#Andrea_Dworkin : COÏTS – Avant-propos
►https://tradfem.wordpress.com/2018/12/29/coits-avant-propos
Quand j’ai terminé l’écriture d’Intercourse, un collègue m’a conseillé d’y ajouter une présentation pour expliquer le contenu du livre. De cette façon, les gens ne seraient pas choqués, apeurés ou irrités, puisque les idées leur seraient déjà familières, mâchées d’avance, plus digestes ; je m’épargnerais des interprétations erronées ou malicieuses, des distorsions délibérées ; et mon empressement à montrer patte blanche attesterait de mon désir que les gens m’aiment ainsi que mon livre, quintessence d’une attitude féminine. Cela serait un genre de demi-génuflexion.
D’autres collègues – sans doute plus francs – m’ont conseillé tout de go de le publier sous un nom d’emprunt. J’ai refusé ; et Intercourse est devenu l’équivalent d’un test de Rorschach social où les gens ont lu les caricatures qu’ils imaginaient de moi et tout ce qu’ils présumaient connaître à mon sujet. D’abord édité aux États-Unis, en même temps que mon roman Ice and Fire, en 1987, Intercourse continue à être traîné dans la boue par des gens qui ne l’ont pas lu, réduit à quelques slogans par des journalistes se posant en critiques, en sages ou en grands penseurs, traité comme un écrit odieux et haineux par tous les crétins qui s’imaginent que l’apaisement de notre monde violent viendra d’encore plus de respect envers des hommes blancs et décédés.
COÏTS , traduit par Martin Dufresne, paraîtra en janvier au Québec (Éditions du remue-ménage) et en Europe (Éditions Syllepse). Signalez-le à votre libraire SVP, ou commandez-le directement aux éditeurs : ►http://www.editions-rm.ca ou ▻https://www.syllepse.net