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  • Washington entre en guerre contre les géants du Net
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/08/washington-entre-en-guerre-contre-les-geants-du-net_5473495_3234.html

    Le département américain de la justice, la Commission fédérale du commerce et certains élus ont engagé des procédures visant les GAFA. Une bataille homérique s’annonce à Washington, mais pas entre démocrates et républicains. En effet, elle va opposer un front inédit d’élus des deux bords, avec le soutien de l’administration de Donald Trump, aux géants du numérique. Ces derniers sont soupçonnés de positions dominantes, voire monopolistiques, qui les placeraient en contravention avec le Clayton Act, la loi (...)

    #Apple #Google #Amazon #Facebook #domination #GAFAM #FTC #US_Department_of_Justice_(DoJ)

    ##US_Department_of_Justice__DoJ_

  • Concurrence et antitrust : que reproche-t-on à Facebook, Google, Amazon et Apple ?
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/08/concurrence-et-antitrust-que-reproche-t-on-a-facebook-google-amazon-et-apple

    Deux points concentrent les critiques : le rachat d’entreprise, qui renforcerait leur domination, et les plates-formes qui peuvent être utilisées pour discriminer des concurrents. Le respect de la concurrence, un des angles d’attaque pour la régulation des géants du numérique, vient de revenir sur le devant de la scène aux Etats-Unis : selon la presse américaine, l’autorité de la concurrence – la FTC – a décidé de se pencher sur les pratiques de Facebook et Amazon, le département de la justice sur celle (...)

    #Apple #Google #GoogleSearch #Amazon #Instagram #Facebook #WhatsApp #Shopping #algorithme #procès #domination #publicité (...)

    ##publicité ##FTC

  • L’affaire Baring Vostok jette une ombre sur le Davos russe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/05/l-affaire-baring-vostok-jette-une-ombre-sur-le-davos-russe_5471774_3234.html


    Le fondateur américain de Baring Vostok, Michael Calvey, sortant du tribunal à Moscou le 11 avril 2019. Il a été placé depuis en résidence surveillée.
    KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP

    Au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui se tient de jeudi à samedi, l’arrestation des dirigeants du fonds d’investissement privé le plus réputé de Russie sera au cœur des discussions de couloir.

    S’il a l’oreille du président Vladimir Poutine sur l’économie, le directeur général du fonds souverain russe RDIF, le libéral Kirill Dmitriev, reconnaît que son influence a aussi ses limites. Il en est ainsi du dossier Baring Vostok qui alimentera les discussions en marge du forum de Saint-Pétersbourg, organisé du jeudi 6 au samedi 8 juin. Les soudaines poursuites judiciaires contre le plus ancien et le plus réputé des fonds d’investissement privés en Russie, avec l’arrestation le 14 février de son fondateur américain, Michael Calvey, de son directeur financier français, Philippe Delpal, et de quatre employés non occidentaux, ont jeté un froid sur le climat des affaires. Un coup de semonce pour beaucoup. « Un problème sérieux », résume laconiquement M. Dmitriev, qui, à la veille du « Davos russe », a confié au Monde son inquiétude.

    Comme l’ancien ministre des finances Alexeï Koudrine, le président du patronat Alexandre Chokhine ou le PDG de la Sberbank, principale banque du pays, German Gref, M. Dmitriev a dès le début exprimé son soutien à Baring Vostok. Au nom de RDIF (Russian Direct Investment Fund, clef de voûte des investissements publics avec un capital de dix milliards de dollars, soit 8,9 milliards d’euros), il a envoyé des lettres au parquet pour rappeler la bonne réputation du fonds privé. Et demander que la détention préventive de ses dirigeants soit remplacée par de la résidence surveillée. A ce jour, seuls Michael Calvey et l’un de ses employés russes ont bénéficié d’un tel allégement. Le 21 mai, un juge a rejeté au contraire l’appel de Philippe Delpal.

    « J’ai fait tout ce que je pouvais. On espère une fin rapide de cette affaire », dit M. Dmitriev. Il ne commente pas les poursuites pour fraude d’au moins 33 millions d’euros qu’aurait initiées contre Baring Vostok un ex-allié du fonds, soupçonné d’avoir réussi, grâce à des contacts haut placés, à faire emprisonner ses anciens partenaires. Mais il regrette qu’un différend commercial se retrouve au pénal. Un scénario fréquent dans la Russie des affaires, faute d’indépendance de la justice. Mais, jusque-là, aucun Occidental n’avait été arrêté.

    A Saint-Pétersbourg, Kirill Dmitriev signera un accord avec Baring Vostok sur l’entrée de RDIF au capital d’un des actifs du fonds dans les nouvelles technologies. Pour pouvoir se rendre au « Davos russe », Michael Calvey a demandé au comité d’enquête de bénéficier d’une dérogation à s[a résidence surveillée ?]

    #paywall

    • L’affaire Baring Vostok jette une ombre sur le Davos russe

      Au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui se tient de jeudi à samedi, l’arrestation des dirigeants du fonds d’investissement privé le plus réputé de Russie sera au cœur des discussions de couloir.

