Collectif contre l’Islamophobie en France

http://www.islamophobie.net

  • De l’art d’utiliser le fanatisme religieux pour légitimer le racisme d’État lundi 19 octobre 2020 par Coordination nationale de l’UJFP
    http://www.ujfp.org/spip.php?article8120

    L’assassinat atroce d’un enseignant par un jeune fanatique nous émeut et nous bouleverse tous. Les enseignants, en général méprisés par le pouvoir, s’interrogent sur les conditions d’exercice de leur métier et sur la liberté d’enseigner.

    Le jeune terroriste a agi avec les motivations d’un fanatique religieux, qui prétend se revendiquer de l’islam. Il faudra dire un jour les ravages psychologiques qu’auront fait guerres et répressions génocidaires en Tchétchénie.

    Ce crime atroce se double désormais d’une exploitation sans vergogne.

    Autrefois, le pouvoir protestait contre l’idée qu’il y aurait un racisme d’État et niait l’existence d’une islamophobie. À présent, ce même pouvoir veut interdire de lutter contre l’islamophobie, en s’en prenant à des associations musulmanes, dont le CCIF, calomnié, sali, injurié parce qu’il veut faire respecter les droits des citoyens musulmans en France et lutter contre les discriminations.

    Il y a quelque chose de totalitaire dans la nouvelle étape du discours raciste et islamophobe d’État qui vient d’être franchie avec l’introduction frauduleuse dans le débat national du concept du « séparatisme » supposé qu’entretiendraient nos concitoyens de culture musulmane, croyants ou non, avec la Nation. (...)


    • http://www.islamophobie.net/2020/10/19/dissoudre-le-ccif-la-bascule-dun-etat-de-droit-vers-larbitraire
      De CCIF - lundi 19 octobre 2020

      Il y a dix ans, la dissolution du CCIF n’était réclamée que par les groupuscules identitaires de l’ultra-droite, que notre association a plusieurs fois fait condamner pour incitation à la haine et apologie du terrorisme. Parce que le CCIF a choisi le droit, il était alors accusé par ces groupuscules de faire du « djihad judiciaire » ; cela parce qu’il fut insupportable pour eux d’être condamnés par la justice du pays dont ils prétendent entreprendre la Reconquista. A l’époque, l’expression était ridicule.

      Cette accusation de « djihad judiciaire » a aujourd’hui pénétré dans la classe politique qui est au pouvoir, et qui prétendait en 2017, pour se faire élire, être un barrage à l’extrême-droite. La dissolution du CCIF est aujourd’hui réclamée par le ministre de l’intérieur en personne, Gérald Darmanin, au nom du projet de loi contre les « séparatismes », projet que nous avons dénoncé dès février 2020, au moment où ce mot avait été introduit dans le débat public par le président Emmanuel Macron, dans un discours sur la Reconquête républicaine. Nous avons montré comment ce discours guerrier pouvait provoquer ce qu’il prétendait précisément combattre : le repli et le rejet. (...)

  • Communiqué sur la fusillade de Beaune : « Le mobile raciste semble évident »
    7 août 2018
    http://www.islamophobie.net/articles/2018/08/07/communique-sur-la-fusillade-de-beaune-le-mobile-raciste-semble-evident

    Communiqué commun des associations ATTAC 21, Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF), Ensemble 21, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Mouvement de la Paix, NPA 21 (Nouveau Parti Anticapitaliste), Union Juive Française pour la Paix (UJFP) :

    Dans la nuit de dimanche à lundi 29 juillet, à Beaune, sept jeunes, parmi la vingtaine présente ce soir-là, ont été blessés – dont un très gravement – dans une attaque sans précédent.

    Les agresseurs, armés d’un fusil de chasse, ont tiré pour blesser et tuer. Deux des victimes sont toujours hospitalisées, d’autres sont, désormais, suivies psychologiquement, tous sont dans un état de choc.

    Toutes les victimes, sans exception, indiquent que des propos racistes, sans équivoques, ont été tenus par les assaillants. Les familles de victimes s’en remettent à la justice et ont déjà saisi des avocats. (...)

  • Traitement médiatique des actes islamophobes : une inversion des rôles

    Dans les affaires de discrimination ou de violence raciste dans lesquelles un-e musulman-e est victime, on assiste bien souvent à une étrange inversion des rôles : la victime devient bourreau et l’agresseur bénéficie de toute l’empathie et des raisons que des commentateurs lui cherchent. Ce fut le cas lors de l’affaire #Babyloup, quand la salariée licenciée avait fait l’objet de plusieurs mises en cause dans la presse, alors même qu’elle avait perdu son emploi. Ce fut également le cas des jeunes femmes victimes d’agression islamophobes à Argenteuil en 2013, dont la parole avait été mise en doute.

    http://www.islamophobie.net/articles/2016/12/05/traitement-mediatique-des-actes-islamophobes-une-inversion-des-roles
    #islamophobie #médias #presse #journalisme #invisibilité

  • L’AGENCE DES DROITS FONDAMENTAUX DE L’UNION EUROPÉENNE (FRA) A RÉCEMMENT PUBLIÉ UNE ENQUÊTE DE VICTIMATION (EU-MIDIS II) QUI VISE À MESURER LE NIVEAU DE DISCRIMINATION SUBI PAR LES POPULATIONS MUSULMANES EN EUROPE.
    http://www.islamophobie.net/international/2017/11/03/lagence-des-droits-fondamentaux-fra-publie-une-enquete-de-victimation-

    Contrairement à la plupart des études sur le sujet qui sont faites en se basant sur les actes islamophobes reportés (dont notre rapport annuel http://www.islamophobie.net/wp-content/uploads/2017/05/CCIF-rapport-2017.pdf), une enquête de victimation va directement interroger un échantillon représentatif de la population ciblée pour l’interroger sur les crimes et délits dont elle a été la cible. Il est utile de rappeler ici que les musulmans représentent 4% (20 millions) de la population de l’Union européenne dont 46% vivent en France et en Allemagne.

