Rénovation du centre-ville : l’échec de Gaudin

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  • Marseille : Deux immeubles mitoyens s’effondrent rue d’Aubagne.

    Article de 2015-Rénovation du centre-ville : l’échec de Gaudin | Marsactu
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    14 ans, 16 ans, 19 ans. La rénovation urbaine est une affaire de durée. En la matière, les opérations en cours dans le centre-ville de Marseille ne dérogent pas à la règle. Le problème est ici le résultat. Après presque 20 ans, le bilan des trois périmètres de restauration immobilière (PRI) témoignent du miroir aux alouettes qu’a été la stratégie de « reconquête » du centre-ville vantée par Gaudin et son équipe. Ce jugement n’émane pas de l’opposition en campagne ou même de militants associatifs pugnaces, il surgit en conclusion du rapport provisoire de la chambre régionale des comptes (CRC) sur certaines opérations de la Société d’économie mixte (Sem) Marseille Aménagement : « la succession et la superposition de différents outils (…) n’ont pas permis à ce jour, de modifier de manière visible et objective la situation des quartiers du centre-ville », écrivent les magistrats. Après 20 ans de politiques successives menées par la Ville, le constat est sans appel : longues, coûteuses et inefficaces, ces opérations n’ont pas permis de mettre fin aux situations de logement indignes en centre-ville. Elles témoignent même d’une certaine obstination dans l’échec.

    Ce n’est pas la première fois qu’un rapport de la chambre régionale des comptes critique la politique mise en oeuvre par la Ville dans le centre-ville. Déjà, à la fin des années 90, un précédent rapport critiquait durement les fameux PRI mis en place sur une petite partie des quartiers centraux par la municipalité Vigouroux. Après 1995, l’équipe Gaudin va pourtant étendre ce dispositif à la quasi-totalité du centre-ville malgré les critiques portées par plusieurs associations dont Un centre-ville pour tous.

    L’abondance des critiques a finalement poussé le maire à mandater une mission d’information et d’évaluation municipale pour examiner le bilan des périmètres de restauration immobilière (PRI) du centre-ville. Constituée d’élus de la majorité et de l’opposition, cette commission n’avait pas réussi à adopter un bilan commun au printemps 2010. Dans le même temps, et sous la pression du nouveau président de Marseille Aménagement Philippe Sanmarco (Convention citoyenne), la Ville a décidé de solliciter elle-même le contrôle de la chambre régionale des comptes. Le maire et son cabinet ne seront pas déçus. En fait de lauriers tressés, il s’agit de ronces barbelées destinées à coiffer le casque grisonnant de l’ancien directeur général de la Sem, Charles Boumendil, parti en retraite sans tambour, ni trompette. Même pas un mot de remerciement. Lui-même avait eu droit à un chapitre rédigé par la même CRC particulièrement salé sur les errances de sa gestion.
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