      S’il a l’oreille du président Vladimir Poutine sur l’économie, le directeur général du fonds souverain russe RDIF, le libéral Kirill Dmitriev, reconnaît que son influence a aussi ses limites. Il en est ainsi du dossier Baring Vostok qui alimentera les discussions en marge du forum de Saint-Pétersbourg, organisé du jeudi 6 au samedi 8 juin. Les soudaines poursuites judiciaires contre le plus ancien et le plus réputé des fonds d’investissement privés en Russie, avec l’arrestation le 14 février de son fondateur américain, Michael Calvey, de son directeur financier français, Philippe Delpal, et de quatre employés non occidentaux, ont jeté un froid sur le climat des affaires. Un coup de semonce pour beaucoup. « Un problème sérieux », résume laconiquement M. Dmitriev, qui, à la veille du « Davos russe », a confié au Monde son inquiétude.

      Comme l’ancien ministre des finances Alexeï Koudrine, le président du patronat Alexandre Chokhine ou le PDG de la Sberbank, principale banque du pays, German Gref, M. Dmitriev a dès le début exprimé son soutien à Baring Vostok. Au nom de RDIF (Russian Direct Investment Fund, clef de voûte des investissements publics avec un capital de dix milliards de dollars, soit 8,9 milliards d’euros), il a envoyé des lettres au parquet pour rappeler la bonne réputation du fonds privé. Et demander que la détention préventive de ses dirigeants soit remplacée par de la résidence surveillée. A ce jour, seuls Michael Calvey et l’un de ses employés russes ont bénéficié d’un tel allégement. Le 21 mai, un juge a rejeté au contraire l’appel de Philippe Delpal.

      « J’ai fait tout ce que je pouvais. On espère une fin rapide de cette affaire », dit M. Dmitriev. Il ne commente pas les poursuites pour fraude d’au moins 33 millions d’euros qu’aurait initiées contre Baring Vostok un ex-allié du fonds, soupçonné d’avoir réussi, grâce à des contacts haut placés, à faire emprisonner ses anciens partenaires. Mais il regrette qu’un différend commercial se retrouve au pénal. Un scénario fréquent dans la Russie des affaires, faute d’indépendance de la justice. Mais, jusque-là, aucun Occidental n’avait été arrêté.

      Demande de dérogation

      A Saint-Pétersbourg, Kirill Dmitriev signera un accord avec Baring Vostok sur l’entrée de RDIF au capital d’un des actifs du fonds dans les nouvelles technologies. Pour pouvoir se rendre au « Davos russe », Michael Calvey a demandé au comité d’enquête de bénéficier d’une dérogation à son strict régime de résidence surveillée à Moscou. « C’est la loi russe et il faut la suivre », a déclaré lundi 3 juin le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a cependant apporté son soutien à Michael Calvey. « Bien sûr, nous aimerions voir Michael au forum car il en a été un participant actif depuis quinze ans. Nous le connaissons en homme d’affaires fiable, très dévoué au marché russe. » Ces propos ont semé le doute sur la position du Kremlin.

      Alors que la Russie peine à booster les investissements étrangers directs, l’affaire Baring Vostok assombrit le climat des affaires. M. Dmitriev en redoute les méfaits sur les partenariats étrangers. « Lors des rencontres, mes interlocuteurs français évoquent ce dossier », témoigne-t-il.
      Deux nouveaux accords devraient pourtant être signés, avec Schneider Electric. L’un d’eux se fait dans le cadre d’un fonds de 300 millions d’euros créé en 2013 par RDIF et la Caisse des dépôts. Depuis, les investissements croisés tardent à se concrétiser à cause des effets par ricochet des sanctions occidentales contre Moscou. « Il y a une méfiance générale en France et en Europe qui, du coup, perdent de nombreuses opportunités d’affaires en Russie », regrette le patron du RDIF. Des négociations sont en cours, notamment avec Dalkia et Veolia.

      Le fonds souverain russe profitera aussi du rendez-vous de Saint-Pétersbourg pour consolider les coopérations avec ses partenaires d’Asie et du Moyen-Orient, en particulier les fonds d’Arabie saoudite (PIF, 10 milliards de dollars de projets communs), des Emirats arabes unis (Mubadala, 7 milliards) et de Chine (CIC, 2 milliards). Des montants bien plus élevés que les 300 millions d’euros avec les Français. Et des coopérations bien plus aisées. Ces partenaires-là ne parleront guère de l’affaire Baring Vostok au forum…

  • « Facebook a induit la Commission européenne en erreur lors du rachat de WhatsApp »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/03/facebook-a-induit-la-commission-europeenne-en-erreur-lors-du-rachat-de-whats

    Pour Tommaso Valletti, économiste en chef de la direction de la concurrence de la Commission européenne, de tels rachats doivent être mieux analysés. Tommaso Valletti, économiste en chef de la direction de la concurrence de la Commission européenne, propose que les rachats d’entreprises dans le numérique – comme ceux de WhatsApp et Instagram par Facebook – soient examinées de façon « beaucoup plus stricte » par les autorités antitrust. Professeur à l’Imperial College Business School de Londres, cet (...)

