• « On a perdu 40 % à 50 % des adhérents selon les fédérations » , Marine Le Pen et la guerre des « ex » : comment le RN poursuit ceux qui le quittent, Lucie Soullier - « On a perdu 40 % à 50 % des adhérents selon les fédérations »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/28/marine-le-pen-et-la-guerre-des-ex_5402916_823448.html

    Marine Le Pen et la guerre des « ex » : comment le RN poursuit ceux qui le quittent
    Insultes, procédures judiciaires… Le Rassemblement national poursuit souvent élus ou adhérents en rupture de ban.

    L’un serait « porté sur la bouteille », l’autre aurait écrit un livre « ambigu » sur la seconde guerre mondiale. Ambiance délétère entre l’ex-Front national (FN) et ses démissionnaires.
    Depuis plusieurs mois, le parti d’extrême droite dresse un portrait peu flatteur de ceux qui osent le quitter. « Poubelles du parti », « inconnus », élus « amers » ou que « personne ne regrettera »… Les lieutenants de Marine Le Pen dégainent. La patronne elle-même aurait envoyé un texto « limite » à une élue sur le départ, raconte un cadre resté au Rassemblement national (RN) : « Quelque chose comme “Tu finiras dans une caravane”. »

    Les « ex » du RN sont nombreux à décrire les tensions au sein des hémicycles, depuis qu’ils ont décollé l’étiquette bleu marine de leur pupitre municipal, régional ou même européen. Les « philippotistes » s’en étaient faits les premiers relais, ébruitant dès septembre 2017 les bisbilles causées par le fracassant départ du favori déchu de Marine Le Pen… mais entretenant souvent eux-mêmes le face-à-face épidermique entre les deux clans.

    Depuis un an et demi et le choc, coup sur coup, des défaites présidentielle et législatives, d’autres quittent le mouvement plus discrètement. Sans tapage interne ou médiatique, mais en confiant au passage leurs réserves quant au leadership, à la ligne ou à la nature de la « refondation » du parti d’extrême droite. « On a perdu 40 % à 50 % des adhérents selon les fédérations », confie un frontiste historique.
    A l’image de ces militants qui ne voulaient pas « cracher dans la soupe » en partant, Jordan Grosse-Cruciani a même tenté de rester en bons termes. Le Vosgien de 28 ans n’a finalement pas échappé à ce qu’il qualifie de « vengeance » de l’appareil. « Au départ, je n’étais pas parti fâché, rappelait-il au Monde en novembre, soit huit mois après sa démission. Mais maintenant… » Maintenant, il se retrouve « traîné » devant la justice par son ancien parti, qui exige le remboursement des frais de campagne engagés pour son élection au conseil régional Grand-Est. Un chèque d’environ 5 700 euros qu’il assure avoir envoyé, et que le parti aurait égaré. « Au lieu de m’appeler, ils m’ont envoyé un huissier ! », s’agace le jeune élu, en acceptant de refaire un chèque du même montant, mais « sûrement pas » de payer les frais inhérents à la procédure judiciaire. Le RN, lui, estime être dans son bon droit en exigeant la somme qui lui est effectivement due.

    « Poubelles » et « tocards »

    « Ils sont marrants, tous ces gens élus grâce à nous qui veulent le beurre et l’argent du beurre », se crispe un proche de Marine Le Pen. Même analyse courroucée dans les états-majors locaux. Lors de la dernière scission au conseil régional des Hauts-de-France, en septembre, le président du groupe RN, Philippe Eymery, concédait des « interrogations légitimes » à ceux qui quittaient le parti. « Mais, quand vous êtes sélectionné dans l’équipe et que le match a commencé, vous ne lâchez pas le maillot ou alors vous laissez entrer le remplaçant ! »
    Au siège du RN, le ton est le même : les élus locaux peuvent bien rendre leur carte d’adhérent, mais s’ils renoncent à leur mandat dans le même temps. « Sinon c’est trop facile », s’irrite l’entourage de Marine Le Pen. Un autre responsable RN soupire, anonymement, devant ce qu’il considère être « une erreur de stratégie » de la part d’un parti prônant le « rassemblement » à tout bout de champ. « Qui voudra faire alliance avec nous après ça ? », interroge-t-il, alors que nombre de ces démissionnaires soutiennent justement, pour les européennes, la candidature de l’allié d’entre-deux-tours de Marine Le Pen à la présidentielle, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

