les vrais enjeux du périlleux lâchage de Carlos Ghosn

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  • Paris lâche Carlos Ghosn et demande la désignation d’un successeur
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/paris-lache-carlos-ghosn-et-demande-la-designation-d-un-successeur-804119.


    Crédits : Reuters

    L’État français a officiellement lâché le PDG de Renault Carlos Ghosn mercredi, deux mois après son arrestation, et demandé la nomination d’un successeur dans les prochains jours pour prendre la tête du constructeur automobile.

    L’État français, principal actionnaire du constructeur automobile français, a demandé que le conseil d’administration de Renault soit convoqué "dans les prochains jours" afin de « désigne(r) une nouvelle gouvernance pérenne pour Renault », a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, chez nos confrères de LCI mercredi.

    Jusqu’ici, le gouvernement avait soutenu la décision du groupe de maintenir Carlos Ghosn dans ses fonctions, optant à la place pour une direction intérimaire après l’arrestation du PDG en novembre au Japon sur des accusations de malversations financières chez Nissan.
    […]
    Le ministre n’a pas précisé si le nouveau PDG prendrait aussi la tête de l’alliance avec les japonais Nissan et Mitsubishi : « Ce sera au conseil d’administration de lui dire exactement les contours de ses fonctions ».

    • Renault : les vrais enjeux du périlleux lâchage de Carlos Ghosn
      https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/renault-les-vrais-enjeux-du-perilleux-lachage-de-carlos-ghosn-804248.html

      L’annonce par Bruno Le Maire que Carlos Ghosn doit désormais être remplacé ouvre une périlleuse page pour l’avenir de Renault. Il s’agit de trouver un leader capable de relancer le groupe automobile mais également de pérenniser l’Alliance avec Nissan et Mitsubishi. Pourtant, les considérations souverainistes des différents protagonistes font courir un risque majeur à ce qui constitue aujourd’hui le premier constructeur automobile mondial.
      […]
      Carlos Ghosn ne sortira pas de prison avant, dans le meilleur des cas, le 10 mars prochain, dans le moins mauvais des cas, pas avant son procès, et dans le pire des scénarios... Avant plusieurs années, s’il était condamné par le tribunal pour les trois mises en examens (abus de confiance aggravé, dissimulation de revenus...) pour lesquelles il encourt jusqu’à 15 ans de prison.
      […]
      L’État français n’a cessé de se raccrocher à l’idée qu’il finirait par sortir de prison, ou qu’il fallait gagner un peu de temps afin de lui trouver un remplaçant.

      En deux mois, l’État français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, a échoué à élaborer un plan B. D’après nos confrères du Figaro, Jean-Dominique Senard qui s’apprête à laisser la main à la tête de Michelin, pourrait devenir le président du conseil de surveillance de Renault, suppléé par Thierry Bolloré pour la partie exécutive et opérationnelle. Le conseil d’administration du groupe automobile français doit se réunir ce week-end pour acter ce nouvel organigramme. Mais celui-ci sera surtout provisoire. L’État veut un PDG capable de prendre un leadership opérationnel et surtout stratégique afin de l’imposer également à la tête de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.

      C’est là que tout se joue... Ce n’est pas par hasard si Martin Vial, patron de l’APE (agence des participations de l’État) et Emmanuel Moulin, directeur de cabinet de Bruno Le Maire, se sont envolés cette semaine pour Tokyo pour jauger les critères d’acceptation d’une nouvelle gouvernance par le camp japonais.