Jusqu’à présent, j’utilisais ►http://statcounter.com qui permet de gérer assez gratuitement les stats de plusieurs sites en même temps et même d’ouvrir des accès à différents clients sur différents sites avec différents droits…
Mais en fait, je suis en train d’abandonner les stats. Tout simplement parce que c’est plus nuisible qu’utile et qu’en plus, c’est assez majoritairement faux. En effet, le mauvais web intrusif a poussé de plus en plus de gens à utiliser des bloqueurs et ceux-ci couinent ou zappent sur les scripts qui servent à établir les stats.
Mais avant même ce phénomène, mise sous pression par un client parce que mon boulot de CM ne lui apportait pas assez de benchmark bordel — un jugement péremptoire qui ne venait que d’une consultation superficielle des stats Google analytic —, j’avais nourri assez rapidement de profonds soupçons quant à la sincérité des stats fournies par Google, sachant que la même entreprise a bâti sa fortune précisément en vendant de la visibilité à ses clients.
On voit le conflit d’intérêts : je vends de l’exposition et je te file un outil gratuit qui te dit que tu n’as pas l’exposition que tu mérites.
J’avais donc installé deux autres scripts de stats moins intéressés par la vente de pub et j’avais pu voir que Google minimisait très fortement la réalité des visites sur le site et encore plus celle des lectures d’articles.
Mais voilà, le client a préféré croire le dealer que la DEA…
Les seules stats que je consulte encore vaguement, ce sont celles données par le serveur : c’est du brut et à prendre comme un indicateur de variation d’usage.
En dehors de l’insincérité de Google dans ses stats, il y a aussi les usages qui ont bien changé : en fait, plus de la moitié des gens qui lisent mon blog, par exemple, le font ailleurs que sur mon blog. L’info est lue, elle passe, mais pas chez moi. Les usages RSS sont encore pas mal répandus, entre autres.
Qu’est-ce qui compte le plus ? Que l’info soit lue ou que j’ai des pings sur mon blog ?
Ensuite, j’ai remarqué que l’usage des stats modifiait le rapport même au contenu. On peut écrire un truc très intéressant qui ne va pas avoir beaucoup de lecteurs sur le coup, mais pleins en longue traine. Il y a aussi des articles qui sont lus par peu de gens, mais des gens qui vont beaucoup en parler autour d’eux, des idées qui circulent, plus que des textes…
Qu’est-ce qui compte ?
En regardant les stats, on se met à chercher la popularité avant la qualité, le fond, le travail dans la continuité, le renforcement de son audience, non pas en termes de qualité et fidélité (très difficile à acquérir en ligne), mais uniquement de manière quantitative. C’est le règne des titres putaclic et des sujets faciles et polémiques…
En poussant le potard un peu plus loin, je me rends compte que le fait que mon blog ait été viré de Rezo me permet d’écrire aussi sur des trucs pas importants ou sans grande portée… parce que finalement, ça n’aura pas grande incidence sur les variations de lectorat… dont je ne me préoccupe plus.
Les derniers trucs que je regarde — sur les stats serveur — ce sont les profils matériels et logiciels des lecteurs, quand ils sont disponibles. Juste pour savoir quelle est la plage de tailles d’écran pour lesquelles il faut développer nos sites web… et c’est à peu près tout.