• Le livre face au piège de la marchandisation
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/05/le-livre-face-au-piege-de-la-marchandisation_1755856_3232.html
    http://les451.noblogs.org

    Nous, le collectif des 451 professionnels de la chaîne des métiers du livre, avons commencé à nous réunir depuis quelque temps pour discuter de la situation présente et à venir de nos activités. Pris dans une organisation sociale qui sépare les tâches, partis d’un sentiment commun - fondé sur des expériences diverses - d’une dégradation accélérée des manières de lire, produire, partager et vendre des livres, nous considérons aujourd’hui que la question ne se limite pas à ce secteur, et cherchons des solutions collectives à une situation sociale que nous refusons d’accepter.

    L’industrie du livre vit en grande partie grâce à la précarité qu’acceptent nombre de ses travailleurs, par nécessité, passion ou engagement politique. Pendant que ceux-ci s’efforcent de diffuser des idées ou des images susceptibles de décaler nos points de vue sur le monde, d’autres ont bien compris que le livre est surtout une marchandise avec laquelle il est possible d’engranger des profits conséquents.

    Sachant autant s’approprier les grands principes d’indépendance ou de démocratie culturelle que pratiquer le déferlement publicitaire, l’exploitation salariale et la diversité du monopole, les Leclerc, Fnac, Amazon, Lagardère et autres grands groupes financiers veulent nous faire perdre de vue l’une des dimensions essentielles du livre : un lien, une rencontre.

    Pendant ce temps, qu’il s’agisse des professions symboliquement reconnues ou des petits boulots indispensables à toute chaîne économique, culturelle et sociale, les divers métiers du livre sont disqualifiés et remplacés par des opérations techniques, à côté desquelles prendre le temps devient inconcevable.

    L’industrie du livre n’aurait-elle en effet besoin que de consommateurs impulsifs, de réseauteurs d’opinion et autres intérimaires malléables ? Beaucoup d’entre nous se trouvent ainsi enrôlés dans des logiques marchandes, dépossédés de toute pensée collective ou de perspectives d’émancipation sociale - aujourd’hui terriblement absentes de l’espace public.

    • Je ne comprends guère cette déclaration. Ma libraire est une chieuse pénible, femme acariâtre ; j’achète chez elle mais aussi par correspondance pour tout ouvrage en langue étrangère ou pour tout ouvrage un peu particulier car elle est incapable de fournir autre chose que les offices qu’on lui impose. J’ai tenté de passer par leur réseau de compensation collectif : cela fait dix jours que j’attends deux livres de poches français.
      Donc quel lien ? Avec qui ? quelle rencontre ?
      Quel pont ces gens du livre bâtissent-ils avec nous lecteurs ?

      Où diable se niche le commerce dans tout cela ? Celui des idées comme celui des produits ?
      Quel est ce bluff ?