Eau et assainissement : Veolia et Suez remportent le match - 14/12/2018

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  • Eau et assainissement : La mafia de Veolia et Suez remporte le match

    https://www.ladepeche.fr/article/2018/12/14/2924742-eau-et-assainissement-veolia-et-suez-remportent-le-match.html

    Toulouse Métropole a voté hier pour la délégation des services de l’eau et de l’assainissement respectivement à Veolia et Suez qui ont proposé « le prix le plus bas de France ».

    Pas facile en politique comme au football de sortir de l’angle du terrain où l’adversaire vous a coincé. Depuis juin 2017, pour choisir le mode de gestion de l’eau et de l’assainissement dans ses 37 communes, un enjeu technique mais aussi hautement politique, Toulouse Métropole s’est lancée dans la comparaison entre l’exploitation directe par ses agents et la délégation de ce service public à une entreprise privée. Les résultats sont tombés le 13 novembre : à cahier des charges équivalent, l’option Veolia pour l’eau et Suez pour l’assainissement est moins chère de 55 centimes par m3 que la régie directe (soit 2,91 € contre 3,46). C’est la préférence alors exprimée par Jean-Luc Moudenc, président de la Métropole.

    Hier, lors de l’assemblée des élus, qui a majoritairement approuvé les deux délégations, Pierre Trautmann, après le rappel de la procédure, a conclu sur ces mêmes chiffres : les délégations permettront une économie annuelle de 120 € en moyenne sur la facture pour une consommation de 120 m3 sur l’ensemble des 37 communes. Soit une économie de 49,70 € à 254,50 € par an selon les communes.

    Voilà, en ces temps de manif des Gilets jaunes, un « gain de pouvoir d’achat » ne s’est pas privé de marteler la majorité. Et un argument massue. « Nous avons le prix le plus bas de France », a répété, tableau à l’appui, Pierre Trautmann qui, dit-il, a été le premier surpris par les propositions de Veolia et Suez.
    Le poids de l’opinion

    Pour sortir du « corner », les quatre groupes minoritaires partisans de la gestion publique ont choisi la même tactique : contester la comparaison. « Les conditions des études ne sont pas égalitaires entre les deux modes de gestion », a résumé Martine Croquette (PCF). « Un prix en régie de 3 €, voire moins, c’est possible », a assuré François Lépineux (Métropole Citoyenne). Claude Raynal (PS) a jugé aussi que les écarts pouvaient être plus serrés. Et qu’il aurait été « utile de revisiter l’étude régie ». Sa préférence allant à une solution mixte : eau en régie, l’assainissement en délégation.

    Deuxième axe de la contre-attaque : rappeler pourquoi, à leurs yeux, la gestion directe est préférable. Ce qu’a fait Claude Touchefeu (Génération-s) : « il existe des domaines qui doivent être extraits de la logique marchande pour garantir transparence, qualité et contrôle. »

    La stratégie suffira-t-elle à emporter l’opinion ? Raymond-Roger Stramare (groupe des indépendants) a ramené la balle sur le terrain du prix : « Comment pourrions-nous expliquer à nos concitoyens le choix d’une régie plus chère ? » Jean-Luc Moudenc a lui enchaîné les tirs, ajoutant notamment « la hausse des investissements, le renforcement du contrôle par la puissance publique et l’instauration d’un contrôle citoyen ».
    Le groupe socialiste se divise

    À l’issue d’un débat qui n’a jamais dérapé, le vote, à main levée, a donné le résultat suivant : sur 134 élus, une élue ne prend pas part au vote (Dominique Faure, employée parle cabinet d’audit Grant Thornton qui intervient dans la procédure, et ex-de Veolia), 13 abstentions, 36 votes contre la délégation de service public et 84 pour. Les groupes Métropole citoyenne, PCF et Génération-s ont tous voté contre. Le groupe radical s’est partagé en deux, comme souvent, avec cinq voix pour. Et surtout le groupe socialiste a donné à voir l’image de la division. Sur 27 membres, 13 ont voté contre la délégation, comme le président du groupe Claude Raynal, 13 se sont abstenus et 1 a voté pour. Ce dernier, Jacques Sébi, maire de Montrabé, qui n’est plus au PS, a expliqué au micro : « on ne me demande pas si je suis pour la régie ou la délégation mais si je suis pour ce contrat ». Du côté des contre, on trouve deux maires, Karine Traval-Michelet (Colomiers) et Marie-Dominique Vézian (Saint-Jean). Du côté de l’abstention se range une majorité de maires. Ils sont huit : Gérard André (Aucamville), Brigitte Calvet (Aigrefeuille), Dominique Coquart (Villeneuve-Tolosane), Patrick Delpech (Gratentour), Robert Grimaud (Fontbeauzard), Lysiane Maurel (Aussonne), Patrice Rodrigues (Beauzelle) et Michel Rougé (Launaguet). Autant d’élus qui étaient même prêts à voter pour mais que leur président de groupe a ramenés, en partie, dans le droit chemin de la ligne politique.
    Le chiffre : 1, 3

    milliard d’€> Chiffre d’affaire. Les délégations de service public de l’eau et de l’assainissement représentent, sur douze ans, la durée du contrat, un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’€.
    Jean-Noël Gros

    #privatisation
    #services_publics
    #moudenc
    #eau
    et surtout #honte aux #socialistes qui n’ont même pas su voter contre

    Ce que ne disent pas les journalistes c’est qu’une fois les services revendus à ces prédateurs, la dépendance sera telle que les prix pour l’eau et l’assainissement vont flamber pour les particuliers. En pleine période Gilets Jaunes, Moudenc, le maire de Toulouse fait la preuve qu’il est un très mauvais gestionnaire pour sa ville, mais surement pas pour son porte monnaie.