    Ce qu’il faut en retenir au niveau de l’Union européenne :

    Depuis un premier rapport alarmant publié il y a 10 ans par la FRA, les musulmans subissent toujours autant de discrimination, de harcèlement et d’actes de violence aujourd’hui.
    La moitié des musulmans interrogés ont connu des discriminations quand ils recherchaient un emploi, un logement ou recevaient des soins.
    27% des musulmans interrogés ont été la cible de harcèlement et 2%, de violence physique.
    Malgré cela, les musulmans, dans leur grande majorité, aiment le pays dans lequel ils vivent, font confiance à leurs institutions (plus encore que le reste de la population) et n’ont globalement pas de problème à interagir avec des personnes de différentes religions et cultures.
    Le rapport de la FRA note néanmoins que : « L’expérience de la discrimination a une incidence sur l’inclusion sociale des musulmans : ceux qui se sont sentis discriminés et / ou qui ont été victimes de harcèlement ou de violence ont montré une confiance moindre dans le système juridique policier du pays. Ils ont également exprimé des niveaux inférieurs d’attachement à leur pays de résidence. »
    La FRA recommande de punir les discriminations de manière « effective, proportionnée, et dissuasive » pour freiner leur développement.

    Ce qu’il faut retenir sur le niveau de déclaration des discriminations :

    Seul 4% des personnes discriminées l’ont reporté à une institution. Cela est sans doute dû au fait que les institutions sont souvent les auteures de ces discriminations mais il faut aussi signaler que 72% des personnes interrogées n’ont pas connaissance de leurs possibilités d’action.
    79% des personnes ne reportent pas du tout les discriminations qui les ciblent.
    12% seulement reportent les discriminations subies.
    47% des personnes qui ne signalent pas les discriminations subies pensent que cela ne servira à rien.
    81% de ceux qui ont reporté des violences ne disent pas avoir été satisfaits de la réponse de la police et seulement 13% ont été satisfaits.

  • « L’hypothèse d’un crime de haine ne doit être écartée qu’après une enquête poussée »
    http://contre-attaques.org/magazine/article/l-hypothese-d

    À Armentières, deux femmes portant le voile ont été renversées par un chauffard dans des circonstances qui permettent d’envisager un crime de haine. La police a refusé d’enregistrer leur plainte. Que reste-t-il de cette affaire ? Caroline Fourest et ses approximations. Encore. Toujours. Imaginons. Deux hommes traversent la rue sur un passage clouté. Ils se tiennent la main. Ils sont prudents et ne s’engagent sur la chaussée que lorsque la voiture qui arrive ralentit pour leur laisser le passage. Mais (...)

    #Magazine

    / #carousel, #Tribunes, #Lutte_contre_l'Islamophobie

    "http://www.islamophobie.{net/articles/2017/01/03/armentieres-deni-dinjustice"
    "http://www.islamophobie.net/articles/2017/01/03/armentieres-deni-dinjustice"

  • Marianne, le ridicule qui ne tue pas
    http://contre-attaques.org/magazine/article/marianne-le

    Cette semaine dans Marianne, Juilliard nous explique que le peuple veut le racisme et Fourest plagie Gilles Kepel (à moins que ce ne soit l’inverse). Page 6, dans un éditorial intitulé « Au secours ! Les bobos reviennent ! », Jacques Juillard écrit : « Non, le peuple ne veut pas de la libanisation de la France. Il ne veut pas non plus de la ’laïcité ouverte’, trop souvent ouverte à l’islamisme, surtout quand elle émane de bouffeurs de curés. Il ne veut pas du ’sans-frontiérisme’ qui est le reniement de (...)

    #Magazine

    / #carousel

    « http://www.islamophobie.net/articles/2016/11/07/gilles-kepel-au-pays-des-merveilles »

  • Gilles Kepel au pays des merveilles - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/gilles-kepel-au-pays-des-merveilles.html

    Gilles Kepel publie un livre intitulé « la Fracture » reprenant ses chroniques radio diffusées sur France Culture. Pour justifier d’une telle publication, l’auteur s’est fendu de quelques textes supplémentaires afin de donner au chaland des raisons de débourser 19 euros pour découvrir des contenus déjà disponibles sur le net. 

    Créatif, Gilles Kepel a décidé de consacrer l’essentiel de sa promotion média à parler, en des termes peu amènes, du CCIF et de son directeur, Marwan Muhammad. 

