Les Gilets jaunes : une scène télévisuelle

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  • Les Gilets jaunes : une scène télévisuelle - #Telos
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    Haro sur Facebook ? Cette désignation du rôle des réseaux sociaux dans le mouvement des Gilets jaunes relève d’une courte vue. Beaucoup d’événements et de thèmes débattus au sein de Facebook n’impriment pas l’agenda des télévisions, tant il est vrai que pour qu’un sujet embrase l’espace public, il lui faut le relais des chaînes d’information. Ce sont elles qui, par leur puissance, « anoblissent » une cause, la popularisent, la martèlent et l’installent au cœur de l’espace public. Notons que les Gilets jaunes ont déroulé la trame idéale pour un feuilleton télévisuel au pays des Lumières, celle d’un conflit entre des militants qui se gargarisent d’incarner le peuple, d’une part, et le gouvernement, de l’autre. Et ils ont utilisé un ingrédient-clef des feuilletons : le rendez-vous hebdomadaire avec les manifestations du samedi. Dès lors, à partir du samedi noir du 1er décembre, le suspens n’a cessé de rebondir : la semaine prochaine, quelle séquence vont offrir les Gilets jaunes ? Eric Drouet, leader historique qui jouit d’une certaine autorité sur le mouvement, effectue via Skype des « live » suivis par quelques milliers de supporters pour concevoir le spectacle du samedi suivant. Conscient des ficelles pour capter l’attention, il introduit du suspens : approcher le plus près l’Elysée ? Bloquer le périphérique ? Investir le château de Versailles ? Envahir les Galeries Lafayette ? L’imagination des apprentis scénaristes est mise à contribution.

    • Comme les Indignés en 2011 ou Nuit debout en 2016, le mouvement des Gilets Jaunes obéit à un agencement quasiment ritualisé.

      Point un, dans le cyberspace : quelques braises allumées sur les réseaux sociaux, qui, pour des raisons qu’il est parfois difficile d’expliquer, induisent une circulation virale – l’étude des contagions virales autour de meme échappe souvent à une explication évidente, car elles peuvent fleurir sur ce qui apparaît à première vue comme un non événement, voire un gag.

      (c’est moi qui met en italique, on n’est pas loin de la fake news…)