    #Apple #Google #Orange #Waze #Amazon #Facebook #Instagram #WhatsApp #manipulation #Android #procès #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #domination (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##BigData

  • « Facebook fonctionne comme une dictature » : le grand pouvoir de Mark Zuckerberg contesté à l’AG du réseau social
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/30/le-grand-pouvoir-de-mark-zuckerberg-conteste-a-l-assemblee-generale-de-faceb

    Quatre résolutions vont être défendues, jeudi, par des actionnaires, qui proposent de réduire la mainmise du fondateur du réseau social sur le groupe ou d’instaurer des contre-pouvoirs dans sa gouvernance. « Fire Mark Zuckerberg ». Le slogan appelant à « virer » le patron de Facebook s’est affiché en grand sur la façade de l’hôtel Nia, choisi cette année pour accueillir l’assemblée générale des actionnaires du géant du numérique, jeudi 30 mai. Cette protestation visuelle, réalisée de nuit, la veille, grâce à (...)

    #Apple #Google #Microsoft #Oracle #Facebook #Twitter #domination

  • Cédric Durand et Razmig Keucheyan : « L’Etat doit prendre les commandes de la transition écologique »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/24/cedric-durand-et-razmig-keucheyan-l-etat-doit-prendre-les-commandes-de-la-tr

    L’action de l’Etat en matière de transition écologique doit reposer sur trois piliers

    L’action de l’Etat en matière de transition écologique doit reposer sur trois piliers. Le premier est un programme d’investissements massifs en faveur des énergies et des infrastructures propres et de désinvestissement des énergies fossiles. Les chiffrages existent, ceux de l’association négaWatt par exemple. Les Américains, eux, proposent de décarboner leur économie d’ici dix ans. Ces investissements, combinés à la décroissance matérielle, doivent déboucher sur ce que les économistes de l’environnement appellent le « découplage » : jusqu’ici, la croissance économique s’est toujours accompagnée d’un surcroît d’exploitation de la nature, et notamment de dépenses énergétiques. Cette corrélation doit être défaite. Pour cela, l’Etat doit intervenir dans les choix productifs, car les marchés ou les taxes carbone relèvent d’une logique a posteriori, qui cherche à limiter les « externalités négatives » de l’activité économique en les internalisant. Il faut la remplacer par une logique a priori, qui empêche en amont les pollutions ou les dégradations de la biodiversité de survenir.

    #planification #économie #écologie #transition #énergie #climat #besoin

    • Prendre nous-mêmes les rênes pour ne pas subir l’#éco-fascisme d’une #écologie_punitive :

      Prendre au sérieux les préoccupations écologiques impose également d’écouter ceux qui ont pris soin de leur milieu et qui ont eu raison avant nous. Cessons de prendre au sérieux ceux qui ont échoué ! C’est le rapport à la chose politique – et non au personnel politique – qui est prioritaire.

      Pris en ce sens, celui des modalités du vivre ensemble et du règlement pacifique des conflictualités, le politique n’est pas « en haut », ni « là-bas », mais « ici », voire « en dessous » : là où des formes de vie sont sans cesse déracinées, des voix étouffées, des avenirs condamnés par les pouvoirs surplombants qui ont montré leur inefficacité.

      Le moment est venu de prendre exemple sur ceux qui ont eu raison mais qui sont subalternisés depuis des siècles : peuples autochtones ou inventeurs d’alternatives au développement industriel.

    • L’analyse marxiste de l’Etat a révélé depuis un bail que cette structure ne dépendait pas des nécessités objectives (révélées par une analyse rationnelle des enjeux et des besoins), mais de la nature des rapports sociaux. L’Etat est l’instrument de la classe possédante pour assurer l’ordre et perpétuer sa domination de classe. Quand on sait que cette classe, de plus en plus rapace et parasitaire, ne peut imaginer d’ordre que celui qui assure la seule reproduction du capital, donc de profits, quelles que soient les conséquences, c’est faire un contresens que d’attendre de l’Etat la moindre impulsion déterminante, que d’imaginer des solutions efficaces contre le désastre qui nous submerge de sa part. Rien ne sert d’en changer les locataires (ni même d’y installer des réformistes de gauche radicale) : l’Etat de la bourgeoisie devra être abattu, ou rien. Pour cela, il faudra exproprier cette classe.

      Sans cela, sans révolution sociale mondiale, il n’arrivera rien. Sauf, comme prévu, la catastrophe.

  • Réunion cruciale pour Boeing autour des déboires du 737 MAX
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/23/reunion-cruciale-pour-boeing-autour-des-deboires-du-737-max_5465909_3234.htm


    Les avions 737 MAX de la compagnie américaine Southwest Airlines immobilisés sur le tarmac de l’aéroport de Victorville, en Californie, le 28 mars 2019.
    MARK RALSTON / AFP

    Les régulateurs de l’aviation de 34 pays doivent se réunir jeudi à propos du modèle critiqué de la compagnie américaine. Celui-ci est immobilisé depuis 71 jours après le crash de deux avions.

    L’attente vis-à-vis du 737 MAX va-t-elle se prolonger encore longtemps pour la compagnie Boeing ? Cela fait déjà 71 jours que ce modèle de l’avionneur est immobilsé après les catastrophes aériennes d’Ethiopian et de Lion Air, qui ont fait 346 morts. La réunion cruciale entre l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) et des régulateurs venant de trente-trois pays qui se tient jeudi 23 mai à Fort Worth (Texas) pourrait justement donner une idée un peu plus précise sur le retour en service du 737 MAX.

