Collectif du 5 novembre : Noailles en colère

https://collectif5novembre.org

  • En France en 2019, être pauvre peut vous coûter la vie
    https://www.franceculture.fr/societe/en-france-en-2019-etre-pauvre-peut-vous-couter-la-vie
    par Chloé Leprince

    Il y a six mois tout juste, un matin de novembre, ils sont morts chez eux. Sous leur toit effondré sur eux, au 65 rue d’Aubagne, à Marseille. A 600 mètres du Vieux-Port, de ses touristes plus nombreux que jamais, ils sont morts d’être du Marseille des classes populaires, de celles qui trouvent à se loger dans des immeubles décrépits parce que les loyers y sont moins chers ou tout simplement parce que ce quartier de Noailles, c’est chez eux.


    rue d’Aubagne, Marseille

    #inégalités #Marseille #pauvreté

    • L’expert judiciaire, qui avait visité le 65 rue d’Aubagne avant qu’il ne s’effondre, gère le péril de son propre immeuble loin des radars de la mairie. Sans arrêté ni évacuation.

      L’expert judiciaire qui avait déclaré le péril grave et imminent de l’immeuble du 65 rue d’Aubagne, en n’évacuant qu’un seul appartement quelques jours avant son effondrement sur 8 occupants, se retrouve lui-même en situation difficile à son domicile.
      Richard Carta, architecte DPLG du patrimoine, expert auprès de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, gère loin des feux de la rampe une crise majeure de son immeuble au 10, rue Bossuet, 6e. La façade est de ce bel édifice bâti sous le Second empire descend dans un sous-sol argileux, tirant vers lui l’immeuble voisin. Le plancher du 1er étage est tenu par une forêt d’étais métalliques en rez-de-chaussée. Les fenêtres des 3e et 4e étages ont été étrésillonnées pour contrebalancer les étais posés côté droit. Une jauge de fissure signale la date du 2 janvier 2019. Le 65 rue d’Aubagne n’avait pas bénéficié d’autant d’attentions.
      La situation est d’autant plus sérieuse que les désordres structurels touchent le n°8 dont le hall d’entrée est entravé par des renforcements métalliques. Alors que 310 immeubles et 2 700 habitants ont été évacués depuis le drame du 5 novembre, et pour beaucoup moins que ça, cet immeuble a échappé comme par miracle au radar de la municipalité. Contacté, le service des signalements de la mairie assure n’avoir rien enregistré.

      « Nous ne sommes pas en péril mais en travaux »

      « On s’est rendu compte avant Noël qu’on avait un problème de structure et on le règle. Nous ne sommes pas en péril mais en travaux », nuance Anne-Claude Carta. Architecte et experte judiciaire comme son époux actuellement à l’étranger, elle répond à La Marseillaise que l’immeuble de 1868 sur 5 niveaux dont elle est copropriétaire ne nécessitait pas une procédure de péril. « Ça tombe bien que vous m’appeliez car nous sommes la preuve que lorsque des propriétaires prennent leurs responsabilités et font les choses correctement, il n’y a pas à reloger tout le monde à l’hôtel. » Une mauvaise gestion de l’évacuation des eaux pluviales du voisin serait la cause de tous les maux.
      Un résident du n°10 nous livre une version différente : « Après ce qui s’est passé rue d’Aubagne, ils ont fait le tour et en voyant notre façade, il y a eu panique. » Quand nous lui demandons si le péril a été déclaré, sa réponse tombe : « Non, non, ça n’a pas été mis en arrêté de péril, justement parce que dans l’immeuble y a un architecte qui y vit et qui a tout fait pour ne pas être évacué. Il a fait les démarches et le suivi. »
      « Vous venez sous influence », nous reproche le cabinet Devictor, syndic de l’immeuble, fort occupé avec 4 immeubles en péril. « L’immeuble est totalement sous contrôle. On n’a pas attendu qu’un expert de la Ville évacue tout le monde et ensuite se décharge de tout. Nous avons pris les dispositions techniques nécessaires pour ne pas évacuer. » L’essentiel est pour lui que le bureau d’études Sol-Essais ait préconisé des confortements le 18 décembre, -« validés par Bernard Bart, un expert judiciaire neutre ». Ce dernier est précisément l’expert désigné par le parquet de Marseille pour mener les investigations techniques sur le drame de la rue d’Aubagne et dont les bureaux sont à 250 mètres de la rue Bossuet. Mais s’il a été choisi, c’est surtout à la demande de l’immeuble voisin pour départager les frais.

      « Nous n’avons pas l’ombre d’une fissure dans nos appartements. Je vois mal pourquoi vous insistez aussi lourdement », s’agace Mme Carta qui nous rappelle qu’ « il y a un droit absolu dans ce pays, c’est le droit de propriété » et « ce n’est pas parce que c’est Carta qui rencontre ce genre de problème que les choses sont différentes. » Quant à « l’affaire de la rue d’Aubagne », elle déplore de ne pas être informée de l’avancée de l’enquête. « Notre nom a été mis sous les projecteurs. La presse nous a mis injustement à l’avant-poste. Pour ma part, c’est de l’histoire ancienne. On préfère aller de l’avant. » Et poser des étais en toute discrétion.

      David Coquille
      http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/76288-balancetontaudis-l-expert-carta-cache-le-peril-de-son-propre-im
      #BalanceTonTaudis

    • L’automne au mois de mai à Marseille #Claude_Guillon

      L’emplacement des immeubles effondrés a été transformé en une espèce de caricature monstrueuse de jardin japonais ; murs chaulés, énorme tas de graviers bétonné (à droite). On voit mal sur mes photos à cause de la camionnette du gardien (hargneux). Un peu plus haut, un panneau porte les portraits des victimes. Je n’ai pas voulu le photographier : quand je suis passé, des habitants du quartier le réparaient.

      https://lignesdeforce.wordpress.com/2019/05/19/marseilless-mai-2019

  • Communiqué de Presse du Collectif du 5 novembre après leur rencontre avec JC Gaudin :

    Concernant nos revendications à plus long terme, à propos du droit à la ville pour tou.tes les marseillais.es et la résorption de l’habitat indigne y compris dans le parc public, l’encadrement des loyers, M.Gaudin et les élu.es présent.es ont soigneusement évité de répondre à nos questions et celles des autres structures représentées. L’équipe municipale, comme en témoigne ce rendez vous tardif, ne pourra pourtant désormais plus faire sans les citoyen.nes. La négociation d’une charte du relogement des évacué.es, proposition que nous avons portée, acceptée par M. Gaudin et accueillie favorablement par la préfecture depuis la réunion du lundi 17 décembre permettra de donner un cadre à ces discussions. Il faudra désormais que son contenu intègre tous les occupant.es, y compris ceux et celles sans droits ni titres, et s’appuie sur des moyens suffisants. Celle-ci permettra d’encadrer le travail de la « MOUS relogement » et le travail du nouvel opérateur devant gérer le guichet unique de la rue Beauvau. Nous avions demandé avec insistance que cette dernière mesure soit mise en oeuvre au vu de la totale désorganisation de la gestion de la crise par les pouvoirs publics et regrettons que la décision ne soit prise que maintenant.

    https://collectif5novembre.org/communique-de-presse-19-12-2018

    #Marseille #Noailles