« Fuir l’enfer pour vivre dans un enfer » : quitter Gaza via le poste frontalier de Rafah

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  • « Fuir l’enfer pour vivre dans un enfer » : quitter Gaza via le poste frontalier de Rafah
    Entre pots-de-vin et postes de contrôle, quitter la bande assiégée est un processus coûteux, ardu et extrêmement difficile pour les Palestiniens
    Middle East Eye - Kaamil Ahmed - 21 novembre 2018

    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/fuir-l-enfer-pour-vivre-dans-un-enfer-quitter-gaza-le-poste-frontalie

    (...) Pour quitter la bande de Gaza, ses habitants palestiniens passent presque une journée à Rafah avant que des bus ne les transportent à travers le désert du Sinaï, pour ensuite traverser le canal de Suez en ferry et se diriger vers des hôpitaux en Égypte ou plus loin, jusqu’au Caire, pour accéder à des soins de santé, à l’enseignement ou à l’emploi.

    En réalité, ce processus n’est pas aussi fluide ; il connaît des à-coups et dans tous les cas, très peu de gens se retrouvent ne serait-ce que proches d’effectuer le voyage, de nombreuses tentatives étant frustrées dès les premières étapes par la frontière généralement fermée et les listes d’attente trop longues.

    Pour éviter ces listes, il faut payer quelqu’un, généralement du côté égyptien. Ces pots-de-vin sont devenus de plus en plus courants au cours des six derniers mois, lors desquels la frontière a été ouverte pendant des périodes sans précédent depuis plusieurs années, ce qui a encouragé les Palestiniens à quitter Gaza et ceux qui espéraient rentrer à franchir la frontière.

    « Les personnes qui veulent quitter Gaza, elles fuient l’enfer pour vivre dans un enfer dans le désert du Sinaï », explique Ibrahim Ghunaim, un rappeur palestinien qui a quitté l’enclave sous blocus pour se consacrer à son travail, freiné à Gaza par l’impossibilité de voyager pour se produire.

    Pour traverser le désert, il lui a fallu passer quatre jours à attendre de pouvoir franchir des postes de contrôle sur les terres arides et militarisées du Sinaï.

    « C’est comme traverser le territoire d’un ennemi. » (...)

    #Gaza