    Cette réunion à huis clos, qui débutera à 9 heures (heure locale) – soit 16 heures à Paris –, doit durer toute la journée. Elle devrait fournir des indices sur les intentions et le degré de confiance que les autres autorités de l’aviation civile portent encore à Boeing ainsi qu’à la FAA. Ni Boeing ni les compagnies aériennes n’ont été conviés à cette réunion à l’issue de laquelle aucune déclaration commune n’est prévue, seulement une conférence de presse en fin d’après-midi.

    Le système antidécrochage MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System) devait être au centre des discussions puisque c’est lui qui a été mis en cause dans le crash d’un avion de la compagnie Ethiopian Airlines en mars, qui a coûté la vie à 157 personnes, et dans la catastrophe de Lion Air en Indonésie fin octobre 2018, au cours de laquelle 189 personnes ont péri. Au mois de mars, la compagnie Boeing avait effectué une mise à jour logicielle du système MCAS du 737 Max.

    Mais les autorités américaines ont d’ores et déjà annoncé mercredi que Boeing n’avait pas encore formellement soumis le correctif du 737 MAX pour certification. Cette annonce intervient alors que Boeing avait affirmé la semaine dernière avoir finalisé les changements exigés par l’agence américaine et que le correctif était prêt pour certification.

    Aussi, la formation finale des pilotes n’a pas encore été déterminée. Les autorités américaines estiment qu’une formation sur ordinateur ou iPad serait suffisante pour des pilotes expérimentés, alors que le régulateur canadien réclame un passage obligé sur simulateur qui a l’avantage de reproduire les conditions de vol.

    Au vu du retard pris par Boeing, il est difficile, selon M. Elwell, de déterminer quand interviendra la levée de l’interdiction de vol. « Je ne suis attaché à aucun calendrier », a fait savoir Dan Elwell, chef intérimaire de la FAA, qui a refusé de s’aligner sur American Airlines et Southwest, deux compagnies clientes du 737 MAX, qui ont annulé les vols programmés pour cet avion jusqu’à la mi-août dans l’espoir que l’interdiction de vol serait levée d’ici à juillet au plus tard.

    « Ça prendra le temps qu’il faudra pour faire les choses comme il se doit », a-t-il assuré, soulignant toutefois qu’en tant qu’autorité d’origine du 737 MAX, la FAA « doit être le premier régulateur » à l’autoriser à voler à nouveau. Jusqu’aux déboires du 737 MAX, avait toujours prévalu un système de réciprocité qui voulait que les autres régulateurs s’en remissent à la certification de l’autorité d’origine. « Il y a de la méfiance vis-à-vis de la FAA et de Boeing et les informations distillées au compte-gouttes sur ce que Boeing savait (…) sont fâcheuses », avance Scott Hamilton, expert chez Leeham.

    Des responsables des autorités de l’aviation de l’Union européenne et du Canada ont expliqué qu’il n’était pas question de faire redécoller le 737 MAX chez eux tant que des questions resteront en suspens. « Il y a des conditions au retour en vol (du 737 MAX) et pour nous c’est que nous procédions à une évaluation indépendante », a fait savoir Jagello Fayl, responsable de la communication de l’agence européenne EASA.

    • Les Boeing 737 MAX interdits de vol pour une durée indéterminée
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/24/les-boeing-737-max-toujours-cloues-au-sol-pour-une-duree-indeterminee_546629


      Les avions 737 MAX de la compagnie American Airlines immobilisés à Tulsa dans l’Oklahoma, le 10 mai.
      HANDOUT / REUTERS

      Aucune date de remise en service de l’avion n’a été décidée à l’issue d’une longue réunion entre les différentes autorités mondiales de l’aviation civile.

      Immobilisé à travers le monde depuis le 13 mars, le Boeing 737 MAX risque encore d’attendre plusieurs mois avant de pouvoir reprendre son envol. Les autorités mondiales de l’aviation civile, réunies jeudi 23 mai au Texas, se sont séparées après huit heures de discussions sans date de retour en service de l’avion-phare de la compagnie américaine.

      « Le seul calendrier est de s’assurer que l’avion est sûr avant de voler », a déclaré Dan Elwell, chef intérimaire de l’Agence fédérale américaine de l’aviation (FAA), lors d’une conférence de presse. Cette incertitude traduit la méfiance des autres régulateurs envers la FAA, à laquelle ils ont posé « beaucoup de questions » et dont ils voulaient des « clarifications » sur les procédures. M. Elwell a indirectement reconnu l’absence de consensus en déclarant que « chaque pays prendra[it] sa propre décision », en toute indépendance, même si le « dialogue » va se poursuivre, notamment avec des échanges d’informations.
      […]
      Dan Elwell avait jeté un froid mercredi en révélant que Boeing n’avait pas soumis pour évaluation la mise à jour du système antidécrochage MCAS, en raison de questions additionnelles. C’est le dysfonctionnement de ce dispositif, mis en cause dans les accidents d’Ethiopian Airlines, le 10 mars (157 morts), et de Lion Air, le 29 octobre en Indonésie (189 morts), qui a entraîné l’interdiction provisoire de vol du 737 MAX, dernier-né du constructeur américain. L’avionneur avait pourtant affirmé la semaine dernière que le correctif était prêt pour la certification.
      […]
      Au-delà du problème de réputation, la crise du 737 MAX devrait avoir un coût financier important alors que cet avion représentait près de 80 % du carnet de commandes de Boeing à la fin d’avril. Le constructeur, qui a suspendu les livraisons, ne perçoit plus d’argent des compagnies aériennes, qu’il devra aussi indemniser pour leur manque à gagner.