    Et donc, sans surprise, le voici propulsé numéro 1 des ventes dans la rubrique terrorisme : 

    S’il s’agissait simplement de permettre à M. Kepel de sillonner les plateaux télévisés pour vendre son livre, nous aurions été ravis. Le seul hic, c’est que l’ensemble de ce que dit Gilles Kepel sur le CCIF est un tissu de mensonges. 

    Voici donc une vérification point par point des calomnies diffusées par M. Kepel sur tous les plateaux où il est invité : 

    1) "le concept d’islamophobie interdit toute critique de la religion" (France Culture) 

    FAUX. La définition qu’utilise le CCIF est on ne peut plus précise : il s’agit de « l’ensemble des actes de discrimination ou de violence qui visent des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à la religion musulmane ». 

    On remarque donc que :

    Elle n’inclut pas la critique des religions et des idéologies.
    Elle vise aussi des non-musulmans, pris pour tels par leurs agresseurs/discriminants.
    Le CCIF n’a jamais mené de procès pour blasphème ou critique du religieux.
    Une instrumentalisation malveillante à des fins de censure du débat critique pourrait avoir lieu, quel que soit le terme utilisé. 
     
    2) "le CCIF dit que la France est islamophobe" (Quotidien)

    FAUX. Le CCIF a, à plusieurs reprises, rappelé que NON, la France n’était pas islamophobe par nature, mais que la France était un pays OU il existait de l’islamophobie, comme d’autres formes de racisme contemporaines. Ces différentes formes d’un même mal, ont des mécanismes parfois spécifiques, avec différents degrés de prise en compte au niveau institutionnel. C’est cette indépassable réalité qui nous oblige à mettre en évidence les actes qui visent des personnes à raison de leur religion supposée et à œuvrer pour rétablir leurs droits.

    Pour le constater en images et à une heure de grande écoute, voici la réponse du directeur du CCIF, à cette question précise : 

    3) "le CCIF est lié aux Frères Musulmans" (L’Obs)

    FAUX. Le CCIF est apolitique et areligieux et n’entretient aucun lien, organique ou idéologique, avec aucune organisation, religieuse ou politique, quelle qu’elle soit. En tant qu’association de lutte contre l’islamophobie, le CCIF intervient auprès de toutes les communautés locales, y compris religieuses et publiques, sans nécessairement adhérer aux idées des uns comme des autres. 

    Gilles Kepel semble lire Michel Houellebecq un peu trop au premier degré, en reprenant au passage l’une des calomnies les plus souvent répétées à propos du CCIF, de l’extrême droite aux tenants d’un militantisme laïc poussé à l’extrême.

    Voici comment leur « raisonnement » s’articule :

    « Les Frères Musulmans incarnent un islam politique »

    DONC 

    « Tout musulman s’exprimant dans l’espace politique/médiatique est un Frère Musulman »

    ET suspecté d’un agenda secret visant (au choix) à infiltrer, influencer, islamiser toutes les sphères de la société… soit à peu près la BASE de toutes les théories du complot.

    Ces raisonnements conspirationnistes, dans des versions édulcorées du Grand Remplacement, jettent la suspicion sur toute personne supposée musulmane s’exprimant dans l’espace public, comme si, en définitive, l’émergence d’une parole libre émanant des quartiers populaires, des Noir-e-s, des Arabes et/ou des musulman-e-s devait invariablement faire l’objet d’une diabolisation.

     

    4) "la France n’est pas islamophobe, la preuve : Leila Slimani et Yasmina Reza ont reçu un prix littéraire" (Le Quotidien)

    BUG. Quel rapport de l’un avec l’autre ? Quel lien entre ces deux auteures primées pour leur talent littéraire et l’islamophobie ? Faut-il assigner les deux auteures à une islamité supposée ? Si l’on suivait le même raisonnement, faudrait-il en déduire qu’il n’y a pas de négrophobie aux Etats Unis parce que Barack Obama a été élu président ?

    Ce type de raisonnement consternant est une double faute : d’une part il nie la réalité de l’islamophobie en France, comme maintes fois relevée dans les rapports de la CNCDH comme dans ceux des instances internationales (sans même mentionner ici les rapports annuels que publie le CCIF). De l’autre, il place les deux auteures dans un rôle qu’elles n’ont pas nécessairement souhaité ou revendiqué.

     

    5) « Le CCIF a instrumentalisé l’affaire du burkini. » (Le Figaro)

    FAUX. Dans ces polémiques autour du « burkini », on a affaire à des femmes qui veulent profiter de l’été et de leurs vacances pour aller à la plage, au même titre que n’importe quelle autre personne. Gilles Kepel considère cela comme de la « provocation », reprenant à son compte la rhétorique utilisée lors de l’exclusion de ces femmes. 

    Ce faisant, il refuse de voir dans les arrêtés pris une volonté manifeste d’interdire à ces femmes musulmanes l’accès à un espace public, ce qui constitue une discrimination pure et simple, préférant considérer que « ça révèle une situation plus complexe » (Le Figaro). Cette façon de relativiser le racisme et les discriminations est en opposition directe avec la posture d’un chercheur : Gilles Kepel ne s’est ainsi pas intéressé au fait que les villes qui ont pris les arrêtés avaient presque toutes, à leur tête, des maires proches de Nicolas Sarkozy et participaient, selon des informations de l’Express, à une stratégie au cœur de la primaire des Républicains, préférant mettre en cause le CCIF. 

