• Vingtième et dernière partie : le commun et la non-propriété « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2024/01/08/vingtieme-et-derniere-partie-le-commun-et-la-non-propriete

    Et tout ça à cause d’un foutu papier. Même si le papier date de l’époque de la Nouvelle Espagne, le papier ne vaut rien pour celui qui a le pouvoir. C’est une tromperie. C’est pour que tu aies confiance, que tu restes tranquille, jusqu’à ce que le système découvre que, en-dessous de ta pauvreté, il y a du pétrole, de l’or, de l’uranium, de l’argent. Ou qu’il y a une source d’eau pure, car maintenant il se trouve que l’eau est devenue une marchandise qui s’achète et se vend.

    Une marchandise comme le furent tes parents, tes grands-parents, tes arrière-grands-parents. Une marchandise comme tu l’es toi, et comme le seront tes enfants, tes petits-enfants, tes arrière-petits-enfants et ainsi, pendant des générations.

    Alors ce papier, c’est comme les étiquettes des marchandises sur les marchés, c’est le prix de la terre, de ton travail, de tes descendants. Et tu ne te rends pas compte, mais tu fais déjà la queue à la caisse et tu es sur le point d’arriver. Et il se trouve que non seulement tu vas devoir payer, mais que tu vas sortir du magasin et que tu vas voir qu’ils t’ont pris la marchandise, que tu n’as même pas le papier pour lequel tu t’es tant battu, toi et tes ancêtres. Et que tu vas peut-être léguer à tes enfants un papier, mais peut-être même pas. Les papiers du gouvernement sont le prix de ta vie, et tu dois payer ce prix avec ta vie. C’est-à-dire que tu es une marchandise légale. C’est l’unique différence avec l’esclavage.

    Alors les plus vieux te racontent que le problème, la division, les discussions et les disputes sont arrivés quand sont arrivés les papiers de propriété. Ce n’est pas qu’avant il n’y avait pas de problèmes, c’est qu’ils se résolvaient en faisant un accord.

    […]

    Qu’en a-t-il été dans notre histoire de lutte de ce qu’on appelle « base matérielle » ?

    Et bien, d’abord il y a eu l’alimentation. Avec la récupération des terres qui étaient aux mains des grands propriétaires terriens, l’alimentation s’est améliorée. La faim a cessé d’être l’invitée dans nos maisons. Ensuite, avec l’autonomie et le soutien de gens qui sont des « bonnes personnes », comme nous disons d’elles, ce fut le tour de la santé. Là, ce fut et c’est très important le soutien des docteurs fraternels, comme nous les appelons, parce qu’ils sont comme nos frères qui nous aident, et pas seulement pour les maladies graves mais également et surtout dans la préparation, c’est-à-dire dans le savoir lié à la santé. Ensuite, l’éducation. Ensuite, le travail de la terre. Ensuite, ce qui concerne le gouvernement et l’administration des propres pueblos zapatistes. Ensuite, ce qui concerne le gouvernement et la coexistence pacifique avec ceux qui ne sont pas zapatistes.

    […]

    La base matérielle ou de production de cette étape va être une combinaison du travail individuel-familial, du collectif et de cette chose nouvelle que nous appelons « travail en commun » ou « non-propriété ».

    Le travail individuel-familial se base sur la petite propriété individuelle. Une personne et sa famille travaillent leur lopin de terre, leur petite boutique, leur moyen de locomotion, leur bétail. Le gain ou le bénéfice revient à cette famille.

    Le travail collectif repose sur l’accord entre compañeras et/ou compañeros pour effectuer des travaux sur des terres collectives (attribuées comme telles avant la guerre et élargies après la guerre). On répartit les travaux selon le temps, la capacité et la disposition. Le gain ou bénéfice est pour le collectif. On l’utilise généralement pour les fêtes, les mobilisations, l’acquisition de matériel de santé, la formation des promoteurs de santé et d’éducation et pour les déplacements et les frais de fonctionnement des autorités et des commissions autonomes.

    Le travail commun commence, maintenant, par la possession de la terre. Une partie des terres récupérées est déclarée pour « le travail commun ». C’est-à-dire qu’elle n’est pas morcelée et qu’elle n’est la propriété de personne, qu’elle n’est ni petite, ni moyenne, ni grande propriété. Cette terre n’est à personne, elle n’a pas de propriétaire. Et, en accord avec les communautés proches, on se « prête » mutuellement cette terre pour la travailler. On ne peut ni la vendre, ni l’acheter. On ne peut pas l’utiliser pour la production, le transfert ou la consommation de stupéfiants. Le travail se fait « à tour de rôle » en accord avec les GALs et les frères non zapatistes. Le bénéfice ou le gain revient à celles et ceux qui travaillent, mais la propriété n’en est pas une, c’est une non-propriété qu’on utilise en commun. Peu importe si tu es zapatiste, affilié à un parti, catholique, évangéliste, presbytérien, athée, juif, musulman, noir, blanc, brun, jaune, rouge, femme, homme, autre. Tu peux travailler la terre en commun, avec l’accord des GALs, CGAL et ACGal, selon le village, la région ou la zone, qui sont ceux qui veillent à ce que les règles d’usage commun soient respectées. Que tout serve au bien commun, que rien n’aille contre le bien commun.

    […]

    P.S. QUI DÉCLARE SOUS SERMENT À aucun moment ou étape de la délibération qui a conduit à la décision que prirent les pueblos zapatistes n’ont surgi des citations, des notes de bas de pages ou encore des références, même lointaines, de Marx, Engels, Lénine, Trotski, Staline, Mao, Bakounine, le Che, Fidel Castro, Kropotkine, Flores Magón, la Bible, le Coran, Milton Friedman, Milei, le progressisme (pour autant qu’il ait des références bibliographiques qui ne soient pas celles de ses gratte-papiers), la Théologie de la Libération, Lombardo, Revueltas, Freud, Lacan, Foucault, Deleuze, ce qui est à la mode – ou au mode – dans les gauches, ni n’importe quelle source des gauches, des droites ou des centres inexistants. Ce n’est pas tout, je sais aussi qu’ils n’ont lu aucun des ouvrages fondateurs des ismes qui alimentent rêves et défaites de la gauche. Pour ma part, je donne un conseil non sollicité à celles et ceux qui ont lu ces lignes : chacun est libre de faire le ridicule, mais je vous recommanderais qu’avant de commencer avec vos niaiseries du type « le laboratoire de la Lacandone », « l’expérience zapatiste », et de cataloguer cela dans un sens ou dans un autre, vous y pensiez à deux fois. Parce que, en parlant de ridicules, vous le faites en grand depuis presque 30 ans à vouloir « expliquer » le zapatisme. Peut-être que vous ne vous en souvenez plus maintenant, mais ici, ce qui ne manque pas, à part la dignité et la boue, c’est la mémoire. C’est comme ça.

    #EZLN #zapatistes #autonomie #communs #propriété

  • Douzième partie : Fragments. Fragments d’une lettre du Sous-commandant insurgé Moisés envoyée, il y a quelques mois, à une géographie lointaine en distance et proche en pensée : « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/12/09/douzieme-partie-fragments-fragments-dune-lettre-du-sous-com

    Je veux dire, nous ne voyons pas seulement la tempête et la destruction, la mort et la douleur qu’elle apporte avec elle. Nous voyons aussi ce qui s’ensuit. Nous voulons être la graine d’une future racine que nous ne verrons pas, qui sera ensuite, à son tour, la pelouse que nous ne verrons pas non plus.

    La vocation zapatiste, si quelqu’un nous presse à donner une définition laconique, c’est donc d’« être une bonne graine ».

    Nous ne prétendons pas léguer aux prochaines générations une conception du monde. Ni leur léguer nos misères, nos rancœurs, nos douleurs, nos phobies, ni nos penchants. Qu’ils soient non plus le miroir d’une image plus ou moins approximative de ce que nous supposons bon ou mauvais.

    Ce que nous voulons, c’est léguer la vie. Ce que d’autres générations feront d’elle, ce sera leur décision et, surtout, leur responsabilité. De même que nous, nous avons hérité la vie de nos ancêtres, nous en avons pris ce que nous considérons précieux et nous nous sommes attribués une tâche. Et, bien sûr, nous assumons la responsabilité de la décision que nous avons prise, de ce que nous faisons pour accomplir cette tâche, et des conséquences de nos actions et de nos omissions.

    Quand nous disons : « Il n’est pas nécessaire de conquérir le monde, il suffit de le refaire », nous nous éloignons, définitivement et irrémédiablement, des conceptions politiques en vigueur et des précédentes. Le monde que nous voyons n’est pas parfait, ni de près, ni de loin. Mais il est meilleur, sans aucun doute. Un monde où chacun peut être qui il est, sans honte, sans être persécuté, mutilé, emprisonné, assassiné, marginalisé, opprimé.

