La jeunesse oubliée du Sahara occidental

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    « Notre gouvernement écoute plus la communauté internationale que notre propre peuple. On se sent abandonnés », lance un jeune dans la rue. « Nous voulons une solution politique, pas seulement du pain et de l’eau », ajoute-t-il.

    À chaque congrès du #Front_Polisario, les jeunes réclament haut et fort la reprise des armes. « Ils refusent tout ! Même dans leur humeur ils sont agressifs », s’exclame Abda Ckej, membre du secrétariat national du Front Polisario. Le vieil homme se sent dépassé. « Les personnes qui ont fondé le Front Polisario sont maintenant une minorité. La majorité est composée de jeunes qui n’ont pas connu la guerre et qui ne connaissent pas la réalité », explique-t-il. « Ils nous mettent une grande pression. Ils nous demandent des armes, une formation militaire. On essaie de leur dire non et de les calmer, mais combien de temps tiendrons-nous encore ? Les procédés de paix ne donnent rien », ajoute Abda Ckej.

    « On accepte de mourir pour notre cause », affirme Mohamed, le jeune chargé des forces spéciales de la gendarmerie. S’il meurt en combattant pour l’indépendance du Sahara occidental, il sera honoré et considéré comme un martyr. « De toute façon, les gens comme nous, avec aucune ressource, ils sont déjà morts », ajoute-t-il.

    Rejoindre les forces de l’ordre, c’est aussi une manière de tromper l’ennui ou de répondre à des besoins économiques. Dans les camps, l’armée est l’un des seuls secteurs qui recrute.

    S’EXPATRIER POUR EXISTER
    De nombreux #Sahraouis font leurs études à l’étranger. Si leurs résultats sont satisfaisants, ils peuvent facilement obtenir des bourses pour étudier à Cuba, en Espagne ou en Algérie. Mais une fois de retour dans les camps, il leur est très difficile de trouver un emploi payé qui réponde à leurs qualifications.

    Salama, un ami de Saleh, fait partie des nombreux jeunes qui ont décidé de s’expatrier. Il passe ses vacances dans les camps de réfugiés pour rendre visite à sa mère. Pendant que la famille s’active pour honorer les règles de l’hospitalité sahraouie, le jeune homme se confie : « Je reçois des critiques parce que je pars à l’étranger. Il y a des gens qui pensent qu’il faut rester ici et faire pression », explique-t-il. Salama se sert de quelques dattes et d’un verre de lait de chamelle avant de préciser : « Mais la majorité d’entre nous pense qu’il vaut mieux partir parce que l’aide humanitaire ne suffit pas. C’est grâce aux gens qui partent en Espagne qu’on a de quoi vivre. Ils permettent à leur famille d’avoir des choses très essentielles ».