• Jacques Bérès de MSF, qu’on avait vu défendre avec vigueur l’insurrection syrienne à la suite d’un 1er voyage, dit que la moitié des rebelles qu’il a soignés récemment à Alep, dans un hôpital des insurgés, sont des jihadistes étrangers :
    http://www.20minutes.fr/article/999721/syrie-presence-djihadistes-francais-parmi-rebelles

    Il a précisé que, contrairement à ce qu’il avait vu lors de ses précédentes missions cette année à Homs et à Idlib, la majorité - environ 60% - des blessés qu’il a soignés à Alep étaient des combattants et non des civils, et au moins la moitié d’entre eux n’étaient pas des Syriens.

    « Il y a une assez forte proportion de fondamentalistes et de djihadistes (...) Ce qui les intéresse, c’est surtout l’après-Assad, l’établissement d’un régime islamiste et de la charia, en vue de l’Emirat mondial », a-t-il poursuivi. Parmi ces islamistes étrangers figuraient « quelques djihadistes français », a ajouté le docteur Bérès, pour lesquels Mohamed Merah, qui a tué sept personnes en mars dans le sud-ouest de la France, est « un exemple à suivre ».

    • pourtant JEAN-PHILIPPE RÉMY, ENVOYÉ SPÉCIAL DU « MONDE » EN SYRIE, qui revient d’Alep, ne semble pas en avoir vu si on s’en réfère à son entretien avec des lecteurs du net !!

      http://www.lemonde.fr/proche-orient/chat/2012/09/10/que-se-passe-t-il-vraiment-a-alep_1758183_3218.html

      ...
      SAM : Avez vous vu des djihadistes au sein de l’ASL ?

      A la base, l’ASL s’est constituée avec des cellules organisées dans la clandestinité par des déserteurs de l’armée gouvernementale rejoints par des contestataires. Le rôle de ces déserteurs est important, puisqu’ils amenaient avec eux leur formation militaire. Formation cependant limitée, puisque l’on compte peu d’officiers supérieurs parmi eux. Certains de ces déserteurs, du reste, étaient simplement en train d’effectuer leur service militaire. Parallèlement, d’autres groupes se sont constitués sur la base de combattants de tendance salafiste. Combien étaient-ils à l’origine ? Sans doute relativement peu. On parle parfois de de 10 à 20 %.

      Mais un phénomène nouveau est apparu au cours des dernières semaines dans la région d’Alep. Plus les combats durent avec ces conditions de vie d’une dureté incroyable, et plus certaines unités de l’ASL commencent à virer du côté islamiste. Ce phénomène est difficile à mesurer, mais on le constate dans beaucoup d’unités. Ce que cela signifie ensuite pour l’ASL est impossible à prédire, mais il faut garder en tête que plus le temps passe et plus cette coloration islamiste des combattants risque de s’accentuer. Il y a dans l’ASL des combattants qui ont pris les armes pour changer le régime et vivre dans une Syrie plus libre. Ce serait un autre crime que de les abandonner à ce stade.

      Visiteur : La présence de combattants étrangers dans les rangs de l’Armée syrienne libre ne risque-t-elle pas de rendre plus difficile encore l’après-Assad ?

      Même s’il est évident que des combattants étrangers se trouvent en Syrie actuellement, et même si le secret qui les entoure ne permet pas de cerner avec exactitude leur poids au sein de l’opposition armée, ces combattants semblent demeurer minoritaires. On croise des étrangers, on entend parler d’eux dans certaines unités, mais il ne m’a pas semblé distinguer qu’ils jouaient un rôle capital dans la bataille. Bien sûr, compte tenu de la situation, la plus extrême prudence s’impose. Mais ce phénomène de transformation des combattants syriens me semble, à ce stade, plus préoccupant que la présence de combattants étrangers.

      Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que certains Syriens sont allés se battre sur différents terrains djihadistes, notamment en Irak. Il y a bien entendu une galaxie islamiste qui sera l’une des grandes questions dans le futur. Mais on est loin d’être face à une insurrection qui serait totalement contrôlée par cette tendance. Dans l’après-Assad, cela fera partie des problèmes, mais cela sera loin d’être le seul. Du reste, pour l’instant, les questions de l’après-Assad restent encore théoriques. L’incertitude sur le terrain est tellement importante que la guerre civile pourrait durer encore longtemps, si aucun de ces facteurs ne change.
      ...

    • Plus de détails sur ce qu’a dit le Dr Beres notamment sur la présence de français :

      http://www.france24.com/fr/20120910-temoignage-jacques-beres-medecins-alep-combattants-djihadistes-fr

      “J’ai vu des djihadistes avec le bandeau vert ou noir, le sceau du prophète, les versets coraniques....la moustache supprimée, juste le collier de barbe salafiste”, poursuit-il.

      Jacques Bérès l’admet volontiers : il ne parle pas suffisamment bien l’arabe pour identifier les régions d’origine des différents blessés. “Les gens de l’hôpital me disaient juste que c’étaient des étrangers sans préciser s’ils étaient Marocains, Tunisiens, Égyptiens, Jordaniens...”

      En revanche, il a aisément pu reconnaître les Occidentaux...et a fortiori ses compatriotes. “J’ai rencontré deux jeunes Français. Je les ai soignés, puis je leur ai parlé, le Français était leur langue maternelle... Ils étaient convaincus de devoir se battre contre Bachar al-Assad pour instaurer le règne de la charia”, explique-t-il. Le médecin n’a pas pu en savoir tellement plus... “Ils étaient très méfiants, c’était difficile de parler avec eux. Mais le plus troublant, c’est que le plus jeune des deux expliquait que l’exemple à suivre, c’était Mohammed Merah”, raconte-t-il.