/2019

  • Avortement : Le Sénat vote l’allongement de 12 à 14 semaines du délai de l’IVG
    https://www.20minutes.fr/politique/2535819-20190607-igv-senat-vote-allongement-deux-semaines-delais-ivg

    Quelques minutes avant la fin de l’examen au Sénat du projet de loi santé, ce vendredi, Laurence Rossignol, l’ancienne ministre des Droits des femmes, a réussi à faire adopter, à la faveur d’un hémicycle peu rempli, un allongement de deux semaines du délai légal de l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

    Alors que le dernier article venait d’être voté, après une semaine d’examen en première lecture, quelques amendements restaient à examiner pour la vingtaine de sénateurs encore présents.
    « Je n’en reviens pas »

    L’amendement défendu par Laurence Rossignol, qui porte jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse le délai légal pour avorter, a été adopté par un vote par « assis-debout », le comptage du vote à main levée n’étant pas suffisamment clair. La ministre de la Santé Agnès Buzyn, de même que le président de la commission des Affaires sociales, Alain Milon (LR), avaient exprimé un avis défavorable.

    « Je n’en reviens pas », a déclaré la sénatrice, soulignant que « c’est une revendication du Planning familial ». C’est « un vrai plus » pour les femmes, face à la désertification médicale et aux difficultés d’accès à l’IVG, a-t-elle ajouté.

    L’amendement sur la clause de conscience rejeté

    Après ce vote inattendu dans un Sénat à majorité de droite, l’ex-ministre des Droits des femmes a encore défendu un amendement pour supprimer la clause de conscience spécifique, dont peuvent se prévaloir les médecins pour refuser de pratiquer une IVG. Mais cette fois Alain Milon a réclamé un scrutin public. Le vote a été sans appel : l’amendement a été rejeté par 247 voix contre 92.

    Le Sénat a achevé l’examen des articles et se prononcera sur l’ensemble du texte mardi par un vote solennel. Députés et sénateurs tenteront ensuite de se mettre d’accord sur une version commune.
    « Nous comptons sur le progressisme des LREM »

    Dans un communiqué, Alain Millon a affirmé que si l’article augmentant le délai d’accès à l’IVG « devait subsister, ce serait très clairement un motif d’échec de la commission mixte paritaire prévue le 20 juin ». « Ce n’est pas en toute fin de texte, au détour d’un article additionnel et avec une majorité de circonstance, que l’on réforme le délai d’accès à l’IVG », a-t-il souligné.

    Le groupe socialiste s’est, lui, félicité de son adoption, estimant qu’« il revient désormais à l’Assemblée nationale et à sa majorité de confirmer cette avancée pour le droit des femmes ». « Nous comptons sur le progressisme des LREM », a tweeté le sénateur PS Rachid Temal.

    #IVG

  • (20+) La justice s’intéresse aux conditions de la vente d’Alstom Energie à GE - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/06/05/la-justice-s-interesse-aux-conditions-de-la-vente-d-alstom-energie-a-ge_1


    Emmanuel Macron lors d’une visite le 28 mai 2015 aux installations d’Alstom à Belfort.
    Photo Frederick Florin. AFP

    Il y a un peu plus d’un an, le député LR d’Eure-et-Loir, Olivier Marleix, avait pointé du doigt le rôle décisif d’Emmanuel Macron dans la vente d’Alstom Energie à l’américain General Electric lorsqu’il était ministre de l’Economie sous François Hollande entre 2014 et 2016 : « En autorisant la vente d’Alstom à GE, l’Etat a failli à préserver les intérêts nationaux », accusait-il. Mais le rapport de la commission d’enquête parlementaire qu’il présidait sur « les décisions de l’Etat en matière de politique industrielle », et en particulier le dossier Alstom, avait été « neutralisé » par la majorité LREM à l’Assemblée et rangé sur une étagère. Voilà que la justice s’intéresse désormais aux circonstances de cette cession annoncée en 2014 et finalisée en 2015, a-t-on appris moins d’une semaine après l’annonce de plus d’un millier de suppressions d’emplois chez GE France. Un plan social drastique qui frappe durement Belfort et contredit complètement les engagements du groupe américain.

