Contre l’Iran, le Mossad a renforcé ses infiltrations chez les Kurdes d’Irak

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  • Kurdistan(s) : la préfiguration d’une nouvelle carte du Moyen-Orient ?

    sur Rumor via @rumor

    http://rumor.hypotheses.org/2793

    Date 29 septembre 2012

    L’autonomisation récente des régions kurdes de Syrie, abandonnées (en apparence en tout cas) par l’armée syrienne, après des années d’autonomisation du Kurdistan d’Irak (KRG : Kurdistan Regional Government), représentent-elles les premières étapes d’une reconfiguration majeure de la carte du Moyen-Orient ? Ce n’est l’objectif de ce billet que de répondre à cette question mais de signaler, autour de ces transformations, une multiplicité de réflexions et de débats, non seulement dans les milieux politiques concernés et dans la presse internationale mais également parmi les chercheurs.
    L’utopie d’un grand Kurdistan

    Le New York Times publie ainsi ce week-end un article analysant l’évolution de la région kurde syrienne et la manière dont les partis kurdes présents sur place s’organisent pour pérenniser la situation. L’article est accompagné d’une magnifique représentation cartographique du Kurdistan,

    #kurdistan #proche-orient #turquie #irak #cartographie

    • Merci pour le signalement épatant. Si je peux me permettre : outre les aspirations kurdes, il faudrait s’interroger sur l’accueil et les soutiens d’un tel « État » dans son propre environnement géopolitique. Parce que bon, si c’est pour avoir pour voisins immédiats l’Irak, la Syrie, l’Iran et la Turquie et n’avoir pour réels amis que les magouilleurs du Mossad israélien, ça n’est pas forcément une situation d’avenir ni, surtout, un facteur de « stabilisation » de la région :
      http://en.wikipedia.org/wiki/Israeli–Kurdish_relations
      (Cette suspecte proximité/collaboration constitue zi elephant in ze room, quand on évoque les mouvements kurdes avec des interlocuteurs arabes.)

      Ce qui fait que la publication de cartes réalisant un « grand Kurdistan » ravive d’autres suspicions régionales : tentation d’un grand Israël avec, en parallèle, le démembrement des États de la région (Ben Gourion 1954).

    • Celle de la Turquie est officielle et assumée (et la Turquie est membre de l’OTAN). Et ça n’est pas forcément avec l’assentiment délirant de sa population ; ça peut être un élément de tensions populaires. À l’inverse, la présence d’agents du Mossad auprès des Kurdes est officieuse.

    • Mais du coup, le gouvernement turc et les mouvements kurdes s’accommodent d’être alliés avec les mêmes ? Ça doit être bizarre quand il s’agit de donner du renseignement…

    • @baroug : ménager la chèvre et le choux est un jeu que tout pays joue. Pour ce cas précis, note que, puisqu’il s’agit d’infos officieuses, on n’a pas forcément grand chose de précis. On a de nombreux éléments suggérant une forte implication du Mossad auprès des kurdes irakiens. Or l’article de Rumor insiste sur le fait que les mouvements kurdes sont dans des situations différentes. De fait, est-ce que le Mossad entraîne aussi les kurdes de Syrie (auxquels il semble qu’Assad laisse une certaine latitude pour aller titiller son voisin turc ou faire tampon face aux entrées par cette frontière), et les kurdes de Turquie (allié militaire récemment, et membre de l’OTAN), je n’en sais rien : le soutien direct aux kurdes d’Irak ne permettant pas directement d’extrapoler aux autres.

      @reka : je ne suis vraiment pas un spécialiste de la Turquie et des mouvements kurdes. À part signaler que toute évocation des mouvements séparatistes ou indépendantistes provoque, chez les arabes, le rappel de Sykes-Picot et parfois de la lettre de Ben Gourion, je ne peux pas aller bien loin. C’est pour ça que ça m’intéresserait d’avoir l’opinion des spécialistes de Rumor.

    • Contre l’Iran, le Mossad a renforcé ses infiltrations chez les Kurdes d’Irak - par Georges “I Know Things” Malbrunot
      http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2012/01/contre-liran-le-mossad-a-renfo.html

      La collaboration entre le Mossad et les services de renseignements kurdes d’Irak n’est pas nouvelle. Elle était assez forte sous le Shah, avant de connaître un ralentissement à l’avènement de la République islamique d’Iran en 1979. Mais profitant de l’invasion américaine de l’Irak en 2003, les espions israéliens ont de nouveau infiltré les régions kurdes du nord de l’Irak, avec l’aval des autorités locales, en particulier de Massoud Barzani, le chef de la région kurde autonome.

      Sur place, les agents du Mossad ou d’anciens militaires israéliens entraînent discrètement les forces de sécurité kurdes. Mais ces dernières années, avec une menace nucléaire iranienne de plus en plus pressante, l’Etat hébreu s’est surtout servi du Kurdistan comme d’une base à partir de laquelle ses agents pouvaient recruter des opposants kurdes iraniens réfugiés dans le secteur, avant de les envoyer en mission de l’autre côté de la frontière en Iran.