    Un dirigeant RN soupire devant ce qu’il considère être « une erreur de stratégie » de la part d’un parti prônant le rassemblement
    La petite sortie de David Rachline dans les colonnes du Journal du dimanche, début octobre, après une nouvelle vague de départs, a d’ailleurs fait grand bruit chez les partants. Le maire de Fréjus (Var), très proche de Marine Le Pen, avait alors estimé que M. Dupont-Aignan faisait « les poubelles » du RN et récupérait « l’intégralité des tocards » et des « déçus qui n’ont pas eu de poste ». Marine Le Pen n’aura pas de mots moins durs pour aborder ses anciennes troupes, dans les allées automnales du Mondial de l’auto : « Ils sont au chômage. Ils traversent la rue pour essayer de trouver un nouveau taf. »

    De rage, Valérie Laupies en a rédigé un communiqué, début novembre, cinglant que « l’injure semble être devenue la méthode des cadres du RN ». Appuyant sur le « travail de terrain immense » qui lui a valu son mandat – entendre au moins autant que son étiquette –, la conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur « 100 % mariniste, avant », juge avoir été « salie publiquement » et rend désormais la pareille. L’ancienne membre du bureau politique, qui a appris son exclusion du parti d’extrême droite par voie postale, ouvre ainsi le feu contre le « jacobinisme » des mouvements politiques auquel, selon elle, n’échappe pas le RN. « Il est paradoxal et incohérent de la part du RN de plaider pour l’implantation locale et, dès qu’un élu ouvre la bouche, de lui dire “soit tu marches sur la ligne, soit on t’injurie”. »

    Ce réquisitoire contre « l’autoritarisme » de l’état-major RN et son « mépris » envers la base militante, Le Monde l’a déjà croisé dans de nombreuses lettres de démission d’élus locaux depuis un an et demi. Comme celle de Dominique Thomas, ancien secrétaire départemental adjoint des Vosges, dénonçant en mars un « mode de fonctionnement » négligeant militants et électeurs au profit de « l’entre-soi » de Nanterre.

    Mêmes reproches à l’encontre des « têtes pensantes qui ne se rendent pas compte des réalités du terrain » chez une conseillère régionale des Hauts-de-France toujours au RN, Marie-Christine Bourgeois. Et l’on ne peut s’empêcher d’entendre, dans leurs critiques, la même fracture entre « deux France » que celle dénoncée par les « gilets jaunes ».
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Gilets jaunes » : le Rassemblement national fait le pari de l’infusion des idées

    « Les choses sont perfectibles »

    « Quelles que soient les instances, la sphère parisienne est dans sa bulle. Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont déconnectés de la province, et pensent même faire les bons choix de toute bonne foi », ajoute Mme Bourgeois. Elle-même est restée en bons termes avec les démissionnaires du RN dans sa région, ce qui lui vaut quelques remarques « internes ». Mais la quinquagénaire s’en moque, et continue à parler à ses « amis » qui ont quitté le parti.

    Son fils, Quentin, a d’ailleurs lui-même rendu sa carte en février. L’ancien frontiste de 36 ans racontait alors avoir été « blessé » par le « mépris » affiché à l’annonce de son départ, après plus d’une dizaine d’années de militantisme. « Steeve Briois [vice-président du RN et maire d’Hénin-Beaumont] a dit que je ne représentais rien », déplorait-il en avançant ses titres locaux : conseiller municipal de Saint-Omer et ancien responsable de la 8e circonscription du Pas-de-Calais. Un département devenu emblème mariniste, mais où, il n’y a pas si longtemps, rappelle Quentin Bourgeois, « c’était pas si facile de dire qu’on était du FN ! »

    André Murawski, lui, estime que son départ s’est passé en douceur, en le comparant avec le précédent. A la fin des années 1990, le frontiste historique du Nord avait suivi Bruno Mégret, accompagné d’ailleurs du même Steeve Briois et de bien d’autres cadres du parti d’extrême droite, revenus depuis dans le petit cercle des favoris. « Là, c’était quelque chose, se remémore le conseiller régional. Il y avait des vraies injures, les gens refusaient de se serrer la main… » Rien à voir avec les chicaneries d’aujourd’hui, même si, « du point de vue des relations humaines, les choses sont perfectibles », avance diplomatiquement M. Murawski.