    […]

    Pourquoi disons-nous qu’au cauchemar qui est déjà là, et qui ne fera rien d’autre qu’empirer, suivra un réveil ? Et bien, parce qu’il y en a, comme nous, qui s’engagent à regarder cette possibilité. Certes, minime. Mais tous les jours et à toute heure, partout, nous luttons pour que cette minime possibilité grandisse et, bien que petite et sans importance – comme une graine minuscule -, qu’elle grandisse et qu’un jour, elle soit l’arbre de la vie qui sera de toutes les couleurs ou qui ne sera pas.

    Nous ne sommes pas les seuls. Durant ces 30 dernières années, nous nous sommes tournés vers bien des mondes. Des mondes différents dans leurs modes, leurs temps, leurs géographies, leurs histoires, leurs calendriers mais semblables seulement dans l’effort et le regard absurde posé sur un temps hors du temps qui viendra, non par coup du destin, ni par dessein divin, ni parce que quelqu’un perdra pour qu’un autre gagne. Non, ce sera parce que nous y travaillons, en luttant, en vivant et en mourant pour lui.

    https://vimeo.com/885523029

    #zapatistes #ezln #Moises #futur #stratégie #liberté

  • A propos du #Chiapas et de la #révolution_zapatiste

    Chiapas : 30 ans après le soulèvement armé
    https://lundi.am/30-ans-5863

    Le Sous-Commandant Insurgé Moisés, chef militaire de l’EZLN, dans un communiqué attendu, sombre, ébouriffant, dresse le tableau des dynamiques actuelles au Chiapas [1]

    ...
    . Les narcos se font la guerre, dirigent les principales villes et noyautent des pans entiers de l’industrie touristique. Les autorités officielles sont parties prenantes de ces offensives, la police et l’armée – sous couvert de « pacification » - se déploient comme force d’occupation et de contrôle des exilé.e.s venu.e.s d’Amérique Centrale.

    Mais le répertoire de Moisés n’est pas celui de la dénonciation, ni de l’indignation. Il informe, et il prend acte. Cesser de s’offusquer dans les termes du pouvoir, mais savoir se mouvoir face à lui, et s’organiser en conséquence : voilà peut-être une des clés de la longévité.

    https://seenthis.net/messages/1031402
    https://seenthis.net/messages/1027305
    https://seenthis.net/messages/1024967
    https://seenthis.net/messages/956155
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/12/01/neuvieme-partie-la-nouvelle-structure-de-lautonomie-zapatis
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/12/05/dixieme-partie-a-propos-des-pyramides-et-de-leurs-usages-et

  • Dixième partie : À propos des pyramides et de leurs usages et traditions. Conclusions de l’analyse critique des MAREZ et CBG « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/12/05/dixieme-partie-a-propos-des-pyramides-et-de-leurs-usages-et

    On connaît l’obsession des systèmes dominants, tout au long de leur histoire, pour sauver l’image des classes ou des castes dominantes vaincues. Comme si le vainqueur se préoccupait de neutraliser l’image du vaincu, ignorer sa chute. Dans l’étude des vestiges de la civilisation ou de la culture vaincue, l’accent est généralement mis sur les grands palais des souverains, les constructions religieuses de la haute hiérarchie et les statues ou monuments que les dominants de l’époque faisaient faire d’eux-mêmes.

    […]

    Mais s’il n’est pas fait mention du fait que ces constructions ont dû avoir leurs concepteurs – leurs architectes, leurs ingénieurs et leurs artistes – , on mentionnera encore moins « la main-d’œuvre », c’est-à-dire les hommes et les femmes sur le dos desquels (à plus d’un titre) ont été érigées ces merveilles qui fascinent les touristes du monde entier pour tuer le temps avant d’aller en boîte, au centre commercial et à la plage.

    […]

    Cela dit, cette « image » de la pyramide – la pointe supérieure étroite et la base inférieure large – est à présent utilisée par le Sous-commandant insurgé Moisés pour nous expliquer un peu ce qu’a été le travail analytique (féroce et implacable, à mon avis) des MAREZ et des Conseils de bon gouvernement.

    Les MAREZ [Municipalités autonomes rebelles zapatistes] et les Conseils de bon gouvernement [CBG] n’ont pas eu que des défauts. Il faut se rappeler comment nous en sommes arrivés là. Pour les peuples zapatistes, ils ont été comme une école d’alphabétisation politique. Une auto-alphabétisation.

    La plupart d’entre nous ne savaient ni lire, ni écrire, ni parler espagnol. En outre, nous parlons des langues différentes. Ce fut une bonne chose car ainsi notre idée et notre pratique ne sont pas venues de l’extérieur ; au contraire, nous avons dû chercher dans nos propres têtes, dans notre histoire en tant qu’indigènes, dans notre mode, quoi.

    Nous n’avions jamais eu l’occasion de nous gouverner nous-mêmes. Nous avons toujours été gouvernés. Avant même l’arrivée des Espagnols, l’empire aztèque, que le gouvernement actuel aime tant – parce que ce truc des petits chefs leur plaît bien, je crois – a opprimé beaucoup de langues et de cultures, non seulement dans ce qui est aujourd’hui le Mexique, mais aussi dans ce qui est aujourd’hui l’Amérique centrale.

    […]

    Et, bon, nous avons dû nous organiser pour cela. Pendant dix ans, nous nous étions organisés et préparés pour le soulèvement armé, pour mourir et tuer, quoi. Et puis il s’est avéré que nous devions nous organiser pour vivre. Et vivre, c’est la liberté. Et la justice. Et pouvoir nous gouverner nous mêmes en tant que peuples, et non comme de petits enfants tels que les gouvernements nous voient.

    […]

    Ces gens nous soutiennent donc et nous avons commencé petit à petit avec la médecine préventive. Comme nous avions déjà récupéré les terres, et bien nous avons amélioré notre alimentation, mais on avait besoin de plus que ça. Alors la santé, quoi. Il faut récupérer les connaissances de l’herboristerie, mais ça ne suffit pas, on a aussi besoin de la science. Et grâce aux docteurs et aux doctoresses, que nous appelons « fraternités » parce que ce sont comme nos frères ; ils se sont rendus disponibles et nous ont guidés. C’est comme ça que sont nés ou se sont formés les premiers formateurs de santé, c’est-à-dire ceux qui préparent les promoteurs.

    […]

    Et puis c’est comme si une avancée en amenait une autre. Et en peu de temps, ben, ces jeunes en veulent plus, apprendre plus. Nous avons donc organisé notre santé dans chaque village, chaque région et chaque zone. Nous progressons dans chaque domaine de la santé, sages-femmes, plantes médicinales, hueseros [ndt : médecin traditionnel spécialiste des os], laboratoire, dentiste, ultrason, entre autres, et il y a des cliniques. Et pareil pour l’école, c’est-à-dire l’éducation. Nous disons école, parce que de l’éducation, les adultes, nous en manquons aussi, c’est très large pour nous ce que nous mettons dans « éducation », c’est pas seulement pour les enfants et les adolescents.

    […]

    Et la chose la plus importante que nous avons apprise dans les MAREZ, c’est que l’autonomie ne se fait pas dans la théorie, en écrivant des livres et en faisant des discours. Elle se fait dans l’action. Et nous devons le faire nous-mêmes en tant que pueblos, et ne pas attendre que quelqu’un vienne le faire pour nous.

    Tout cela est, disons, ce qu’il y a de bon des MAREZ : une école d’autonomie pratique.

    […]

    Donc, en résumé, je te dis que les MAREZ et les CBG nous ont servi à apprendre que la théorie sans pratique n’est que du blabla. Et que la pratique sans la théorie, ben, tu marches à l’aveugle. Et comme il n’y a pas de théorie de ce que nous avons commencé à faire, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de manuel ou de livre, et bien, alors nous avons aussi dû faire notre propre théorie. C’est en trébuchant que nous avons fait la théorie et la pratique. Je crois que c’est pour ça que les théoriciens et les avant-gardes révolutionnaires ne nous aiment pas beaucoup, parce que nous ne leur avons pas seulement pris leur boulot. Nous leur avons aussi montré que les mots sont une chose et que la réalité en est une autre. Et nous voilà, nous, les ignorants et les arriérés, comme ils disent, qui ne pouvons pas trouver le chemin parce que nous sommes des paysans. Mais nous sommes là et même s’ils nous nient, nous existons. Tant pis.

    […]

    En décembre et en janvier prochains, nous ne célébrons pas les 30 ans du soulèvement. Pour nous, chaque jour est une célébration, parce que nous sommes vivants et en lutte.

