• AFFAIRE JAMAL KASHOGGI. POUR QUI SONNE LE GLAS ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/28/affaire-jamal-kashoggi-pour-qui-sonne-le-glas

    La mort atroce de Jamal Kashoggi ne peut être que condamnée. Cet acte abject indigne de toute conscience humaine a été de surcroît commis dans un lieu censé être un sanctuaire, une représentation diplomatique. Ce journaliste piégé et assassiné par traîtrise mérite en ce sens le statut de martyr. Mais ces circonstances tragiques n’ont semble-t-il pas encore révélé tous leurs secrets et ne peuvent nous empêcher de nous poser de légitimes questions.

    La médiatisation de ce drame par les faiseurs d’opinion occidentaux ne peut absoudre les crimes commis par leurs gouvernements respectifs et ne peuvent en tous les cas les faire oublier. La Palestine usurpée avec un peuple condamné depuis 1948 à l’errance, les crimes tus de l’entité sioniste et les guerres livrées contre des populations innocentes sont des marqueurs indélébiles. D’abord l’Afghanistan puis l’Irak et enfin la Syrie. L’ingérence en Egypte avec à la clé un président légitime jeté en prison et ses militants assassinés broyés sur la place publique où jetés en prison. Le démantèlement de la Libye puis la guerre au Mali. Ces agressions n’ont en tous les cas rarement suscité l’indignation et encore moins la condamnation chez ceux qui les ont inspirés et soutenus et qui aujourd’hui exploitent l’affaire Kashoggi pour d’obscurs desseins que nous devinons déjà.

    Ce journaliste saoudien que l’on dit proche de la famille royale s’est subitement retrouvé piégé dans un endroit où il avait vraisemblablement rendez-vous. Les Etats-Unis et la Turquie qui continuent de livrer à doses homéopathiques les informations qu’ils détiennent à propos de cette scabreuse affaire auraient-ils failli à la mission qui était aussi la leur, celle de veiller sur un homme qui ne l’oublions pas vivait aux Etats-Unis et se rendait régulièrement au Turquie où il disposait d’attaches solides.

    De quels éléments disposons-nous pour condamner et designer les commanditaires de cet acte barbare même si la gouvernance qu’ils incarnent n’est pas indemne de tout reproche ? Bien au contraire.

    Mais un prince qui prétend incarner le renouveau peut-il à moins d’être extrêmement naïf commettre un tel acte au point d’hypothéquer ses propres chances d’accéder au trône ?

    Qui aurait réussi si tel était le cas à vendre ce projet à un prince que l’on dit extrêmement rusé et prudent ? Serait-ce comme le prétendent certains un proche du Président Trump ?

    Disposons-nous de tous les éléments pour légitimement condamner ce Prince alors que l’unanimité des dirigeants occidentaux commence déjà à se fissurer ?

    Beaucoup d’éléments et aussi de services semblent se télescoper dans ce que l’on peut déjà qualifier aujourd’hui d’affaire Kashoggi.

    La façon dont les médias occidentaux se sont vite emparés de ce crime laisse perplexe et ces géniteurs de l’amalgame Islam et terrorisme ne se sont pas fait priés pour cracher encore une fois le feu.

    Car au delà de la famille royale saoudienne et des frasques qu’on veut bien leur attribuer et après avoir cautionné la mise sous séquestre et la confiscation des lieux saints de l’Islam en Palestine, il s’agit de s’attaquer désormais à ce qui constitue le sanctuaire de milliards de musulmans, la Mecque.

    Il serait donc bien naïf et surtout hasardeux d’obéir aux injonctions de ceux qui manipulent les consciences et qui du haut de leur suffisance et des crimes qu’ils ont depuis des siècles commis osent encore dire à l’opinion internationale ce qu’est le bien et ce qu’est le mal.

