence, comme instrument normal et légitime. Les discours rationnels sont dévalorisés, les formes démocratiques de régulation des conflits sociaux et politiques sont refusées, et il y a souvent une tendance au militarisme.

    Ce qui est passionnant et semble novateur, c’est l’analyse qu’ils font du rôle de certains intellectuels, publicistes et journalistes, qui apportent une légitimité à l’extrême droite, tout en n’en faisant pas partie, en tant que « récepteurs de résonance » (Resonanz-Empfänger) de ces discours d’extrême droite dans les universités, les médias ou les entreprises. L’ouvrage foisonne d’exemples concrets.
    Gangrène dans l’armée

    Le jugement des auteurs envers l’État est extrêmement négatif. Ils évoquent son « aveuglement partiel », son incapacité à tirer des leçons de l’histoire. Mais il y a plus grave encore : c’est la situation au sein de l’armée. Le président du MAD (Bundesamt für den militärischen Abschirmdienst, l’office du contre-espionnage militaire), Christof Gramm, affirme qu’il y a une « nouvelle dimension » dans le problème de l’influence de l’extrême droite au sein de l’armée. Il a été entendu par le Bundestag en juin 2020 et a évoqué le « mur du silence » au sein du groupe KSK (l’unité d’élite dite des « forces spéciales »). La ministre allemande de la Défense a présenté cet été un catalogue de soixante mesures pour réformer ces forces spéciales, en réponse à la proximité de certains de ses membres avec la mouvance d’extrême droite. Récemment, les alertes se sont multipliées.

  • Le public et ses algorithmes - La Vie des idées
    https://laviedesidees.fr/Angele-Christin-Metrics-at-Work.html

    Comment les journalistes font-ils du buzz ? Une ethnographie de deux sites d’information examine les logiciels mesurant la fréquentation des sites oriente le travail des journalistes. Les rédacteurs français semblent plus sensibles au nombre de clics que leurs homologues américains…

    Parmi ces recherches, celles qui se sont inspirées des pratiques d’observation ethnographique des laboratoires de recherche dans l’étude des sciences et des techniques sont sans doute les plus originales. Elles ne cherchent en effet pas tant à percer la boîte noire algorithmique pour comprendre ses effets qu’à l’observer, de l’intérieur du monde de l’informatique comme l’a récemment proposé Florian Jaton par exemple, ou de l’extérieur, comme le propose Angèle Christin dans ce livre consacré à l’usage des algorithmes de mesure de l’audience des médias. L’objectif est alors de décrire les agencements d’interactions sociales qui rendent ces algorithmes ajustés aux scènes dans lesquelles ils doivent intervenir. Il s’agit donc de comprendre, en somme, ce dont les algorithmes sont faits et la part très humaine dans ces constructions de celles et ceux qui travaillent avec eux, lesquels sont rarement dénués de capacités d’anticipation, de négociation ou de résistance à leur égard.

    L’énigme de départ de Metrics at Work peut être formulée de la manière suivante : alors que les logiciels d’analyse d’audience sur le Web se sont très rapidement imposés dans toutes les rédactions des médias depuis une vingtaine d’années — à l’instar des programmes les plus connus comme Google Analytics et Chartbeat, qu’Angèle Christin décrit comme la « cocaïne » de l’information en ligne — les journalistes et les éditeurs que la sociologue a commencé à observer dans les années 2010 en France et aux États-Unis n’avaient pas du tout le même rapport aux informations produites en temps réel par ces tableaux de bord.

    Mais les deux cas choisis dans le livre s’opposent sur un point : la façon dont les journalistes et les rédacteurs-en-chef de ces deux médias se sont emparés des outils de mesure de l’audience. À New York, Chartbeat est en effet utilisé principalement par les rédacteurs-en-chef auxquels il fournit des appuis pour augmenter la diffusion du site, par exemple en réorientant certaines rubriques vers des thématiques susceptibles d’attirer un plus large public (en l’occurrence ce faut le cas de la rubrique culture réorientée vers la critique de séries télévisées plus susceptible de produire du clic que l’opéra). Plus banalement l’argument de l’audience est utilisé dans ce média pour trancher lorsque des choix qui engagent l’avenir économique du média doivent être faits. L’arrangement avec l’algorithme producteur des mesures d’audience ressemble alors au mécanisme de « confiance dans les chiffres » bien décrit par l’historien Théodore Porter : il confère aux décisions prises l’apparence de neutralité et d’impersonnalité nécessaire pour qu’elles ne soient pas contestées. Les journalistes rencontrés dans ces rédactions par Angèle Christin, a contrario, n’accordent que peu d’importance aux métriques de leur activité. Ils leurs préfèrent le jugement de leurs pairs pour décider si les articles qu’ils écrivent sont bons ou mauvais. Ils font aussi montre de formes assez subtiles de « résistance passive » aux injonctions produites par ces mesures en ignorant par exemple les e-mails qui les informent des résultats de leurs articles.