    Selon nos confrères de l’Obs, Olivier Marleix, qui avait saisi en janvier la justice pour qu’elle enquête sur les conditions de la vente de la branche énergie d’Alstom à GE il y a quatre ans pour près 10 milliards d’euros, a été entendu le 29 mai sur son signalement par les enquêteurs de l’Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff) à la demande du parquet de Paris. Ce dernier « souhaitait lui faire préciser les termes de sa dénonciation », selon une source judiciaire citée par l’hebdomadaire. Laquelle précise : « S_on signalement et ses déclarations sont désormais en cours d’analyse au parquet qui étudie les suites à donner. »
    […]
    Des affirmations que l’entourage d’Emmanuel Macron a toujours réfutées, en les qualifiant d’« _affabulations
     » et de « basses manœuvres politiques » de la part d’un parlementaire « en manque de publicité ». Dans un livre sorti lui aussi mi-janvier, le Piège américain (JC Lattès), l’ancien cadre d’Alstom au cœur de l’affaire américaine, Frédéric Pierucci, accrédite pour sa part la thèse d’un chantage du Département de la justice américain (DoJ) pour contraindre les Français à vendre la branche énergie d’Alstom à General Electric : l’abandon des poursuites pouvant remonter jusqu’au PDG d’Alstom de l’époque, Patrick Kron, aurait été négocié, selon lui, en échange de la vente forcée de l’entreprise française à GE. Le tout avec l’aval du gouvernement français de l’époque et de son ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. Son prédécesseur à Bercy, Arnaud Montebourg, s’était lui opposé à ce deal, avant de devoir quitter le gouvernement.

    • #féminicide again and again

      La méthode :

      Cette liste macabre n’est pas exhaustive. Elle s’appuie sur les cas qui ont été mentionnés dans la presse nationale ou locale depuis janvier 2017. Outre les cas qui ont pu nous échapper, par précaution, nous avons préféré ne pas intégrer certaines affaires pour lesquelles l’enquête n’était pas suffisamment avancée. Ne sont pas non plus comptabilisés les meurtres par « dépit amoureux », si les personnes n’ont jamais été en couple.

      Nous avons également choisi de ne pas inclure ce qu’on appelle les « suicides altruistes », ces couples où la femme est malade, par exemple atteinte d’Alzheimer, et où le mari la tue pour mettre fin à sa souffrance, ou parce que, lui-même malade, il sait qu’il ne pourra plus s’occuper d’elle.

      Les survivantes, parfois très gravement blessées, ne sont pas non plus intégrées au décompte.

      Quand les enfants sont aussi victimes (13 morts dans notre recension de l’année 2017), nous le mentionnons dans chaque article, tout comme les autres victimes (amant, nouveau conjoint, entourage).

  • Les nocives #aurores_boréales de l’#agriculture

    La #Bretagne n’est pas réputée pour sa #chaleur et son #ensoleillement mais elle est pourtant la première région productrice de #tomates en #France, le légume-fruit le plus consommé des français. Les grands exploitants de tomates cultivent principalement #hors-sol, sous #serres chauffées et compensent le peu d’ensoleillement avec un éclairage artificiel. C’est de ces serres que proviennent ces #lumières nocturnes fantastiques, qui ne sont évidemment pas sans impact pour l’#environnement.

    https://www.liberation.fr/france/2019/06/02/les-nocives-aurores-boreales-de-l-agriculture_1730627
    #pollution_lumineuse

  • Education : Inspire, une plateforme très orientée - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/29/education-inspire-une-plateforme-tres-orientee_1730501

    La philosophie d’Article 1 est en tout cas en phase avec le projet politique du gouvernement. Psy-EN syndiquée Snes, Christine Jarrige a fait partie d’un groupe de travail dans le cadre d’une consultation sur l’enseignement supérieur menée à l’automne 2017. Ce groupe était censé discuter de la manière dont devrait évoluer l’orientation des lycéens, mais à l’en croire, les débats ont été très vite cadrés par le ministère : « Le fond théorique de ce groupe de travail, c’était le "tout info" : pour bien choisir l’orientation, il suffirait d’être bien informé. Les questions d’élaboration de projet, de développement psychologique à l’adolescence, les aspects sociaux, le rapport aux études sont gommés. Et pour donner l’info, le mieux ce sont les "ambassadeurs". »

