Des cadres de La France insoumise critiquent vertement l’organisation du mouvement

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  • Des cadres de La #France insoumise critiquent vertement l’organisation du mouvement
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/01/15/la-france-insoumise-des-cadres-critiquent-vertement-l-organisation-du-mouvem

    Rien ne va plus à La France insoumise (LFI). Dans une lettre interne du 9 janvier que Le Monde s’est procurée, plusieurs cadres du mouvement candidats aux élections européennes − dont Charlotte Girard, coresponsable du programme − dénoncent les dérives autocratiques des dirigeants de LFI. Le déclencheur de cette missive a été « le bannissement » de François Cocq, le 5 janvier, par un Tweet de Jean-Luc #Mélenchon.

    Ce jour-là, entre deux Tweet au sujet de l’acte VIII des « gilets jaunes », M. Mélenchon a envoyé un message on ne peut plus clair à propos de son ancien « orateur national » qui défendait, au même moment, la ligne « insoumise » dans un débat sur la chaîne CNews : « Inacceptable. CNews déclare porte-parole “insoumis” un nationaliste qui a été banni du mouvement comme François Cocq ! Assez de manipulations. »

    Très vite les « insoumis » ont fait part de leur émotion en critiquant ouvertement cette décision unilatérale de se séparer d’une figure du mouvement, qui plus est un ardent défenseur de la ligne populiste.

    Mais cette fronde ne s’est pas cantonnée aux réseaux sociaux. Elle connaît, aujourd’hui, des répliques au sein du mouvement populiste de gauche. Dans leur correspondance, Charlotte Girard, Romain Dureau, Nicolas Guillet et Manon Le Bretton, les auteurs de la lettre, qui sont tous, par ailleurs, candidats aux élections européennes sur la liste « insoumise », s’émeuvent de la situation :

    • « L’épisode qui s’est ouvert pour La France insoumise samedi 5 janvier 2019 nous semble devoir être pris au sérieux, par ses conséquences et ses implications. En pleine journée de mobilisation des “gilets jaunes”, un Tweet de Jean-Luc Mélenchon, dénonçant l’intervention de François Cocq sur CNews en le qualifiant de “nationaliste”, a suscité la stupéfaction dans nos rangs comme sur les réseaux sociaux. Outre le fait que cela a relancé inutilement un débat houleux concernant la constitution de notre liste et la ligne politique de La France insoumise, la méthode consistant à prononcer publiquement le “bannissement” d’un membre fondateur de La France insoumise, qui plus est orateur national et bénéficiant d’une large reconnaissance dans le mouvement, est non seulement préoccupante par sa brutalité, mais dangereuse pour ce qu’elle signifie politiquement : la possibilité de disposer unilatéralement du sort politique d’un camarade hors de tout cadre collectif. »