    À Paris la sociologue a observé une relation exactement inverse. Les rédacteurs-en-chef de La Place rechignent en effet à utiliser Chartbeat et préfèrent se fonder sur une approche plus intuitive et impressionniste de l’audience. A contrario les journalistes l’utilisent massivement. Tout en décrivant le logiciel comme un « enfer », et non sans parfois faire preuve de cynisme sur les sujets qui fabriquent de l’audience comme l’ancien Président Nicolas Sarkozy ou le sexe, toujours en bonne place à la Une du site, ils cherchent dans ce miroir algorithmique, selon Angèle Christin, une mesure « émotionnelle » de leur valeur comme intellectuels publics.

    C’est ce mystère qui est au centre du livre : pourquoi des journalistes ne voient-ils littéralement pas la même chose quand ils regardent les données d’audience à leur disposition ? Un public « marchandisé » sans intérêt pour eux d’un côté de l’Atlantique et un public « civique » auquel il est justifié de se mesurer de l’autre ?

    #Angèle_Christin #Journalisme #Mesures_audience #Sociologie

  • Discriminer pour gouverner - La Vie des idées
    https://laviedesidees.fr/Discriminer-pour-gouverner.html

    La célébration du cosmopolitisme marseillais et de ses « communautés » est devenue un puissant véhicule de représentations. Promue par les médias, certaines élites politiques et économiques, voire même par des auteurs de sciences sociales, elle se fonde parallèlement sur une rhétorique exaltant la coexistence harmonieuse de « communautés », terme pouvant désigner, selon les besoins, des groupes nationaux, ethniques, ou ethnico-religieux. Les années 1990 et 2000 - avec l’émergence de l’association interconfessionnelle Marseille-Espérance et les Fêtes urbaines de la Massalia et de la Marsceleste mettant en scène « les communautés ayant contribué à la fondation de la ville » - ont vu se consolider le discours consensuel sur le Marseille de la diversité ethnique et religieuse, du vivre ensemble et de la paix intercommunautaire. Tant de rhétorique laisse pourtant perplexe lorsqu’on analyse et lorsqu’on compare les processus de formation et d’institutionnalisation des groupes et milieux « communautaires » construits de façon très inégalitaire selon leurs origines, appartenances, religions et milieux sociaux ; lorsqu’on se penche sur les politiques et les choix de redistribution des ressources (emplois publics, logements HLM, etc.) fondé sur des relations clientélaires ; ou lorsque enfin, on manie de façon fort différente selon les groupements identifiés, les choix de reconnaissance mémorielle et symbolique. Contrairement au discours consensuel sur le Marseille fraternel, le travail sociohistorique et l’observation empirique des relations entre pouvoirs municipaux et groupes « communautaires » de la société urbaine [1] montrent que les communautés n’existent pas naturellement mais qu’elles sont construites de façon relationnelle. Le gouvernement local (et plus amplement les autorités politico-institutionnelles) joue un très rôle important dans la construction différentielle de « communautés » qu’il ne dote pas des mêmes avantages et légitimations.

  • #corps sans maîtres
    https://laviedesidees.fr/Federici-Par-dela-les-frontieres-du-corps.html

    À propos de : Silvia Federici, Par-delà les frontières du corps, Repenser, refaire et revendiquer le corps dans le capitalisme tardif, Éditions du remue-ménage. Le #féminisme de Silvia Federici s’ancre dans le corps. Retraçant l’histoire politique de l’exploitation du corps féminin, son nouvel ouvrage esquisse aussi la voie d’une réappropriation et d’une libération de ce corps, par l’interrelation avec le vivant, et par la #danse.

