« Résilients », les touristes algériens en Tunisie à l’origine d’un nouveau record

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    « Les Algériens, surtout, n’ont pas beaucoup de choix au niveau des destinations. Pour le Maroc, la fermeture des frontières terrestres depuis 1994, mais aussi un rapport qualité/prix plus élevé, opèrent comme barrière à l’entrée, barrière infranchissable pour beaucoup d’Algériens. La Turquie, elle, a bien essayé d’attirer le marché algérien, sans succès. D’abord en raison de l’exclusivité du transport aérien comme voie d’accès, ce qui se traduirait par un coût important vu les taux de change, d’autant plus que le prix du billet représente, à lui seul, 40% du coût des offres en mode package. De plus, le marché turc est bien plus structuré qu’en Tunisie. Le circuit informel est plus difficile à emprunter. Le produit égyptien, quant à lui, n’a pas revu ses tarifications à la baisse depuis les événements de 2011, contrairement au marché tunisien. Quant à l’offre locale algérienne, il n’y a rien qui corresponde aux attentes des Algériens ou pouvant concurrencer l’offre tunisienne. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que beaucoup d’Algériennes préfèrent les plages tunisiennes pour des considérations liées aux libertés individuelles. Elles savent qu’elles y seront à l’abri des tracasseries liées à leur choix vestimentaire », compare Moez Kacem.

    Suis en Tunisie, avec mon bikini, je résiste à ma manière aussi, et suis ravie de cette résistance des femmes algériennes ??????
    — madiha ellaffi (@MaEllaffi) 6 août 2017

    ​Côté algérien, c’est une certaine amertume qui règne de voir les touristes algériens passer entre les mailles des frontières et se détourner « de l’un des pays les plus beaux au monde ». En effet, le plus grand État du continent regorge de potentiels pouvant en théorie en faire un pôle d’attractivité touristique de premier plan. D’ailleurs, en matière de tourisme, l’Algérie avait connu dans les années 1970 ses heures de gloire. Des complexes touristiques étaient construits et des Zones d’Extension Touristiques (ZET) aménagées. La prestigieuse école du tourisme « l’Aurassi » attirait ensuite, de nombreux candidats aux carrières du tourisme, y compris des Tunisiens. Mais depuis les années 1980, la succession de crises économiques et sécuritaire, ainsi que des choix politiques, ont entravé l’éclosion d’une véritable tradition touristique. Aujourd’hui, Badis Khenissa, analyste et acteur politique, regrette un manque à gagner important alors que le pays est à la recherche d’une diversification de son économie pour sortir de l’indépendance aux hydrocarbures.

    #tourisme #algérie #tunisie #maghreb