    Une précaution qui n’a pas empêché son ancien parti de faire fuiter sa « casserole », en précisant que Nicolas Dupont-Aignan « devrait faire attention à ce qu’il récupère ». A savoir, un livre autoédité par André Murawski en 1994 – dont le RN jure évidemment ne pas avoir eu connaissance auparavant – consacré au bunker d’Adolf Hitler à Margival, dans l’Aisne. Un quartier général où le dictateur nazi aurait passé quelques heures durant la seconde guerre mondiale, et dont l’auteur Murawski déplore, dans l’épilogue de son ouvrage, l’absence de « promotion » touristique : « Quand on considère le succès touristique dont le Wolfsschanze [la tanière du loup] fait bénéficier la Pologne, il est assez consternant de constater que, depuis cinquante ans, absolument rien n’a été entrepris en France pour promouvoir le dernier Führerhauptquartier [quartier général du Führer] demeuré presque intact, et que ce monument, qui appartient tant à l’histoire de France qu’à celle de l’Europe, risque un jour de disparaître pour le plus grand bonheur des promoteurs ou des industriels, représentants d’une civilisation marchande dans laquelle se reconnaît de moins en moins notre pays. »

    André Murawski n’en revient pas de « l’argument » utilisé contre lui. A l’époque, il en avait même envoyé un exemplaire à Jean-Marie Le Pen, et reçu en retour une lettre de remerciement. La vengeance envers les démissionnaires n’a pas de prix au RN. Si ce n’est, peut-être, celui de se rediaboliser soi-même.

    #exit #FN #RN

  • Bataille de communiqués entre l’Elysée et Alexandre Benalla à propos de son mystérieux voyage au Tchad
    https://www.latribune.fr/economie/france/bataille-de-communiques-entre-l-elysee-et-alexandre-benalla-a-propos-de-so

    Est-ce le début d’une nouvelle affaire Benalla, du nom de l’ancien conseiller-garde du corps d’Emmanuel Macron ? En pleine crise des Gilets Jaunes, le président de la République se serait en tout cas bien passé de cette nouvelle polémique venant de son ancien « protégé » qui s’est rendu au Tchad quelques semaines avant le chef de l’Etat.

    Selon le journal Le Monde de lundi, qui cite des sources concordantes, Alexandre Benalla s’est rendu début décembre au Tchad pour un court séjour à N’Djamena. Il était accompagné « d’une demi-douzaine de personnes, par avion privé, réglant les frais par carte bleue », selon l’une de ces sources.

    Le quotidien ajoute qu’Emmanuel Macron, qui s’est pour sa part rendu au Tchad le 22 décembre, et le président tchadien Idriss Déby ont parlé ensemble de cette visite.

    « Quelles que soient les démarches qu’entreprend M. Benalla, il n’est pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République. S’il se présentait comme tel, il est dans le faux », a déclaré l’Elysée à l’AFP. "Nous n’avons jamais d’intermédiaires dans les relations que nous entretenons avec les chefs d’État africains. Si le président de la République donne un mandat, c’est soit à son ministre des Affaires étrangères, soit à sa cellule diplomatique", a expliqué l’entourage d’Emmanuel Macron.

    Si aucune démarche spécifique n’a été entreprise par l’Élysée pour vérifier la véracité de ce voyage en Afrique, « il y a déjà une enquête interne (ouverte lors de l’affaire de la Contrescarpe, ndlr) qui pourrait vérifier que M. Benalla n’aurait pas eu des démarches de ce type-là, c’est-à-dire démarchage commercial, avant son départ de l’Élysée », a rappelé dimanche la présidence de la République.

    Alexandre Benalla a lui démenti s’être présenté comme un émissaire de la présidence et juge « surréaliste » de le suggérer « et la réaction de l’Elysée », a déclaré son entourage à l’AFP. Son avocate Jacqueline Laffont s’en prend particulièrement au journal Le Monde, estimant qu’il a eu des « propos tendancieux (...) insinuant faussement qu’il se serait indûment prévalu lors d’un déplacement au Tchad d’une mission confiée par la Présidence de la République ».

    L’entourage d’Alexandre Benalla explique lui que l’ex-chargé de mission était « au Tchad avec une délégation économique de six personnes étrangères qui vont faire 250 millions d’euros d’investissements ». « Ça n’a rien à voir avec Emmanuel Macron, rien à voir avec l’Élysée, rien à voir avec la présidence de la République ». Il a d’ailleurs rencontré « Idriss Deby lui même, durant deux heures, contrairement à ce qui a été écrit » dans la presse, poursuit cette source. « Alexandre Djouri n’a rien à voir avec ça. Il ne connaît pas ces personnes », souligne-t-elle.