    #Société #femmes #exploitation #mouvement_de_libération
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210308_federici.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210308_federici.docx

    • C’est dans la continuité de Caliban et la sorcière que doit se lire cette nouvelle œuvre, dans laquelle S. #Federici revient sur l’histoire politique du corps féminin. Mais ce qu’elle entreprend dans Par-delà les frontières du corps dépasse la seule enquête historique : « J’ai décidé d’écrire plutôt sur le corps et ses pouvoirs – pouvoir d’agir, de se transformer, le corps comme limite à l’exploitation » (p. 131) explique-t-elle. Il s’agit de proposer une théorie politique qui nous permette de reprendre corps, c’est-à-dire de « revendiquer notre capacité à prendre des décisions sur les réalités qui le touchent » (p. 27). Cette réappropriation corporelle est au fondement de l’autodétermination, point nodal du #féminisme autonome de S. Federici.


    • C’est pas dans notre saine #démocratie que l’on verrait des choses pareilles  ! 🤔

      2020 fut une année de chaos juridique et informatif, une année de décisions contradictoires et controversées. De ce fait, à différents moments de la pandémie, les citoyens se sont sentis abandonnés. La première confusion est née de la position équivoque des dirigeants sur le port du masque. Alors que, fin février 2020, le ministre de la Santé assurait que les masques ne protégeaient pas du virus, le 16 avril, l’obligation de se couvrir le visage dans les lieux publics a été promulguée. Entre-temps, la population avait reçu un signal clair que les moyens de protection personnelle pouvaient être négligés. Si, derrière cette stratégie erronée, l’opinion publique a vu la volonté du gouvernement de cacher sciemment la pénurie de masques et l’impréparation des services publics à la pandémie, elle a surtout contribué à alimenter le discours des militants antimasques et autres « coronasceptiques ».

      Bien que la pandémie n’ait toujours pas reculé et que le système de santé polonais continue à peiner sérieusement – la Pologne a enregistré au mois d’octobre une surmortalité d’environ 40 % par rapport à la moyenne des années 2016-2019 –, les national-populistes avancent sans relâche et sans frein sur la voie autoritaire. Pour détourner l’attention de la population de la réalité pandémique, des défaillances du système de santé et des scandales de corruption liés à l’achat de masques et de respirateurs non conformes aux critères de qualité, à des entreprises suspectes, le pouvoir en place relance des débats sociétaux controversés, telle l’interdiction totale de l’IVG, la sortie de la Pologne de la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique ou la criminalisation de l’éducation sexuelle.

  • Y a-t-il une alternative aux pesticides ? - La Vie des idées
    https://laviedesidees.fr/Y-a-t-il-une-alternative-aux-pesticides.html

    Notre propos n’est pas de dénoncer l’échec du plan Ecophyto, ni de faire de l’approche systémique le nécessaire horizon des politiques agricoles. Il est plutôt de rappeler qu’en justifiant la réautorisation de produits très controversés par l’absence de méthodes de substitution, nos responsables politiques occultent les apprentissages et dissensions de dix années de tentative de réduction des produits phytopharmaceutiques. L’histoire du plan Ecophyto nous apprend que la réduction de l’usage des pesticides dépasse largement le recours à des substituts directs et ne peut être réduite à une question de disponibilité de technologies. Son étude ouvre deux pistes de réflexion, liées l’une à l’autre.

    La séquence décrite dans cet article nous invite à être doublement critiques quant à la figure de la substitution dans les politiques de transition écologique. D’une part, la substitution au sens strict apparaît comme une promesse bien fragile. Comme le montre la trajectoire du biocontrôle en tant que solution d’action publique, la promotion de substituts naturels aux pesticides appelle des transformations dans les pratiques agricoles, dans l’accompagnement des exploitants, dans les pratiques commerciales des entreprises, etc. La mise à disposition de produits qui viendraient massivement se substituer aux pesticides sans nécessiter plus de changements s’apparente à un mythe politique et technologique. D’autre part, la promesse de substitution est porteuse de forts effets de cadrage. Si ce levier d’action est privilégié par les pouvoirs publics, c’est parce qu’il permet de délaisser ou retarder des transformations plus profondes à la fois des exploitations et du modèle de développement agricole. Il produit en ce sens un effet dépolitisant. Les promesses de substitution sont nombreuses dans le champ de l’écologie : développement des énergies renouvelables, remplacement des voitures à moteur thermique par des véhicules électriques, etc. Ces perspectives ne doivent pas faire oublier que les choix technologiques sont avant tout des choix politiques. Privilégier l’option de la substitution dans les dynamiques de transition comporte le risque de maintenir cloisonnés questionnements technologiques et socio-politiques et de reléguer au second plan de nécessaires réflexions collectives.