    Une autre Psy-EN, Sylvie Berger (également syndiquée Snes), redoute un effet insidieux : « Aider l’ado à faire son propre triage, c’est le pousser à s’autocensurer pour aller dans le sens où on veut qu’il aille. C’est ça qui est très subtil. C’est un vrai danger, car ceux qui se censurent le plus facilement, ce sont les classes populaires et les filles. » Selon Erwan Lehoux, professeur de SES à Rouen et membre de l’institut de recherche de la FSU, Inspire incarne « l’idéal macronien qui veut que les individus soient des entrepreneurs d’eux-mêmes ». Pour lui, l’Etat se place comme « l’organisateur d’un vaste marché ». Les réformes successives pousseraient à avoir recours à une aide extérieure, conclut Erwan Lehoux : « Si on veut le meilleur pour notre enfant, on n’a pas le choix. C’est toute la force de la politique en train d’être menée. »

    • « Ce ne serait pas une bonne chose d’encourager des élèves à aller vers une filière où leur probabilité d’échec est de 99 %. Donc oui, il y a un petit côté H&M, prêt-à-porter. Mais toute la France ne peut pas s’habiller chez Vuitton. Et puis le Vuitton peut être mensonger, être un miroir aux alouettes. »

      Quand on confond avoir et être, comme cet énarque et co-directeur de cette plateforme, il faut tout repenser...

  • Les bouquetins jouent à saute-frontière alors que les êtres humains (certains êtres humains, les #indésirables...)

    Dans le parc du #Mercantour, les bouquetins jouent à saute-frontières

    Parmi les actions de coopération entre la France et l’Italie soutenues par l’Union européenne, un programme vise depuis 2017 à recenser et protéger la population de bovidés.

    La #montagne n’ayant pas de #frontières, les projets ont très vite pris une envergure européenne.


    https://www.liberation.fr/france/2019/05/09/dans-le-parc-du-mercantour-les-bouquetins-jouent-a-saute-frontieres_17259

    #animaux #frontières_ouvertes #differential_inclusion #humains #êtres_humains

    ping @reka

  • L’initiatrice de #Balancetonporc jugée pour diffamation
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/28/l-initiatrice-de-balancetonporc-jugee-pour-diffamation_1730223

    C’était le 13 octobre 2017. Une semaine après l’explosif hashtag #MyHarveyWeinstein, deux jours avant la déferlante #MeToo. Ce jour-là, Sandra Muller, journaliste française installée à New York, lâche sur son compte Twitter : « #Balancetonporc ! Toi aussi raconte en donnant le nom et les détails d’un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends. » Puis, quelques heures plus tard : « Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. Eric Brion, ex-patron de Equidia. #Balancetonporc. » Son second message est rediffusé plus de 2 500 fois. Sandra Muller ne le sait pas encore, mais elle vient de créer ce qui deviendra l’emblème de la libération de la parole des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.

    Un an et demi plus tard, la voilà poursuivie pour diffamation par l’homme qu’elle avait accusé. Eric Brion l’attaque pour s’offrir « l’occasion de se défendre devant un vrai tribunal » comme l’explique à Libération son avocate Marie Burguburu. Ce mercredi, la créatrice de #Balancetonporc sera jugée devant la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris.

    A l’époque de la tornade médiatique, l’homme mis en cause par Sandra Muller avait préféré garder le silence, avant de faire le choix de s’exprimer, deux mois plus tard, dans une tribune publiée par le journal le Monde pour réclamer « le droit à la vérité et à la nuance » et présenter ses excuses. « J’ai effectivement tenu des propos déplacés envers Sandra Muller, lors d’un cocktail arrosé très tard dans une soirée, mais à une seule reprise. Elle me plaisait. Je le lui ai dit, lourdement. Et une seule fois, je tiens à le préciser. Je ne veux certainement pas me disculper de ma goujaterie d’alors. Je lui réitère ici mes excuses. » Aujourd’hui, le plaignant réclame 50 000 euros de dommages et intérêts et la suppression du tweet dans lequel son nom apparaît. « #Balancetonporc est un appel à la délation et c’est une délation mensongère », insiste maître Burguburu.

    « Quelle mouche a piqué M. Brion pour qu’il change à ce point de stratégie ? » s’offusque de son côté Francis Szpiner, l’un des avocats de Sandra Muller, contacté par Libération. « M. Brion a reconnu avoir eu un comportement grossier et blâmable envers ma cliente. Au lieu de se faire discret, il l’attaque en justice. Ce procès est une "baupinade" ! » « Baupinade » en référence à Denis Baupin, l’ancien député écologiste qui avait décidé d’attaquer en diffamation six femmes l’accusant de harcèlement et d’agressions sexuelles. Et qui avait perdu en avril.

