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  • En pleine crise politique, la Moldavie se retrouve avec deux gouvernements concurrents face-à-face
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/10/en-pleine-crise-politique-la-moldavie-se-retrouve-avec-deux-gouvernements-co


    La première ministre Maia Sandu, le 10 juin.
    DANIEL MIHAILESCU / AFP

    Les prorusses et les proeuropéens se sont entendus pour gouverner, mais l’oligarque Vlad Plahotniuc refuse de renoncer au contrôle en sous-main du pays.

    Même à l’aune moldave, où les crises politiques à répétition font figure de folklore national, la situation dans ce pays d’Europe orientale a atteint, durant le week-end, une gravité exceptionnelle, qui fait redouter à de nombreux observateurs une escalade. « Tout ce qui était en germe depuis plusieurs années est en train d’éclater, et la confrontation peut potentiellement devenir dangereuse », craint un diplomate européen, alors que le pays se retrouve avec deux gouvernements concurrents face-à-face et un Parlement dissous.

    Le blocage actuel trouve sa source dans la décision surprise, samedi, des socialistes du président Igor Dodon et des réformateurs d’ACUM de former ensemble une coalition de gouvernement, trois mois après les élections législatives de la fin février. Ces deux forces, qui représentent ensemble les deux tiers du Parlement, n’ont sur le papier rien pour s’entendre : tandis que les socialistes sont ouvertement prorusses, les libéraux d’ACUM entendent maintenir le cap proeuropéen dans ce pays pauvre qui a signé un accord d’association avec l’Union européenne.

    Seulement, « priorité a été donnée à la désoligarquisation », relate le politiste Nicu Popescu, désigné ministre des affaires étrangères de ce gouvernement de coalition, et les questions géostratégiques laissées de côté. En clair, il s’agissait avant tout d’écarter du pouvoir le Parti démocrate présidé par l’oligarque Vlad Plahotniuc, l’homme qui depuis une décennie contrôle en sous-main l’essentiel de l’économie et des institutions moldaves.

    La jeune dirigeante d’ACUM, Maia Sandu, une économiste dont l’engagement contre la corruption ne fait aucun doute, a ainsi été nommée première ministre, et le Parlement a adopté une résolution faisant de la Moldavie un « Etat captif » à libérer de l’influence de M. Plahotniuc. L’expression est également utilisée par la Commission européenne pour définir la réalité d’un pays placé en coupe réglée et dont les principales institutions sont tenues par le clan Plahotniuc.

  • Mobilisation exceptionnelle en Russie pour le journaliste Ivan Golounov
    https://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-lundi-10-juin-2019


    Des motifs d’inquiétudes... et des raisons d’espérer, aussi, nous arrivent ce matin de l’Est.

    A commence bien sûr par la Russie, où l’évènement médiatique ce matin, c’est cette Une commune pour les trois grands journaux nationaux que sont Kommersant, RBK et Vedomosti

    « Nous sommes Ivan Golunov », voilà ce qu’on lit sur cette Une, déclinée dans les couleurs de chacun des quotidiens. C’est une marque franchement exceptionnelle de solidarité entre journalistes, pour s’indigner ensemble de l’arrestation donc d’Ivan Golounov. 

    Golounov, 36 ans, est un journaliste russe spécialisé dans l’investigation, collaborateur du site d’info indépendant Meduza dont je vous parle régulièrement ici et qui se revendique comme un média d’opposition à Vlaidmir Poutine tout en rajeunissant sérieusement le genre. Pas étonnant d’ailleurs que sa rédaction en chef soit basée à Riga en Lettonie pour garantir sa liberté de ton. 

    Mais Ivan Golounov, lui, vit et travaille à Moscou : c’est de là qu’il a fait trembler le vice-maire de la capitale en révélant son luxueux autant que douteux patrimoine immobilier... c’est aussi de là qu’il a enquêté sur la mafia des pompes funèbres, un commerce très lucratif que se partagent en bonne intelligence officiels et criminels.

    Je vous parle de ces deux enquêtes parce qu’elle sont représentatives du travail de Golounov pour Meduza et que le magazine Republic les a republiés ce week-end en hommage à leur auteur. 

    Et c’est donc dans le centre de Moscou, qu’Ivan Golounov a été arrêté jeudi par des policiers, qui ont fort opportunément trouvé quelques grammes de stupéfiants dans son sac. Depuis, retrace Republic, le journaliste en est passé par la détention provisoire, les interrogatoires musclés, les pressions pour lui soutirer des aveux, la présentation à un juge qui l’a inculpé pour trafic de drogues et l’a renvoyé vers un procès dans lequel il risque 10 à 20 ans de prison... 

    Il a fallu une mobilisation vraiment inédite des défenseurs de la liberté de la presse en Russie pour qu’il soit finalement, samedi soir, libéré et placé en detention à son domicile en attendant son procès.

    #мы_иван_голунов

    • Face à la mobilisation de la société civile, la Russie abandonne les poursuites contre le journaliste Ivan Golounov
      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/11/face-a-la-mobilisation-de-la-societe-civile-la-russie-abandonne-les-poursuit

      Face à la mobilisation de la société civile, la Russie abandonne les poursuites contre le journaliste Ivan Golounov
      L’affaire a provoqué une onde de solidarité rare dans la société russe. Deux hauts responsables de la police seront limogés.

      Les poursuites contre le journaliste d’investigation Ivan Golounov, accusé de trafic de drogue, ont été levées mardi 11 juin. « Golounov sera libéré aujourd’hui de son assignation à résidence et les accusations sont abandonnées », a déclaré le ministre de l’intérieur, Vladimir Kolokoltsev, cité dans un communiqué.

      Depuis l’interpellation, vendredi 7 juin, de ce journaliste d’investigation du site indépendant Meduza, la mobilisation n’avait cessé de croître. Les soutiens d’Ivan Golounov ont dénoncé une affaire montée de toutes pièces en rétorsion à ses enquêtes, qui concernaient notamment la corruption à la mairie de Moscou.

      Les analyses réalisées sur demande de la justice n’avaient révélé aucune trace de drogue dans son sang et aucun des sachets saisis ans son sac à dos puis au cours d’une perquisition dans son appartement ne portait ses empreintes, selon les avocats du journaliste.

      La justice devra désormais évaluer « la légalité des actions des policiers qui ont interpellé » le journaliste à Moscou. Selon M. Kolokoltsev, les policiers ayant procédé à l’arrestation ont été suspendus de leurs fonctions le temps de l’enquête.

      Deux hauts responsables de la police seront, en outre, limogés. Il s’agit du général de la police Andreï Poutchkov, responsable des forces de l’ordre dans le district ouest de la capitale russe, et du général Iouri Deviatkine, qui dirige l’antenne moscovite du Département de la lutte contre le trafic de drogue, selon la même source.

      Le sacrifice de hauts fonctionnaires est un signe de fragilité : dans toutes les affaires précédentes impliquant des membres des forces de l’ordre, le pouvoir avait choisi de faire corps et de ne pas abandonner les siens. Après la mort en prison du juriste Sergueï Magnitski, en 2009, et malgré l’émotion suscitée, ses tortionnaires avaient même été promus. Reste à savoir si les sanctions annoncées s’accompagneront d’une réforme réelle des méthodes policières, alors que les fausses accusations de trafic de drogue font partie des abus fréquemment dénoncés par les défenseurs des droits de l’homme.

    • En Russie, plus de 400 personnes arrêtées lors d’une marche en soutien au journaliste Ivan Golounov
      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/12/en-russie-une-centaine-de-personnes-arretees-lors-d-une-marche-en-soutien-au

      A la suite de l’arrestation, puis de la libération du journaliste russe, une manifestation était organisée mercredi pour dénoncer les agissements de la police dans cette affaire.

      Alors qu’ils défilaient à Moscou lors d’une marche en soutien au journaliste Ivan Golounov, journaliste accusé à tort de trafic de drogue, plus de 400 personnes ont été arrêtées mercredi 12 juin, a annoncé l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations.
      Contrastant avec la clémence inhabituelle dont elles ont fait preuve les jours précédents, les autorités n’ont pas traîné pour mettre fin à la marche organisée dans le centre de la capitale russe contre les abus de la police, qui n’avait pas reçu l’autorisation officielle de la mairie. La police est allée jusqu’à fermer au public la Place Rouge, l’une des principales artères du centre et un parc populaire de la capitale.

      Parmi les personnes arrêtées figure le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, qui a fait l’objet de nombreuses procédures judiciaires et détentions ces dernières années. « Le pouvoir a terriblement peur de la démonstration de solidarité fantastique et unanime dans l’affaire Golounov. Il est donc important pour eux de détruire d’abord la solidarité générale, puis d’intimider et d’emprisonner ceux qui insistent », a dénoncé sur Twitter M. Navalny, qui encourt jusqu’à trente jours de détention.

      Plusieurs journalistes, dont des collaborateurs du journal d’opposition Novaïa Gazeta, du quotidien Kommersant et du magazine allemand Der Spiegel, ont également été arrêtés. Selon Meduza, l’un de ses correspondants a été interpellé alors qu’il se plaignait de la répression policière par téléphone avec le vice-maire de Moscou.

  • Deux avocats accusent l’UE de crimes contre l’humanité envers les migrants de Libye
    Par Stéphanie Maupas Publié le 03 juin 2019
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/03/plainte-contre-l-union-europeenne-devant-la-cpi-pour-le-traitement-des-migra

    Deux avocats accusent l’Union européenne et ses Etats membres de crimes contre l’humanité pour meurtre, torture, traitements inhumains et déplacements forcés, commis à l’encontre de migrants tentant de fuir la Libye. Dans une plainte, qui devrait être transmise lundi 3 juin à la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, ils dénoncent des politiques « visant à enrayer à tout prix les flux migratoires vers l’Europe, y compris par le meurtre de milliers de civils innocents fuyant une zone de conflit armé ». L’issue de la plainte est incertaine. La procureure n’est légalement pas tenue par les communications reçues d’individus ou d’organisations non gouvernementales (ONG).

    Pour Omer Shatz, membre du Global Legal Action Network (GLAN – Réseau mondial d’action juridique), une ONG qui a déjà engagé plusieurs procédures au nom des victimes de la politique migratoire de l’UE, et Juan Branco, avocat et polémiste, et ancien assistant du premier procureur de la CPI, la politique migratoire de l’Union européenne « a ignoré le sort des migrants en détresse en mer, afin de dissuader les personnes se trouvant dans une situation similaire de rechercher un refuge sûr en Europe ». Depuis 2016, l’UE aurait, en outre, par son soutien aux garde-côtes libyens, « orchestré, directement et indirectement, l’interception et la détention des 40 000 personnes qui avaient réussi à échapper à l’enfer que la Libye était devenue pour elles ».

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    L’UNION EUROPEENNE COUPABLE DE CRIME CONTRE L’HUMANITÉ ?
    Le Média - Ajoutée le 4 juin 2019
    https://www.youtube.com/watch?v=4YPC7tTkGTQ

  • Condamné pour pédophilie, le cardinal Pell visé par une procédure civile
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/08/condamne-pour-pedophilie-le-cardinal-pell-desormais-vise-par-une-procedure-c

    Le cardinal australien George Pell, déjà condamné pour pédophilie, risque de nouveaux démêlés avec la justice, avoir été accusé dans une plainte portée au civil d’avoir couvert un prêtre dont il savait qu’il abusait d’enfants.

    La plainte a été déposée vendredi 7 juin auprès de la Cour suprême de l’Etat de Victoria par un homme qui affirmé avoir été abusé par le frère chrétien Edward « Ted » Dowan lors de scolarité à Melbourne au début des années 1980, a rapporté la presse locale.

    George Pell, ex-numéro trois du Vatican, qui était à l’époque évêque vicaire à l’éducation pour la région de Ballarat (sud), est accusé d’avoir permis l’ecclésiastique de passer d’une école à une autre alors qu’il était au courant de faits qui lui sont reprochés.
    Lire aussi En Australie, le cardinal Pell a contesté en appel sa condamnation pour pédophilie
    Pell « doit répondre » de crimes « commis par d’autres prêtres »

    « Pell doit répondre non seulement pour ses propres crimes mais aussi pour ceux commis par d’autres prêtres et frères dont il a autorisé la mutation d’une école à l’autre et d’une paroisse à l’autre », a dit Michael Magazanik, l’avocat de la victime, cité par le journal The Australian.

    Outre George Pell, la Commission catholique pour l’éducation, l’évêque de Ballarat Paul Bird et l’archevêque de Melbourne Peter Comensoli sont mentionnés dans la plainte, selon la même source. L’affaire doit faire l’objet d’une médiation.
    Lire aussi Après Notre-Dame, une messe de Pâques de « renaissance » à l’église Saint-Eustache

    George Pell a fait appel de sa condamnation pénale pour actes de pédophilie. A l’issue d’une audience jeudi, les trois magistrats de la Cour suprême ont mis leur décision en délibéré et on ignore quand elle sera annoncée. Ils peuvent confirmer la condamnation, ordonner un nouveau procès ou acquitter le prélat.

