▻http://www.desordre.net/photographie/numerique/divers/201811.htm
Le mois de novembre et sa convalescence auront été particulièrement riches
▻http://www.desordre.net/photographie/numerique/divers/201811.htm
Le mois de novembre et sa convalescence auront été particulièrement riches
▻http://ledossierm.fr/dossier-m-piece-n20
Bon je ne peux pas garder ce genre de choses pour moi, me dis-je. Il y a quelques temps, j’avais signalé ici ( ▻https://seenthis.net/messages/718723 ) Le Dossier M. de Grégoire Bouillier. J’ai fini le premier tome de 900 pages à l’hôpital, on pourra dire qu’il m’aura bien tenu la main. Je suis dans le deuxième tome qui cumule d’avoir l’allant du premier tome mais avec des bouts en plus. Dans le premier tome j’avais déjà eu le sentiment que je n’étais peut-être pas seul dans ma tête tant certaines pages du livre m’apparaissaient familières, notamment dans les manières de raisonner et les souvenirs d’enfance du narrateur. Dans le deuxième tome, c’est un peu cela mais amplifié par une faculté curieuse du livre de décollement d’avec ma vie de tous les jours.
Ainsi, pour tenter de tromper la douleur amoureuse, l’absence de M., le narrateur se lance des défis improbables, comme, par exemple, de retrouver, toutes affaires cessantes, un enregistrement pirate du fameux concert de Miles Davis à Paris en 1983 quand les plombs ont sauté et que Miles a joué Jean-Pierre en acoustique avant que l’électricien du Châtelet retrouve les bons fusibles et relance la machine lourdement électrique de Miles à l’époque. Ce sont quelques pages assez belles dans lesquelles le narrateur tourne autour d’une figure de l’absence pour se détourner de celle tellement douloureuse de M.
Et plus encore que dans le premier tome, quand Grégoire Bouillier sent que les limites et le cadre de son livre explosent, il met ce qu’il y a en trop (façon il y a un peu plus, je vous le mets quand même ?) sur un site dédié ( ►http://ledossierm.fr ). Et donc joie ! Le narrateur a fini par retrouver l’enregistrement en question (tout en précisant bien qu’une telle quête d’un document sonore qui date d’avant l’arrivée du numérique et de son corollaire, internet, était, par définition, une mission impossible), et du coup, et bien il met l’enregistrement fétiche en ligne.
A la différence d’autres concerts dont il est question dans le livre et dont pour certains je sais que j’y étais aussi, le concert de Zappa en 82 par exemple, je n’étais pas à ce concert de Miles Davis, mais qui n’a pas entendu parler de cette fameuse panne d’électricité ?
D’ailleurs aparté, pendant que vous êtes toutes et tous rués sur l’enregistrement en question (n’est-ce pas @reicw, @odilon, @reka et peut-être même @vanderling…), je me souviens que lors de la création de Formes d’une guerre ( ▻http://www.desordre.net/formes_d_une_guerre_poitiers/ursula ) quand je voyais les ramifications de câbles électriques et combien nous en étions dépendants pour les soirs de représentations, je m’en étais ému auprès de @dominique, qui m’avais répondu que je ne devais pas m’inquiéter, qu’en pareil cas, c’était solo de batterie. Etant donné le set de percussions du merveilleux Michele Rabbia, je ne trouvais pas la chose très rassurante.
Et donc hier soir, je suis allé écouter l’admirable Sylvain Lemêtre à l’atelier du plateau, pour son solo Sonore boréale au milieu duquel Sylvain mime la panne en plein concert. Non seulement le ressort comique de cette affaire est à pisser de rire, mais en plus la manière très subtile avec laquelle il remet le son est absolument magnifique de manipulations de l’intellect du public. Et le matin même je lisais le récit de la panne d’électricité au concert de Miles.
Et tout est un peu comme ça dans ce livre.
Je ne connaissais cette anecdote de la panne d’électricité pendant le concert de Miles Davis en 82. J’ai écouté l’extrait dans le dossier M et c’est vrai qu’elle est presque imperceptible.
En 82, j’avais 17 ans comme toi @philippe_de_jonckheere si j’ai bien suivi. Les premiers disques de Miles Davis que j’ai écouté étaient ceux de mon grand frère. Qui à l’époque avait une belle collection de vinyl. Aucun Zappa mais « We Want Miles » (1982) et « The Man With The Horn » (1981)
Pus tard j’ai lu Miles Davis : musique pour les morts-vivants écrit par Lester Bangs dans Fêtes sanglantes & mauvais gout (Tristram) extrait :
La vérité est que le jazz des années 80, à supposer qu’il doive y en avoir un qui compte, a probablement commencé en 1972 avec « On The Corner ». Dieu sait que pendant cette décennie peu de gens ont su quoi en faire, moi compris, qui avais suivi et aimé tout ce que Miles avait fait depuis Birth of the Cool , et n’ai même pas pu écouter ça, et encore moins ressentir sa flamme glacée ni comprendre ses intentions, pendant les cinq ans qui ont suivi sa sortie.
Sans être dithyrambique, le freak de musique a réveillé ma curiosité vers quelques albums du trompettiste.
« On The Corner » par exemple qui chaque fois que je l’écoute, attentivement et avec acuité, je pense à Lester Bangs.
▻https://www.discogs.com/fr/Miles-Davis-On-The-Corner/master/51303
@vanderling En fait ce qui rend la chose imperceptible c’est que ce n’est pas exactement un enregistrement pirate (c’est très bien expliqué dans le livre), mais un enregistrement d’un ingénieur du son de Radio-France, donc avec du matériel digne de ce nom et qui a suivi aux potars la différence de son, quand on tend l’oreille, on entend un souffle vraiment plus fort sur le passage « accoustique ».
