« Bazooka », le « cost killer » qui secoue la rédaction du Monde

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  • Casse-toi, pov’ Libération | Bakchich
    http://www.bakchich.info/france/2012/09/10/casse-toi-pov-liberation-61666

    Il y a deux ans, par exemple : le multimillionnaire Edouard de Rotschild, propriétaire du quotidien Libération, avait quant à lui demandé la nationalité israélienne - qui peut elle aussi procurer un certain nombre de stimulants « avantages fiscaux », dont l’Institut français de Tel-Aviv a récemment fait une liste précise.

    Et il avait assuré qu’il n’ambitionnait nullement, par cette demande, de se soustraire à trop de rigueurs contributives : son unique objectif, avait-t-il expliqué, était de pouvoir intégrer l’équipe israélienne d’équitation, aux Jeux olympiques de Londres.

    • Bref, Libé propriété d’un ressortissant israélien, et le Monde livré à extrémiste sioniste, ces deux dernières années :
      http://seenthis.net/messages/79949

      OK. Daccodac. No soucy. Cool Raoul.

      Et je rappelle que malgré ça, les deux tiers des Français ont une image négative d’Israël. Vu ce que ça coûte pour un aussi piètre résultat, je refourguerais les torchons, je fermerais la colonie moyen-orientale et je rendrais l’argent aux actionnaires.

    • Libé a toujours été un journal pro-israélien, bien avant Rotschild ; quant à Boukobza, aussi taré qu’il soit, son bref travail au Monde n’avait à ma connaissance rien de politique. Il me semble du coup que ce rapprochement est un peu foireux.

    • Ami troll, un peu de cohérence s’il te plaît : pourquoi nier tout rôle politique à Boukobza, et ne pas nier celui de Rotschild (la rédaction ne serait pas indépendante de son actionnaire de référence ?).

      Il y a une énorme différence entre le jugement selon lequel un journal serait « pro-israélien » (incantation habituelle : « tu ne peux pas dire ça, on a aussi des papiers qui vont dans l’autre sens… »), et le fait que le propriétaire a demandé la nationalité israélienne il y a deux ans (« ah ah, tu es bien libre de publier ce que tu veux, mais on verra bien qui obtiendra une promotion la prochaine fois… »).

      La question importante sur laquelle on bute systématiquement, c’est « pourquoi les journaux écrivent de telles foutaises ? ». On est largement dépendant, pour répondre, de Chomsky/Herman et de leur démonstration que la structure qui régit la presse ne peut logiquement pas produire autre chose que ce qu’une telle structure est destinée à produire (que l’on complètera en France avec du Bourdieu). Or il y a aussi des cas beaucoup plus simples : le contrôle direct d’un grand média d’information par des gens qui ont un agenda politique explicite.

      Il est difficile de faire aussi claire. La théorie de Chomsky, aussi incontournable soit-elle, se fait encore traiter de théorie du complot, et si au-delà tu commences à te demander s’il y a parfois un contrôle direct de grands médias, on te sort les Protocoles (ce qui, au passage, vient d’arriver au Monde diplomatique dans un texte inepte référencé récemment sur Seenthis).

      Là, il n’y a pas de complot, tu as deux « israéliens de fraîche date » qui, très récemment, ont ou ont eu un contrôle direct sur deux des principaux quotidiens français. C’est un cas d’école : tu n’as pas besoin d’expliquer longuement la critique systémique de Chomsky, puisque tu as des gens avec des agendas politiques explicites et clairs qui ont le contrôle direct de deux grands médias. Je fais le rapprochement, parce que ça se passe au même moment, il est difficile d’avoir des cas aussi explicites, et à nouveau, ça n’est pas tellement commenté (l’article sur Boukobza est absolument scandaleux, mais il n’y a eu aucun scandale à sa suite).