  • Crèches : « On crée les conditions pour qu’il y ait maltraitance institutionnelle » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/23/creches-on-cree-les-conditions-pour-qu-il-y-ait-maltraitance-institutionn
    https://medias.liberation.fr/photo/1171933-les-enfants-ne-sont-pas-du-betail-des-milliers-de-professi

    Et puis, comme le mètre carré est cher, eh bien, on va diminuer le besoin de superficie dont on estime qu’un enfant a besoin ! Oui, pourquoi les laisser courir et développer leur motricité ? On peut les tasser, comme pour un élevage de poulets en batterie.

  • #Charpente de #Notre-Dame : « L’usage du bois est probablement la bonne solution » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/24/charpente-de-notre-dame-l-usage-du-bois-est-probablement-la-bonne-solutio

    Auditionné par les parlementaires membre de l’Office d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, Pascal Prunet, l’un des quatre architectes des #monuments_historiques chargés de la restauration de la cathédrale a fait le point sur l’avancement de la sauvegarde. Et balayé les perspectives d’usage de matériaux modernes.

  • Gaspard Glanz, en rue libre
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/19/gaspard-glanz-en-rue-libre_1728144

    Sèche boule de nerfs toujours prête à exploser, le grand échalas à la voix vite éraillée donne l’impression de devoir sauver le monde à chaque coin de rue : ça doit être épuisant. Son air révolté remonte à loin. A 6 ans, il fait caca devant le bureau de la directrice de son école primaire, mécontent d’avoir été expulsé de classe. Et il en veut encore à ses profs de son redoublement en 6e. « Ce n’était pas à cause de mes notes mais de mon comportement. J’ai eu un sentiment d’injustice immense », dit-il. Les origines familiales, « cinq religions et huit pays différents chez mes arrière-grands-parents », « un mort dans chaque guerre depuis 1870 », l’ont aussi influencé. Il tient en haute estime son grand-oncle, le résistant communiste Maurice Kriegel-Valrimont. « Quand il me mettait sur ses genoux, enfant, je faisais des conneries, et il avait dit à ma grand-mère : "Ça va être un petit con, celui-là !" » dit Gaspard en souriant. « C’est de famille, j’ai aussi un fort caractère, note son père, Eric Glanz, entrepreneur web tandis que sa mère est styliste. Il est hypersensible, très réactif, mais sa révolte est exacerbée, parce qu’il a vu trop de misère. » « Il a une vision romanesque du journalisme, il se met toujours du côté de l’opprimé, du faible », ajoute le photographe Boby Allin, « pote de terrain ». « C’est quelqu’un de loyal, juge le photoreporter Nnoman. Il est droit dans ses positions même si c’est une grande gueule. »

    Les polémiques stériles sur son statut de journaliste, parce qu’il n’a pas la carte de presse faute de revenus suffisants, agacent Glanz au plus haut point. A raison. Engagé, certes. Avec sa propre subjectivité, certes. Et alors ? Il est de gauche et il l’assume. Lui, au moins, on sait d’où il parle. Il s’énerve : « [Les journalistes] du Figaro, de l’Express, ils ne sont jamais accusés d’être militants, eux ! Ils n’existent pas pour moi. C’est eux qui me détestent. Moi, je ne les déteste pas, je les méprise. Ils peuvent écrire leur merde, je m’en fous, mais par contre qu’ils ne me fassent pas chier ! » Ah, Gaspard Glanz, toujours emporté par ses élans passionnels ! « Merde » et « trous de balle » lui viennent souvent à la bouche. Mais est-ce vraiment ses indignations que nous devons interroger ?

    Sinon, Gaspard Glanz vit dans un 17 m2, dans le quartier, avec sa copine serveuse, mais il n’a aucune envie d’en parler. « Ce n’est pas important. C’est de la vie privée, on s’en fout mec. Vous êtes Libé, pas Grazia. Pourquoi tu parles de ça ? C’est de la merde, tu perds des lignes », dit-il, nous enjoignant de retranscrire ces propos. D’accord, patron.

