Ces bouffons qui nous gouvernent …

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  • CES BOUFFONS QUI NOUS GOUVERNENT … – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/07/ces-bouffons-qui-nous-gouvernent

    « Il faut rappeler à tous les Algériens et Algériennes que, suivant les orientations du président de la République et conformément à son programme complémentaire dans tous les secteurs, que les abus dont ont été victimes dans les années 1990 les cadres de l’État, font partie du passé et ne peuvent en aucun cas se reproduire. »

    C’est ce qu’a déclaré récemment Tayeb Louh à son auditoire, en visant son premier ministre, comme si on ne le savait pas et comme s’il se sentait en dehors du système auquel il appartient. Ce nième règlement de compte au sommet de l’Etat cache mal le désarroi du Pouvoir. Et il est difficile de penser que la charge du ministre de la justice contre Ouyahia soit spontanée. A la veille du prochain scrutin présidentiel, les clans s’organisent et avancent leurs pions. En plus d’un malade qui nous gouverne, nous avons des clowns dans certains ministères et à la tête du principal parti politique algérien qui aura réussi à occuper la scène médiatique par ses ridicules déclarations qui font rire un temps certes, mais qui finissent par agacer n’importe quel citoyen soucieux du bien être de son pays.

    L’arrestation et la libération des cinq généraux, la guignolesque éviction de Bouhadja, ex Président de l’APN, non parachevée puisque les banques algériennes le considèrent encore aujourd’hui , d’après la presse, comme le Président légitime, et son remplacement par Mouadh Bouchareb, autre serviteur du Pouvoir, l’arrestation et l’emprisonnement des journalistes et artistes dénotent d’une effervescence au sommet de l’Etat aggravée par un mutisme d’El Mouradia qui en dit long sur sa capacité à gérer le pays.Et pourtant six mois nous séparent de la prochaine élection présidentielle ! C’est peu six mois ! Normalement, une campagne présidentielle aurait du commencer avec des présidentiables, des partis politiques en lice fussent ils présidentiels, des programmes, des alternatives au Pouvoir actuel etc. Rien de tout cela. Le pays semble figer à la décision que tout le monde attend : la candidature ou non de l’actuel Président, âgé, souffrant, inaudible et dont la dernière apparition publique a suscité autant d’émotions que de révolte.

    L’opposition officielle, très divisée et affaiblie reste muette et attend son heure. Les divisions internes des partis ont fini par décourager plus d’un ! Même les partis présidentiels sont tiraillés de l’intérieur, leur seul consensus commun est la fidélité au Président en place. En revanche, fait unique au monde, on peut signaler l’opportuniste alliance du principal syndicat du pays, du patronat et du FLN en faveur du Président !

    L’opposition officielle ou informelle est donc affaiblie. D’abord, les partis politiques traditionnels y compris le FFS et le RCD font face à de profondes divisions internes. La fameuse alliance qui rassemblait des partis opposés au 4eme mandat n’est qu’un souvenir ! Même Benflis aurait jeté l’éponge dernièrement !

    La TV officielle ne cesse de nous rappeler les réalisations du Chef de l’Etat actuel : la paix sociale c’est lui, les logements c’est lui, les barrages c’est lui, l’organisation des grandes manifestations culturelles ou artistiques c’est lui, le soutien des prix des produits de première nécessité c’est encore lui. Il est omniprésent tout en étant absent. Presque aucun ministre ne prend la parole dans les gros médias sans citer les orientations du Président de la République. Du jamais vu ! Difficile de croire qu’il n y a pas eu une instruction dans ce sens…

    Et face à cette TV officielle, le Pouvoir se sert de certaines TV poubelles privées pour mettre en avant les règlements de compte entre clans et occuper le peuple par des informations sorties de nulle part, de faux débats sur des sujets se rapportant à notre culture, notre société ou notre histoire. Et ça marche, du moins dans les réseaux sociaux…

    Devant ce vide partisan sidéral, des mouvements de la société civile, sous contrôle, tentent vainement de se positionner sur le terrain politique avec un semblant de programme mais dont l’assise populaire reste faible.

    Six mois donc nous séparent de ce rendez-vous populaire qualifié par le pantin Sidi Said de « simple formalité », sans que sa déclaration ne choque. Comme si les algériens étaient résignés à ce triste sort d’un immense pays, riche, avec d’énormes potentiels de développement, et gouverné par un incroyable conglomérat d’opportunistes.

    Si ce Pouvoir a tenu jusque là c’est parce qu’il a réussi à faire perdurer la paix sociale par une politique de distribution d’une partie de la rente énergétique.

    L’APS nous a annoncé le mois dernier que les réserves de change de l’Algérie ont subi une baisse atteignant les 88,6 milliards de dollars à la fin juin 2018 contre 97,3 milliards de dollars à la fin décembre 2017. Le ministre des Finances, avait indiqué que ces réserves de change devraient s’établir à 85,2 milliards $ à fin 2018 et à 79,7 milliards $ en 2019 (18,4 mois d’importations) avant d’atteindre 76,2 milliards $ en 2020.

    On est loin des 194 milliards de $ accumulés en 1993 qui donnaient plus de crédibilité à la politique gouvernementale.

    A cette baisse des réserves de change, il faut rajouter celle de l’augmentation du chômage, notamment chez les jeunes diplômés ou non, une inflation qui ne dit pas son nom, une dépréciation du dinar dont les conséquences se font sentir tous les jours, des « libertés publiques » sous contrôle et un mécontentement social larvé qui n’attend que son heure pour s’exprimer.

    A l’approche des élections, le Pouvoir semble ouvrir toutes les vannes budgétaires pour satisfaire les besoins d’une population désarçonnée dans l’espoir de la voir se mobiliser en faveur du système actuel en avril prochain. Cette politique du court terme a ses limites. Et la marge de manœuvre en matière de manipulation de l’opinion publique sera, si la tendance actuelle d’appauvrissement du pays se poursuit, très étroite.

    Il est peu probable que l’actuelle politique généreuse de l’Etat en faveur des nécessiteux soit poursuivie après avril 2019. Parce qu’elle sera rattrapée par les impitoyables chiffres économiques qui ne plaident pas en sa faveur en ce moment.

    L’espoir viendrait t-il de la « société civile » ? La lecture de l’article de Louisa Dris-Aït Hamadouche, « La société civile vue à l’aune de la résilience du système politique algérien », paru l’an dernier dans la revue « Année du Maghreb, laisse des interrogations légitimes.

    « La vision sans l’action est un rêve éveillé. L’action sans la vision est un cauchemar » dit un dicton japonais !                                                                Par YOUCEF L’ASNAMI                                                                                                             http://lequotidienalgerie.org/2018/11/07/ces-bouffons-qui-nous-gouvernent