#technique
Ensuite j’ai été poussé par le fait stupéfiant du peu de pensées qui se sont développées sur les techniques, ce qui est quand même quelque chose d’incroyable quand on pense à la place des techniques dans l’histoire occidentale et l’importance que ça a maintenant dans les questions écologiques. Le peu de pensée sur l’activité technique, les auteurs qu’on cite sur les doigts d’une main, ça m’a beaucoup troublé . Et pourtant, il y a un type de véridiction technique qui est vraiment très différente des sciences. Alors quand je suis arrivé dans le droit, j’y ai détecté le même type de clef d’interprétation différente encore des trois autres, et ainsi de suite...
#valeurs #valeur
Ma question est de savoir si l’on peut entretenir un pluralisme ontologique — c’est le grand sujet de Souriau aussi — qui permette de compter au-delà de 3 ?
#data
La deuxième partie, celle à laquelle vous faites allusion, c’est d’avoir suffisamment intéressé de gens à la lecture pour qu’ils aient envie d’aller mettre le nez cette fois-ci dans les données. Soit pour ajouter des données quand moi je pose une question en disant : « Là, il y a vraiment un croisement passionnant, je n’ai pas d’enquête, je n’ai pas de terrain ou j’ai un mauvais terrain et des mauvais exemples, est-ce que vous, vous en avez des meilleurs ? » Et que certains puissent dire : « Oui, oui, moi j’ai un excellent film, une excellente vidéo, une alternative et je vais la mettre dans le site ». [...] Ça, c’est la deuxième couche, celle de la contribution critique, avec le problème d’éviter la blogosphère et toutes les mauvaises habitudes du commentaire idiot, anonyme et sans exigence de justification ou de preuve, ce qui suppose un système de monitoring assez sérieux, parce qu’on veut que les gens ne commentent pas librement mais commentent en fonction des questions qu’ils ont posées.
#digital_humanities
Notre but, c’est plutôt aller chercher dans le multimédia la capacité de faire des mouvements de pensée et pas simplement de l’illustration ou d’ajouter du bruit au bruit infini du web. Donc c’est en fait retourner complètement les méthodes du numérique . Celles-ci sont très bonnes pour établir des connexions indéfinies mais où il n’y a pas de pensée particulière, sauf le fait que ça fait clic clic clic. Mais nous nous voulons l’utiliser pour créer une atmosphère de méditation . C’est un site protégé, on rentre dedans en s’inscrivant . Nous voulons par le design utiliser le numérique pour reconstituer des techniques d’écriture et de pensée, pas seulement de navigation. Seulement en nous rappelant que tout ce que nous appelons « techniques de pensée », nous l’avons appris d’une technique particulière qui est le livre papier mais que ces techniques ne sont pas attachées définitivement à cette technique. Le livre est une technique particulière. C’est plutôt le montage de la comparaison entre les deux qui nous intéresse vraiment.
Mais évidemment c’est un projet à très haut risque, on va le rater 9 fois sur 10. C’est comme de faire une exposition, j’ai l’expérience, c’est affreusement difficile et ça rate souvent, c’est très difficile à faire. C’est vraiment l’enjeu du point de vue des « #humanités_numériques ». C’est d’ aller chercher dans le numérique la capacité de retrouver des équivalents de ce qu’on appelle un paragraphe, un argument, une idée, une contradiction, un accord. Le web n’est pas fait pour argumenter, il est fait pour naviguer. On ne sait pas ce que ça veut dire un web qui argumente, contre-argumente . On doit pouvoir sortir du commentaire anonyme et sans argumentation qui détériore considérablement — comme tout le monde en est d’accord —, les habitudes de pensée et de parole. Là il y a un enjeu qui nous intéresse beaucoup pour l’avenir des humanités mais je reconnais qu’il est très difficile.
Il faudrait lui présenter #seenthis à #Latour