    La séquence décrite dans cet article nous invite également à questionner les liens entre l’exercice de l’action publique et la production de connaissances. Les débats autour de l’interdiction du glyphosate ou des néonicotinoïdes ont donné lieu à des commandes par l’État auprès de l’INRA. Dans les deux cas, les pouvoirs publics ont chargé l’institut de recenser les solutions et méthodes permettant de réduire le recours à ces substances controversées ou d’en identifier de nouvelles. On retrouve dans ce mode de mobilisation de l’institut la logique centralisée et descendante qui était critiquée par les agronomes systèmes et qui a été explicitement questionnée dans le cadre du plan Ecophyto. Les connaissances portées par les agronomes système au sein du réseau Dephy étaient des connaissances situées, dont la production comme la circulation induisaient de profondes évolutions dans l’accompagnement des agriculteurs, dans la formation de leurs conseillers, dans la pratique des agronomes. Alors que le plan Ecophyto aurait pu être un espace d’expérimentation de nouveaux modes de production de la connaissance, une logique plus descendante, plus standardisée, a été favorisée. De nombreux travaux en sciences sociales s’intéressent aux rapports d’affinité qui peuvent exister entre certaines connaissances et l’exercice de l’action publique. Les récents travaux sur l’enthousiasme politique autour du nudge sont à cet égard significatifs (Bergeron et al., 2018). Ils montrent comment des savoirs et méthodes venus des neurosciences sont aisément mobilisés dans l’action publique, en ce qu’ils sont porteurs d’une vision individualisante de problèmes publics. Mobiliser ces connaissances et les incarner dans des instruments permet d’éviter de s’attaquer à la racine collective de problèmes aussi divers que la malnutrition ou le réchauffement climatique. Un phénomène similaire de sélection de savoirs a eu lieu dans le cadre du plan Ecophyto : les options de l’identification de méthodes standardisées, puis celle de la substitution ont été favorisées puisqu’elles permettaient d’éviter les réflexions organisationnelles et structurelles liées à la mobilisation de connaissances systémiques. Mais alors que les controverses autour de substances se multiplient, et que l’option de la substitution a montré toutes ses limites au cours de dix années de tentative de réduction de l’usage des pesticides, les pouvoirs publics ne peuvent sans doute plus faire l’économie d’une réflexion sur la manière dont la recherche agronomique doit être mobilisée.

    par Alexis Aulagnier, le 19 janvier

    #Pesticides #Perturbateurs_endocriniens #Politiques_publiques #Agro-alimentaire Agronomie_systémique #Controverses_scientifiques

  • Le droit bafoué des #handicapés
    https://laviedesidees.fr/Anne-Revillard-Des-droits-vulnerables.html

    À propos de : Anne Revillard, Des droits vulnérables. Handicap, action publique et changement social, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques. Malgré l’existence de nombreux dispositifs inclusifs, les personnes en situation de handicap peinent à faire valoir leurs droits. Face à ces droits vulnérables, les individus protestent et bricolent pour rompre avec le sentiment d’être assignés à une citoyenneté de seconde zone.

    #Société #droits_civiques
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20201123_handicap_revillard.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/doc/20201123_handicap_revillard.doc

  • Que signifie sortir de la pauvreté ?
    https://laviedesidees.fr/Que-signifie-sortir-de-la-pauvrete.html

    Alors que la crise actuelle va faire croître les flux d’entrée dans la pauvreté, cet essai, partant d’une #enquête approfondie auprès de ménages de travailleurs pauvres, évoque les conditions sociales d’une sortie durable de la pauvreté dont il critique les définitions usuelles.