    George Pell avait été reconnu coupable en décembre de cinq chefs d’accusation portant sur des agressions sexuelles commises contre deux enfants de chœur en 1996 et 1997. Il avait ensuite été condamné en mars à six ans d’emprisonnement.

    #catholicisme #culture_du_viol #violophilie #pedocriminalité

  • En Californie, des policiers sous surveillance
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/05/en-californie-des-policiers-sous-surveillance_5471506_3210.html

    Depuis le 1er janvier, les habitants du Golden State ont accès aux dossiers internes de la police sur les bavures et infractions commises par les agents : un catalogue de ripoux dignes de séries télévisées.

    Un chantier énorme, dans un Etat de 40 millions d’habitants, qui compte plus de 600 agences de maintien de l’ordre et 120 000 agents assermentés. « Le plus grand déversement jamais vu de données émanant des forces de l’ordre », assure le magazine libertarien Reason.

    Pour s’y attaquer, les médias ont créé un consortium, le California Reporting Project. Trente-trois organes de presse y participent, des grands journaux aux radios et aux ONG d’investigation, chacun se saisissant de tel ou tel dossier. A ce jour, ils ont déposé 1 100 requêtes en vertu de la nouvelle loi, concernant 675 commissariats dans les 58 comtés de l’Etat. « Les rédactions sont tombées d’accord pour mettre de côté l’esprit de compétition et coopérer compte tenu du service d’intérêt public de ce travail », a expliqué le consortium dans un communiqué.

    #police #data #transparence

    • Je ne trouve plus l’histoire sur l’agence qui forme les policiers étatsuniens au racket des touristes. Peut-être il y a des traces de ces activités dans les documents rendus publiques.

      #tourisme #USA

  • Entre Trump et Macron, la fin des illusions
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/05/entre-trump-et-macron-la-fin-des-illusions_5471687_3210.html

    #Le_petit_chêne_est_mort et l’herbe a repris ses droits sur la pelouse de la Maison Blanche où Donald Trump et Emmanuel Macron l’avaient planté, le 23 avril 2018, à l’occasion de la visite d’Etat du président français. Venu d’un champ de bataille de la première guerre mondiale où les marines américains avaient écrit une page de leur histoire, l’arbuste qui devait « symboliser la ténacité de l’amitié » entre la France et les Etats-Unis n’a pas supporté, de source française, la quarantaine phytosanitaire qui lui avait été imposée après sa très médiatique plantation.

    C’est comme une métaphore d’une relation qui n’est plus ce qu’elle a été, notamment sur le plan personnel.

    • Je n’arrive pas à confirmer la mort de ce chêne. Il a été mis en quarantaine dont la durée dépasse 2 ans,…

      La source française n’est pas précisée et je ne l’ai pas trouvée.

      Trump-Macron tree faces at least 2 years in quarantine | Boston.com
      https://www.boston.com/news/politics/2018/05/25/trump-macron-tree-faces-at-least-2-years-in-quarantine


      FILE - In this April 23, 2018, file photo, first lady Melania Trump, second from right, and Brigitte Macron, left, watch as President Donald Trump and French President Emmanuel Macron participate in a tree planting ceremony on the South Lawn of the White House in Washington. The oak sapling that was a gift to Trump from Macron is facing at least two years in quarantine.
      (AP Photo/Andrew Harnik, File) –The Associated Press

      The oak sapling that was a gift to President Donald Trump from French President Emmanuel Macron is facing at least two years in quarantine.

      The leaders planted the tree on the White House lawn during Macron’s state visit in April. But a mystery was spun days later when journalists noticed it had been removed.

      Macron’s office later said the tree was quarantined like other plants or animals brought into the U.S. Macron gave Trump two trees and both are in isolation.

      The U.S. Department of Agriculture’s Animal and Plant Health Inspection Service said this week that at least two years of monitoring and testing may be required before the trees can be planted.

  • #Mir_Streiked !

    „Mir Streiked!“ ist die Hymne für der Schweizerischen Frauen*streiktag 2019. SASA, KimBo, Mer Ayang und Sascha Rijkeboer komponieren in ihrer musikalischen Unterschiedlichkeit ein Lied, das gleichzeitig bewegt, anklagt und mobilisiert.

    https://www.youtube.com/watch?v=m001Efj0ymI&feature=share


    #grève_féministe #14_juin #femmes #grève #Suisse #chanson #14_juin_2019 #hymne
    #musique_et_politique (ping @sinehebdo)

    v. aussi le #manifeste académique de la grève :
    https://seenthis.net/messages/777511

    et une tribune sur le #féminicide, tribune publiée en lien avec la grève :
    https://seenthis.net/messages/780868

    • "Les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes"

      Alors que l’égalité salariale est au coeur de la grève des femmes prévue le 14 juin, Manuela Honegger, politologue et politicienne indépendante, relève qu’en une année « les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes ».

      « L’écart de revenu entre l’homme et la femme reste notre préoccupation première », a affirmé dans La Matinale Manuela Honegger, membre du collectif genevois pour la grève des femmes. De plus, le travail domestique effectué par les femmes n’est toujours pas reconnu.

      « On estime aujourd’hui que faire à manger a plus de valeur en Suisse que ce que le secteur financier produit, la valeur que les femmes produisent tous les jours gratuitement et qui péjore leur vie est énorme. A la fin de l’année, les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes », a précisé la politicienne.

      De plus, « sur la base des différences salariales, les femmes devraient seulement travailler jusqu’à 57 ans et pas jusqu’à 64 ans », a-t-elle encore indiqué.
      Chiffre pas connu

      « La politique ne nous prend pas au sérieux, nous les femmes, et ne met pas nos préoccupations au centre », a encore souligné la politicienne. Alors que tout le monde connaît le nombre d’étrangers vivant en Suisse, « cela fait 25 ans que l’UDC martèle ces chiffres », combien de personnes connaissent le pourcentage des femmes qui font la lessive ou qui assument l’éducation des enfants ?

      « Les femmes accomplissent 80% de la lessive faite en Suisse et assument 70% de l’éducation des enfants. Ce sont des réalités à mettre sur l’agenda politique, c’est pourquoi nous avons choisi la grève. La grève est un moyen de pression pour dire stop », a conclu #Manuela_Honegger.

      https://www.rts.ch/info/suisse/10179694--les-femmes-gagnent-108-milliards-de-moins-que-les-hommes-.html

      #salaire

    • Vers la grève féministe en Suisse

      Dans cet entretien, Anouk (étudiante, investie dans les mouvements étudiants et de l’immigration coloniale et post-coloniale) et Maimouna (militante queer antiraciste « qui penche du côté marxiste de la force » et qui travaille dans un syndicat interprofessionnel du secteur public) nous livrent un récit du processus qui va porter nombreuses femmes* en Suisse à se mettre en grève pour la journée du 14 juin 2019. Nous saissons l’occasion pour relayer le manifeste de la grève, dont il est beaucoup question dans l’interview, et une émission radio sur cette lutte, dont le titre annonce : Ne changeons pas les femmes, changeons la société !

      – PEM : Le 14 juin se tiendra en Suisse une grève des femmes et féministe : Quel a été votre rapport à cette grève ?

      M : J’ai participé à cette grève surtout par l’organisation des travailleuses au sein de mon syndicat, mais également pendant une période par le biais de la coordination romande et du collectif genevois. Pour des raisons de santé, je n’ai pas pu participer à tout l’aspect collectif et de coordination des six derniers mois. Cette grève m’a accompagnée durant toute l’année et le fait de participer à sa construction sur les lieux de travail a sûrement été une des expériences militantes les plus intéressantes de ma vie.

      A : De mon côté, j’ai une position assez ambiguë par rapport à la grève. Rationnellement et politiquement, je suis super emballée par le processus. Je suis convaincue de la nécessité de s’y investir, et de la justesse d’organiser une grève générale à partir d’une position féministe. Mais d’un point de vue subjectif, j’arrive pas à me sentir concernée ou impliquée d’une quelconque manière. Pour plusieurs raisons, je n’arrive plus du tout à m’identifier aux discours du type “nous les femmes”, même si j’ai une compréhension du monde et des manières de me comporter profondément féministes. Du coup, je me suis tenue un peu à l’écart de tout le processus d’organisation de la grève, et j’ai juste participé aux débuts de la rédaction du manifeste, et j’ai été co-organisatrice de la journée du 10 février.

      – PEM : Pouvez-vous nous dire comment en Suisse on en est arrivé à organiser une grève féministe ? Quels ont été les éléments déclencheurs ?

      M : En Suisse, cette grève a été impulsée par des femmes syndicalistes après une énième discussion au parlement sur un projet de loi sur l’égalité salariale qui n’a abouti à rien. Je pense que c’est un aspect assez intéressant, notamment par rapport à d’autres endroits où ce genre de mobilisation a eu lieu, comme dans l’Etat espagnol, où le rôle des syndicats était beaucoup moins fort, voire un frein à l’organisation de cette mobilisation. Néanmoins, l’impulsion ne vient pas des directions syndicales mais plutôt de la base. Elles ont d’ailleurs plutôt été forcées à rejoindre le mouvement sous pression de leurs militantes. Je trouves aussi assez intéressant que ça vienne pas forcément de femmes très jeunes à la base, mais plutôt de militantes assez expérimentées, même si ça a très vite pris chez les femmes plus jeunes. Certaines étaient déjà là en 1991, lors de la première grève des femmes en Suisse d’ailleurs.

      A : Il y a une autre particularité par rapport à la Suisse. Ici, la construction de la grève s’appuie sur un réseau militant de syndicalistes féministes, de féministes organisées dans des partis de gauche radicale, et aussi de féministes autonomes, qui s’étaient toutes mobilisées contre cette loi sur l’augmentation de l’âge de la retraite - soutenue par les centrales syndicales au niveau national. Il y a donc une filiation entre cette opposition référendaire dans le champ institutionnel et l’impulsion de la grève féministe.

      – PEM : Pouvez-vous préciser quel a été le rôle des syndicats par rapport au mouvement ?

      M : Il faut bien comprendre que ce mouvement vient de la base. Il y a eu cette énorme manifestation à Berne qui a réuni 22 000 personnes en septembre 2018. Pour la petite histoire, chaque deux ans la plus grande organisation syndicale, l’USS [1], organise une manifestation nationale. Il s’agit avant tout d’une démonstration de force mais souvent avec un contenu politique très institutionnel. Donc du coup, comme chaque deux ans, l’USS a choisi un thème, et cette année-là c’était l’égalité salariale. Il n’y avait pas la volonté de parler de la grève qui se prépare aujourd’hui mais l’idée c’était simplement de mettre en avant cette revendication qui pouvait plaire à tout le monde. Le mouvement a fini par presque troller cette manifestation en créant un tronçon appelant à la grève féministe en 2019, ce qui a fait apparaître clairement nos revendications comme bien plus larges et radicales. Ça s’est fait littéralement aux nez et à la barbe des centrales syndicales qui ne voulaient parler que d’égalité salariale.

      A : Dès le début, et en raison de la manière dont le mouvement s’est structuré, il a appelé à aller plus loin qu’une grève « classique », qui reste contenue à un cadre de rapport salarié uniquement. Tout ceci ouvre des perspectives beaucoup plus larges, et ça remue le mouvement ouvrier dans son ensemble, notamment sur la question du travail reproductif, et de la grève politique (qui est d’ailleurs implicitement interdite par notre Constitution [2]).

      M : C’est vraiment important cette question de grève politique en Suisse. On a réussi à la rendre licite grâce à des mécanismes assez alambiqués, sachant que le droit de grève bien qu’inscrit dans notre constitution, est très limité.

      – PEM : Comment s’est organisé et structuré le mouvement pour la grève ? Quelles sont les formes d’organisation que vous vous êtes données et est-ce qu’elles sont présentes sur l’ensemble du territoire suisse (les différents cantons, dans les villes ou en campagne, etc.) ?

      M : En fait, le mouvement est né en Suisse romande et Suisse italienne et la Suisse allemande a rejoint le mouvement un peu plus tard. Actuellement, quasiment tous les cantons suisses et les grandes villes ont un collectif organisant la grève. Honnêtement, quand ça a commencé, ça aurait pu être ce genre d’initiatives super sympas lancées par dix meufs motivées qui aboutit à 5000 femmes dans la rue un an plus tard. Mais là, ça a pris bien plus d’ampleur ! Je pense que la manière dont le mouvement s’est construit, notamment la démocratie interne, la décentralisation, et surtout la totale liberté laissée aux collectifs - avec juste le Manifeste comme garde-fou - font que c’est un mouvement à la fois très large et radical.