  • « Google veut établir une véritable carte de la santé humaine »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/22/google-veut-etablir-une-veritable-carte-de-la-sante-humaine_5465486_3234.htm

    La firme s’allie avec quatre des plus grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux pour faciliter les essais de médicaments en s’appuyant sur les données des internautes. Une initiative qui devrait soulever de nombreuses questions étiques, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ». Pertes & profits. En dépit des taxes et des amendes qui pleuvent sur sa tête, Google tient la santé. En décidant quasi unanimement d’approuver l’idée d’une imposition du chiffre d’affaires (...)

    #Alphabet #Google #Otsuka #Pfizer #Sanofi #Verily #algorithme #capteur #publicité #profiling #santé (...)

    ##publicité ##santé ##Novartis

  • L’assemblée générale d’Amazon, lieu d’expression des contestations internes
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/22/l-assemblee-generale-d-amazon-lieu-d-expression-des-contestations-internes_5

    Des salariés du géant de l’e-commerce présentent des résolutions portant leurs revendications. Amazon doit-il avoir une politique beaucoup plus active de lutte contre le réchauffement climatique ? L’entreprise de Jeff Bezos doit-elle s’engager à ne pas fournir sa technologie de reconnaissance faciale aux forces de l’ordre américaines ? Les actionnaires du leader mondial de la vente en ligne doivent se prononcer sur ces résolutions, mercredi 22 mai. Ces questions sont portées par des détenteurs (...)

    #Amazon #écologie #biométrie #militarisation #facial #travail #ACLU

  • Dans l’entrepôt JFK8 d’Amazon, un ballet de robots pour une inépuisable recherche d’efficacité
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/18/a-new-york-plusieurs-milliers-de-robots-dans-l-entrepot-d-amazon_5463819_323

    Dans ce hangar, des robots organisent et expédient des centaines de milliers de produits par jour, sous la supervision humaine. Amazon prévoit d’en ouvrir un en France en 2019. C’est un ballet où tous les artistes sont vêtus de jaune, une chorégraphie aussi fluide qu’illisible qui se joue sur un immense terrain de jeu. Bienvenue à JFK8, l’un des plus modernes entrepôts d’Amazon. Dans ce hangar de 80 000 mètres carrés peuvent transiter chaque jour plusieurs centaines de milliers de produits commandés par (...)

    #Amazon #algorithme #robotique #travail #bénéfices

  • La fin de la collaboration Google-Huawei, symbole de la balkanisation du Web
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/20/huawei-google-la-nouvelle-guerre-froide-a-commence_5464482_3234.html?xtor=EP

    Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, l’Allemagne de l’Est a surpris le monde en entamant l’érection autour de Berlin-Ouest d’un gigantesque mur « antifasciste ». La guerre froide avait son symbole et pouvait occuper le devant de la scène pour près de trente ans. Brique par brique, Donald Trump semble vouloir construire son mur, mais, cette fois, pour contenir les ambitions commerciales et stratégiques chinoises.

    Un édifice totalement virtuel, mais tout aussi redoutable et dont la première concrétisation grand public est apparue ce week-end : Google a annoncé geler toute collaboration avec le deuxième vendeur mondial de smartphones (en unités), le chinois Huawei. Et notamment l’accès aux très populaires applications de l’américain, comme Gmail, YouTube ou Google Maps. Ainsi que les mises à jour de son système d’exploitation Android, qui équipe près de 2,5 milliards de téléphones dans le monde.
    Lire aussi Google coupe les ponts avec Huawei : ce que ça change pour les utilisateurs

    Cette décision est la conséquence logique de l’inscription de Huawei sur la liste noire tenue par Washington. Les entreprises américaines qui souhaitent fournir des composants aux sociétés ainsi stigmatisées devront demander une autorisation spéciale. Le plus grave pour le roi des télécoms chinois sera certainement la restriction d’accès aux puces électroniques, dont les Américains sont les champions mondiaux. Mais le blocage des accords sur Android est le plus spectaculaire. Cela affectera peu les téléphones de la firme vendus en Chine, dont les applications de l’américain sont interdites, mais lourdement ceux vendus en Europe, son second marché.
    Lire aussi Huawei : la guerre commerciale entre Washington et Pékin s’envenime
    Nouvelle guerre froide

    En ce qui concerne le système d’exploitation Android, le plus populaire au monde, Huawei pourra continuer à utiliser sa version libre de droits, mais il n’aura plus accès au support technique et aux mises à jour décidées par l’entreprise. Il devra développer sa propre version, qui, progressivement, divergera de celle de l’américain. Ou lancer mondialement son système d’exploitation maison, qu’il a déjà déployé en Chine. Cette mesure ne tuera pas la société mais l’affaiblira sérieusement.