      Le paragraphe invraisemblable est :

      Des informations savamment distillées sur la situation du Monde font alors état d’un nombre considérable de voitures de fonction et du salaire élevé du patron du quotidien, Eric Fottorino, qui dénonce un « harcèlement moral ». Les dépenses sont épluchées et toutes, même les plus petites, doivent être justifiées. « Il était là pour faire partir les plus âgés et les gros salaires », se souvient un journaliste. Lors de la renégociation du contrat avec l’AFP, Boukobza le militant rebaptise le groupe d’informations « Agence France Palestine » et critique la sensibilité du quotidien sur ce sujet. « Bazooka », comme le surnomment les confrères, ne mâche pas ses mots.

      Tu as aussi l’article sur Rue 89 qui détaille son implication dans le fonctionnement même de la rédaction :
      http://www.rue89.com/2010/11/30/bazooka-le-cost-killer-qui-secoue-la-redaction-du-monde-178385

      Donc, ce type est celui qui, finalement, décide du salaire du patron, épluche « toutes les dépenses », « s’attaque aux notes de frais » et qui négocie avec l’une des principaux outils des journalistes en le qualifiant de « Agence France Palestine ». « Rien de politique » ? Si tu étais journaliste au Monde, il me semblerait que tu saurais très clairement dans quel sens souffle le vent – à moins que tu n’aies aucun espoir en matière de promotion ou de salaire. (Et à nouveau : si tous les salaires et dépenses du Monde avaient été contrôlés par un type qui dénoncerait l’« Agence France Pro-Sioniste » et se permettrait de « critiquer la sensibilité du quotidien sur ce sujet », je pense que le scandale aurait été monstrueux.)

    • Boukovza a fait de l’épuration pendant 3 mois. A-t-il viré, ou neutralisé, ou que sais-je les propals du Monde (oui, il y en a) : non. Ni rien de tel. Que sa prose soit délirante c’est une chose : rien, à ma connaissance toujours, ne laisse penser qu’elle a eu une influence quelconque sur le journal… Il a fait une mission ultra-libérale (si idéologie il y avait, c’est bien celle-là), et est parti faire sa boite de telecom en Israël avec Niels. Tu peux penser qu’il a forcément eu une influence occulte, mais rien de démontrable en tout cas.

      Pour Rotschild, je me garderai bien de statuer si sa présence a fait une différence incroyable ; il faudrait voir dans le détail qui a été embauché, viré, etc. Je ne connais que le cas de July qui n’est pas connu pour sn antisionisme virulent.

      Quand à la théorie qui expliquerait par les personnes ce que Chomsky et Bourdieu expliquent par les structures, il reste à l’écrire : pour l’instant, ce n’est pas fait, à ma connaissance.

    • Mais le problème du conflit d’intérêt en matière de journalisme est bien celui-là : tu ne peux pas démontrer que telle chose a été publiée à cause de tel intérêt direct, ou si elle a été publiée en dépit de tel intérêt direct. Et cet intérêt n’est pas « occulte » : c’est le type qui signe les chèques et renégocie les salaires.

      Mais : (1) tu as un gros problème de crédibilité du média à cause de ce conflit d’intérêt ; on ne peut pas trancher dans un sens ou dans l’autre, mais justement on ne peut plus exclure la compromission avec un intérêt clairement identifié ; (2) selon le principe de simplicité, il est plus logique de parier sur la compromission avec cet intérêt clairement identifié que sur un unanime courage intellectuel qui pousserait tous les journalistes et les responsables éditoriaux à prendre le risque de vexer l’extrémiste qui signe les chèques.

      Le conflit d’intérêt n’est pas une certitude : c’est l’introduction d’un relativisme mortifère dans l’information (c’est p’têt vrai, c’est p’têt pas vrai), relativisme qui logiquement devrait plutôt être tranché en faveur de la méfiance.

      Et pour revenir à l’article référencé ici : la rédaction de Libération n’a pas eu très envie de faire sa couverture sur « Casse-toi riche con » quand c’est son actionnaire de référence qui est allé se faire naturaliser ailleurs. Donc le courage pour surmonter le conflit d’intérêt n’est pas une caractéristique naturelle de ce média.

    • Libé est spécialement couard en général mais le débat est tout de même biaisé : peu de médias se permettent cette irrévérence là. En fait, aucun.