      A : Oui, j’ai le souvenir d’une militante syndicale qui disait que ça avait impulsé la formation de collectifs sur plein de lieux de travail, ce qui en Suisse, est dingue ! En tous cas, je pensais pas que ça serait un truc aussi énorme, et que ça lancerait autant de personnes à s’organiser sur leur lieu de travail, de formation, etc. Au-delà même du 14 juin, ça ouvre des perspectives d’organisation beaucoup plus larges.

      M : La décentralisation du mouvement est très particulière mais aussi très adaptée à notre contexte fédéral. C’est vraiment une organisation décentralisée, qui part des collectifs locaux. C’est très difficile pour moi de parler de ce qui passe dans les cantons suisses alémaniques. Ce que je vois sur les réseaux sociaux (car le mouvement y est assez actif), c’est qu’en fait, finalement, dans des endroits où j’aurais pas pensé, il y a des choses qui se construisent.

      A : Le caractère de radicalité du mouvement est aussi lié au fait qu’il se construit au niveau national, au-delà des barrières linguistiques, mais d’une manière décentralisée comme tu l’as dit. C’est quand même très rare en Suisse. Mais l’organisation ne se fait pas uniquement selon des bases purement géographiques (ville, canton, etc.), mais aussi en fonction des lieux d’activité, sur les lieux de travail et de formation, etc.

      M : Je pense que c’est grâce aux organisatrices qui ont vraiment tout mis en place pour permettre la plus grande démocratie possible, ce qui est hallucinant et qui a représenté un travail phénoménal. S’assurer toujours qu’il existe des espaces de dialogues où les questions de contenu mais aussi de forme peuvent être entendues et discutées, ce qui a notamment permis de créer ce Manifeste avec une adhésion très large, a, d’après moi permis cette construction très large d’un mouvement.

      – PEM : Qu’est-ce qu’a apporté au mouvement la rédaction d’un manifeste ? Quels thèmes principaux en sont ressorti ?

      M : Alors, le manifeste regroupe dix-neuf revendications. Elles concernent tout : le rapport au corps, le rapport au travail, notamment l’inégalité salariale, mais la question du travail reproductif est également très développée. Je pense qu’on trouve pas le terme “anti-capitalisme” dans le texte (même si le terme capitalisme doit y apparaître), mais dans le fond, on est dans des revendications vraiment en rupture. Beaucoup de revendications tournent autour du monde du travail. Déjà parce que ce mouvement est très syndical mais aussi parce que les enjeux autour des inégalités sur les lieux de travail sont encore loin d’être résolus. Il n’y a pas de réelles protections contre les inégalités salariales, les protections contre le sexisme sur le lieu de travail sont peu ou mal mis en place, et la dévalorisation sociale et salariale des métiers typiquement féminins existe. On est quand même un pays où les personnes travaillant dans l’économie domestique ne sont même pas soumises à la loi sur le travail dont le texte est censé protéger les travailleuses et travailleurs.

      A : Oui, notamment celle de réduction du temps de travail ! Et la question des violences sexistes est aussi importante pour nous. C’est vrai qu’avec le Manifeste, on donne une vision d’unité, comme si tout le monde était d’accord sur tout, mais il y a quand même eu des grosses contradictions internes. D’ailleurs, la force du cas suisse, c’est d’avoir pu dépasser ces contradictions et de ne pas s’être scindé. C’est peut-être lié à la culture du compromis suisse [rires]. Dans tous les cas, il y a eu un travail politique phénoménal sur les sujets de dissension, pour aboutir à une orientation d’un féminisme de classe et anticapitaliste, et aussi sur la question de la pénalisation des violences de genre. À la première séance de rédaction du Manifeste en août passé, les nombreuses personnes présentes étaient réparties en groupes de travail « par thématique », où on discutait de nos revendications et leur articulation. Il se trouve que j’ai eu la bonne idée d’aller au groupe sur les violences faites aux femmes. C’était assez difficile, et il a fallu un travail important (que des camarades ont mené tout au long de l’année) pour éviter une orientation pro-punitive, et amener une vision globale sur les conséquences de ces orientations en termes de rapports sociaux de race, et plus largement de répression. Mais c’est une position qui est extrêmement ambivalente et compliquée à trouver et défendre, entre d’un côté dire que les violences de genre sont un sujet politique fondamental (et qu’on ne va pas s’en occuper « après » pour le dire vite), mais de l’autre, se demander comment on peut y répondre sans converger avec l’appareil répressif d’Etat. Il y a donc eu tout un travail : déjà, sur le moment même, et avec les relectures et amendements successifs du Manifeste. Plus largement, et dans un deuxième temps, on a organisé avec SolidaritéS [3] une journée d’étude qui a réuni des personnes actives dans les organisations qui luttent concrètement contre les violences de genre, pour essayer d’élaborer des pistes d’actions anti-punitives, mais concrètes et ancrées dans notre réalité. Il y avait beaucoup de personnes impliquées dans l’organisation de la grève, et l’idée était de revenir ensuite dans les différents collectifs et mettre ça en avant. Au final, quand on regarde le Manifeste maintenant, on remarque que ce travail collectif (qui prend différentes formes) a porté ses fruits.

      – PEM : Du coup, est-ce que vous diriez que le Manifeste, rédigé en août dernier, rend bien compte de la pluralité des composantes du mouvement tel qu’il est aujourd’hui ?

      M : Le mouvement s’est organisé en mixité choisie, sans hommes cisgenres. Pour la composante sociale, dans les collectifs que je connais, principalement en Suisse romande, on compte majoritairement des femmes* déjà militantes, peu de femmes non blanches, par contre plutôt très intergénérationnelle. Néanmoins, quelques femmes ayant un parcours migratoire ont été très actives, ce qui a permis d’amener des revendications concrètes et précises sur les questions d’asile et d’accueil. L’exemple qu’a donné Anouk, et il y en aurait d’autres, montre bien qu’en tant que minorités dans la minorité, c’est très dur de réussir à mettre en avant ses revendications s’il n’y a pas un vrai travail d’organisation en interne. On l’a notamment vu pour les questions LBTIQ, où finalement des revendications spécifiques n’ont pas été visibilisées et ce alors qu’en Suisse on serait dans un contexte assez propice à la mise en avant de revendications par exemple liées à la parentalité, aux parcours trans* ou encore d’égalité juridique. De ce que j’ai perçu, en tout cas en Romandie, il nous a été difficile de nous organiser entre nous pour faire émerger ces revendications. Par contre, le travail fait par les femmes migrantes et leurs alliées ont réussi à imposer des revendications puissantes sur cette question, autant dans le manifeste que dans l’organisation collective. Ces questions, par exemple le fait de ne pas avoir de permis de séjour ou juste un permis provisoire en tant que travailleuse – en lien avec tout le travail syndical qui est mené sur ce front depuis des années - sont bien comprises et intégrées. Par contre, on n’a pas constaté la même chose sur les questions de race. Pour être bien claire, quand on parle de femmes migrantes en Suisse, on parle de femmes qui viennent du troisième cercle (le Sud global) comme on dit, mais aussi d’Europe du Sud.

      A : C’est vrai qu’il y a eu un travail politique pour orienter ces revendications dans un sens émancipateur pour tout le monde. Donc le Manifeste n’est bien sûr pas parfait, mais c’est le fruit d’un travail politique de longue haleine, parfois éreintant, mené par un grand nombre de personnes. Au début, il y avait carrément des propositions islamophobes, ou abolitionnistes (du travail du sexe)… Le fait que ce genre de choses ne soient pas passées (même si le Manifeste n’est pas explicite sur ces questions), c’est aussi le fruit d’un travail. Ça permet de le garder ouvert à une organisation politique sur les rapports coloniaux, sur le travail du sexe, etc.

      M : Sur ces questions, on constate qu’il y avait cette peur au début, comme dans tout mouvement unitaire : « que vont faire les femmes qui ne sont pas organisées à gauche, et comment elles vont pouvoir adhérer à ce manifeste ? ». Finalement, on se rend compte que plus il y a de revendications, plus elles sont larges, plus elles sont radicales, et - c’est assez contre-intuitif - plus elles sont rassembleuses. En fait, ça a permis de créer un mouvement ultra large. La question des “femmes de droites” - doit-on les intégrer,, comment leur parler, est-ce qu’on les effraient ou pas - a souvent été posé, surtout au début dans les collectifs locaux. Je me souviens très clairement d’une femme qui disait « si les femmes de droite se reconnaissent dans le manifeste, elles viendront, et sinon tant pis ». Il faut juste imaginer que lors de l’appel de la première coordination nationale à Bienne, il devait y avoir 500 à 600 personnes, qui sont des personnes qui organisent activement cette grève.

      –PEM : Pourquoi est-il important de faire grève pour faire valoir ces raisons ?

      M : Il y a un truc que je trouve intéressant dans le droit suisse, la grève est considérée comme l’ultima ratio. Donc c’est le dernier outil que les travailleurs et travailleuses mettent en place pour obtenir leurs revendications, après que tout a échoué. Là, ça fait 38 ans qu’on a une égalité dans la constitution qui n’est pas appliquée, et tout part quand même de là ! On peut se dire que c’est très réformiste et partiel, mais littéralement, ça veut dire qu’en Suisse, il y a aucune possibilité de sanction ni de contrainte pour vraiment combattre l’égalité salariale même dans son sens le plus strict. Tu peux faire reconnaître - mais c’est très compliqué – que tu n’es pas payée la même chose que ton collègue masculin et toucher le différentiel ainsi qu’une indemnité représentant six mois de salaire et c’est la seule sanction que tu auras en tant qu’employeur. En gros, une mise en conformité plus une petite amende. De plus, ce n’est pas soumis à un contrôle régulier, sauf pour les entreprises de plus de 100 employé-e-s, ce qui représente environ 2% des employeurs en Suisse. On en est là. Donc c’est pour ça que c’est important de faire grève, c’est pour montrer qu’on en a marre du système suisse de la négociation et de la « paix du travail » et que oui, en tant que femmes ont a tout essayé mais que là ça suffit et que donc on utilise l’outil de l’ultima ratio.

      A : Pour moi, cette grève a permis de montrer, dans ce système suisse, qui est officiellement « pacifié » et qui jure que par cette fameuse « paix du travail », que la conflictualité sociale, elle existe ; que les antagonismes de classe, ils existent. La conflictualité, c’est pas nous qui l’inventons, elle est réelle. Du coup, l’analyse qu’on fait en étant marxistes et féministes, c’est de lier les raisons larges pour lesquelles on fait grève (qui ne concernent pas uniquement les inégalités dans le travail salarié), à ce mode de production particulier. Donc une fois qu’on a dit ça, notre mode d’action doit rendre compte de ça.

      M : Sur la question de la grève, ça a pas été sans tension, vraiment ! Évidemment, faire grève en Suisse en 2019, c’est aussi le rappel de la grève de 1991 [4], qui a été un des plus beaux moments de luttes en Suisse. C’est aussi le rappel de ces femmes qui se sont battues en 1971 pour obtenir le droit de vote [5]. Il y a des femmes qui ont fait grève en 1991, et nous en 2019, on lutte aussi !

      A : Il faut préciser que cette grève s’inscrit dans un renouveau de perspectives de luttes de la gauche politique et syndicale. Il faut rappeler brièvement que le système suisse permet de s’opposer à des projets du parlement (et d’en proposer) en récoltant un certain nombre de signatures. Les initiatives ou référendum sont ensuite soumises au vote de la population suisse. Je précise, car j’ai vu beaucoup de discussions sur ce système de démocratie semi-directe en France, en lien avec la revendication du RIC défendues par certain·es Gilets Jaunes. Or, un élément pour moi central est à chaque fois laissé de côté : le système suisse est fondé sur l’exclusion politique d’une partie importante (environ un cinquième) de la population et des classes populaires, à savoir la population “d’origine étrangère”. En effet, les droits politiques sont conditionnés à la possession de la nationalité suisse, qui est extrêmement difficile à obtenir. En l’espace d’un an, la gauche politique est parvenue à faire refuser un projet d’augmenter l’âge de la retraite des femmes (appelé PV2020), et une autre loi (appelée RIE3) sur la défiscalisation massive du capital des multinationales implantées en Suisse (ce qui représente un transfert massif de richesses des collectivités publiques, notamment du Sud global, vers les actionnaires de Nestlé, Glencore, etc.). J’ai l’impression que ça a vraiment créé une dynamique de gauche qui est de nouveau capable d’arracher des grandes victoires. En même temps, on a lancé tout récemment un référendum contre la soeur jumelle de la RIE3 , donc contre une loi qui prévoyait exactement les mêmes dispositifs fiscaux ; on a fait aboutir le référendum, mais on l’a perdu en votation car la réforme a été massivement approuvée. Et on a certes refusé l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, mais il y a déjà un projet au Parlement pour l’augmenter à nouveau. Cette question des initiatives et référendums constitue un grand débat au sein de nos organisations, et pour ma part, je ne crois pas qu’il faille rejeter une lutte institutionnelle par référendum en bloc, parce que comme on l’a vu, ça permet de lancer des dynamiques d’opposition substantielle. Par contre, sur la base de cette séquence politique, on voit que si on les considère comme une fin en soi, on n’a pas fini de s’opposer aux mêmes projets de loi, et on passe notre temps à récolter des signatures.