    L’Algérie n’a pas à rentrer dans cette danse macabre. Notre pays entretient d’excellentes relations avec l’Iran, la Turquie d’Erdogan, le Qatar et le Royaume d’Arabie saoudite ne doit pas faire exception. Nous ne sommes pas naïfs et notre pays n’ignore pas les enjeux de la géopolitique régionale. Le monde arabe auquel de ce point de vue là nous appartenons a souvent brillé par ses paradoxes et il serait fastidieux de les énumérer tous. Les vertus démocratiques n’ont jamais été les siennes et les revirements ainsi que les mauvais coups souvent sanglants ont toujours jalonné son histoire. Ceux qui aujourd’hui ont déjà condamné Mohamed Ben Salmane seront peut-être demain si la conjoncture venait à changer les premiers à le courtiser. La condamnation sans équivoque de l’assassinat de Kashoggi par l’Algérie a et bien qu’elle soit un peu tardive le mérite d’exister et balise en tous les cas le voyage de ce Prince dans notre pays. Mais la realpolitik a aussi ses vertus. Nous avons souvent été nous-mêmes bernés par notre naïveté et cette fougue congénitale à tout appréhender par l’affect et à mettre souvent en veilleuse la raison. Seuls aujourd’hui les intérêts vitaux de l’Algérie comptent. Nous recevons ce prince comme nous en avons reçu déjà beaucoup d’autres. Il s’agit de notre souveraineté. Une diplomatie sage et sereine nous est absolument nécessaire si nous voulons devenir grands. Et il faut toujours privilégier les compromis. Et condamner sans équivoque et avec force les compromissions.                                                                                      
    Salim METREF                                                                   http://lequotidienalgerie.org/2018/11/28/affaire-jamal-kashoggi-pour-qui-sonne-le-glas

  • L’IGNORANCE AU POUVOIR – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/26/lignorance-au-pouvoir

    Les incultes et les ignorants que le régime promeut seront les télés stars qui occuperont les écrans des chaînes de même acabit. Le débat public sur ces chaines de télévision et sur les réseaux sociaux sera toujours alimenté par toutes sortes de gens qui ne sauront pas réellement de quoi ils parlent, qui vivront dans une confusion intellectuelle permanente et qui affirmeront avec tonitruance des faussetés et des inexactitudes factuelles. N’avions-nous pas rit de ces clowns qui s’affichaient en détenteur de vérité sur la vie des citoyens, de la politique, de l’économie et de la religion tout en débitant sans se démonter des mensonges et tout en étant surpris des raisons qui ont motivé leur choix ?
    Nous serons gavés encore de débilités et d’absurdités à plein temps et en même temps tétanisés de subir de pareils énergumènes sans pouvoir réagir.

    Comment de sinistres personnages accèdent-ils à de si importantes fonctions sans que le bagage culturel et scientifique ne soit de mise ? Comment de pareils énergumènes réussissent-ils, en cette période où l’éducation est devenue en principe la voie aux connaissances, aujourd’hui illimitées, à accéder au pouvoir ? Poser la question c’est y répondre.

    Cette époque est véritablement désespérée, désespérante et inquiétante. Comment des têtes à claques, des têtes brûlées, des clowns, des larbins, des Don quichottes, des Pinocchio de la soi-disant démocratie chancelante ont pu devenir les incontournables de la politique ?
    Parce que la politique est devenue une école où on apprend l’esbroufe et le cynisme.

    Les rêveurs idéalistes d’hier, des hommes et des femmes investis d’une vision civilisatrice, ont tendance à déserter peu à peu la politique. L’aveuglement est volontaire. Trop de nouveaux venus en politique, analphabètes, reprennent à leur compte les règnes d’un pouvoir basé sur l’ignorance. Cette ignorance qu’elle soit politique, économique ou philosophique n’est pas perçue comme un handicap pour bon nombre de citoyens.