    Or il existe dans cette affaire un horizon indépassable :

    Le CCIF n’a pas pris ces arrêtés « anti-burkini ». Le CCIF n’a pas décidé que les médias devaient en faire un sujet central dans l’actualité. Le CCIF n’a pas ordonné au premier ministre et à la ministre du droit des femmes de faire des déclarations pour soutenir ces arrêtés de la honte. Le CCIF n’a pas commandé aux policiers de forcer des femmes à se déshabiller. Le CCIF n’a pas demandé à des sympathisants d’extrême droite d’insulter des femmes voilées sur les plages.

    Le CCIF n’a pas fait de notre classe politique la risée de l’opinion internationale.

    Non. Elle a fait ça toute seule.

    Par contre, ce que le CCIF a fait, c’est :

    Se mobiliser juridiquement et avec ses partenaires, dont la LDH, pour ramener la discussion à un terrain rationnel : celui du droit.
    Proposer un contre-discours au monologue idéologique qui faisait des femmes musulmanes des cibles désignées, dans l’espace médiatique comme (hélas) sur les plages.
     Et si ce travail a fourni des résultats, alors il s’agit d’une bien triste victoire.

    6) L’affaire des « voilées » du Cénacles est une « histoire pas claire »

    FAUX. A ce stade, les équipes de police ont enquêté, ainsi le juge d’instruction également et rien ne permet de mettre en doute le moindre élément, dans le récit des deux victimes. Le chef d’inculpation est maintenu et le restaurateur a, pendant l’enquête, maintenu et confirmé les faits.

    Par ailleurs, on notera que ces deux femmes sont réduites à des « voilées ». Elles ne sont ni clientes, ni femmes. Juste « voilées ».

    Là encore, cette façon d’essentialiser les deux victimes et de les réduire à leur voile, dénote complètement avec la posture du chercheur et montre un aspect clairement partisan.

     

    7) « Le CCIF surjoue la question de l’islamophobie » et anime un sentiment « communautaire » et « identitaire »

    FAUX. Le CCIF fait précisément les mêmes constatations que la CNCDH en France, en ce qui concerne les discriminations touchant les musulman-e-s : elles sont structurelles et ancrées, avec un impact disproportionné sur les femmes. 

    Par ailleurs, sur quoi se base Gilles Kepel pour porter un tel jugement, alors même que tous les spécialistes de la recherche sur l’islamophobie abondent dans le sens des analyses que fait le CCIF ?

    En accusant le CCIF d’assigner les musulmans à une appartenance communautaire et identitaire, Gilles Kepel montre une fois de plus sa méconnaissance, à la fois des sympathisants et adhérents du CCIF, comme de ses membres.

    Une simple présence dans un événement du CCIF ou dans ses bureaux lui aurait montré le contraire. Les adhérents du CCIF sont de toutes les appartenances religieuses et politiques, tout comme ses bénévoles.

      

    Ce qui les rassemble, c’est la volonté commune de lutter contre l’islamophobie, au-delà des choix personnels de chacun, en matière de politique ou de religion. C’est ce qui est incompréhensible pour des gens comme Gilles Kepel, bloqués dans des schémas périmés depuis 30 ans, commentant une actualité qu’ils observent sur des écrans de contrôle, parce qu’ils n’en font tout simplement pas partie. 

    Une telle erreur d’analyse serait risible, si elle n’était pas au fond une insulte, aux milliers de personnes qu’a aidées le CCIF comme à toutes celles et ceux qui le soutiennent, chaque jour plus nombreux.

     

    8) « Je connais le terrain », « j’ai 35 ans d’expérience », « j’ai passé un an à Clichy sous Bois », « je sais de quoi je parle »…

    La posture de base du chercheur est de poser une question, puis de concevoir un système d’étude qui permette d’y répondre. 

    Or, s’agissant de l’islamophobie et du CCIF, en 35-ans-d’expérienceTM, Gilles Kepel n’a jamais étudié le CCIF. Gilles Kepel n’a jamais posé la moindre question au CCIF. Gilles Kepel n’a jamais assisté à un événement du CCIF. Gilles Kepel n’a jamais fait de demande d’accès aux données du CCIF, ni passé de temps auprès des juristes chargées de la résolution des dossiers. Gilles Kepel n’a jamais mené d’entretien avec les victimes assistées par le CCIF, ni avec ses bénévoles, ni avec ses salariés. Rien. 

    Dès lors, d’où Gilles Kepel tire-t-il sa science magique ? 

    C’est simple. Gilles Kepel a vu un discours de Marwan Muhammad sur youtube, donné à la mosquée de Tremblay (le 28 août 2016). Puis il a été inspiré. 

    Il est comme ça, Gilles Kepel.

    Normal, donc, qu’il soit devenu « spécialiste » instantané du fait religieux, puisque la vérité cachée lui vient sous forme de révélations, l’affranchissant ainsi de toute méthodologie scientifique ou du travail de terrain, laissé le plus souvent aux étudiants.