    Selon plusieurs médias, l’ex-chef de cabinet adjoint du président a par ailleurs rencontré à l’automne, à Londres, l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, un familier des réseaux de la droite française, sous le coup d’une procédure d’extradition à la demande des juges d’instruction parisiens qui enquêtent sur le financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

    En octobre, Alexandre Benalla avait toutefois « totalement démenti cette affirmation dénuée de tout fondement » avant de reconnaître l’avoir rencontré, selon Mediapart.

    Alexandre Benalla a été limogé de l’Élysée en juillet et mis en examen pour « violences volontaires » et mis en cause pour avoir outrepassé ses fonctions en participant à une interpellations musclée en marge des manifestations du 1er mai à Paris. Il estime que « le traitement médiatique » dont il est l’objet depuis est « injuste », selon son entourage.

    • Il estime que « le traitement médiatique » dont il est l’objet depuis est « injuste », selon son entourage.

      Non, mais c’est vrai, quoi ! Pourquoi il n’y aurait que les hauts fonctionnaires qui auraient le droit d’utiliser leurs carnet d’adresses ?

      Ah oui, c’est vrai ! Pour eux, il y a la Commission de déontologie de la fonction publique.

      Sinon, chacun sait bien que faire des affaires en Afrique, il n’y a rien de plus transparent.

    • Alexandre Benalla voyage avec un passeport diplomatique
      https://www.mediapart.fr/journal/international/271218/alexandre-benalla-voyage-avec-un-passeport-diplomatique

      Alors que l’Élysée a assuré ces derniers jours qu’il n’était pas « un émissaire officiel ou officieux » de la République, Alexandre Benalla voyage depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique, selon des informations obtenues par Mediapart. Le précieux document, utilisé ces dernières semaines pour entrer dans différents pays africains ainsi qu’en Israël, et qui porte la référence 17CD09254, a été délivré le 24 mai 2018.

    • Passeports diplomatiques de Benalla : opposition et majorité demandent des comptes à l’Elysée
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/28/passeports-de-benalla-opposition-et-majorite-demandent-des-comptes-a-l-elyse

      Le nouveau chapitre dans « l’affaire Benalla » irrite jusque dans la majorité, où la députée LRM Cendra Motin parle de « faute des services de l’Elysée ».

      Ni les mises au point de l’Elysée ni le communiqué du Quai d’Orsay ne semblent avoir convaincu. A droite comme à gauche et dans la majorité, on entendait ouvrir, vendredi 28 décembre, un nouveau chapitre dans l’affaire Benalla.
      Selon nos informations et celles de Mediapart, M. Benalla, malgré sa mise à pied liée aux violences du 1er mai, continue de voyager avec un passeport diplomatique émis le 24 mai. C’est en effet avec un tel document qu’il a voyagé dans certains pays d’Afrique, en tant que « consultant » (comme il définit aujourd’hui ses nouvelles fonctions) en novembre et en décembre.

      Il avait pourtant affirmé, sous serment devant la commission d’enquête du Sénat en septembre, avoir laissé ce document dans son bureau de l’Elysée. Le Quai d’Orsay a, par ailleurs, expliqué dans un communiqué que les documents lui avaient été officiellement réclamés le 26 juillet, soit après son licenciement.

      Mais l’opposition exige désormais plus d’explications, suggérant le maintien de liens opaques entre la présidence et l’encombrant Alexandra Benalla. « On est très interrogatifs sur le scénario qui est présenté publiquement aujourd’hui, c’est-à-dire ce conflit qui subitement opposerait M. Benalla à M. Macron », a déclaré vendredi sur RTL Gilles Platret, porte-parole des Républicains. « La justice doit se saisir de cette nouvelle affaire », a-t-il insisté. « C’est au président de dire la vérité sur cette affaire, c’est très grave. Il y a mensonge et dissimulation », a renchéri sur LCI Laurence Sailliet, autre porte-parole des Républicains.