    A trop vouloir des gens « comme nous autres« , on finit par se retrouver vraiment avec des candidats mal formés, non formés, incompétents, semi-compétents. D’ailleurs l’ignorance, c’est-à-dire la non connaissance des choses, est davantage perçue comme un trait de personnalité qu’une faille intellectuelle.

    A quoi sert de savoir d’où l’on vient, où on va, à quoi sert de s’instruire, de posséder des notions en sciences, d’accéder à la culture universelle ? De toute façon ne sommes-nous pas dirigés par un président surdoué qui ignore une chose fondamentale en politique : ce que l’on appelle « le monde ordinaire« . Sa distance naturelle l’isole et son sens de sensibilité devant l’inquiétude des Algériens l’a perdu politiquement.

    Quant aux cercles concentriques du club des larbins, ministres et hautes personnalités, ils s’afficheront toujours, parfois en détenteur de vérités infuses et parfois en larmes de crocodile, dépendamment du cours de l’or noir. La politique émotionnelle sera leur ligne de conduite dont la grande masse de citoyens succombera, comme cela a été tout le temps le cas.

    Tout continuera à fonctionner arbitrairement loin des préoccupations du monde ordinaire jusqu’au jour où la terre tremblera sans avertir sous les pieds du pouvoir inculte et ses ignorants de service.
    Le séisme qui emportera ce régime sera la mise en terre de la graine nommée liberté qui permettra au peuple de choisir enfin son chemin. La nouvelle jeunesse Algérienne intelligente et foudroyante mènera le pays vers une indépendance réelle et un monde nouveau, suivant ses ambitions, ses motivations et ses aspirations et où ne prévalent que la compétence, le mérite, l’amour et le dévolu pour notre nation.                                                                          
    Moussa B.                                                                 http://lequotidienalgerie.org/2018/11/26/lignorance-au-pouvoir

  • INCARCÉRATIONS DES CADRES : LE TÉMOIGNAGE D’UN ANCIEN SYNDICALISTE DU COMPLEXE D’EL HADJAR – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/?p=70215

    En 1996, quand le gouvernement avait décidé d’incarcérer des centaines de cadres d’entreprises publiques, Smaïl Kouadria était membre de la section syndicale du Complexe sidérurgique d’El Hadjar. Il était en charge des affaires sociales et conflits.

    QUAND L’AFFAIRE DES 700 CADRES DONT SEPT DE SIDER, À LEUR TÊTE LE PDG MESSAOUD CHITTIH, S’ÉTAIT PRODUITE, VOUS ÉTIEZ MEMBRE DU BUREAU DE LA SECTION SYNDICALE DE CETTE ENTREPRISE PUBLIQUE. UN TÉMOIGNAGE ?
    À l’époque on était choqué par la méthode musclée d’interpellation par des brigades de gendarmerie qui sont venues à l’usine arrêter les cadres incriminés, dans leurs bureaux. Les gendarmes étaient venus munis d’un mandat de dépôt confectionné en 24 heures et ils ont décapité une entreprise de 18 000 travailleurs de 07 de ses cadres occupants des postes névralgiques et stratégiques. Il y avait Chettih ( PDG), Mme Laoudi (DRH) décédé en prison des suites d’un cancer, Mohamed Maiza (DAG), Benmihoub (Directeur des finances), etc. L’avocat des familles des cadres incarcérés nous avait confirmé que la décision du mandat de dépôt avait été établie par le procureur sur la base d’un dossier vide. C’est après l’incarcération des cadres qu’ils avaient commencé à chercher des preuves.

