• Libération.fr – Grand Paris, «bordel» organisé
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    Les cartes qui se succèdent présentent des périmètres différents, tantôt zoomés sur Paris, tantôt élargis à toute l’Ile-de-France, avec un mille-feuille administratif en arrière-plan, qui se dessine dès le XVIe siècle : banlieue, généralité de Paris, gouvernement de l’Ile-de-France, ou tout simplement « environs de Paris », une formulation utilisée sur de nombreuses cartes. Difficile, donc, de savoir où s’arrêtent ces fameux environs, qui se définissent comme la zone où l’influence directe de la capitale ne se fait plus sentir. « Tout s’explique par la ville et sa croissance. Paris a besoin d’un espace pour vivre, d’un hinterland [arrière-pays] qui n’a cessé de s’étendre », résume Montillet. Ce sont donc les besoins de Paris qui décident du visage de ses alentours. Jusqu’au XXe siècle au moins, on constate ainsi l’ampleur des territoires agricoles, certaines cartes laissant même deviner la différence entre les champs dédiés au labourage ou au pâturage et les parcelles plantées d’arbres fruitiers. Jusqu’à ce que l’étalement urbain parisien ne transforme ces terrains en pâtés de maisons. Mais pour Montillet, il ne faut pas négliger l’influence de la Politique agricole commune (PAC) lancée au début des années 60 : « Le marché commun a porté un modèle d’agriculture spécialisée. L’Ile-de-France a conservé l’héritage de grande culture céréalière, ce qui a défait la ceinture maraîchère de Paris. » Il faudra donc encore du temps pour qu’une agriculture locale nourrisse à nouveau les Parisiens.

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