    Le problème, c’est que l’ensemble de ses oeuvres, notamment sur les mouvements radicaux et jihadistes, semble teinté des mêmes approximations et du même sens créatif, avec plus de livres alarmistes que de travaux universitaires écrits, d’après ses pairs, sur la banquette arrière des voitures diplomatiques… puis diffusés à grande audience, avec le soutien complaisant de la technosphère sécuritaire. Ce sont ces manquements qui valent aujourd’hui à Gilles Kepel un discrédit sans cesse grandissant, au sein du milieu académique, dénoncé de moins en moins timidement. 

    Dès lors, que nous apprend Gilles Kepel ? 

    Que la France serait fracturée. Que les musulmans n’en font pas assez. Qu’il n’y a aucune responsabilité gouvernementale dans l’émergence des formes de racisme contemporaines. Que le fait religieux est un opium pour les quartiers populaires. Que la guerre civile arrive. Qu’il faut être vigilants. Que des musulmans politisés et citoyennement impliqués sont en fait des islamistes qui se cachent. Qu’il est plus commode de calomnier les quartiers populaires et la société civile qui en émerge, plutôt que de mettre en cause les pétro-monarchie qu’il exonère complaisamment sous les ors de la République. Que la lutte pour les droits humains est suspecte dès lors qu’elle s’affranchit de la tutelle de ceux qui l’entravent. Qu’il lui est insupportable de voir une organisation comme le CCIF recueillir des dizaines de milliers de soutien et porter, de manière libre et autonome, un contre discours aux injustices de notre temps, mais surtout… qu’il a 35 ans d’expérience et quelques livres à vendre. 

    Crédit photo : Capture d’écran - Gilles Kepel dans l’émission "Le Quotidien"

      Par : Ccif | 7/11/16                                                                      http://www.islamophobie.net

  • Réponse au « Canard enchaîné »...par le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF)
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/le-canard

    Le 17 août dernier, Le Canard Enchaîné publiait un billet à charge contre le CCIF, collectif luttant contre l’islamophobie en France. Cet article, diffamatoire et mensonger, s’inscrit dans une importante campagne de dénigrement du travail de l’organisation créée en 2003. Le CCIF y répond sous la forme d’un fact-checking, paragraphe par paragraphe. Dans un article anonyme daté du 17 août 2016, Le Canard Enchaîné a publié un tissu de mensonges à propos du CCIF, instantanément repris par toute la (...)

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    "https://www.facebook.com/ccifofficiel/videos/vb.192210704127791/1396358723712977/?type=2&theater"
    "http://www.nytimes.com/2016/09/03/world/europe/burkini-ban-muslim-women.html?_r=0"
    "http://www.islamophobie.net/articles/2015/07/07/Islamophobie%20contre-enquête%20CCIF%20Repond"
    "http://www.islamophobie.net/articles/2013/12/23/sorties-scolaires-avis-du-conseil-detat-favorable-aux-meres-voilees"
    "http://www.cnle.gouv.fr/Rapport-Tuot-sur-la-refondation.html"
    "

    "
    ""
    ""
    "http://www.saintleon.com/spip.php?article1514"
    "http://ec.europa.eu/transparency/regexpert/index.cfm?do=groupDetail.groupDetailDoc&id=24106&no=2"
    "https://blogs.mediapart.fr/la-redaction-de-mediapart/blog/010716/mardi-5-juillet-20h-la-premiere-ag-citoyenne-numerique-est-sur-media"
    "https://www.franceinter.fr/societe/l-islamophobie-progresse-sa-reconnaissance-aussi"
    "https://www.youtube.com/watch?v=sc_9X5y20GU
    "
    "https://www.facebook.com/ccifofficiel/videos/vb.192210704127791/1445640385451477/?type=2&theater"
    "http://www.akadem.org/sommaire/themes/philosophie/judaïsmechristianismeislam/dialogue/juifs-et-musulmans-en-france-aujourd-hui-29-03-2013-51759_337.php"
    "http://www.islamophobie.net/articles/2016/09/07/fact-checking-sur-les-allegations-mensongeres-du-canard-enchaine"

  • L’Islamophobie en France de 2015 à 2016 : comparer ce qui est comparable | CCIF - Collectif contre l’Islamophobie en France

    http://www.islamophobie.net/articles/2016/05/10/islamophobie-2016-par-rapport-2016-comparer-ce-qui-est-comparable

    Le Ministère de l’Intérieur, par l’entremise de Bernard Cazeneuve s’est félicité hier que « 80% des actes antisémites et antimusulmans ont baissé au premier semestre de 2016 comparée au premier semestre de l’année 2015 » lors d’une réunion des amis du CRIF. 

    Si le CCIF a constaté une baisse de 55,5% des actes islamophobes entre ces deux périodes, nous mettons en doute la conclusion tirée par le Ministre de l’Intérieur sur la régression supposée « rassurante » de l’islamophobie en France. 

    Des précisions s’imposent afin d’aboutir à une lecture de l’évolution du phénomène islamophobe qui soit au plus proche de la réalité. 

    D’entrée, c’est une erreur d’analyse statistique élémentaire que de prendre l’année 2015 comme année de référence pour conclure que le phénomène islamophobe est en baisse en 2016. 

    C’est l’explosion des actes islamophobes à la suite des attentats de Janvier 2015 qui explique cette amplitude numérique (et donc un retour à une tendance de fond, s’exprimant sous la forme d’une baisse arithmétique).