    #Société #pauvreté
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20201117_pauvrete.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20201117_pauvrete.docx

    • L’intérêt des réflexions en termes de « halo » est de permettre de faire le lien entre les personnes éloignées de l’emploi ou assistées et celles en emploi à bas revenus, précaire ou proches de l’assistance pour deux raisons : parce qu’elles montrent dans quelle mesure les difficultés financières perçues, en rapport avec la position sociale occupée, peuvent être à l’origine d’un sentiment de pauvreté et parce qu’elles offrent la possibilité d’intégrer une vision large de l’approche simmelienne au travail. En effet, le sentiment de pauvreté peut aussi renvoyer aux effets d’expériences antérieures ou ponctuelles de l’assistance ou du chômage ou de la crainte d’en faire (à nouveau) l’expérience, particulièrement quand on se sent dépendant vis-à-vis des aides au logement et/ou qu’on occupe une position sociale jugée inférieure au sein de la société. Réfléchir en termes de « halo », c’est donc pouvoir identifier les critères à partir desquels les individus conçoivent la pauvreté, y compris en rapport et au-delà des normes institutionnelles et conventionnelles.

      Ensuite, porter une attention à des zones de l’espace social où se trouvent des individus dont les revenus sont sensiblement supérieurs au seuil de pauvreté monétaire mais dont la situation peut être instable pour diverses raisons (Outin, 2015) revient à s’intéresser aux évolutions sociétales, car il existe un lien entre l’émergence et l’étendue du « halo » de la pauvreté et les évolutions du contexte économique, social et politique français. Par exemple, la moindre linéarité des trajectoires sociales et l’incertitude face à l’avenir expliquent une partie du « halo » de la pauvreté.

  • Contre les droits héréditaires
    https://laviedesidees.fr/Contre-les-droits-hereditaires.html

    Comment la #révolution française a-t-elle pu, tout en abolissant les privilèges, fonder de nouvelles #inégalités ? Thomas Piketty retrace l’histoire des justifications théoriques de la propriété, et propose une nouvelle idéologie de l’égalité sans remettre en question le droit à la propriété privée.

    #Économie #capitalisme #propriété #Révolution_française #histoire #égalité #Books_and_ideas_originals
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20201103_blaufarb.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20201103_blaufarbfr.pdf

    • L’engagement des révolutionnaires français en faveur de l’égalité successorale révèle la conscience aiguë qu’ils ont de la manière dont la transmission des richesses d’une génération à l’autre installe durablement des modèles d’inégalités sociales. Mais leur approche intrafamiliale, bien que bénéfique pour les jeunes fils et filles, n’est pas parvenue à remédier aux inégalités croissantes entre les familles. Cet échec a largement contribué à l’augmentation des inégalités de richesse du XIXe siècle à nos jours.

      Sans le formuler explicitement, Piketty identifie implicitement la transmission héréditaire du patrimoine – et, plus largement, le principe de l’hérédité – comme un facteur essentiel de la perpétuation et l’accroissement des inégalités.

  • Pensons tous ensemble
    https://laviedesidees.fr/Charles-Girard-Deliberer-entre-egaux-ideal-democratique.html

    À propos de : Charles Girard, Délibérer entre égaux. Enquête sur l’idéal démocratique, Vrin. Le projet d’une #démocratie délibérative est-il irréaliste ? Contre l’assimilation désabusée de la démocratie à un ensemble de procédures de vote visant à satisfaire les intérêts du plus grand nombre, Charles Girard soutient que la #délibération est un idéal pertinent pour une société d’égaux.

    #Politique #media #égalité #réseaux_sociaux

    • En #démocratie, la décision politique n’est pas un « point d’arrêt » qui se réduirait « au choix arbitraire d’une volonté souveraine », écrivaient Charles Girard et Bernard Manin dans une tribune publiée par Le Monde- au début de l’été 2020. Les deux philosophes nous rappelaient ainsi qu’aucune situation d’urgence ne dispense les représentants de leur devoir de justification des orientations prises. Cette justification ne se confond pas avec un simple exercice de pédagogie, mais doit permettre de mettre en balance « les biens et les maux » impliqués dans toute décision, afin que les mesures prises ne soient pas soustraites au contrôle de la délibération collective.

      Autrement dit, ce n’est pas parce que nous sommes dans une pandémie que nous gouvernant peuvent prendre n’importe quelle décision, n’importe comment…

  • Rendre justice aux Noirs de Philadelphie @la_vie_des_idees
    https://laviedesidees.fr/Rendre-justice-aux-Noirs-de-Philadelphie.html

    L’ouvrage de W.E.B. Du Bois, publié en 1899 et sciemment négligé aux USA par une tradition sociologique structurée dans des institutions racistes, est enfin reconnu à sa juste valeur : une monographie considérable aux enjeux politiques cruciaux et très actuels. L’historien Nicolas Martin-Breteau a assuré la traduction et la présentation du livre.