    Nous allons célébrer le fait que nous avons entamé un chemin qui nous prendra au moins 120 ans, peut-être plus. Cela fait déjà plus de 500 ans que nous sommes sur la route, nous n’en avons donc plus pour très longtemps, à peine un peu plus d’un siècle. Et ce n’est plus si loin. C’est, comme le dit José Alfredo Jiménez, « là, juste derrière la petite colline ».

    #zapatistes #organisation #démocratie #Moises #pyramide #autocritique

  • Neuvième partie : La nouvelle structure de l’autonomie zapatiste. « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/12/01/neuvieme-partie-la-nouvelle-structure-de-lautonomie-zapatis

    Je vais essayer de vous expliquer comment nous avons réorganisé l’autonomie, c’est-à-dire à quoi ressemble la nouvelle structure de l’autonomie zapatiste. Et plus tard, je vous donnerai des explications plus détaillées. Ou peut-être non, je ne vous en expliquerai pas plus, car c’est la pratique qui compte. Bien sûr, vous pouvez aussi venir à l’anniversaire et voir les pièces de théâtre, chansons, poésies et les arts et culture de cette nouvelle étape de notre lutte. Sinon, les tercios compas vous enverront des photos et vidéos. À un autre moment, je vous raconterai ce que nous avons trouvé de bon et de mauvais dans notre bilan critique des MAREZ et des CBG. Maintenant, je vais juste vous dire où on en est.

    […]

    Quatrièmement. – Comme on pourra le voir dans la pratique, le commandement et la coordination de l’autonomie ont été transférés des CBG et des MAREZ aux pueblos et aux communautés, aux GAL. Les zones (ACGAZ) et les régions (CGAZ) sont commandées par les pueblos, elles doivent rendre des comptes aux pueblos et chercher des moyens de répondre à leurs besoins en matière de santé, d’éducation, de justice, d’alimentation et à ceux découlant de situations d’urgence causées par les catastrophes naturelles, pandémies, crimes, invasions, guerres et autres malheurs causés par le système capitaliste.

    Cinquièmement. – La structure et la configuration de l’EZLN ont été réorganisées de manière à accroître la défense et la sécurité des localités et de la terre mère en cas d’agressions, d’attaques, d’épidémies, d’invasion par des entreprises prédatrices de la nature, d’occupations militaires partielles ou totales, de catastrophes naturelles et de guerres nucléaires. Nous nous sommes préparés pour que nos pueblos survivent, même isolés les uns des autres.

    Sixièmement. – Nous comprenons qu’il vous soit difficile d’assimiler ceci. Et que vous deviez batailler un certain temps pour le comprendre. Cela nous a demandé 10 ans à nous pour le penser, et sur ces 10 ans, 3 pour le préparer à la pratique.

    […]

    En réalité, l’unique intention de ce communiqué est de vous dire que l’autonomie zapatiste continue et avance, que nous pensons qu’il en sera mieux ainsi pour les pueblos, communautés, lieux-dits, quartiers, arrondissements, ejidos et hameaux où habitent, c’est-à-dire, luttent les bases d’appui zapatistes. Et que cela a été une décision de leur part, qui a pris en compte leurs idées et propositions, leurs critiques et autocritiques.

    […]

    Nous avons certainement commis beaucoup d’erreurs pendant toutes ces années. Nous en ferons certainement beaucoup d’autres pendant les 120 prochaines années. Mais nous NE nous rendrons PAS, nous NE changerons PAS de chemin, nous NE nous vendrons PAS. Nous examinerons toujours notre lutte, ses temps et ses manières avec un regard critique.

    #zapatistes #réorganisation #démocratie #autonomie #politique #communisme #communalisme #Moises #autocritique #processus

  • Huitième partie : P.S. QU’IL FAUT LIRE POUR SAVOIR DE QUOI IL S’AGIT. « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/29/24593

    Beaucoup d’idées et de mots se dirent, et ils ne rentraient plus dans sa tête à la Ixmucané. Alors elle a commencé à les garder dans les cheveux et ses cheveux ont commencé à pousser, c’est pour cela que les femmes ont les cheveux longs. Mais ensuite, ça n’a pas non plus suffi, même si elle arrangeait au fur et à mesure ses cheveux et c’est là qu’on inventa la « pince à cheveux » qui, comme son nom l’indique, veut dire « attrape idées ». Jusqu’au sol arrivait sa chevelure de la Ixmucané et ils continuaient à parler des idées et des mots. Alors la Ixmucané commença à garder les idées dans les blessures qu’elle s’était faites en tombant et avec les épines et les lianes. Partout, elle avait des blessures : au visage, sur les bras, sur les mains, sur les jambes. Tout son corps était plein de blessures, donc elle a pu tout garder. C’est pour cela qu’il est dit que les gens âgés, des sages quoi, qui ont beaucoup de rides et de cicatrices, ça veut dire qu’ils ont beaucoup d’idées et d’histoires. C’est-à-dire qu’ils savent beaucoup.

    À un autre moment, je vais vous raconter ce sur quoi ils s’accordèrent dans cette première assemblée qu’il y eut dans la Maison des Êtres, mais là je vous dis ce que dit la Ixmucané : « Bon, alors, on a déjà, comme qui dirait, un plan pour affronter ce problème que nous avons. Comme le monde est à peine en train de naître et qu’on est en train de mettre un nom à chaque chose ou à chaque cas, selon ce qu’il en est, pour ne pas nous tromper, ce qu’on a fait, on va l’appeler “en commun“, parce qu’on a tous participé : les unes en donnant des idées, les autres en en proposant d’autres, et il y a qui donne la parole et il y a qui prend des notes de ce qui se dit. »

    Il y eut d’abord un silence. Lourd, fort était le silence. Après on commença à entendre qu’une applaudissait, après, un autre, ensuite tous applaudirent et on entendait qu’ils étaient très contents. Et ils n’ont pas guinché parce qu’on n’y voyait que dalle. Mais ils riaient beaucoup parce qu’ils avaient trouvé un nouveau mot qui s’appelle « en commun », qui veut dire « chercher ensemble le chemin ». Et ce ne sont pas les dieux premiers qui l’ont inventé, ceux qui enfantèrent le monde, sinon qu’il arriva que ce furent les hommes, les femmes et les autres de maïs qui, en commun, l’ont trouvé le mot, c’est à dire, le chemin.

    –*-

    Ixmucané était la plus savante de tous les dieux et, comme ce fut la première qui arriva à la Maison des Êtres, elle avait plus de blessures, à cause de la chute et de la course qu’elle fit dans l’acahual, et ainsi elle resta marquée de ces cicatrices. « Rides » et « cicatrices », les nommèrent-ils. Depuis lors, les rides et les cicatrices représentent la sagesse. Plus il y a des rides et cicatrices, plus il y a de savoir. Bien sûr, en ce temps il n’y avait pas de réseaux sociaux et personne n’utilisait de maquillages et ne modifiait ses photos avec une célèbre application virtuelle. Et après, il arrive que tu regardes la photo de profil et après tu regardes la réalité, et tu veux partir en courant. Non, les rides et les cicatrices étaient une fierté, et pas pour n’importe qui. Même les hommes et les femmes jeunes se peignaient rides et cicatrices, ou d’emblée fonçaient dans la broussaille pour que les épines et les lianes leur griffent le visage. Parce que ne valait pas plus la ou le plus jolie ou joli, mais la ou le plus savante ou savant. Au lieu de « followers » et « likes » était recherché qui avait le plus de rides et de cicatrices.

    Et voilà.

    #conte #dieux #communs #sagesse #expérience #zapatistes #Marcos

  • Quatrième partie et première manœuvre d’approche. Plusieurs morts nécessaires. « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/21/quatrieme-partie-et-premiere-manoeuvre-dapproche-plusieurs-

    Dans moins d’un mois, ce sont les TRENTE ANS du soulèvement zapatiste au Chiapas (1er janvier 1994). Mais c’est pas la joie dans la région.

    Par ailleurs, depuis trois ans ils sont engagés dans un processus de refonte complète du système de délégation des pouvoirs, plus fin que le précédent (de ce que je comprends). D’autres communiqués le précisent.

    Nous vous annonçons que nous célébrerons les trente ans du début de la guerre contre l’oubli. Ceci dans les mois de décembre 2023 et janvier 2024. Sont invitées toutes les personnes qui ont signé la « Déclaration pour la vie ».

    Cependant, il est de notre devoir, tout en vous invitant, de ne pas vous encourager à venir. Contrairement à l’information et à la désinformation venant de la presse officielle autoproclamée cool-progressiste-bonne-ambiance, les principales villes de l’État du Chiapas au Sud-est du Mexique sont en plein chaos. Les présidences municipales sont occupées par ce que nous, nous appelons les « sicaires légaux » ou le « crime désorganisé ». Il y a des blocages, des agressions, des séquestrations, des extorsions, des recrutements forcés, des fusillades. Ceci est l’effet du parrainage du gouvernement de l’État et de la dispute pour les postes qui est en cours. Ce ne sont pas des propositions politiques qui s’affrontent mais bien des sociétés criminelles.