  • Affaires étrangères : le ministère du plafond de verre
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/15/affaires-etrangeres-le-ministere-du-plafond-de-verre_1727228

    Tout jeune retraité du MAE, l’ex-ambassadeur aux Etats-Unis Gérard Araud reconnaît qu’il y a « une tension au Quai en ce moment ». Sous le coup des restrictions budgétaires et de la féminisation, les places sont plus chères et les hommes jeunes craignent de passer leur tour indéfiniment. « Aujourd’hui, une femme conseillère des affaires étrangères est quasi sûre d’être nommée ambassadrice alors qu’un homme non, décrypte Gérard Araud. Les femmes du MAE sont dans une situation paradoxale : vu de l’extérieur, il n’y en a pas assez, alors que vu de l’intérieur, il y en a beaucoup par rapport aux gens promouvables. »

    Sauf que les femmes ne sont pas les principales responsables de cet évincement, loin de là. « Les quadras en veulent à mort aux femmes, explique un diplomate. Ils croient être victimes de la discrimination positive, mais la cause de leur malheur, ce sont les énarques qui sont grosso modo deux fois plus promus à chaque mouvement. » Pour avoir une chance d’être promues, les femmes s’emploient à cocher toutes les cases : bon grade, bon parcours, diversification des postes. Le tout dans une ambiance mêlant sexisme de tous les jours et machisme de classe. « Les hommes font l’Histoire, les femmes font des histoires », figure tout en haut du palmarès de la goujaterie ordinaire au Quai, entre autres « ma petite jeune fille », « ma poulette » et « voilà enfin quelqu’un pour nous servir le café » (lire ci-dessous). Bienvenue au boy’s club du salon de l’Horloge. Contrairement aux pays nordiques, à l’Australie ou au Canada, la France n’a pas choisi de fixer des pourcentages de femmes ambassadrices à une échéance donnée. Pourtant, dans le cadre du G7 Egalité réuni la semaine dernière à Paris, l’ambassadrice de Suède vantait les trois piliers d’une diplomatie féministe, un domaine dans lequel son pays brille depuis 2014 : « Droits, ressources, représentation. » « C’est vrai que nous avons des marges de progression, concède Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes. Mais si nous avons lancé cette idée de diplomatie féministe, c’est précisément parce qu’il reste des choses à faire. »
    Ambassadeurs mariés à Zagreb

    Au Quai, ce G7 féministe fait grincer pas mal de dents. « Cela ressemble à une colle pour les concours administratifs : "Peut-on faire une diplomatie féministe sans avoir une diplomatie féminine ?" Vous avez trois heures », peste une ancienne du ministère. « Derrière l’idée de com géniale, se pose la question de l’exemplarité, abonde une haute fonctionnaire. Vu les nominations actuelles, ce truc semble n’être qu’un simple gadget. Quand on leur parle du bénéfice d’image qu’il y aurait à nommer une femme à l’ONU ou à Washington, ils ne voient pas de quoi on parle. Le message ne passe pas. » Face à la demande de rééquilibrage hommes-femmes qui monte de toute la société française, le ministère a tenté plusieurs choses. Il y a eu la « charte du temps », censée réguler des journées à rallonge et depuis 2016, la « délégation aux familles » qui signe des accords bilatéraux pour faciliter l’expatriation des conjoints et enfants. Une diplomate actuellement parisienne : « On ne va pas être célibataire et sans enfant pour un poste sans prestige. Avec ou sans contrat pour nos maris, avec ou sans école française : le coût culturel et psychologique est plus élevé pour une femme. » Certaines pistes sont à l’état expérimental : en Croatie, on a nommé un couple marié, Corinne et Philippe Meunier, qui exercent la fonction d’ambassadeur à tour de rôle, tous les trois mois.

    Engagé depuis l’automne, le mouvement de nominations va durer jusqu’à l’été, une durée classique mais handicapante. Contrairement à leurs collègues allemands ou britanniques, les diplomates français ont rarement le temps d’être formés à la langue du pays avant leur atterrissage et les déménagements se font en plein été, avec tout ce que cela peut avoir comme conséquences sur la vie familiale. Raccourcir ou avancer ce calendrier très français fait partie des prérogatives présidentielles. Hors nominations à l’étranger, le prestige se mérite petite tranche par petite tranche au Quai. Après une carrière de premier plan, on peut ainsi accéder à la dignité d’ambassadeur de France. Un titre prestigieux auquel aucune femme n’a jamais eu droit. Sylvie Bermann et un très petit nombre de consœurs - moins de cinq en tout - bénéficient pourtant actuellement de tous les grades et états de services requis. « Il faut espérer que, cette année, une femme obtienne la dignité, glisse-t-on au ministère, mais c’est à la discrétion du Président. »

    #sexisme #parité #discrimination #diplomatie
    Je suis surprise de découvrir que parler la langue du pays dans lequel on est ambassadriceur n’est pas un prérequis obligatoire.