    #sociologie

  • Un test à l’échelle mondiale
    https://laviedesidees.fr/Un-test-a-l-echelle-mondiale.html

    La pandémie du Covid-19 a donné lieu à travers le monde à des réponses sanitaires contrastées et à l’efficacité variable. Ces stratégies révèlent les structures des systèmes sanitaires et sociaux mais aussi la capacité des nations à la solidarité territoriale et à la coopération face à l’urgence.

    #International #solidarité #protection_sociale #crise #collectivités_territoriales #coopération_internationale
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/2020703_solidarite_scovid.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/2020703_solidarite_scovid.docx

    • En France, les décès causés par le Covid-19 atteignent des chiffres bien plus élevés. Le pays entier est soumis à un confinement strict et autoritaire pendant deux mois. Le président de la République et le gouvernement ont dénié, jusqu’à la mi-mars, les risques de la pandémie, en dépit des alertes de l’OMS et de la gravité de la situation en Italie voisine depuis plusieurs semaines déjà. Ces responsables ne sont pas parvenus à se détacher de leur agenda de réformes dans les domaines social, scientifique et éducatif (RogueESR et le séminaire Politique des sciences, 26-04-2020). La désorganisation institutionnalisée du système de santé publique a anéanti les chances de la fonction de veille sanitaire de jouer son rôle. La contestation des réformes de l’assurance-chômage et des retraites depuis décembre 2019 se conjugue, dans le domaine social et sanitaire, avec des mobilisations du personnel hospitalier, dénonçant le manque de moyens et du personnel et la marchandisation de la santé, puis des scientifiques devant l’agenda de réforme de la recherche publique annonçant plus de précarité (Eloire et al 2020). Par ailleurs, le tissu industriel français plus faible et entravé par le lean-management, restreint les possibilités de combler les manques d’équipement médical. Lourdeurs et incohérences de l’administration de la santé publique retardent les commandes de matériel indispensable et la délivrance des autorisations à produire tests et matériels. Enfin, les incohérences, errements et promesses non tenues dans la présentation politique des mesures sanitaires ont été suffisamment commentés.

    • Cet essai propose d’analyser sous un angle féministe quelques-unes des caractéristiques de la « culture populaire féminine », un terme qui regroupe les genres, formes, phénomènes, pratiques et supports culturels et médiatiques qui sont associés aux femmes et au féminin – ces deux termes sont ici envisagés comme des catégories sociales et discursives façonnées par les rapports de genre, mais aussi de classe, de sexualité et ethnoraciaux. S’ils ont jusqu’ici suscité relativement peu de travaux au sein des universités françaises (dont la culture dite populaire a déjà mis bien longtemps à pousser les portes), il existe en revanche dans les universités anglo-américaines un très riche champ de recherche autour de ces objets et pratiques, né dans le sillage des Cultural Studies (une école de pensée apparue en Grande-Bretagne à la fin des années 1950 et tournée vers l’étude des cultures et des modes de vie populaires) ainsi que des mouvements féministes des années 1970. En portant à la connaissance du public certains des débats qui ont structuré ce champ particulier de la théorie féministe, cet essai entend aussi contribuer aux discussions en cours au sein du féminisme politique. Alors que la « 4e vague » féministe apparue sur les réseaux sociaux aux alentours des années 2010 bouscule l’ensemble du corps social, il semble en effet plus que jamais nécessaire de comprendre les ressorts du succès persistant de cette culture massivement (mais non exclusivement) consommée par les femmes et généralement perçue comme conservatrice, productrice de normes oppressives, voire comme un redoutable véhicule pour la « culture du viol ».