    Google, lui, n’y perdra pas grand-chose financièrement puisqu’il est déjà interdit de séjour en Chine pour ses applications. Mais cela va sérieusement affecter sa stratégie en creusant encore la division du monde de l’Internet en blocs de plus en plus distincts. Android, volontairement ouvert à tous, se voulait, à l’instar du Windows de Microsoft dans les années 1990-2000, comme le standard indépassable du marché. C’est lui qui a permis l’émergence des smartphones coréens et chinois, qui se sont ainsi lancés à l’assaut du monde sous l’ombrelle de Google.

    Dans la Silicon Valley comme à Shenzhen, où l’on s’effraye de cette balkanisation du Net sous la pression des rivalités politiques, on veut croire que le champion chinois n’est que l’otage d’une guerre commerciale qui devra bien un jour aboutir à un accord entre les deux puissances. Mais il y a peu de chances que cela change la donne. La nouvelle guerre froide a commencé et les murs qui montent ne sont pas près de tomber.

    #Géopolitique #Google #Huawei

  • Huawei soupçonné d’un vol massif de données aux Pays-Bas
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/16/huawei-soupconne-d-un-vol-massif-de-donnees-aux-pays-bas_5462893_3234.html

    Selon la presse néerlandaise, les services de renseignement du royaume jugeraient « non souhaitable » l’ouverture du marché national de la 5G au groupe chinois. De nouveaux soupçons concernant une possible implication du géant chinois des télécoms Huawei dans un vol massif de données existent aux Pays-Bas alors qu’aux Etats-Unis, l’administration Trump bannit officiellement la compagnie du marché américain. Les services de renseignement (AIVD) refusent tout commentaire mais ils auraient, selon diverses (...)

    #Huawei #Nokia_Siemens #Sony #T-Mobile #Vodafone #backdoor #BigData #hacking

  • How much was pilot error a factor in the #Boeing #737_MAX crashes? | The Seattle Times
    https://www.seattletimes.com/business/boeing-aerospace/how-much-was-pilot-error-a-factor-in-the-boeing-737-max-crashes

    “Pilots trained in the United States would have successfully been able to handle” the emergencies on both jets, said Rep. Sam Graves of Missouri, ranking member of the House Transportation and Infrastructure Committee. He added that preliminary reports about the accident “compound my concerns about quality training standards in other countries.”

    Graves was repeating the main points in a report written by two pilots at a major U.S. airline that pointed to pilot error as “the most consequential factor” in both crashes. Their report was commissioned and paid for by institutional investors with large holdings in Boeing stock.

    That case for pilot error as the major cause of the crashes seems close to a surrogate for what Boeing has only hinted at, and may be a key part of the manufacturer’s legal defense in liability lawsuits.

    Yet two flight-simulator sessions replicating the conditions on the doomed flights contradict Graves’ contention that better trained pilots would have escaped disaster. And some Western-trained pilots criticize the report as based on unverified assumptions and minimizing the intense stress Boeing’s runaway flight-control system imposed on the two flight crews.

    “I’m disappointed with those who sit in their lofty chairs of judgment and say this wouldn’t have happened to U.S. pilots,” said a veteran captain with a major U.S. airline, who asked not to be named to avoid involving his employer.

    #conflit_d'intérêt #intérêts_privés #sans_vergogne #états-unis

  • Amazon entre au capital de Deliveroo
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/17/amazon-remet-un-pied-dans-le-marche-de-la-livraison-de-repas-et-entre-au-cap

    Le géant américain Amazon a décidé de secouer le marché de la livraison des plats préparés en entrant au capital de la société britannique Deliveroo, l’une des plus en vue d’un secteur en plein essor. Deliveroo a annoncé vendredi 17 mai dans un communiqué avoir levé un total de 575 millions de dollars, auprès d’Amazon et de plusieurs fonds d’investissement déjà actionnaires. Le montant exact investi par l’américain n’a pas été révélé mais il a acquis la part la plus importante de cette augmentation de capital.
    Créée en 2013, Deliveroo a connu une expansion à un rythme accéléré ces dernières années, ce qui lui a valu de figurer dans le cercle fermé des licornes britanniques, à savoir les start-up dépassant le milliard de dollars de valorisation. Au total, y compris la levée de fonds de 575 millions de dollars annoncée vendredi, Deliveroo dit avoir récolté à ce jour 1,53 milliard de dollars auprès d’investisseurs.

    Pendant ce temps le compte touitteur du « meilleur ouvrier de France » selon le ministre de l’éduc. nat. s’occupe de la com de l’entreprise

  • Boeing : « Un régulateur cloué au sol »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/16/boeing-un-regulateur-cloue-au-sol_5462813_3234.html


    Des parents de victimes du crash du Boeing 737 d’Ethiopian Airlines à la Chambre des représentants lors d’une audition sur les crashes de l’avionneur, mercredi 15 mai, à Washington.
    NICHOLAS KAMM / AFP

    La responsabilité de l’Administration fédérale de l’aviation est pointée du doigt dans la catastrophe des 737 Max. Ressurgit le vieux débat de la #capture_du_régulateur par les industriels qu’il surveille, analyse l’éditorialiste économique du « Monde », Philippe Escande.