      M : Oui, au bout d’un moment, à ce jeu, ils gagnent en fait ! C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a ce dessin qui tourne et qui montre une femme avec une batte de base-ball disant “j’ai décidé de changer de méthode”.

      – PEM : Quelles autres expériences de lutte à l’échelle globale ou dans l’histoire suisse sont importantes pour vous ?

      M : La grève générale de 1918 ! Parce que j’ai découvert cette grève il y a un an et demi au moment du centenaire, et parce que l’organisation des syndicats au niveau national, l’USS (Union syndicale suisse) qui a organisé une super journée de conférence [rires] avec des historien·nes où, littéralement, leur conclusion c’était que c’était pas si bien parce qu’au final, on n’a rien gagné. C’est les syndicats qui disent ça ! Ça m’a donné envie de creuser, j’ai découvert plein de trucs, notamment que c’était pas tant un échec que ça, et je pense que ça montre aussi à quel point en Suisse, on ne connaît pas l’histoire des luttes.

      A : Au centre des revendications de la grève générale de 1918, il y avait celle du droit de vote des femmes ! Cette revendication dont on dit souvent qu’elle apparaît beaucoup plus tard, a été portée par le mouvement ouvrier dès 1918. Face aux frappadingues pour qui la grève féministe divise la classe ouvrière – ce qui est une analyse complètement hors sol quand on voit le développement massif de collectifs sur les lieux de travail – on se rend compte que dès le début, il y a un lien organique entre les luttes féministes et le mouvement ouvrier, simplement parce que les femmes font partie du mouvement ouvrier ! Après personnellement, l’histoire des luttes des travailleurs immigrés, et notamment italiens est importante politiquement pour moi.

      M : Ce qui est terrible, c’est qu’on est hyper à la ramasse et qu’on ne connaît presque pas notre histoire, parce qu’on a vraiment un roman national très fort : en Suisse, on dit qu’on est riche parce qu’on sait faire des compromis, que les valeurs paysannes et protestantes sont celles qui assurent notre prospérité et qu’on obtient jamais rien par la force. Par exemple, sur l’obtention du droit de vote des femmes en 1971, ce que tout le monde croit, c’est que le gentil parlement a décidé d’autoriser les femmes à voter parce que c’était quand même un peu la honte d’avoir attendu si longtemps. Or j’ai appris cette année, en creusant un peu, qu’il y avait eu une énorme mobilisation populaire, notamment des femmes autour de cette question.

      – PEM : Les institutions semblent réagir de manière plutôt bienveillante voire encourager certaines initiatives qui vont se tenir à l’occasion du 14 Juin : comment expliquez-vous cette bienveillance (paternaliste ?), et comment, dans ce contexte, garantir une certaine offensivité lors de cette journée de grève ?

      M : On constate effectivement une offensive massive du Parti socialiste (gauche gouvernementale) et des directions syndicales pour essayer de récupérer et pacifier cette grève en en retirant les aspects les plus combatifs. En même temps, c’est vrai qu’en Suisse , où qu’on soit sur l’échiquier politique il devient compliqué de dire qu’on est contre l’égalité. Les solutions choisies, comme dans beaucoup d’autres endroits, c’est de dire qu’on utilise pas la bonne méthode ou que l’on a mal compris l’égalité. On l’a vu syndicalement avec la réaction des employeurs. D’abord, il y a eu une offensive pour dire que cette grève n’était pas licite. Puis, sous la pression des collectifs, les employeurs du publics - sur Genève et sur Vaud, en tout cas - ont fini par dire qu’il n’y aurait pas de sanction pour cette grève, tout en sous-entendant que ça en était pas vraiment une. Une conseillère d’état PLR [6] à Genève a même affirmé que le mot grève n’avait qu’une valeur historique, et qu’en réalité il s’agissait d’une grande fête. On passe évidemment notre temps à rappeler que nous avons des revendications de ruptures et que oui c’est bien une grève. Le problème c’est qu’on n’est pas toujours entendu, face au discours dominant, notamment des médias. C’est ce qui permet à des meufs de l’exécutif ou de droite de participer aux mobilisations, qu’elles essaient de vider de leur sens...

      A : Oui, mais en même temps, elles vont marcher derrière des syndicalistes et des féministes qui revendiquent la réduction générale du temps de travail, et qui refusent catégoriquement l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes ! D’une certaine manière, c’est bon signe, ça veut dire que les collectifs ont réussi à imposer un rapport de force qui fait que les autorités se sentent obligées d’y participer. Surtout, les dynamiques d’organisation que cette grève a impulsées sur les lieux de travail, de vie et de formation, c’est pas quelque chose qui est “récupérable”. Pour moi c’est ça le plus important : le 14 juin n’est pas une fin en soi, c’est un but qui permet à des collectifs d’essaimer un peu partout, et de développer ou renforcer notre organisation collective.

      M : Ce qui est complètement dingue avec cette grève, c’est que malgré la radicalité du Manifeste (et même grâce à cette radicalité), des dizaines de milliers de femmes vont se mobiliser ce 14 juin. Ça permet de contrer cette idée très répandue, selon laquelle il faudrait pas être trop radicale, ou faire trop de bruit, pour pouvoir mobiliser largement. Or ce qu’on a constaté c’est qu’en permettant aux femmes de s’exprimer et en ancrant les revendications dans une réalité, ça marche, et c’est énorme !❞


      http://www.platenqmil.com/blog/2019/06/13/vers-la-greve-feministe-en-suisse

    • Un « ras-le-bol général » : vendredi, c’est la grève des femmes en Suisse

      Vingt-huit ans après une première mobilisation nationale, syndicats et collectifs féministes appellent à la mobilisation pour mettre fin aux inégalités femmes/hommes.

      Le reste du monde a le 8 mars. La Suisse a son 14 juin. Vendredi 14 juin 2019, collectifs féministes et syndicats organisent une « grève des femmes », pour l’égalité avec les hommes, 28 ans après la première du nom, en 1991.

      Une grève que les organisateurs espèrent nationale et globale. « Il ne s’agit pas seulement d’une grève du travail rémunéré, explique au Parisien Anne Fritz, coordinatrice de la mobilisation à l’Union syndicale suisse, à l’origine de la mobilisation. Il y aura aussi une grève du ménage, du prendre soin, de la consommation… » De toutes ses tâches, encore majoritairement effectuée au quotidien par des femmes, peu reconnues et non rémunérées.
      Une date symbolique

      Un mot d’ordre, l’égalité, et plusieurs déclinaisons : égalité des salaires, fin des violences sexistes, fin de la précarité des femmes… Plusieurs manifestations seront organisées ce jour-là, dans tout le pays. « Le plus important, c’est que chaque femme puisse participer à son niveau, là où elle est », poursuit Anne Fritz.

      La date du 14 juin est hautement symbolique en Suisse. En 1981, était introduit dans la Constitution un article concernant l’égalité entre les femmes et les hommes. Dix ans plus tard, près de 500 000 personnes - pour un pays de 3,46 millions d’habitants - se mobilisaient pour dénoncer les inégalités toujours persistantes.

      Près de trois décennies plus tard, les femmes continuent de toucher 20 % de moins que les hommes, il n’existe pas de congé paternité et les places en crèche sont rares et chères, freinant la participation des femmes à la vie active.

      L’année dernière, une loi sur l’égalité salariale a été votée dans le pays. Mais la version adoptée en définitive était nettement édulcorée, par rapport au texte initial. La dernière version ne prévoit pas, par exemple, de sanction pour les entreprises discriminantes.
      Le patronat suisse grince des dents

      Un sentiment de trop peu, qui fait germer l’idée d’une nouvelle grève, à l’image de celle de 1991, dans les milieux féministes, et au sein de l’Union syndicale suisse. Le mouvement #MeToo, ainsi que diverses mobilisations internationales, pour défendre l’avortement ou critiquer certains dirigeants comme le président américain Donald Trump ou Jair Bolsonaro, le président brésilien, sont aussi passés par là.

      Pour Anne Fritz, c’est un « ras-le-bol général des femmes » qui a permis de concrétiser cette grève anniversaire. Elle est née en cette année symbolique de 1991. Aujourd’hui, elle estime que les femmes ne sont « pas entendues en manifestation. C’est la raison pour laquelle il faut faire grève ».

      Plusieurs entreprises et administrations ont affiché leur soutien à cette grève des femmes. À Genève par exemple, la ville fermera des crèches. Mais l’Union patronale essaie de contrer le mouvement. Le syndicat le considère comme « illicite », car ne visant « pas uniquement les conditions de travail », selon les propos Marco Taddei, un de ses représentants, à l’AFP.

      Difficile de prévoir l’ampleur du mouvement de vendredi, la grève ne faisant pas partie de la culture suisse. Depuis l’instauration en 1937 de la « paix du travail », une convention signée entre patronats et syndicats, la négociation est souvent préférée à la grève. Anne Fritz espère « énormément » de personnes. Ou au moins autant qu’en 1991.

      http://m.leparisien.fr/societe/un-ras-le-bol-general-vendredi-c-est-la-greve-des-femmes-en-suisse-13-0

    • Les guettes ont appelé Lausanne à une nuit mauve

      Du haut de la cathédrale, quatre femmes ont lancé la mobilisation du 14 juin. Un cri inédit, relayé une bonne partie de la nuit avant la grande journée de vendredi.

      l faut « garder le dos bien droit, mettre les mains en porte-voix et s’adresser à Lausanne ». Un rapide conseil, glissé par Renato Häusler, guet de la cathédrale de Lausanne, à celles qui s’apprêtent à prendre sa place. Pour la première fois depuis 614 ans, la voix d’une femme va donner l’heure à la ville. A 23 heures, ce jeudi 13 juin en guise d’échauffement, puis à minuit, 1 heure et 2 heures, avec en prime un appel à la grève des femmes, à la grève féministe.

      C’est ainsi qu’à minuit, Nadia Lamamra, représentante du collectif vaudois pour la grève, Nicole Christe, cheffe du Service de l’architecture de la Ville de Lausanne, Joëlle Moret, déléguée à l’égalité et la chanteuse Billie Bird crient de concert « C’est la grève, c’est la grève ! ». Et après un bref silence, les acclamations montent de l’esplanade où plusieurs centaines de personnes affluent depuis 22 heures. « Il y a enfin un peu de reconnaissance, même dans les professions très atypiques les bastions masculins finissent par tomber », apprécient les guettes en chœur. La grève nationale du 14 juin est lancée à Lausanne, la cathédrale peut s’enflammer et briller en mauve dans la nuit.

      « C’était un moment fou, j’en ai eu des frissons. Il y avait un grand silence, on entendait juste les tambours, il y avait quelque chose de mystique et, tout à coup, tout le monde a hurlé. J’ai failli pleurer », raconte Anne-Julie.

      Au pied de la cathédrale, en continu, il y a les banderoles et les pancartes, les danses et les accolades, les chants et les slogans comme autant de cris du cœur. Entres autres : « Fortes, fières et pas prêtes de se taire » ou « Patriarcat t’es foutu, les femmes sont dans la rue ». « Ça me rend euphorique cet engouement, j’espère que ce sera le début d’un vrai mouvement. Il faut que les gens comprennent ce que l’on vit, commente Charlotte. Je pense aussi à celles qui ont de grandes difficultés, les travailleuses pauvres, les mères isolées ou celles qui ne peuvent pas être là parce qu’elles sont empêchées par quelque chose ou quelqu’un. »

      Puis comme la cathédrale, la place de la Riponne s’embrase. Autour d’un feu de camp, la foule donne de la voix tandis que quelques objets volent au milieu des flammes. Du carton, un tee-shirt ou un soutien-gorge, avalés par les flammes sous les applaudissements. « Symboliquement c’est déjà très fort ce que l’on voit ce soir, observe Yesmine. J’ai vécu près de la cathédrale et tous les jours j’ai entendu un homme crier. Alors aujourd’hui c’est beaucoup d’émotions, quelque chose se concrétise. »


      Beaucoup d’émotions et pas mal d’actions, au moment de se disperser dans la ville aux alentours d’1h30. Un peu partout, l’eau des fontaines devient violette, comme la cheminée de Pierre-de-Plan. Les stickers militants fleurissent sur les murs et 56 rues sont même rebaptisées. C’est l’oeuvre du collectif ruElles, parti arpenter la ville toute la nuit avec de la colle et de faux panneaux en papier. « Une soixantaine de rues lausannoises portent le nom de personnes illustres ayant marqué l’histoire suisse. Trois d’entre elles seulement sont des femmes, explique les membres. Ce soir, les femmes sortent de l’ombre de l’Histoire et vont dans les rues. » Elles feront de même ce vendredi 14 juin, dès 8 heures et pour toute la journée.

      https://www.24heures.ch/vaud-regions/guettes-appele-lausanne-nuit-mauve/story/13485264

    • Toutes les femmes du Courrier…

      … se joignent aux revendications de la grève féministe / grève des femmes*. Toutes, nous croiserons les bras en ce vendredi 14 juin, vingt-huit ans après la journée historique qui avait vu 500 000 femmes s’unir à travers toute la Suisse pour exiger, enfin, l’égalité dans les faits.