    Cette « anormalité » statistique s’illustre aussi par la violence des actes de haine que nous avons enregistré durant cette période : 21 agressions physiques ont ciblé des citoyens français en raison de leur appartenance réelle ou supposée à l’Islam et 33 lieux de culte ont été profanés.

    Nous n’avions jamais enregistré autant d’actes de cette nature lors d’une période aussi courte en 13 ans d’existence.

    Autre problème, le Ministère de l’intérieur ne prend en compte que les plaintes et les mains courantes pour menaces et actions. Les discriminations sont de fait absentes des statistiques de la Place Bauveau. Pour illustration, sur les 588 cas de discrimination enregistrées en 2015, seuls 20 ont donné lieu à un dépôt de plainte. 

    Cela pose d’autant plus problème que les victimes d’islamophobie sont rarement promptes à déposer plainte. Plus problématique, nous avons également noté à plusieurs reprises que certains agents de police dissuadent des victimes de déposer plainte. 

    Ce problème des plaintes refusées par les commissariats de police avait d’ailleurs été évoqué par Mr Bernard Cazeneuve lui même lorsqu’il s’était engagé à envoyer une note de rappel pour qu’ils acceptent les plaintes des victimes. 

    En réalité, ce vide statistique pose un problème majeur dans l’analyse du phénomène islamophobe en France, sa spécificité se traduisant par une institutionnalisation du phénomène et ce, à deux niveaux : d’une part dans le leadership, à travers des discours de haine au plus haut niveau de l’Etat, validant le rejet à l’égard des musulman-e-s, d’autre part dans la phénoménologie, puisque plus de deux tiers des discriminations ont lieu dans des services publics.

    Or, dans ces deux registres spécifiques à l’islamophobie en France, nous ne saurons conclure en une « baisse rassurante ». 

    La multiplication des discours islamophobes dans les espaces publics a été dénoncée début mars par dans un rapport du Conseil de l’Europe. Ne l’oublions pas, ce sont les discours des représentants des institutions et des médias qui font le lit d’un racisme qui s’exprime, de plus en plus violemment, dans la société française. 

    Et chaque semaine apporte son lot de propos dangereux prononcés au plus haut sommet de l’Etat, répétés et soutenus au sein de la classe parlementaires, des haut fonctionnaires et des médias mainstream, qui, loin de se positionner en contre pouvoir ou du moins, en contradicteurs, s’en font les relais voir même les chambres d’écho.

    La semaine dernière, le Premier Ministre a une nouvelle fois tenu à se faire entendre sur l’opinion qu’il se fait des musulmanes, particulièrement des femmes voilées, en répétant qu’il voulait interdire le voile à l’université. 

    La dite opposition, n’est pas en reste, non satisfaite de l’exclusion programmée des citoyens de confession musulmane, la voilà s’attelant à un nouveau projet de loi visant à encadrer les écoles privées musulmanes

    Le 30 mars dernier, c’était une ministre du gouvernement qui avait réussi l’exploit de rassembler plus de 400 plaintes contre elle pour des propos racistes et islamophobes. Rappelons-le, elle avait comparé les femmes voilées à des « nègres afric..américains pour l’esclavage » sur les ondes de RMC. 

    Le chef de l’Etat et le Premier Ministre avaient également soutenu le projet de loi sur la déchéance de nationalité pour les binationaux.

    Le gouvernement adopte ainsi une méthode comptable pour parler d’un phénomène sociétal qu’il nourrit et auquel il refuse de faire face. 

    Les deux dernières campagnes #TousUnisContreLaHaine et celle contre les discriminations, faites de clichés et de « sensibilisation » après des décennies de racisme strutcturel, démontrent le refus d’agir de manière concrète contre le phénomène.

    Nombre des discriminations que nous enregistrons pourraient être évitées avec un simple effort de prévention auprès des agents de la fonction publique. 

    Certes, nous avons constaté une baisse de 55,5% des actes islamophobes par rapport au premier trimestre de 2015, mais aboutir au même pic de violence islamophobe en ce début 2016 dans un climat de plus en plus préoccupant serait un indice très inquiétant. 

    Mais là où Mr Bernard Cazeneuve se distingue, c’est par sa reconnaissance que la situation est loin d’être idyillique et que les problèmes de fond persistent malgré les déclarations comptables.

  • #Etat_d'urgence : journée de mobilisation nationale samedi 12 mars
    http://contre-attaques.org/magazine/article/etat-d-urgence

    L’état d’exception à la française est toujours en vigueur. L’état d’urgence a été prolongé de trois mois le 26 février dernier. Le Sénat va examiner la constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité à partir du 16 mars prochain. Suite à la première mobilisation du 30 janvier, les collectifs « Nous ne cèderons pas ! » et « Stop état d’urgence » de plus de 150 organisation dont le CCIF, collectif contre l’islamophobie en France, appellent à nouveau à une mobilisation massive ce samedi 12 (...)