    Et donc, nous vous disons clairement que, contrairement à d’autres années, ce n’est pas sans danger.

    San Cristóbal de las Casas, Comitán, Las Margaritas et Palenque, pour ne citer que quelques-uns des chefs-lieux municipaux, sont aux mains d’un des cartels du crime désorganisé et en dispute avec un autre. Ceci est constaté par ce qu’on appelle l’industrie hôtelière, touristique, de la restauration et des services. Ceux qui y travaillent le savent et ne l’ont pas dénoncé parce qu’ils sont menacés et en plus ils savent que toute plainte est inutile car ce sont les autorités étatiques et municipales qui commettent les crimes et qu’elles ne sont jamais repues des vols auxquels elles se livrent.

  • Troisième partie : Dení « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/21/troisieme-partie-deni

    Il n’y a pas un mot à retirer de ce communiqué de novembre de Marcos, expliquant l’état d’esprit actuel des zapatistes : voir dans 120 ans.

    C’est drôle, c’est touchant, c’est profond, c’est politique, tout à la fois, comme toujours depuis des années. Il y a des géographies qui ont de la chance d’avoir des révolutionnaires de cette consistance…

    Quelqu’un est en train d’expliquer :

    « Dení est présente ici et elle est, on va dire, la première génération. Dans 20 ans, Denì va avoir une petite fille et lui donnera le nom de « Denilita », elle sera la seconde génération. Denilita, 20 ans plus tard, va concevoir une fille qui s’appellera « Denilitilla », c’est la troisième génération. Denilitilla, arrivée à ses 20 ans, va engendrer une fille qui s’appellera « Denilititilla », ce sera la quatrième génération. Denilititilla, à ses 20 ans, va donner naissance à une petite fille et l’appellera « Denilí », la cinquième génération. « Denilí » à l’âge de 20 ans, aura une fille qui s’appellera « Dení Etcétera », qui sera la sixième génération. « Dení Etcétera », 20 ans plus tard, c’est-à-dire dans 120 ans, aura une fille dont on n’arrive pas à voir le nom, parce que sa naissance est déjà loin dans le calendrier, mais elle est la septième génération. »

    À cet instant intervient le Sous-commandant insurgé Moisés : « Nous devons donc nous battre pour que cette petite fille, qui va naître dans 120 ans, soit libre et soit ce qu’elle a envie d’être. Nous ne sommes donc pas en train de lutter pour que cette petite fille soit zapatiste ou membre d’un parti ou quoi que ce soit d’autre, mais pour qu’elle puisse choisir son chemin, quand elle aura l’âge de le faire. Et pas seulement qu’elle puisse décider librement mais aussi et surtout qu’elle soit responsable de cette décision, c’est-à-dire qu’elle tienne compte du fait que toutes les décisions, ce que nous faisons et ce que nous ne faisons plus, ont des conséquences. Alors, il s’agit pour cette fillette de grandir avec tous les éléments pour prendre une décision et en assumer les conséquences.

    Et donc qu’elle n’accuse pas le système, les mauvais gouvernements, ses parents, sa famille, les hommes, son partenaire (qu’il soit homme, ou femme, ou quoique ce soit), l’école, ses amis. Parce que c’est ça la liberté : pouvoir faire quelque chose sans pression ni obligation, mais en se responsabilisant de ce qu’on a fait, c’est-à-dire en connaissant les conséquences à l’avance. »

    Le SubMoy se retourne vers le désormais défunt SupGaleano, comme pour lui dire « c’est à toi ». Le défunt qui n’est pas encore défunt (mais qui sait déjà qu’il le sera bientôt), prévoit qu’un jour il devra parler de ça à des inconnus et commence :

    « Est-ce que cette Dení puissance N ne dira plus de mal de ces foutus hommes ? Si, elle le fera, ça va de soi. Mais ses arguments ne seront pas qu’ils se sont moqués d’elle, qu’ils l’ont méprisée, qu’ils l’ont agressée, harcelée, violée, frappée, fait disparaître, qu’ils l’ont assassinée, démembrée. Non, ça sera pour des choses et des histoires normales, comme le fait que ce foutu homme pète au lit et que la couverture pue ; ou parce qu’il ne vise pas bien la cuvette des toilettes ; ou parce qu’il rote comme un veau ; ou qu’il achète le maillot de son équipe préférée, qu’il met un short, des chaussettes et des chaussures de foot, pour après s’asseoir et regarder le match en se goinfrant de popcorn avec un max de sauce piquante ; ou qu’il choisit avec un soin tout particulier l’outfit qu’il va porter pendant des dizaines d’années : son tee-shirt préféré, son jogging favori, ses tongs de prédilection ; ou parce qu’il ne lâche pas la télécommande ; ou parce qu’il ne lui dit pas qu’il l’aime, même si elle sait qu’il l’aime, mais c’est pas de trop un rappel de temps en temps. »

    Parmi les personnes qui écoutent, les femmes hochent la tête affirmativement comme pour dire « ça va de soi » ; et les hommes sourient nerveusement.

    […]

    Mais, outre le fait qu’on sent que la terre mère est comme révoltée, comme si elle protestait, il y a bien pire : le monstre, l’Hydre, le capitalisme, qui, comme fou, dérobe et détruit. Il veut maintenant voler ce qui, avant, ne l’intéressait pas et il continue à détruire le peu qu’il reste. Le capitalisme produit maintenant la misère et celles et ceux qui la fuient : les migrants.

    La Pandémie du COVID, qui est toujours en cours, a montré l’incapacité de tout un système à donner une réelle explication et à prendre les mesures nécessaires. Pendant que des millions de gens mouraient, quelques-uns se sont enrichis. D’autres pandémies se profilent déjà et les sciences cèdent la place aux pseudo-sciences et aux charlatanismes transformés en projets politiques de gouvernement.

    […]

    Nous savons bien que ça n’a pas été facile. Et maintenant tout est bien pire, et, nous n’avons pas le choix, nous devons regarder cette petite fille dans 120 ans. En fait, nous devons lutter pour quelqu’un que nous n’allons pas connaître. Ni nous, ni vos enfants, ni les enfants de vos enfants, etc…Et nous devons le faire parce que c’est notre devoir, en tant que zapatistes que nous sommes.

    Beaucoup de malheurs, de guerres, d’inondations, de sécheresses, de maladies sont à venir et, au milieu de l’effondrement, il faut que nous voyions loin. Si actuellement les migrants sont des milliers, bientôt ils seront des dizaines de milliers, et puis des centaines de milliers. Des disputes et des assassinats sont à venir entre frères, entre pères et fils, entre voisins, entre races, entre religions, entre nationalités. Les grandes constructions brûleront et personne ne saura dire pourquoi, ni qui, ni dans quel but. Même si on dirait que ce n’est pas possible, mais si, ça va être pire.

    Mais de la même façon que, quand nous travaillons la terre, déjà avant de semer, nous voyons la tortilla, les tamales, le pozol dans nos maisons, c’est comme ça qu’on doit voir maintenant cette petite fille.

    […]

    P.S.- Chaque bombe qui tombe à Gaza tombe aussi sur les capitales et les principales villes du monde, mais on ne s’en est pas encore rendu compte. Des ruines naîtra l’horreur de la guerre de demain.

    #zapatistes #EZLN #Marcos #espoir #projet #futur #effondrement #liberté

  • Première Partie : LES RAISONS DU LOUP « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/01/premiere-partie-les-raisons-du-loup

    LES RAISONS DU LOUP.
    Rubén Dario,
    Nicaragua.
    Décembre 1913

    Une fable allégorique, discutée ensuite par les zapatistes, en octobre. Avec au passage le Sous-commandant Marcos, ressuscité en Sup Galeano (en hommage à un enseignant assassiné), qui meurt aussi et devient maintenant juste "Le capitaine".

    Deuxième partie : les morts éternuent-ils ? « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/05/deuxieme-partie-les-morts-eternuent-ils

    Le SupGaleano est mort. Il est mort comme il a vécu : malheureux.

    Par contre, il a bien pris soin, avant de périr, de rendre le nom à celui qui est chair et sang hérité du maître Galeano. Il a recommandé de le maintenir en vie, c’est à dire, en lutte. Donc, Galeano continuera de marcher dans ces montagnes.