      Car nous observons chaque jour l’ampleur du fossé qui nous sépare de l’égalité. Aujourd’hui comme hier, nous exigeons une meilleure reconnaissance de toutes les tâches que nous exécutons au quotidien ainsi que le respect de notre personne et de notre individualité. Par notre refus de travailler ou d’exécuter des travaux domestiques durant vingt-quatre heures, nous posons nos limites. 91-19… Et cette impression de tourner en rond.

      C’est ce que ressentent aussi les femmes du Courrier, qui se sont réunies pour énoncer leurs doléances. Notre cahier de revendications en cinq axes complète celles du manifeste de la grève et, surtout, rejoint l’expérience d’innombrables femmes, par-delà la branche économique du journalisme. Les problèmes soulevés touchent des facettes très différentes de nos vies et, pourtant, s’imbriquent pour former un continuum sexiste.

      Nous demandons la valorisation du travail des femmes. Comme tant de pairs, nous portons une immense partie de la charge émotionnelle au travail. Est attendu de nous que nous soyons patientes, à l’écoute, gestionnaires du quotidien. Quand on se tournera vers les hommes pour ce qui relève de compétences jugées plus techniques et mesurables. Invisibilisé, notre travail est pourtant essentiel à la bonne marche de toute entreprise.

      Nous attendons que notre parole soit écoutée, notre légitimité reconnue comme celle de nos collègues masculins.

      Nous voulons concilier vie privée et professionnelle sans nous épuiser dans de doubles journées, que nous soyons mères ou proches-aidantes. Cela passe par le respect de notre temps de repos, des congés (parentaux notamment) suffisants et la possibilité d’aménager notre temps de travail selon nos besoins. Il n’existe pas de recette magique applicable à toutes. Et nous méritons d’être considérées au-delà des stéréotypes de genre.

      Nous exigeons la parité à tous les niveaux de l’entreprise, de la base aux instances dirigeantes.

      Enfin, la lutte contre le sexisme doit s’appliquer à chacune de nos pages. Elle passe par la généralisation du langage épicène, des images non stéréotypées, des formulations s’abstenant de ramener les femmes à leur seul statut de mère, de fille ou d’épouse, sans cliché machiste.

      Le chantier ne fait que commencer. Et nous aurons toutes et tous à gagner de ce monde plus égalitaire. Solidaires, les hommes du Courrier nous soutiennent d’ailleurs dans notre lutte. Nous leur confions, l’espace d’une journée, la tâche de confectionner un journal spécial dédié à la grève, qui paraîtra samedi. Cette édition ancrera la date du 14 juin 2019 dans les mémoires. Pour qu’elle ne devienne pas une date anniversaire, mais une date charnière, le marqueur d’un changement de société dans toute sa profondeur.

      https://lecourrier.ch/2019/06/13/toutes-les-femmes-du-courrier

    • Swiss women strike for more money, time and respect

      Women across Switzerland are preparing for a nationwide strike in protest against what they say is the country’s unacceptably slow pace to equality.

      Friday’s protest comes 28 years after similar action saw half a million women take to the streets in 1991.

      Swiss women have long campaigned to accelerate the pace of gender equality.

      They joined millions of other women in Europe after World War One ended in 1918 in demanding the right to vote - but did not get it until 1971.

      At the time of the 1991 strike there were no women in the Swiss government, and there was no statutory maternity leave.

      Appenzell, the last Swiss canton to refuse women the right to vote, had just been ordered to change its policy by Switzerland’s Supreme Court.


      https://www.bbc.com/news/world-europe-48615911

    • Les journaux romands se mettent au violet

      Que ce soit sur un mode humoristique, ironique ou sérieux, la presse romande relate largement la grève des femmes vendredi.

      Les quotidiens romands parlent abondamment de la grève des femmes dans leurs éditions de vendredi. La plupart se sont parés de violet, la couleur du mouvement.

      « Suissesses en colère », écrit « 24 heures » en une. Le quotidien vaudois illustre sa première page avec le dessin d’une femme en violet sur fond jaune, poing dressé en l’air. Plus sobre, la « Tribune de Genève » titre « Une journée de grève pour exiger l’égalité » avec la photo de manifestantes vêtues en violet.

      « 20 Minutes » titre « Hall of femmes » en référence à l’expression anglophone « Hall of fame », temple de la renommée en français. Du côté de Neuchâtel, « Arcinfo » propose la photo d’une foule de femmes en première page avec le titre « Respect ».

      Le « Journal du Jura » opte lui pour un dessin de presse humoristique, montrant une mère en train d’accoucher à 15h24, heure symbolique à laquelle les femmes ne sont plus payées par rapport aux hommes. « L’étoffe des héroïnes » lance quant à lui le « Quotidien jurassien ».

      Un dessin orne également la une de « La Liberté », celui d’une femme en gants de boxe. « Pour que la lutte porte ses fruits », titre le journal fribourgeois. « Grève féministe Jour G », renchérit Le Courrier, qui a abandonné sa traditionnelle couleur rouge pour le violet.

      « Le Temps » montre un dessin où plusieurs hommes sont représentés, mais aucune femme. « Un genre vous manque, et tout un journal est dépeuplé », titre le quotidien. Son édition de vendredi est parsemée de cases blanches, là où une journaliste devait écrire un article.

      https://www.tdg.ch/suisse/suisse-romandejournaux-romands-mettent-violet/story/25605124

    • En Suisse, les femmes appelées à la grève pour dénoncer les inégalités

      Les organisateurs souhaitent mettre en lumière les différences salariales, mais aussi insister sur la reconnaissance du travail domestique et dénoncer les violences contre les femmes.


      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/14/en-suisse-les-femmes-appelees-a-la-greve-pour-denoncer-les-inegalites_547605

    • Why Swiss women are back on strike today

      On June 14, 1991, half a million women in Switzerland joined the first women’s strike. Now, nearly 30 years later, they’re mobilising again.

      Many people in Switzerland were taken by surprise on that spring day in 1991. The idea came from a small group of women watchmakers in the Vaud and Jura regions. Organised by trade unionist Christiane Brunner, it became one of the biggest political demonstrations in Swiss history.

      About 500,000 women throughout the country joined in the women’s strike through various types of actions. They called for equal pay for equal work, equality under social insurance law, and for the end of discrimination and sexual harassment.
      Why 1991?

      The choice of date was not arbitrary: on June 14 a decade prior, Swiss voters had approved a new article in the constitution on equality of the sexesexternal link. But the principle laid down in the constitution had not been translated into concrete legislation. The gap between men’s and women’s pay was still glaring.

      The 1991 strike was also intended to mark the 20th anniversary of women getting the vote at the federal level, a goal achieved very late in Switzerland compared to all other countries in Europe and most of the world.
      Why a strike?

      The idea of presenting the mobilisation of 1991 as a strike at first struggled to find acceptance. “At the outset, the Swiss trade union congress was not enthusiastic,” recalls historian Elisabeth Joris, who specialises in women’s and gender history in Switzerland. “The word was going round: ‘This is a day of action, not a strike’, because the very notion of a strike was linked to paid work, while women worked in very varied settings and often not for a paycheque.”

      On the other hand, talking in terms of a strike took on a highly political significance. “Every social movement takes place in a historical context, it is linked to other events,” notes Joris. Declaring a nationwide political strike meant appealing to the precedent of the other great nationwide political strike in Swiss history: the general strike of 1918, which included women’s suffrage among its demands, and in which women played an important role.

      “Women were borrowing a tradition from the workers’ movement, but gave it a wider meaning, transforming and adapting it to the needs of the feminist movement,” explains Joris. The idea of a women’s strike was not new, either. In 1975 there was such a strike in Iceland, to mark International Women’s Year. Even the choice of March 8 as International Women’s Day commemorates the strike by New York garment workers in 1909 and 1910.

      A different kind of strike

      The 1991 strike movement had many obstacles to overcome. In the economic and political world, there was much opposition. At the time, Senate President Max Affolter urged women not to get involved in it and risk “forfeiting men’s goodwill towards their aspirations”.

      On the other hand, the varied working environment of women, often outside the realm of paid work, did not lend itself to traditional forms of mobilisation. “The 1991 women’s strike involved a wide range of actions,” points out Elisabeth Joris. “This was able to happen because the strike was organised on a decentralised basis, unlike traditional strikes.”
      Snowballs for politicians

      Even if its historical significance was not recognised at the outset, the 1991 strike had a decisive impact on progress regarding equality of the sexes and the struggle against discrimination in Switzerland. The newfound strength of the women’s movement showed itself in 1993, when the right-wing majority in parliament declined to elect the Social Democratic Party candidate Christiane Brunner to a seat in the Federal Council, preferring a man.

      “The majority in parliament thought it could do the same thing it had done ten years before with Lilian Uchtenhagen [another Social Democrat who failed to win the election]”, notes Joris. “But Christiane Brunner was the women’s strike. The reaction was immediate. A few hours later, the square in front of parliament was full of demonstrators. Some parliamentarians found themselves pelted with snowballs.”

      Francis Matthey, the candidate elected to the Swiss executive branch, came under such pressure from his own party as well as demonstrators that he felt obliged to resign. A week later Ruth Dreifuss was elected in his place. “Since that time, the idea of there being no women in cabinet is just not acceptable.”

      In 1996, legislation was brought in to ensure the equality of the sexes, which had been one of the demands of the strike. In 2002, Swiss voters approved legislation legalising abortion. In 2004, the article in the constitution on maternity leave, which had been in the constitution since 1945, was finally implemented in a piece of enabling legislation.
      ‘A new generation that favours feminism’

      And yet, in spite of the victories of the women’s movement, equality remains a burning issue. Pay gaps between women and men remain considerable. The #metoo movement has brought to the fore – like never before – the issue of sexual harassment and discrimination based on a person’s gender or sexual orientation.

      “Already around the 20th anniversary there was talk of another women’s strike, but the idea didn’t take hold,” notes Elisabeth Joris. “To succeed, a movement needs an emotional energy to it. This energy has now accumulated. There is a huge generation of young women in their 20s and 30s that favours feminism.”

      “In 2019, we are still looking for equality, and realise that there has to be a lot more than this – the culture of sexism is part of everyday life in Switzerland, it’s invisible, and we are so used to getting along that we hardly notice it is there,” says Clara Almeida Lozar, 20, who belongs to the collective organising the women’s strike at the Swiss Federal Institute of Technology Lausanne.

      https://www.swissinfo.ch/eng/feminism_why-swiss-women-are-back-on-strike-today/45025458

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce vendredi 31 mai 2019
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/16078-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien. Veuillez trouver ci-dessous la Revue de presse de notre Contributeur anonyme, et bien sûr plus de titres dans la Defcon Room,

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette / Doudou

    La Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l’actualité française et internationale du 27 au 29 mai 2019 vues par notre contributeur anonyme.

    DON : https://www.paypal.me/revuedepresse ou https://www.paypal.com/pools/c/7ZGVkA4zY3

    EUROPE :..précarité explose...l’emploi n’est plus une garantie contre la pauvreté

    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/21/la-precarite-en-toile-de-fond-de-la-campagne-des-europeennes_5465143_3210.ht

    https://fr.express.live/emploi-nevite-plus-la-pauvrete

    FRANCE (...)

  • « Enquête russe » : le procureur Robert Mueller contredit Donald Trump
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/29/enquete-russe-pour-le-procureur-mueller-inculper-trump-n-etait-pas-une-optio

    Les attentes les plus grandes portaient sur les soupçons d’obstruction dont aurait pu se rendre coupable le président des Etats-Unis. Dans sa note publiée le 24 mars, et qui avait contribué à dessein à donner l’image d’un rapport exonérant complètement Donald Trump, William Barr avait été obligé de préciser que le procureur spécial n’avait pas conclu sur ce point. Robert Mueller s’est montré plus explicite mercredi en expliquant, comme le disait déjà le rapport, que ce sont les directives du ministère de la justice, et non l’absence de preuves, qui l’ont empêché de tirer la moindre conclusion de ses travaux.