    #Magazine

    / #carousel, Actualités, Etat d’urgence

    « http://www.nousnecederonspas.org »
    « http://www.stopetatdurgence.org »
    « http://www.islamophobie.net/articles/2016/03/11/communique-ccif-mobilisation-12-mars »
    « http://www.stopetatdurgence.org/2016/02/27/12-mars-la-liste-des-mobilisations-par-villes »

  • Islamophobie, contrôle au faciès, état d’urgence, la France au rapport
    http://contre-attaques.org/magazine/article/islamophobie-261

    Dérive de l’état d’urgence, augmentation inquiétante des actes islamophobes notamment suite aux attentats de janvier et novembre 2015, les femmes comme premières victimes des discriminations physiques et verbales, tensions et violences policières, autant de phénomènes que dénoncent les trois rapports de trois associations de défense des droits et libertés en France : CCIF, Stop le contrôle au faciès et Amnesty International en ce premier trimestre 2016. La France au rapport. Collectif contre (...)

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    « http://www.islamophobie.net/sites/default/files/Rapport-CCIF-2016.pdf »
    « http://stoplecontroleaufacies.fr/slcaf/wp-content/uploads/2016/03/Rapport-Les-Maux-du-De%CC%81ni.pdf »
    « http://www.amnesty.fr/sites/default/files/eur2133642016french_final.pdf »

  • Recadrage suite aux attaques lancées contre le CCIF
    http://contre-attaques.org/magazine/article/recadrage

    Suite aux attaques du premier ministre Manuel Valls,le CCIF, collectif contre l’islamophobie en France, a choisit de répondre à ses détracteurs en proposant un recadrage argumenté. Signataires de l’appel #NousSommesUnis au lendemain des attentats du 13 novembre, le CCIF joue la transparence et présente les contours de sa pensée et de ses activités. A bon entendeur... Face aux attaques que subit notre organisation depuis les propos tenus par Manuel Valls, parfois par des personnes qui méconnaissent (...)

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    « http://www.islamophobie.net »
    « https://wcd.coe.int/com.instranet.InstraServlet?command=com.instranet.CmdBlobGet&InstranetImage »
    « http://www.enar-eu.org ? »
    « http://www.cncdh.fr/sites/default/files/avis_lutte_contre_les_disours_de_haine_sur_internet.pdf ? »

  • Nahil, 11 ans, traité d’apprenti terroriste par sa professeure

    #islamophobie #école
    CCIF - Collectif contre l’Islamophobie en France
    http://www.islamophobie.net/articles/2016/01/14/nahil-11-ans-traite-dapprenti-terroriste-professeure

    Le 25 novembre dans un collège d’Ile de France, alors que Nahil s’emparait d’un papier qu’il enroule en cigare pour le montrer en pistolet à ses camarades, ce ne seront pas les sourires de ses camarades qui accompagneront ce geste banal, propre d’un enfant de son âge. Loin de là.

    Avisé par un élève, son enseignante a voulu saisir l’opportunité de son geste pour déverser sur lui ses préjugés et amalgames.

    Au lieu de se saisir de sa mission au sein de l’Education Nationale pour déconstruire les idées fausses suite aux attentats du 13 novembre, elle choisira de poser ses mains sur les épaules de Nahil, sans doute pour mieux l’écraser sous le poids des mots qu’elle s’apprête à prononcer : « Ce sont les oeuvres d’un apprenti terroriste ». Rien de moins. Le couperet restera gravé dans l’esprit de Nahil.

    Immédiatement après, l’enseignante n’aura eu de cesse d’essayer de joindre la mère de Nahil au téléphone, qui ne répond pas au numéro privé dont fait usage la professeure. Celle-ci accable Nahil en lui disant « c’est inssuportable, ta mère ne veut pas me répondre ».

    Au final, le Principal a apposé un mot sur le carnet informant les parents qu’ils étaient convoqués le 3 décembre à 16h.

    En rentrant chez lui, c’est à sa mère que Nahil demandera ce que « apprenti » signifie.

    Aussi impensable que cela puisse être, ce simple geste aura donc valu à Nahil d’être tenu coupable d’intentions criminelles, en plus d’une convocation, manu militari de ses parents.

    Si la psychose frise le ridicule, à l’image de ce collégien américain prénommé Ahmed, emmené au poste de police pour une horloge qu’il avait lui même fabriqué, le traumatisme subit par l’enfant n’en est pas moins proprement scandaleux.

    A 11 ans, Nahil, à travers son monde, ne projetait que les perceptions d’un enfant dans son geste.

    Adulte, la professeure, par ses mots, a quant à elle usé d’une violence symbolique dont la marque n’est nullement anodine pour un enfant de cet âge.

    Madame H. contacte le service juridique du CCIF

    Madame H. connait ses droits et contacte le service juridique du CCIF. Une de nos juristes l’accompagne lors du Rendez-Vous en présence du Principal et de l’enseignante. Madame H appréhendait l’entrevue, connaissant les frasques auxquelles était accoutumée l’enseignante. En présence de notre juriste, le Principal et l’enseignante ne se sont pas adonnés à un langage déplacé, qu’ils réservaient à Madame H. quand celle-ci était seule. L’enseignante a présenté ses excuses.

    Nous tenons également à saluer le soutien de la psychologue du collège et de l’académie qui a affirmé que le collège doit « arrêter l’amalgame » et qu’ « il ne faut pas laisser passer cela ».