    QU’EST-CE QU’ILS LEUR ONT REPROCHÉ ?
    On leur avait reproché une mauvaise gestion de l’entreprise. Entre autres reproches, qui ont été fait aux cadres de l’entreprise : à l’époque, les dirigeants de Sider étaient en négociations avec des experts de l’entreprise autrichienne Voestalpine pour la réhabilitation du laminoir à chaud. Avec le terrorisme, ils étaient obligés de se rendre à Tunis pour mener les négociations avec la partie autrichienne et cela avait occasionné des frais (frais de missions, hébergement, transport, restauration, etc.). Cela était considéré comme un abus en matière de gestion. Autre acte de gestion reproché aux cadres : le fait d’avoir signé un accord avec la section syndicale portant subvention du repas des travailleurs après avoir signé un autre accord portant revalorisation de la prime de panier. Les salaires étaient bas et les travailleurs préféraient manger ailleurs que dans le restaurant de l’entreprise. Or, le repas chaud était indispensable pour les travailleurs, notamment pour ceux qui travaillaient dans les zones chaudes. C’était un accord légal et enregistré à l’inspection du travail. Çà avait été considéré comme un acte de mauvaise gestion. Autre grief retenu contre eux : la construction de bungalows équipés du strict minimum à l’intérieur du complexe pour pouvoir héberger les étrangers qui venaient nous rendre visite. Il arrivait à des cadres qui travaillaient jusqu’à une heure tardive d’y passer la nuit, il était impossible pour eux, vu la conjoncture de l’époque (terrorisme) de rejoindre leurs foyers. Et cela était considéré comme un acte de mauvaise gestion. Toutes les demandes de la défense pour la remise en liberté provisoire de ses clients avaient été rejetées par le juge. Ils avaient passé quatre ans en prison. Certains étaient morts, d’autres étaient sortis avec des séquelles, d’autres encore avaient refusé de reprendre le service.

    MAIS QUI ÉTAIT RESPONSABLE À VOTRE AVIS ?
    La responsabilité politique incombe à Ahmed Ouyahia qui était chef du gouvernement. La décision a été prise au nom du gouvernement. À mon avis, Ouyahia faisait partie d’un cercle et c’était lui qui a exécuté la décision.

    Et 2001, quand le procès s’était tenu, la justice l’avait d’ailleurs convoqué, il n’était alors plus chef du gouvernement, mais comme témoin à charge. Il était venu à Annaba et avait assisté au procès. Le dossier était vide et la défense a démonté tous les chefs d’inculpation retenus contre eux et autres pièces à conviction. L’actuel Premier ministre n’avait pas pu opposer des arguments solides, mais plutôt des réponses politiques. À à la fin du procès, ils étaient libérés, et même réhabilités.

    MAIS POURQUOI LES A-T-ON MIS EN DÉTENTION PENDANT QUATRE ANS POUR UN DOSSIER VIDE ?
    Il faut rappeler le contexte historique de l’affaire. L’Algérie venait de signer les accords avec le FMI et entamait la mise en application du plan d’ajustement structurel. Mohamed Betchine, qui était conseiller spécial du Président Zeroual, gérait tout. Il s’attelait à lancer un parti politique ouvert à toutes les catégories sociales comme suggéré par le défunt Mohamed Boudiaf et qui a débouché par la suite sur la création du RND. À la veille de l’incarcération des cadres de Sider, le gouvernement avait octroyé des licences d’importation de rond à béton à des privés. C’était une première car à l’époque Sider avait le monopole sur le marché et on était présent partout, y compris au sud du pays. Quand sa production de rond à bétons ne suffisait pas, c’est elle qui achetait à l’étranger. Étant informé à l’avance du projet, Messaoud Chettih avait donné des instructions pour réduire les prix pour contrer les nouveaux concurrents. Sider ne vendait pas à perte, mais sa marge bénéficiaire était minime. Les bateaux contenant le rond à béton des importateurs sont restés en rade pendant plus de 15 jours. C’est pendant cette période qu’on a arrêtés les cadres de Sider. L’entreprise a été par la suite choisie pour une opération pilote de la privatisation. Ils ont décapité toutes entreprises publiques avant de procéder à leur filialisation et par la suite, à leur privatisation. La société d’El Hadjar par exemple a été morcelée en 24 filiales. Une chose est sûre, l’incarcération des cadres de Sider était préméditée et entrait dans le cadre de la stratégie mise alors en œuvre en matière d’ajustement structurel.