  • Elections européennes 2019 : radiations, irrégularités… certains électeurs n’ont pas pu voter
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/27/elections-europeennes-2019-radiations-irregularites-certains-electeurs-n-ont

    Le 26 mai, les Français se sont davantage mobilisés que lors des précédents scrutins européens : avec 50,12 %, la participation a atteint son plus haut niveau depuis 1994. Mais certains électeurs n’ont pas pu voter, alors même qu’ils pensaient être correctement inscrits sur les listes électorales. Dans la presse régionale et sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages font état de radiations incomprises.

    « J’ai toujours voté, j’ai toujours été inscrite sur les listes électorales, je n’ai pas déménagé, bref ma situation n’a pas changé et ce matin je n’ai pas pu voter ! Un assesseur m’a expliqué que j’avais été radiée », a expliqué à La Dépêche du Midi Anne-Christine, une habitante de Tournefeuille (Haute-Garonne). Des problèmes ont également été signalés à Lyon. « J’ai voté en 2017, je n’ai pas déménagé, ma situation est banale et je suis frustrée parce que je voulais voter, je voulais m’exprimer ainsi », a protesté une électrice auprès de l’AFP. Des cas similaires ont été relayés par la presse régionale dans le sud de la France et en Alsace .../...

    Avant même le scrutin, les maires de France avaient alerté sur de possibles irrégularités au cours de la journée de dimanche. « On a eu des électeurs radiés à tort, des problèmes assez fréquents de civilité, d’état civil, des dates de naissance erronées, des gens inscrits deux fois, a contrario des gens qui ne sont pas inscrits », alertait Pierre Breteau, président des maires d’Ille-et-Vilaine.

    Dans le viseur des électeurs et des élus locaux : l’Insee et le répertoire électoral unique (REU), voté en 2016 et mis en œuvre par l’organisme public, pour la première fois lors du scrutin européen de dimanche. De quoi s’agit-il ?

    #REU : une certaine idée du cafouillage.

  • A Barcelone, Manuel Valls subit un revers aux élections municipales
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/27/a-barcelone-manuel-valls-subit-un-revers-aux-elections-municipales_5467733_3

    L’ancien premier ministre de François Hollande arrive en quatrième position, avec environ 13 % des voix, selon des résultats quasi définitifs.

    Tout n’est pas complètement sombre. Mais il y a tout de même 13% de barcelonais paumés pour voter pour ce cloporte.

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce dimanche 26 mai 2019
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/16063-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien. Veuillez trouver ci-dessous la Revue de presse de notre Contributeur anonyme, et bien sûr plus de titres dans la Defcon Room,

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette / Doudou

    La Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l’actualité française et internationale du 23 au 26 mai 2019 vues par notre contributeur anonyme.

    DON : https://www.paypal.me/revuedepresse ou https://www.paypal.com/pools/c/7ZGVkA4zY3

    ROYAUME-UNI :..l’aide sociale unique a ruiné les bénéficiaires

    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/22/au-royaume-uni-le-credit-universel-vous-rogne-jusqu-a-l-os_5465489_3210.html (...)

  • En #Europe, l’#emploi_précaire comme solution au #chômage

    En Europe, des chiffres du chômage encourageants... et une précarité omniprésente
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/21/la-precarite-en-toile-de-fond-de-la-campagne-des-europeennes_5465143_3210.ht

    ...derrière les chiffres encourageants du taux de chômage européen (6,4 % de la population active en mars 2019), au plus bas depuis 2000, selon Eurostat, d’importantes mutations sont à l’œuvre sur les marchés du travail. Et elles ont commencé bien avant la crise. « En Europe, comme dans les pays industrialisés, la #précarité se développe aux marges et la #qualité de certains #emplois se dégrade », explique Stefano Scarpetta, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

  • Investiture de Volodymyr Zelensky en Ukraine : « Il est sincère dans sa volonté de faire bouger les choses »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/20/investiture-de-volodymyr-zelensky-en-ukraine-il-est-sincere-dans-sa-volonte-


    Retransmission de la cérémonie d’investiture du nouveau président ukrainien, Volodomyr Zelinsky, le 20 mai, à Kiev.
    GLEB GARANICH / REUTERS

    Le nouveau chef de l’Etat ukrainien, l’acteur et humoriste Volodymyr Zelensky, a été investi dans ses fonctions présidentielles, lundi 20 mai, après avoir largement remporté le second tour de l’élection, avec 73 % des suffrages contre le président sortant, Petro Porochenko. Novice en politique mais homme de spectacle éprouvé, Zelensky était déjà président de l’Ukraine… à l’écran, depuis des années, dans une série à succès Serviteur du peuple, suivie par 25 millions de téléspectateurs. Il y incarnait un professeur d’histoire élu à la fonction suprême contre une classe politique corrompue. Le politologue ukrainien Vadim Omeltchenko, président de l’institut Gorchenine, analyse les raisons de son succès et les défis qu’il devra relever.

    Le personnage incarné par Zelensky à la télévision a-t-il joué un grand rôle dans son élection ?
    Vadim Omeltchenko : Au début de sa campagne électorale, il voulait prendre de la distance par rapport au héros de Serviteur du peuple. Il a tenté de se poser en politicien classique mais cela ne marchait pas. Il a alors décidé d’assumer pleinement son personnage de fiction : celui d’un populiste de haut vol. Les scénaristes qui l’ont conçu sont en effet parmi les meilleurs du pays. Ses prises de position à l’écran comme ses discours étaient très bien pensés. Venu du peuple, le héros du feuilleton s’oppose aux élites se sentant investi de la mission de vraiment changer les choses. Il parle vrai. Il dénonce les choses du quotidien, les bus pourris qui tombent en panne, les routes défoncées, la petite corruption de tous les jours et celle de tout un système. Ce canevas ainsi que le « dégagisme » antiélite, qui n’est pas propre à l’Ukraine, expliquent le triomphe électoral du vrai Zelensky et les quelque 73 % de voies recueillies au second tour. Sans oublier toutefois qu’au premier tour, il n’avait remporté que 36 % des voix.

    #paywall

  • Decreto sicurezza-bis. Antigone scrive a Conte: «preoccupati per l’ulteriore compressione dei diritti. Il Premier lo blocchi»

    «Il sistema giuridico e i diritti, per loro intrinseca natura, non possono essere continuamente intaccati sulla base di presunte ed indimostrate emergenze criminali e sociali». E’ quanto si legge nella lettera che l’associazione Antigone ha indirizzato al Presidente del Consiglio Giuseppe Conte, per richiamare l’attenzione sull’ulteriore compressione dei diritti e delle garanzie che il decreto sicurezza-bis, che domani sarà discusso in Consiglio dei Ministri, potrebbe produrre nell’ordinamento italiano.

    Diversi sono i motivi di preoccupazione che Antigone ha riscontrato nel testo del decreto. Innanzitutto riguardo al ricorso allo strumento della decretazione d’urgenza. «Più volte - sottolinea Patrizio Gonnella, presidente di Antigone - abbiamo sentito il ministro degli Interni vantarsi pubblicamente della riduzione del numero di flussi di migranti o del calo degli indici di delittuosità. Questo fa cadere la straordinarietà ed urgenza che giustifichi l’adozione di un decreto-legge che va ad intervenire su quei terreni».

    Ad essere evidenziato inoltre è come il decreto difetti di omogeneità, un criterio che la Corte Costituzionale ha ritenuto necessario per affermare la legittimità della decretazione di urgenza. Nel decreto in esame si giustappongono norme contrarie al senso di umanità in materia di immigrazione, norme in materia penale che criminalizzano il dissenso, norme che cambiano l’organizzazione interna allo Stato, norme che sottraggono competenze ai ministeri della Giustizia e dei Trasporti per affidarle pretestuosamente e pericolosamente al ministero dell’Interno, norme che riguardano le prossime Universiadi. Disomogeneità che mettono a rischio la costituzionalità del decreto, anche alla luce dei precedenti giurisprudenziali, ed in particolare della sentenza n.32 del 2014.

    «La norma che modifica il Testo Unico sull’immigrazione introducendo l’illecito amministrativo del trasporto irregolare di migranti in acque internazionali, introducendo una multa elevata per ogni vita salvata, evoca momenti bui della storia novecentesca - scrive il Presidente di Antigone nella lettera indirizzata al Premier. L’attribuzione di competenze al ministero dell’Interno, anziché al Ministero delle Infrastrutture e trasporti, del potere di limitare o vietare il transito o la sosta di imbarcazioni determina una degenerazione di tutto ciò che accade nello spazio marittimo in questione di ordine pubblico. La criminalizzazione della solidarietà, che fino a oggi ha visto naufragare qualsiasi inchiesta penale, non avrà adesso bisogno di indagini ma sarà agibile senza alcun controllo giurisdizionale».

    «Le norme in materia di manifestazioni pubbliche - si legge ancora nella lettera - che prevedono aumenti di pena o nuove circostanze aggravanti, andando addirittura a irrigidire il testo unico di Polizia del 1931 di epoca fascista, costituiscono una forma di criminalizzazione del dissenso che non è giustificabile con la necessità di garantire manifestazioni pacifiche. Prevedere che l’organizzatore di una riunione, seppur non autorizzata, risponda di danneggiamenti o saccheggi operati da altri, contraddice il principio costituzionale della responsabilità penale personale».

    A preoccupare molto Antigone è infine l’istituzione di un Commissario governativo che si sostituisca alla magistratura nel potere di decidere l’ordine da attribuire alla esecuzione di sentenze penali. «Questa disposizione - si sottolinea ancora nella lettera - significa minare alla radice quella separazione dei poteri che è alla base di ogni ordinamento democratico. È pericolosissimo prevedere che possa essere l’autorità governativa a poter operare una selezione nei reati da perseguire effettivamente».
    «In una recente pubblicazione in onore di Guido Alpa, il Premier Conte ha scritto come il criterio ultimo e determinante di ogni ricerca giuridica, e dunque della stessa produzione normativa, non può non essere ‘la centralità della persona’. Un rispetto dell’altro che il decreto in questione mette fortemente in discussione e che per questo ci auguriamo il Presidente del Consiglio bloccherà» conclude Patrizio Gonnella.

    http://www.antigone.it/news/antigone-news/3220-decreto-sicurezza-bis-antigone-scrive-conte-compressione-diritti-premi
    #decreto_sicurezza_bis #Italie #décret_sécurité_bis #asile #droits #démantèlement #migrations

    • Cosa prevede il decreto sicurezza bis, approvato dal Consiglio dei ministri

      Tra le misure, contrasto ai trafficanti di esseri umani, stretta sugli episodi di violenza durante le pubbliche manifestazioni e inasprimento di pene per chi aggredisce gli operatori di polizia.

      E’ stato approvato dal Consiglio dei ministri il decreto sicurezza bis. L’approvazione è stata resa nota da fonti governative leghiste al termine della riunione durata circa un’ora.

      «Nel contrasto ai trafficanti di esseri umani potranno essere usati agenti sotto copertura, anche ricorendo allo strumento delle intercettazioni». Lo ha detto il vicepremier e ministro dell’Interno, Matteo Salvini, nella conferenza stampa seguita al Consiglio dei ministri che ha approvato il decreto sicurezza bis.

      «Sia sul primo che sul secondo decreto sulla sicurezza siamo tranquilli», ha continuato Salvini, ribadendo che non ci sono profili di incostituzionalità riguardo i decreti sulla sicurezza varati dal governo.
      «Questi decreti sono rispettosi di qualunque norma vigente in Italia e all’estero», ha spiegato il ministro dell’Interno.

      «Gli episodi di violenze durante pubbliche manifestazioni debbono prevedere un concreto pericolo per le persone. La libertà di pensiero degli italiani» non viene messa in discussione, osserva il ministro.

      «Il decreto sicurezza bis prevede, tra l’altro, la confisca della nave per coloro che ripetutamente non ottemperano ai divieti di ingresso nelle acque territoriali e una multa da 10 a 50 mila euro per comandante, proprietario e armatore». «Un altro capitolo del decreto - ha aggiunto - prevede l’inasprimento di pene per chi aggredisce gli operatori di polizia nel corso di manifestazioni. Un altro passaggio (la cosiddetta norma spazza-clan, ndr) è quella che prevede l’assunzione di 800 unita’ di personale amministrativo per la notifica delle sentenze a carico di condannati ancora liberi: solo a Napoli sono 12 mila».

      https://www.agi.it/politica/decreto_sicurezza_bis-5638245/news/2019-06-11

    • Tutte le critiche al decreto sicurezza bis

      Nell’ultima settimana il governo ha discusso diverse bozze di un decreto sicurezza bis su immigrazione e sicurezza pubblica proposto dal ministro dell’interno Matteo Salvini a pochi giorni dalle elezioni europee del 26 maggio. La misura, che prevede un’ulteriore criminalizzazione del soccorso in mare, la riforma del codice penale, maggiori finanziamenti per i rimpatri e l’estensione dei poteri delle forze di polizia, ha diviso i due alleati di governo: Movimento 5 stelle e Lega.