  • Asile : de la #rétention à l’implosion

    Depuis l’allongement à 90 jours de la durée maximale d’enfermement en France, voté en 2018, les centres de rétention administrative se retrouvent saturés. Reportage à #Lyon, où les tensions s’exacerbent.


    https://www.liberation.fr/france/2019/05/13/asile-de-la-retention-a-l-implosion_1726767

    Reportage de Maïté Darnault de @wereport

    #asile #migrations #CRA #France #détention_administrative #rétention #cocotte-minute #Lyon-Saint-Exupéry #Auvergne-Rhône-Alpes
    ping @karine4 @isskein

  • France Inter : l’impossible mea culpa sur la Pitié-Salpêtrière | Pauline Perrenot
    https://www.acrimed.org/France-Inter-l-impossible-mea-culpa-sur-la-Pitie

    Au lendemain du 1er mai, les médias dominants ont allègrement contribué à la « désinformation générale » au sujet de la présence de manifestants dans la cour de la Pitié-Salpêtrière. France Inter n’a pas fait exception, relayant les fausses informations concernant une « attaque » de l’hôpital. Cet épisode aurait dû conduire la radio de service public, si prompte à s’emballer, à reconnaître ses erreurs de manière tout aussi rapide… C’est pourtant loin d’avoir été le cas. Source : Acrimed

  • « Les patients n’ont pas l’impression d’être dans la transgression » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/07/les-patients-n-ont-pas-l-impression-d-etre-dans-la-transgression_1725532

    A Clermont-Ferrand, plusieurs structures, dont l’Observatoire français des médicaments antalgiques, étudient la dépendance aux drogues légales que sont les opioïdes.

    Les consultations concernant les opioïdes se sont multipliées depuis 2014, quand les opioïdes sont devenus un sujet de recherche pour l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). « Les patients n’ont pas l’impression d’être dans un comportement de transgression vis-à-vis du traitement. Ils cherchent à se soulager, ce qui est légitime, explique Nicolas Authier. Parfois, ils n’ont plus de douleur physique mais continuent de prendre des médicaments pour calmer celle liée au manque et rendre moins pénible une douleur psychique préexistante, tel qu’un stress post-traumatique, un décès ou une maltraitance familiale. »

    #Opioides #France #Addiction

  • Opioïdes : les patients paient l’addiction - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/07/opioides-les-patients-paient-l-addiction_1725537

    Début avril, dans la septième édition de son rapport « Drogues et addictions, données essentielles », l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) pointait pour sa part le rôle majeur joué par les opioïdes dans la mortalité des quinze dernières années en France. Les chiffres sont parlants : en l’espace de dix ans, le nombre annuel d’intoxications a doublé, si bien que l’Hexagone enregistre aujourd’hui plus d’overdoses par médicaments opioïdes que par l’usage de drogues illégales. Chaque semaine, environ cinq personnes meurent d’une overdose d’antidouleur opioïde, des suites d’une dépression respiratoire.

    Nathalie Richard : « Nous avons remarqué la progression d’un signal avec une augmentation des intoxications aux antalgiques opioïdes. La particularité de ce signal est qu’il ne concerne plus uniquement la population des usagers de drogue. Il progresse dans la population en général. »

    #Opioides #Addiction #France

  • Procès des anciens dirigeants de France télécom. Didier Lombard, ex-PDG de l’entreprise : la Banalité du Mal

    Harcèlement moral à #France_Télécom : « Dont acte, je n’y peux rien » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/07/harcelement-moral-a-france-telecom-dont-acte-je-n-y-peux-rien_1725497

    Un vertige a saisi la salle d’audience. En costume et cravate bleu marine, Didier Lombard est à la barre. L’ex-PDG de France Télécom (devenu Orange) et six anciens dirigeants et cadres de l’entreprise du CAC 40 sont jugés pour « harcèlement moral » et « complicité » de ce délit pour avoir instauré une politique d’entreprise visant « à déstabiliser les salariés et à créer un climat professionnel anxiogène ». Et au deuxième jour du procès devant le tribunal correctionnel de Paris, ses premiers mots tant attendus ont glacé l’assistance. D’excuses, il n’y a pas eu. Encore moins de regrets.