    • Passeport diplomatique de Benalla : le Quai d’Orsay envisage des poursuites
      https://www.latribune.fr/economie/france/bataille-de-communiques-entre-l-elysee-et-alexandre-benalla-a-propos-de-so


      Audition d’Alexandre Benalla devant la commission du Sénat
      Crédits : CHARLES PLATIAU_

      […]
      La Quai d’Orsay envisage des poursuites
      Le ministère des Affaires étrangères a annoncé avoir a demandé à Alexandre Benalla « par lettre recommandée du 26 juillet 2018, de restituer les deux passeports diplomatiques en sa possession », émis les 20 septembre 2017 et 24 mai 2018. Il s’était en outre engagé le 23 mai 2018 à restituer ces documents à la fin des fonctions qui en justifiaient l’attribution, ajoute le ministère dans son communiqué.

      « Toute utilisation depuis lors de ces passeports aurait été faite en dépit des engagements pris par l’intéressé », poursuit le ministère, précisant qu’" à la vue des informations de presse tendant à indiquer que M. Benalla aurait continué à utiliser ces documents, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères examine les suites à donner, y compris judiciaires ".

      Dans son courrier, Patrick Strzoda ajoute que «  s’agissant de vos activités personnelles actuelles, nous vous demandons de veiller qu’elles soient conduites dans le strict respect des obligations de secret et des devoirs déontologiques liés à l’exercice de vos fonctions passées au sein du cabinet  ». Il signifie en outre à Alexandre Benalla l’interdiction de se «  prévaloir d’une quelconque recommandation ou appui tacite de la présidence  ».

    • Passeports diplomatiques de Benalla : l’Elysée pas informé de leur utilisation, renvoie sur le Quai d’Orsay | Public Senat
      https://www.publicsenat.fr/article/politique/passeports-diplomatiques-de-benalla-l-elysee-pas-informe-de-leur-utilisa

      L’Elysée « ne dispose d’aucune information » des services de l’Etat sur l’utilisation par Alexandre Benalla de passeports diplomatiques obtenus pour ses fonctions à la présidence, et avait demandé au Quai d’Orsay d’en obtenir la restitution dès son licenciement, a annoncé vendredi l’Elysée.

      […] Le Quai d’Orsay avait déjà annoncé jeudi avoir réclamé plusieurs fois à Alexandre Benalla qu’il restitue ces documents. Le ministre des Affaires étrangères a décidé vendredi de saisir le procureur de la République.

    • Jean Garel, sur FB

      28/12/18 14 ;44
      https://www.facebook.com/jean.gatel.3/posts/2219604798294311

      Quelques explications : un passeport diplomatique permet de passer toutes les douanes du monde dans des conditions très faciles Pas de contrôle pas d’attente. Il est toutefois tamponné dans tous les pays traversés.

      J’en ai eu un quand j’étais secrétaire d’état à La Défense Je me suis rendu au Liban au Tchad !!! À Djibouti pour des déplacements auprès des militaires français. Aucun des membres de mon cabinet n’en avait. Secrétaire d’état à l’économie sociale je n’en avais pas. Vice président de la commission de La Défense et député je n’en avais pas.

      C’est dire que c’est rare et réservé aux plus hautes autorités de l’Etat. Que Benalla en ait eu un est déjà renversant. Qu’il ait pu le garder est stupéfiant. Il est bien évident que le Drian le savait ainsi que l’Elysee. Donc Benalla est couvert.

      Mon hypothèse est qu’il sait des choses peu ragoûtantes sur Macron lui même et qu’il joue donnant donnant. Tu me laisses faire mes affaires mafieuses et en contrepartie je ne dis rien. Cela veut dire que autour de Jupiter gravitent des réseaux maffieux graves et couverts par le président et au moins 3 de ses ministres intérieur défense affaires étrangères.

      Heureusement que Mediapart existe ! Mais il ne se passera rien !!!

      28/12/18 19:00
      https://www.facebook.com/jean.gatel.3/posts/2219720271616097

      Je regarde les pseudos experts sur la 5. Le nombre de conneries et de mensonges proférés avec assurance par ces gens est hallucinant. Sur l’attribution des passeports diplomatiques ce qu’ils disent est ahurissant !

      Enfin cerise sur le gâteau un détenteur d’un passeport diplomatique arrive au Tchad et l’ambassadeur n’aurait pas averti le ministère des affaires étrangères qui aurait appris cette visite par la presse.

      2 hypothèses : ou l’état français est devenu un gigantesque bordel fait d’incapables ou on amuse la galerie. C’est évident que l’ambassadeur de France au Tchad était informé. Où il est incompétent ou il est complice !