    POURQUOI A-T-ON ATTENDU PLUS DE QUATRE ANS POUR LES LIBÉRER ?
    Le Président Bouteflika a été élu en 1999. À son arrivée au pouvoir, il a été mis devant le fait accompli. Le processus de privatisation tirait à sa fin et il ne pouvait pas remettre en cause un processus ayant fait l’objet de négociation avec une organisation internationale. Mais c’était lui qui a libéré les cadres incarcérés avant de les réhabiliter. Et en 2008, il a stoppé l’opération des privatisations. En 2009, il avait pris deux mesures importantes : l’introduction du droit de préemption et l’institution de la règle 49/51. Ce sont là deux verrous pour prémunir le tissu industriel du bradage.                                                                                                                                          Par : Sonia Lyes 14 Nov. 2018 TSA                                                 http://lequotidienalgerie.org/2018/11/14/incarcerations-des-cadres-le-temoignage-dun-ancien-syndicaliste-

  • CES BOUFFONS QUI NOUS GOUVERNENT … – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/07/ces-bouffons-qui-nous-gouvernent

    « Il faut rappeler à tous les Algériens et Algériennes que, suivant les orientations du président de la République et conformément à son programme complémentaire dans tous les secteurs, que les abus dont ont été victimes dans les années 1990 les cadres de l’État, font partie du passé et ne peuvent en aucun cas se reproduire. »

    C’est ce qu’a déclaré récemment Tayeb Louh à son auditoire, en visant son premier ministre, comme si on ne le savait pas et comme s’il se sentait en dehors du système auquel il appartient. Ce nième règlement de compte au sommet de l’Etat cache mal le désarroi du Pouvoir. Et il est difficile de penser que la charge du ministre de la justice contre Ouyahia soit spontanée. A la veille du prochain scrutin présidentiel, les clans s’organisent et avancent leurs pions. En plus d’un malade qui nous gouverne, nous avons des clowns dans certains ministères et à la tête du principal parti politique algérien qui aura réussi à occuper la scène médiatique par ses ridicules déclarations qui font rire un temps certes, mais qui finissent par agacer n’importe quel citoyen soucieux du bien être de son pays.

    L’arrestation et la libération des cinq généraux, la guignolesque éviction de Bouhadja, ex Président de l’APN, non parachevée puisque les banques algériennes le considèrent encore aujourd’hui , d’après la presse, comme le Président légitime, et son remplacement par Mouadh Bouchareb, autre serviteur du Pouvoir, l’arrestation et l’emprisonnement des journalistes et artistes dénotent d’une effervescence au sommet de l’Etat aggravée par un mutisme d’El Mouradia qui en dit long sur sa capacité à gérer le pays.Et pourtant six mois nous séparent de la prochaine élection présidentielle ! C’est peu six mois ! Normalement, une campagne présidentielle aurait du commencer avec des présidentiables, des partis politiques en lice fussent ils présidentiels, des programmes, des alternatives au Pouvoir actuel etc. Rien de tout cela. Le pays semble figer à la décision que tout le monde attend : la candidature ou non de l’actuel Président, âgé, souffrant, inaudible et dont la dernière apparition publique a suscité autant d’émotions que de révolte.

    L’opposition officielle, très divisée et affaiblie reste muette et attend son heure. Les divisions internes des partis ont fini par décourager plus d’un ! Même les partis présidentiels sont tiraillés de l’intérieur, leur seul consensus commun est la fidélité au Président en place. En revanche, fait unique au monde, on peut signaler l’opportuniste alliance du principal syndicat du pays, du patronat et du FLN en faveur du Président !

    L’opposition officielle ou informelle est donc affaiblie. D’abord, les partis politiques traditionnels y compris le FFS et le RCD font face à de profondes divisions internes. La fameuse alliance qui rassemblait des partis opposés au 4eme mandat n’est qu’un souvenir ! Même Benflis aurait jeté l’éponge dernièrement !

