David Dufresne, la vigie des violences policières

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  • David Dufresne, la vigie des #violences policières
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    Depuis le 4 décembre 2018, David Dufresne recense sur son compte Twitter les témoignages de blessés par tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) et de grenades lors des manifestations des « gilets jaunes ». A sa manière : c’est-à-dire de façon scrupuleuse et obsessionnelle, quasiment clinique. Tous ses tweets commencent par la même formule « Allo @Place_Beauvau - c’est pour un signalement », suivie d’une photo ou d’une vidéo ainsi que de la source (presse, réseaux sociaux…).

    • Le 18 janvier, invité par Arrêt sur images à parler de son travail, il a craqué. En regardant défiler sur grand écran toutes ces gueules cassées, quelque chose s’est rompu. Le spectacle répété des corps sanguinolents et des cris d’horreur, l’empilement de ces centaines d’histoires, le soupçon jeté sur les victimes – après tout, ne sont-elles pas elles-mêmes coupables d’avoir provoqué la police ? « Les nerfs », résume-t-il deux jours plus tard.

      « Sur ces 357 recensements (au 22 janvier), je compte au moins 100 blessés graves, dont une quinzaine de personnes éborgnées et plusieurs mains arrachées. » Ce qu’il pensait n’être qu’une activité temporaire lorsqu’il l’a démarrée l’occupe désormais nuit et jour. Entre les heures passées à courir les manifs et à explorer les réseaux sociaux, celles consacrées à la vérification de l’authenticité des images et celles passées à échanger avec les familles des victimes, ses nuits se sont considérablement raccourcies. « Je ne veux pas les lâcher, je ne veux pas qu’ils tombent dans l’oubli », explique-t-il.

      Ce 19 janvier, à quelques heures de l’acte X des « #gilets_jaunes », alors qu’il nous raconte ces semaines de travail un peu folles dans ce café du quatorzième arrondissement parisien où il a ses habitudes, son visage apparaît soudain sur le grand écran qui diffuse en boucle BFM-TV. Il est filmé à la terrasse de ce même café. Un monsieur attablé à côté le félicite pour son engagement.

      La reconnaissance lui fait plaisir mais plus encore le sentiment d’approcher du moment où le « silence médiatique et le déni politique » ne seront plus tenables. « Samedi après samedi, on assiste à la répétition d’un mensonge d’Etat », dénonce-t-il. Il est convaincu que le public est comme saint Thomas : il a besoin de voir pour croire. Alors regardez. « Je suis dans une démarche citoyenne de #lanceur_d’alerte. »

    • Tellement important que mediapart fait le choix de le privatiser ... mais bon, à l’ere du confusionnisme politique, il semble impossible de concevoir un système économique non excluant pour la transmission de telles informations d’utilité publique ?

    • @val_k Bonne remarque :) et comme souvent une équation difficile à résoudre (on se casse ls dents dessus depuis 20 ans - créer du savoir et de la connaissance et le mettre à la disposition du publique le plus gratuitment posible mais faut ausi qu’on nourisse nos kids), et question qui mérite d’être débattue (quel modèle économique pour la presse qui st si mal en point, etc...)