• Charles de Foucauld au service de la colonisation du Maroc - Omar Brouksy
    https://orientxxi.info/magazine/charles-de-foucauld-au-service-de-la-colonisation-du-maroc,5655

    « L’ermite du désert », « l’apôtre des Touaregs », « le saint bienheureux », « l’explorateur proclamé », « le militaire indiscipliné »… Les qualificatifs abondent dans la presse française pour décrire Charles de Foucauld, après sa canonisation le 15 mai 2022 par le pape François. Ces éloges ne devraient cependant pas faire oublier son rôle d’agent du colonialisme français, ni son antisémitisme.

    • Je sais bien que la mode chez les « gauches occidentales » est de s’expédier de longues missives expliquant que l’anti-impérialisme, l’anti-colonialisme, le non-alignement, caractéristiques historiquement essentielles des gauches internationalistes, c’est has been, naïf, voir complaisant avec les méchants…

      Mais la lecture des points de vues d’auteurs venus de pays qui ont été ou sont encore du mauvais côté de l’impérialisme, du colonialisme ou du post-colonialisme, c’est le rappel permanent que les grandes indignations morales et médiatiques de l’Occident sont systématiquement orientées et hypocrites.

    • Comparer avec l’article du Monde, qui évacue la question de l’antisémitisme d’une phrase incompréhensible :
      https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2005/11/13/charles-de-foucauld-un-marabout-au-sahara_709614_3208.html

      Foucauld manque de déraper dans l’antisémitisme avec l’un de ses meilleurs amis, le marquis italien de Morès, qui fréquente Edouard Drumont, l’auteur en 1886 de La France juive.

      (Ça veut dire quoi, « manquer de déraper dans l’antisémitisme » ?)

      Et de décréter qu’il n’était pas « un agent colonial », juste « C’est le langage de l’époque », avant de terminer par une citation d’époque pas du tout grotesque (mais c’est le langage de l’époque) :

      L’Illustration écrit : « Ils ont voulu détruire le grand marabout blanc en qui ils voyaient, superstitieusement mais justement, l’image vivante des Français » !

    • Je pense qu’on arrive ici encore aux contradictions des récentes « reconnaissances » de certains crimes occidentaux.

      Lorsqu’on a admis que l’esclavage était un crime contre l’humanité, on s’est retrouvés bien crétins avec Napoléon, qui l’a rétabli en 1802. Parce que la logique voudrait que quelqu’un qui rétablit un crime contre l’humanité est lui-même un criminel contre l’humanité. Et que célébrer un criminel contre l’humanité, ça fait mauvais genre.

      Alors on tente de « séparer l’Homme du criminel contre l’humanité », comme Macron l’a tenté avec le « grand soldat » Pétain, mais ça a un peu coincé. (Mais pour Napoléon, ça passe encore crème. Tiens sur ce coup, je trouve qu’on s’en cogne assez ouvertement de l’avis de nos amis européens : eux ça fait longtemps qu’ils trouvent indigne qu’on célèbre Napoléon.)

      Et depuis que Macron a proclamé que « la colonisation est un crime contre l’humanité », on se retrouve avec le même genre de problème pour tous ceux qui ont participé à la colonisation. Si Charles de Foucauld était un « agent du colonialisme français », alors même topo : est-il un criminel contre l’humanité. Comme canoniser un criminel contre l’humanité en présence du gouvernement françaouis, ça le foutrait mal, le plus simple encore de se dire que non, il n’était pas « un agent colonial ». Pas plus qu’il n’était antisémite, juste qu’il a « manqué de déraper ». Et puis c’était « le langage de l’époque ».