      (note : j’ai introduit les paragraphes, les 2 posts sont chacun en un seul bloc)

    • Quand Benalla affirmait sous serment avoir rendu ses passeports diplomatiques à l’Elysée - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=-m23BwgHniU

      Alors que Mediapart a révélé qu’Alexandre Benalla voyageait depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique, retour sur l’audition de l’ex-conseiller devant le Sénat. Il y assurait que ses deux passeports diplomatiques avaient été laissés dans son bureau à l’Elysée.

      Comme on peut le constater aisément, le titre de la vidéo est parfaitement faux. A. Benalla, devant la commission du Sénat le 19 septembre, dit :

      Et…est-ce qu’ils ont été rendus ? Ils sont au bureau que j’occupais à l’Élysée, donc je pense que l’Élysée a dû s’en occuper, mais en tous cas, ils y étaient.

      C’est ce que dit d’ailleurs la présentation de la vidéo. Et donc, factuellement, il n’a pas menti : il est juste passé les reprendre quand il a constaté (en revenant dans son bureau ?) que « l’Élysée » ne s’en n’était pas « occupé ».

      Ce garçon est très fort en #restriction_mentale !

      Restriction mentale — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Restriction_mentale

      La restriction mentale au sens large utilise tergiversations et ambiguïtés pour laisser croire à une contre-vérité sans qu’on la dise expressément.

      (note : l’exemple cité juste après dans l’article WP et mis dans la bouche de mon saint patron est assez comique…)

    • Les dessous des voyages d’Alexandre Benalla en Israël et en Afrique
      https://www.europe1.fr/politique/les-dessous-des-voyages-dalexandre-benalla-en-israel-et-en-afrique-3829448

      Philippe Hababou Solomon, employeur d’Alexandre Benalla à l’occasion d’une série de déplacements pour des activités de consulting, assure notamment que le ministère des Affaires étrangères a été informé à chaque fois que l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron a utilisé ses passeports diplomatiques.

      Le parquet de Paris a ouvert samedi une enquête préliminaire pour « abus de confiance » visant Alexandre Benalla, soupçonné d’avoir utilisé deux passeports diplomatiques après avoir quitté son poste à l’Élysée suite à l’affaire du 1er-Mai.

      L’ancien garde du corps a effectué ces derniers mois une série de voyages sur le continent africain, et notamment au Tchad, où il a pu rencontrer le président Idriss Déby, quelques jours seulement avant la visite d’Emmanuel Macron. Interrogé par L’Express, Philippe Hababou Solomon, l’homme qui a accompagné Alexandre Benalla au cours de ces différent déplacements, lève le voile sur les coulisses des allées et venues de l’ancien chargée de mission de l’Elysée.

      Un travail d’"assistant". Présenté par l’hebdomadaire comme « un vieux routier des sentiers africains », proche notamment des ex-présidents de Centrafrique François Bozizé et d’Afrique du sud Jacob Zuma, Philippe Hababou Solomon, 63 ans, explique avoir été présenté à l’ancien protégé d’Emmanuel Macron par « un ami commun ». Depuis son limogeage, Alexandre Benalla chercherait en effet à se reconvertir dans le consulting. « Je n’avais pas besoin de lui pour m’ouvrir des portes, mais plutôt d’un ‘assistant’ à qui je pouvais déléguer le suivi des affaires en cours, notamment dans un certain nombre de pays », explique cet homme d’affaire franco-israélien.

      Deux tournées et des vacances aux Bahamas. Ensemble, les deux hommes auraient effectué deux tournées, à l’automne. La première, mi-novembre, en Turquie et en Israël, en compagnie d’une délégation indonésienne, pour parler cybersecurité. Et la seconde, début décembre, cette fois avec une délégation turque, sur le continent africain, au Cameroun, au Congo et au Tchad. « À N’Djamena, nous avons rencontré le président Idriss Déby et son frère, qui gère les approvisionnements en équipement militaire. L’objet des discussions, c’était le textile, les uniformes, l’électricité », détaille Philippe Hababou Solomon. Concernant ce dernier séjour, l’entourage d’Alexandre Benalla a pourtant nié, également dans les colonnes de L’Express, toute rencontre avec le frère du président tchadien.