Comment j’ai adoré ce recueil de Lester Bangs !
Pour ma part je n’avais pas de grand frère, mais le grand-frère d’un ami qui lui ne savait pas quoi faire des disques de son grand-frère, moi je savais. Et puis aussi, véritable point de départ de ma mélomanie, je faisais du babysitting auprès d’un couple de personnes très cultivées et dont la bibliothèque et la discothèque étaient pléthoriques. Ces gens-là étaient charmants, quand ils rentraient le soir, ils trouvaient souvent le temps encore d’écouter un disque avec moi pour me le faire découvrir et ils m’en prêtaient tellement que j’enregistrais sur cassettes.
J’ajoute donc au dossier sur le Dossier M. les pièces suivantes, l’extrait du livre à propos de ce concert de Miles Davis et donc un enregistrement de bien meilleure qualité de Jean-Pierre même époque et sans panne d’électricité, ce qui est tant mieux parce que le solo de guitare de Mike Stern sur ce morceau ce serait dommage qu’il fût abîmé ou interrompu.
▻http://www.desordre.net/photographie/numerique/divers/sons/miles_davis_jean-pierre.mp3
Le lien vers le mp3 du livre :
▻http://ledossierm.fr/wp-content/uploads/2018/01/02.mp3
Le concert (presque) en entier (la panne se situe à 1h08:40) :
▻https://www.youtube.com/watch?v=auLDwdmjDao
Il n’y a pas de version studio de Jean-Pierre, n’est-ce pas ? La première version, celle que tu nous envoie, est déjà dans un live, We Want Miles
▻https://www.discogs.com/fr/release/4607761
@sinehebdo A ma connaissance, oui, il n’existe pas de version studio de Jean-Pierre et oui, celle que j’ai incluse ici est bien celle du double We Want Miles (que je n’avais plus écouté depuis fort longtemps, ça m’a fait tout drôle de le mettre sur la platine). Je vais aller regarder la vidéo (si cela se trouve Grégoire Bouillier ne sait pas non plus que le concert a été filmé.
J’ai parlé trop vite, donc ce n’est pas une vidéo, je me disais aussi, mais en fait, je crois, le même enregistrement que celui dont il est question dans le livre et qui de fait est dans le site du Dossier M.
En fait, ce n’est pas au milieu (du solo de Mike Stern) de Jean-Pierre que les plombs sautent, mais au milieu de celui de Fat Time (1h08:40 ou à 0’15" sur le mp3 du livre), qu’il continue en acoustique. Ce que je ne comprends pas, c’est que l’électricité semble revenir au moins temporairement à 1h10:20 (ou 1’55"), puisqu’on entend alors la basse de Marcus Miller, et ils ont le temps de terminer le morceau, dont on entend les applaudissements à 1h11:10 (ou 2’45").
Ensuite seulement commence Jean-Pierre, à 1h11:50 (ou 3’25"), et là il semble à nouveau être en acoustique puisqu’on entend bien trompette, batterie, percus et sax, mais ni guitare, ni basse, jusqu’à la fin, à 1h21:00 (ou 9’09"). Deuxième panne ou choix conscient ?
Une deuxième version, électrique cette fois, de Jean-Pierre reprend alors, de 1h21 à 1h29, mais elle est interrompue sur l’enregistrement pirate...
Le même groupe est à l’œuvre sur We Want Miles (enregistré en 1981, sorti en 1982) et lors du concert de Paris, enregistré en 1982 : Mike Stern à la guitare, Marcus Miller à la basse, Al Foster à la batterie, Mino Cinelu aux percus, et Bill Evans au sax. Pas si lourdement électrique que ça...
La version acoustique de Jean-Pierre, sans rien d’autre :
▻https://app.box.com/s/tk3df0x2s7bwp7ob85146vg7oll062fv
Histoire de rassurer @reka sur mon état de santé, je reprends, peu à peu, le chemin mélomane des concerts (deux fois cette semaine, c’est un bon début), et donc une petite rubrique #les_oreilles_qui_trainent
Mardi soir c’était aux Instants, Sophie Agnel y jouait en trio avec Michael Watcher (ancien 4walls- et Joke Lanz aux platines et à la casquette de cycliste des années septante), et c’était hyper bien.
▻http://desordre.net/photographie/numerique/divers/videos/20181113_instants.mp4
Sophie Agnel à la tête d’un autre trio, cette fois avec John Edwards à la contrebasse et l’immense Steve Noble à la batterie, sort un nouveau disque Aqisseq dont voici un extrait, je crois que le disque sort bientôt, il est très beau (et je suis hyper fier de vous dire qu’il y a un petit poème de ma composition dans le dépliant du disque et c’est très drôle parce que ce n’était pas un très bon poème et mon amie Catherine Mazodier qui passait par là l’a traduit en anglais et en anglais ça claque, mais d’une force, on a donc gardé le poème en anglais)
Bref c’est ici pour en écouter un extrait
▻https://soundcloud.com/onj_records/sets/sophie-agnel-john-edwards
Et sinon hier soir, une toute autre farine, pas du tout la même limonade, mais le trio composé par Sarah Murcia à jardin, Kamilya Jubran et Werner Hasler à cour jouait à la Dynamo le projet Wasl dont voici un extrait filmé avec une caméra qui fait aussi téléphone et qui donc ne rend pas bien compte du côté assez intense de ce concert
▻http://desordre.net/photographie/numerique/divers/videos/20181117_wasl.mp4
Et sinon un extrait correctement enregistré.
▻https://soundcloud.com/jazz-musiques-productions/linamdi-wasl-kamilya-jubran-sarah-murcia-werner-hasler