    Pour le reste, ce fut simple. Il commença à fredonner quelque chose du genre « ya sé que estoy piantao, piantao, piantao » 1, et, juste avant d’expirer, il dit, ou plutôt il demanda : « Les morts éternuent-ils ? », et plus rien. Celles-ci furent ses dernières paroles. Aucune phrase pour l’histoire, ni pour une pierre tombale, ni pour une anecdote racontée au coin du feu. Seulement cette question absurde, anachronique, hors du temps : « Les morts éternuent-ils ? »

    […]

    Qui a commencé ? Qui est coupable ? Qui est innocent ? Qui est le bon et qui est le méchant ? Dans quelle position se trouve François d’Assise ? Qui échoue ? Est-ce que c’est lui qui échoue, ou le loup, ou les bergers, ou eux tous ? Pourquoi d’Assise conçoit-il seulement un accord sur la base du renoncement du loup à ce qu’il est ?

    Bien que ce fut il y a plusieurs mois, le texte a suscité des allégations et des discussions qui se poursuivent encore aujourd’hui.

    […]

    Mais à ce moment-là, au fond de la salle, se leva une petite main demandant la parole. Le modérateur ne parvenait pas à voir à qui était la main, il concéda donc la parole « à la personne qui lève la main là-bas, au fond ».

    Tous se retournèrent pour regarder et ils furent sur le point de pousser un cri de scandale et de réprobation. C’était une petite fille qui portait un ours en peluche qui était presque aussi grand qu’elle, et portait une blouse blanche brodée et un pantalon avec un petit chat près de la cheville droite. Bref, l’“outfit” classique pour une fête d’anniversaire ou quelque chose du genre.

    La surprise fut telle que tous gardèrent le silence et maintenaient les regards fixés la petite fille.

    Elle se mit debout sur la chaise, pensant qu’ainsi on l’écouterait mieux, et demanda :

    « Et les petits ? »

    La surprise se fit alors murmure de condamnation : « Quels petits ? De quoi parle cette fillette ? Qui diable a laissé entrer une femme dans cette enceinte sacrée ? Et pire encore, c’est une femme et en plus une fillette ! »

    La petite fille descendit de la chaise et, toujours portant son ours en peluche, avec des signes évidents d’obésité — l’ours, bien entendu —, se dirigea vers la porte de sortie en disant :

    « Les petits. Ben, les petits du loup et les petits des bergers. Les pitchoun, quoi. Qui pense aux petits ? Avec qui je vais discuter ? Et où on va jouer ? »

    #guerre #zapatistes #Israel #Palestine #enfants #fable #EZLN #Marcos

  • Décima Parte: Acerca de las Pirámides y sus usos y costumbres. Conclusiones del análisis crítico de MAREZ y JBG. (Fragmento de la entrevista hecha al SubComandante Insurgente Moisés en los meses de agosto-septiembre del 2023, en las montañas del Sureste Mexicano) « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/14/decima-parte-acerca-de-las-piramides-y-sus-usos-y-costumbre

    ¿Quién construyó Tebas, la de las siete Puertas? En los libros aparecen los nombres de los reyes. ¿Arrastraron los reyes los bloques de piedra? Y Babilonia, destruida tantas veces, ¿quién la volvió siempre a construir? ¿En qué casas de la dorada Lima vivían los constructores? ¿A dónde fueron los albañiles la noche en que fue terminada la Muralla China? La gran Roma está llena de arcos de triunfo. ¿Quién los erigió?

    Bertold Brecht.

    Traduction en français : https://justpaste.it/7uxpa

  • [source : https://piaille.fr/@ValK/111362206536389366]

    Cuarta Parte y Primera Alerta de Aproximación. Varias Muertes Necesarias. « Enlace Zapatista
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2023/11/05/cuarta-parte-y-primera-alerta-de-aproximacion-varias-muerte

    Cuarta Parte y Primera Alerta de Aproximación.
    Varias Muertes Necesarias.

    Noviembre del 2023.

    A las personas que suscriben la Declaración por la Vida:

    Les comunicamos lo siguiente:

    PRIMERO. – Desde hace algunos meses, después de un largo y profundo análisis crítico y autocrítico, y de consultar a todos los pueblos zapatistas, se decidió la desaparición de los Municipios Autónomos Rebeldes Zapatistas (MAREZ) y las Juntas de Buen Gobierno.

    SEGUNDO. – Todos los sellos, membretes, cargos, representaciones y acuerdos con el nombre de cualquier MAREZ o de cualquiera de las Juntas de Buen Gobierno, son inválidos a partir de este momento. Ninguna persona se puede presentar como miembro, autoridad o representante de cualquier MAREZ o Junta de Buen Gobierno. Los acuerdos sostenidos antes de esta fecha, con Organizaciones No Gubernamentales, organizaciones sociales, colectivos, grupos e instancias de solidaridad en México y el mundo se mantienen hasta la expiración de los mismos, pero no se podrán hacer nuevos acuerdos con estas instancias de la autonomía zapatista, por la simple razón de que ya no existen.

    TERCERO. – Se mantienen los Caracoles, pero permanecerán cerrados al exterior hasta nuevo aviso.

    CUARTO. – Las razones y el proceso por el que se tomó esta decisión, se las iremos platicando poco a poco en los escritos siguientes. Sólo les adelanto que esta valoración, en su fase final, se inició hace unos 3 años. También les iremos explicando cómo es y cómo se ha ido gestando la nueva estructura de la autonomía zapatista.

    Todo eso, y más cosas, irán apareciendo en el momento oportuno.

    QUINTO. – Les avisamos que haremos una celebración con motivo de los 30 años del inicio de la guerra contra el olvido. Esto en los meses de diciembre del 2023 y enero del 2024. Están invitadas todas las personas que firmaron la “Declaración por la Vida”.

    Sin embargo, es nuestro deber, al mismo tiempo que se les invita, desalentarles. Contrario a lo que informa y desinforma la prensa oficialista, autodenominada cool-progre-buena-ondita, las principales ciudades del suroriental estado mexicano de Chiapas están en un completo caos. Las presidencias municipales están ocupadas por lo que nosotros llamamos “sicarios legales” o “Crimen Desorganizado”. Hay bloqueos, asaltos, secuestros, cobro de piso, reclutamiento forzado, balaceras. Esto es efecto del padrinazgo del gobierno del estado y la disputa por los cargos que está en proceso. No son propuestas políticas las que se enfrentan, sino sociedades criminales.

    Entonces, pues claro les decimos que, a diferencia de otros años, no es seguro.

    San Cristóbal de las Casas, Comitán, Las Margaritas y Palenque, por mencionar algunas cabeceras municipales, están en manos de uno de los cárteles del crimen desorganizado y en disputa con otro. Esto es constatado por la llamada industria hotelera, turística, restaurantera y de servicios. Quienes trabajan en estos lugares lo saben y no lo han denunciado porque están amenazados y, además, saben que es inútil cualquier petición, porque las autoridades estatales y municipales son las que delinquen y no tienen llenadera en la robadera que están haciendo.

    En las comunidades rurales el problema es más grave aún. Eso lo gritan quienes las habitan en todas las regiones de Chiapas, particularmente en toda la franja fronteriza con Guatemala.

    Lo que se lee, escucha y se ve en la mayoría de los medios locales y nacionales, es sólo un eco malo y sinvergüenza, de las redes sociales del gobierno del estado. La verdad es que las autoridades oficiales son el problema. Sí, como en el resto del país.

    Las fuerzas militares y policíacas federales, estatales y locales, no están en Chiapas para proteger a la población civil. Están con el único objetivo de frenar la migración. Ésa es la orden que vino desde el gobierno norteamericano. Como es su modo, han convertido la migración en un negocio. El tráfico y la trata de personas es un negocio de las autoridades que, mediante la extorsión, el secuestro y compraventa de migrantes, se enriquecen desvergonzadamente.

    Entonces, pues no les aconsejamos que vengan. A menos, claro, que se organicen muy bien para hacerlo.

    Entonces, aunque no les esperamos, les invitamos. Las fechas tentativas de las conmemoraciones son entre el 23 de diciembre del 2023 y el 7 de enero del 2024, siendo la celebración central los días 30-31 de diciembre y 1-2 de enero. Luego les diremos el lugar. O sea que sí queremos que vengan, aunque no lo recomendamos.

    Aunque no lleguen, no preocupar. Igual les mandaremos fotos y videos.

    Bueno, eso si todavía hay mundo para esas fechas.

    Ahí lo vean.

    Desde las montañas del Sureste Mexicano.

    Subcomandante Insurgente Moisés.
    México, noviembre del 2023.

  • IL N’Y AURA PAS DE PAYSAGE APRÈS LA BATAILLE (À propos de l’invasion de l’armée russe en Ukraine). « Enlace Zapatista, Mars 2022
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2022/03/06/il-ny-aura-pas-de-paysage-apres-la-bataille-a-propos-de-lin

    Nous vous faisons part de nos paroles et pensées sur ce qui se passe actuellement dans la géographie que l’on nomme Europe :

    PREMIÈREMENT.- Il y a une force qui agresse : l’armée russe. Il y a en jeu des intérêts du grand capital, des deux côtés. Ceux qui souffrent maintenant des délires des uns et des calculs économiques sournois des autres, ce sont les peuples de #Russie et d’#Ukraine (et, peut-être bientôt, ceux d’autres géographies proches ou lointaines). En tant que Zapatistes que nous sommes, nous ne soutenons ni l’un ni l’autre des États, mais celles et ceux qui luttent pour la vie et contre le système.