      L’équipée s’est achevée par trois jours de détente aux Bahamas : « Un séjour de tourisme en somme ; Alexandre a fait du jet-ski. Mais là, c’est moi qui ai payé la facture ».

      « Personne n’a protesté quand Alexandre a utilisé ses passeports diplomatiques ». Concernant l’utilisation de passeports diplomatiques pendant ces différents déplacements, Philippe Hababou Solomon, lui-même détenteur d’un passeport diplomatique de Guinée-Bissau, précise : « À chaque fois qu’un passeport de ce type passe une frontière, les autorités sont informées. L’information remonte directement au Quai d’Orsay. Personne n’a protesté quand Alexandre a utilisé ses passeports diplomatiques, en Israël comme en Afrique... »

      titulaire d’un #passeport_diplomatique_de_Guinée-Bissau !…

      Ceci dit, sur la connaissance de l’utilisation du passeport diplomatique français, Ph. HS ne dit rien d’autre que ce que dit Jean Garel, ci-dessus.

    • Entretien (fort intéressant…) avec Philippe Hababou Solomon, l’intermédiaire qui a introduit Alexandre Benalla en Afrique – JeuneAfrique.com
      https://www.jeuneafrique.com/696870/politique/entretien-avec-philippe-hababou-solomon-lintermediaire-qui-a-introduit

      L’homme d’affaires franco-israélien explique à Jeune Afrique comment il a fait la connaissance d’Alexandre Benalla et dans quelles conditions il s’est rendu avec l’ancien chargé de mission de l’Élysée au Congo-Brazzaville, au Cameroun et au Tchad.
      […]
      Comment les personnalités africaines que vous avez rencontrées ont-elles réagi à la présence d’Alexandre Benalla à vos côtés ?
      Avec curiosité et amusement. Benalla est franc-maçon, comme Denis Sassou Nguesso : ça rapproche… Lorsque le directeur de cabinet de Paul Biya a su qu’il était présent, il a tenu à le rencontrer. Nous avons discuté tous les trois pendant 1h30. Il s’est plaint du manque d’intérêt de la France envers ses anciennes colonies.

      Après notre rendez-vous d’affaires avec Idriss Déby Itno, celui-ci a demandé à Benalla de rester un peu avec lui. Il lui a parlé de la percée russe en Afrique, notamment en Centrafrique, estimant que c’était le résultat de la non-politique de la France. En gros, tous ont exprimé leur regret de voir la France s’éloigner de l’Afrique. Ils ont le sentiment que Franck Paris [le monsieur Afrique de l’Élysée, ndlr]) ne les aime pas, et qu’il n’aime pas le continent en général.

      Benalla a-t-il fait part de ces doléances à l’Élysée ?
      Je l’imagine, sans toutefois en avoir la certitude. Alexandre est toujours en contact avec certains jeunes conseillers d’Emmanuel Macron. Je pense d’ailleurs que c’est ce qui n’a pas plus à Franck Paris. C’est lui qui, en retour, a déclenché les hostilités et qui est le premier responsable de cette nouvelle affaire Benalla.

      Que pensent ces chefs d’État de la polémique en cours en France ?
      Idriss Déby Itno et son entourage en rigolent. Ils savent bien que Benalla n’était pas à N’Djamena pour préparer la visite du président Macron : il n’était pas en mission pour l’Élysée. D’ailleurs, c’est lors de notre séjour sur place que nous avons appris que le président français s’y rendrait.

      J’imagine que Denis Sassou Nguesso n’a pas apprécié que Franck Paris l’appelle directement à ce sujet pour lui signifier que personne d’autre que lui ou le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le conseiller diplomatique du président, Philippe Étienne, ne pouvait parler au nom du président français. En général, un chef d’État ne reçoit pas d’appel d’un simple conseiller, mais de son homologue.

    • Franck Paris depuis ses bureaux du 2, rue de l’Élysée, il s’efforce de mettre en musique – et en images – la nouvelle politique de la France sur le continent. Vaste programme !


      https://www.jeuneafrique.com/mag/562609/politique/macron-et-lafrique-franck-paris-lafricain-du-president

      J’imagine que Denis Sassou Nguesso n’a pas apprécié que #Franck_Paris l’appelle directement à ce sujet pour lui signifier que personne d’autre que lui ou le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le conseiller diplomatique du président, Philippe Étienne, ne pouvait parler au nom du président français. En général, un chef d’État ne reçoit pas d’appel d’un simple conseiller, mais de son homologue.