    La TV officielle ne cesse de nous rappeler les réalisations du Chef de l’Etat actuel : la paix sociale c’est lui, les logements c’est lui, les barrages c’est lui, l’organisation des grandes manifestations culturelles ou artistiques c’est lui, le soutien des prix des produits de première nécessité c’est encore lui. Il est omniprésent tout en étant absent. Presque aucun ministre ne prend la parole dans les gros médias sans citer les orientations du Président de la République. Du jamais vu ! Difficile de croire qu’il n y a pas eu une instruction dans ce sens…

    Et face à cette TV officielle, le Pouvoir se sert de certaines TV poubelles privées pour mettre en avant les règlements de compte entre clans et occuper le peuple par des informations sorties de nulle part, de faux débats sur des sujets se rapportant à notre culture, notre société ou notre histoire. Et ça marche, du moins dans les réseaux sociaux…

    Devant ce vide partisan sidéral, des mouvements de la société civile, sous contrôle, tentent vainement de se positionner sur le terrain politique avec un semblant de programme mais dont l’assise populaire reste faible.

    Six mois donc nous séparent de ce rendez-vous populaire qualifié par le pantin Sidi Said de « simple formalité », sans que sa déclaration ne choque. Comme si les algériens étaient résignés à ce triste sort d’un immense pays, riche, avec d’énormes potentiels de développement, et gouverné par un incroyable conglomérat d’opportunistes.

    Si ce Pouvoir a tenu jusque là c’est parce qu’il a réussi à faire perdurer la paix sociale par une politique de distribution d’une partie de la rente énergétique.

    L’APS nous a annoncé le mois dernier que les réserves de change de l’Algérie ont subi une baisse atteignant les 88,6 milliards de dollars à la fin juin 2018 contre 97,3 milliards de dollars à la fin décembre 2017. Le ministre des Finances, avait indiqué que ces réserves de change devraient s’établir à 85,2 milliards $ à fin 2018 et à 79,7 milliards $ en 2019 (18,4 mois d’importations) avant d’atteindre 76,2 milliards $ en 2020.

    On est loin des 194 milliards de $ accumulés en 1993 qui donnaient plus de crédibilité à la politique gouvernementale.

    A cette baisse des réserves de change, il faut rajouter celle de l’augmentation du chômage, notamment chez les jeunes diplômés ou non, une inflation qui ne dit pas son nom, une dépréciation du dinar dont les conséquences se font sentir tous les jours, des « libertés publiques » sous contrôle et un mécontentement social larvé qui n’attend que son heure pour s’exprimer.

    A l’approche des élections, le Pouvoir semble ouvrir toutes les vannes budgétaires pour satisfaire les besoins d’une population désarçonnée dans l’espoir de la voir se mobiliser en faveur du système actuel en avril prochain. Cette politique du court terme a ses limites. Et la marge de manœuvre en matière de manipulation de l’opinion publique sera, si la tendance actuelle d’appauvrissement du pays se poursuit, très étroite.

    Il est peu probable que l’actuelle politique généreuse de l’Etat en faveur des nécessiteux soit poursuivie après avril 2019. Parce qu’elle sera rattrapée par les impitoyables chiffres économiques qui ne plaident pas en sa faveur en ce moment.

    L’espoir viendrait t-il de la « société civile » ? La lecture de l’article de Louisa Dris-Aït Hamadouche, « La société civile vue à l’aune de la résilience du système politique algérien », paru l’an dernier dans la revue « Année du Maghreb, laisse des interrogations légitimes.

    « La vision sans l’action est un rêve éveillé. L’action sans la vision est un cauchemar » dit un dicton japonais !                                                                Par YOUCEF L’ASNAMI                                                                                                             http://lequotidienalgerie.org/2018/11/07/ces-bouffons-qui-nous-gouvernent