  • La mondialisation du confinement - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/La-mondialisation-du-confinement.html

    Un deuxième aspect clé de la thèse de l’urbanisation planétaire est l’émergence de « galaxies urbaines » dont les différents éléments interagissent de manière presque simultanée avec l’ensemble du globe. Le virus est un révélateur de l’importance de cette échelle planétaire. Certes, la grippe espagnole et, avant elle, la peste noire ont été des pandémies mondiales, mais la situation actuelle se singularise par la rapidité de la diffusion du virus. Les enquêtes épidémiologiques menées en France soupçonnent l’apparition de premiers cas dès la fin 2019, alors même que le gouvernement chinois mettait encore en question la possibilité d’une transmission du virus entre humains. Cette rapidité met en lumière toute l’ampleur des flux humains. Au cours des trois premiers mois critiques, entre décembre 2019 et février 2020, 750 000 passagers sont entrés aux États-Unis en provenance de Chine. Couplée à la capacité du virus à se transmettre hors de tout symptômes, l’ampleur des flux humains explique qu’il se soit avéré impossible de contenir les foyers de l’épidémie.
    L’accélération de l’urbanisation planétaire a clairement été sous-estimée, ce qui a contribué à l’impréparation des gouvernements. Il y a huit siècles, la Grande Peste avait mis une quinzaine d’années pour parcourir la route de la Soie jusqu’à l’Europe. Les principales épidémies récentes se sont évidemment diffusées plus rapidement, mais nettement moins que le Covid-19. En 2003, quatre mois après l’apparition du SARS-COV, on comptait 1 600 cas de contaminations dans le monde, contre près de 900 000 pour le SARS-COV-2 au bout de la même période, soit 500 fois plus. C’est que la globalisation était encore bien loin d’être ce qu’elle est aujourd’hui : en 2018, on estimait le nombre de passagers transportés par avion à 4,2 milliards, presque trois fois plus qu’en 2003. Et l’aéroport de Wuhan, l’une des principales plateformes de correspondance de Chine, joue un rôle clé dans cette dynamique. Le virus s’est ainsi dispersé hors de Chine à une vitesse que peu de gens avaient vraiment anticipé.

    #Covid-19#migration#migrant#circulations#déplacement#urbanisation#virus#épidémie#globalisation#contamination

  • Savoir et prévoir - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Savoir-et-prevoir.html

    e 28 février est publié le rapport crucial de l’OMS sur ce qui a été fait en Chine. Il montre que seule une mobilisation de « tout le gouvernement » (all-of-government) et « toute la société » (all-of-society) permet de vaincre l’épidémie. On se souviendra sans doute longtemps du fait que le lendemain, le samedi 29 février d’une année bissextile, le premier ministre Édouard Philippe a décidé de détourner un conseil des ministres « exceptionnel dédié au Covid-19 » pour annoncer l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution afin d’adopter sans vote la réforme des retraites. Alors que l’OMS démontrait l’urgence de l’action collective et solidaire face à une pandémie bientôt incontrôlable, le gouvernement s’est dit que le plus urgent était de profiter de la dernière fenêtre de tir pour faire passer son projet de loi tant décrié.
    Lorsque le temps de la justice et des comptes sera venu, il nous faudra comprendre comment nous en sommes arrivés à la situation actuelle : une pénurie absolue de masques, ne permettant pas de protéger convenablement les soignant.es qui sont au front – qui sont infecté.es, et infectent à leur tour –, bien trop peu de tests de dépistage (ce qui semble avoir été une décision assumée, y compris aux temps où l’épidémie était encore balbutiante en France, et n’est pas une fatalité en Europe, comme le montre l’exemple de l’Allemagne), et finalement la décision de dernier ressort de confiner toute la population pour une période indéterminée, une arme non discriminante qui est terriblement coûteuse en termes humains, sanitaires (santé mentale) et économiques.

    #irresponsabilité #coronavirus #Chine #France #Edouard_Philippe #Agnès_Buzyn

  • Les femmes travaillent, les hommes accumulent… - La Vie des idées
    https://laviedesidees.fr/Celine-Bessiere-Sibylle-Gollac-genre-capital.html

    Il va de soi que ces inégalités de genre prennent des formes très différentes selon les milieux sociaux : dans les classes populaires, les problèmes d’argent sont des problèmes de femmes, mais, en haut comme en bas de la hiérarchie sociale, le capital, fût-il minimal, reste une affaire d’hommes.

  • Les visages de la pandémie
    http://www.laviedesidees.fr/Les-visages-de-la-pandemie.html

    De la pandémie Covid-19, nous semblons peiner à prendre la mesure. Son arrivée est soudaine, ses effets incertains et ses conséquences à long terme encore imprévisibles. La Vie des Idées rassemble un ensemble de textes sur les épidémies qui en explorent les multiples facettes.

    #Société #International #maladie #catastrophe #épidémie #contagion

    • dossier passionnant !