    Pertes et profits. Etrange ballet, mercredi 15 mai, sur la colline du Capitole à Washington. Les deux chambres du parlement américain parlaient avions. Dans les salles du Sénat, on procédait à l’audition de Stephen Dickson, le futur patron de l’Administration fédérale de l’aviation (FAA). Non loin de là, du côté de la Chambre des représentants, on a tenté, avec témoins et victimes, de refaire le film des événements qui ont conduit aux crashs successifs, à trois mois d’intervalle, d’un #Boeing_737_Max de la compagnie indonésienne Lion Air et d’un appareil équivalent d’Ethiopian Airlines. Bilan de ces deux catastrophes : 346 morts, 350 avions cloués au sol dans le monde, un effondrement des commandes de Boeing et des pertes en cascade dans tout le secteur mondial du transport aérien et du tourisme.

    Deux sujets majeurs sont soulevés. Le premier, très concret, est la responsabilité de Boeing, averti dès novembre 2018 par des pilotes d’Americain Airlines d’une défaillance du logiciel de pilotage de l’avion et qui n’avait toujours pas corrigé l’anomalie trois mois après quand l’avion éthiopien s’est écrasé. Le deuxième est celui de la responsabilité de l’instance de régulation, la FAA. Dina Titus, élue démocrate du Nevada, a résumé la situation. « Le public pense que vous étiez au lit avec ceux que vous étiez censé surveiller et que c’est pour cela que l’interdiction des vols de 737 Max a été si longue à venir », a-t-elle lancé à Daniel Elwel, l’actuel directeur de la FAA. La presse américaine a notamment révélé que les examens de certification étaient sous-traités à l’entreprise elle-même…

    Cette affaire soulève à nouveau la question d’un phénomène que les économistes connaissent bien et qu’ils appellent la capture du régulateur. Celle-ci est de deux ordres. D’abord matérielle, quand l’agence de surveillance manque de moyens face à des entreprises bien plus riches. Dans le cas de Boeing, Daniel Elwel a révélé que si la FAA devait faire les analyses demandées à l’avionneur, cela lui coûterait 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros)

    #paywall

  • Facebook et Google : « Comment remettre le génie dans sa lampe ? »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/10/facebook-et-google-comment-remettre-le-genie-dans-sa-lampe_5460443_3234.html

    Les rois de l’Internet furent de grands moteurs d’innovation mais désormais leur puissance menace l’équilibre de nos économies et de nos sociétés, explique dans sa chronique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ». Pertes & profits. Facebook travaille ardemment au lancement de sa propre monnaie. Elle permettrait d’acheter des services, de transférer de l’argent, voire de se faire rémunérer. « Je pense qu’envoyer de l’argent à quelqu’un devrait être aussi simple que d’envoyer une photo (...)

    #Google #Amazon #Facebook #algorithme #domination #BigData #bénéfices #GAFAM #profiling

  • Une vidéo dévoile le faste d’une fête donnée à Versailles par Carlos Ghosn en 2014
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/09/une-video-devoile-le-faste-d-une-fete-donnee-a-versailles-par-carlos-ghosn-e
    https://www.youtube.com/watch?v=DYhWZ0IYFSg

    Une vidéo dévoile le faste d’une fête donnée à Versailles par Carlos Ghosn en 2014
    Cet événement, qui a eu lieu le jour du 60e anniversaire du chef d’entreprise, visait officiellement à célébrer les 15 ans de l’Alliance Renault-Nissan.
    […]
    Officiellement, il s’agissait d’un événement pour les 15 ans de l’Alliance Renault-Nissan mais selon les deux médias, l’assistance était davantage composée d’amis de M. Ghosn que de représentants des deux constructeurs. La date, le 9 mars, interroge également, puisqu’elle correspond exactement aux 60 ans du chef d’entreprise et non à celle de l’anniversaire de l’Alliance. Le montant de la facture réglée par le constructeur s’élève à 600 000 euros.

  • A La Réunion, la nouvelle route du littoral à l’arrêt
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/04/a-la-reunion-la-nouvelle-route-du-littoral-a-l-arret_5458257_3234.html

    Comment et quand sera terminée la nouvelle route du littoral ? Ce chantier pharaonique de l’île de la Réunion est désormais à l’arrêt, rattrapé par le choix contesté d’en bâtir la moitié sur une digue.

    quand tu vois cette #photo tu te demandes quels esprits tordus ont pu se dire que c’était une bonne idée.

    #gpi #bagnole #littoral #route #mer

    Les justifications sont ici :
    http://www.nouvelleroutedulittoral.re/edito/article/edito

    Tous les experts se sont accordés sur cette solution comme étant la meilleure aux plans technique, financier et environnemental.