      Et ça te me pousse des cris de truie qu’on égorge quand on fait remarquer qu’on a des statues de tels criminels contre l’humanité, et on assure que non, « on ne déboulonne pas les statues », et que tout ça c’est l’horreur de la « cancel culture »…

  • Des drones pour surveiller banlieues et manifestations
    https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2007/10/11/des-drones-pour-surveiller-banlieues-et-manifestations_965719_3208.html

    Les responsables de la police réfléchissent au « commissariat du futur ». Un oiseau, une « mouette » de 1 mètre de large et 60 centimètres de long, baptisé « Elsa ». Ainsi décrit, le projet Engin léger pour la surveillance aérienne (ELSA) tient la vedette sur le stand de la police au salon Milipol consacré à la sécurité intérieure des Etats qui s’est ouvert à Paris, porte de Versailles, le 9 octobre. C’est un tout petit drone, muni d’une caméra, pas plus lourd qu’une bouteille d’eau, qui pourrait équiper, à (...)

    #CCTV #drone #vidéo-surveillance #aérien #surveillance

  • Les ténors du barreau.
    J’avais pas percuté jusqu’à hier au sujet de cette expression toujours très en vogue. Il me semble n’avoir jamais entendu cette expression pour désigné une femme.
    Pourtant les femmes plaident en France depuis Maître Jeanne Chauvin en 1901
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_Chauvin
    Deja dire maître pour une avocate ca fait bizzare mais « ténore » !
    Ici un article de causette sur les discriminations faites aux avocates
    https://www.causette.fr/le-mag/lire-article/article-2029/les-avocates-balancenta.html

    Chez les avocats, on commence souvent par être collaborateur. Un statut particulier, qui n’est pas protégé par le Code du travail, et donne tout pouvoir aux associés : « C’est très précaire, signale Arnaud. Les collaboratrices sont à la merci des patrons. On peut les remercier facilement, sans besoin de justification. » De quoi « exacerber les risques de harcèlement », juge-t-il. Sachant que 60 % des femmes avocates sont collaboratrices, elles sont plus vulnérables, plus en proie au harcèlement. « On est totalement exposées, déplore Lucie. Ce statut nous emprisonne. On se tait, si on veut manger. »
    La sociologue Isabel Boni-Le Goff, spécialiste des questions de genre en milieu professionnel à l’Université de Lausanne (Suisse), a participé à une étude européenne sur le métier d’avocat entre 2015 et 2017. À cette occasion, elle a collecté « de nombreux témoignages de diverses formes de harcèlements moral et sexuel ». Le plus fréquent : les « sanctions, reproches et mises à l’écart » à l’occasion de la grossesse. Elle a également relevé « des pratiques tout aussi violentes de brimades, humiliations, sanctions financières ». Sa conclusion : « On est dans un système de harcèlement très généralisé et sexualisé. » Difficile de le chiffrer précisément. « Les avocates victimes de harcèlement minimisent ou nient ces expériences, analyse la sociologue. C’est l’effet miroir : une professionnelle qui défend les victimes aura du mal à s’identifier comme telle. Beaucoup viennent de milieux bourgeois et tiennent un discours conservateur sur la condition féminine. Elles n’osent pas insulter l’institution.

     »

    Le harcèlement peut aussi être utilisé comme une arme professionnelle pour déstabiliser l’adversaire. Juste avant de plaider dans une affaire de viol, la pénaliste Isabelle a vu l’avocat de la partie adverse lui lancer : « Avant de plaider, j’ai besoin de me vider les couilles. Accompagne-moi aux chiottes. » Des paroles qui pétrifient. « La plaidoirie, c’est un moment stressant, on est fragile », complète-t-elle. Elle y voit « un mode de gestion ». « C’est récurrent : l’adversaire va tenter de t’humilier. Devant ton client, il dit : “Elle est conne, elle ne comprend rien au dossier…” » Blonde aux yeux bleus, elle a aussi entendu qu’elle était recrutée « pour attirer les clients. Une jolie collaboratrice sert de vitrine ». Arnaud, associé de son cabinet d’affaires, ne nie pas : « Le plus choquant, c’est sans doute la discrimination des moches ! Une femme brillante, mais pas assez belle aura du mal à trouver un poste. » Lui-même reconnaît sélectionner ses collaboratrices au physique. « Déceler l’intelligence, c’est un pari. En choisissant un physique, on est sûr de soi. On est dans un métier de représentation. Une fille belle, élégante, svelte, c’est plus avenant. »
    Humiliant ? Rabaissant ? Sans aucun doute, mais « pas le droit de craquer, tonne Lucie. Sinon, c’est la mise à mort. Dès que tu es en état de faiblesse, que tu as des galères économiques, les hommes te proposent de coucher. Si tu refuses, ils t’accablent, ils t’invitent à quitter le métier. »