      Je pointe (j’ai pas encore tout lu…)

      La peste et la chute - La Vie des idées
      http://www.laviedesidees.fr/La-peste-et-la-chute.html

      L’Empire romain s’est effondré parce que le climat s’est modifié au Ve siècle. Le refroidissement a favorisé le développement de germes et de pandémies dévastatrices, qu’on ne peut cependant comprendre sans s’intéresser à la mondialisation romaine et à la circulation des produits et des hommes.

    • Dans le Retour des Épidémies :

      Le dernier mile - La Vie des idées
      http://www.laviedesidees.fr/Le-dernier-mile.html

      Faut-il encore croire en l’éradication de la poliomyélite ?

      L’éradication totale de la poliomyélite est-elle un but raisonnable ? À l’occasion du 24 octobre, journée mondiale de lutte contre la polio, Claire Magone décompte les effets pervers d’une campagne qui n’a plus d’autre fin qu’elle-même et risque de porter préjudice à d’autres enjeux de santé mondiale.

      déjà pointé ici il y a 6 ans et demi par @la_vie_des_idees, mais toujours d’actualité

    • … dans le même ouvrage :

      Sida : l’eldorado africain ? - La Vie des idées
      http://www.laviedesidees.fr/Sida-l-eldorado-africain.html

      Perçue dans les années 1990 comme un continent menacé d’écroulement par le sida, l’Afrique représente aujourd’hui un ensemble d’opportunités pour les chercheurs et les laboratoires. Fanny Chabrol analyse les logiques indissociablement humanitaires, sécuritaires et capitalistes qui sous-tendent ce renversement et composent aujourd’hui la « santé globale ».
      […]
      Le double régime de la santé globale – humanitaire et sécuritaire – est lié à ce nexu_s (King 2002) entre sécurité nationale et intérêts commerciaux formalisé dès 1997 dans un rapport de l’_Institute of Medicine intitulé « America’s Vital Interest in Global Health : Protecting Our People, Enhancing Our Economy, and Advancing Our International Interests ». Les auteurs du rapport notent alors que « les États-Unis sont un leader mondial dans le champ de la recherche biomédicale (…). L’incapacité à s’engager dans la résolution des problèmes de santé globaux diminuerait la stature de l’Amérique dans le champ de la santé et mettrait en péril sa propre santé, son économie et sa sécurité nationale ».
      […]
      La « migration au Sud » des essais cliniques est motivée par la quête d’une « valeur de surplus », un terme désignant la rentabilité croissante du vivant (biologique) dans les stratégies d’accumulation capitaliste. Ces reconfigurations globales du capitalisme autour de la bio-économie ou du bio-capital expliquent l’essor d’une nouvelle philanthropie de la santé globale dominée par la fondation Bill & Melinda Gates.

    • … ça continue …
      Le risque et la multitude - La Vie des idées
      http://www.laviedesidees.fr/Le-risque-et-la-multitude.html

      L’échec de la campagne de vaccination contre le virus H1N1 a parfois été mis sur le compte des « folles rumeurs » circulant sur Internet. Cette interprétation rate l’essentiel, selon Jean-Baptiste Fressoz, qui propose un parallèle historique stimulant entre l’inoculation de la variole au XVIIIe siècle et l’épisode de 2009. Son analyse fait ressortir les limites du risque comme technique de conviction et de gestion des corps.
      […]
      Penser l’échec vaccinal en termes de communication avec un message (les probabilités), un émetteur (le ministère de la Santé), un récepteur (le public) et des interférences (Internet, les rumeurs, les antivaccinateurs, etc.) est profondément inadéquat. Il répète à deux siècles et demi de distance l’utopie d’une sphère publique docile recevant passivement l’information probabiliste, le web maléfique remplaçant les salons frivoles. Or, aujourd’hui comme en 1760, la situation du patient ne correspond aucunement à ce schéma communicationnel hiérarchique : la définition sociale des effets secondaires du vaccin passe par la « sphère publique connectée » et se cristallise dans les innombrables narrations médicales postées sur le Net. Dès le début de la campagne de vaccination, les forums médicaux et les réseaux sociaux furent assaillis de questions, de témoignages et de photographies de rougeurs vaccinales. Dans la tradition du patient des Lumières narrateur de son corps, les internautes grippés et vaccinés racontent leurs expériences subjectives de la maladie.