      Il consiglio dei ministri del 21 maggio ha portato a un nulla di fatto, e il presidente del consiglio Giuseppe Conte ha detto che il Quirinale aveva sollevato dubbi di costituzionalità in particolare sulla prima parte del decreto, quella sul soccorso in mare. Il 22 maggio il presidente della repubblica Sergio Mattarella ha incontrato sia Conte sia il ministro dell’interno Salvini, e in seguito agli incontri si è deciso di rinviare l’esame del decreto a dopo il voto. Nel frattempo la misura – articolata in 18 punti – è stata criticata da organizzazioni e associazioni. Ecco cosa prevede in linea di principio (stiamo parlando di bozze) e quali critiche sono emerse durante la discussione.

      Il soccorso in mare
      La prima bozza del decreto sicurezza bis prevedeva multe da 3.500 a 5.500 euro per ogni straniero soccorso e trasportato in Italia da navi di soccorso e addirittura la revoca o la sospensione della licenza per navi che battono bandiera italiana; il trasferimento della competenza a limitare o vietare il transito e la sosta nel mare territoriale italiano dal ministero delle infrastrutture al ministero dell’interno; l’affidamento alle procure distrettuali anche delle ipotesi non aggravate di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina; l’estensione dell’uso delle intercettazioni per questo tipo di reati; lo stanziamento di tre milioni di euro per il finanziamento di poliziotti di origine straniera per indagini sotto copertura.

      Questa prima bozza è stata modificata diverse volte, essendo una delle parti più controverse e giudicate in contrasto con diverse normative nazionali e internazionali. Nell’ultima bozza sparisce il riferimento alle multe, ma rimane una sanzione da diecimila e cinquantamila euro per chi trasgredisce il divieto di oltrepassare le acque territoriali italiane, con il rischio accessorio di confisca della nave. Ma secondo i giuristi la parte che rimane in ogni caso problematica è quella che prevede che sia lo stesso ministro dell’interno a “limitare o vietare l’ingresso, il transito o la sosta di navi nel mare territoriale per motivi di ordine e sicurezza”. Per i giuristi, al di là del fatto che questo articolo è in contrasto con le norme che regolano il soccorso in mare, si registra il tentativo di portare sul piano amministrativo quello che è un problema di ordine penale e che quindi è di competenza della magistratura.

      Per Gianfranco Schiavone dell’Associazione studi giuridici sull’immigrazione (Asgi) “il problema è che il ministro dice di poter vietare l’ingresso in acque italiane quando c’è una violazione delle leggi sull’immigrazione ed evidentemente si riferisce al reato di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina, che però è un reato penale e per essere accertato deve essere oggetto d’indagine da parte di una procura. Su che base un prefetto deciderà che c’è stata una violazione di una norma nazionale sull’immigrazione?”. A questo si aggiunge che, nel caso di soccorso in mare, il reato di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina è difficilmente imputabile a una nave umanitaria che ha soccorso in mare persone che erano in uno stato di necessità. “Lo scopo è quello di aggirare le procure, procedere per via amministrativa bloccando le navi e i soccorsi. Il ministero sa benissimo che queste sono misure che vanno contro la legge e non possono durare a lungo”, conclude Schiavone.

      Riforma del codice penale e norme sulla sicurezza
      Una seconda parte del decreto riguarda la gestione della pubblica sicurezza e la riforma del codice penale e prevede per esempio l’inasprimento delle sanzioni in seguito ai reati di devastazione, saccheggio e danneggiamento commessi nel corso di riunioni pubbliche; maggiori tutele per le forze dell’ordine attraverso l’introduzione di nuove fattispecie di reato per colpire più severamente coloro che si oppongono ai pubblici ufficiali; modifiche al codice penale che prevedono sanzioni per i reati di oltraggio a pubblico ufficiale e il reato di violenza, minaccia e resistenza a pubblico ufficiale; più militari per le Universiadi di Napoli del 2019. Tre norme sono particolarmente gravi e illegittime, secondo i giuristi.

      “Al di là degli aumenti di pena per alcune tipologie di reato, che ormai sono diventati la norma, una delle novità che mi sembra più grave è quella che prevede che ci sia una responsabilità penale per chi organizza una manifestazione non autorizzata nella quale qualcun altro compie un qualsiasi reato di danneggiamento. In questo caso chi ha organizzato una manifestazione non autorizzata deve rispondere per il saccheggio e il danneggiamento compiuto da altri, venendo meno al principio secondo cui la responsabilità penale è personale. La stessa cosa vale per l’articolo che prevede un ulteriore aumento di pena per reati che accadono durante le manifestazioni pubbliche, irrigidendo il testo unico di polizia che risale agli anni trenta, di epoca mussoliniana. Non certo un testo lassista”, afferma Patrizio Gonnella dell’Associazione Antigone.

      Queste modifiche avrebbero l’obiettivo di scoraggiare la partecipazione delle persone alle manifestazioni pubbliche. L’ultima questione, secondo Antigone, è l’eccesso di protezione che è costruito intorno a chi ha un ruolo di polizia: “Abbiamo per tre-quattro volte depenalizzato l’oltraggio e poi lo abbiamo reintrodotto a seconda delle circostanze politiche. L’idea che chi oltraggia le forze dell’ordine rischia una pena più alta rompe con il principio dell’uguaglianza”.

      La costituzionalità del decreto
      Per Gonnella il decreto non ha i requisiti di urgenza e necessità che sarebbero previsti per emanare una misura di questo tipo, e inoltre si occupa di materie troppo disomogenee tra loro per essere affrontate con un unico decreto. “La corte costituzionale già nel 2014 ha specificato che sin dal titolo e poi nell’articolazione del decreto ci deve essere una omogeneità nel contenuto, non si possono mettere insieme cose che hanno poco a fare l’una con l’altra. In questo caso ci sono norme che hanno a che fare con l’immigrazione, norme che hanno a che fare con la riforma del codice penale e poi ci sono norme sulla sicurezza alle Universiadi di Napoli. Stiamo costruendo un decreto legge scriteriato, disomogeneo e quindi per vizi formali illegittimo”, afferma Gonnella. Tra l’altro, secondo Antigone, anche il primo decreto immigrazione e sicurezza presentava un problema simile.

      Le direttive per la chiusura dei porti
      Oltre alla discussione sul decreto sicurezza bis, nelle ultime settimane si è tornato a parlare delle due direttive emanate dal ministero dell’interno per impedire l’attracco in Italia delle navi umanitarie che hanno soccorso migranti.

      Il 19 maggio in diretta tv il ministro dell’interno Matteo Salvini ha scoperto che i 47 migranti a bordo della nave SeaWatch 3, bloccati da giorni al largo delle coste italiane, stavano arrivando a Lampedusa a bordo di un mezzo della guardia di finanza dopo che il procuratore di Agrigento Luigi Patronaggio aveva disposto un sequestro probatorio per la nave, aprendo un’indagine per favoreggiamento dell’immigrazione clandestina. Salvini, sempre in diretta, ha minacciato di denunciare il procuratore.

      Secondo il parere dei giuristi, i porti non sono affatto chiusi e le direttive emanate dal Viminale negli ultimi mesi sul soccorso in mare sono in contrasto con la normativa internazionale sul diritto del mare. La pensa così anche l’Alto commissariato delle Nazioni Unite per i diritti umani che con una lettera di dodici pagine il 18 maggio ha chiesto all’Italia di ritirare le direttive di marzo e aprile sul soccorso in mare.

      “La direttiva di marzo è una seria minaccia ai diritti dei migranti, inclusi i richiedenti asilo e le persone vittime di tortura, sequestri, detenzioni illegali. Ci sono ragionevoli elementi per ritenere che sia stata emanata per colpire direttamente la Mare Jonio (la nave dell’Ong Mediterranea), vietandole l’accesso alle acque e ai porti italiani”, è scritto nella lettera. “Nella direttiva del 15 aprile la si accusa esplicitamente di favorire l’immigrazione clandestina. Siamo profondamente preoccupati per queste direttive, che non sono basate su alcuna sentenza della competente autorità giuridica”.

      Contrarie al diritto
      L’esperta di diritto del mare dell’università Sacro Cuore di Milano, Francesca de Vittor, spiega che i porti non sono mai stati chiusi: “Se ci atteniamo ai documenti che abbiamo in mano i porti sono aperti, ci sono delle procedure anomale di sbarco ultimamente, ma un atto ufficiale di chiusura dei porti non esiste”. Per l’esperta, se la nave si trova particolarmente vicina alle coste italiane, oppure quando la centrale operativa che ha coordinato i soccorsi è l’Italia, allora non è strano che sia l’Italia a predisporre un porto di sbarco: “Dopodiché non è escluso che anche altri stati cooperino nelle operazioni di sbarco e di redistribuzione delle persone: l’obbligo dei soccorsi è di tutti gli stati non solo dell’Italia. Ma questa cooperazione invece non può riguardare la Libia che non è un paese sicuro”, chiarisce.

      Secondo De Vittor le due direttive ministeriali di marzo e aprile contro le navi umanitarie che compiono soccorsi in mare sono contrarie al diritto internazionale del mare: “Entrambe le direttive obbligano le navi umanitarie ad attenersi alle indicazioni date dalla guardia costiera libica, tuttavia questo punto è in contrasto con la Convenzione Sar che invece attribuisce al capitano la responsabilità di valutare nella situazione in cui si trova quale sia la scelta migliore per garantire la sicurezza e la salvaguardia della vita umana in mare. Se le indicazioni chiedono di portare le persone in un porto non sicuro come la Libia, il capitano ha tutte le ragioni di rifiutarsi”.

      https://www.internazionale.it/bloc-notes/annalisa-camilli/2019/05/24/decreto-sicurezza-bis-critiche

    • L’Italie adopte un décret antimigrants, avec des amendes records pour ceux qui leur viennent en aide

      Le texte prévoit des amendes de 150 000 euros à 1 million d’euros pour les bateaux de sauvetage d’ONG en Méditérranée, et jusqu’à dix ans de prison en cas de résistance.

      C’est une victoire symbolique et politique supplémentaire pour Matteo Salvini sur son allié au gouvernement italien, le Mouvement 5 étoiles (M5S). Les sénateurs du parti fondé par Beppe Grillo se sont en effet pliés aux consignes de vote et ont accordé, lundi 5 août au soir, leur confiance au gouvernement, donnant force de loi au très contesté nouveau décret sécurité porté par le ministre de l’intérieur d’extrême droite. Il y avait néanmoins peu de risque que la coalition au pouvoir chute en plein mois d’août, malgré les tensions quotidiennes de ces dernières semaines.

      Avec 160 voix pour et seulement 57 contre, le texte a été adopté à une large majorité des sénateurs présents, aidés par l’abstention des partisans de Silvio Berlusconi et de la formation d’extrême droite Fratelli d’Italia. Le triomphe est total pour Matteo Salvini : déjà affaiblis, ses alliés de gouvernement sont taxés de lâcheté. Sur les réseaux sociaux, quelques minutes après le vote de confiance, l’un des hashtags les plus populaires a très vite été « Grillini [surnom des partisans de Beppe Grillo] sans gloire », lancé à l’adresse des élus du parti populiste.

      Quelques minutes avant le vote, certaines voix s’étaient pourtant élevées pour demander aux sénateurs 5 étoiles de ne pas donner leur blanc-seing à un texte jugé liberticide. La plus forte a été celle de Gregorio De Falco, ancien officier de marine, qui a dénoncé dans le blocage des navires de secours de migrants une « règle criminogène » qui n’aura pour conséquence que de faire mourir plus de personnes dans la Méditerranée. Cette voix dissidente du M5S, invitant à « voter pour une fois en conscience », n’aura pas été entendue. Le chef du Parti démocrate, Nicola Zingaretti, a, pour sa part, raillé les « esclaves » du Mouvement 5 étoiles.
      Jusqu’à dix ans de prison

      Sur le fond, ce texte, taillé sur mesure par Matteo Salvini, accroît encore ses pouvoirs en matière migratoire. Si le décret détaille de nouvelles mesures renforçant les peines pour les actes de défiance envers les forces de police, dans les stades ou lors des manifestations, c’est bien envers les migrants et ceux qui leur viennent en aide que ce texte est dirigé. Ainsi, alors que de nouveaux navires de secours ont repris la mer ces dernières semaines pour aller sauver des migrants de la noyade, le texte donne la possibilité d’intercepter préventivement une embarcation de sauvetage et d’infliger jusqu’à dix ans de prison en cas de résistance. Une réponse à l’affront subi après l’invalidation de l’arrestation de la capitaine du Sea-Watch 3 Carola Rackete, au mois de juin.