    La conclusion est ultra déprimante ;

    « Ensemble, on est plus fortes face à ce milieu machiste. Les femmes représentent les deux tiers des nouveaux avocats. Le chiffre joue pour nous. À force, nous prendrons notre place. »

    Car c’est pas le nombre de femmes qui fait qu’on les prend pas pour des paillassons, quel est le pourcentage de femmes dans l’éducation nationale ?

    on compte 82% de femmes chez les professeurs des écoles. Mais elles ne sont plus que 64% chez les certifiés. A partir des agrégés on atteint la parité (52%). Au dessus les hommes dominent : on ne compte que 35% de femmes chez les professeurs de chaire supérieure.

    Le même principe s’applique aux personnels de direction et d’inspection. Si 56% des principaux adjoints sont des femmes, ce n’est plus vrai que pour 46% des principaux et 31% des proviseurs. Chez les inspecteurs il y a 47% de femmes chez les IEN, 43% chez les IPR et seulement 32% chez les inspecteurs généraux.

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/03/08032018Article636560903281097607.aspx

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    Pour la voix de ténor des femmes j’ai trouvé l’expression « tenoriste » pour une voix de femme ici
    https://fr.audiofanzine.com/techniques-de-chant/forums/t.360429,femme-tenor-complexe.html
    Dans les classification des voix, le ténor est dans les voix masculines
    http://scenari.crdp-limousin.fr/opera/01_lucia_di_lammermor_mobile/co/4__La_voix.html


    Sur QG je trouve une liste des 30 avocats les plus puissants en fait il n’y en a que 17 sur le site et c’est couilleland comme on pourrait s’y attendre
    https://www.gqmagazine.fr/pop-culture/gq-enquete/articles/qui-sont-les-30-avocats-les-plus-puissants-de-france-/50546
    la première femme est en fait un couple, donc pas vraiment une femme et elle passe en second.
    – 6 LES INSÉPARABLES, PIERRE HAÏK ET JACQUELINE LAFFONT

    Ce couple de pénalistes, formé il y a trente-trois ans entre un juif pied-noir aux penchants anarchistes et une catholique fille d’un officier de marine gaulliste, a gravi toutes les marches, des comparutions immédiates aux chefs d’État : ils conseillent aujourd’hui Nicolas Sarkozy dans l’affaire de corruption présumée de magistrat dite « Bismuth » ainsi que des présidents africains (Gabon, Tchad). Ils défendent avec la même technique les molosses des gangs de banlieue et le magnat de l’armement Serge Dassault.

    13 L’INDIGNÉE, FRANÇOISE COTTA
    Trente-six années de barreau et Me Cotta est toujours indignée. Au palais où elle combat le « droit d’exception antiterroriste » appliqué aux suspects du djihad. À la frontière italienne, où elle prend fait et cause pour les migrants qu’on refoule. En leur nom, elle a attaqué les autorités pour « délaissement d’enfants ».

    Et c’est tout, pas d’autres femmes et est-ce qu’on dit que Françoise Cotta est une ténor du barreau ?
    Par exemple dans causette elle est une « figure du barreau »
    https://www.causette.fr/le-mag/lire-article/article-1661/frana-oise-cotta-la-vie-clandestine-da-une-avocate.html
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    ici un article qui souleve le problème

    Les TénorEs du Barreau

    « Les ténors du barreau tiennent tellement le devant de la scène qu’on pourrait penser que les femmes n’existent pas dans cette profession. Pourtant elles sont bel et bien présentes au pénal. En voici neuf d’entre elles, réunies pour la première fois. »

    http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/4/15/20/82/2538_001.pdf
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    une émission radio « les soprano du barreau » pas encore écouté
    https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks-14-15/territoires-interdits-14-sopranos-du-barreau

    Maître Pierre Blazy , avocat au Barreau de Bordeaux, élu « macho » de l’année 2013 parLes Chiennes de garde , a affirmé que les femmes n’avaient pas les « épaules » pour plaider au pénal.