  • Les frères Alexeï et Oleg #Navalny poursuivent Yves Rocher pour « #dénonciation_calomnieuse »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/04/30/les-freres-alexei-et-oleg-navalny-poursuivent-yves-rocher-pour-denonciation-

    « A l’époque, les autorités cherchaient n’importe quoi pour m’incriminer. Des entreprises russes ont su résister aux demandes, alors qu’Yves Rocher a plié tout de suite. A cause de cela, mon frère a passé trois ans et demi en #prison »

    Cette dénonciation remonte à la fin de 2012. Le 10 décembre, le directeur général d’Yves Rocher Vostok, Bruno Leproux, demande au Comité d’#enquête #russe d’établir si Glavpodpiska, la société de logistique des frères Navalny, prestataire d’Yves Rocher depuis 2008, a escroqué le groupe français. La démarche équivaut à une plainte, et les enquêteurs russes concluront qu’Oleg Navalny a profité de sa position de cadre dirigeant de la poste russe pour contraindre Yves Rocher à signer, en 2008, un contrat avec sa propre société de logistique, dont son frère Alexeï est actionnaire.

    A l’opposé de cette lecture, plusieurs anciens salariés rappellent les défaillances, à l’époque, du centre postal de Iaroslavl, qui approvisionne Moscou et Saint-Pétersbourg. En 2008, le marché russe compte pour plus du quart des bénéfices d’Yves Rocher, et la vente par correspondance occupe une place centrale, avec 4 millions de colis livrés par an. Selon un ancien cadre, le groupe français aurait cherché une alternative et effectué plusieurs essais avant de choisir Glavpodpiska, qui se serait révélée « un bon partenaire ».

    Pourquoi, alors, avoir porté plainte contre ce prestataire ? « Dans un cas comme celui-ci, déposer une plainte est une réaction classique », expliquait, en 2014, le porte-parole de l’entreprise française. Aujourd’hui, la direction précise :

    « La découverte d’importants indices concordants rendant vraisemblable l’existence d’une escroquerie avait imposé à la direction de la filiale de faire appel à la justice russe (…) pour avoir accès au dossier. »

    La direction d’Yves Rocher affirmait également ne pas avoir su que les frères Navalny étaient actionnaires de ce prestataire. Cette naïveté laisse sceptiques plusieurs acteurs ou témoins du dossier. Un ancien diplomate français en poste à Moscou estime que le groupe de cosmétiques « était coincé et n’a pas mesuré le caractère politique de l’affaire ».

    Yves Rocher aurait, en quelque sorte, fauté par légèreté. Lorsque le procès a commencé, l’entreprise s’est montrée particulièrement discrète. « Ils n’ont rien fait pour nous accabler », relève Alexeï Navalny :

    « C’était évident pour tout le monde qu’ils étaient mal à l’aise. Mais ils auraient pu refuser dès le début sans qu’il ne leur arrive rien de grave. A l’époque, les autorités cherchaient n’importe quoi pour m’incriminer. Des entreprises russes ont su résister aux demandes, alors qu’Yves Rocher a plié tout de suite. A cause de cela, mon frère a passé trois ans et demi en prison. »

    Pour nombre d’observateurs, les moyens de pression potentiels des autorités russes ne manquaient pas. A l’époque de la plainte, Yves Rocher fait l’objet de perquisitions du Comité d’enquête, dans le cadre d’un autre dossier impliquant Alexeï Navalny, dans le secteur du bois, celui-là. Le domaine des cosmétiques est vulnérable aux mille petites tracasseries des administrations russes. Un salarié d’#Yves_Rocher se souvient de « choses bizarres » : des visites dans les magasins, des inspections zélées des pompiers, ou ces concurrents qui envoient les services du fisc avec masques et kalachnikovs.

    « En réalité, nous n’avons pas besoin de savoir s’il y a eu des pressions ou simplement une bonne manière faite au pouvoir par Yves Rocher, tempère Me Bourdon. L’acte de dénonciation me suffit, et il ne pouvait être que de mauvaise foi. »

  • Crashs aériens : Boeing avait désactivé le signal d’alerte des 737 MAX pour le rendre payant
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/04/29/une-partie-des-boeing-737-max-a-failli-etre-clouee-au-sol-des-2018_5456081_3


    Voyants en option…

    Les inspecteurs avaient découvert que Boeing avait choisi de rendre optionnel et payant le signal d’alerte lumineux, après que Southwest a demandé au constructeur de le réactiver à la suite de l’accident d’un 737 MAX 8 de Lion Air ayant entraîné la mort de 189 personnes le 29 octobre 2018 en Indonésie.

    Boeing avait désactivé automatiquement ce signal dans les 737 MAX livrés à Southwest sans en informer la compagnie aérienne. Ni celle-ci, ni ses pilotes n’étaient au courant des modifications lorsqu’ils ont commencé à faire voler l’avion en 2017, a expliqué à l’AFP une porte-parole de Southwest.

    Comme les régulateurs, ils n’ont été mis au courant qu’après le drame de Lion Air. « Avant l’accident de Lion Air, les signaux (…) étaient présentés par Boeing comme opérationnels, peu importe que vous ayez ou non sélectionné la fonctionnalité », a déclaré par courriel la porte-parole de Southwest. Mais « après l’accident de Lion Air, Boeing a informé Southwest que les signaux étaient inopérables si on n’avait pas pris l’option », a-t-elle ajouté. C’est à ce moment-là que Southwest a choisi de prendre cette option pour tous ses appareils, a conclu la porte-parole.