Un brouillon de texte sur les gilets jaunes et l’écologie... *Quelque chose du gilet jaune* C’est…

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  • Les « Gilets jaunes », des catégories populaires en quête d’autonomie
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/les-gilets-jaunes-des-categories-populaires-en-quete-d-autonomie-800976.ht

    La première modernité avait conduit à un individualisme abstrait ou générique dans lequel les individus étaient reconnus en tant que porteurs de droits et rassemblés par la référence à l’universalité de la science, de l’éducation, de la justice ou de la santé.

    À partir des années 1960, cette vision de la modernité est progressivement remise en question parce qu’elle ne prend pas en compte la singularité des personnes. Les femmes et les jeunes ont particulièrement porté cette revendication, car ils pâtissaient plus que les hommes adultes d’un monde dans lequel ils restaient objectivement sous tutelle bien que citoyens. Les femmes n’étaient pas les égales de leur mari dans leur accès à l’indépendance économique ou dans l’éducation des enfants. Les jeunes restaient sous la tutelle de leurs parents, y compris à travers une majorité à 21 ans. Après le droit de vote acquis par les premières en 1944, les seconds accèdent à la parole par la décision de Giscard d’avancer l’âge à la majorité à 18 ans.

    Plus largement, leur situation s’est améliorée par une prise en compte de leur aspiration propre. L’individualisme ne pouvait plus rester abstrait, il est devenu concret. Les femmes et les jeunes ont ainsi acquis un poids plus large dans notre société, même s’il reste encore beaucoup d’inégalités. Et d’ailleurs, la présence importante des femmes (y compris mères célibataires) dans le mouvement des gilets jaunes peut être vue comme une continuation des revendications d’affranchissement des femmes par rapport à une tutelle masculine.

    Les catégories populaires prennent le chemin de cette revendication d’une reconnaissance non seulement de l’autonomie abstraite de l’individu mais des conditions qui la rendent possible. Cela signifie qu’elles veulent pouvoir résider où elles le veulent et se déplacer sans se ruiner, mais également disposer de pouvoir d’achat pour pouvoir faire des choix à travers lesquels se construire. Voter c’est bien, mais vivre c’est mieux... L’opposition souvent entendue entre « vivre » et « survivre » désigne ce souhait de ne pas être enfermé dans les dépenses contraintes, de disposer de moyens pour exercer le principe de l’autonomie personnelle. À quoi bon être autorisé à être soi-même si on ne dispose pas des moyens minimaux pour se le permettre ?

    Si l’analyse en termes de fractures sociales profondes dans notre société n’est pas dénuée de fondement, elle ne doit pas négliger ce qui rassemble les catégories populaires de l’ensemble de notre société : il ne s’agit pas de détruire l’ordre social mais d’accéder aux moyens de l’exercice de l’autonomie personnelle. A-t-on déjà vu une révolution qui se mène le samedi et se suspend les autres jours ? Il n’est pas davantage question de sécession et la Marseillaise, qui souvent retentit, atteste de cette adhésion à la République.

    cf. le texte d’@aude_v
    https://seenthis.net/messages/743316

    • la fin de l’article

      Dès lors, la seule sortie possible est sans doute de prendre une initiative constitutionnelle forte. Il faut imaginer des modalités d’expression directe du point de vue des catégories populaires de façon à les réintroduire dans la citoyenneté réelle. C’est une fois cela acquis qu’il faudra reprendre le dialogue et discuter de façon contradictoire sur les enjeux communs autour de l’écologie et de l’économie.

      #yapuka !