    Lors de l’invasion multinationale de l’Irak (il y a presque 19 ans), avec à sa tête l’armée nord-américaine, il y a eu des mobilisations contre cette guerre dans le monde entier. Aucune personne saine d’esprit ne pensait que s’opposer à l’invasion revenait à se ranger du côté de Sadam Hussein. Aujourd’hui, la situation est similaire, mais pas identique. Ni Zelinski, ni Poutine. Arrêtez la guerre.

    DEUXIÈMEMENT.- Différents gouvernements se sont alignés d’un côté ou de l’autre, le faisant pour des motivations économiques. Il n’y a chez eux aucune préoccupation humaniste. Pour ces gouvernements et leurs « idéologues », il y a des interventions-invasions-destructions bonnes, et il y en a de mauvaises. Les bonnes sont celles que réalisent leurs alliés et les mauvaises celles qui sont perpétrées par leurs opposants. Les applaudissements à l’argument criminel de Poutine pour justifier l’invasion militaire de l’Ukraine se transformeront en lamentations quand, avec les mêmes mots, on justifiera l’invasion d’autres peuples dont les parcours n’auront pas l’agrément du grand capital.

    Ils envahiront d’autres géographies pour les sauver de la « tyrannie néo-nazie » ou pour mettre fin aux « narco-États » voisins. Ils répéteront alors les mêmes mots que Poutine : « Nous allons dénazifier » (ou son équivalent) et ils multiplieront les « raisonnements » de « danger pour leurs peuples ». Et alors, comme nous disent nos compañeras en Russie : « Les bombes russes, les fusées, les balles volent vers les Ukrainiens sans leur demander leurs opinions politiques ou la langue qu’ils parlent », mais c’est la « nationalité » des unes et des autres qui changera.

    TROISIÈMEMENT.- Le grand capital et ses gouvernements « d’Occident » se sont assis pour contempler – et même encourager – la façon dont la situation se détériorait. Puis, une fois l’invasion commencée, ils ont attendus de voir si l’Ukraine résistait, et ils ont ensuite calculé ce qu’ils pourraient gagner d’un résultat ou d’un autre. Comme l’Ukraine résiste, alors ils ont effectivement commencé à allonger des factures « d’aide » qui seront remboursées plus tard. Poutine n’est pas le seul à être surpris de la résistance ukrainienne.

    Ceux qui y gagnent dans cette guerre ce sont les grands consortiums d’armements et le grand capital qui voient l’opportunité de conquérir, de détruire/reconstruire des territoires, c’est-à-dire, de créer de nouveaux marchés de marchandises et de consommateurs, de personnes.

    QUATRIÈMEMENT.- Au lieu de nous tourner vers ce que diffusent les médias et les réseaux sociaux des deux camps respectifs – et que tous deux présentent comme des « actualités » – , ou sur les « analyses » dans la prolifération soudaine d’experts en géopolitique et de soupirants au Pacte de Varsovie et à l’OTAN, nous avons décidé de chercher et de demander à celles et ceux qui, comme nous, sont engagé.es dans la lutte pour la vie en Ukraine et en Russie.

    Après plusieurs tentatives, la Commission Sexta Zapatiste a réussi à entrer en contact avec nos proches en résistance et en rébellion dans les géographies qu’on appelle la Russie et l’Ukraine.

    #guerre

  • Un petit conte zapatiste du SupGaleano : La Calamité Zapatiste.
    https://enlacezapatista.ezln.org.mx/2021/07/01/23121

    Depuis que @la_voie_du n’a plus de voix (coucou là-haut, là-bas, n’importe où), j’ai moins vent des textes longs des zapatistes, les textes politiques et poétiques, les contes, les bêtises profondes du SupGaleano… (sur le site du CSPCL c’est surtout les communiqués militants). :(

    C’était vraiment la meilleure porte pour ces textes, sans fouiller (là pour trouver uniquement les textes traduits en français sur le site officiel ya rien).

    Si quelqu’un⋅e a d’autres sources…
    (@karacole ? au passage ce conte est rigolo à lire en voix, j’avais même commencé, mais ya quelques mots typiques que je ne sais pas trop prononcer genre « Puy ta Lecuxlejaltic » :p)

    #zapatisme #conte #popcorn #SupGaleano

  • ¿Karacole ? Cet après-midi j’ai vu l’escargot s’envoler au dessus de la carte de France. Puis il a fait pluie-froid-sombre et j’ai vu l’Ombre... Mais rappelle-toi : « No morirá la flor de la palabra. »
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/51381352930

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    #Nantes, 15 août 2021.
    .
    série « Sombra » : frama.link/valk-sombra
    .
    ¤ autres photos : vu.fr/valkphotos
    (i) infos : twitter.com/valkphotos
    ¿ audios : frama.link/karacole
    ☆ oripeaux : frama.link/kolavalk
    ◇ rdv locaux : 44.demosphere.net
    ♤ me soutenir : liberapay.com/ValK
    .
    #photo #photography #foto #photodujour #picoftheday #pictureoftheday #photooftheday #fotodeldia #poesie #barzhoniez #poetry #poesia #poezio #ombre #tenval #darkness #sombra #sombre #tenvalijenn #dark #oscuro #malluma #ciel #oabl #sky #cielo #nuages #koumoul #clouds #nubes #nubos #escargot #cagouille #maligorn #melchwed #snail (...)

  • L’Autre voyage. UNE MONTAGNE EN HAUTE MER
    Lecture audio de six communiqués zapatistes (& informations pratiques plus bas) sur le voyage que s’apprête à faire une délégation-montagne zapatiste depuis l’autre côté de la mer vers notre (pas-plus-vieux) continent.
    https://archive.org/details/LAutreVoyage

    "Il n’y a que très peu de choses qui nous unissent :
    Faire nôtres les douleurs de la terre : la violence contre les femmes ; la persécution et le mépris contre les différent·e·s dans leur identité affective, émotionnelle, sexuelle ; l’anéantissement de l’enfance ; le génocide contre les peuples originaires ; le racisme ; le militarisme ; l’exploitation ; la spoliation ; la destruction de la nature.
    Comprendre que le responsable de ces douleurs est un système. Le bourreau est un système exploiteur, patriarcal, pyramidal, raciste, voleur et criminel : le capitalisme.
    Savoir qu’il n’est pas possible de réformer ce système ni de l’éduquer, de l’atténuer, d’en limer les aspérités, de le domestiquer, de l’humaniser.
    S’être engagé à lutter, partout et à toute heure — chacun·e là où on se trouve — contre ce système jusqu’à le détruire complètement. La survie de l’humanité dépend de la destruction du capitalisme. Nous ne nous rendons pas, nous ne nous vendons pas, nous ne titubons pas.
    Avoir la certitude que la lutte pour l’humanité est mondiale."

    Après 500 ans de colonisation du Mexique, les zapatistes – communautés indigènes du Chiapas qui construisent leur autonomie depuis le soulèvement de 1994 – et le CNI Congrès National Indigène – qui rassemble les peuples autochtones en lutte contre leur extermination et contre le saccage capitaliste – ont décidé de traverser l’océan Atlantique.
    Cette grande délégation (d’au moins une centaine de personnes) constituée en majorité de femmes, voyagera dans le monde entier en commençant par l’Europe pour exprimer que les communautés autochtones du Mexique n’ont toujours pas été conquises, mais aussi rencontrer les luttes européennes sur leurs territoires afin de tisser ou consolider des alliances et partager des convictions et énergies communes : la défense de la vie, l’autonomie politique et le combat contre toutes les formes de domination.
    A ce jour, le départ est prévu en avril 2021 si le temps, les ressources et les contraintes sanitaires le permettent. Une seule date est fixée pour le moment : être à Madrid pour le 13 août, cinq cent ans après la prise de Tenochtitlan par Hernán Cortés et son armée en 1521.
    Et pour le reste, tout reste à inventer en s’organisant "en bas à gauche"...

