Des associations dénonçaient, vidéo à l’appui, des tortures sur des hommes présentés comme des prisonniers palestiniens à Gaza.
Début septembre, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a classé une plainte requise par des associations montrant sur la base d’une vidéo les actes de tortures imputées à un Franco-israélien accompagnés d’hommes présentés comme des prisonniers palestiniens dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas, a appris l’AFP ce mardi 10 septembre de source judiciaire.
Cette vidéo daterait de janvier 2024 mais a été relayée en mars sur les réseaux sociaux et aurait été « prise » par ce « supposé soldat franco-israélien, filmant des prisonniers palestiniens dans une situation dégradante et faisant état de tortures », et qui se déroulerait à Gaza. Mais d’après la source judiciaire, la plainte a été classée le 2 septembre.
« Au terme de l’examen de cette procédure, les faits dénoncés apparaissent insuffisamment caractérisés, les éléments versés à l’appui de la plainte n’étant pas suffisants pour établir l’existence d’éventuels actes matériels de complicité », a-t-on précisé. Cette plainte simple contre X, consultée par l’AFP, avait été adressée mi-avril à Paris au Pnat, compétent en matière de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
« Stupéfaction » des associations
Les signataires sont l’association belge « Le mouvement du 30 mars », la française « Justice et droits sans frontières » (JDSF), et l’« association des Palestiniens de France-AL JALIYA-Union des Associations palestiniennes en France ». « C’est avec stupéfaction que nous apprenons ce classement sans suite, alors que la plainte comprenait tous les éléments pour ouvrir une enquête. Nous demanderons l’accès au dossier pour comprendre », ont réagi auprès de l’AFP les avocats des associations.
« Le Pnat montre par cette décision une volonté de ne pas faire la lumière sur l’implication, à Gaza, de bi-nationaux dans des crimes de guerre (...). Cette volonté ne peut être que politique », ont-ils encore ajouté. La plainte retenait les chefs de « tortures » et « complicité de tortures en tant que crime de guerre » dans « le contexte d’un conflit armé international ».
Sur la vidéo publiée notamment le 19 mars sur X, on entendait une voix parlant français disant « t’as vu ces enculés, mon neveu ? (...) il s’est pissé dessus. Je vais te montrer son dos, tu vas rigoler, ils l’ont torturé pour le faire parler ». « Vous étiez contents le 7 octobre, bande de fils de putes », dit encore la voix, en référence à l’attaque inédite du mouvement islamiste palestinien dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.