Pourquoi tant de cruauté vis-à-vis des victimes de viols ? Pourquoi tant d’injustice ? Levons-nous ! STOP à l’impunité des crimes sexuels Muriel Salmona

/pourquoi-tant-de-cruaute-vis-vis-des.ht

  • stop aux violences familiales, conjugales et sexuelles : Pourquoi tant de cruauté vis-à-vis des victimes de viols ? Pourquoi tant d’injustice ? Levons-nous ! STOP à l’impunité des crimes sexuels Muriel Salmona
    http://stopauxviolences.blogspot.com/2018/11/pourquoi-tant-de-cruaute-vis-vis-des.html

    Les traitements judiciaires des plaintes pour viol les plus choquants se succèdent à un rythme de plus en plus infernal et nous laissent sans voix, abasourdies tant ils sont injustes, inconcevables et cruels pour les victimes, classement sans suite, déqualification, non-lieux, peines avec sursis, acquittement. Après Justine et Sarah, la litanie des noms de victimes de viols que la justice ne reconnait pas ou met en grand danger s’égrène, Angélique, Alicia, Julie, des filles de 11 et 13, 14 ans mais également Virginie, Éva, et toutes celles et ceux dont on a pas les noms comme cette adolescente de 13 ans handicapée violée dans des toilettes publiques dont l’accusé vient d’être acquitté à Rodez, tous ces enfants victimes de viols par des adultes toutes ces victimes d’inceste, ces adolescent.es et ces adultes handicapé.es, ces victimes de viols conjugaux, de viols dans les cadres des institutions, du travail, du soin… Partout, tout le temps, sans fin…

    La machine judiciaire non seulement échoue presque totalement à condamner les violeurs mais elle broie inexorablement les victimes en les abandonnant sans protection, ni reconnaissance, ni soins, et en les rendant responsables et complices des crimes qu’elles ont subis avec une cruauté sans nom, tandis que leurs bourreaux sont déresponsabilisés et que leurs actes restent impunis.
    La loi Schiappa d’août 2018, comme nous l’avions dénoncé (cf le fiasco d’une loi censée protéger les victimes mineures de violences sexuelles) ne protège pas plus les victimes de viols mineures. Et cette absence de protection touche la très grande majorité des victimes de viol. L’absence d’âge seuil de consentement, l’absence d’abrogation de la loi Perben II qui autorise les déqualifications, l’absence d’obligation de s’assurer d’un consentement libre, volontaire et éclairé entendant compte du contexte, l’absence de reconnaissance de l’amnésie traumatique et des autres troubles traumatiques comme un obstacle majeur suspendant la prescription, l’absence d’imprescriptibilité pour ces crimes, l’absence de volonté politique, de réformes et de budgets à hauteur de l’urgence de ce problème majeur de droits humains et sociaux, et de santé publique aux conséquences désastreuses (cf Hillis et OMS 2016), font que le viol reste un crime impuni et que les victimes restent abandonnées sans protection ni justice.