• Et si les lasers réduisaient la radioactivité à seulement quelques minutes…
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/et-si-les-lasers-reduisaient-la-radioactivite-a-seulement-quelques-minutes

    C’est un projet hors-norme, voire un rêve qui apparaît inaccessible. Il demandera beaucoup de temps, de financements et de volonté. Mais il vaut le coup. Le prix Nobel de physique, Gérard Mourou, travaille sur un projet permettant de réduire la radioactivité des déchets nucléaires.

    C’est un projet secret aussi dingue que magnifique, qui pourrait révolutionner la filière nucléaire mondiale. De quoi parle-t-on ? De réduire la radioactivité des déchets nucléaires d’un million d’années à seulement quelques minutes une fois qu’ils aient été bombardés de neutrons par un laser d’une puissance d’au moins 100 térawatts pour fissionner les éléments lourds comme le plutonium. « Le rêve serait de transmuter tous les déchets nucléaires. Il y a une volonté de travailler sur ce sujet, c’est bien l’idée », a confirmé à La Tribune en marge du forum innovation défense Gérard Mourou, qui s’est vu attribuer le 9 décembre prix Nobel de Physique pour ses travaux sur les lasers avec la Canadienne Donna Strickland.
    […]
    « On travaille sur un projet de réduction des déchets qui ont 200.000 ans de durée de vie, alors si on met 30 ans pour y parvenir, ce n’est pas très grave et ce sera toujours utile », fait valoir Benoît Deveaud.
    […]
    Le développement de ce laser, auquel a participé le prix Nobel de physique, a pour ambition de fournir un faisceau laser multi-pétawatt (jusqu’à 10 PW) pour réaliser des expériences en condition extrêmes. Si Apollon est l’un des lasers les plus puissants au monde, sinon le plus puissant actuellement, Gérard Mourou a besoin pour réussir d’un laser ayant une fréquence de répétition beaucoup plus élevé que ce laser (une impulsion toutes les minutes).

    C’est pour cela que le prix Nobel de physique suit les travaux XCAN de Polytechnique, qui sont financés par la direction générale de l’armement (DGA) et menés en coopération avec Thales. Objectif, développer des amplificateurs à fibres, puis de coupler ensemble 100, 200, 300, 1.000 amplificateurs de façon à avoir la puissance qui est beaucoup mieux répartie que dans un seul amplificateur comme celui d’Apollon.

    • C’est formidable ces promesses d’un futur qui abolit les responsabilités d’aujourd’hui. Et il faudra quoi comme énergie pour faire fonctionner le laser, du plutonium ?

      Térawatt = 10 exposant 12 watts
      1,7 TW - Géo : la puissance moyenne électrique consommée au monde en 2001.

    • Le principe est séduisant, le bilan énergétique beaucoup, mais alors beaucoup moins…

      Je prends les chiffres dans un rapport sur le sujet
      La transmutation laser des déchets nucléaires
      https://www.researchgate.net/publication/257116317_La_transmutation_laser_des_dechets_nucleaires_Laser_induced_
      assez ancien (apparemment 2004) et avec une technologie où les lasers produisent des électrons (et non des neutrons) pour bombarder la matière à transmuter.

      (calculs de coin de table…)

      Production française de plutonium déchet de centrales : 11 t/an, je ne m’en occupe pas, il n’y a pas la répartition par isotopes, sachant que certains sont « utiles » : réutilisation comme combustible pour centrale nucléaire ou fabrication de bombes.

      Production de Neptunium 237 : 800 kg/an, demi-vie 2 millions d’années, soit 2.10^27 atomes par an.

      la technologie décrite (la plus performante des deux, d’un ordre de grandeur) consomme 0,5 J par tir de laser, répétable 10 fois par seconde ce qui produit 10 000 transmutations par seconde avec 5 J

      d’où un nombre de secondes nécessaires à traiter la quantité annuelle de Ne237 de 2.10^23 secondes, soit 6.10^15 années de fonctionnement d’un laser (il en faudra beaucoup) et une consommation énergétique de 10^24 joules, soit 282 millions de TWh.

      Le parc nucléaire français a produit 379 TWh en 2017. On a donc besoin de 750 000 ans de fonctionnement du parc nucléaire pour transmuter le Ne237…

      Bon, on en est dans les tout débuts, mais même si on gagne 3 ordres de grandeur en efficacité énergétique (gain énorme), on descend à « seulement » 750 ans. Ça reste très beaucoup. Et ce, sans compter l’énergie nécessaire à la séparation des isotopes à longue période du reste des déchets.

      (sauf grossière erreur de calcul (ou de conversion d’unités) de ma part)

      EDIT : @touti, le temps que je fasse les calculs et, surtout, que je les vérifie ;-)

    • @simplicissimus la #télépathie marche assez bien sur seenthis :) je n’ai même pas eu à te poser la question mais je pensais que tu le ferais si l’idée te prenait !

      et c’est certainement un moyen plus réaliste pour faire baisser notre consommation électrique !

      Les scientifiques continuent de faire mumuse quand la solution est à la portée d’un enfant de cinq ans, à la question que faut-il faire pour arrêter de polluer, il répondra #arrêter.