    Pour Nahil, le dénouement est favorable. Début janvier, le Principal a changé de classe Nahil qui s’est retrouvé en classe européenne. Il se sent très bien et a prouvé qu’il est très bon en anglais. Sa nouvelle enseignante est ravie de l’avoir dans sa classe.

    Des dérapages qui sont intolérables

    Nous avons en mémoire les nombreux signalements de dérapages scolaires de certains professeurs envers des enfants, parfois âgés de 6 ou 8 ans, survenus suite aux attentats de janvier. Ahmed, âgé de 8 ans, n’avait même pas pu bénéficier du soutien de la Ministre de l’Education Nationale quand bien même il avait signé de sa propre main un procès-verbal pour « apologie au terrorisme ».

    Le soutien des académies aux enfants lors ces dérapages sont indispensables. Il est arrivé que les responsables académiques minimisaient ces dérives au prétexte que les professeurs étaient « sous le choc » des attentats.

    Sauf qu’Ahmed âgé de 8 ans, Nahil et les autres ont été tous autant exposés que leurs professeurs aux chocs des attentats. Les professeurs, en tant qu’adultes devraient en contraire faire preuve de pédagogie et de recul dans ces moments de crise qui peuvent s’avérer particulièrement destabilisant pour des enfants.

  • "La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs convictions." | CCIF - Collectif contre l’Islamophobie en France
    http://www.islamophobie.net/articles/2016/01/06/nicolas-cadene-observatoire-laicite-interview

    Face à certains polémistes qui voudraient dévoyer le sens premier de la laïcité tel qu’établie dans la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, nous avons contacté ce matin M. Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la Laïcité afin de clarifier l’acceptation juridique de ce principe :

    La vision de la laïcité consistant à croire que l’opinion religieuse individuelle de chacun doit disparaître du champ de l’expression publique ne menace t-elle pas le vivre ensemble ?

    Il est clair que, juridiquement, cette définition de la laïcité n’est pas exacte. La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs convictions. C’est en posant ce cadre qui permet à chacun de s’exprimer, dans le respect mutuel et dans le cadre de la loi, que l’on assure le vivre ensemble. Seuls ceux qui exercent une mission de service publique doivent être neutres, parce qu’ils doivent ainsi assurer l’égalité des citoyens face au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances. Concernant les élèves des écoles, collèges et lycées publics, il leur est demandé depuis 2004 de ne pas porter de signes ou de tenues « manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ». Cette loi a été justifiée par la nécessité de préserver les enfants de pressions qu’ils subiraient dans l’acquisition des bases du savoir afin qu’ils puissent ensuite faire librement leurs choix. C’est d’ailleurs pourquoi la Commission Stasi avait rappelé que cette loi n’a pas vocation à s’appliquer à l’université.

    Quel serait le lien entre la défense de la laïcité et la revendication du droit à être islamophobe, selon la définition de la laïcité défendue par l’Observatoire de la Laïcité ?

    Si on entend par « islamophobie » les actes antimusulmans, il n’y a évidemment aucun lien. Si on entend par « islamophobie », le droit de critiquer la religion, cela est bien sûr possible (comme l’on peut critiquer toute idée ou conviction) mais dans le cadre de la loi. La liberté d’expression est garantie par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et est à préserver. Mais elle comporte des limites : l’injure, la diffamation et la provocation à la haine raciale, à la discrimination ou à la violence envers des personnes ou des groupes de personnes.

    Est-ce être contre la laïcité que d’exercer son droit individuel de ne pas aimer telle ou telle production journalistique ou artistique ?

    Non bien sûr. Là encore, dans le cadre de la liberté d’expression, chacun a parfaitement le droit de faire part de son désaccord sur telle ou telle ligne éditoriale ou œuvre artistique. Mais avec les mêmes limites que celles rappelées préalablement.

    Quelles seraient les recommandations de l’Observatoire de la laïcité pour que ce principe recouvre son sens premier et redevienne une valeur inclusive respectueuse du vivre-ensemble ?

    Nous avons besoin d’un gigantesque plan de formation à la laïcité, pour les acteurs de terrain, les associations, les fonctionnaires, mais aussi pour les élus et les journalistes. L’Observatoire de la laïcité se veut pédagogue, en apportant des réponses concrètes aux problèmes qui peuvent se poser et en éliminant certaines confusions. Une de nos premières tâches a donc été d’éditer des guides pratiques qui expliquent comment répondre à des problématiques de terrain en lien avec le fait religieux et la laïcité (consultables sur www.laicite.gouv.fr). Par ailleurs, il faut que les médias parlent davantage de ce qui marche, et prennent du recul dans le traitement de ces questions.

    N’y a t-il pas nécessité d’un débat clair sur cette question sujet à clivage actuellement dans notre société ? Si oui, avec quels acteurs ?

    Oui, bien sûr. On constate d’ailleurs, et c’est une bonne chose, le besoin pour beaucoup de se réapproprier ce principe de laïcité. Il faut donc multiplier les débats partout dans la société et bien sûr dans les médias de masse. En y associant les acteurs de terrains, les associations, les mouvements d’éducation populaires, les élus, les cultes, les obédiences maçonniques, bref tous ceux qui ont des choses à dire à ce sujet. Mais, ce qui est important, c’est de garder la « tête froide » sur ces sujets et de dépassionner le débat.