Enquête L’Economiste-Sunergia : « Je veux quitter le Maroc »

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    La dernière enquête de Sunergia pour le compte de L’Economiste ressort des chiffres pour le moins inquiétants. En effet, 4 Marocains sur 10 affirment être prêts à quitter le pays si une opportunité venait à se présenter. Mais partir pour aller où ? Pour faire quoi ? Et à quel prix ? Que cherche vraiment à fuir ces personnes ?

    « La réponse à cette question est complexe. Il y a la migration des démunis, ceux qui cherchent à sortir d’une situation de grande détresse, notamment par la migration clandestine, mais aussi les migrations professionnelles, les migrations de transit, ou encore la migration estudiantine (relativement courte) », indique Jean Zaganiaris, sociologue et enseignant chercheur à l’EGE Rabat, et l’Université Mohammed VI Polytechnique. « Mais l’une des principales raisons pour laquelle on quitte son pays, c’est que l’on est convaincu que ce sera mieux ailleurs. On adhère au discours de nos compatriotes qui disent mener une vie confortable à l’étranger », poursuit-il.

    Selon le sociologue, il y a une symbolique sociale fortement intériorisée par certaines catégories sociales pour qui le mot « Occident » est synonyme d’Eldorado. « Même si cette image est aujourd’hui plus nuancée, notamment après la crise économique de 2008, elle reste très présente comme le montre la littérature marocaine », explique-t-il.

    Les plus obnubilés par cette idée sont les jeunes âgés de 15 à 24 ans, dont 59% cherche à partir. Ces jeunes semblent avoir « perdu espoir en leur pays ». Dans l’enquête qualitative sur « la vision des jeunes du Maroc » (Cf : L’Economiste N°:5336 du 17 août 2018), ils ont dressé pour la plupart un portrait sombre du Maroc, toutes CSP confondues. Ils sont suivis de ceux ayant entre 35-44 ans (42%), et entre 25-34 ans (40%). Les moins motivés par l’immigration sont les sexagénaires. A peine 1 personne sur 10 âgée de plus de 65 ans souhaite partir.

    Les femmes sont celles qui ont exprimé le plus l’envie de quitter le pays. Près de 5 sur 10 envisagent cette option si l’occasion se présentait, contre 31% pour la gent masculine. « Ce pourcentage rompt avec le cliché selon lequel ce serait l’homme qui part et la femme qui reste », souligne Jean Zaganiaris.

    Dans l’écrasante majorité des cas c’est bien l’homme qui part, pour des raisons assez faciles à deviner. Par ailleurs, le même sondage en Algérie et même en Tunisie donnerait des résultats encore plus spectaculaires...

    #migrants #maghreb #maroc