• Achille Mbembe a écrit ceci sur FB à propos de

    SEXE, RACE & COLONIE

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    Un livre est avant tout fait pour etre lu. On ne peut ni critiquer, ni se prononcer au sujet d’un livre sans l’avoir lu.

    Il y a quelques semaines, les Editions La Decouverte ont publie ’Sexe, race & colonie’, une immense somme imagee sur la centralite du sexe dans l’acte colonial.

    La publication de cet ouvrage a suscite de bruyantes polemiques, surtout en France.

    L’age etant a la hargne et a l’indignation (encore qu’il y a mille raisons de s’indigner dans le monde contemporain), le torrent a vite gonfle, charriant, au passage, un peu de tout - quelques pepites d’or ici et la, maintes ordures plus loin, y compris (mais pas uniquement) dans les milieux fascisants et d’extreme-droite, colo-nostalgiques.

    La plupart des polemiques n’avaient que peu a voir avec le projet editorial de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et leurs collegues - pres d’une centaine de specialistes venus de tous horizons. D’autres critiques - surtout celles qui venaient des intellectuelles africaines ou noires - posaient des questions sans doute graves, qui meritent examen, mais qui n’etaient pas l’objet premier du livre.

    Dans le texte qui suit, l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch remet les pendules a l’heure, de maniere adroite, sans mepris ni complaisance.

    Un livre est d’abord fait pour etre lu. Lisons-donc ce livre. Et posons, avec lui, les questions de fond - l’image et le sexe, le sexe de l’image, la sexualisation du subalterne en tant que pierres angulaires d’un mode de domination (la colonisation) dont le reacteur presque nucleaire a toujours ete la race.

    Et pour etre tout a fait clair, je rappelle que je suis l’un des co-auteurs de la preface a cet ouvrage.