    • Le propre des structures du néolibéralisme, c’est d’avoir aboli toute restriction aux mouvements stratégiques du capital, d’avoir levé toute limite à ses menées. Comment ce propre des structures sociales du capitalisme néolibéral ne se convertirait-il pas en propre des capitalistes néolibéraux ? Quand la finance est déréglementée et impose le règne des actionnaires internationaux, quand la concurrence, cœur de la construction européenne et promue mondialement par l’OMC, promet de faire jouer le chantage à la compétitivité par les miséreux, quand les délocalisations ne sont plus entravées par rien, quand le droit du travail rapproche tendanciellement le statut du travail de celui de la liquidité financière, c’est-à-dire fait des salariés des choses dont on peut se dégager aussi facilement que d’actifs boursiers, bref quand le capital a pris ce genre d’aises, quand il a pris le pli de pouvoir faire ce qu’il veut parce que plus aucune régulation, plus aucune règle ne le retient dans ses mouvements, comment la psyché des capitalistes n’exprimerait-elle pas à son tour cette nouvelle disposition, cette nouvelle habitude que plus rien ne fasse obstacle ? Refaits par les structures, les hommes sont à l’image des structures : déchaînés si les structures sont déchaînantes, tout-permis si les structures leur permettent tout.

      Lu ici même : https://blog.mondediplo.net/les-sociopathes-de-france-telecom-a-macron

  • Ah, des nouvelles de la sympathique nouvelle-économie de #montpellier : L’échec de Care Labs rejaillit sur la French Tech de Montpellier
    http://www.touleco.fr/L-echec-de-Care-Labs-rejaillit-sur-la-French-Tech-de-Montpellier,26654

    C’est par voie de communiqué de presse que le repreneur de Care Labs, la société créée en 2014 par Vincent Daffourd, avait annoncé sa liquidation. « Pas de chiffre d’affaires, pertes cumulées de 4,7 millions d’euros, une absence de modèle économique viable et de perspectives », précisait alors le communiqué rédigé par Alain Foret, spécialiste des flux financiers qui avait repris Care Labs en mars 2018. Fortement médiatisée et soutenue par l’écosystème French Tech de Montpellier, la disparition de Care Labs a surpris.

    De fait, la société était parvenue à lever 2 millions d’euros en mars 2015 et 5 millions en mars 2017 pour mettre au point le Chèque Santé, titre de prestation de santé destiné à financer les prestations non remboursées par la sécurité sociale. De nombreux effets d’annonces dans la presse semblent avoir ainsi trompé la confiance des investisseurs IXO Private Equity, Sofilaro, Sofimac ou encore Irdri Soridec Gestion.

    Vincent Daffourd n’avait alloué à l’investissement que 63.300 euros en 2015, 148.000 euros en 2016, et 37.300 euros en 2017. Des sommes dérisoires face aux sommes décrochées auprès des actionnaires.

    C’est trop mignon, la startup nation : des gros fonds d’investissements qui prétendent avoir été « trompés » parce qu’ils lisent la presse régionale plutôt que les comptes des entreprises…

    • Oui, toi aussi tu as remarqué la conclusion :

      Les starts-up de Montpellier espèrent désormais que les effets de la chute de Care Labs ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir et souhaitent rappeler que la French Tech est constituée d’entreprises d’avenir à la pointe de l’innovation.

      Sinon, je vois que le site Touléco (« L’actualité économique de Toulouse et de la région Occitanie Pyrénées Méditerranée ») est sous SPIP.

    • Je découvre cet article... avec ce passage... Là aussi, une « startup », qui a du mal à dépenser l’argent qu’on lui a donné gracieusement.

      Une alternative au broyage des poussins fait ses premiers pas en France - Libération
      https://www.liberation.fr/france/2019/05/05/une-alternative-au-broyage-des-poussins-fait-ses-premiers-pas-en-france_1

      En mars 2016, l’entreprise française Tronico figurait parmi les lauréats du « programme d’investissements d’avenir » pour son projet de sexage dans l’œuf, empochant au passage une enveloppe de 4,3 millions d’euros de l’Etat. Tronico prévoyait alors le développement d’un prototype pour 2017 ; force est de constater que ce projet n’a pas encore abouti. « Ça avance, nous sommes optimistes, assure Patrick Collet, directeur général de Tronico. Notre prototype pourrait être prêt fin 2019 et si nous parvenons à passer cette étape, nous serons opérationnels une année plus tard. »