      L’arsenal répressif se traduit également par des amendes records : selon ce nouveau décret, les organisations humanitaires de sauvetage sont désormais passibles de 150 000 euros à 1 million d’euros de pénalité et leurs bateaux pourront être placés sous séquestre. Après avoir assisté au vote des sénateurs, Matteo Salvini a remercié les Italiens et la Vierge Marie, se félicitant que les forces de l’ordre aient désormais des pouvoirs élargis pour « plus de contrôles aux frontières et plus d’hommes pour arrêter les mafieux ». Il n’est pourtant que peu question de lutte contre la mafia dans le décret.

      Don Luigi Ciotti, le président de Libera, l’une des principales associations italiennes de lutte contre la mafia, a d’ailleurs dénoncé « un choix politique indigne », déplorant que le « degré d’humanité » de l’Italie se soit autant dégradé. Le président Mattarella, qui a un mois pour signer le décret, pourrait l’accompagner d’une lettre, comme il l’avait fait au mois d’octobre 2018 lors du premier décret sécurité de Salvini. Dans cette missive, le chef de l’Etat, garant de la Constitution, rappelait l’importance du fait que l’Italie se conforme à ses engagements internationaux. Les articles 1 et 2 du nouveau décret, portant sur l’interdiction d’entrer dans les eaux italiennes pour les navires de secours, pourraient, selon certains juristes de la péninsule, constituer une violation de la Constitution.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/06/l-italie-adopte-le-decret-anti-migrants-de-salvini_5497095_3210.html

    • Tutte le leggi che potrebbe violare il “decreto sicurezza bis”

      La convenzione di Ginevra, la Convenzione europea dei diritti dell’uomo, forse anche la Costituzione: e sono nodi che a un certo punto verranno al pettine.

      Martedì il Senato ha approvato in via definitiva il cosiddetto “decreto sicurezza bis“, una misura voluta e promossa dal ministro dell’Interno Matteo Salvini che prevede regole molto stringenti per la gestione dei migranti che arrivano via mare. Da mesi il decreto viene criticato sia dalle ong che si occupano di salvataggi in mare, sia più genericamente dagli attivisti per i diritti umani, che temono una ulteriore stretta sui diritti e le condizioni dei migranti dopo il primo decreto sicurezza, approvato in autunno.

      Ma le critiche al decreto non sono arrivate soltanto dalle associazioni che in qualche modo hanno a che fare col soccorso in mare e l’accoglienza. Come ha notato la giornalista Annalisa Camilli di Internazionale, «durante l’esame della norma in commissione Affari costituzionali e giustizia della Camera sono stati interpellati diversi esperti, professori universitari e autorità che hanno fatto emergere i diversi problemi del provvedimento».

      I punti sollevati dagli esperti in commissione Affari costituzionali sono diversi e si aggiungono alle critiche che già erano arrivate al governo da parte dell’ONU per un provvedimento contro la ong Mediterranea che già prevedeva un simile approccio. Era da tempo che una legge promossa dal governo italiano non era così problematica per le convenzioni e i trattati firmati dall’Italia.

      I nuovi poteri del ministro dell’Interno
      La norma più controversa del decreto è l’articolo 1, secondo cui il ministro dell’Interno «può limitare o vietare l’ingresso, il transito o la sosta di navi nel mare territoriale, salvo che si tratti di naviglio militare o di navi in servizio governativo non commerciale, per motivi di ordine e sicurezza pubblica», quando si realizzano le condizioni dell’articolo 19, comma 2, lettera g) della Convenzione ONU sui diritti del mare firmata a Montego Bay nel 1982 (PDF). Il paragrafo in questione della convenzione tratta i casi di «carico o lo scarico di materiali, valuta o persone in violazione delle leggi e dei regolamenti doganali, fiscali, sanitari o di immigrazione vigenti nello Stato».

      In pratica, il decreto sicurezza consente al ministro dell’Interno di vietare l’ingresso – ma persino la sosta o il transito – nel mare territoriale italiano di navi che violano le leggi italiane in materia di immigrazione. Salvini ha già usato i poteri che gli sono stati conferiti dal decreto per emettere i divieti di ingresso nei confronti delle navi delle ong che soccorrono i migranti nel Mediterraneo.

      Il soccorso in mare in caso di pericolo e il diritto di asilo sono però regolati da numerose convenzioni che non possono essere superate con una legge nazionale.

      Un primo problema è stato individuato dal Servizio Studi della Camera, secondo cui «andrebbe chiarito come trovi applicazione la disposizione in caso di mancata individuazione in termini univoci del “porto sicuro” di sbarco». Quello di “porto sicuro” è un concetto molto diffuso nelle norme internazionali: esiste nella cosiddetta convenzione di Amburgo del 1979 e in altre altre norme sul soccorso marittimo, che prevedono che gli sbarchi di persone soccorse in mare debbano avvenire nel primo “porto sicuro” sia per prossimità geografica a dove è avvenuto il salvataggio sia dal punto di vista del rispetto dei diritti umani.

      Per quasi tutte le navi che soccorrono migranti nel Mediterraneo centrale, cioè nei pressi della Libia, il primo porto sicuro è sicuramente l’Italia: nessuno degli altri paesi dell’area è sufficientemente attrezzato per permettere uno sbarco che non metta a rischio le persone soccorse.

      Il “decreto sicurezza bis” ignora completamente questo aspetto, concentrandosi sulla condizione di irregolarità dei migranti che entrano nelle acque italiane a bordo delle navi delle ong. Qui subentra un altro punto problematico del decreto: dato che tutte le persone soccorse intendono chiedere asilo in Italia – legittimamente, dato che il diritto internazionale prevede che chiunque possa farlo – non vanno trattati come migranti qualsiasi ma come richiedenti asilo.

      Il respingimento dei richiedenti asilo è vietato da numerose norme del diritto internazionale: su tutte la convenzione di Ginevra del 1951, all’articolo 33, e dall’articolo 4 del Protocollo 4 della Convenzione europea dei diritti dell’uomo (“Le espulsioni collettive di stranieri sono vietate”). Ciascuna richiesta d’asilo va esaminata singolarmente e da un’autorità giudiziaria: per questa ragione allontanare una nave piena di richiedenti asilo equivarrebbe a un respingimento illegale.

      Nei mesi scorsi Salvini ha più volte “chiuso” i porti italiani nei confronti delle navi delle ong o delle navi militari italiane che trasportavano richiedenti asilo, grazie ad alcuni espedienti: su tutti, il fatto che la decisione di non rendere disponibili i porti fosse comunicata in maniera informale, senza alcun documento scritto, cosa che rendeva praticamente impossibile impugnarla davanti a un tribunale. L’unica volta che Salvini è stato costretto a rendere conto pubblicamente del suo approccio, cioè quando ha chiesto al Movimento 5 Stelle di votare contro l’avvio di un processo nei suoi confronti sul caso della nave Diciotti, si è difeso sostenendo che chiudere i porti fosse un “atto politico” e perciò non punibile secondo l’articolo 7 del codice del processo amministrativo.

      Ricapitolando: fino all’entrata in vigore del decreto, Salvini poteva chiudere i porti soltanto in maniera informale. Oggi può farlo sulla base del “decreto sicurezza bis”. Alcuni ritengono che la nuova legge abbia “normalizzato” i respingimenti. Altri, paradossalmente, considerano le misure del decreto «una buona notizia», perché costringeranno Salvini a mettere per iscritto le ragioni di ciascun divieto di ingresso. Lo ha spiegato bene il giudice Andrea Natale del tribunale di Torino sulla rivista Questione Giustizia.

      Per «chiudere i porti» serve un provvedimento, non basta un tweet. Sembra un dettaglio, ma i ripetuti casi di “chiusura dei porti” via Twitter – e nel modo più emblematico, il cd. caso Diciotti – mettono in luce quanto sia utile e preziosa questa disposizione: la necessaria esistenza di un provvedimento renderà più trasparente la catena decisionale, più agevolmente individuabili le responsabilità politiche e quelle giuridiche e, sebbene con angusti (e probabilmente non tempestivi) spazi di intervento, renderà quei provvedimenti giustiziabili dalla giurisdizione amministrativa (dovendosi probabilmente escludere che si tratti di “atti politici”, sottratti alla sfera di controllo del giudice amministrativo).

      Il ragionamento di Natale è che dall’entrata in vigore del decreto sarà più facile contestare al governo eventuali abusi, anche in sede internazionale. In passato, peraltro, l’Italia è stata condannata più volte per alcuni respingimenti collettivi di migranti verso la Libia, l’ultima volta nel 2012.

      Le multe alle ong
      Un altro punto considerato problematico è l’articolo 2 del decreto, che prevede ingenti multe per i comandanti delle navi che ignorano il divieto di ingresso previsto dall’articolo 1. La violazione del divieto comporta una multa compresa fra i 150mila e il milione di euro e la confisca della nave. Dato che i destinatari della norma sono esplicitamente le navi delle ong che trasportano migranti, gli esperti di migrazione e diritti umani ritengono che l’intento del governo sia rendere economicamente proibitivo, e quindi scoraggiare, qualsiasi intervento di soccorso in mare.

      L’agenzia ONU per i rifugiati ha commentato l’introduzione delle multe in un duro comunicato stampa, in cui sostiene che «l’imposizione di sanzioni pecuniarie e di altro tipo ai comandanti delle navi potrebbe ostacolare o impedire le attività di soccorso in mare da parte delle navi private in un momento in cui gli Stati europei hanno significativamente ritirato il proprio sostegno alle operazioni di soccorso nel Mediterraneo Centrale». Anche il giudice Andrea Natale la considera «una norma che manifesta in modo esplicito l’intendimento di fare “terra bruciata” intorno al migrante, disincentivando – quanto più possibile – ogni forma di aiuto e soccorso in suo favore».

      Particolarmente fuori scala sembra la multa in relazione dell’illecito, cioè la violazione di un divieto di ingresso: un milione di euro sono tantissimi soldi, se si pensa che ad esempio l’abuso edilizio viene punito con una multa che può arrivare a un massimo di 20mila euro.

      Secondo Sky Tg24, la norma sulle multe alle ong sarebbe quella su cui si stanno concentrando le attenzioni del presidente della Repubblica, Sergio Mattarella. Finora Mattarella non ha mai respinto alcuna legge promossa dal governo di Giuseppe Conte, ma aveva accompagnato la promulgazione del primo “decreto sicurezza” con una lettera in cui chiedeva al governo di rispettare «gli obblighi costituzionali e internazionali dello Stato, pur se non espressamente richiamati nel testo normativo, e, in particolare, quanto direttamente disposto dall’articolo 10 della Costituzione e quanto discende dagli impegni internazionali assunti dall’Italia».

      L’articolo 10 della Costituzione impone che lo Stato italiano debba rispettare «le norme del diritto internazionale generalmente riconosciute», e i trattati internazionali sulla «condizione giuridica dello straniero». Essendo molto generico, non è ancora chiaro se possa comportare l’incostituzionalità del decreto, anche se come abbiamo visto esistono le basi per ritenere che la nuova legge violi diverse norme internazionali.

      Repubblica fa notare che per arrivare davanti alla Corte Costituzionale ci vuole l’intervento di un giudice o di una regione, e che da quel momento dovranno comunque passare circa sei mesi prima che la Corte emetta una sentenza. Significa che nella migliore delle ipotesi il “decreto sicurezza bis” rimarrà in vigore almeno per tutto il 2019. Il primo “decreto sicurezza” era stato contestato da alcune regioni ma soltanto riguardo a un eventuale conflitto di competenze fra stato e regione: la Corte aveva dichiarato il ricorso inammissibile, sottolineando però che non aveva esaminato il contenuto del decreto.

      Infine
      Il “decreto sicurezza bis” contiene diverse altre norme molto controverse che non c’entrano nulla con l’immigrazione. L’articolo 7, per esempio, introduce un’aggravante per i reati di violenza, minaccia e resistenza a pubblico ufficiale quando il presunto reato avviene durante una manifestazione pubblica: secondo Amnesty International «ha il chiaro scopo di limitare gli spazi di libertà di chi vuole rivendicare i propri diritti e quelli della collettività», per esempio durante un corteo di protesta.

      Infine, il decreto legge mancava con ogni probabilità del criterio di urgenza che dovrebbe giustificare l’uso di questo strumento: nei primi sei mesi del 2019 gli sbarchi sono diminuiti dell’84,3 per cento rispetto allo stesso periodo del 2018, in continuità con quanto accade da qualche anno, mentre i migranti portati in Italia dalle navi delle ong sono appena l’8 per cento del totale.

      https://www.ilpost.it/2019/08/07/violazione-leggi-decreto-sicurezza-bis