• L’absentéisme au plus bas dans les #entreprises
    http://www.actuchomage.org/2012090522202/La-revue-de-presse/labsenteisme-au-plus-bas-dans-les-entreprises.html

    Cette info est considérée comme "une bonne nouvelle pour les chefs d’entreprises" qui, malgré une conjoncture morose et des perspectives peu engageantes, "peuvent compter sur l’assiduité de leurs salariés"... Pourtant, selon une étude récente évoquée par La Tribune, plus de neuf salariés sur dix (92%) déclarent souffrir d’épuisement professionnel dans leur emploi actuel, et 19% d’entre eux disent être en état d’épuisement permanent.

    Il est vrai que la plupart ne veulent pas s’absenter, contre l’avis de leur médecin. Ainsi témoignait un docteur sur Rue89 : « Moi, j’ai plutôt des problèmes avec les gens qui refusent de s’arrêter. D’abord, parce qu’ils ne toucheront que la moitié de leur salaire. Et la deuxième raison, c’est la peur de perdre son emploi : celui qui s’arrête, c’est celui qui pénalise l’entreprise et il sera le premier sur la liste en cas de licenciements. L’arrêt maladie, ça devient un luxe ».

    En vérité, les abus d’arrêts #maladie sont très rares :

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=8F5tb-OzPY0

    On se glorifie du recul de l’#absentéisme, mais on ne parle jamais des dégâts du présentéisme, bien plus onéreux. Une culture très masculine qui favorise les inégalités entre hommes et femmes dans l’entreprise. Mais, plus prosaïquement, un salarié grippé qui va quand même au travail, commet des erreurs parce qu’il n’est pas du tout en forme et, de surcroît, contamine ses collègues, est-ce vraiment intelligent ? Un salarié qui souffre de troubles-musculo-squelettiques et ne s’arrête pas, quitte à devenir complètement paralysé, est-ce que cela ne coûte pas encore plus cher ensuite non seulement à la #Sécu, mais à l’intéressé lui-même ?

    • Justement :)

      l’article de la Tribune date du 25 juillet dernier et ne précise aucune date. Au mieux, c’est sourcé, mais y a pas un seul lien vers cette fameuse « étude » :

      Selon une étude réalisée par Consumer Analysis pour le compte du cabinet de conseil CareerBuilder

      et blablabla...

      Et donc, Consumer Analysis est une boite anglaise : http://www.c-a-g.co.uk

      Qui a fourni cette étude pour CareerBuilder, un site d’offre d’emploi franchisé dont le site français est ici : http://www.careerbuilder.fr mais y en a partout en europe des CareerBuilder...

      Au final on a quoi ? pas d’information sur le panel testé, pas de date, rien. Mais l’article de la Tribrune prend un crédit certain rien qu’avec cette phrase : « Selon une étude, tralala ... » qui devient récente chez actuchomage.org ...

      On doit à Pierre Légaré, psychologue, humoriste et homme de télévision québécois l’aphorisme suivant :

      Quand tu discutes, si tu mentionnes un pourcentage, y a 88% des gens qui vont croire tout ce que tu dis.

      Lequel était souvent suivi, quelques secondes plus tard par :

      ça passe à 92% si tu en mentionnes un deuxième.

      Du coup, la Tribune devient une source d’information (à défaut de renvoyer vers la véritable source) encore plus crédible, parce que y a 2 nombres dans le chapeau de l’article :)

      J’entends souvent des gens dire des phrases très construites sur le prototype ci-dessous :

      « J’ai lu dans tel magazine », « entendu sur tel émission de radio », « vu à la télé »
      « que selon une étude » pouvant être récente, sérieuse, américaine, voire scientifique, voire tout à la fois...
      un nombre
      une assertion qui vient corroborer ce que la personne à envie de faire passer pour vraie.

      on fabrique comme ça des informations très crédibles et invérifiables, c’est super pour faire gober ce qu’on veut... :)

      Et j’ajoute que la plupart du temps, quand on parvient à remonter jusqu’à l’origine de l’étude, quand elle existe, elle est réalisé sur un panel d’étudiant d’université américaine, et le chiffre résultant est asséné par le journal français comme une vérité pouvant s’appliquer à tous les lecteurs. De quoi influencer pas mal de monde, en fait...

      voilà :)