    Source des communiqués :

    Sixième partie : UNE MONTAGNE EN HAUTE MER :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/10/09/sixieme-partie-une-montagne-en-haute-mer

    Cinquième Partie : LE REGARD ET LA DISTANCE AVANT LA PORTE :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/10/13/cinquieme-partie-le-regard-et-la-distance-avant-la-porte

    Quatrième partie : MÉMOIRE DE CE QUI ADVIENDRA :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/11/01/quatrieme-partie-memoire-de-ce-qui-adviendra

    Troisième partie : LA MISSION :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/12/25/troisieme-partie-la-mission

    Deuxième partie : LE BAR :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2020/12/30/deuxieme-partie-le-bar

    Première Partie : UNE DÉCLARATION… POUR LA VIE :
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2021/01/01/declaration-commune-dune-partie-de-leurope-den-bas-et-de-la

    Depuis le site zapatiste http://enlacezapatista.ezln.org.mx
    L’espace des textes traduits : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/category/comunicado_traduccion

    Les traductions ainsi que d’autres textes sont aussi à retrouver aussi sur les blogs de :

    Le CSPCL : http://www.cspcl.ouvaton.org
    Espoir Chiapas : https://espoirchiapas.blogspot.com
    La voie du jaguar : https://lavoiedujaguar.net/_EZLN_

    Et gros big up aux équipes de traductions partout dans le monde !

    Pour s’organiser ?

    Une coordination régionale de l’accueil des zapatistes en région parisienne a été mise en place le 19 décembre 2020. Elle se veut un espace de rencontre et de coordination entre les diférentes propositions et iitiatives d’accueil des zapatistes. Des commissions et une liste mail ont été créés.
    En attente de la création d’un mail collectif régional, le mail du CSCPL cspcl@samizdat.net peut servir de contact pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus et nous rejoindre.
    La prochaine rencontre aura lieu le dimanche 10 janvier de 13h30 à 17h au 31 rue de la Grange aux Belles, Paris 10e

    Organisation interne du réseau francophone

    L’organisation de l’accueil zapatiste en Europe et dans les territoires francophones s’est faite au fil de l’eau, désolé si elle est imparfaite…
    La coordination francophone s’est constituée à partir de noyaux de solidarité déjà existants, et s’étoffe progressivement par COOPTATION. En ces temps de confinement, c’est la seule optique de construction collective qui nous est apparu viable pour le moment.
    Tout collectif luttant “en bas, à gauche” peut légitimement rejoindre la coordination francophone, dès lors que la demande en est faite et qu’il est parrainé par un collectif déjà partie prenante de la coordination.
    Merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante accueilezln2020@riseup.net si vous désirez participer à la coordination, en mentionnant qui vous êtes (quel collectif ?) et par qui vous êtes cooptés.

    Plus d’infos sur le le wiki de la coordination francophone de l’accueil zapatiste : https://zapatista2021.lebib.org/doku.php

    Petit rappel de l’agenda zapatiste trouvé dans un mail d’organisation à l’annonce du voyage, comme la majeure partie du texte d’introduction de la lecture (merci pour l’aide précieuse !).

    La venue de la délégation zapatiste s’inscrit dans une histoire longue ponctuée de nombreux événements tournés vers l’extérieur, leur ayant permis de faire connaître leurs combats et de nouer des liens avec toute une diversité d’autres luttes.

    1er janvier 1994 : Soulèvement zapatiste au Chiapas. Des milliers de femmes et d’hommes des communautés originaires de ces terres, prennent les armes pour exiger démocratie, liberté et justice. Très vite, des pourparlers de paix se mettent en place.
    1994-95 : Création du premier puis de cinq « Aguascalientes », centres de rencontres politico-culturels.
    1996 : Rencontre Intercontinentale pour l’Humanité et contre le Néolibéralisme à la Realidad, Chiapas.
    2001 : Marche de la dignité Indigène et des couleurs de la Terre dans tout le Mexique, culminant avec une manifestation monstre dans la capitale du pays rassemblant près d’un million de personnes pour la reconnaissance des droits et de l’autonomie des peuples autochtones.
    2003 : Les « Aguascalientes » deviennent des « Caracoles », centres politico-culturels servant de lieux de réunion et de siège des nouveaux "Conseils de bon gouvernement" qui coordonnent les dizaines de municipalités autonomes et rebelles zapatistes.
    2005 : Publication de la 6e déclaration de la forêt Lacandone, dite la "Sexta", qui appelle à une fédération des luttes "en bas à gauche", en opposition au système capitaliste.
    2006 – 2007 : "L’Autre campagne" : face aux fausses promesses des élections présidentielles, les zapatistes décident de parcourir les 31 États du Mexique pour rendre visible les résistances et rassembler les luttes.
    2007 : Première et deuxième rencontre des peuples zapatistes avec les peuples du monde.
    2013 : Création de l’Escuelita Zapatista : des milliers de personnes du Mexique et du monde entier sont invitées à partager le quotidien des familles et des communautés zapatistes et la construction patiente de leur propre autonomie (éducation, santé, coopératives, agro-écologie...)
    2014 : Organisation avec le Congrès National Indigène du Festival mondial des rébellions et des résistances contre le capitalisme.
    2015 : Séminaire international « Pensée critique face à l’hydre capitaliste ».
    2016 – 2019 : Festivals artistiques CompArte por la Humanidad, rencontres scientifiques ConSciencias, Festivals de cinéma Puy Ta Cuxlejaltic, Festivals de danse « Balaite otro mundo », Forum en défense du territoire et de la Terre-Mère et Rencontres internationales de femmes qui luttent.
    Mars 2018 : Première rencontre des femmes qui luttent (plus de 8000 participantes dans le caracol de Morelia)
    Décembre 2019 : Deuxième rencontre des femmes qui luttent ( plus de 4000 personnes dans le caracol de Morelia)
    Août 2019 : Création de nouvelles régions et municipalités autonomes zapatistes, portant à 12 le nombre de "caracoles" et de "conseils de bon gouvernement".
    2021 / Viaje por la Vida ("le voyage pour la vie") : "pour la vie, nous parcourrons les cinq continents", nous partagent les zapatistes.

    La commission navale francophone de l’organisation de l’accueil zapatiste
    Contacter le comité d’organisation francophone pour proposer de l’aide : unemontagnesurlamer@riseup.net

    ...

    Photo : ValK.
    "Il est grand temps de rallumer les étoiles." Guillaume Apollinaire
    1er janvier 2015, Caracole d’Oventic, Chiapas, Mexique
    Festival des Résistances et Rebellions contre le Capitalisme, du 31 décembre 2014 au 1er janvier 2015.
    A retrouver dans l’album consacré au Festival RyR : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157649511828820

    Voir aussi les albums liés aux six mois passés au Mexique, essentiellement au Chiapas :
    Zapatist@s : tsik vokal jak kuxlej... : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157659028173874
    le chemin de karacole : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157649929431648
    .
    toutes les photos : http://frama.link/valk
    toutes les lectures : https://archive.org/details/@karacole
    agenda militant namnète : https://44.demosphere.net
    pour m’aider à rester bénévole & soutenir mes activités : https://liberapay.com/ValK

    #EZLN #zapatisme

  • Chido ! Une série de traductions françaises viennent d’arriver sur le site de l’#EZLN https://enlacezapatista.ezln.org.mx !!!
    Certains sont un peu « vieux » (l’anniversaire des 25 ans est passé) mais la lumière intrinsèque demeure... Et la guerre que mène le capitalisme aux indigènes par le biais des accords Etat/Multinationales y est férocement, et tristement, lisible.
    Immense merci à l’équipe de traducteurices <3

    PAROLES DU CCRI-CG DE L’EZLN AUX PEUPLES ZAPATISTES LORS DU 25ème ANNIVERSAIRE DU DÉBUT DE LA GUERRE CONTRE L’OUBLI.
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/paroles-du-ccri-cg-de-lezln-aux-peuples-zapatistes-lors-du-

    Paroles du Sous-commandant insurgé Moisés Le 31 décembre 2018.

    DÉCLARATION DE LA SECONDE ASSEMBLÉE NATIONALE DU CONGRÈS NATIONAL INDIGÈNE – CONSEIL INDIGÈNE DE GOUVERNEMENT
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/declaration-de-la-seconde-assemblee-nationale-du-congres-na

    Aux Réseaux de soutien au Conseil Indigène de Gouvernement A la Sexta nationale et internationale Aux peuples du Mexique […]

    Invitation à la célébration du 25ème Anniversaire du Soulèvement Zapatiste et à une Rencontre de Réseaux
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/invitation-a-la-celebration-du-25eme-anniversaire-du-soulev

    ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE. MEXIQUE. 17 novembre 2018. Aux individu.e.s, groupes, collectifs et organisations des Réseaux de Soutien au […]

    Communiqué du Congrès National Indigène et du Conseil Indigène de Gouvernement pour le 25ème anniversaire du soulèvement armé de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/communique-du-congres-national-indigene-et-du-conseil-indig

    À l’Armée Zapatiste de Libération Nationale Aux réseaux de soutien au CIG Aux réseaux de résistance et de rébellion Au […]

    Communiqué au peuple Mapuch
    http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2019/01/28/communique-au-peuple-mapuch

    Communiqué : Au peuple mapuche, Au peuple chilien, Aux peuples originaires d’Amérique À la Sexta Internationale Frères et sœurs du digne […]

    #zapatisme #neo_zapatisme #anticapitalisme #indigenes #terres_et_toits #tierra_y_libertad #GPII #multinationales

  • #Mexique : de grands défis pour la... "candidate indigène à la présidentielle" ?