    • ravi de voir cette discussion enclenchée autour de ce billet ! Je n’ai pu assister qu’à la journée d’aujourd’hui de ce colloque sur le Kurdistan d’Irak. Il n’y a rien eu sur les relations israélo-kurdes. En revanche, des papiers intéressants sur les relations transfrontalières KRG/Iran (commerce largement informel : essence, alcool, cigarettes, etc.). D’autre part, un autre papier sur les logiques des investissements turcs au Kurdistan, avec deux logiques à l’oeuvre : d’une part, le projet turc d’Etat commerçant (trading State) visant à utiliser le commerce comme forme d’arrimage de la région élargie à la Turquie, se traduisant par des investissements lourds dans le BTP, l’énergie (pétrole bien sûr mais aussi gaz), ainsi que de l’exportation de biens manufacturés en Turquie. Dans cette logique, ce sont de grands groupes turcs qui sont à la manoeuvre. Deuxième orientation, des investisseurs kurdes turcs pour qui faire du commerce avec le Kurdistan revient d’une certaine manière assez indirecte à conforter le projet transnational kurde... Une des questions posées concernait la pérennité du projet de trading State turc. Quand on voit comment la relation avec la Syrie s’est effondrée en qqs mois et quand on mesure par ailleurs la méfiance turque à l’égard d’une construction kurde qui se ferait trop forte et menaçante...

    • par ailleurs je me permet de signaler, à propos du point de vue turc, les toujours très utiles analyses de Jean Marcou consacrées à la question kurde : http://ovipot.hypotheses.org/category/question-kurde
      et d’autre part, Barthèlemy E., 2012, Le couple israélo-turc, vers une réconciliation possible ?, Observatoire de la Vie Politique Turque. 14 septembre 2012, < http://ovipot.hypotheses.org/7813 > (consultation le 3 octobre 2012)

    • Is #Ankara Getting Deeper Into The Iraqi Quicksand?
      http://www.ipsnews.net/2014/05/ankara-getting-deeper-iraqi-quicksand

      ANKARA, May 25 2014 (IPS) - The decision late Thursday by the #Kurdistan Regional Government (KRG) to proceed with its first shipment of crude oil to Europe out of the port of Ceyhan in southern Turkey has received mixed reactions from all the parties concerned.

      What may be seen by the Turkish government as a blessing, at a time that faith in the future of the country’s economy is wavering, may prove a political curse in Ankara’s already troubled relations with Baghdad.

      It took less than 24 hours for the central government of Iraq to react to the news. Late Friday afternoon the Iraqi Ministry of Oil announced that it had “filed with the International Chamber of Commerce (ICC) in Paris a Request for Arbitration against the Republic of Turkey and its state-owned pipeline operator Botas, seeking to stop the unauthorised transportation, storage and loading” of KRG-originating oil to one of the two Iraq-Turkey pipelines, running from Kirkuk in Iraq to Ceyhan.

      Turkey’s Kurdish Problem Likely to Worsen After ISIS Gains in Iraq
      http://www.ipsnews.net/2014/06/turkeys-kurdish-problem-likely-worsen-isis-gains-iraq

      The increasingly assertive stance of KRG with respect to Baghdad’s authority, manifested a fortnight ago through oil exports via Turkey unauthorised by Iraq’s central government, and the occupation on June 12 by KRG soldiers of the oil-rich city of Kirkuk, nominally within Baghdad’s jurisdiction but over which Iraq Kurds have territorial claims, may be flares fired across the bow of the Iraqi ship that mark the intention of KRG’s leadership to proceed with full independence in a not so distant future.

      Signalling of such intention is likely to provide ammunition to the separatists in the neighbouring countries: Syria, Iran and Turkey, whose ethnically Kurdish inhabitants form a society of 30 to 35 million people. Turkish ethnic Kurds represent approximately one-third of this group.

      KRG’s ambitions are currently enhanced by the occupation on June 10 of Iraq’s second largest city, Mosul, by ISIS, a Sunni jihadist organisation affiliated until recently with Al Qaeda.

      KRG has used ISIS’s aggression as a justification to annex Kirkuk, in order to spare it from jihadist rule. As the central Iraqi government is weak and its army in decomposition, it is unlikely that KRG will ever return Kirkuk to its former status.

      According to experts in the fossil energy industry, the combined revenues from its own and Kirkuk’s oil production would endow KRG with enough financial resources to survive as an independent state. Political analysts in the region already speculate that in such a scenario, the United States, Saudi Arabia and Israel may eventually support the creation of a stand-alone Kurdistan, granting it legitimacy and status.

      An outcome of this kind bears high probability that Turkish, Iranian and Syrian ethnic Kurds will be tempted to join their cousins of northern Iraq and get a taste of the prosperity that comes with petro-dollars, although KRG leaders will most likely temporarily dissuade such a rush to transnational independence movements in their region.

      KRG needs Turkey at present, and may need Syria in the future, for its oil exports and economic viability.

      #Turquie #Irak #pipelines #hydrocarbures