    Le pénal, du brutal, du lourd : des trafics de drogue, des assassins, des petits et grands truands et des violeurs aussi. Autant de situations devant lesquelles une femme n’aurait pas l’étoffe ou la crédibilité nécessaire pour se démarquer : bien trop émotive, comment demeurer objective en toutes circonstances ?

    Un plafond de verre et de préjugés que certaines avocates n’osent pas franchir, craignant que leur voix peinent à percer parmi les ténors du barreau…

    Marie-Alix, Myriam, Agnès et les autres ne sont pas de celles-ci. Attachées à comprendre l’humain derrière le crime, sensibles et solides, elles plaident dans la cage aux lions et se soucient peu des rugissements.

    Après la voix de ténor, il faut donc les épaules de déménageurs. Pas fous les hommes, le pénale ils se le gardent pour se garantir une fraternelle impunité pour les viols (90 à 98% d’impunité, bravo messieurs) et féminicides (qui sont 1/3 des homicides). C’était en 2013, en 2019 c’est pire car la profession est dévalorisée, maltraité par les juges et les lois liberticides et ceci expose encore plus les femmes. A part ca Pierre Blazy plaide toujours et George Tron va très bien.

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    • J’écoute l’emission de france culture, il y a aussi les enfants, car pour la médiatisation il faut du temps et le temps les femmes n’en ont pas. L’avocate qui témoigne dit que tout arrive en même temps (carrière à lancé et enfants elle veut dire). Elle raconte qu’elle n’avais pas le temps de voire ses enfants qui semblent lui en vouloir pour ca. Peut etre qu’elle était mère célibataire mais ne le dit pas, je pense qu’elle l’aurais mentionné si c’étais le cas.
      Récit aussi du mépris des clients, le milieu et le crime etait une spécificité masculine et un haut lieu de démonstrations de virilité elle raconte devoir bossé 4 fois plus que les hommes pour qu’on la prenne au sérieux.

      l’avocate qui parle de l’empathie, nécessaire selon elle pour défendre des prévenus raconte que pour défendre les victimes c’est plus difficile car les victimes souffrent et ca fait trop de pression sur l’avocate... on est pas sorti des ronces...

    • pas de souci @gonzo mon message est long et plein de liens.

      @vazi Diva du prétoire ca doit pas etre un compliment ! J’avais jamais entendu, mais ca me semble à l’opposé du ténor.
      gogole me donne une seule occurence :

      Dans les couloirs du tribunal on le surnomme « la diva du prétoire ». Il assène ses coups sans relâche. Ses preuves s’empilent sur des plateaux roulants, enfermées dans de gros classeurs noirs. Quand il s’irrite de l’apparente incompréhension des juges, on le voit rajuster sa cravate, dont on devine, sous la robe noire, le style bonbon anglais. Ou bien il regarde avec suffisance le bout de ses ongles, invite sur un ton acerbe les magistrats à mieux « conduire la barque, mener le navire ». Soupçonnant l’accusé de ne pas prendre ses médicaments, il lui suggère, un brin hautain, un sevrage tabagique « pour la bonne marche du procès ». Les faiblesses de Slobodan Milosevic, qui a 64 ans et souffre d’hypertension, « sont dues à la lourdeur du procès », expliquent Steven Kay et Gillian Higgins.

      https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2006/02/11/la-machine-milosevic-devant-ses-juges_740347_3208.html
      assène, irrite, bonbon anglais, ton acerbe, regarde avec suffisance, un brin hautain...