    Les observateurs et autres activistes qui avaient essentialisé l’inclination « autonomiste » de la rébellion zapatiste, prétendument rétive à la voie politique nationale, en sont pour leurs frais. Le mouvement indigène mexicain souhaite peser dans les rapports de force là où s’ouvrent des espaces. Les partis de « la gauche institutionnelle » ont beau dénoncer un risque de division des voix, le CNI et l’EZLN considèrent avoir été trahis à moult reprises par leurs représentants.

    C’est faire un grave contresens politique que de présenter cette "non-candidature" comme une candidature, ainsi que le fait pour la seconde fois Bernard Duterme, transformant le sens et donc la compréhension possible.
    http://www.lesoir.be/99813/article/2017-06-15/mexique-de-grands-defis-pour-la-candidate-indigene-la-presidentielle
    Il avait déjà donné son interprétation normalisante dans l’article d’annonce en décembre dans Libération :
    http://www.liberation.fr/debats/2016/12/26/mexique-une-candidate-indigene-a-la-presidentielle_1537530

    Cette démarche du Congrès National Indigène n’est pas "citoyenne" au sens où nous l’entendons. Ce n’est pas un nouveau podemos. Pas plus que ça n’est une démarche communiste et encore moins anarchiste ! Ce n’est pas un nouveau parti politique mais un pari électoral : celui d’une représentation INDIGÈNE ; et ce n’est pas faire de l’essentialisme que dire ça, juste faire preuve d’humilité. Ne pas stériliser les champs des possibles, aussi. Se taire, écouter et transmettre plutôt qu’interprêter en déformant, comme nous le faisons si souvent.

    En lisant sans trahir leur texte, il n’est pas possible de ne pas mentionner dans un article censé expliquer la campagne que :
     
    – Le but de n’est pas d’être élu : il n’y aura pas d’appel au vote, pas de promesses électorales. Le but est de montrer qu’un autre fonctionnement politique est possible, horizontal, et transmettre la parole des indigènes et des plus pauvres, des minorités exclues. Et surtout d’être enfin intégré a la société civile sur ces bases de fonctionnement différent : "un mundo donde quepan mucho mundos"

    – Le processus même n’a aucun rapport avec ce que nous connaissons et pratiquons : María de Jesús Patricio a été désignée après de longues rencontres, après un tres long débat et son mandat est révocable à tout instant dès lors qu’elle ne s’y tiendrait plus. Elle devra respecter les très strictes règles de la représentation collective :
    "Servir et non se servir, construire et non détruire, obéir et non ordonner, proposer et non imposer, convaincre et non vaincre, se baisser et non se hisser, représenter et non tromper"

    – Le programme est clairement indigène comme le montre l’extrait du premier discours de "Marichuy" : elle appele à détruire “un système qui nous éteint”. Elle ajoute : “Nous nous battons pour la vie et la défense de nos terres, de l’eau et des arbres qu’ils détruisent, pour ce que nous souhaitons protéger, chérir et reprendre. Il n’y a que de cette manière que les peuples autochtones continueront à exister et qu’il y aura de la vie pour protéger ce qu’ont hérité les ancêtres”.

    – Par ailleurs la campagne ne bénéficiera d’aucune subvention étatique, politique, même si légalement elle y a droit : c’est le prix de l’autonomie. Et là dessus les zapatistes et leurs proches sont intransigeants.

    Et quelque chose me dit, car l’opiniâtreté est une de leurs grandes forces, en plus de la malice, que même si les 1% de signatures des listes électorales en provenance d’au moins 17 des 32 États fédérés ne sont pas obtenues, la campagne continuera ;)

    Voir les traductions françaises sur le site officiel http://enlacezapatista.ezln.org.mx et les communiqués du CNI à la source
     http://www.congresonacionalindigena.org

    #CNI #EZLN #zapatisme #minorités #representation #electoralisme

  • #Mexique / #Chiapas : Enfin ! TOUTES les photos du #Semillero sont en ligne ! https://www.flickr.com/photos/valkphotos/sets/72157651920994107

    ★ Du 3 au 9 mai 2015, des dizaines d’intervenant-e-s se sont succédé-e-s pour un #séminaire de partage de « Pensée #Critique face à l’Hydre #Capitaliste », proposé et ponctué par la Commission #Sexta de l’ #EZLN au CiDeCi-Unitierra. Pleins d’idées non pas toutes faites et prêtes à consommer, mais des pistes, expériences et des doutes, transmis par de grands esprits du monde entier. Des graines à planter et cultiver avec amour. De quoi se nourrir, partager et lutter pendant des décennies.
    Programme, intervenant-e-s et autres informations : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2015/05/01/programme-et-autres-information-sur-lhommage-et-le-seminair

    ★ Les textes, et leurs traductions, arrivent petit à petit par ici :
    ☆ Enlace Zapatista : http://enlacezapatista.ezln.org.mx
    Et en français, traduits par l’équipe de l’escargot à plumes qui vivait d’espoir et d’eau fraiche :
    ☆ Espoir Chiapas : http://espoirchiapas.blogspot.fr
    ☆ Le Serpent à Plumes : http://www.le-serpent-a-plumes.antifa-net.fr
    ☆ L’intégralité des vidéos du Semencier / Séminaire par Los Tejemedios : http://original.livestream.com/lostejemedios/folder

    ★ Vous pouvez retrouver toutes les photos prises au #Mexique ici https://www.flickr.com/photos/valkphotos/collections/72157651810788072
    © ValK / Collectif Bon pied bon oeil
    (cc) pour les Medios Libres, Alternativos, Autónomos o como se llamen et mouvements de luttes en bas à gauche.

  • #Photo | Diaporama | Bon Pied Bon Œil
    http://bonpiedbonoeil.net/index.php?p=slideshow&album=BPBO_collages%2F2015_CiDeCI_Chiapas_Mexi

    #Collage du Collectif Bon pied bon oeil​ au Cideci-Unitierra​ dans le cadre du #Semillero #EZLN : Séminaire « La Pensée Critique face à l’Hydre #Capitaliste ».
    > sur le site du collectif : http://bonpiedbonoeil.net/index.php?p=slideshow&album=BPBO_collages%2F2015_CiDeCI_Chiapas_Mexi
    > dans la gueule du bouc : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.815487241881056.1073741842.417439428352508

    Merci à toutes celles, ceux et les Autres, qui ont permis de rassembler sur un même mur #luttes du vieux et du nouveau monde contre cet ennemi commun.

    Lors de ce séminaire, des dizaines et des dizaines de textes, tous plus essentiels les uns que les autres, ont été partagés. Pleins d’idées non pas toutes faites et prêtes à consommer, mais de pistes, d’expériences et de doutes. Des graines à planter et cultiver avec amour. De quoi se nourrir, partager et lutter pendant des décennies.
    Ces textes, et leurs traductions, arrivent petit à petit par ici :
    Enlace Zapatista​ : http://enlacezapatista.ezln.org.mx
    Et en français, traduits par l’équipe de l’escargot à plumes qui vivait d’espoir et d’eau fraiche :)
    Espoir Chiapas : http://espoirchiapas.blogspot.fr
    Le Serpent à Plumes : http://www.le-serpent-a-plumes.antifa-net.fr

    Vous pouvez retrouver toutes les photos prises au Mexique par ValK ici https://www.flickr.com/photos/valkphotos/collections/72157651810788072
    © ValK ​ / Collectif Bon pied bon oeil - (cc) pour les Medios Libres, Alternativos, Autónomos o como se llamen​ et mouvements de luttes en bas à gauche.

  • Seminaire "La Pensée Critique face à l’Hydre Capitaliste" - #CiDeCi #Chiapas #Mexico du 3 au 9 mai 2015
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/sets/72157651920994107

    Un séminaire pour des graines d’idées, surtout pas pour des solutions toutes faites !

     » Transmission en direct :
    http://cideciseminario.wordpress.com
    http://original.livestream.com/lostejemedios

    +++ d’infos :
    ★ Enlace Zapatista : http://enlacezapatista.ezln.org.mx [castillan]
    ★ Espoir Chiapas : http://espoirchiapas.blogspot.fr [castillan et français]
    ★ Le serpent @ Plumes :
    http://www.le-serpent-a-plumes.antifa-net.fr [français]

    #zapatisme #EZLN #Marcos #Galeano #Moises...